City of thieves and ghosts || Léliana

City of thieves and ghosts

« Non, Zatanna ! Ne touche pas à cette porte ! » La voix de John résonne dans l’immense couloir aux boiseries sombres et aux lattes de parquet si usées qu’elles sont devenues lisses et douces sous les pieds nus de Zee, qui retire sa main de la poignée ronde comme si elle s’était brûlée. La tête rentrée dans les épaules, elle pivote lentement vers son père, qui pose un genou à terre devant elle. Déjà, son visage exprime le remords. Il déteste lui crier dessus mais dans ces moments-là il ne peut pas s’en empêcher. Elle sait que maman lui manque. Elle est morte depuis un mois et pourtant elle ne l’a jamais vu pleurer ou se plaindre de son absence. Il essaye si fort de lui offrir un foyer où rien n’aurait changé que cela devient une farce : Zee a cinq ans mais elle sait bien que rien ne sera plus normal. Elle sent bien l’absence de sa mère, tous les jours, tout le temps, partout dans le manoir, et ce n’est pas parce que son père fait comme si de rien n’était en pensant l’aider qu’elle est dupe. Elle sait qu’il doit être l’homme le plus malheureux de la Terre et pourtant il fait comme si tout allait bien, et il le fait pour elle. Elle est sûre que le soir, tout seul dans sa grande chambre froide, il doit pleurer, mais elle a déjà collé son oreille plusieurs fois au battant de sa porte et elle n’a rien entendu. « Je te l’ai déjà dit, Zatanna, tu ne peux pas rentrer dans mon bureau. Et toutes les portes fermées à clé le sont pour une bonne raison. » « Mais je peux les ouvrir ! » proteste Zee. Et c’était vrai qu’elle pouvait. Elle n’avait pas six ans mais maîtrisait déjà bien des aspects de la magie la plus simple et faire sauter des verrous, c’était un jeu d’enfant, pour elle. Et elle en était fière, et se disait que son père serait fier aussi, mais il secoue la tête et fronce les sourcils, et elle sait que déjà, il perd patience avec elle. « Ces portes ne sont pas fermées ave une clé ordinaires, tu le sais. Et tu sais aussi qu’elles ne s’ouvrent pas toujours sur une pièce ordinaire, et que les objets qui s’y trouvent ne sont pas non plus ordinaires. Je ne veux pas que tu y touches, tu m’as bien compris ? » Elle baisse le nez et hoche la tête. John se relève et s’en va quelque part à l’autre bout du manoir, abandonnant sa fille aux courants d’air, aux lourdes teintures d’un autre âge et aux tableaux glauques représentants d’obscurs ancêtres dont elle ne sait rien.

Elle marche en traînant des pieds pour sentir la douceur du bois, les yeux levés vers les poutres tordues, les doigts noués dans le dos, chantonnant tout bas. Souvent, sa mère l’avait prise par la main pour lui faire visiter le manoir comme un parc d’attractions, s’arrêtant ici et là pour lui montrer un vase, une orbe, une peinture ou une statuette, et lui en expliquer toute l’histoire. C’étaient les contes de son enfance dont elle s’abreuvait pour s’endormir. Avec douceur, elle lui expliquait aussi les trucs et astuces de son mari : ici, la porte n’était pas une porte mais un piège magique qui immobilisait quiconque se saisissait de la poignée. Là, la porte s’ouvrait sur une dimension de poche sans lumière ni son ni limites et quiconque n’était pas son créateur était condamnés à y rester bloqué à jamais. Là encore, la pièce était tapissées d’étagères sur lesquelles trônaient des objets hétéroclites dont Sindella lui disait la provenance, un par un, en les lui pointant du doigt, la portant contre elle de son autre main – un parchemin d'Égypte, une amulette des ruines de la cité d’Ur, une dague du temple de Qorimayo, une jarre des catacombes de Kom el Shoqafa, une corne de la dimension de Skartaris, une pierre précieuse de Gemworld… Zee n’y comprenait pas grand-chose mais peu lui importait. Un jour, sa mère l’avait embrassée en pleurant, était partie, et John était venu la voir dans sa chambre pour lui dire que Sindella ne reviendrait plus, parce qu’elle était… « M… o… r… t… e ! » chantonne-t-elle à présent, scandant chacun de ses pas, et faisant de gros efforts pour ignorer tous les coins et recoins du manoir qu’elle n’avait définitivement pas le droit de fouiller. Elle est triste que sa mère soit morte, mais surtout, elle s’ennuie à mourir. Dans l’immense salon du rez-de-chaussée, elle rentre dans la cheminée éteinte, si énorme qu’un homme adulte pouvait s’y tenir debout, et lève le nez vers le conduit obscur. « Maître Zachary ! Maître Zaaaaachaaaaaryyyyy ! » Une petite tête translucide coiffée d’un haut-de-forme traverse la pierre apparente et se tourne vers elle, ce qui la fait rire. Heureusement, pour lui tenir compagnie dans cette immense maison, il y a les fantômes et les esprits de tous ceux qui ont vécu là avant elle, ou qui y sont morts. Elle peut les voir parce qu'elle a la magie homo magi dans les veines. Ce sont eux désormais, ses compagnons de jeux, même si la plupart n’en sont pas vraiment conscients. Rares sont les fantômes qui savent ce qu’ils sont, et Maître Zachary, qui ne s’appelle pas ainsi mais qu’elle a rebaptisé Zachary après avoir vu la tête toute chiffonnée de son cousin né il y a à peine quelques jours, fait partie de ceux-là. Avec un accent anglais haché, Maître Zachary lui dit qu’il n’a pas le temps de jouer avec elle : le procès du siècle l’attend, un siècle déjà passé et oublié. Quand elle ressort de l’âtre, elle fait le tour du salon et posant la main à plat sur les petit carreaux des hautes fenêtres, que la pluie bat si fort parfois qu’elle a l’impression qu’ils vont se briser. Sous ses doigts minuscules, l’un d’eux vibre, vibre, et elle recule au moment où le son du verre cassé en mille morceaux

la réveilla. Elle se redressa en gémissant dans le large fauteuil où elle s’était endormie, un livre sur les genoux, dans la grande bibliothèque de l’étage. Les sens aux aguets. Elle sut tout de suite que quelqu’un s’était introduit chez elle, même si le bruit du verre brisé n’était qu’une illusion – une façon dont son inconscient lui a transmis l’alerte dans son sommeil. Elle étendit ses perceptions magiques aussitôt, mais ne sentit aucune présence surnaturelle – elle se souvenait encore du jour, des années auparavant, où un leprechaun était entré par effraction, sa présence magique éclaboussait toute la maison. Mais cette fois, la présence était humaine, et bien humaine. Elle se leva en soupirant, se massant le cou, et prenant le temps de regarder son portable pour voir si John n’avait pas essayé de la contacter, avec le décalage horaire… Puis elle s’engagea dans le long couloir du deuxième et dernier étage, menant à deux escaliers qui descendaient au premier. Comme un fanal, elle sentait l’un des pièges magiques de son père, qu’elle s’était appropriée depuis la mort de ce dernier une bonne quinzaine d’années auparavant, pulser jusque dans ses os. Lui craignait l’attaque de créatures surnaturelles, et ses pièges étaient dangereux pour les humains. Zee les avait adaptés – cela la protégeait moins des attaques de démons et autres sorciers, mais au moins nul voleur – et il y en avait beaucoup à Gotham – ne mourait d’une atroce façon dans sa maison. Elle s’arrêta devant une porte et passa la main devant le battant, qui s’était verrouillé automatiquement de l’intérieur pour empêcher la personne de ressortir. La porte s’ouvrit et Zee fit un pas dans le grand débarras plein d’objets en tout genre dont elle se servait pour caser les trucs dont elle ne savait que faire, magiques ou pas, en attendant de leur trouver un endroit – pas forcément chez elle, d’ailleurs. Et là, elle vit une petite silhouette, qu’elle prit d’abord pour un enfant, prise au piège la tête en bas à une mètre du sol sous un pentacle spécifiquement tracé au plafond face à une étagère dont les objets pouvaient s’avérer un peu dangereux. Zee croisa les bras et appuya une épaule contre le chambranle. « Dis-moi, à quoi est-ce que tu as touché, exactement ? » Il lui semblait plus urgent, avant même de faire les présentations et d’appeler le GCDP, de savoir ce que la voleuse, puisque c’était une jeune fille, avait tripoté, pour leur sécurité à toutes les deux.

Codage par Libella sur Graphiorum

City of thieves and ghosts

La bonne nouvelle, donc, c’est que c’était une voleuse tout ce qu’il y a de plus humain. Pas un ennemi mortel, une némésis intemporelle ou elle ne savait quelle autre mauvaise nouvelle. Zee baissa les yeux sur le sac que la jeune femme – pour ne pas dire jeune fille – avait laissé tomber, et sur le fameux masque dont elle parlait, puis croisa les bras et posa son menton dans la paume de sa main, pensive. Elle cherchait Excalbur. Zee n’était pas étonnée qu’elle en ait entendu parler vu que le Joker l’avait volée du musée en plein jour, devant les caméra, et avant en plus blessé de nombreuses personnes avec avant que Zee ne déboule pour s’interposer. La suite de cette histoire était un peu ridicule et n’aurait pas mérité un article, de sorte qu’elle était plutôt contente qu’elle se soit déroulée à l’abri des yeux et des oreilles indiscrets. Elle dépassa la jeune voleuse pour jeter un coup d’œil à l’étagère et, en premier lieu surtout, vérifier qu’elle n’avait pas empoché les fameux objets dont elle parlait. L’amulette de Phra Mae Thorani était inoffensive, quoique très précieuse. Le livre était la première reproduction en italien du catalogue bibliographique d’Ibn al-Nadim de Bagdad, là encore rien de méchant, en revanche, un objet carrément hors de prix. Quant à la l’épée… Zee fit la grimace, s’en saisit par la lame pour l’écarter des mains baladeuses de la voleuse et libéra cette dernière de sa prison magique, en douceur pour ne pas qu’elle tombe par terre et se blesse. Elle laissa à la jeune fille le temps de reprendre ses esprits et même, bonne poire de magicienne, de rassembler ses affaires. Zee se doutait qu’il y avait des trucs à elle dans ce cas bien joufflu, mais tout ce qu’elle avait dû réussir à voler était normalement des objets communs dont elle-même ne savait probablement plus d’où elle les tenait.

Toujours en évitant soigneusement de toucher la garde de l’épée, Zee la posa par terre à ses pieds et, d’un sort, la fit disparaître dans un petit portail dimensionnel. Elle avait eu l’intention de s’en débarrasser bien avant mais avait plus ou moins oublié, c’était une bonne chose finalement que la voleuse la lui ait rappelée à son bon souvenir. Elle venait d’envoyer la lame directement dans le salon de Kent Nelson, sans même un petit mot d’explication, mais le magicien saurait s’en dépatouiller, et il était un des seuls en qui elle avait assez confiance pour lui filer cet objet horrible. « Ça, ce n’était pas Excalibur. Si tu t’en étais emparée par la garde, tu te serais aussitôt retrouvée privée de dix ans et dix mois de ta vie. Une sale histoire de malédiction maya. » Elle n’allait pas lui donner les détails : si ça se trouvait, la voleuse trouverait ça formidable, avait déjà en tête un acheteur généreux, et tout le tralala. Elle soupira doucement. Elle n’avait pas l’air méchant, cette fille, en tout cas elle n’était pas agressive, n’avait pas essayé de l’attaquer, de la tuer, de s’enfuir… Elle marquait déjà des points, pour la magicienne, qui finit par esquisser un sourire. « Et quant à Exacalibur, je l’ai rendue à son propriétaire. Qui n’est pas Arthur. » Là, elle s’était sentie de préciser, parce que d’habitude à ce stade, on lui demandait si elle avait connu le roi Pendagron, ce qui n’était pas le cas.

Dans son dos, la porte s’était refermée, pour couper court à toute tentative de fuite. Zee examina la voleuse de la tête aux pieds, puis décida qu’il était plus prudent de sortir de cette pièce. La voleuse qu’elle connaissait le plus avait les mains si lestes qu’elle pouvait s’emparer de n’importe quoi sans que Zatanna la voie faire. Elle était allée à bonne école, avait appris sa leçon, et de quelques mots inversés, les téléporta toutes les deux dans son salon. Elle entendit quelques tintements émaner du sac de la voleuse et laissa échapper un rire bref. « D’habitude, on vient me demander un autographe à la fin d’un spectacle, et on frappe à la porte avant d’entrer dans ma loge. Alors dis-moi, pourquoi est-ce que je n’appellerais pas la police ? » Question purement rhétorique. Ce n’était pas la prison qui empêchait les voleurs de voler et les tueurs de tuer et, de façon générale, les criminels de commettre les actes criminels. Alors non, elle n’enverrait pas cette fille, si jeune, si frêle, visiblement pas au top de sa forme et qui lui rappelait déjà Selina, au poste de police.

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Bizarrement – ou pas, d’ailleurs, venant de la magicienne –, la réaction de la voleuse à l’idée de perdre dix ans de sa vie énerva plus Zatanna que l’idée qu’il y ait une voleuse dans sa maison. Le fait que ce soit une gamine, parce que c’en était une, qu’elle porte ce masque et qu’elle ait clairement fait de son métier, à en juger par sa tenue, le cambriolage, en disait déjà bien assez long sur la jeune femme pour que Zee devine que sa vie avait dû être dure, alors qu’en théorie, elle commençait à peine. Et elle pouvait comprendre que quand on en avait baver, l’idée de mourir semblait être de la bagatelle, mais d’abord, ils disaient tous ça avant d’être réellement confrontés à la mort, et ensuite, elle avait vu trop de gens mourir – voire revenir à la vie, et remourir, et revenir, à n’en plus finir – pour savoir que toutes ces histoires, c’était une sale affaire. Dans le doute, mieux valait ne pas toucher aux épées maudites qui ne vous appartenait pas, voilà où se trouvait la morale de cette histoire. Et quant à cette fille, elle était beaucoup trop jeune pour être déjà aussi blasée, mais on était à Gotham, et Gotham avait l’art et la manière de faire des enfants des vieillards avant l’heure, de toutes les façons possibles. Elle ne se lança pas dans un sermon pénible d’adulte-qui-sait-tout à ado-qui-ne-sait-rien, ce qui était en soi un petit miracle : elle s’améliorait un peu dernièrement, pour ne pas tout prendre à cœur, mais bien sûr, personne n’était là pour assister à cette transformation et la féliciter ! Elle les transporta donc dans le salon, une formule au bord des lèvres pour faire venir en courant son téléphone portable resté sur sa table de nuit et appeler la police.

Mais les arguments de la voleuse, bien sûr, se valaient. Enfin, du point de vue des voleurs. En tant que victime, Zee n’aurait pas dû se laisser attendrir, mais qu’y pouvait-elle ? Elle s’était confrontée à tellement d’horreur durant l’année qui venait de s’écouler qu’une jeune voleuse de Gotham, c’était presque reposant. Familier. Même si elle avait un peu trop regardé la télé – connaissant les flics de Gotham, il y avait peu de chance que la voleuse passe plus d’une nuit en prison, et encore, ce serait dans une des cellules de dégrisement d’un commissariat de quartier, et tout ce qu’elle risquait, c’était de passer quelques heures à servir d’oreiller à quelques prostituées ou bourgeoises alcoolisées. Zatanna se souvenait bien d’une de ces nuits passée, alors qu’elle avait l’âge de celle-ci, dans une de ces cellules, après s’être fait attraper. Elle revoyait Selina s’enfuir sans se retourner, mais même comme ça, elle avait deviné qu’elle était morte de rire. Zee lui avait fait la gueule pendant des jours, après ça. Elle se secoua. Oh oui, il y avait une longue, très longue vie déjà derrière ce regard de gamine, et Zee plaqua la main sur son front en gémissant. Elle savait déjà qu’elle allait le faire. Qu’elle allait ne pas appeler la police et pire encore, se laisser amadouer. Elle pointa le canapé du doigt. « Assieds-toi. » Et elle se rendit dans la cuisine, où elle ne mettait les pieds qu’une fois tous les trente-six du mois, vu qu’elle ne cuisinait jamais. Mais elle avait de quoi faire du café instantané, et beaucoup de canettes de coca pour quand Billy venait. « Et ne touche à rien, ou je le saurai immédiatement ! » ajouta-t-elle en criant depuis la cuisine le temps que la vieille bouilloire ait fini son office. Puis elle prit n plateau, posa la bouilloire dessus, deux mugs et un pot de café instantané, et revint au salon, déposant tout sur la table basse.

« Déjà, rassure-toi, les flics de cette ville ont autre chose à faire que s’occuper des voleuses à peine sorties de l’enfance. Mais si ça te fait si peur que ça, la prochaine fois, ne te fais pas attraper. » Son ton s’était adouci. C’était un « conseil » de Selina. Non pas « ne vole pas », « c’est mal », non, juste « ne te fais pas attraper ». Et elle ajoutait souvent avec un air charmant : « C’est facile, non ? » Ben voyons. Zee servit le café et laissa le mug de la voleuse sur la table, lui laissant le choix de boire ou pas. « Tu n’as pas eu de chance en choisissant ma maison. Quoique, si tu sais qui je suis, tu aurais pu te douter que ce ne serait pas si facile. » Pour survivre, il fallait se montrer prudent, surtout dans cette ville. Mais si cette fille volait, si elle voulait survivre, c’était bien qu’elle n’était pas encore tout à fait prête à mourir. La magicienne sirota son café – pas terrible –, pensive. Elle avait balayé tous les superlatifs et autres compliments dont la gamine ne cessait de l’affubler, pour le moment incapable de savoir si elle était sincère ou pas – et même si elle était sincère, ce n’était pas quelque chose à quoi elle était sensible en dehors d’une campagne de communication de sa manager et sur posters. « Ne me fais pas de promesses pour le moment, on ne se connaît pas assez pour ça, et les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Dis-moi plutôt comment tu t’appelles, puisque tu connais déjà mon nom. Et ce que tu comptais faire avec Excalibur. La revendre ? J’imagine que tu es de Gotham. Tu dois connaître du monde dans ta… partie. » Elle observa la jeune femme et sut d’avance qu’elle la laisserait repartir libre, et même qu’elle lui donnerait de quoi se payer une ou deux nuits d’hôtel… Mais en cela, la voleuse avait eu raison, si c’était ça son plan : elle aurait retiré une sacrée somme d’une telle revente. Si elle avait survécu à la transaction, car Zee ne pouvait penser qu’à des ordures en guise d’acheteurs, les seuls qui auraient osé se positionner sur un tel objet clairement volé.

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