be brave, be strong :: donna

« Ma fille… Que se passe-t-il… ? » Elle découvre l’âme meurtri de cette petite fille qui n’avait strictement rien demandé. Cette petite fille qui n’avait pas désiré se retrouver entourée de femmes qui n’auraient que le hobby de pouvoir la rabaisser, de pouvoir user de leurs rires moqueurs pour l’atteindre d’une manière méchante et hautaine. Cette petite fille, c’est moi. Je ne parviens pas à faire taire ces maudites larmes qui perlent mes joues au détriment de mon revers de main qui peine à toutes les enlever. Le son de la voix féminine de cette femme, qu’est ma mère, m’arrive en plein cœur. Une voix qui parvient à accéder à une certaine victoire. Une victoire qui se dévoile face à ces petites gouttelettes qui se stoppent quasiment à la seconde. Le visage se redresse alors. Le visage se tourne ensuite. Je sens l’index de la déesse Rhéa se poser contre mon menton, légèrement en dessous. Je me dois de pouvoir tourner la tête afin de lui faire face. Mais, l’espace d’un instant, je m’y refuse. Je m’y refuse, car je ne désire pas qu’elle me découvre dans un tel état. Je ne veux pas qu’elle voit son enfant pleurer, qu’elle voit les yeux rouges embués de sa précieuse. Elle insiste. Je ne peux pas l’ignorer. Mon visage se tourne alors véritablement. Mes yeux finissent par croiser le regard inquiet de la déesse. Elle me regarde avec une mine reposante, alors que mes paupières se ferment dès que je sens la présence de son pouce se poser contre ma joue pour sécher ces petites larmes et les chasser pour de bon. « Ce sont encore elles… ? » Un hochement de tête mimant le positif s’affiche alors. D’un simple et léger sourire sur le coin des lèvres, Mère vient me rapprocher de son corps. Elle me serre dans ses bras. Elle frotte doucement mon bras. « Je ne comprends pas… Pourquoi s’acharner… ? Pourquoi continuer à nous traiter comme si nous étions des moins que rien… ? Ce n’est pas parce que nous venons de l’argile que nous ne sommes pas intéressantes… Elles n’ont pas le droit… » Je sens une force me prendre dès que je suis proche d’elle. Une force qui me pousse à lui délivrer ce que mon cœur contient et ce que mon esprit ne parvient pas à comprendre. Elle me serre davantage contre elle. Je sens ses lèvres se reposer contre la base de mes cheveux. « Il s’agit d’une méthode que le temps ne leur a pas permis de s’y habituer et de même trouver l’intelligence nécessaire de comprendre. Elles finiront par se lasser. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer, Donna. » Un mauvais moment à passer… Un moment qui s’éternise en longueur… Bien trop en longueur. Notre étreinte maternelle et aimante est desserrée de par son initiative. Mère me tourne vers elle et me regarde avec son regard flamboyant et son sourire qui parvient toujours à m’apporter une certaine chaleur. Ses deux mains se posent simultanément contre mes joues. « Tu es Donna. Sœur de la princesse de notre divine civilisation. Tu es un être à part. Tu es un don de la nature, ma chérie. Personne ne t’enlèvera ça. Je ne laisserais pas cela se faire, tout comme tu finiras par grandir en maturité et à en faire de même. » Aussitôt, je ne me retiens pas de venir dans ses bras et de la serrer tout contre moi. « Merci d’être là, maman. » Un mot que je n’utilise pas aussi souvent que cela. Je sais que ça lui apporte une chaleur dans son cœur. Et je veux qu’elle sache de par cela, que je l’aime et qu’elle m’est essentielle et précieuse.


Le monde des hommes… Etrange monde qu’est celui-ci. Un monde qui possède des merveilles, des beautés en tout point, mais qui abrite surtout des êtres humains tantôt trop aimables, ou tantôt trop arrogants et machistes. Des êtres humains que je ne parviens pas à comprendre. Des êtres humains qui m’interpellent malgré tout, car dans un certain sens, l’envie de pouvoir découvrir plus amplement leur monde est présente. Mais je me sens perdue face à l’immensité de cette nouvelle terre. Je me sens perdue dans un océan de notes incompréhensibles. Bien que le départ de Themyscira ait été fait quelques instants après que Diana et cet inconnu n’aient quitté le territoire, je sais que je ne vais pas passer le plus clair de mon temps à être à leurs côtés. Après tout, n’était-ce pas normal, compréhensible que je veuille faire des découvertes de ma propre initiative, sans être guidée par la main par des personnes que je connais et que j’aime ? Oui, je suis restée avec ma sœur et celui qui s’était crashé accidentellement sur notre île. J’ai dû me rendre à l’évidence qu’il fallait prendre des repères généraux et la seule personne qui pouvait le faire était, bien sûr, Steven Trevor. Lui, originaire de cette nation inconnue et étrange. Si étrange que je fus presque fascinée par la présence, par la vision d’une charmante petite fille qui dégustait un aliment que je ne connaissais pas. Un aliment qui m’avait interpellé. Un aliment qui ressemblait à une moyenne boule d’une certaine couleur, une boule qui se repose sur un truc ressemblant à un cornet. Je ne savais pas ce que c’était, jusqu’à ce que je n’aille l’aborder et à lui poser la question. Une découverte gustative plaisante à souhait ! Une découverte répondant au nom de glace. Une merveille, un délice.

Pourtant, malgré que j’aie pu avoir l’occasion de découvrir mille et une merveilles qui continuent de me fasciner en passant par la vue de paysages plus divins les uns des autres, ce monde recueille de vices malhonnêtes, dégradantes, dangereuses. J’ai dû en faire les frais quelques semaines après notre arrivée dans le monde des hommes. La violence. Les cris. La douleur. La souffrance. Des maux plus terribles que les autres. De justesse, cette innocente femme fut sauvée, mais de justesse, j’ai évité une mort lente et certaine pour cet odieux individu. Je l’ai évité par le souhait et la demande de cette femme. Une femme qui semblait appartenir à cet homme, à son… mari. Comment une femme peut-elle se laisser maltraiter par un homme ? Comment cela peut-il se produire ? Une injustice. Tant de questions qui ne possèdent pas encore de réponses aujourd’hui…


Réglage de lumière. Réglage de certaines technicités pour apporter plus de sérénité et de bien-être au modèle qui doit certainement m’attendre à l’intérieur de cette salle d’attente. Je règle mon appareil photo. Je suis dans mon élément. Un sourire ne cesse de perler mon visage, de bercer mes lèvres et de les étendre de temps à autre. Le tout est presque prêt. Il est temps que j’appelle mon modèle pour qu’elle puisse prendre place, pour qu’elle puisse s’installer et s’apprêter pour l’occasion. A l’instant où ma main se pose sur la poignée de la porte, je sens une douleur vivifiante dans mon cœur. Naturellement, ma main gauche, la libre, se pose contre ma poitrine. Je dois m’arrêter un instant et reprendre mon souffle. Je n’ai jamais ressenti une telle douleur. Pas depuis de nombreuses, nombreuses années. Je prends une grande inspiration. « Ca va aller, Donna. Fausse alerte. » Mon cœur ne possède pas de problèmes particuliers qu’une médicalisation devrait prendre en charge. Il est évident qu’une douleur d’une telle ampleur suscite des inquiétudes. Je ne peux pas passer au-delà de cette intrusion. Cela semble se passer. Mon poignée se tourne et la porte s’ouvre. « Natasha, vous pouvez entrer. » D’un sourire, je me décale pour lui laisser le passage nécessaire. La porte se ferme derrière elle. La séance photo peut alors commencer.

« Très bien. C’est parfait, Natasha. Vous avez fait du très bon travail ! A moi de pouvoir vous sublimer, à présent ! » lui confiais-je alors que j’éloigne mon regard de l’objectif, le sourire et l’œil amusé. « Je vous téléphonerais dès que j’aurai les clichés dans les mains et nous verrons ensemble lesquels vous conviendront ! » Sur ces mots, Natasha quitte alors la pièce après une poignée de mains signifiant son départ. Je referme la porte derrière elle. La douleur de tout à l’heure est toujours présente. Durant la séance photo, elle fut moindre, j’ai pu la gérer. Je repose l’appareil photo sur son socle. « AHHHHHH! » Elle est de retour. Plus forte et plus intense. Plus douloureuse. La sensation que le cœur s’échappe de ma poitrine est désagréable. Je dois me courber tant elle est atroce. J’éprouve même du mal à me déplacer jusqu’à la fenêtre pour l’ouvrir et prendre l’air. Et alors que je parviens à m’y rendre, mes jambes ne me portent plus. Mon corps s’écroule et tombe lourdement contre le sol. Je ne parviens plus à me porter. J’ai l’impression que mon cœur s’est échappé de ma poitrine. J’ai l’impression que la vie est en train de s’échapper de mon âme. Je tousse. Je suffoque. Je me tords de douleur. J’essaie de rassembler le peu de force qui me reste pour essayer de comprendre ce qui peut m’arriver. L’espace d’une seconde, j’ai l’impression d’entendre des hurlements. Des hurlements qui me font froid dans le dos… Des hurlements qui m’arrachent les tripes. Les larmes dans le creux des iris, elles s’écoulent rapidement et à une vitesse monstrueuse. Ces hurlements… Je reconnais le son de la voix de Diana… De ma sœur… Celle que j’apprécie, que j’aime et qui compte beaucoup pour moi. Ces hurlements… J’hurle aussi. Un hurlement qui alerte mon assistant qui arrive en trombe dans la pièce. Il se précipite vers moi. Il essaie de me relever et de m’asseoir sur une chaise. Il m’apporte de l’eau. Mais la douleur est terrible. Je crie. Je hurle. Je tape du poing sur la table qui la fit se briser en plusieurs morceaux. Il essaie de me calmer. Je n’y parviens pas. « Diana… Di… Il… Il faut que… il faut que je la vois… » Il ne comprend pas, pourtant il me prend dans ses bras. Il me tient contre lui et nous sortons de la pièce. L’écran de télévision de la salle d’attente est allumé. J’entends la voix d’un journaliste en direct de Gotham City. J’entends le nom de Wonder Woman. « Attends… » Je suffoque. J’ai dû mal à respirer, mais il faut que je vois ça de mes propres yeux. Hercule… Arès… J’écarquille des yeux. Le journaliste qui ose rapporter la mort de l’héroïne. Ce n’est pas possible… « Gotham… Ramène-moi là-bas… »



Je suis subjuguée. Je suis choquée. Je suis fascinée.

La nature… L’aspect doux des peintures… Des paysages aussi magnifiques que merveilleux. Des visions de rêve dont j’ai eu la seule envie de pouvoir les immortaliser pour toujours avoir un œil dessus. Une passion naquît alors. Une passion pour la prise de vue. Une passion pour les angles. Une passion pour l’immortalisation réelle et définitive à travers un appareil qui s’occupe, qui se charge de prendre des images, s’appelant aussi des photos. Une passion dont j’en avais eu l’occasion de pouvoir en parler à ma sœur, notamment, alors qu’elle était en compagnie de Steven Trevor. Une aubaine. Il me renseigna sur plusieurs universités qui permettent d’apprendre cette profession. Plusieurs longues et interminables heures à analyser et à prendre connaissance de toutes ces universités. Mon dévolu se jeta alors sur une université située à New-York. Ce fut à cet instant que ma vie prenait un sens, que ma vie devenait indépendante, qu’une partie de ma vie n’allait pas ressembler au parcours de mon aînée. Je reste Donna Troy. Je reste une femme qui défend les plus démunis, les plus faibles, les innocents. Je reste une femme qui voue un culte à la paix et à la prospérité. Je reste Troïa, justicière à temps plein, membre leader de la Young Justice, mais surtout Donna Troy, une photographe en pleine expansion…

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