Just have to be brave to be a hero | Cassandra

Damian n'aime pas tellement quand Barbara n'est pas là. Il s'est habitué à passer à la tour pour parler avec elle de sujets et d'autres, et notamment de science. Depuis son retour à Gotham, en revenant du Svalbard où il s'est retrouvé une fois revenu de Terre-IV, Damian a du mal à se réadapter à l'école. Il y étouffe encore plus qu'avant. Pourtant, paradoxalement, il ne génère plus tellement de conflit, et semble même moins insolent qu'avant. Tout ça, ça l'a chamboulé. Cela a commencé par cette mission au Kahndaq pour remettre les péchés dans le rocher de l'éternité. Faire face à colère, à tout ce qu'elle pouvait déchaîner en lui. Se rendre compte de tout ce qui circulait dans ses veines : la rancœur, la colère, et parfois même une certaine forme de haine cruelle le poussant à vouloir détruire les autres avant d'être détruit lui-même. Et cela a continué sur Terre-IV. Damian s'est retrouvé confronté à ce qu'il avait de pire en lui, mais aussi de meilleur. Et ce qui luttait pour émerger prend de plus en plus de place. Oh bien sûr, cela ne remet pas en question cette peur viscérale du rejet et de ne plus avoir de place. Mais petit à petit, Damian prend conscience de limites qu'il n'aurait probablement jamais considérées s'il avait toujours été à la solde de son grand-père. Et comme Barbara n'est pas là, elle ne lui offre aucune distraction à ce genre de pensées. Ce prof a bien de la chance, et Damian n'apprécie pas qu'il accapare la jeune femme comme ça. Elle est ici ce qui s'apparente de plus à une mère pour lui, même si elle refuse toujours d'endosser ce rôle, ce que Damian peut comprendre. Il ne lui en veut pas, car dans le fond, cela ne l'empêche pas d'être présente pour lui lorsqu'il en a besoin. De la même façon que Damian Wayne semble plus posé à l'école, même si son attention est loin d'être assidue, Robin est moins violent. Pas moins actif, bien au contraire. Damian a même tendance à sécher quelques heures d'école pour endosser le costume de Robin afin d'éviter que la criminalité n'envahisse les rues de Gotham plus que de raison en ces temps troublés. Mais il le fait avec plus de calme qu'avant. Il n'est pas parfait, loin de là, et lève encore les poings trop facilement. Mais, quelque chose a changé.

La tour de l'horloge déserte lui offre un bon refuge, mais depuis leur retour de Terre-IV, Damian ne fuit plus le manoir autant qu'avant. D'autant plus que Zatanna s'est invitée à la tour et que Damian n'est pas sûr de vouloir qu'elle revienne le prendre par surprise même si elle semble être redevenue elle-même. De toute façon, la batcow est toujours au manoir donc il passe s'en occuper. Ce n'est toujours pas à Alfred de s'en occuper, surtout qu'elle est un peu plus sauvage à être restée seule aussi longtemps. Heureusement, le parc est suffisamment grand pour qu'elle ait pu se nourrir par elle-même pendant sa longue absence. Et puis il n’a pas été mécontent de pouvoir s’assurer de l’état de santé des autres membres de la batfamily, Tim comprit, même si cela le déçoit un peu qu’il soit rentré entier de Terre-IV. Il aurait préféré qu’il lui manque un membre, cela lui aurait sans doute replacé l’égo. Mais bon, on ne peut pas tout avoir. Alors quand il reçoit un message de Cassandra qui lui propose un entraînement dans l'une des salles spécialement aménagées pour ça au manoir Wayne, il y est déjà, alors il n'a qu'à accepter et à attendre en terminant de faire ses recherches sur un petit gang émergeant de Gotham sur les ordinateurs de la batcave, déjà en tenue pour s'entraîner. Assis en tailleurs sur une chaise, il sifflote, une tasse de café posée non loin de lui. Si Alfred le voyait faire, il râlerait. On ne sait jamais ce qui peut se passer lorsqu'une tasse est sur la console. Si elle se renverse il faut tout nettoyer et réparer les dégâts. Oui, le majordome est habitué au pire avec cette famille, et il a bien raison. Mais hors de question de travailler à ses recherches sans un peu de caféine dans le sang. Il aime beaucoup trop ça pour s'en passer, et cela ne contribue très certainement pas à l'apaiser. Il grince un peu alors qu'il bloque sur l'une de ses recherches, se redressant un peu pour chercher dans d'autres bases de données tout en cherchant à le localiser sur les images de surveillances auxquelles ils ont accès. Il met de côté ce qui l'intéresse, sauvegardant ça sur sa tablette raccordée à l'ordinateur pour ramener ça dans sa chambre ou à la tour selon l'endroit où il dormira.

Lorsqu’il perçoit du mouvement dans la batcave, il tourne sa tête tasse en main et termine de boire une gorgée de café avant de saluer la nouvelle arrivante : « Salut ». Cassandra est sans doute celle dont il se sent le plus proche. Parce qu’ils ont vécu des choses similaires à la ligue des assassins. Il ne le dire pas, bien évidemment, beaucoup trop fier pour ça, mais il la supporte. Parfois même, il se surprend à l’apprécier. Il la détaille et demande : « Comment vas-tu ? » avant de reporter son attention sur les écrans qui continuent à travailler pour lui. Il pose sa tasse presque vide et dit : « Je suis prêt dans une minute ». Il termine de pianoter sur les différents claviers pour terminer les transferts de données puis laisse le logiciel terminer de faire ses recherches repoussant la chaise à roulette pour se lever.

Cassandra arrive à la batcave. Mais Damian lui demande tout de même quelques minutes pour terminer ce qu'il est en train de faire. Comme ça, il pourra retourner à la tour une fois qu'il aura fini de faire ici tout ce qu'il doit faire, y compris passer du temps avec la batcow et essayer de voler des trucs dans les placards pour éviter d'avoir à faire les courses lui-même. Il n'aime pas trop ça, faire les courses lui-même. La jeune femme le salue, et après un examen visuel rapide de la nouvelle arrivée, il reprend son observation des écrans pour sauvegarder ce qu'il faisait et ce qui l'intéresse. Elle répond à sa question et il tourne à nouveau la tête, en demandant : « De souffler ? Comment ça ? ». Sourcils froncés, il ne la regarde que quelques secondes, mais interroge tout de même d'une façon un peu autoritaire et pincée. Parce qu'il n'aime pas trop entendre ça. Il se demande ce qu'elle a et ce qu'il lui arrive, et il est prêt à aller renvoyer sur Terre-IV tout ceux qui seront responsables de son état, même s'il ne le dira jamais. Il termine rapidement ses recherches puisqu'elle l'y autorise attendant en même temps qu'elle réponde.

Puis, il se lève quand il a fini ses sauvegardes, laissant le logiciel de recherche terminer de travailler pour lui. Il se lève et rejoint Cassandra au centre de la pièce. La première chose qu'il se souvient d'avoir pensé sur elle était qu'elle était vraiment jolie. Et après, il a découvert tellement d'autres choses qu'il a un peu oublié ça. De toute façon, il n'a jamais vu Cassandra autrement que comme une rivale potentielle avant de la voir plutôt comme une sœur. Mais ça encore, il n'en parlera pas. Sauf sous la contrainte de la magie. Il n'y aurait guère que ça que pourrait le forcer à dire ce genre de choses. Hors de question de laisser ce genre de bons sentiments s'échapper et le laisser paraître faible. Oui, parce qu'il considère toujours que c'est une faiblesse.

Il se place sur l'un des tapis d'entraînements, et assez consciencieusement commence tout de même par quelques étirements parce qu'il n'est pas question de se blesser de façon idiote. Et une fois qu'ils sont prêts, il se met en garde. Il lève un peu les poings, serrés, choisissant de commencer l'entraînement en combat à mains nues. Ils changeront peut-être à un moment, mais là, ça lui convient bien. Il dit : « Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de te demander, mais ton retour de Terre-IV s'est bien passé ? ». Parfois, il manque quelques infos. Par arrogance, mais aussi parce qu'il est plutôt occupé depuis son retour. Il se passe pas mal de choses à Gotham qui demandent qu'ils soient tous vigilants.

Il commence à porter les coups. Évidemment, il mesure chacun d'entre eux. Il prête une attention assez grande sur ses mouvements, pour tenter de contrecarrer ses attaques et de percer ses parades. Damian est vif, et opiniâtre. Même si elle pare une attaque, il continue d'essayer, coup après coup, encaissant ceux qu'il n'arrive lui-même pas à parer sans broncher, utilisant l'ensemble de son corps comme une arme. D'ailleurs, pour éviter un coup qu'elle porte haut, il roule sur l'épaule et tente de la faucher en enserrant ses jambes dans les siennes. Son but : la faire tomber pour tenter de l'attraper et de l'immobiliser.

Elle a besoin de souffler. Forcément, il se pose des questions. Il s'inquiète pour elle. Même s'il ne le dira jamais. Il est beaucoup trop fier pour ça. Elle répond, et il comprend vite. Il sourit un peu et dit : « Je comprends mieux... ». Lui aussi a passé beaucoup de temps dans les rues à essayer de ramener le calme. Parce que les gens profitent de l'état général d'une Terre qui souffre pour plus de pouvoir, plus d'argent et pour s'amuser. Bref, toutes les joyeusetés de Gotham décuplées à l'infini par l'appât du gain. Alors il sait de quoi elle parle, même si lui n'est jamais fatigué. En réalité, il apprécie de pouvoir se défouler un peu sur ces petits enfoirés qui lui donne dix mille raisons de se lâcher. Même s'il est sans doute moins extrême qu'avant et qu'il laisse plus de paquets à l'intention de la police. « Rien qui ne sorte de l'ordinaire ? ». Il préfère s'en assurer. Parce que parfois, les chemins de la batfamily s'enfoncent vers des choses vraiment compliquées et qu'il ne vaut mieux pas les traverser seul. Même s'il sait que Cassandra n'est pas seule. Il préfère être certain que Cassandra ne préfère pas traverser ça en solitaire. On ne sait jamais. Il n'est pas assez doué pour se rendre compte de ça. Alors autant poser des questions. Si elle ment suffisamment bien, il ne s'en rendra pas forcément compte, mais il peut tout de même tenter sa chance ? Il n'est pas si mauvais comme détecteur de mensonge, au moins un truc qu'il aura appris à la ligue des assassins. Enfin... pas qu'un seul. Un parmi d'autres.

Il ne renchérit pas. Il se doute que Cassandra est très occupée et qu'elle s'occupe sans doute de méchants bien plus violents que les délinquants qu'il maîtrise lorsqu'il est tout seul. Et il croit savoir qu'elle a eu plusieurs missions avec Bruce aussi, donc, il imagine qu'elle a vraiment besoin d'un break. Il la rejoint et après des étirements de rigueur pour s'échauffer un peu, ils commencent à se battre. Il aime sa façon de bouger, sa façon de se battre. Il sait où elle a appris ça et il ne se sent pas dépaysé. Il lui pose une question et elle répond. Au moins, elle n'a pas atterri très loin. Dans la ville de Superman. Ce n'est pas si mal comme réveil. Elle lui retourne la question et il répond : « Au milieu du Svalbard. Dans le froid avec des ours polaires... Paradisiaque, vraiment ». Après avoir failli mourir à cause de Zatanna, et après avoir participé à la bataille finale pour tenter d'empêcher les Atlantes de faire sauter leur foutue bombe, Damian s'est retrouvé dans un trou perdu au nord. Mais finalement, cela n'aura pas été si mal. Il a appris des choses là-bas. Il tente de la faire tomber et elle réussit à parer sa tentative d'immobilisation. Elle continue à porter des attaques qu'il esquive au mieux, jusqu'à réussir à attraper son bras pour l'immobiliser. Mais après avoir passé plusieurs longues minutes à ne rien réussir à faire, c'est presque trop facile. Et maintenant, il commence à savoir comment elle se comporte avec lui et comment elle le teste. Il recule juste assez pour bloquer son mouvement de jambe et la lâche pour reculer lui-même, se méfiant comme la peste de la jolie danseuse. Il la regarde et sourit en coin amusé. Au début, il se faisait tout le temps avoir. Mais maintenant, plusieurs trahisons plus tard, plusieurs guerres plus tard, il a appris. À se méfier de tout et de tout le monde, y compris d'elle surtout quand ils se battent comme ça. Ce n'est qu'un entraînement, c'est certain. Mais à son retour ici, on l'a déposé avec un poignard planté dans le corps. Impossible alors de se dire qu'une personne proche ne pourrait pas faire cela, n'est-ce pas ? Même si Talia n'a rien de très sain et que Cassandra est infiniment plus équilibrée que la vipère qui a donné naissance au petit Wayne.

Il se remet en garde et recommence à l'attaquer à plusieurs reprises, tentant de la faire tomber, ou de l'immobiliser par des clés de bras de plus en plus ingénieuses et discrètes. Mais la jeune femme est vive et Damian ne peut pas dire le contraire, c'est une excellente combattante. Il profite d'un moment plus calme pour demander : « Ca ne te manque pas trop, le ballet ? ». Il ne sait pas bien à quel point Cassandra aime ce qu'elle fait. C'est toujours difficile de savoir à quel point un justicier aime ce qu'il fait s'il travaille de façon officielle et ce qui lui plaît le plus : revêtir le costume de justicier ou revêtir sa tenue de personne normale. Il se demande parfois si Cassandra préférerait être une personne normale ou si elle préférerait pouvoir toujours être sous son masque. Et lui, il se demande parfois s'il aura un travail ou s'il se contentera d'être un justicier. Est-ce vraiment ce qu'il veut être : un justicier. Sa notion de justice n'est pas toujours la même que celle des autres membres de la famille, Jason mis à part. Il continue à se battre, réussit à se couler derrière elle, donnant un coup de coude dans son dos pour la projeter vers l'avant. Sans aucun autre but que ça. Il se redresse et se remet en garde en la défiant du regard, avec son petit sourire arrogant.

Ce n'est pas toujours le cas, mais pour cette fois, Damian pose une question pour en savoir plus sur son besoin de faire une pause. Cassandra essaie de s'expliquer, et à nouveau, il demande une dernière précision. Car depuis leur retour, les choses sont bien différentes et bien plus violentes aussi. Sa réponse le laisse interdit un moment. Pourtant, la façon dont elle le dit, et surtout, sa façon de ne rien dire de plus alors qu'il y a sûrement beaucoup de choses à en dire lui fait comprendre qu'il ne vaut mieux pas insister. Il penche un peu la tête, mais cette fois, il ne pose pas plus de questions, et n'ajoute rien. Il se contente de la regarder, avant de finalement hocher un peu de la tête, marquant qu'il a entendu et compris. Et si elle souhaite en reparler, alors il sera là pour écouter. Mais les affrontements avec le Joker ne sont jamais très faciles, et on y perd toujours quelques plumes.

Ils parlent ensuite de leur retour. Cassandra a eu un peu plus de chance que lui. Elle le questionne sur le déroulement de son retour et il sourit un peu amusé en disant : « De très près même... Pas très aimable. On s'est bien entendus, tu te doutes bien ». L'auto-dérision est aussi tranchante que les mots très durs qu'il adresse à sa famille. Il sourit en coin et dit : « J'ai passé un peu de temps dans un village côtier avant de rentrer pour les aider à reconstruire et à déneiger... ». Le temps de sommeil a été très dur pour leurs infrastructures. Damian n'est pas toujours très sympa, mais sans ces gens il serait sans doute mort dans le grand froid. Il sait être reconnaissant par les gestes et les actes même s'il ne l'est pas toujours dans ses attitudes et ses propos. Enfin là, il ne l'a pas trop ramené. Heureusement, plusieurs d'entre eux connaissaient l'anglais, ce qui a rendu la communication bien plus facile. Il hausse un peu les épaules simplement. Au final, ce n'est pas la pire expérience qu'il ait eue à vivre, loin de là.


Ils commencent à s'entraîner après un échauffement. Ils sont habitués à le faire, tous les deux. Ils ont reçu la même formation, et Damian s'améliore de jour en jour, tâchant de la surprendre le plus possible. Il travaille dur et ne relâche jamais les efforts qu'il fait pour ça. Et la voir réagir et s'adapter à ses attaques ne fait que lui montrer que sa volonté paie. Il lui pose une question, et elle lui répond. Il grimace un peu et dit : « Ca craint... ». Il soupire un peu. La Terre porte assez de personnes ayant à coeur de la détruire, ils n'avaient vraiment pas besoin d'un nouveau zinzin de l'espace prêt à tout dézinguer pour récupérer un trophée à rajouter à sa collection. « J'espère que vous pourrez reprendre... ». Quant à sa question, il se contente de dire : « Pas du tout. J'ai dépassé ce stade depuis longtemps ». Damian n'en est plus à apprendre les conjugaisons ou l'histoire des Etats-Unis. Il connaît tout ça depuis un bail. Maintenant, il en est à apprendre des sciences de l'ingénieur, ou des stratégies guerrières qui lui sont utiles sur le terrain. Il pourrait passer des journées entières à bouquiner de la chimie avancée ou à apprendre des langages informatiques sans se lasser. Et tout semble bien plus utile que de fabriquer des foutus volcans dans une salle du manoir. Quant aux autres élèves, alors qu'ils parlent de cartes pokemon ou d'autres idioties du genre, lui se contente de réfléchir à ses prochaines rondes. Il n'a absolument rien en commun avec eux qui adorent se goinfrer de bonbons et de coca devant leurs séries préférées alors qu'il ne jure que par le café et l'adrénaline du combat.

Il profite d'un moment où il a le dessus pour la pousser vers l'avant, mais la danseuse est souple et agile, elle n'a aucun mal à se réceptionner. Il lui adresse quand même un sourire arrogant, signature inconditionnelle sur son visage hautain qui lui tire un rire. Elle lui adresse un commentaire, ainsi qu'une parole douce et il répond par un signe de tête. Il ne le lui dire ça, mais elle lui a manqué. Leurs entraînements aussi. Elle attaque à nouveau, et Damian pare ses attaques. Cassandra est loin d'être une combattante moyenne, elle est plus âgée et plus expérimentée que lui. Et s'il arrive parfois à la surprendre, la plupart du temps, il doit repousser toutes ses limites pour réussir à faire quelque chose. Il apprendre avec elle bien plus qu'il n'apprend ailleurs et ça, ça le stimule, ça le pousse vers l'avant. Il a du mal à anticiper ses attaques, et malgré des excellents réflexes, il lui arrive de prendre des coups. Cela ne fait que le pousser à faire encore mieux. Il profite d'une accalmie pour faire rouler ses épaules et demander : « Et là-bas ? ». Damian ne parle pas. En tout cas, pas quand ils sont nombreux dans une pièce. Il préfère la sécurité d'une relation duelle dans laquelle il a le plein contrôle et qui expose à moins de choses s'il le perd. Il demande : « Tu as trouvé des gens de la famille ? ». Lui a trouvé Jason. Enfin, Jason l'a trouvé, au moment où il s'apprêtait à s'en prendre à un pervers voleur de petite culotte. Il la regarde, portant une nouvelle attaque plus pour la forme que par réelle volonté de la toucher avant de reculer à distance, et de se déplacer un peu, sur le côté, prêt à passer d'un appui sur l'autre pour esquiver une riposte.

Damian est un peu intrigué par les propos de Cassandra sur le Joker. Il se demande ce qui a pu se passer, ce qui lui est arrivé. Et surtout, il se demande si elle va bien. Parce que dans le fond, il se doute bien que même si physiquement, elle semble en forme, il y a d'autres répercussions, surtout quand on parle du Joker. Mais il ne dit rien parce qu'elle n'a pas l'air d'avoir envie d'en parler. Et que c'est sans doute l'un des avantages avec lui : il ne pose pas de questions. Souvent, c'est confondu avec une indifférence qui peut être irritante. Mais en réalité, parfois, c'est simplement parce qu'il ne se sent pas toujours en mesure d'avoir une conversation. Ou parfois - plus rarement - qu'il sent qu'il ne vaut mieux pas aller sur ce terrain. Et là, c'est un peu l'impression qu'il a. Sinon Cassandra aurait parlé plus librement, n'est-ce pas ?
Elle lui parle de ses collègues, et semble réellement inquiète pour eux. Si lui se contente de dire qu'il espère qu'ils pourront reprendre rapidement, sans réelle attention inquiète et humaine pour les autres danseurs, Cassandra, elle, est différente. Rien d'étonnant, elle est de loin là plus humaine des deux. Il ne peut pas le nier, lui s'en moque pas mal des autres danseurs, même s'il doit bien avouer qu'un ballet avec la moitié des membres en moins doit être moins gracieux à regarder. Il demande : « Tu les as cherchés, de ton côté ? ». Après tout, qui de mieux placés qu'eux pour essayer de retrouver des gens disparus ? La police sûrement, bien sûr, mais ils sont déjà bien occupés. Et même si eux aussi sont bien occupés, l'avantage des très nombreux justiciers de Gotham c'est qu'ils ne sont pas seuls et peuvent se répartir le travail. « Si tu as besoin d'un coup de main, n'hésite pas ». Ils ont tous beaucoup à faire, mais après tout, pourquoi pas. Cela serait sans doute moins dangereux de tenter de remettre la main sur quelques disparus que de tenter de dompter les petits délinquants qui tentent de sortir du lot en profitant du chaos ambiant.

Malgré leur discussion, Damian continue à porter les coups et à esquiver les attaques de Cassandra. Elle est une excellente combattante et le jeune Robin aime vraiment s'entraîner avec elle. Elle ne prend pas de gant et le pousse toujours au-delà de ce qu'il sait faire, sans le ménager. Il a d'ailleurs répondu à sa question sur l'école, qui ne lui manque pas le moins du monde. Outre le niveau scolaire bien plus élevé qui est le sien, il est aussi bien plus en avance sur ses camarades sur de nombreux domaines, et très en retard sur d'autres, comme la sécurité affective ou les valeurs morales. Alors il a bien du mal à trouver une quelconque place là-bas. Elle sourit un peu et acquiesce sans vraiment le contredire. En même temps, il n'y a rien à contre dire, c'est assez évident. Damian ne comprend toujours pas vraiment pourquoi il est obligé d'en passer par-là. Mais bon, c'est comme ça. Alors qu'il réussit presque à la faire tomber, un sourire en coin très arrogant passe sur ses lèvres. Elle a appris à ne plus y réagir. Cela ne l'irrite plus, à l'évidence, même quand ils ont pour but de l'agacer, CAssandra a beaucoup plus de patience avec lui qu'elle n'en avait au début, même si déjà à l'époque, elle était parmi les plus indulgents avec lui.
L'entraînement reprend de plus belle jusqu'à ce qu'il ne pose une nouvelle question. Elle répond. Il lit le trouble en elle, sans réussir à y mettre de mots. Il penche la tête, porte plusieurs coups rapides, avant de reculer pour esquiver les contra-attaque. « J'ai croisé Zatanna. Plus tard, j'ai croisé Jason. Il m'a empêché d'égorger un pervers dans un marché clandestin. Il m'a rapproché des résistants, j'ai retrouvé un peu plus de monde ». Il ne précise pas que Zatanna n'était pas dans son état normal. Si Cassandra n'est pas au courant, elle n'a pas besoin de l'être, les choses sont rentrées dans l'ordre. Si elle l'est, elle s'inquiétera peut-être de la potentielle violence de cette rencontre. Damian a aussi participé à la dernière bataille, aux côtés de Thomas Wayne et de quelques alliés dont certains avaient déjà été ses alliés par le passé, comme Teth Adam. Damian est curieux. Curieux de savoir ce qui s'est passé. Le sait-elle seulement ? Peut-être pas. Et il pousse la curiosité en demandant : « Est-ce que tu as su après-coup où il avait disparu ? ». Eh bien quoi ? Il peut être curieux parfois, non ? Après tout, il semblerait que là soit tout l'intérêt d'une conversation : en apprendre un peu plus sur les autres et ne pas se limiter aux questions basiques sans chercher à approfondir. Et dans le fond, il s'intéresse assez à la réponse. Car cela fait deux fois en peu de temps que Cassandra se montre évasive et il n'a pas envie qu'elle ait d'ennuis. Dans cette famille, il n'y a que deux autres personnes avec lesquelles il s'entend vraiment bien, et Alfred est quand même un peu vieux pour certaines choses.
Damian ne lui laisse pas plus de temps pour répondre, continuant à enchaîner les coups, faisant une alternance d'attaques visant le buste puis les jambes avec une souplesse et une agilité bien meilleure qu'avant, ne laissant entrevoir presqu'aucune faille. Il est loin d'avoir la fluidité et l'agilité de déplacement de Dick ou de Cassandra, mais il s'en sort de mieux en mieux. Les entraînements sur les toits des Églises de Gotham avec la magicienne auront portés leurs fruits à l'évidence. Même s'il est encore un peu en colère contre elle, il doit reconnaître que Zatanna lui manque.

Il retourne à l'école, mais il est plus que jamais convaincu qu'il y perd son temps. Et cette mission est bien plus importante que l'école. Il se fera porter malade. Une signature imitée et personne ne s'en rendra compte. On pensera qu'il a attrapé la grippe, et lui aura le champ libre pour faire d'autres choses. Personne n'osera contester quelque chose auprès de Bruce. Il dit : « C'est clair... Ça en fait de la surface à fouiller ». Et ça, c'est en espérant qu'elles soient restées vivantes sur Terre-IV. Parce que si ce n'est pas le cas, ce sont des recherches perdues d'avance. Il ne préfère pas le dire à haute voix parce qu'il se doute que Cassandra le sait. Et il ne veut pas appuyer sur son inquiétude. Ce sont des collègues, peut-être même des amies. Il ne veut pas en rajouter, elle a l'air d'en baver assez comme ça. Et comme il n'est pas très doué pour réconforter les gens, il préfère proposer d'aider. Au moins, ça l'occupera et il pourra se concentrer sur autre chose que la racaille de Gotham. Il reste concentré sur l'entraînement pour ne pas se laisser surprendre par Cassandra qui ne baisse pas sa garde malgré le sujet délicat.

La conversation suit son cours. Voilà acté le fait qu'il va l'aider à trouver ses collègues. Le reste, concerne leurs passages sur Terre-IV. Il lui explique un peu son parcours. Il n'a pas été seul, il a trouvé du monde. Et ça, ça l'a aidé. Bon, il n'a pas mentionné qu'il avait croisé une Zatanna diabolique, mais soit. Elle lui confirme que c'est une bonne chose qu'il n'ait pas été seul. Elle lui dit quelque chose qui le surprend. Il réussit tout de même à ne pas se laisser avoir par son coup visant le torse, qui le déstabilise, et lui permet d'esquiver plus facilement la contre-attaque en faisant une roulade. Il grince. Il demande : « Pourquoi est-ce que tu les as évités ? ». Il est assez surpris, ce n'est pas dans la nature de Cassandra, à moins qu'elle n'ait eu envie et besoin de faire une pause. Qu'elle ne se soit pas sentie prête à prendre partie dans une guerre qui n'était pas vraiment la leur. Il ne peut pas vraiment savoir. Elle répond à sa question sur Aspen ensuite. Elle n'a pas l'air d'en savoir plus sur ce qu'a fait Aspen, mais détail sans mal son retour. Il trouve ça bizarre dans le fond. Il sait qu'il n'est pas toujours le plus expansif, mais bon. Tout ça, c'est étrange. Elle essaie de balayer ses jambes, mais il lui suffit de sauter pour ne pas être touché par le balayer. Il profite de sa position pour tenter de lui balancer un coup de pied - dosé - dans le flanc juste après avoir réattéri.

Il continue à se battre avec elle. Enchaînant attaque et contre-attaque, tâchant d'esquiver ce qu'elle peut faire. Il tente à plusieurs reprises des clés de bras pour essayer de la maîtriser. Il a beau passer pour un petit con, il est quand même observateur. Et il est quasiment sur qu'elle lui cache des trucs. Peut-être que ça ne le concerne pas, mais bon. Il dit : « Tu as l'air vraiment bizarre. Tu es sûre que tout va bien ? ». Il continue à essayer de la contrôler, pour l'empêcher de frapper. Mais la danseuse est souple et agile. « Je suis pas très doué pour ça, mais je peux quand même essayer, tu sais ». Il la regarde entre deux attaques, mais pour ne pas laisser la pression de ce regard, il recommence à l'attaquer. Il se doute bien que ce n'est pas un moment facile, de s'entendre dire ça par le gamin insupportable et arrogant de la famille. Mais il n'est plus aussi égoïste, même si certaines personnes s'obstinent à ne pas le voir. Bon, après, il fait son possible pour ne pas le montrer. Les petits esprits ne voient que ce qu'il y a sur la façade, n'est-ce pas ? Mais peu importe. Il fait craquer sa nuque et continue à attaquer sans se démotiver, sans se fatiguer. Il est tenace, c'est l'évidence.

Leur danse étrange continue. D'attaque en défense, de défense en attaque, d'acrobatie en parade, les deux Wayne continuent à s'entraîner, sans jamais faiblir. Cassandra est une adversaire de taille, elle le force à progresser encore lui qui est déjà très bon en combat. Elle lui explique pourquoi elle n'a pas contacté la résistance, elle lui dit qu'elle s'est occupée des civils dans un petit campement. Il la reconnaît bien là, prête à prendre soin des autres. Cassandra n'a pas tout à fait tort et il le sait. Les guerres sont monstrueuses, et surtout, elles ne sont jamais justes. Sans doute, la résistance n'a fait que se défendre de la guerre entre les Atlantes et les Amazones, mais ils ont aussi eu des méthodes injustes, comme tous les camps en général. Damian le sait, les combats sont toujours comme ça. Il n'y a pas de demi-mesure dans une guerre, chacun se bat pour ce qu'il croit juste, pour défendre sa terre, sa vie, son honneur. Difficile de dire qui a raison. De tout temps, les Hommes ont toujours été comme ça : conquérir des terres, gagner plus de pouvoir. Ils détruisent plus qu'ils ne construisent. Ils pillent et prennent ce qu'ils veulent sans se soucier de ce qu'ils laissent derrière eux. Il continue à se battre, puis il dit : « Tu as bien fait... ». Un sourire pâle passe sur son visage. De mauvais souvenirs l'embrunissent quelques instants avant qu'il ne se ressaisisse. Damian s'abîme sans doute encore plus à vouloir prendre part à tous les conflits, à vouloir trouver sa route, à vouloir bien faire. Bien ou mal ? Difficile à dire. Mais il continue à construire les fondations de son instabilité, empilant des pierres de différentes formes et de différentes tailles. Il fait craquer sa nuque et se décale de quelques pas, sautant d'un pied sur l'autre sur ses appuis, avant de recommencer à bouger.

Il tente un coup de pied dans le flanc, et elle réussit à se décaler assez pour l'esquiver en partie, et essayer d'attraper le dit pied, et réussit presque à le faire, mais la détente de Damian est suffisamment rapide pour qu'elle se contente de le frôler. Il sourit en coin, et recommence à attaquer, essayant de la contrôler par des clés de bras qu'elle esquive, même lorsqu'il tente des feintes surprenantes et inattendues. Il lui demande si elle va bien et propose son aide bien qu'il ne soit sans doute pas le plus doué pour ça. Cela la surprend assez pour qu'il puisse l'attraper par le bras, mais elle se dégage avant qu'il n'ait eu le temps de la retourner. Il lui laisse le temps de choisir si elle souhaite répondre ou non. Il ne peut la forcer à parler. Et plus il attend, plus il se dit que c'est une mauvaise idée. Il pourrait faire pire que mieux, n'est-ce pas ? Même si ses longues conversations avec Barbara et Zatanna lui laissent penser qu'il avance sur le plan des émotions et des réflexions. Il n'est plus aussi fermé qu'avant. Moins maladroit également. Cela pourrait toujours être mieux, mais cela a été bien pire. Aujourd'hui, il voit. Il voit l'ombre sur le visage de Cassandra. Avant, il ne l'aurait sans doute même pas perçue. Il l'écoute quand elle commence à parler. Il la laisse faire. Il la laisse dire ce qu'elle a à dire. Il sait. La mort, prendre une vie, c'est sans doute ce qui les différencie le plus tous les deux. Il remarque immédiatement qu'elle se fait plus défensive, et vu le ton de la conversation, il veille à ne pas abuser dans ce qu'il fait, continuant à attaquer, mais pas de façon sournoise ou agressive. Finalement, il porte un coup qu'elle réussit à esquiver et il dit : « Certains disent que nous n'avons pas le droit de décider du droit de vie ou de mort des gens ». Il la regarde. Il n'est pas d'accord avec ça, mais il sait que dans le fond, ce n'est pas tout à fait faux. Il dit : « Mais parfois, nous n'avons pas le choix Cassandra. Aspen serait perdu sans toi. Et s'il fallait le refaire, il le referait. Pas pour te faire souffrir, mais pour ne pas te perdre. Parce que tu représentes la ligne. La moralité, celle qui est si floue à suivre ». Il sait. Il sait ce par quoi Aspen passe. Lui-même a parfois du mal à la situer cette limite. D'autant plus qu'il n'a pas les mêmes valeurs que le reste de sa famille. Un criminel est un criminel, et la justice des Hommes est parfois bien trop clémente. Combien de pédophiles relâchés dans la nature arrivent à trouver un nouveau travail auprès d'enfants ? Il aurait tant d'autres exemples. Tant d'agressions et de morts qui auraient pu être évitées. Et s'il peut entendre qu'il soit difficile de juger quelqu'un sur des preuves circonstancielles, les justiciers prennent souvent les gens sur le fait, n'est-ce pas ? Il reste un risque, infime d'un contrôle mental ou d'une ruse plaçant un innocent à une place qui n'aurait pas dû être la sienne. Mais la plupart du temps, ce n'est pas le cas. Et il s'agit aussi souvent de légitime défense.

Damian tuait beaucoup avant. Il tuait sans arrêt, sans se soucier du bien ou du mal. Il prenait ce qu'il voulait. Il prenait encore et encore, pour plus d'informations, plus de pouvoir. Et après, il tuait pour protéger les innocents, il tuait les délinquants, sans se soucier de ce qu'ils avaient fait, sans nuancer sa notion de justice. Damian n'en est plus là. Il a changé. Il a grandi. Il a découvert d'autres façons de voir les choses. Mais il est toujours enclin à tuer, cela ne le dérange pas. Il s'arrête finalement et regarde Cassandra. Il la sonde. Il s'approche finalement d'elle et pose ses mains sur ses épaules avant de dire : « Aspen ne dispense pas la mort n'importe comment. Je l'ai vu se battre plusieurs fois. Mais il représente ce qui permet au monde de s'équilibrer, la nuance entre le bien et le mal ». Entre la bonté et la cruauté. Entre la bienveillance et la malveillance. Damian lui sourit un peu et dit : « Et si on s'arrêtait là pour aujourd'hui ? Je suis sûr qu'il y a des sandwichs dans la cuisine. Il y a toujours des sandwichs dans cette cuisine ». Le gamin regarde la jeune femme avec une certaine douceur qui n'est pas habituelle avant de finalement se détourner pour s'éloigner de quelques pas. Il peut comprendre qu'elle ait besoin de se vider la tête. Mais ils se sont déjà bien entraînés, et parfois, ce n'est pas l'entraînement qui leur permet de se vider la tête, mais plutôt un bon film, qui les éloigne de leurs activités officieuses.