- Message hors-jeu:
J'ai écrit pas mal mais comme c'est pour poser un peu le contexte j'espère que vous me pardonnerez
Je suis coupable d'avoir voulu faire une petite joute verbale avec Alfred je le confesse
Après ça sera du dialogue donc plus court naturellement
Encore une fois, pas obligé d'y participer, c'est au bon vouloir de chacun
N'hésitez pas si des choses vous vont pas je peux éditer
Boum.
"...et la dernière pile." Dans son costume de Chevalier Noir, mais masque pendu dans son dos, Bruce pivota légèrement le fauteuil du bat-ordinateur pour observer la pile de dossiers que venait de lâcher Alfred sur le bord de l'immense bureau, tout équipé d'écrans de surveillance.
Des dossiers juridiques de procès officiellement lancés contre Bruce Wayne, depuis la révélation de sa double identité. Dédommagements pour coups et blessures, intimidation, effraction, destructions de biens privés et publics, actions menées hors de tout cadre légal... Les actions illégales de Batman avaient désormais une cible nominative, civile. Une fois porté disparu dans l'espace, les profiteurs étaient sortis du bois comme une armée de fourmis prête à dépecer vivant le rejeton laissé sans défense, à savoir la fortune Wayne. Et sa réputation au passage.
Heureusement, Alfred et la Batfam avaient veillé, mais cette fois-ci l'ampleur des attaques était différente du seul fait de la connivence avec un hors-la-loi désormais inculpable sur des années d'activités. Son regard imperméable se leva vers le majordome.
"Du premier semestre seulement, évidemment." Bruce lâcha un rire désabusé en secouant la tête, blasé, amer, mais pas surpris. Les enjeux de ces centaines d'accusations pesaient pour des centaines de millions de dollars.
"Evidemment." Lassitude. A peine revenu, et déjà tant de problèmes.
"Je ferai le point avec nos avocats demain." Un an que l'armée d'avocats Wayne menait ces combats de front chaque jour.
Il reporta son attention sur les nouvelles configurations tandis qu'Alfred décalait le plateau de thé, café et petits gâteaux à côté des dossiers.
"Je vois que vous avez terminé le nouveau bat-ordinateur. J'en déduis que je peux mettre tout ce bazar à la fonderie." Le milliardaire ne répondit pas, ce qui voulait dire oui. Alfred prit le chariot rempli de tous les précédents composants qui avaient formé le précédent bat-ordinateur et alla détruire le tout avant de revenir.
Bruce dès son retour, avait en effet décidé de refaire tous les systèmes électroniques et connectés de la Batcave. En bon paranoïaque absolu qu'il était, et n'ayant pas été là pendant plus d'un an, il ne pouvait utiliser de nouveau le coeur stratégique de la Batcave avec le soupçon de
"si jamais..." martelant l'arrière de son crâne méfiant. Un besoin aussi de reprendre possession des lieux à sa manière, sur des bases saines.
"La Une devait vous avoir manqué, vous la ferez sûrement demain matin car vous êtes déjà sur tous les réseaux sociaux après vos coups de cette nuit," commenta Alfred face à l'un des écrans affichant en temps réel les multiples posts sur les réseaux sociaux relatant la réapparition brutale du Chevalier Noir. Des vidéos prises aux quatre coins de la ville pendant les six dernières heures de cette nuit même pas encore terminée. Il était en effet environ quatre heure du matin. Le Chevalier de Gotham avait fait exprès de ne pas être trop furtif, pour que son retour soit bien acté.
Explosions de fumées avant impact, silhouettes furtives, combats brutaux, course-poursuites, suspension de malfrats aux lampadaires des rues des commissariats de quartier dans des états proches de la tétraplégie selon les crimes commis... Une justice implacable, qui avait pris soin d'oeuvrer à chaque fois
là où les autres membres de la bat-family n'oeuvraient évidemment pas, pour ne jamais les croiser et les perturber dans leurs problèmes potentiels combats de crime. Chaque chose en son temps.
"Bien sûr, cela ne fait que quelques heures donc beaucoup pensent évidemment à un imposteur ou à un Robin ayant pris votre uniforme. Ce ne serait pas la première fois après tout." "Ils semblent préférer prendre ma Batmobile davantage que mon uniforme..." En tout cas, Bruce se fichait bien de l'opinion publique pour le moment.
"C'est toujours plus amusant. Comment va le Commissaire Gordon ? Vous a-t-il frappé comme j'aurais aimé le faire si j'avais eu espoir de vous toucher ?" Bruce sourit, brièvement, même s'il savait que l'humour d'Alfred était à double tranchant, tant il sentait que l'ironie cachait tout de même une certaine colère et amertume sur ses semaines terrestres sans prévenir.
"Il va... bien." Alfred le connaissait, il ne s'offusquait que peu de son attitude froide. Leurs retrouvailles avaient été bien plus chaleureuses quelques heures auparavant. Etreinte d'un père retrouvant son fils. Bruce avait effectivement été voir Gordon sur le toit du bat-signal pour lui signifier que c'était bel et bien lui, déjà, et lui épargner des investigations inutiles, et pour échanger des infos sur les agissements du Peuple.
"J'espère que vous comptez demander à Miss Diana quelque remède themyscirien pour vos blessures. Vos soins de système D sur cette planète maudite ont mal fait guérir vos commotions, d'après les analyses." "Je vais bien, Alfred." "Bien sûr... Nous verrons si vous persisterez à dire cela après vos retrouvailles avec les autres, qui ne devraient plus tarder. Si Maître Jason ne lance pas les hostilités, nul doute que Maître Damian risque de vouloir ressortir son plus vieux katana élimé rien que pour vous." "S'ils viennent, Alfred. Qui plus est... Damian est déjà au courant. Zatanna aussi." Cette fois-ci, Bruce tourna la tête vers le majordome pour le seul plaisir de voir son expression de surprise sur son visage. Un fond de "tu l'as pas vue venir celle-là" dans le coeur. Un an sans jouer verbalement avec Alfred et inversement, ça lui avait manqué.
"Et bien... finalement peut-être que vous devriez plus souvent vivre au milieu des paradémons, cela semble vous faire progresser... un peu. Vous vous êtes fait des amis là-bas ? Vous semblez être devenu si sociable." Ironie.
"Je ne voulais pas que vous ayez à mentir aux autres, Alfred," anticipa Bruce sans relever la raillerie. Alfred avait pris le relai de pilier au sein de la bat-family, Bruce n'en doutait pas. Il n'avait pas pu le placer dans une position aussi cruelle en termes de loyauté.
"Damian pouvait endosser cela pendant quelques jours." Et surtout, Bruce avait appris de ses erreurs passées, quant à Damian, pour éviter qu'il ne retombe dans ses spirales de violences et de perdition morale, voire pire, auprès de sa mère et de la Ligue des Assassins.
"Nouvelle recrue ? Ca ne va pas plaire à tout le monde." Alfred observait l'écran où s'affichait le dossier de Caroline Kelley et diverses photos prises de ses actions "sur le terrain" dans son uniforme de Robin. Bruce ne répondit pas, mystérieux comme toujours. D'autant plus qu'une
présence se fit entendre dans leur dos. Il ne savait pas qui viendrait,
s'ils viendraient, même. Vu leurs caractères à tous ils pourraient très bien décider de l'ignorer comme il les avait ignorer en retrouvant la Terre. Il les savait assez têtus pour ça. Dick, Jason, Barbara, Cassandra, Tim, Damian... Ils lui avaient manqué. Tous. Mais il ne pourrait leur en vouloir de le haïr.
Il espérait au moins que Caroline viendrait, elle qui n'avait aucune raison d'avoir un grief contre lui, et plus encore, qui avait reçu une invitation toute particulière du fait de son ignorance quant à la localisation exacte de la Batcave. Elle ne savait même pas que le message que "Warscar" lui avait laissé mystérieusement sur un réseau sécurisé, prétextant un indice sur un repère de séquestration du Peuple, y menait, d'ailleurs.
Ces coordonnées menaient à un point excentré de Gotham, dans la forêt, où se trouvait l'une des multiples entrées secrètes menant jusqu'à la tanière ténébreuse : entrée qui la scannerait subtilement et s'ouvrirait une fois qu'elle se trouverait à côté, sans quoi elle ne pourrait la trouver. Il lui suffirait de suivre ensuite la longue caverne qui servait de couloir, jusqu'ici. Au moins deux bons kilomètres. Elle n'aurait qu'à ensuite monter les escaliers et plateformes jusqu'à celle centrale. L'entrée des artistes en somme, pour éviter d'être vue aux abords du Manoir davantage surveillé par les paparazzis et espions ennemis.
Et bien sûr, il avait l'espoir que sa tumultueuse femme vienne, malgré la dispute qui avait déchiré leur couple quelques jours à peine avant sa disparition. Ne serait-ce que pour s'assurer que c'était bien lui, ne serait-ce que pour peut-être
- probablement - le gifler, le taillader, l'engueuler, il comptait sur sa présence.
Comme il se trompait. Elle n'était plus sa femme.
Il l'ignorait encore. Et tel un véritable chat, elle ne venait pas quand on l'appelait, et allait se faire cruellement et amèrement désirer.
"Le thé est froid, Alfred." Bruce avait pris sa tasse déjà servie, goûté, et déchanté.
"Le début de votre longue et méritée pénitence, j'en ai bien peur, Maître Bruce," rétorqua le majordome avec toute sa dignité taquine, prenant le plateau pour s'avancer vers le premier arrivant à qui il versa le thé ou café, selon désir, cette fois fumant depuis la cafetière ou théière, dans une nouvelle tasse. Le milliardaire contempla sa tasse froide, sans un mot. C'était de bonne guerre. Il but.
Il ne se retourna cependant pas de suite pour accueillir le nouvel arrivant, bien qu'il avait reconnu à distance, au style de ses pas, de son arrivée, de sa corpulence, de qui il s'agissait, sans besoin de le voir sur les moniteurs de sécurité.
Un parent reconnaît toujours ses enfants, paraît-il.