The Fallen Bird | Rp Solo

The Fallen Bird

Solo Rp

◊ ◊ ◊

Je traînais mes jambes qui étaient tellement lourdes depuis ma confrontation. D'une façon ou d'une autre, j'avais réussi à sortir du combat, neutralisant même l'adversaire qui venait de se dresser face à moi. Les révélations du peuple avaient tout changé, plus rien n'était pareil. Malheureusement pour moi d'ailleurs ou devrais-je dire pour nous. Je cherchais la force d'avancer, la force d'arriver finalement à l'endroit qui m'offrait un peu de quiétude. Le manoir Wayne. Depuis la perte de Bruce, rare étaient les fois que j'avais mis les pieds dans cette place qui m'avait pourtant vu grandir et évoluer. C'était trop difficile, trop dur de faire face aux différents souvenirs qui ne cessaient de me sauter directement au visage. Un nouveau Bruce s'était levé, mais il n'en restait pas moins qu'il n'avait rien partagé avec moi. Je m'arrêtai brusquement près d'un arbre, crachant à nouveau le sang qui s'était accumulé dans ma bouche. J'étais à quelques pas de la grille, à quelques mètres seulement de l'aide dont j'avais cruellement besoin. Une grande respiration me permit de reprendre mon chemin. Ma tête tournait et mes yeux fermaient sporadiquement, je pouvais sentir mes forces me quitter. Mon index droit enfonça le bouton qui allait faire résonner une sonnerie dans le manoir, puis je m'écroulai au sol, sous le manque de force causé par mes multiples blessures. Mon objectif était accompli, je savais que plus tôt que tard, Alfred allait répondre, tout en regardant les caméras.

Mes yeux finirent par s'entrouvrir, me permettant d'apercevoir la silhouette d'Alfred. Un Alfred nerveux qui se tenait au-dessus de ma tête. Il venait de perdre son fils, clairement, il n'avait pas l'intention d'en perdre un de plus. « Maitre Dick m'entendez-vous? » Ah Alfred, toujours aussi poli, toujours aussi dévoué à la famille. J'essayai de lever une main afin de lui faire un signe du pouce, mais la force ne semblait pas vouloir me regagner, me forçant à lui offrir qu'un clignement des yeux. Le vieillard avait vu bien pire par le passé, il avait affronté bien pire. Que ce soit le dos brisé de Bruce, la balle qui a paralysé Barbara ou même encore la mort de Jason. Alfred les avait tous affrontés et vaincus. Chacun des chagrins, chacun des moments où il en était rendu à se demander si une nouvelle tombe allait s'ajouter dans le grand jardin du domaine Wayne. « Maître Dick, j'ai pansé vos plaies. Il faudra quelques jours pour vous remettre entièrement sur pieds, mais heureusement vous trouverez santé prochainement. » Il ne pouvait pas subir une autre perte, pas aussi rapidement après la dernière. Il n'était pas le seul d'ailleurs. Je n'osais pas imaginer la réaction du reste de la famille. Peut-être que j'avais déserté ma famille pendant un temps, mais depuis quelques semaines, je tentais réellement de faire les efforts pour arranger les torts que j'avais causé. J'avais aidé Barbara avec une crise à Arkham, puis j'avais été davantage présent pour la famille. Rien n'était pardonné, je ne pouvais pas leur demander ça, pas après ce que j'avais fait, mais au moins, je sentais qu'une partie des efforts étaient appréciés.

Il me fallut un peu de temps, mais finalement, mes lèvres s'ouvrirent, ramenant le majordome qui s'était éloigné à mes côtés. « Merci Alfred, je savais qu'en venant ici tout allait bien ce passer. » Ma voix était enrouée et je pouvais sentir chacune des blessures que j'avais subis. Il allait me falloir du temps, j'allais devoir être patient et Gotham, tout comme Blüdhaven n'était pas le genre à offrir une grande marge de manoeuvre. Alfred m'aida à reprendre une position assise, relevant une partie de la chaise qu'il avait couché pour me réparer. « Prenez une petite gorgé d'eau, votre voix retrouvera la normale et vous pourrez me raconter l'histoire. » Je respecta la demande de l'homme, rapprochant ma bouche du verre qu'il venait de me tendre délicatement. « Par où commencer Alfred. » Je savais en venant ici que j'allais devoir tout déballer, mais je savais aussi qu'il y avait des informations qu'Alfred avait déjà. Il était bien au courant des révélations du peuple, comme tout le monde d'ailleurs.

La situation était écrite d'avance dans le ciel. Le peuple avait livré une bonne partie des informations personnelles de divers héros, offrant ainsi une fenêtre ouverte sur l'intimité de ceux-ci, transformant les héros jadis masqué en cible facile pour les criminels qui voulaient déjà leurs peaux. Je ne pouvais dire pour les autres, mais ma ville n'avait pas été tranquille depuis les manchettes. Après avoir perdu mon emploi au GCPD, je m'étais dit que j'allais pouvoir affronté plus de crimes, sous les traits de Nightwing, mais je devais bien sûr m'attendre à des attaques surprises. Je plongeai mon regard dans celui d'Alfred qui semblait prêt à entendre les raisons du pourquoi il avait été obligé de me soigner à ce point.

« Tu sais Alfred, le peuple à tout compliquer. Déjà être un héros, que ça soit à Gotham, Blüdhaven ou n'importe où en fait, ça n'avait rien de très facile, mais là, il n'y a pas un endroit où je peux aller sans être identifié à Nightwing, à Bruce, à Robin et à la mort de mes parents. Tout ça, je vais devoir apprendre à vivre avec, ce sont les choix que j'ai fait, que nous avons fait, mais il fallait s'attendre à ce que les criminels s'en servent contre nous. Pour une raison qui m'est inconnue, nous nous sommes tous cru invincibles. J'ai attendu trop longtemps. J'étais au bord du gouffre après sa mort, après Brainiac. Je ne savais plus où aller, quoi faire, comment vivre, tout ce qui me restait, sans être méchant, bien sûr, c'était Nightwing. Une vie à faire le bien, à aidé les autres en espérant trouver la paix avec moi-même, avec mes défis, mais une fois de plus, rien de tout ça est arrivée. Non ce qui est arrivé, c'est le peuple, ce sont les révélations, ce sont les vérités que nous cachions pour nous permettent de faire tout ça en gardant les gens comme toi en sécurité. » Je cherchais à reconstituer l'événement dans ma tête, à faire sûr que chaque petit détail allait être bien placé dans mes paroles.

J'avais l'impression que tout était décousu dans ma tête. Comme si je n'arrivais plus à mettre les morceaux du casse-tête à la bonne place. Étais-je en direction du Manoir avant que je me fasse attaquer ou ai-je trouvé la route pour celui-ci après avoir subi mes blessures ? Mes souvenirs n'avaient rien de très clair présentement, mais peut-être qu'en parlant avec mon ami, tout allait trouver place. Du moins, j'espérais. « Vous avez reçu plusieurs coups à la tête, donnez-vous une petite chance. » Dit-il en me rapprochant l'un de ses fameux sandwichs. « Nous avons tout notre temps Maitre Dick. Vous êtes ici chez vous et Maitre Bruce est de sortie. » Sa voix m'apaisait. Il avait toujours eu cette effet sur moi. Le don de prendre les moments difficiles et les moments de noirceur et de les éclairer de par sa présence. Il n'avait pas besoin d'avoir les mots juste, non, il suffisait qu'il se tienne là et qu'il transmette son énergie, c'est tout ce qu'il avait besoin de faire. Mon regard se perdit dans les hauteurs de la cave, avant de terminé son chemin une fois de plus sur mon meilleur ami. « Comment pouvait-on espérer continuer de vivre en espérant être un pas devant nos rivaux ? Tu as vécu tellement de choses dans ton autre vie et pourtant, tu parviens encore et toujours à être là et à affronter les atrocités que Gotham nous envoient au visage. Jour après jour. »

Mon épuisement était flagrant. Gotham et sa ville sœur ne cessait d'empirer. Les meurtres devenant de plus en plus intenses, tout comme ceux qui les commettait d'ailleurs. Si Métropolis et les autres villes protégées par des justiciers masqués semblaient inspirer par la présence des héros, symbole d'espoir pour plusieurs, ma ville natale, c'était tout le contraire. Après, soyons franc, combien de ville à travers le monde peu dire qu'une rue nommée Crime Alley est parmi les plus connus de celle-ci. Gotham sombrait et la perte temporaire du Batman avait largement guidé cette glissade, me forçant à me demander ce qui arriverait le jour où personne ne serait là pour prendre la relève. Car si un monde sans héros était pratiquement chose impossible à imaginer, j'avais de la difficulté à croire la même chose pour Gotham spécifiquement. La famille avait beau être grosse et bien entraîner, le camp rival ne donnait tout de même pas sa place.

Les minutes passaient et Alfred ne semblait pas perdre patience, il attendait encore que j'arrive à l'essentiel de ce qu'il m'avait demandé lors de mon réveil. Le vieillard voulait tout savoir, même si les détails pourraient déchirer le cœur et la fibre paternelle de ce dernier. Autant, considérait-il Bruce comme son propre fils, qu'il vouait littéralement les mêmes sentiments pour le reste de cette famille. Il n'aimait pas que sa famille souffre et c'était tout à fait normal. Je me permis une bonne respiration, avant de trouver une nouvelle fois une dose suffisante de courage pour développer l'histoire qui m'avait laissé dans cet état pitoyable.

« Il m'est tombé dessus comme un coup de tonnerre. » La scène reprenait tranquillement place dans ma tête. Chacune de mes respirations, plus profondes l'une que l'autre, semblaient débrouiller les images qui s'étaient jadis mélangées dans ma mémoire. « J'ai cru avoir à faire au Scarecrow, mais il n'en était rien, Alfred. Son apparence était semblable, mais ses attaques étaient précises et brutales. Avant même que j'aille une vision claire de ce qui m'attaquait, ses lames avaient percer ma peau à plusieurs reprises. » Mon regard se déplaça alors qu'Alfred pointa vers les blessures importantes que mon corps avait subies, suivant le mouvement des mains de l'homme qui m'avait partiellement guéri. « Je ne peux pas dire comment j'ai réussi à le mener au sol Alfred... Je ne peux pas dire si ce n'était que de la chance. » Mes yeux s'emplirent d'eau, tandis que je cherchai à tourner la tête, ne voulant pas démontrer de faiblesse devant le majordome de la famille Wayne. C'est sa main qui m'empêcha de compléter mon geste. « N'ayez jamais peur de montrer une faiblesse, Maitre Dick. Rappelez-vous... La fierté ne vous apportera rien d'autres que des remords et des souffrances. » C'était possiblement l'une des premières choses qu'il m'avait dite lorsque j'avais fait mon entrée dans le manoir. Durant ma jeunesse, je tentais tellement de cacher mes émotions, de jouer au grand garçon qui ne souffrait pas de la mort de ses parents, mais Alfred connaissait mieux. Il avait guidé Bruce après tout. Sa présence lors de mes premières années dans cette famille m'avait forgé d'une façon que je n'aurais jamais cru possible et c'est d'ailleurs à son oreille que j'apportais généralement la grande majorité de mes problèmes. Comme présentement.

« J'ai combattu tant de mal et j'ai donné tellement de ma personne, de mon corps. » Je plongea un regard inquiet dans celui de mon ami. « Mais parfois Alfred... Parfois, je me demande jusqu'où je peux aller comme ça ? Il a offert sa vie pour sauver la planète, ses os pour sauver Gotham et a accepté de sacrifier sa famille, mais je ne sais pas si je suis prêt à faire les mêmes choix que lui. » Clairement, Pennyworth avait compris ce que je voulais dire, ce que je sous-entendais. Il n'était pas stupide, loin de là. « Bruce avait cette noirceur en lui et je crois que c'est pour cette raison qu'il n'arrivait pas à voir une vie en dehors de la cave, en dehors du costume. » Un petit signe de la tête venant d'Alfred fut suffisant pour me faire comprendre qu'il n'était pas en désaccord avec ma dernière affirmation. Bruce aurait pu faire tellement de chose, autre que Batman. Son intelligence et ses ressources auraient pu offrir un nouveau souffle à la ville qu'il avait juré de protéger.

« Je serai hypocrite de vous dire que vous devez continuer à donner tout ce que vous avez Maitre Dick. Combien de fois croyez-vous que j'ai essayé de le résonner depuis le début de cette croisade? Je ne pourrais le dire pour être franc. Il était beaucoup, mais il avait également fait son choix à un très jeune âge. Il n'y avait pas de façon que Bruce Wayne meurt sans que ça soit dans des circonstances semblables, mais ça ne veut pas dire que ses héritiers doivent suivre la même ligne. En fait, je vous en suppli, Maitre Grayson, ne faites pas les mêmes choix que lui. »

Son opinion était plus que clair. Alfred désirait une vie normale pour chacun des membres de cette famille et il semblait croire comme fer que notre façon n'était pas la bonne méthode. Pour une rare fois, je commençais à comprendre son point de vue et pourtant, une question persistait dans ma tête. « Si je ne suis plus Nightwing, si je ne suis plus détective Grayson, alors qui puis-je être ? » Les révélations du peuple ne m'offraient pas mille et une option, mais ma question étira les traits faciaux de l'homme aux cheveux blancs. « Vous pourriez être tant de choses. Un ami, un père, un époux et là, je ne parle que sur le plan social Maitre Dick. »

Je pouvais sentir la souffrance dans la majeur partie de ses conseils. Ce n'était pas la première fois qu'il essayait et ça ne serait pas la dernière. Maintes fois, Alfred avait tenté de convaincre Bruce. À une époque, il s'était même laissé berner par l'arrivée de Silver dans la vie de son ami. Batman était peut-être devenue une nécessitée pour Gotham, tout comme Nightwing pour Blüdhaven, mais qui pourrait réellement me blâmer de prendre une décision pour ma propre personne, pour une fois. « Vous savez, il existe plusieurs façons de laisser son empreinte dans les actes héroïque. C'est une chose que vous aviez comprise partiellement en devenant policier. D'ailleurs, dois-je vous avouer que votre décision de vie m'avait donné espoir de vous voir accrochez costume. » L'homme leva un doigt pour m'indiquer de ne pas bouger et d'attendre une petite minute. Pas que j'avais beaucoup de chance de me rendre ailleurs présentement. Il fallut quelques minutes pour qu'un hologramme apparaisse devant mes yeux. Je tentais de reconnaître le logo qui venait d'apparaître devant mes yeux, mais en vain. Une toile d'araignée, ayant un œil en son centre, rien que j'avais vu par le passé. « Qu'es-ce que c'est Alfred? » L'homme reprit place sur la petite chaise à ma droite, apportant sa tasse de thé au bord de ses lèvres, soufflant la petite boucane dans ma direction. « Ça, Maitre Dick c'est le logo de l'organisation secrète Spyral. Je la connais en raison d'une vieille amie qui est maintenant à la tête de celle-ci. Spyral pourrait vous permettre de continuer de sauver le monde sous le couvert de l'anonymat, revenant à votre vie tranquille le soir. Rien ne confirme que les criminels vous laisserait tranquille, mais grâce à la technologie dont dispose Spyral, Dick Grayson pourrait disparaître, pendant le temps qu'il le désire, puis finalement ce poser tranquillement au moment souhaité.» C'était sûrement en raison des coups que j'avais reçu sur la tête, mais je ne pouvais pas dire si Alfred rigolait ou pas présentement. Son air sérieux laissait sous-entendre que non, mais j'arrivais mal à comprendre ce que cette organisation pourrait m'amener de plus. « Je ne sais pas de quelle technologie tu parles Alfred, mais clairement, Dick Grayson ne pourra plus jamais disparaître. Les criminels me connaisse désormais et juste ça me met en danger de façon continuelle. » Je sentis les battements de mon cœur s'augmenter lorsqu'une nouvelle voix s'ajouta à la discussion. Peut-être que j'aurais dû y penser qu'Alfred n'allait pas me présenter l'organisation sans l'accord de sa dite amie. L'image du logo fut remplacée par la silhouette d'une femme.

« Dick Grayson, ça fait longtemps que nous n'avons pas échangé quelques mots, mais saches que je gardais tout de même un œil sur toi. » Le visage de la femme était embrouillé, mais la voix m'était tout de même familière. Un suffit d'un geste de la main, provenant de cette dernière pour que son visage reprenne une clarté qui me permit d'identifier la dernière arrivante dans cette discussion. Katherine Webb-Kane. L'une des tantes de Bruce. Un petit sourire s'installa sur ma bouche, alors qu'un lointain souvenir refit surface dans ma tête. Il arrivait que Katherine débarque à l'imprévu lors de mes premières années au manoir. Plus reconnue comme une bonne amie du majordome que la tante de Bruce, celle-ci pouvait passer de longs moments avec Alfred. « Spyral recrute présentement. Une guerre approche et la situation dans laquelle tu es très précaire. Un agent comme toi serait un grand plus pour mon organisation. Puis comme Alfy le disait si bien, la technologie que nous avons ici pourrait te permettre de brouiller ton visage, de disparaître, de vivre auprès des gens que t'aimes sans pour autant les mettre directement en danger.» Ses mots semblaient sincères et si elle parlait d'une guerre avec le peuple, alors j'étais partant sans même y penser, que ce soit sous les traits de Nightwing ou d'un agent secret. La main d'Alfred se déposa sur mon épaule, m'offrant ainsi un support supplémentaire. « Je ne demande pas une réponse sur le champ Richard, mais saches que chez Spyral, tu pourrais repartir sur de nouvelles base, tout en honorant la mémoire de mon neveu. » Tout allait tellement vite, mais en même temps, Alfred savait faire les choses. Il savait que j'étais prêt à attendre la proposition, sinon il n'aurait jamais osé me la faire entendre. Mon menton s'inclina tranquillement vers mon torse, avant de reprendre sa position initiale. En l'espace d'une fraction de seconde, j'avais eu le temps de pensée à Bruce, à la famille, à Kory, Mar'i, puis j'avais même pesé le pour et le contre. Je ne voulais pas finir comme Bruce, rongé par la vengeance, par une noirceur sans pareille. Je ne voulais pas mourir comme mes parents, en laissant un enfant, qui n'était pas prêt à cette épreuve, derrière. Pupille fixé sur l'hologramme qui me faisait face, je me raclai la gorge pour m'assurer que mes mots allaient être clairs et bien compris. « J'accepte Katherine. Je vais rejoindre Spyral.» Une décision qui entrainera certainement son lot de conséquences, mais aussi, une nouvelle chance d'affronter le mal qui ronge ce monde. « Bienvenue chez Spyral, Agent 37. »

(c) oxymort