please have mercy on me | barbara & richard

please have mercy on me
[barbara & richard]

Il se tenait debout devant la collection de combinaisons qui s'étendaient devant lui. La toute première version de la batsuit, le premier costume de robin... le costume de batgirl. La batcave avait énormément changé depuis ses débuts de justiciers. Plus d'objets, plus de technologies, plus de souvenirs. Les temps où Bruce et lui combattaient les criminels uniquement armés d'un masque et de leurs poings étaient révolus. Son regard glissa sur l'imposante batmobile, puis il capta le regard d'Alfred, qui le regardait de l'autre côté, avant de se détourner et de retourner dans le manoir. Inconsciemment, il se tenait devant une des tenues de batman. Il savait que le majordome ne soutenait pas totalement l'initiative que Diana lui avait proposé. Finalement, avec un soupir, il se détourna, pour descendre vers l'ordinateur. Des chiffres, des rapports et les données de la police s'affichaient en permanence, donnant à l'endoirt cette constante lumière bleutée. Tim était de passage, et lui lança un regard en l'entendant arriver. "Tu es sur de vouloir y aller?" Il acquiesça durement, les mains dans les poches. "Oui. Il faut que je prenne des nouvelles de Barbara, et que je la tienne au courant." Il tapota l'épaule de Tim, avant d'enfourcher sa moto et de s'élancer dans la nuit tombante.

Gotham avait changée ces derniers temps. Le couvre-feu vidait les rues de la ville, mais dick connaissait suffisamment ses recoins pour parvenir à sa destination sans être vu. Néanmoins, une bien étrange ambiance y régnait, comme si l'absence de Batman avait mis le feu aux poudres. L'odeur d'essence, de feu, de cendres avait remplacé l'odeur de la pollution et d'autres odeurs que Nightwing avait fini par connaitre. Du coin de l’œil, en garant la moto au pied de l'immeuble de barbara, dick aperçoit un groupe de personnes passer. Elles semblent toutes armées de barres de fer, de couteaux, de battes. Figé dans l'ombre qui enveloppait, il resta immobile un instant, avant que les silhouettes ne disparaissent. Finalement, il leva les yeux. La Tour de l'Horloge pointait vers le ciel sans étoiles. Tim lui avait indiqué cet endroit, avant de lui indiquer qu'elle ne voudrait peut-être pas le voir. Il s'éloigna de la moto, avant de trouver la porte du bâtiment. Il se faufila à l'intérieur. Plus il montait les escaliers, plus il se demandait ce qu'il allait pouvoir lui dire, après tout ce temps. Et plus le temps passait, plus le sentiment de culpabilité remontait en lui, le submergeait. Finalement, à l'étage qui précédait le niveau le plus haut, il croisa un miroir à moitié brisé. Il lui refléta l'image d'un homme aux yeux légèrement fatigués, aux joues mal rasées et au visage taillé à la serpe. De plus, son visage était parcouru de cicatrices et de blessures, certaines ne datant guère d'une semaine. Malgré lui, il repoussa le miroir et continua à avancer, comme s'il ne voulait pas affronter l'homme qu'il était devenu, comme s'il ressemblait de plus en plus à Bruce.

Finalement, il arriva à la dernière porte qui le séparait de Barbara. Il pouvait presque la deviner. Il frappait quelques coups secs à la porte, avant de se reculer de quelques pas. Il passa les mains dans ses poches, avant que la porte ne s'ouvre, révélant ce qu'il avait fui depuis son retour à Gotham. Même s'il était au courant, il savait qu'il réagirait difficilement. Son coeur se serra et une larme discrète perla à son œil gauche, alors que les souvenirs de la fille souriante, avec qui il avait combattu resurgissait dans son esprit. Un instant, il voulut se détourner, mais ça aurait été lui manquer de respect une nouvelle fois. "Salut Barbara." Rien que son ton changeait de ce dont il avait l'habitude. "Je tombe mal? Je peux repasser un autre jour." Un instant, il s'attendit à voir Kyle sortir sa tête du cadre, mais apparemment, ce n'était pas le cas. Il y avait tellement de choses qu'il aurait voulu dire, mais il ne savait pas par où commencer. Tandis qu'il réfléchissait, il se tenait debout de manière maladroite sur le palier.


made by roller coaster

please have mercy on me
richard & barbara

Du dos de ma main, j’essuyais la sueur qui perlait à mon front. J'avais enfin fini de monter mes derniers cartons. Une chance que ma condition me permettait de tout poser sur mes genoux sans me fatiguer. Un sourire fleurit sur mes lèvres lorsque j'avisais la pagaille environnante. Il y en avait partout mais cela me réjouissait. Au départ, je n'avais pas été très sûre de mon choix. J'avais quitté cet endroit après mon accident et n'avait pu y remettre les pieds. Le manque d'ascenseur avait grandement joué. Une petite aide de Bruce avait réglé le problème. Lorsque je l'avais confronté à ce sujet, l'homme avait simplement haussé les épaules avant de retourner à ses affaires. Malgré moi, j'avais émis un pouffement. Il n'était pas croyable. Il pouvait se cacher derrière tous les masques qu'il voulait mais je savais que la principale qualité de Bruce était sa générosité. Avec sa gentillesse. Il se cachait juste très bien. Mais c'était comme tout, il ne fallait pas s'arrêter aux apparences. C'était toujours en creusant un peu qu'on trouvait le trésor enfoui. Je ne pouvais pas nier qu'il avait fait beaucoup pour moi. En revanche, à part mal le traiter cette dernière année,  je n'avais pas fait grand chose pour lui. Cela avait commencé à changer après sa dernière visite forcée. J'avais cependant encore du chemin à faire pour espérer lui rendre la pareille. Et c'était d'autant plus vrai à présent qu'il n'était plus là.

Je secouais mes mèches rousses et emmenais mon fauteuil jusqu'au premier carton au pied de ce qui était ma cuisine. Mon regard dévia légèrement vers la porte légèrement entrouverte un peu plus loin. La lumière bleutée qui flirtait ne laissait aucun doute sur ce qui se trouvait derrière. Là bas, c'était mon antre. Cette pièce je 'lavais aménagé de fond en comble. Cela avait été mon premier projet. Elle était loin d'être parfaite ou même complète. Il y avait de l'espace pour plus de matériels. Mais c'était un début. Un bon début même. J'avais promis à Bruce que j'allais me remettre dans la course et je n'avais pas failli à cette promesse. Pas encore du moins. De toute façon, j'avais promis à Clark de l'aider. J'avais donc une double raison de faire tourner mon identité d'Oracle.  Je quittais la porte des yeux. J'avais du rangement à faire. Et puis, mes derniers programmes tournaient en boucles. Je serais alertée à temps des derniers rebondissements par le biais de mon oreillette.

Déballer ma cuisine ne fut pas une chose aisée. Certaines choses étaient trop lourdes pour moi. Je les laissais donc de côté. Je savais que Kyle se ferait une joie de m'aider si je lui demandais. De toute façon, je n'avais pas trop le choix. Avec un haussement d'épaules, je roulais un peu plus loin vers le prochain carton. Petit à petit, le loft reprit contenance. Certains objets retrouvèrent leurs places originelles. Je ne pus m’empêcher de me sentir nostalgique. De l'extérieur, la tour ne disait rien qui vaille mais ce loft était une perle. J'avais toujours adoré l'endroit pour la discrétion et l'espace qu'il offrait. Réaménager se révélait être une bonne idée. Je n'avais pas eu le choix de toute façon. Mon père commençait à se poser des questions sur mes activités. Il fallait dire qu'il me trouvait toujours sur l'ordinateur avec les sourcils froncés. J'étais vite arrivée à court d'excuses ou de mensonges à lui faire avaler. En outre, j'avais finalement réglé le problème du financement pour Harvard en prenant un prêt. J'avais fait le choix de faire la formation à distance et j'avais besoin de mon propre espace pour ça. Et puis, ma relation avec Kyle avait pris son envol. Un peu d'intimité ne pouvait pas faire de mal. Je savais que Kyle appréciait de ne plus avoir le regard calculateur de mon père fixé sur sa nuque. Je savais à quel point cela pouvait être terrifiant.

Un ping à mon oreille m'alerta qu'une personne s'approchait de l'entrée de la tour. L'endroit avait beau paraître délabré, il était hautement sécurisé. Tout était enregistré, tout était surveillé. On n'allait pas me prendre par surprise une seconde fois. Un épisode traumatisant était suffisant. J’abandonnais le livre que je tenais dans les mains et me dirigeais vers la pièce. Je n'étais pas surprise de le voir apparaître sur mes écrans. Je m'étais attendu à sa venue depuis que j'avais appris son retour. J'avouais que je ne savais pas trop quoi en penser. On ne s'était pas quitté dans les meilleures conditions. Il y avait définitivement de la rancune de mon côté. Etre avec Kyle l'avait atténué. Mais elle était encore là. J'avais l'impression que nous avions cessé de nous parler depuis des lustres. Et quelque part, c'était vrai. A nouveau je me demandais comment nous avions pu en arriver là.  Je suivis sa progression sur mes écrans et le laissais pénétrer dans mon antre. Si j'avais voulu, je l'aurais bloqué dès la rue. Personne ne rentrait ici sans que je ne l'autorise. La conversation devait néanmoins avoir lieu. « Salut Barbara ». « Richard ».  J'avais été plus froide que je ne l'avais voulu. Ou que je pensais pouvoir l'être envers lui. « Je tombe mal? Je peux repasser un autre jour ». Et il l'avait senti. «  Tu ne serais pas là si je ne l'avais pas voulu. Ferme la porte tu veux ». Je le détaillais un instant. Malgré moi, je me remémorais nos moments ensembles. Il  y avait eu du très bon entre nous et les moments étaient inoubliables. Ils étaient ancrés dans ma mémoire et seraient chéris jusqu'à ce que je rende mon dernier souffle. Ils n'enlevaient cependant rien à la douleur qu'avait laissé derrière elle notre séparation. «  En quoi je peux t'aider ». Business as usual. C'était tellement plus simple.

please have mercy on me
[barbara & richard]

Il s'attendait à la froideur qu'elle lui opposa dès son arrivée. Malgré tout, il ressentit un pincement au coeur de la voir aussi fermée, contrairement aux souvenirs qu'il avait d'elle. Il pénétra dans l'appartement et ferma la porte comme elle lui avait demandée, et il jeta un regard aux alentours. Une partie des cartons n'était pas déballée, et c'était complètement compréhensible. Malgré tout, l'endroit avait un certain charme. Il reconnaissait bien son style. Il esquissa un sourire, avant qu'il ne s'efface quand barbara reprit la parole. "En quoi je peux t'aider?" Dick resta un instant pantois devant la question. N'était-ce pas évident? Et puis elle était plus intelligente que lui, elle avait surement deviné. J'ai besoin de toi. C'est ce qu'il aurait du dire. C'est ce qu'il pensait après tout. Son amie lui manquait. Mais quelque chose l’empêchait de le dire. Une partie de lui pensa que c'était l'effet qu'avait Bruce sur les gens, à leur faire bloquer leurs sentiments. Au prix d'un ultime débat dans son esprit, il réussit à faire franchir les mots, du bout des lèvres. "J'ai besoin de toi." Il passa une main dans ses cheveux en bataille et reprit aussitôt. "Tu est surement au courant pour Bruce." C'était tellement évident que ca semblait idiot : évidemment que ses proches étaient au courant. Il se détourna et repris, autant pour se donner une consistance que pour permettre à ses yeux d'échapper au regard de Barbara.

"Diana et Jason sont arrivés au manoir. C'est sans doute l'endroit le plus sur pour elle, et après ce qui s'est passé... c'est la seule solution. Mais c'est pas le sujet." Son regard parcourait l'appartement, avant de retomber sur Barbara, dont il évitait le regard. "Diana a évoqué une idée à laquelle je pensais aussi. Maintenant que Bruce n'est plus là... la situation à Gotham dégénère. Les gangs se montent les uns contre les autres, et les innocents sont coincés entre les tirs croisés. Alors..." Il se demandait si elle savait. Si elle pensait que c'était logique ou si, au contraire, c'était idiot. "Alors, on a convenu qu'il fallait que Batman continue d'arpenter les rues. Qu'il continue de protéger et de s'occuper des criminels. Qu'une part de lui subsiste, qu'il n'ait pas fait tout ca pour rien. Qu'on n'ait pas fait tout ça pour rien. Je prendrais le rôle, au moins le temps qu'il faudra." Il s'assit là où il trouva la place, et enfouit sa tête dans les mains un moment. Finalement, il releva les yeux vers la jolie rousse. "Alfred pense que c'est une mauvaise idée, et que je finirais probablement estropié ou..." Le mot s'étouffa dans sa gorge, tant parce qu'il refusait cette éventualité que parce que Bruce avait montré qu'ils n'étaient pas intouchables. "De toute façon, je suis le seul disponible. Jason ne peut tout simplement pas prendre ce rôle, Tim doit diriger la Young Justice, Damian est trop jeune, Cassandra et Stephanie sont occupées ailleurs."

Il se releva, avant de faire les cent pas. "J'ai besoin de ton aide, parce que tu es la personne à laquelle je fais le plus confiance avec Alfred. Je ne pourrais pas protéger tout Gotham, toute la famille de Bruce, l'enfant de Diana... seul. J'ai déjà prouvé que j'en étais incapable." Un instant, il crut que ses jambes allaient céder, tant la culpabilité était importante, maintenant que le regard de Barbara était sur lui, et il chancela, avant de se rattraper à un meuble. La fatigue, la pression, les blessures... tout son corps le lançait, dans une énorme protestation. Le spectre de Bruce flottait sur ses épaules. "Je me suis comporté comme le dernier des connards." Le ton dur avec lequel il venait de se juger le surprit, mais il le pensait vraiment. "J'ai pris peur et je me suis enfui. Parce que j'étais persuadé d'être dangereux, de ne pas être à la hauteur, et de ne pas pouvoir te rendre..." Sa voix s'étouffa de nouveau. "C'est ma faute. J'aurais du être là. J'aurais du m'occuper du Joker bien avant. Pour empêcher Jason. Pour empêcher..." Quand il replongea ses yeux dans ceux de la rousse, une larme solitaire coulait le long de sa joue, arrachant une plainte silencieuse à ses blessures. Et d'une voix complètement, de rajouter "Je veux retrouver ma meilleure amie." Qu'il avait fait souffrir, plus que n'importe qui, en l'abandonnant.

made by roller coaster

please have mercy on me
richard & barbara

« J'ai besoin de toi ». La phrase m'arracha malgré moi un frisson. Combien de fois avais e rêvé qu'il prononce ces mots ? Des dizaines de fois. Puis je m'étais fait une raison et ma vie avait changé, évolué. Les entendre aujourd’hui était plus blessant qu'autre chose. « Tu es sûrement au courant pour Bruce ». Un son d’approbation remonta le long de ma gorge. Difficile de ne pas l'être. Sa disparition avait été remarqué. Et sentie. Je me refusais à croire qu'il pouvait être autre chose que en vie quelque part. Je connaissais Bruce. Je savais de quoi il pouvait être capable. Je savais qu'il n'était pas invincible mais l'homme avait plus de vies en réserve que les chats. Il était dehors , quelque part. Il fallait juste le trouver. J'avais d'ailleurs dédié une parie de mes appareils à ce seul but. Pour l'instant, cela n'avait rien donné. Je ne pouvais malheureusement pas faire grand chose de plus. Alors je m'asseyais sur ma frustration et mon sentiment d'inutilité. S'énerver ne ferait pas avancer les choses plus vite. En attendant, j'honorais donc la promesse que je lui avais fait et je reprenais les rênes de ma vie. Il y avait de quoi faire. A commencer par finir d'aménager cet espace pour vivre convenablement. Une tache que je n'allais pas pouvoir faire seule. Mon fauteuil m'encombrait.

Un soupir passa mes lèvres alors que je plongeais mon regard sur mes mains. Je n'osais imaginer comment il se sentait. Bruce et Dick avaient leurs différends mais ils étaient n père et un fils. Même si ils ne le montraient pas. C'était ce qu'ils étaient. Je devais avouer que sur ce sujet là, je ne savais quoi lui dire. J'avais l'impression que si j'essayais, j'allais juste tomber à côté. Mon regard se reposa sur lui lorsqu'il se remit à parler. Je l'écoutais sans l'arrêter tout en tentant d'assimiler toutes les informations qu'il me donna. Pas une fois je l'interrompais. Il ne m'en laissa de toute façon pas l'occasion. Il allait bien trop vite pour que je puisse intervenir. Je me contentais donc d'assimiler tout en le détaillant. Mes yeux examinèrent la rigidité de sa position, le fin tremblement de ses mains, les coins légèrement tombants de sa bouche. Tout en lui respirait la douleur. Une douleur physique et bien entendu morale. Mon regard trouva à nouveau les contusions sur mon visage. Je ne pouvais qu'imaginer quel genre de blessures se cachaient sous ses habits. Encore une fois, la case soins médicaux avait été oublié. Mon cœur se serra lorsqu'il évoqua le Joker. Tout finissait par me ramener à cette nuit fatidique. Je fermais les yeux un instant, ne supportant plus sa vue. Je n'allais pas mentir, affronter ça sans lui était été horrible. Mais j'avais tenu bon. Revenir plein de remords n’allait pas changer le passé. J'aurais pu le lui cracher au visage mais je ne dis rien. Quelques mois auparavant, je l'aurais certainement fait. Mais le passé était passé. J'aimais croire que je commençais à surpasser cette épreuve. Je ne voulais plus qu'on m'en parle. « Je veux retrouver ma meilleure amie ». La remarque fut un coup porté directement au cœur. Elle me fit manquer d'air et seule la soudaine colère qui coula dans mes veines m'empêcha de fondre en sanglot. Un court exercice de respiration plus tard et je repris contenance. Si mes yeux étaient plus brillants que d'habitude, personne ne m'en ferait la remarque. Richard n'était pas assez stupide.

« Je t'en prie assis toi, tu me donnes le tournis à gesticuler dans tous les sens comme ça ». J'avais plus dit ça pour lui que pour moi en vérité. La fatigue était marqué dans tous les traits de son visage. En outre, plus les minutes s'écoulaient plus son corps devenait rigide. Physiquement, il semblait à bout. Si il tombait, chutait ou même s’évanouissait, je ne pouvais rien faire pour lui. Au moins si il s'asseyait, j'étais à sa hauteur et il n'ajouterait pas un crâne fendu à ce que je devinais être une longue liste de blessures. «  Est ce que l'une de tes blessures est de nature à mettre ta vie en péril ? ». Je n'avais pas envie de le voir succomber sur mon petit sofa. J'avouais que je l'avais haï pendant un moment mais pas au point de vouloir sa mort. Jamais au point de vouloir sa mort. Dick faisait parti intégrante de ma vie pour le meilleur et pour le pire. Il faisait partie de moi. «  Avale ça, c'est un anti-douleur. Il est très efficace ». J'avais juste eu à plonger une main dans on sac à main. Ces médicaments ne me quittaient jamais. Ils étaient ma bouée de sauvetage lorsque mes douleurs devenaient insupportables. Je refusais de les abandonner au point que cela commençait à effrayer mon père.  « Bien ». Je repris le verre et le posais sur le comptoir de ma cuisine.

Finalement je mis à sa hauteur et croisais mes mains sur mes jambes immobiles. Je ne savais pas où commencer. Je ne savais pas par quoi commencer. Finalement, je soupirais et l'imitais en passant une main dans mes mèches rousses. « Franchement Richard, je ne sais même pas quoi te dire. Pendant des mois j'ai attendu. Tu n'es jamais venu. J'ai appris à vivre avec ». Ce n'était que la triste vérité. J'avais été si en colère. Mais à présent, seule la lassitude semblait me rester . «  Je ne te ferai pas l'affront de mentir et de dire que ce n'est rien. Ça serait au dessus de mes forces. Maintenant, je veux juste passer à autre chose ». Ma maturité sur le sujet m'étonnait. Ma rancune n'avait pas eu le meilleur de moi. La douleur non plus. Peut être que je guérissais après tout. Plus que je ne l'avais imaginé. «  Tu sais malgré tout ça , tu étais, es et restera mon ami Dick. Rien ne pourra changer cela ». Malgré tout ce que je pouvais ressentir, je l'avais toujours su. Nos vies étaient bien trop entrelacées. « Quant au reste, je suppose que la seule question que j'ai envie de poser est : as tu envie d'être Batman ? Même pour un moment ? ». Ce qu'il voulait était plus important que ce que les autres pouvaient bien vouloir. «  Oublie Wonder Woman, oublie Alfred , oublie ton sens du devoir et demande toi ce que tu veux ». Je connaissais Dick et je savais qu'être Batman n'était plus un rêve depuis longtemps. Je savais quel sacrifice cela lui demandait. «  Tu ne dois rien à personne Dick et surtout pas à Bruce. Tu sais qu'il n'aurait jamais voulu ça pour toi. Son but n'a jamais été que tu deviennes lui ou comme lui mais que te devienne l'homme que tu voulais. Tu n'as as besoin de mettre son masque pour l'honorer ». Beaucoup critiquaient la relation entre les membres de la batfamily et plus particulièrement celle que Bruce pouvait entretenir avec ses Robins. J'avais entendu toutes les absurdités du monde. Ces gens là ne comprenaient pas à quel point cela les avait sauvé. Lui comme eux. «  Et puis, tu as tord. Il n'aurait pas fait tout ça pour rien. On est là non ? Gotham craint Batman mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas faire aussi bien que lui en étant nous même. Nous sommes son héritage après tout ». Un sourire se posa sur mes lèvres. «  Mais si c'est ce que tu veux faire, alors je t'aiderai ». Comme j'avais aidé Bruce dans ma jeunesse et comme je l'avais aidé pendant les dernières semaines depuis l'épisode Amazo.