DEATH IS A SURPRISE PARTY (intrigue, groupe 2)

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Death is surprise party

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"Death is a surprise party"

Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante... - Faith

       Mehmet m’observa de ce regard perplexe, si évidemment, je n’étais pas capable de déchiffrer son expression, j’étais capable de ressentir ce qu’elle ressentait, comme voir ce qu’elle voyait. C’était après tout mon familier, une part de ma conscience dont j’avais donné corps et âme en sens. Elle était frustrée, elle m’en voulait et elle ne le cachait même pas… Comment le pourrait-elle ? ** Tu sais, c’est juste pour nous faire entrée, tu pourrais redevenir un chat après ou ce que tu veux. ** Tentais-je de la rassurer, mais je sentis que cette phrase n’avait suscité que plus de mécontentement. ** Et tu n’avais pas mieux à m’offrir comme apparence que celui d'un… Cafard ?! ** Hurla-t-elle directement dans ma tête. Je ne voyais pas où était le problème. ** Bah, c’est passe-partout un cafard. ** Outrée, Mehmet se contenta de poursuivre sa mission silencieusement. ** Je t’aime, hein ! ** Tentais-je, sait-on jamais, peut-être qu’elle n’avait pas tout à fait ma personnalité. ** Va te faire voir ! ** Elle a totalement ma personnalité… Foutue personnalité, pourquoi je suis comme ça d'ailleurs.
        Je me redressais alors que John retira sa main du mur de l’immeuble où Mehmet le cafard était entrée par un bon vieux conduit d’aération. Tandis que le leader faisait un récapitulatif de la mission que leur avait confié l’homme-saumon, je suivais en parallèle la progression de mon autre moi. N’empêche, quand j’y pense, j’avais quand même été prise au dépourvu. Être convoquée pour une mission, alors que j’étais en plein concert. Je n’ai même pas eu le temps de me changer, j’ai l'air de quoi avec ma tenue de soirée là, hein ? Bon après, quand j’y pense, c’était toujours mieux que mon saladier avec laquelle j'ai dû exorciser un fantôme lors de la dernière mission. On pourrait croire que je le faisais exprès, mais je peux vous l’assurer, à chaque fois, c’est cette Justice League Dark qui trouvait le moyen de me convoquer quand je faisais mes courses au marché. J’étais assurément innocente dans cette fâcheuse histoire.

         Bon, revenant à la mission… La bonne nouvelle, c’est qu’on était les seuls êtres magiques du coin. M’enfin, à mon sens et avec mon expérience, ça ne changeait rien. Un méta-humain restait dangereux, magique ou non, pour moi. Mais je pris quand même note de l’avertissement du monsieur. Je n’avais pas l’invulnérabilité de Superman ou la mortalité impalpable de Deadman. Quand John sollicita ma capacité pour entrer dans l’immeuble, je me contentais de fermer les yeux un moment pour observer où en était Mehmet. ** Je suis arrivée dans une pièce assez espace, je reprends forme féline. ** Parfait. J’attrapais alors la main de John avant d'annoncer à Casper. « Tu nous excuses Boston, on prend un peu d’avance. » Malheureusement, je n’avais pas cette capacité à toucher les esprits comme Rosie et pour que ce sortilège fonctionne en groupe, il aurait fallu un contact physique. Fermant les yeux, puis visualisant l’image de la pièce où était Mehmet, je formulais alors l’incantation : « Rilakisha ! »  
         Nous y étions, devant nous, Mehmet nous observait de ses yeux d’or, brillants légèrement dans l’obscurité. Le chat noir se leva et indiqua le chemin d’une démarche gracieuse vers le couloir. « Bon, je sens distinctement plusieurs âmes, en plus de la tienne et de celle de Deadman. Par contre, je ne suis pas encore assez douée pour en connaître le nombre exact. »

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Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante... - Faith

       À peine avions-nous posé les pieds à l’intérieur de l’édifice qu’il y eut une coupure de courant. C’était une bien drôle de coïncidence, il faut dire… Après tout, on était ici pour libérer quelques types qui n’ont pas trop eu de chance de se retrouver là. On savait que cela n’allait pas être une partie de jeu de cartes avec les copains, mais quand même… Ces coupures de courant au moment où on passe à l’action, ça faisait un peu mal au cul la coïncidence. John nota que Mehmet pouvait voir dans l’obscurité, c’était effectivement le cas, mais je me gardais de lui dire que je partageais ma vision avec le félin. Et que de ce fait, je continuais aussi à voir de mon côté. Non, mais histoire qu’il ne se sente pas trop seul dans sa souffrance, le pauvre. D'ailleurs, j’aurais même pu proposer un de mes sorts pour éclairer l’endroit, mais vue qu’il a pris la charmante initiative de nous illuminer le chemin, j’ai jugé bon de garder aussi pour moi cet aspect de mes compétences. Et puis écoutez, je suis une grosse noob en magie, en vrai je n’ai que suivre aveuglément ce que Zatanna me dit de faire, rien d'exceptionnel à ça…
            Je ne sais toujours pas comment bien doser ma force dans mes sortilèges, ce qui a pour résultat un échec si je ne mets pas assez d’énergie dans mes enchantements, ou à une catastrophe si je mets trop de puissance. Pour moi, le juste-milieu magique, c’est comme les mathématiques, je sais ce que sont des chiffres et des nombres, mais je ne pige pas le problème. Et justement, c'était parce que je n’arrivais pas à visualiser cette histoire d’énergie magique. Je veux dire, ma magie prend forme dans la langue démoniaque, la langue d’Asag… Cela voyez-vous, c’est logique pour moi, je sais qu’il suffit que je prononce un sort dans cette langue pour que la magie opère, je sais donc utiliser la catapulte, mais putain, je sais foutrement rien de comment en la fabrique cette catapulte en question, à mon niveau, c'était impossible que je puisse faire comme John et improviser des sorts à la pelle. Ouais. Je suis la pire des apprenties. Bref… Ce que je veux dire, c’est que si je peux éviter de faire usage de magie, je le fais. Je pense très sincèrement qu’il faut laisser les pros faire le plus gros du travail. ** Ouais, ou bien t’es juste une feignasse ! **

          Que nenni… Et puis dégage de ma tête pour commencer. « Arrête ou elle va plus se sentir poussée les pelages. » Dis-je à John quand il complimenta la présence de Mehmet. Je regardais un peu autour de nous, rien n’avait changé… Enfin, ce n’est pas comme si j’avais eu de toute façon le temps de remarquer quoi que ce soit en arrivant. Du coup, si un truc avait vraiment changé, c’était ballot, je ne serais pas la bonne personne pour trouver ce que c'était. Puis quand il est question de la coupure de courant, il suffit d’un échange de regard pour que la pompe à nicotine et moi-même puissions comprendre un peu de quoi il était question. On marcha, mais toujours rien, c’était quand même un peu perturbant. Les couloirs, dans la nuit, avaient déjà tendance à me foutre la trouille, mais alors celui qu’on traversait, seigneur, ça me donnait envie d’aller pisser un coup à l’église. John nous fit par du fait que le comité prenait son temps à venir, même Casper était du même avis.
             Et puis, boom… Magnifique aveuglement en bonne et due forme, le flash était suivi d’un autre boum et je sentis quelque chose m’éclabousser. Je restais figer sur place sous l’idée macabre qui traversa ma pensée, mais fut aussitôt rassuré à l’entente de la voix du monsieur m’appelant en retour. « Parle pour toi, je croyais que c’était toi qui avais sauté. Qu’est-ce que j’aurais dit à Zatanna moi, si c’était le cas. » Assurément, je n’aurais pas pu lui faire face. Putain, mon cœur palpitait encore sous le choc. Par contre, c’était quoi qu’on avait sur nous là au juste ? C’était ce qui commençait à m’intriguer. Ce n’était pas une sorte d’arme biologique au moins ? Boston avait la tête sur les épaules, il comprit que ça ne pouvait pas être du sang. Je commençais à m’essuyer, du moins comme je le pouvais parce que c’était loin d’être évident. Plus je frottais et plus les couleurs se mélangeait. « Oh, mais je ressemble à rien maintenant. »

             Enfin, sauf si ce soir, on rejoint une gay pride, là je serais sans doute parfaite... Je ne m’en remettais toujours pas d’avoir raté celle de l’année dernière à cause des événements en Egypte…  Bref, nous finîmes par trouver des inscriptions, mais seul John semble piger le truc. Le commentaire de Boston m’arracha un sourire quand, agacée, Mehmet se retourna vers le fantôme et lui répondit. « Bah, voyons, en a-t-elle déjà eu pour commencer ? » Je fixais alors avec un certain agacement cette boule de poil que j’aurais bien shooter dans un joli penalty. « Non mais tu vas encore bouder longtemps dis ?! » Puis, avant même que le familier ne puisse sortir une réplique cinglante, John nous prit de cours en faisant apparaître une sorte de brouillard, non… C’était clairement de la fumée, mes poumons en reconnaissait l’odeur de nicotine. Ah, bah, là, s’il voulait que tout le monde se mette à fumer, le recrutement était plutôt réussi, bien que légèrement brutal, mais je ne jugeais pas.
           Question de Casper ignoré, choisissant d’écrire à message à la place qui nous montra. La frustration avait dû sans doute traverser les traits de mon visage en lisant l’intégralité de son message et réalisant qu'on avait bien failli se faire avoir par le plan mesquin du Peuple. Je me contentais de me pencher vers Mehmet, silencieusement. L’observant un moment réfléchissant. Un rat passa non loin de nous, longeant le corridor pour disparaître dans la pénombre. « Shak’ram ! » Avais-je psalmodié, baguette diriger vers le félin qui prit aussitôt la forme du rat qui venait de passer quelques secondes plus tôt. J’ordonnais alors télépathiquement à mon familier de rester avec Boston et de trouver ses captifs. Je sors à mon tour de mon téléphone et j’écris, ce avant de montrer à la fois mon téléphone à Boston, puis à John.

Boston, Mehmet restera donc avec toi, ce qu’elle verra, je le verrais… Aussi, en cas de souci de notre côté, elle le saura et te préviendra, inversement.

John, let’s go !

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Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante... - Faith

       On était en route vers je ne sais quel merdier, et il fallait jouer le jeu. Silencieuse, je suivais le blond qui semblait ronger par la prudence. À côté de lui, je me sentais un peu bête, puisque j’avais légèrement l’impression d’être dans la position d’une spectatrice, comme si les dangers potentiels ne me concernaient pas. John songea que la situation puait un peu trop à son goût, très franchement, il n'avait pas tort. J’avais envie de regard quelques fois derrière fois, la paranoïa commençait légèrement à me gagner. « Ouais, j’espère qu’ils n'ont pas anticipé le fait que c’est nous qu’enverrait la ligue pour cette mission. » Je n’étais pas énormément avantagé sans ma magie et je n’ai jamais vu John exorcisé des démons à coup de Nunchaku non plus… Donc si le Peuple avait réussi à anticiper notre venue jusqu’à trouver un moyen de neutraliser nos pouvoirs, on serait bien emmerdé.
       John s’apprêtait à dire un truc avant qu’une explosion retenti et qu’une terrible douleur me saisisse. « Fuck ! » C’était comme si ma chair avait directement subi la douleur, ce qui signifiait que l’explosion venait de toucher Mehmet de plein fouet. C’était le deal avec cette magie, créer un familier à partir de mon essence et de ma conscience, nous connectait l'une à l'autre mentalement… Ce que voyait ou ce que ressentait l’une, l’autre le voyait et le ressentait aussi, y comprit la douleur. « Fuck ! » Répétais-je non sans lâcher quelque gémissement. Si j’avais su qu’un rat se ferait repérer aussi vite, j’aurais finalement opté pour le cafard à nouveau. John semblait avoir rajouté un truc, mais je ne l’avais pas entendu, j’avais les oreilles qui sifflaient et le corps soudainement engourdi. Putain, qui que devait être la connaissance de l’exorciste, elle n’y était pas allée de main morte. Je sentais Mehmet puiser dans ma magie pour régénérer son corps.

         Je cessais de ressentir sa douleur que lorsque son corps était redevenu entier. La colère de Mehmet imprégna mon esprit au point où j’ai dû faire usage de ma volonté pour bloquer toute pulsion féline meurtrière. Empêchant de ce fait, mon familier de prendre la forme de Bastet. La bestialité de Mehmet rendait la communication avec elle difficile à présent, mais elle restait encore sous mon contrôle. Ce n’était pas comme quand elle était sous forme de vouivre où je n’étais capable d’aucune emprise mentale sur elle. Inspirant, expirant. Je rattrapais le blond tout en ordonnant à Mehmet de rester dissimuler à l’endroit où elle avait été projetée par le souffle. Autant que l’adversaire la croit hors d’état de nuire, si on était déjà dans un guet-apens, autant utiliser mon familier à bon escient. À la dernière question de John concernant Mehmet, je lui répondis d'un ton sérieux « L’adversaire a eu Mehmet. »
          Zatanna savait que tant que j’étais vivante, Mehmet était en quelque sorte immortelle, mais j’ignorais si elle avait un peu fait le topo de mes capacités à John. Là, c’était un peu tard pour le mettre au courant. Elle s’approcha toutefois de John. « Bref, il y a deux singes au-dessus de nous, mais je crois reconnaître l’aura de Boston, je peux me tromper… Et je crois qu’il y a un véracrasse qui tente de nous surprendre par-derrière, la présence de son âme me chatouille la nuque… Bon, tu prends qui ? » Question rhétorique, j’avais déjà braqué ma baguette en direction de l’obscurité derrière nous. « Ti'n'fir ! » L’espace d’un instant, le couloir d’où l’on venait fut illuminé d’une aveuglante aura de lumière argentée parcourant l’allée, emportant une silhouette blonde au passage. C’est bien la seule incantation non-létale que j’avais dans mon grimoire, mais j’avais quand même réduit la puissance de l’onde afin d’éviter de blesser ce qui semblait être une gamine à première vue.

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Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante... - Faith

       Oh bordel… Qu’est-ce que c’était que cette gamine ? Elle venait de faire un truc de dingue en plein dans les airs, qu’on ne voit que dans les films de Karaté. Je pris d’ailleurs un sale coup au torse, me cognant la tête contre le mur derrière moi. Damn. Je pensais à raison que c’était un peu méritée quelque part, après avoir fait voltiger sa camarade jusqu’en Inde, je veux dire. D’ailleurs, en songeant à la blonde, j’étais persuadée d’avoir dosé ma force, cependant si elle ne revenait pas à l’assaut, il y avait des chances qu’elle se soit mal réceptionnée au fond de ce couloir. Est-ce qu’elle s’était cognée et avait perdu connaissance, du coup ? Merde, ça commençait un peu à m’inquiéter, mais la furie rousse m’empêchait d’y songer concrètement. À peine le temps de me relever, voilà qu’un truc collant se fixa à ma baguette. « Sale petite... » M’étais-je retenue de cracher une insulte sympathique, montrant Ô combien mature, j’étais, et ce, avant de balancer ma baguette dans le doute.
        L’explosion de lumière me rassura quant au fait que la gosse ne voulait pas notre peau. Mais ça restait tout de même une explosion. J’étais persuadée d’avoir entendu le son du bois craquer au moment du flash lumineux. Rouvrant mes yeux après un petit temps aveuglé et juste avant que John m’embarque avec lui, j’eus le temps de voir ma baguette brisée au sol. « Mais bordel, c’est la fille cachée de Jason Bourne !? » Criais-je sur John, comme s’il était responsable de cette apparition diabolique en tenue de Robin. Oh, attendez, une tenue de Robin ? « Wait, c’est l’une des sbires de Batman elle aussi ? Sérieux, il recrute des lycéens ce type ou quoi ? » Ajoutais-je tout en courant pour échapper à la gamine, cette situation était décidément bien humiliante. Cependant, je comprenais désormais la raison qui les poussait à agir de la sorte, elle et sa camarade grâce à Boston. J’ignore comment la gamine avait fait pour percevoir Boston et lui communiquer ce message, mais cela nous était déjà d’une grande aide pour nous permettre de réaliser un plan.

        « Roger ! » Répondis-je à John à sa demande de nous trouver un lieu où se cacher après son petit tour de magie pour semer la ‘‘rouquinja’’. C’est tout essouffler que je perçois dans l’obscurité, ce qui semble être une pièce. Tirant sur la manche de John pour l’y entraîner. Crachant mes poumons, je regrettais ma petite beuverie d’hier soir. Je commençais à songer que ce ne serait pas une si mauvaise idée de faire un peu de sport dorénavant. « Bon… J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle… La bonne, c’est que j’ai menti, Mehmet va bien, je lui ai demandé de rester cacher pour nous donner un élément de surprise en cas de pépin. » Je posais ma main sur l’épaule de John l’air désolée, c’était un petit mensonge nécessaire autant pour manipuler les deux gamines que ceux qui les observaient. « La mauvaise nouvelle, c’est que la bombe flash de la gamine a détruit la baguette de Zatanna… »
          Je rajoutais. « Sans elle, je vais avoir du mal à jeter des sortilèges contrôlés. Pour te donner un exemple, si je décidais de jeter un Ma’ur, sortilège de l’eau, pour remplir une simple tasse de thé sans un objet pour canaliser mes pouvoirs, eh bien dans le meilleur des cas rien ne se produira dû la précision que demande l’incantation, par contre dans le pire des cas, il y a de grandes chances que j’inonde cette pièce et nous noie. » Je réfléchissais un moment, tout en prenant soin de chuchoter, car qui sait si le Peuple pouvait encore entendre ce que l’on pouvait se dire, ou bien si la gamine était encore à notre recherche. « J’ai un autre objet enchanté que j’ai créé en suivant les méthodes d’enchantement de Zatanna, il s’agit cette fois d’un anneau… La question est : dois-je sacrifier notre seule carte surprise et j’envoie Mehmet aller me chercher l’anneau, ou bien as-tu un plan qui pourrait nous être utile sans que je n'aie à faire usage de magie ? » Surtout que si le Peuple avait un moyen d’écouter ce qui se passait ici bien que le courant ait été coupé, cela voulait dire qu’il y avait toujours des agents à proximité et dans ce cas là, la présence de Mehmet ne serait pas de trop pour les débusquer, sous la forme de Bastet son flair est meilleur que celui d'un loup affamé.

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Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante... - Faith

       Quelque part, je n’avais pas envie de me séparer de Mehmet dans une situation aussi risquée, j’étais donc rassurée qu’il ne choisisse pas cette option. Car beaucoup de choses auraient pu se passer pendant l’absence de mon familier. Et si sous forme de rat, elle n’avait rien pu faire, il était évident que sous forme de Bastet, elle était physiquement l’entité la plus efficace parmi nous si on oubliait la magie de l’un et l’ingéniosité de l’autre. Je pensais notamment qu’envoyer Mehmet à la poursuite du Peuple quand on aurait au moins une idée de leur emplacement, me semblait être l’une des décisions les plus sages qui émergeait dans ma caboche. Cependant, au fur et à mesure que le blondinet bouffeur de clope m’exposait son plan, je regrettais un peu la présence de Zatanna. Faire diversion avec une rouquinja sur-entraînée, alors que je n’étais même pas certaine d’être en mesure de faire usage de mes pouvoirs efficacement. Fabulous. We just gonna die here.
         Je remontais alors mes manches pour dévoiler mes marques sumériennes, prête à me lancer dans ce nouveau plan foireux. J’avais certainement une case en moins pour me dire, ‘‘okey, c’est parti’’ malgré tout. Quand Constantine s’engouffra dans le couloir, je le suivis au pas cependant, j’allais à l’opposé de sa direction, me dirigeant à l’endroit où l’on avait quitté la petite robin. « HEY, la gamine qui sort de crèche !!! Ce n'est pas cool de nous attaquer alors qu’on essaye de vous sauver. » Main gauche empoignant mon poignet droit fermement, comme un moyen de soutenir ma main libre, je crachais. « Nara ! » Il n’eut rien au début ! Je fermais alors mes paupières, songeant fortement que la baguette n’était qu’un vulgaire outil qui m’aidait à canaliser mes pouvoirs, forçant mon esprit à croire qu’il n'y avait pas de différence entre avoir ou pas un instrument enchanté pour être excellente. Je devais simplement réussir à puiser dans cette essence qui était mienne.

         « NARA ! » Les marques sumériennes se mirent en mouvement sur ma peau avant de briller d’une aura d’or et que jaillisse de ma main droite une flamme de plus en plus grande, au point de devenir une sphère rouge faisant la moitié de largeur du couloir. « Ready or not… Take this ! » Me moquais-je de la réplique précédente de la rouquine... Je lançais alors comme une balle de baseball cette boule de feu assez grosse et finalement assez lente pour la voir arriver et l’esquiver ou rester en retrait. Le but n’était pas non plus que je tue accidentellement les deux gamines, mais apparemment, il fallait que je fasse assez de bruit pour ne pas laisser le Peuple croire que la Robin était finalement de notre côté. « NARA ! » Dis-je avant de tirer une autre sphère de flamme dans l’idée de ne pas laisser l’opportunité à la rouquine de m’approcher, tandis que le précédent s’enflamma au fond du couloir. Je voulais quand même avoir son attention tout en la tenant éloignée de moi. Et pour ne pas qu’elle s’habitue, je crachais au bout de quelques minutes. « MA’UR ! » Comme je l’avais imaginé, ce n’était pas un simple petit jet d’eau comme avec à l’usage de ma baguette. Non.
         Ce fut comme si mes mains étaient devenues un portail donnant sur les chutes du Niagara. L’espace de quelques secondes, les flammes au fond du couloir disparues, englouties par les eaux. C'était voulu que d'éteindre les flammes. Oui. Toutefois, tout ce qui se trouvait sur le chemin de la vague d'eau, devait avoir été balayé. Prenant soin de viser aussi les hauteurs au cas où cette Carrie chercherait à faire le singe à nouveau. Il me fallut toute la volonté du monde pour réussir à interrompre le sortilège avant de risquer de réellement noyer toutes les personnes dans ce bâtiment. Je jetais un autre Ma’ur pour empêcher l’eau de gagner les couloirs dernière moi et éviter qu’elle gêne John dans ce qu’il avait à faire, l'eau se stoppait à mes pieds comme bloquer par un mur invisible. Bref, si ça ce n’était pas une diversion de qualité, qu’on m’immole sur place. Je regardais ma montre, ça faisait bientôt dix bonnes minutes que je faisais déchaîner mère nature dans un lieu assez confiné finalement.

             « Bon, Rouquinja ! Est-ce que ce petit bain t’as remis les idées en place ou pas du tout. » Dis-je en commençant à me diriger vers la pièce où se trouve le générateur. Quand je sentis mon contrôle sur l’eau faiblir et la vague progressivement revenir vers moi, je scandais à nouveau. « Ma’ur. » Mais je ne sentis aucune emprise sur l’eau qui menaçait d’inonder le couloir que je protégeais au début. « Damn. » J’accélérais alors le pas pour aussi éviter la confrontation physique avec la gamine. Car si je n’avais plus rien pour la tenir éloigner, elle me rattraperait assurément et je n’étais pas vraiment sûre d’être en mesure de m’en sortir dans ces cas-là. Le corps-à-corps ce n’était pas ma spécialité, je n’avais jamais combattu de ma vie… J’en étais certaine...

Mais au moment même où elle songeait à ces mots, elle sentit son corps s'engourdit et épuisé. Ses yeux soudainement éblouis par une forte lueur. Elle ne courrait plus dans ce sombre couloir. Non. Elle était à genoux, appuyée sur quelque chose de dure. Elle pouvait sentir l’odeur du sang et entendre les sons des lames s’entrechoquer autour d'elle, c'était un son particulier qui lui paraissait alors soudainement familier, et ce, avant que la lumière du soleil qui l’aveuglait au départ lui permette de voir enfin qu'elle était au centre d’une bataille. Elle sentait la chaleur d’un homme sous ses cuisses, dont les bras pourtant musclés étaient bloqués sous ses deux genoux. Elle réalisa alors que le poids de son corps était appuyé sur le pommeau d’une épée à lame incurvée, elle-même enfoncée dans la gorge de l’homme en question. La tenue de celui qui rendait son dernier souffle était identique à celui d’un guerrier de la Grèce antique. Un homme dans une armure différente posa une main sur l'épaule de la guerrière pour l'inciter à porter son attention sur lui. « Ishtar relève-toi, d’autres ennemis de Xerxès approchent ! »

           Je glissais alors soudainement, me retrouvant péniblement la tête dans l’eau. Qu’est-ce que c’était ça ? Un flashback ? Un sort d’illusion ? J’étais confuse et pourtant, je n’avais pas le temps de l’être quand je réalisais que l’eau commençait à inonder le couloir où je me rendais, sortant, la tête de l’eau, entièrement trempée et sentant une âme approchée dangereusement dans ma direction, me doutant de qui ça pouvait être, je tentais d’accélérer le pas. « MA’UR ! » Cette fois, je sentis mon emprise sur l’eau me revenir, je repoussais alors cette dernière en arrière pour tenter de ralentir celle qui approchait, loin de l’endroit où se trouvait John et le générateur en espérant que l’eau n’ait pas gagnée la pièce durant mon roadtrip soudain vers je ne sais quel souvenir. Dès que je rejoignis le couloir où l’on s’était séparé John et moi, je posais mes mains au sol.
          Encore une fois, il me fallut plus de temps et d’effort pour lancer un sortilège que je maîtrisais pourtant déjà, au point que je vis la Rouquine approcher cette, hurlant intérieurement contre mon incompétence. Je scandais Rama’ur pour la énième fois quand enfin le sol sous mes mains se décomposa en grains de sable que je durcis à nouveau en un demi-mur. Pas assez haut pour empêcher le petit singe de passer au-dessus, mais assez pour bloquer l’accès à l’eau à cette partie du couloir. Puis enfin, dans les temps impartis, du moins, je l’espérais, j’entrais dans la pièce où se trouver John. « Elle est derrière moi ! Enfin, je crois... » Dis-je les cheveux plaqués sur mon visage, trempée de la tête aux pieds.

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