Killer instinct [PV Gareth Parker]

Encore un. L'un après l'autre, Gareth les ramène au sein de l'Église abandonnée depuis longtemps puis les traîne jusqu'à l'arrière du bâtiment où il a dressé ses runes et ses bougies. De l'eau. De l'air. De la terre. Du feu. Du métal. Et au sol, naturel, tout un tas d'autres éléments permettant de relier les énergies. Contre la façade arrière du bâtiment dont plus personne ne se sert, va bientôt voir s'élever les branches, branchages qui vont bientôt recouvrir tout l'édifice. Gareth est patient. Il a collecté plusieurs tueurs aux quatre coins du pays afin de pouvoir trouver la force et l'énergie nécessaire au développement de ce sanctuaire. Après avoir élevé le sanctuaire en Louisianne, il ne s'est pas arrêté. Passer son temps à aider la Terre à se sortir de la torpeur laissée par Brainiac, jusqu'à ce que le psychopathe alien arrive sur Terre. Il ne s'est pas mêlé de tout ça. Gareth est resté à l'écart, il a continué son œuvre, et a cherché à savoir si d'autres attaques avaient eues lieu comme celle dont a été victime Tefé en Alaska.
Il rassemble finalement toutes les offrandes et commence son rituel. Il fait appel à chaque élément et à de vieilles incantations tout en gravant progressivement de nouvelles runes à rajouter à celles déjà préparer. Jusqu'à prendre les vies les unes après les autres pour renvoyer ces corps à la Nature. Après avoir œuvré, il se lave les mains et les essuie. Comme d'habitude, il n'a laissé aucune trace et les vêtements de ces assassins sont déjà en train de se consumer dans le brasier qui apporte une énergie furieuse et pulsante qui l'apaise autant qu'elle le booste. Mais alors qu'il pensait prendre le temps de méditer au sein de cet étrange havre de paix, un murmure s'élève. Les plantes propagent le message des mauvaises herbes sur le parking : un étranger s'est avancé. Gareth fronce les sourcils. Et les petits marqueurs magiques qu'il a placés autour du lieu sont activés. Il y a effectivement quelqu'un. Alors Gareth ravive un peu plus le brasier pour détruire les dernières preuves restantes de ses actes, même s'il est loin de considérer cela comme des crimes, il sait que ce n'est pas le cas de tout le monde. Alors il assure sa sécurité afin de pouvoir continuer à agir à sa guise pour enrichir la Nature et lui rendre tout ce que les Hommes lui prennent.

Finalement, l'étranger signale sa présence volontairement ou non en marchant sur un bout de verre. Gareth s'enfonce un peu dans les ombres, et il voit une lumière étrange s'élever. Le dessin semble dessiner une arme et le reflet métallique d'une lame semble le confirmer. Un robot. UN ROBOT. Les végétaux s'agitent. Ils murmurent. Ils râlent. Tant de bruit. Pourquoi autant de bruit. Qui est-il ? D'où vient-il ? Gareth est méfiant. Il ne veut pas être le premier à attaquer sans être sûr de pouvoir l'emporter. Alors il demande : « Putin mais tu es qui toi ? Qu'est-ce que tu me veux ? Pourquoi tu me suis ? ». Bon, à l'évidence, le sabre qui s'illumine dans l'obscurité ne semble pas présager quelque chose de très pacifique. Il le sait, d'autres assassins du green sont à ses trousses. Mais lui, vu le bruit de moteur qu'il émet, il ne semble pas venir du green. Alors qui peut l'envoyer ? Et pour quelles raisons ? Il sort de sa poche un galet. L'un de ses petits galets lisses qu'il balade toujours sur lui pour les charger d'énergie et combattre à distance. Autour de lui, le druide commence à formuler à voix basse des sortilèges en vieil irlandais. Des sorts de protection, car il sait qu'il va devoir essuyer une attaque et qu'il n'est armé de rien d'autre que de sa magie. Et pour repartir, il faudra entrer dans l'Église pour atteindre le point de convergence d'énergie au centre de celle-ci. Bizarrement, il a l'impression que ce n'est pas gagné d'avance. « J'aimerais bien comprendre ce qui me vaut le déplaisir de cette visite... ». Heureusement, il a terminé ce qu'il était venu faire ici et le sanctuaire pulse déjà derrière lui. L'église en ruine deviendra bientôt un sanctuaire végétal, animal et un espace de développement pour toutes les autres énergies de la Terre. Le grey, le blue. Et les autres. Il va encore grandir, mais il peut poursuivre son évolution sans lui pour le moment. Ce qui lui permet de se concentrer sur celui qui s'invite ici sans autorisation. Il charge son caillou et se tient près à le lancer sur celui qui est venu le perturber.  

Le druide dresse des sortilèges de protection autour de lui. Parce qu'il n'a absolument aucun doute sur ce qu'il va se passer. La lame qui vibre dans le silence seulement entrecoupé de ses questions et occupé par les ronronnements mécaniques de la machine indique clairement qu'il n'est pas là pour cueillir des fleurs et l'aider dans l'établissement d'un nouveau sanctuaire. D'ailleurs, ce son s'intensifie. Comme le grognement menaçant d'un animal qui grogne plus fort et courbe son dos dans une posture agressive. Le premier coup s'arrête contre sa barrière. L'onde de choc est absorbée et l'énergie générée est renvoyée dans la barrière par un mot du druide pour la renforcer. Il est derrière et se contente de le regarder, de l'étudier.
Hérésie murmurent les insectes.
Folie murmurent les plantes.
Son point de repli n'est pas loin. Il a besoin de pouvoir l'atteindre, mais il doute d'être plus rapide que lui. Et il ne sait même pas s'il pourra le toucher avec ses galets. À bout portant peut-être. Mais il sera forcément impacté par l'onde d'énergie cinétique. Gareth sait. Il sait que ce combat ne va pas bien se terminer. Mais il peut s'en sortir.

L'espace d'un instant, il se demande s'il peut voler. S'il avait suffisamment de temps, une métamorphose animale serait possible. Et il pourrait se glisser dans les airs et quitter les lieux sans se retourner. Mais au fond de lui, il sent qu'il ne doit pas partir aussi vite. Il a besoin de réponses. Il ne reste pas sans rien faire, et attestant de sa vitesse et de sa force, il se glisse et attaque à nouveau. Vers le haut, Gareth est forcé de s'accroupir et puise dans l'énergie du sol pour créer un dôme au-dessus de lui. Il regarde le robot furieux qui frappe sans relâche, et même s'il réussit à renvoyer une partie de l'énergie générée par les coups contre la barrière magique, il sait qu'il ne pourra pas la maintenir éternellement.

Il entrevoit le visage d'électricité, perturbant, étrange.
Monstruositéchuchotte l'eau qui s'écoule.
Gareth n'apprécie pas toujours les nouvelles technologies. Et même si l'électricité peut-être produite par les frictions d'autres éléments naturels et existe en faible décharge statique à l'état naturel, il ne la maîtrise pas. Pas autant qu'il maîtrise l'énergie cinétique et l'énergie tellurique. Est-ce pour cela que ce visage lui fait remonter un frisson désagréable dans le dos ?

Une pause. Une pause le temps qu'une voix métallique s'élève. Il parle. Et enfin révèle le visage de celui qui l'envoie. Le Rythm. Le métal. Cela ne l'étonne plus tellement. Il grince un peu. Et il dit : « Pourquoi vouloir vous opposez les uns les autres ? Vous êtes tous une partie de la Nature. Vous seriez bien plus forts ensembles ». Il regarde l'entité. Il ne peut pas la mépriser. Même s'il a du mal à la considérer comme telle, elle fait partie de la nature. Et s'il le voulait, il pourrait peut-être réussir à entrer en communication et en harmonie avec elle. Il dit : « Je ne suis pas étonné que vous soyez là. Vous n'êtes pas les premiers... Mais pourquoi vouloir me détruire ? La Nature devrait être différente des Hommes... ». Et pourtant, les différents parlements qui s'opposent les uns aux autres et qui s'affrontent ne font que ce que font les Hommes depuis leur création : s'affronter pour le pouvoir, la terre ou l'orgueil.

Gareth se redresse un peu et pose sa main contre le dôme le plus proche de l'entité que possible et il tente de lancer un sortilège d'harmonisation. Il aimerait rentrer en contact avec le robot d'une façon différente que par les mots. De la même façon qu'il est connecté aux plantes et aux animaux. Sa connexion au red et au green est si ancienne qu'elle est naturelle à présent. Même s'il n'est pas en lien avec les parlements, et n'appartient ni à l'un ni à l'autre, le druide pour échanger et communiquer avec eux. Un frémissement passe dans l'air et dans l'ensemble de leur environnement. Gareth tente d'établir une connexion neutre non pas pour gagner du temps, mais pour essayer de montrer l'image qui est la sienne. L'image de l'harmonie et de la force qu'ils auraient tous à s'unir. Une bien meilleure force que les forces individuelles qu'ils tentent de conquérir les uns et les autres.