BLACKEST NIGHT ✸ groupe deux

Des négociations se déroulaient à coté d'elle, des négociations qu'elle avait arrêté d'écouter depuis maintenant bien cinq minutes. C'était passionnant, mais au bout d'un certain temps Nina en avait eu sa claque d'entendre parler de la vie de Van Gogh. Il fallait dire, elle ne s'était pas totalement attendue à ça en accompagnant Eddie à Metropolis. Il lui avait dit qu'il y allait pour une peinture qu'il souhaitait rajouter à sa collection, car invasion / menace / bordel extraterrestre ou non, le monde de l'art n'attend pas. Dans le fond pourquoi pas, mais la voleuse s'était sentie légèrement frustrée lorsque son boss prit la porte d'entrée. Cet idiot avait décidé d'acheter... Alors Nina se retrouva là, casque sur les oreilles et esprit ailleurs le temps que les négociations se terminent. Elle fixait la lumière chancelante d'une des lampes de cette pièce sans fenêtre (sécurité oblige pour une oeuvre à plusieurs millions de dollars) jusqu'à ce que du mouvement se fasse à coté d'elle. Son regard se tourna vers Nigma, il avait l'air satisfait, en même temps elle pouvait le comprendre, l'oeuvre n'était pas commune et avait un certain cachet.

De cette manière, ils étaient rentrés avec une mallette contenant une petite centaine de millions de dollars et étaient ressortis avec une nouvelle contenant une toile d'environ 30 centimètres de longueur. Mais bon, si la journée était censée se résumer à cet achat, Nina eut une désagréable surprise en sortant du bâtiment. Elle pencha la tête sur le coté, elle observa dans un premier temps l’éclipse solaire qui n'avait rien à faire ici puis les sortes de météores s’abattant sur les buildings qui eux aussi n'avaient normalement rien à foutre là. Elle se pinça les lèvres et prit quelques secondes de réflexions avant de se tourner vers son acolyte. "..." Les mots lui échappèrent, elle avait voulu lui dire quelque chose, mais elle se tourna de nouveau pour voir le bordel ambiant, juste histoire de bien s'assurer qu'il était là. Et il l'était, ce n'était pas juste un spectacle visuel mais le brouhaha et l'agitation confirmèrent la situation apocalyptique. "Génial." Finalement elle expira et se mit en route d'un pas rapide vers... et bien... la direction opposée aux pseudos météorites s’abattant sur la ville. Parce que oui, ce n'était pas la première fois qu'elle assistait à une situation pareille, paniquer ne servait à rien, foncer vers les problèmes encore moins, mais réfléchir en s'éloignant par contre, ça pouvait peut-être aider.

La jeune femme espérait franchement que le petit génie à coté d'elle allait proposer une idée brillante afin qu'ils se cassent de là rapido et en vie. Ou sinon il s'agissait de la ville de Superman nan ? Alors qu'il enfile ses collants le con, qu'il fasse son job consistant à sauver tout le monde et avec le sourire s'il vous plait. Nina serra la mâchoire, elle était peut-être calme en apparence, mais après trois minutes confrontée à ce bordel, elle en avait déjà marre. Cette foutue éclipse faisait qu'elle ne voyait pratiquement pas plus loin que le bout de son nez et la sirène d'évacuation jouait tout autant sur ses nerfs. Elle prit son téléphone et demanda à google la raison de ce bordel. Une démarche qui la mena à entendre le discours de Wonder-Woman. Un discours qu'elle écouta, puis elle se tourna vers Enigma qui l'avait entendu avec elle, lui faisant clairement comprendre par son regard qu'elle n'était pas super motivée pour jouer à la bonne samaritaine. La voleuse expira de nouveau et reporta son attention sur son téléphone, se renseignant d'avantage, jusqu'à tomber sur cette histoire de tsunami en approche. "Eddie." Elle lui tendit son téléphone pour lui partager l'info' et se pinça l'arrête du nez. Cette situation de merde était devenue une très grosse situation de merde !

Résumé :

blackest night
groupe 2

«  Magnifique n'est ce pas ? ». Je ne sursautais pas et gardais mon regard fixé sur l'écran qui me faisait face. «  ça a son charme, je suppose ». L'homme laissa échapper un petit rire avant de se positionner à mes côtés. «  Vous n'aimez pas l'art ? ». «  Disons que c'est pas forcément ma tasse de thé. Mais ne vous inquiétez pas, ça ne m'empêchera pas de vous ramener ce que vous convoitez». «  Oh je n'en doutais aucunement ».  Je tournais mon regard vers lui. Je le détaillais puis reposais mon regard sur la pièce qu'il convoitait. Vraiment, je ne voyais pas l’attrait de ce genre de tableau. La peinture, très peu pour moi. Sauf si c'était un Monet. Là, je ne disais pas. Clairement, je ne pouvais pas comparer Monet à l'atrocité que j'avais devant les yeux. Degas ou pas, ce tableau était moche. Je me gardais bien sur de donner mon avis à voix haute. Je n'étais pas là pour offrir mes commentaires sur la question. Ce n'était pas mon boulot. Moi, j'étais juste là pour le voler à son propriétaire et le lui ramener. Bien sur pas à moi toute seule. Je n'avais pas les capacités pour. Principalement, j'étais la distraction et les petites mains baladeuses. Ce qui expliquait les talons vertigineux et la jupe plutôt courte mais branchée qui me collait au corps. Ça expliquait aussi ma perruque et le rouge profond sur mes lèvres. Le reste des hommes présents dans la salle se chargeraient eux de désactiver les sécurités et de contrôler les caméras. Ils étaient là pour me permettre de sortir sas encombre une fois que j'avais le tableau en ma possession. Ils étaient ma porte de sortie. L'entrée , je m'en étai chargée par moi même. Mettre mon faux nom sur la liste des invités du vernissage du musée n'avait pas été bien compliqué.  «  Tout est prêt ».  Nous nous retournâmes vers l'expert informatique de la soirée. Mon employeur du soir hocha la tête. «  Je suppose que je vous verrai dans deux heures au vernissage Emma ». Tout pour protéger son implication dans le vol.  Si il était présent à la soirée et visibles sur les caméras de sécurité, il ne pouvait pas être un suspect. Moi les caméras évidemment, je devais les éviter. Mais c'était bien pour ça qu'on avait notre expert informatique avec nous. Et c'était bien pour ça que j'avais mémorisé l'emplacement des caméras. J'étais bien décidée à ne pas me montrer. Pas plus que nécessaire du moins et jamais mon visage.  Je plaçais un sourire sur mon visage lorsqu'il posa ses lèvres sur le dos de ma main. J'attendis qu'il eut quitté la pièce pour essuyer cette dernière. Qu'est ce que je pouvais détester ces hommes et leurs manières.  Pour la centième fois – et la dernière – je repassais en revue le plan avec le reste du groupe. Nous étions trois et nous étions suffisants. J'avais déjà travaillé avec eux sur un travail similaire. Je savais qu'ils étaient bons. Sauf événement inattendu, il n'y aurait pas de couacs. Tout était sous contrôle.


Rien n'était sous contrôle. «  Qu'est ce qui se passe ? Luke, je suis enfermée, qu'est ce que tu fabriques ? ». Les rideaux de fer étaient tombés avant que j'ai pu faire quoique ce soit. J'étais coincée. Coincée et foutrement dans le pétrin. Je grognais et essayais de trouver une issue de secours. C'était pas bon tout ça et  l'alarme me rendait sourde. «  Luke ? ». Je grognais de nouveau et jetais mon oreillette. Inutile. Je ne savais pas ce qui avait merdé mais j'étais toute seule. Je les avais perdu. Et il fallait que je trouve une solution rapide. La prison, je connaissais, j'avais pas envie d'y retourner. Puis dans la situation où j'étais, difficile de faire croire à mon innocence alors que j'étais prise sur le fait. Le sol trembla sous mes pieds. J'en perdis l'équilibre. Une douleur fusa de ma cheville jusqu'à mon mollet. C'est vrai qu'il ne me manquait que ça. Je serrais les dents et me débarrassais de mes talons. «  Okay James réfléchis, le rideau est automatisé mais il doit bien y avoir un point de contrôle quelque part ». La lumière vacilla au dessus de ma tête. Je cherchais aux contours de la porte un panneau de contrôle caché avant de me retrouver dans le noir. Je coupais les fils et me penchais pour soulever le rideau. Il était lourd et m'obligeais à mettre du poids sur ma cheville lancinante. C'était les risques du métier comme on disait.  Je réussissais finalement à le soulever assez pour passer en dessous. Le rideau retomba dès que je le lâchais. Un sourire apparut sur mes lèvres alors que je montais la toile devant mes yeux. Au moins, j'avais ce pour quoi j'étais payée.  Je  prêtais l'oreille. A part l'alarme, je n'entendais pas grand chose. Je m'avais cependant surprise du manque de garde, de policier de sécurité. Franchement,  j'aurais du être cernée depuis longtemps. Je supposais que c'était mon bon jour. Le sol vibra une nouvelle fois. Je me tins au mur et me dirigeais vers la sortie.

Je me stoppais dès que j'arrivais à l'extérieur. La journée avait changé de tête. Abasourdie, je contemplais le ciel noir et les projectiles qui arrivaient dans notre direction. Les gens courraient de droite à gauche sans coordination.  Le son de l'alarme laissa place aux cris et tout un tas d'autres bruits. J'étais restée enfermée cinq minutes au maximum. Et il y avait dix minutes de cela, je sirotais une coupe de champagne. Et là, j'avais l'impression de me réveiller un plein apocalypse. Étais je  encore inconsciente sur le sol dans la salle des grands peintres à rêver tout cela ? Par réflexe, je me baissais lorsque quelque chose tomba un peu plus loin. Okay, il fallait que je bouge. Le premier caillou qui se planta dans mes pieds me rappela que j'étais pieds nus. Je grimaçais mais continuais à avancer. Je pouvais pas remettre mes talons, j'avais trop mal à la cheville pour ça. «  Hey , il se passe quoi ? ». La femme que j'avais arrêtée me regarda terrifiée avant de balbutier quelque mots. Je ne compris pas grand chose. Sauf le fait qu'on était mal barré. «  Je peux avoir ton sac ? ». Sans me demander pourquoi, elle me le refila et partit en courant. Heureusement que la toile était petite. Elle rentrait parfaitement sans que j'en fasse une horreur. J'étais pas payée pour l’abîmer. Si j'arrivais à être payée tout court. Vu le monde dans lequel je venais de sortir, j'étais pas sûre de ramasser quelque chose. Ma foi au moins, j'avais un tableau à 30 millions dans le sac. Ça compenserait. La chance souriait aux audacieux comme on disait. Maintenant, il fallait juste que je me sorte de là.

Spoiler:

S'il était un voleur, un meurtrier, une chose qu'Eddie faisait et qui était contre nature pour beaucoup de monde, c'était bien d'acheter son patrimoine. Mais s'il le faisait, c'était justement pour que personne ne le lui enlève. C'était légal , même si l'argent utilisé lui, ne l'était pas toujours. En affaire à Métropolis pour un tableau qu'il avait négocié pendant un certain temps maintenant, car il n'était pas vraiment à vendre, il s'amusait à tourner son vendeur autour de son petit doigt, au point que sa garde du cœur fut prise d'une crise aiguë d'ennui. Il ne lui en tint pas rigueur, tant quand elle faisait son travail, à savoir assurer ses arrières, elle pouvait faire ce qu'elle voulait. L'affaire se conclut sur une vente.  Cependant, comme souvent quand tout va bien, il y a providentiellement quelque chose qui ne fonctionne pas. En sortant du bâtiment, Eddie sursauta au premier débris qui toucha un point non loin d'eux. Encore ? Il avait l'air contrarié. La lumière n'était plus sur la ville, une éclipse ? Aujourd'hui ? Impossible naturellement. Il avait les yeux rivés vers les cieux. Une partie de lui était fasciné par le spectacle, cerveau de génie oblige, il ne pouvait s'en empêcher.

Il vit passer soit en l'air ou à  pied les premiers héros qui contrairement au reste de la population affrontaient le danger, enfin ceux qui étaient dans leur secteur.  Lui, commença à marcher dans la direction opposée, flanquée par Nina qui avait son nez dans son téléphone. Il sentait le danger, et une situation fort désavantageuse pour eux arriver. Il prit le téléphone et lut rapidement avant de lui le rendre. Il comprit rapidement ce qui se passait. "Ils ont bougé la lune , cela perturbe les marées." Des sirènes hurlaient déjà, courant le galop dans les rues, notamment des vans noirs frappés sur leur portière du sigle d'A.R.G.U.S.  La cavalerie. Il s'arrêta et regarda sa montre. color=#6f9666]"40 minutes, nous ne pourrons pas rejoindre la zone non affectée. Viens."[/color] Il marcha à longues enjambées jusqu'à ce qu'il vit un motard en train de regarder les cieux. Il donna sa mallete à  Nina et alla s'occuper du pauvre homme qui se retrouva inconscient au sol. Pas besoin de le tuer pour si peu.  " Tu es la bikeuse, amène-nous là où on devait retrouver Ivy. ." lui dit-il et s'installa derrière elle en coinçant le tableau entre eux.  Il avait calculé leurs probabilités. Entre le marteau qui s'abbatait et l'enclume qui allait les étouffer, trouver une hauteur pour se protéger serait préférable. Le bâtiment qui arbitrait le restaurant il aurait dû retrouver Ivy pour déjeuner se trouvait hors de la zone de débris , ou du moins c'est ce qu'il se disait instinctivement ,  et de plus il serait assez haut pour avoir un peu de protection.  Ultimement, il savait que les dons de Pam pourrait leur sauver la vie. "Ne t'arrête sous aucun prétexte." lui ordonna-t-il.

En traversant la ville, il vit une femme dans les airs à essayer d'arrêter des débris, mais n'y prêta pas plus attention. Une fois devant le bâtiment, il entra et retrouva Ivy.  "Tu es là !  Ils n'ont pas perdu de temps , j'applaudirai presque. " Il espérait que la ligue avait mieux qu'un simple discours pour les combattre. Eddie n'avait pas peur de mourir, mais pas aussi traitement que dans une eau coupable d'un génocide d'une ville.

Résumé :

Hope tournait en rond et elle détestait ça. Arrivée depuis plus d’une heure à l’hôpital de Metropolis pour suivre un de ses patients, elle aurait aimé qu’on daigne lui donner de ses nouvelles au lieu de la laisser dans l’incertitude. Elle était déjà bien assez frustrée comme ça de devoir amener ses propres patients dans la ville voisine, faute de moyens pour pouvoir les soigner décemment à  Gotham depuis l’attaque qui avait détruit leur propre hôpital. Elle avait pris sur ses heures de repos pour l’accompagner, à la fin de sa journée, ne désirant aucunement abandonner seul ce patient qu’elle suivait depuis plusieurs jours, et la perspective de se retrouver seule chez elle ne l’attirant toujours pas. Mais après qu’elle ait échangé avec les médecins, le patient lui avait été enlevé et il avait été monté immédiatement au bloc. Hope était restée seule, désœuvrée. Inquiète, également.  Elle ne voulait pas rentrer chez elle avant d’avoir eu  au moins un compte-rendu des chirurgiens, pour avoir l’esprit tranquille. Elle enchaînait donc les cafés au milieu de la salle de repos des médecins de Metropolis, comme si elle se trouvait dans une salle d’attente avant une mauvaise nouvelle. Elle se sentait inutile, surtout au milieu du va et vient des soignants surbookés, et c’était frustrant au possible. Elle n’avait pas l’habitude de rester à rien faire dans un hôpital, elle avait l’impression d’être redevenue une stagiaire débutante.

Elle décida finalement d’aller faire un tour à l’extérieur pour se calmer, et elle attrapa au passage une cigarette dans un paquet qui traînait sur une table. Elle essayait de ne pas en faire une habitude, mais se griller une clope dans ce genre de moment lui faisait toujours un bien fou. Elle eut à peine le temps d’inspirer une bouffée, dans le petit parc non loin de l’hôpital, que l’obscurité la força à relever la tête. Une éclipse ? Elle fronça les sourcils, mais cela ne la surprenait qu’à moitié : elle ne se tenait pas du tout au courant de ce genre de choses, si le phénomène était prévu elle avait du le manquer aux informations. Elle n’eut pas le temps de se poser davantage de questions : quelques instants plus tard, une alarme stridente retentit dans la ville et les gens se mirent à paniquer. Ce fut aussi simple que ça. Ce qui était jusque là un parc où les gens se baladaient sereinement se retrouva plongé dans le chaos des gens qui gémissaient de terreur, et Hope ne comprenait pas. C’était une impression terrifiante. Certains levaient les yeux au ciel en pointant des choses qu’elle ne voyait pas, d’autres avaient le nez collé à leurs téléphones, et Hope se décida à faire de même : elle n’eut pas à chercher beaucoup pour trouver ce qui paniquait tout le monde. Elle écouta le message de Wonder Woman, blêmit, eut un frisson, puis regarda à nouveau autour d’elle. Cette fois la menace était bien réelle, elle comprenait le sens de la sonnerie, elle comprenait les doigts pointés vers le ciel … Elle voyait de ses propres yeux les débris qui brûlaient en pénétrant dans l’atmosphère et qui ne tarderaient pas à s’abattre sur eux. Elle resta plantée là une seconde, puis deux, et ne se bougea que quand quelqu’un lui rentra dedans en la couvrant d’injures. Elle faisait barrage aux gens qui fuyaient et elle devait suivre le mouvement elle aussi. Elle ne songea pas à retourner à l’hôpital, pas un instant. Ce n’était pas son refuge et il était hors de question de revivre l’horreur de la destruction de celui de Gotham. Elle ne savait pas où aller, elle ne connaissait pas cette ville. Il n’y avait que la tour de la Lexcorp qui pouvait lui être familière, mais elle était bien trop loin, le tsunami l’aurait engloutie avant qu’elle ne puisse l’atteindre. Alors elle commença à avoir peur, elle se mit à courir elle aussi. Dans sa tête, elle entendait en boucle les paroles de Wonder Woman. Pour ce qui était de se battre, elle le laissait aux héros qui ne manqueraient pas d’affluer – il fallait l’espérer – mais pour aider, ça, elle pouvait. Elle devait. Mais autour d’elle, c’était le chaos. Un embouteillage monstrueux s’était déjà formé dans la rue, des voitures s’étaient rentrées les unes dans les autres et les klaxons hurlaient. Peu de gens se dirigeaient vers les immeubles, et ceux qui le faisaient semblaient uniquement se heurter à des portes fermées. Ceux à l’intérieur ne voulaient pas voir entrer la foule paniquée. « Maman ! » Hope se retourna vivement, sondant la foule le cœur battant. « Maman ! » Et elle la repéra. Une petite fille à quelques mètres d’elle qui pleurait au milieu de la foule, seule, appelant sa mère sans obtenir de réponse. Ce n’était pas Tessa, bien sûr, qu’avait-elle imaginé ? Tessa était loin de ce chaos, bien plus en sécurité. Elle l’espérait. « Viens chérie, viens avec moi. On va retrouver ta maman. » Hope prit la petite dans ses bras et se dirigea à grands pas vers le building le plus proche. Elle martela l’interphone désespérément silencieux. « Ouvrez nous ! Il y a des enfants, il faut les mettre à l’abri !! Ouvrez ces portes ! » Aucune réponse, et la foule se pressait autour d’elle, comme une immense masse dont l’angoisse menaçait de la submerger à son tour. Les gens semblaient prêts à tous se piétiner pour s’en sortir. « Ouvrez cette porte !! »  

sometimes humans just die
and you cannot save them.
(blackest night - groupe deux)

Un soleil ardent illuminait le ciel de Metropolis, un astre que Talia aurait volontiers troqué pour une nuit fraîche et sans lune. La chaleur, néanmoins, n'était pas encore similaire à celle dont souffre le QG de la ligue, situé au plus bas de la chaîne montagneuse pakistanaise.  L'assassin s'était habituée aux saisons communes, aux hivers rudes et aux automnes pluvieux du continent américain. Même la vue de la baie lui semblait plaisante, depuis la fenêtre d'un luxueux appartement de St Martin's Island, jusqu'à ce que le paysage change sous ses yeux. L'astre solaire se retirait, ou du moins, une autre forme revendiqua sa place. Metropolis fut plongée dans une obscurité totale. Si la fille du démon préfère la nuit au jour, ce brusque changement n'annonçait rien de bon.. pour la population, en tout cas. Le discours de Wonder Woman vint affirmer ses craintes, mais aussi celles de la population entière de la ville. Metropolis est assiégée par le Syndicat du Crime ; en outre, tout comme durant l'attaque de Darkseid, une opportunité s'offrait à elle, à la ligue. Talia attrapa le téléphone et composa un numéro. L'un des maîtres assassins du démon basé à Gotham répondit sans attendre « Talia.. !  Je viens de voir le discours de Wonder Woman, Metropolis est... - » Elle interrompit sans gêne l'homme, admirant depuis sa fenêtre le merveilleux désastre que l'on lui offrait. « Rassemble tous les hommes que tu peux à Gotham, envoie moi une dizaine d'assassins, et préviens Ra's de la situation. » lança-t-elle, à cheval entre une certaine indifférence et une excitation malsaine. « Doit-on attendre votre retour à Gotham ? » interrogea-t-il, avant de murmurer à l'un des assassins de prévenir tous les hommes sur place. « Non, agissez quand je vous en donnerais l'ordre. Je reste à Metropolis, je ne raterais ce spectacle pour rien au monde... mais préparez vous à quitter Gotham le plus rapidement possible si la vague atteint la ville. Je vous rejoindrais si la menace est neutralisée. » Talia empoigna un pistolet qu'elle accrocha à sa ceinture, ainsi que trois dagues dont l'une est dissimulée sous ses frusques. Elle devait quitter son appartement avant que celui-ci ne devienne la cible d'un débris volant, si ce n'est de la vague qui menaçait Metropolis. « Que dois-je dire à Ra's ? » L'héritière savait son père au QG de la ligue des assassins, loin du danger que représentait le Syndicat du Crime. Talia ne souhaitait qu'une chose : le rendre fier. Prouver sa valeur et sa loyauté, devant son frère ainé et sa demi-soeur. « Dite lui que nous prenons Gotham. » dit-elle avant de raccrocher et de sortir de l'appartement. Elle descendit les escaliers à une vitesse folle, admirant, une fois sur la rue, la foule en panique et les cris désespérés. Elle n'avait aucun intérêt à jouer du côté du Syndicat, mais au contraire de se positionner aux côtés des héros de cette ville. Par conséquent, elle se dirigea vers le centre de la ville, aidant quelques concitoyens lorsqu'elle en eut l'occasion.

✽

résumé:

Ruby & people

We're all going down

Les toits avaient toujours été son meilleur allié. Dans une ville qui n’était pas sienne, il n’y avait pas meilleure manière de se l’approprier, de ressentir la pleine activité de celle-ci. Humer l’atmosphère, aiguiser ses lames dans les ténèbres ambiants, quand c’était la nuit bien entendu, avancer dans une discrétion qui avait de quoi faire jalouser n’importe qui d’autre. Ruby maîtrisait l’environnement même en baignant dans l’inconnu. Cette idée la fit sourire, alors qu’elle parcourait des toits qui lui donnaient une vue sur les plus grands bâtiments de la ville. Non loin de sa position se trouvait l’hôpital de Metropolis, certainement l’endroit où elle devrait achever sa cible. Ses lames d’ores et déjà positionnées sous ses manches, Ruby était prête à remplir son contrat. Mais au moment d’accomplir de nouvelles prouesses acrobatiques, le chaos se décida d’interrompre ses rêves éveillés. Sous ses yeux quelque peu blasés, l’apocalypse se déclencha. Darkseid, le retour ? Non, une foutue éclipse venait de ruiner la journée de millions d’habitants, et Ruby ne s’empêcha même pas de ricaner face au spectacle qui s’offrait à elle. Soupirant toutefois, l’assassin se saisit de son téléphone. Elle le trouva rapidement. Le discours de Madame Wonder Woman. Bien entendu que les justiciers allaient encore profiter de cet événement pour se faire bien voir, il n’y avait pas de surprise à avoir. Un goût amer se fit sentir dans la bouche de Rain, qui songea un instant à retourner à Gotham et profiter de la situation. Mais la fenêtre de temps était bien trop courte pour qu’elle puisse envisager de se sortir de ce foutoir si tranquillement. Peu encline à jouer le jeu des prétendus héros, Ruby se remit pourtant en route. Avançant de toit en toit, jusqu’à en descendre pour se retrouver au milieu d’une foule de crétins désespérés. Ah, les voilà, les gens qu’ils devraient tous sauver, vilains et héros réunis. Et qui sera félicités encore une fois ? Toujours les mêmes.

Jouant des coudes au sein de la foule, Ruby ne se gênait pas pour maraver des rustres un peu trop gênant dans leur panique. Les regardant s’écrouler par terre et se faire écraser sans même chercher à les relever. En d’autres circonstances, peut-être qu’elle aurait pu faire plus d’efforts, mais l’apocalypse était le meilleur moyen pour purifier un peu plus cette ville de ses sombres gueux qui l’habitaient. Elle n’aiderait que ceux qui le mériteraient, point barre. Et elle venait déjà de repérer ceux qui ne bénéficieraient pas de son aide. Au milieu de la foule, deux archers se donnaient rendez-vous. Charmante situation. Capuche enfouie sur sa tête, vêtements de civils aidant à se fondre dans la masse, Ruby fit glisser furtivement ses lames pour qu’elles pointent au niveau de ses manches. Green Arrow et Dark Archer. Un justicier et un homme comme elle, ou presque. Grinçant des dents, Ruby les suivait, profitant de la terreur ambiante pour ne pas se faire remarquer. Ils se séparèrent, et si un instant elle fut tentée de se débarrasser du justicier, elle n’en fit rien. Donnant des coups d’épaules, des pleurs aigus attirèrent son attention. Une adolescente, d’origine asiatique, se faisait bousculer de tous les côtés. “April…” le murmure, inconscient, franchit les lèvres de l’assassin. Bousculant quiconque se trouvait sur son chemin, elle arriva jusqu’à l’inconnue pour la tirer par le bras. April. Elle ne pouvait pas la laisser mourir. Pas encore une fois. “Reste avec moi.” Sortant ses lames, ne cherchant pas à se cacher plus, elle reprenait sa route. Ce n’était pas April. Elle ne planait pas à ce point. Mais la victime était juste… comme elle. Sa soeur perdue. La tenant par le bras, refusant de la lâcher, Ruby leur traçait un chemin, ses yeux alertes cherchant une aide quelconque. “Je ne te laisserai pas tomber encore une fois.” Ses propos ne devaient pas avoir de sens pour l’inconnue qui devait certainement se foutre royalement de ce qu’elle disait. Ruby repéra enfin Merlyn sous son costume, en proie à une discussion intense avec une femme tandis que des gens terrorisés les poussait presque pour se foutre à l’abri. Sans réfléchir, Ruby bifurqua et suivit le mouvement, poussant violemment l’asiatique dans l’entrée du bâtiment, dégageant les paniqués de son chemin pour la laisser respirer. “Tu ne sors pas d’ici, gamine, tu m’entends ?” Probablement que non. L’inconnue avait déjà quitté son champ de vision et Ruby murmura une dernière fois le prénom de sa soeur disparue avant de se tourner vers le chaos. Son regard croisa celui de Merlyn, mais elle ne pipa mot. Elle resta ainsi, immobile, à contempler le spectacle sanglant, à serrer ses lames contre elle. Metropolis ne valait finalement pas mieux que sa Gotham natale.

blackest night
groupe 2

Une grimace perpétuelle se posa sur mon visage. Marcher pieds nus dans une ville comme Métropolis était moins fun que ça en avait l'air. Surtout vu la panique ambiante. Il fallait que je trouve une paire de chaussures au plus vite ou j'avais pas y laissé que la peau mais tous mes muscles et os avec.  Malheureusement, il n'y avait pas de magasins aux alentours. J'étais plutôt dans le quartier des affaires de la ville. C'était bien ma veine. Et dire que la journée avait pourtant si bien commencé. Un grognement passa mes lèvres lorsque je tapais mes orteils sur le trottoir inégal. Mon regard se posa finalement sur la jeune femme immobilisée un peu plus loin. « On fait un échange de bon procédé ? Tes chaussures et je te porte ? ». Malgré mes activités lucratives, je n'étais pas mauvaise au point de laisser quelqu'un mourir sans rien faire. Surtout si j'avais les moyens d'aider. Il était trop tard pour penser à fuir. Alors autant faire une bonne action. Bonne action intéressée. Elle hocha la tête. Un soupir de soulagement passa mes lèvres lorsque j'enfilais les petites baskets en toile. C'était pas la meilleure option mais c'était toujours mieux que l'autre alternative.  «  Okay t'es prête ? Je te soulève dans un, deux, trois ». La jeune femme n'était pas bien épaisse et la hisser hors de son fauteuil roulant et  dans mes bras ne fut pas difficile. Je la laissais s'accrocher à mes épaules. Elle venait de sauver mes pieds mais je savais très bien que je venais de lui offrir une chance de vivre en plus. A part moi, personne n'avait fait attention à elle. C'était le processus naturel de la nature humaine d'essayer de sauver essentiellement sa peau et de ne pas perdre de temps avec les personnes physiquement plus faibles. Autrement dit, c'était la loi de la jungle. Et ça ne m'étonnait aucunement. Je 'avais vu et vécu bien de trop de fois pour que cela ait un quelconque effet sur moi à présent.

Je marchais du plus vite que je pus avec elle dans mes bras. Les buildings étaient hauts et la cohue devant ces derniers de plus en plus denses. Je grimaçais par avance. Me mélanger à la foule de cette manière... pas vraiment ma tasse de thé. Ma claustrophobie m'empêchait de me mêler à ce genre de réunion. Je devais cependant mettre mon manque de confort de côté pour la survie de cette demoiselle. «  Vous croyez qu'on va s'en sortir ? ». «  Mais oui, comme des pros. Promis juré ». Je mentais sans même m'en cacher. Mais honnêtement, qu'est ce que je pouvais lui dire. La vérité ? J'en savais rien. Elle avait l'air déjà assez terrifiée sans que j'en rajoute une couche.  Et puis, je n'avais pas envie de penser à tout ça. Il y avait un tsunami en route. Franchement, dès que 'javais pas pied, ça m'allait plus. Me concentrer sur ma survie était le mieux que je pouvais faire. Sinon, je prenais le risque de me rouler en boule par terre de panique. Et j'exagérais à peine. Mes yeux bleus se posèrent sur le petit attroupement atypique devant un des buildings. Je levais un sourcil face à l'échange de coup et pris  tout de même leur direction. Ni une ni deux, je refourguais la gamine dans les bras de l'archer vert, protecteur de ma ville. Ça lui évitait de frapper l'autre. On avait pas trop de temps pour ce genre d’âneries qui plus est.  Et puis, elle commençait à devenir lourde pour moi. «  Je vous la confie. Je suis sure qu'elle a de meilleures chances de survie avec vous ». Je n'attendis pas franchement de réponses et fis un dernier tour des visages avant de reprendre ma route, sac à dos toujours en place. Je n'avais pas tant de temps à perdre que ça et je voulais m'éloigner le plus possible de la zone d'impact avant de me réfugier quelque part. Je me retournais cependant. «  Elle est handicapée au fait au cas où c'était pas clair ». Ouai, clarifier ce point était nécessaire. J'avais pas envie qu'ils la mettent dans un coin en pensant qu'elle allait pouvoir se débrouiller.

Spoiler:

Blackest Night

« Trois cent quatre-vingt-dix-huit, trois cent quatre-vingt-dix-neuf, quatre cent… ».

« Tu es sûr que c’est que ce que tu as de mieux à faire ? ».

« Tu l’as vu comme moi, ce Syndicat du Crime veut prendre la Terre. Arthur m’a ordonné d’attendre le moindre mouvement, que veux-tu que je fasse d’autre ? Je m’entraîne, je me tiens prêt, s’ils passent à l’attaque, je veux en être ».

L’annonce avait quelques semaines maintenant. Et pourtant, elle me trottait toujours dans un coin de l’esprit. D’après Arthur, ils étaient des sortes d’homologues venus d’un autre univers, une autre dimension, pour s’en prendre à la Terre. Des homologues qui ont mal tournés. Qu’on soit bien d’accord, la physique et moi, ça fait deux. J’ai juste compris qu’ils avaient leurs capacités, d’une manière générale. Autant dire que ça ne sent pas bon. Il semblait être d’un avis général qu’il fallait s’unir contre cette menace, quelle que soit son ampleur. Facile à dire. Très facile à dire. Arthur supportait ce point de vue. L’unité dans l’adversité. Il fallait faire front commun. Pourtant, il n’était pas d’accord avec moi. J’avais eu une idée, tordue, tendue, certes, mais pourtant, elle me semblait être maligne. Il trouvait cela trop dangereux. Trop hors du commun. C’était le genre d’acte qui pouvait l’expédier hors de la Ligue et moi, hors des Titans. Comme si cela valait quoi que ce soit à mes yeux à côté de la survie de la Terre, d’Atlantis, des atlantes. Rien n’avait suffisamment de valeur à mes yeux. Aucun danger n’était trop grand à prendre.

« Arrête de ruminer. Tu sais bien que tu ne peux rien y faire. C’est son choix, tu dois le suivre ».

Je ne l’écoutais que d’une oreille. J’avais mieux à faire que de rester enfermer à Atlantis en attendant une quelconque attaque. Je n’étais plus un enfant. Je n’étais pas « son Aqualad ». Je sais gérer une situation tout aussi bien que lui. Je suis fort, merde. Presque aussi fort que lui. Ce n’est pas parce que je n’ai pas le titre de roi que je ne peux pas prendre des décisions fortes et importantes. Mais ce n’est pas grave. J’enfilais ma tenue de combat et me dirigeait vers le central. L’endroit où toutes les informations se recoupaient. L’endroit d’où je pouvais tout voir, tout entendre. Cet endroit me permettrait d’être au courant si quelque chose arrivait, aussi petit soit-il, aussi profondément enfouit soit-il. Quand, soudainement, toutes les lumières virèrent au rouge. Des alarmes sonnaient de tous les côtés. « Murk, qu’est-ce qu’il se passe ? ». J’étais prêt à foncer. « Le soleil… Il a disparu ! ». DE QUOI ? Non, le soleil ne peut pas disparaître comme ça. Le central entier bougea, de quelques centimètres. « BORDEL ! QU’EST-CE QU’IL SE PASSE ? ». Tula arriva finalement derrière moi. Elle me regardait avec un air sombre. « Garth, je viens d’avoir Mera au téléphone. Elle m’ordonne de faire rentrer les gens chez eux. Immédiatement. Elle ordonne la quarantaine. ». Non, non, non. Pas la quarantaine bordel ! « Je passe à travers, c’est pas grave. ». Je voyais dans ces yeux qu’elle n’était pas d’accord avec moi. Si Mera avait ordonné une quarantaine, ça valait également pour moi. « Écoute moi bien, pour une fois, je vais utiliser mon rang sur toi, et ça ne me fait pas plaisir. Je t’ordonne d’ouvrir les portes pour moi. Je monte à la surface, ils auront besoin de moi, ce raz-de-marée, je peux l’arrêter, en tout cas aider. Je veux tous les systèmes de défense prêts. Murk ! Met en place le système Souveraineté du peuple. Je veux que chaque soldat soit dans les rues. La garde royale protège le palais ! Et, surtout, quoique te dise Mera - j’en assumerais les conséquences – le peuple ne doit pas être au courant de ce qu’il se passe. Nous ne pouvons avoir de panique. J’y vais. Ils rentrent chez eux, mais dans le calme. Tu suis les ordres de Mera. Et tu rajoutes les miens. ». Je n’avais pas particulièrement le droit, mais Tula comprendra, Arthur et Mera aussi. Je suis sur place, je peux faire en sorte que tout ce passe bien avant mon départ.

Je partais, vite, nageant à une vitesse impossible. Et bien sûr qu’elle était impossible. La Lune avait bougée, les océans ne se comportaient plus de la même manière. Ils avaient été perturbés. Le champ gravitationnel de la Lune bouleversait tout. Il ne me fallut pas très longtemps pour arriver à Métropolis avec une idée parfaitement claire. Mais pour ça, je devais trouver quelqu’un pour m’aider. J’avais de l’avance, suffisamment d’avance pour faire ma recherche.  Finalement, au loin, je vois deux lumières, une rose et une verte. Voilà ce dont j’ai besoin. Je saute sur l’immeuble dans un bruit sourd. « Green Lantern du secteur 2814, qu’est-ce que tu fais là ? ». Je regardais mon ami avec un grand sourire, au fond de moi, j’étais heureux de le voir. J’étais plus fort avec lui, plus fort avec Wally. Nous étions doués pour faire les cons mais je sais pertinemment que nous pouvons faire la différence sur la terrain également. Je m’inclinais légèrement en direction de la demoiselle avant de m’adresser à Kyle. « Dis-moi que tu as déjà appris à scanné des territoires pour trouver des gens parce que j’ai besoin que tu me trouves deux personnes qui sont probablement à Métropolis. ». Voyant son air méfiant, je ne pouvais que continuer. « Je veux que tu trouves Océan Master et Black Manta. ». Oui, ce fut une révélation d’un tout autre niveau. Mais des plus importantes. « Orm est le seul sorcier d’un niveau équivalent à celui de Mera ou au miens, il pourrait m’aider à ralentir le raz-de-marée. Et. Surtout. Si le Sea King arrive. Personne ne sait mieux que ces deux-là ce que c’est que d’affronter Aquaman. À nous trois, nous pouvons faire la différence. Donc. S’il te plait. Aide moi à les trouver. ». J’étais dans un état particulièrement erratique. Je ne savais plus où fixé mon esprit. J’étais perdu. Je n’avais pas l’habitude de ce genre de situation. Arthur ne me confiait pas ce genre de mission. J’avais besoin de me concentrer mais mon esprit ne me laissait pas faire. Je voulais être partout, en même temps, et c’est comme ça que j’allais faire des erreurs, des conneries.

Une voix familière se dégagea à travers la foule, et Hope se retourna, prête à accepter toute l’aide qu’on voudrait bien lui offrir. Il fallait ouvrir ces portes pour laisser entrer les gens, et quiconque avait une meilleure technique qu’elle serait le bienvenu. Il s’avança et elle ne le reconnut pas au premier abord, ce fut quand il prononça son prénom qu’elle réalisa qui était cet individu vêtu de noir et armé d’un arc et de flèches. Son ton, son allure, sa stature, tout en lui était différent de l’homme avec qui elle avait passé une nuit pendant son voyage à Star City. « Tommy. » Ce fut bien tout ce qu’elle parvint à articuler, son ton exprimant clairement sa stupeur de le voir ainsi. Armé et en costume. Elle s’écarta comme il le lui ordonna, sans cesser de le dévisager, déchirée entre l’indignation et la déception. Elle ne parvenait pas encore à se décider sur le sentiment que cette découverte lui inspirait, mais elle était certaine d’une chose : elle lui en voulait. Enormément. Elle ne voulait même pas y réfléchir, surtout pas maintenant. Elle serra la petite fille un peu plus fort contre elle en lui murmurant des paroles d’apaisement tandis que Tommy défonçait la porte à coups de pieds. Un rictus tordit sa bouche quand il lui adressa à nouveau la parole. Plus tard ? Qu’est-ce qui lui faisait croire qu’il y aurait un plus tard ? S’ils sortaient vivants de ce cataclysme, elle ne voulait plus rien avoir à faire avec cet homme qu’elle connaissait si mal. Cet homme qui lui donnait des ordres comme s’il avait la moindre autorité sur elle. « Merci des conseils, je n’y aurais pas pensé toute seule. » Siffla-t-elle entre ses dents avant qu’un autre archer – ah, elle connaissait son nom à celui-là, Green Arrow – n’apparaisse et se mette à lui donner d’autres directives. Un ami de Tommy ? Est-ce qu’il faisait donc partie de la Justice League ? Cette idée lui donnait envie de vomir, et elle s’engouffra dans l’ouverture de la porte sans attendre que Green Arrow ait fini de lui donner ses ordres. Tout ce qu’elle voulait, c’était échapper à Tommy, et ne pas voir ces deux là se mettre à discuter comme de vieux camarades d’armée. Elle se mêla aux gens paniqués et laissa les deux archers derrière elle. Elle vit une femme accompagner une adolescente et la laisser ensuite seule pour retourner dans la rue, et Hope se rapprocha d’elle, lui fit un sourire qu’elle voulait rassurant. « On est en sécurité, ça va aller maintenant. » Elles montèrent les escaliers, mais après quelques étages, Hope s’arrêta. Par les fenêtres, elle voyait encore des gens errer au milieu des voitures arrêtées ou accidentées. Personne ne venait les aider. Elle attrapa doucement le bras de l’adolescente et la regarda bien en face. « Je peux te confier cette petite ? Montez encore quelques étages et vous pourrez rester là. Rien ne vous arrivera, ici. Je reviendrais vite. » La jeune fille hocha bravement la tête et Hope embrassa la petite qu’elle avait dans les bras, la rassurant de son mieux avant de la confier à l’adolescente. L’enfant se mit à pleurer en s’agrippant à ses épaules, mais Hope se détourna malgré la douleur que cela lui causait. Elle devait retourner dehors.

Elle dévala les étages en courant et se mêla une nouvelle fois à la foule, prenant bien soin d’éviter Tommy et son pote archer, pour qu’aucun des deux ne la voie ressortir. On lui avait ordonné de ne pas bouger, mais elle n’était pas leur subalterne. Elle se dirigea au milieu de la rue, indiquant l’immeuble à ceux qui pouvaient s’y rendre, leur conseillant de monter le plus haut possible. Elle retrouva la voiture qu’elle avait vue de l’immeuble, écrasée entre deux autres véhicules : les deux passagers étaient inconscients. Elle détacha le premier, qu’elle fit de son mieux sortir de la voiture et qu’elle allongea sur le bitume. Elle allait s’occuper du second quand des débris se mirent à tomber du ciel, explosant tout autour d’elle. Elle avait encore du temps avant le tsunami, mais elle avait oublié la tour qui tombait du ciel en pièces détachées.

blackest night
groupe 2

Mon colis livré, je n'avais plus vraiment de raison de m'attarder. Je n'étais pas fait pour le travail d'équipe. Je travaillais seule et par conséquent je survivais de la même façon. On n'était jamais mieux servi que par soi-même comme on disait. Une leçon que j'avais appris dès mon plus âge. Entre un père absent et une mère ivre, il avait bien fallu que je me débrouille. Mon avancée ne dura guère qu'un pas avant que je ne doive me jeter hors de la trajectoire d'un énorme bloc de béton. Le projectile avait été malheureusement dévié de sa trajectoire par la très chère demoiselle  et son bloc de glace placée à peine plus loin. Au final, c'était moi qui avait fini terminer comme une crêpe. Et vraiment, ça aurait été une mort affreuse en plus d'être bête. Je grognais lorsque la douleur à ma cheville se réveilla et remonta le long de ma jambe pour atteindre ma cuisse. Mâchoire serrée, je relevais la tête avant de pousser sur mes bras pour me relever. Un juron murmuré passa mes lèvres lorsque j'avisais la traînée de sang frais qui coula le long de mon avant bras, visible même dans la pénombre de la ville. Je venais de m'écorcher le coude sur un morceau de fer. J'eus une pensée pour mon vaccin du tétanos. Évidemment, je n'étais pas à jour. J'en aurais presque roulé des yeux. Disons que ma vie ne me permettait pas de m'occuper de ce genre de petit détail. « Si j'attrape le Tétanos, je te fais payer les frais d’hôpital ! ». Elle avait beau faire apparaître de la glace, je n'étais pas connue pour avoir peur de grand chose. Elle ne m'effrayait pas. Et puis qui pourrait se permettre d'être effrayée par les gens quand un tsunami se dirigeait droit vers la ville ? On se le demandait.

Je m'assurais que mon sac à dos était toujours en place avant de lancer un dernier regard vers ma Némésis de l'heure. Il était vraiment l'heure d'y aller maintenant. J'avais vraiment assez perdu de temps. Plus je restais qui plus est , plus mes chances de m'en sortir indemne diminuait. Une simple question de logique.  Je ne fis pas deux pas avant que ma route soit à nouveau bloquée. Par des racines cette fois ci. Je fermais les yeux et soupirais. Clairement, il allait falloir que je trouve un plan B et que je me mette à l'abri dans le coin.  Hors de question cependant d'emprunter les espèces d'ascenseurs lumineux qui venaient d’apparaître. J'étais claustrophobe et plutôt agoraphobe dans mon genre. Clairement, il y avait un peu trop de personnes au mètre carré pour moi. Et puis le toit, avec ce qui tombait du ciel... je n'étais pas sûre que cela soit l'idée du siècle en matière de survie. «  S'il vous plait , aidez moi ». La demande était faible mais parvint tout de même à mes oreilles. Mon regard bleu balaya la scène de désolation qui me faisait face jusqu'à se poser sur un visage baigné de larmes. J'hésitais un instant entre l'aider ou me barrer. Finalement, mon altruisme eut raison de moi. « Frosty vient m'aider ! ». Je n'attendis pas qu'elle me réponde pour me diriger vers le jeune homme à moitié coincé sous les roues d'une voiture. «  J'arrive pas à me dégager ». «  Je vais t'aider ne t'en fais pas, on va te sortir de là ». Du moins je l'espérais. Mademoiselle glace n'avait plus qu'à se manifester. Après tout elle avait des pouvoirs et pas moi. Je suis sure qu'elle pouvait créer une structure suffisante pour soulever la tôle endommagée pendant que je le tirais de là dessous. «  C'est quoi ton nom ? ». «  Joseph ». « Ok Joseph, tu peux sentir tes jambes ? ». «  Je... je crois ». « Ok très bien, surtout tu restes calme ». J'espérais ne pas avoir de mauvaise surprise. Le sortir de là d'accord mais gérer une blessure potentiellement mortelle.... c'était pas vraiment mon domaine. Voir pas mon domaine du tout.

Spoiler:

Elle n’avait pas été écrasée par les débris tombant du ciel, mais sauvée de façon providentielle par une femme à l’apparence étrange, qui avait créé un dôme de glace au-dessus d’elles. La femme n’avait visiblement pas entendu ses remerciements et ne s’en souciait pas, alors Hope s’était remise à sa tache avant qu’un autre ne la rejoigne pour l’aider. Nouvelle surprise. Elle avait cru échapper à la vigilance de Thomas et elle s’était trompée, mais ça importait peu. Qu’il lui fasse la leçon autant qu’il le voulait : ce n’était pas ça qui la ferait changer d’avis. Ils n’avaient pas le temps de discuter, mais chacune des paroles qu’il avait formulées l’avait atteinte au plus profond de ses tripes, et elle avait du se mordre l’intérieur des joues pour ne pas hurler. Elle avait parfaitement conscience du danger, des débris qui tombaient du ciel, du tsunami qui arrivait. Et des milliers de gens qu’ils ne pourraient pas sauver. Elle en avait toujours eu conscience, ce n’était pas quelque chose qu’elle découvrait aujourd’hui. « Je suis médecin, Thomas ! Qu’est-ce que je deviens, si je décide de laisser mourir des gens blessés ? » Il ne comprendrait sans doute pas, tant pis. Peut-être qu’elle allait mourir ici elle aussi, et elle était terrifiée. Mais elle était venue aider ces gens et elle ne leur tournerait pas le dos, elle ne pouvait pas. Elle souleva le second blessé avec l’aide d’un passant charitable et elle suivi Thomas, ahanant sous l’effort, mais déterminée à y arriver. Ne pas flancher. Les étages à monter, les uns après les autres, malgré ses poumons en feu, malgré ses muscles qui se tétanisaient. Un pas après l’autre, torture infinie. S’arrêter enfin, déposer le blessé et vaciller. Ne pas flancher.

Pliée en deux, les mains crispées sur ses genoux, elle leva les yeux vers Thomas, incapable de lui répondre quoi que ce soit. Sa seule préoccupation était de retrouver sa respiration. Ses jambes flageolantes furent plus que ravies de la laisser s’effondrer à côté du blessé pour s’assurer qu’il était vivant, et elle le mit en position de sécurité de son mieux malgré ses bras tremblants. « Je m’en fiche … de ce que tu es. » Lâcha-t-elle finalement entre deux inspirations haletantes. « Est-ce que ça … importe ? On est tous … dans la même … merde … les héros et les autres … Et moi … je veux pas laisser les gens mourir … c’est tout. Et toi ? » Lui non plus, puisqu’il l’avait aidée malgré son pessimisme et ses reproches. Elle se releva, la gorge sèche et les poumons toujours comprimés. Elle aurait donné n’importe quoi pour un verre d’eau – mais une vague géante allait bientôt s’abattre sur eux, elle serait servie. « Sauver une seule personne, c’est déjà mieux qu’aucune. » Elle regarda autour d’elle les quelques autres réfugiés amassés dans la pénombre, puis à nouveau Thomas, et elle se détourna pour aller porter assistance à une personne recroquevillée au sol. Elle ne pouvait pas faire grand-chose pour elle, sinon essayer de la réconforter, et elle fit de son mieux en lui murmurant des paroles apaisantes.

Elle entendit alors le grondement, en sourdine d’abord, puis de plus en plus fort. Le cœur battant, elle se dirigea vers une fenêtre comme beaucoup d’autres pour apercevoir la vague qui déferlait au loin, s’approchant toujours plus. Voilà, ils y étaient. Le spectacle était apocalyptique, presque hypnotisant. Ses yeux s’écarquillèrent en voyant l’eau qui s’engouffrait dans chaque brèche, qui ravageait tout à une vitesse phénoménale … Le bruit devint assourdissant et elle recula précipitamment, loin de la fenêtre. Ils étaient montés plus haut que la vague mais elle frappa leur immeuble si fort que Hope sentit le choc faire trembler toute la structure tandis que des vitres se brisaient. Autour d’elle, des hurlements de terreur s’élevèrent à travers le vacarme du tsunami, et cette fois il n’y avait plus de mots de réconforts à apporter à qui que ce soit. Il n’y avait plus qu’une peur primaire qui dominait tout le reste. Dans le noir, Hope retourna vers Thomas et chercha sa main. Elle glissa ses doigts entre les siens, s’accrochant à lui pour se donner un peu de courage, pour essayer de ne pas penser à la vague et aux craquements sonores qui retentissaient tout autour d’eux … Elle priait pour que le bâtiment tienne, que les vibrations se calment … Mais un choc terrible ébranla soudain l’immeuble, et quelqu’un hurla que tout allait s’effondrer. Un nouveau vent de panique se mit à souffler parmi les réfugiés qui se précipitèrent vers les étages, mais Hope resta figée, le dos au mur qui tremblait plus fort que jamais, bousculée de tous côtés. Ils allaient mourir.

blackest night
groupe deux

Bague chargée à son maximum, je fusais à travers le ciel focalisée sur mon objectif. Depuis le début, j'avais suivi la situation sur mes écrans. Sans pour autant essayer d'intervenir. J'avais toute confiance dans les héros de la terre. J'avais du me rendre à l'évidence cependant. Ils étaient dépassés. Mon cœur n'avait cessé de se serrer au fil des minutes. Avant de donner un soubresaut lorsque j'avais vu Hal tomber sur mon écran de télé. Après ça, il n'avait plus été question de réfléchir. J'avais empoigné ma bague sans me poser de questions. L'homme que j'aimais été en danger et je n'avais besoin de rien d'autre. Effrayant de voir le pouvoir qu'il avait sur moi. Maîtriser l'Amour était un combat de tous les jours. Parfois, il était trop puissant pour l'être. Bien sur Hal c'était relevé mais cela ne faisait rien. Il avait besoin de moi. L'énergie avait couru sur ma peau pour me recouvrir de sa lumière violette. Mon costume n'avait pas tardé pas à se matérialiser sur mon corps. C'était étrange de sentir la bague à mon doigt et le pouvoir qui courrait en moi après tout ce temps. Par chance, je n'avais pas eu le temps de m'appesantir sur ce que je pouvais bien en penser.

Je ne tardais pas à arriver sur les lieux de la catastrophe. Dans l'obscurité ambiante, ma lumière n'en était que plus éblouissante. Je flottais un instant pour analyser la situation. Mes yeux peinaient à comprendre ce que je voyais. La ville était en partie en ruine. Les immeubles tombaient les uns après les autres pour les plus fragiles. De là où j'étais, j'entendais les hurlements et les pleurs. Plus que tout, je ressentis la souffrance de ces gens. Et leur peur. Leur incompréhension. Je me secouais après quelques minces secondes et voler au plus près de l'eau tout en évitant les débris. Je déviais rapidement ma course lorsque j'arrivais nez à nez avec un immense bateau vert. Avec une construction, je poussais le bateau pour éviter qu'il ne fonce tout droit dans l'immeuble qui commençait à pencher dangereusement. Comme une bouée sur un toboggan aquatique, le bateau fit la transition sans encombres. Je remontais le long de la coque. J'attrapais une mère et sa fille au passage pour les déposer sur le pont. «  Regarde où tu vas, capitaine ». Je détaillais le jeune qui me faisait face. Inconnu au bataillon. A vrai dire, c'était bien la première fois que je côtoyais un green lantern lorsque j'étais moi même armée de ma bague. Je lui fis un salut militaire avant de reprendre ma route. Comme lui, je créais mes propres constructions pour sortir les gens du pétrin. Je créais des ponts entre les immeubles ou encore matérialisais des avions de ligne pour ramasser les gens sur les toits.  J'étais ce que j'étais, après tout. Une pilote et une passionnée d'aviation avant tout le reste. Lui avait son bateau, j'avais mes avions. La sueur ne tarda pas à perler le long de mes tempes. J'avais perdu l'habitude et mon inactivité des derniers mois se faisait sentir. Cruellement. Néanmoins, je tenais bon. Un grognement passa mes lèvres lorsque je dus matérialiser une sorte de plâtre autour d'un immeuble pour le maintenir  le plus droit possible. Tout du long, je gardais un œil sur la situation autour de moi. Plus que tout je tentais de l'apercevoir lui. Sans succès pour le moment.

Spoiler:

Blackest Night

Le flot continu d’évènement m’avait fait perdre la tête. Je n’étais plus Garth, je n’étais plus Tempest. J’étais un atlante cherchant à sauver une cause. Une cause qui semblait perdue. Mais je ne pouvais pas abandonner, pas maintenant. Je devais les trouver. Eux seuls avec les capacités pour nous sauver de cette merde. Les capacités et les connaissances putain de merde. Personne n’a autant affronté mon roi qu’eux. Personne n’a manipulé les océans aussi bien qu’eux. Si le Sea King avait un équivalent sur cette planète, il ne faut pas se méprendre, ce ne serait ni Arthur ni aucun autre Atlante, ce serait ces deux-là réunis. Orm & Black Manta. Les deux ennemis majeurs du roi atlante. L’un par désir du trône (et de la protection d’Atlantis, je le lui accorde) et l’autre par vengeance pour la mort de son père. La vengeance est une bien piètre émotion. Gare à celui qui s’y aventure. C’est probablement parce que Manta est habité par la vengeance qu’Arthur a toujours gagné. Sa vengeance le rend faible. Sa vengeance l’empêche de tuer Arthur. Je suis sûr que l’Aquaman serait depuis longtemps au fond de l’océan si l’humain n’avait pas des ambitions aussi basses. Quoiqu’il en soit, je me dirigeais vers le point indiqué par Kyle. Et, à mon plus grand désarroi, il n’y avait personne. Ils avaient fuis. Ils n’étaient plus là. Où était-il ? J’espère juste qu’ils n’ont pas rejoins le Sea King. Nous avons eu assez de mauvaises nouvelles aujourd’hui. « Ils ne sont plus là. Partis. Disparus. Mais c’est pas grave. On n’a pas besoin d’eux. On va le faire à l’ancienne. Poing contre poing. Ma manière préférée. ». Je répondais à Kyle, loin d’être sûr qu’il était encore sur le canal. Je sortais donc du bâtiment, à la recherche de quelque chose, quelqu’un. Lorsqu’il y a autant de choses à faire, il est toujours compliqué de savoir sur quoi se pencher.

C’est alors que l’eau frappe. Dans cette fatigue et ce chaos. Elle m’apporte une forme de paix. Comme mon « chez-moi ». Mais ce n’est pas le cas. Je ne suis pas chez moi. Et les gens qui vivent à Métropolis sont d’autant plus en danger. Que faire ? Les aider ? Tenter d’arrêter l’eau ? Quelle est ma tâche ? Parfois, je regrette qu’Arthur ne soit pas là pour me donner des ordres. Je regrette qu’il ne me dise pas ce que je dois faire. Car là, je ne sais plus. Je suis perdu. L’avantage est que maintenant, avec un niveau d’eau suffisamment haut, je me déplace plus vite. Beaucoup plus vite. Je traverse la ville en quelques minutes seulement. Arrivant au point où je me rends compte que je ne serais d’aucune aide pour la population. Je n’ai nul part où les abriter. Je n’ai pas ce pouvoir là. En revanche, j’en ai un autre. En levant la tête, j’observe un énorme mur qui se dresse au milieu de la ville. Un mur vert. Un mur qui dévie l’eau au mieux. Green Lantern. Le premier du nom j’entends. Autours de lui, de nombreuses personnes s’emploi à l’aider. À solidifier son mur. Je ne pourrais pas faire ça. Je peux faire mieux. Son mur n’est fragile que parce que l’eau qui la frappe est puissante. Si je peux ne serait-ce que la ralentir, un tout petit peu, la solidité sera plus forte, n’est-ce pas ? Je dois les rejoindre, je dois être là-bas. En quelques secondes, j’arrive sur ce point charnière. C’est ici que tout ce joue. Une dizaine d’êtres, une dizaine de terrien pour sauver une ville entière d’un massacre sans précédant. Plus puissant et imprévisible qu’une bombe atomique. Que faire face à l’eau ? Rien. Si ce n’est utiliser de l’eau.

« Kyle, si tu m’entends, je vais avoir besoin de toi. Je n’ai d’autre choix que d’utiliser une vieille magie atlante. Je vais essayer de ralentir l’eau. Je vais faire de mon mieux pour aider ton mentor. Si tu pouvais me surveiller, au moins de loin, je dirais pas non. Je risque de perdre conscience. ». Je fais signe au premier des Lantern de loin. S’ils sont en dehors de l’eau, je ne serais jamais aussi puissant qu’à l’intérieur. Si l’eau est ma force, l’océan est ma maison, mon salut. Je ne serais jamais aussi puissant que là-dedans. Je me mets en tailleur dans l’eau, mes yeux deviennent violets, une sorte de champ de force m’entour et après quelques incantations en vieil atlante, je mets ma magie en place. L’objectif est de ralentir l’eau, lui donner moins de puissance, moins de débit. Pas facile, mais pas impossible. Si seulement Mera était avec moi

blackest night
groupe 2

Sortir le gamin de sous le véhicule renversé ne fut pas une mince affaire. Et cela malgré notre ingéniosité. La tâche était d'autant plus difficile lorsqu'on devait se protéger nous même toutes les cinq secondes. Malgré les obstacles, Joseph fut bientôt dégagé de sous sa prison de taule. Je fus satisfaite de constater qu'il n'y avait pas d’effusions de sang. Ce qui en soit ne voulait pas dire grand chose. Le pauvre pouvait être victime d'une hémorragie interne sans que personne ne le sache. Mais ce n'était déjà plus mon problème. De toute façon si cela était le cas, je ne pouvais rien faire pour lui. Vraiment, ce n'était pas mon métier. J'avais beau être un con-artist, il y avait des choses que je n'essayais jamais de prétendre. Deux hommes vinrent soulever le jeune pour l'amener à l'intérieur de  l'immeuble le plus proche. Un son moqueur passa mes lèvres. C'était maintenant qu'ils se bougeaient ces deux là? Quel courage vraiment, arriver après la bataille. Après on me demandait pourquoi je n'avais aucune confiance dans le sexe masculin. On ne pouvait pas compter sur eux. Ils  jouaient les hommes forts ou les grosses brutes mais souvent ils étaient les premiers à quitter le navire quand le temps tournait au vinaigre. C'était l'histoire de ma vie. Bonne chance à celui qui essayerait de me prouver le contraire.

Je secouais légèrement la tête avant de recommencer à me bouger. Avec tout ça, c'était moi qui manquait de temps à présent. Le ciel ne faisait que s'assombrir et le vent hurlait toujours un peu plus fort. La vague était pratiquement sur nous. J'en sentais le sel sur ma peau. Et j'étais encore au milieu de la route. Sans demander mon reste, je me mis à courir au milieu des décombres et des gens. Terminé les actions héroïques. C'était ma peau que je devais sauver à présent. Chose que j'aurais du faire il y avait déjà plusieurs minutes. Vraiment c'était une chance que j'avais perdu mes talons dès la sortie du musée. Je n'aurais jamais pu me déplacer sinon. Pieds nus n'aurait pas été une option très longtemps. Sentant que j'arrivais au bout du temps imparti, je me faufilais à l'intérieur d'un immeuble. Sa structure bancale ne me disait rien qui vaille. Je dépassais les files de gens bloquaient dans les couloirs. Je devais monter plus haut qu'eux.  A peine eus je formulé cette pensée que toute la structure trembla. Des cris montèrent jusqu'à mes oreilles. Je chancelais et me rattrapais aux murs le plus proche. Le métal cria et plia finalement sous l'effort à certains endroits. Les vitres explosèrent et bientôt l'eau toucha mes pieds.  Je combattis l'eau et repris mon ascension. Bientôt je fus submergée jusqu'à la taille. La vague et sa progression étaient nettement plus rapide que moi. Malgré tout, j'eus l'état d'esprit de décrocher mon sac à dos et de le placer au dessus de ma tête d'une main. Si je sortais vivante de ce traquenard, j'allais avoir besoin de tous les dollars que cela allait me rapporter. Pour compensation. Vraiment. J'aurais pu être tranquille à Star City dans mon petit squat. Au lieu de ça, j'allais me noyer.  

Je déboulais finalement dans un open space.  Ma curiosité m'amena jusqu'aux larges vitres. Mes yeux essayèrent d'embrasser le spectacle qui me faisait face. Je sursautais et reculais lorsque l'immeuble en face perdit ses fondations et s’effondra. Une partie vint percuter l'endroit où je me trouvais. Je rouvris les yeux l'un après l'autre et soufflais lorsque je me rendis compte que j'étais encore en un seul morceau. Je devais avoir une bonne étoile. Finalement peut être que j'allais m'en sortir.  Avec difficulté je me déplaçais dans l'eau qui ne cessait de monter et allais jusqu'au point d'impact. Il y avait de la place pour que je puisse me faufiler jusqu'à l'extérieur.  C'était ma seule route de sortie de toute façon. Sac à dos bien remonté sur le haut de mon dos, je pris une inspiration et commençais mon ascension sur les poutres métalliques. Sans surprises je m’écorchais les mains et mes prises se firent rapidement glissantes. Pourtant, je n'avais pas intérêt à tomber. C'était haut et les enfers semblaient être déchaînés dans les mètres en dessous. Je n'avais que quelques mètres à faire avant de pouvoir atteindre l'espèce de pont rose qui s'était matérialisé de nulle part. Mon pied glissa cependant et je perdis pied. Avec un cri de surprise, je commençais à chuter et me rattrapais maladroitement à un câble qui passait par là. Autant dire que je n'allais pas pouvoir rester suspendue à la seule force de mes bras bien longtemps. «  Regarde pas en bas ». Trop tard cependant et je me figeais. C'était vraiment haut . Et puis l'eau et moi.... pas franchement le couple de l'année.

Spoiler:

Non, tout n’irait pas bien. Même Thomas n’y croyait plus. Quelque chose avait frappé leur immeuble trop fort et tout allait s’écrouler sur eux. Les gens essayaient de fuir en montant, mais Hope les regardait faire sans bouger, abattue par leur situation, se demandant bien ce qu’ils attendaient des étages supérieurs. C’est Thomas qui finit par réagir, la sortant de sa léthargie paralysante en lui posant une question des plus étonnantes. Lui faisait-elle confiance ? Ici et maintenant ? Dans cet immeuble en passe de s’effondrer, dans le noir, après qu’elle l’ait découvert vêtu d’un costume le rangeant dans la catégorie de ceux qu’elle détestait tant ? La colère qu’elle pouvait potentiellement ressentir envers lui n’avait pas lieu d’être dans cette situation apocalyptique. Elle ne faisait plus confiance à personne mais elle était prête à mettre sa vie dans ses mains s’il voulait essayer de la préserver quelques instants de plus. « Oui. » Sa réponse avait été à peine un souffle, sans doute pas suffisant pour qu’il l’entende, mais il l’avait tout de même entraînée derrière lui … Dans les escaliers, vers les étages inférieurs. Là, elle avait commencé à paniquer – pour de vrai. « Non, non, non … » Pas en bas. Elle ne voulait pas aller en bas. En bas il y avait l’eau, il y avait ce qui était entré dans leur immeuble, il y avait la mort. Mais Thomas répétait qu’il savait ce qu’il faisait et Hope avait beau mourir de peur, elle voulait bien le croire. Elle mettait toute sa foi dans cette affirmation. Il savait ce qu’il faisait. Ils allaient s’en sortir.  

Mais arrivés à l’étage le plus bas qu’ils puissent atteindre, Hope recommença à douter fortement. Thomas voulait qu’ils traversent la vague pour rejoindre l’immeuble d’à côté en s’aidant d’un car renversé comme pont, et elle le regarda comme s’il avait perdu la raison. L’autobus avait beau s’être coincé entre les deux immeubles et ne pas bouger – de ce qu’elle pouvait en juger ! – l’eau le frappait avec violence de toutes parts. Elle n’avait aucune envie de sortir pour se risquer là-dessus, mais leur immeuble continuait de craquer de façon sinistre et ils n’avaient aucune autre option. Rien ne servait donc de discuter ou d’exprimer la terreur qu’elle ressentait. Il fallait y aller. Quand la main de Thomas quitta la sienne, elle serra fortement les poings et inspira aussi profondément que sa poitrine comprimée par l’angoisse le lui permettait. « Okay. C’est bon, okay. » Des mots creux juste pour se persuader qu’elle pouvait surmonter sa peur et avancer. « Je te fais confiance. » Cette fois elle y croyait réellement, elle ne s’en rendait compte qu’en prononçant ces mots. Si elle tombait, il la rattraperait. Mais elle n’allait pas tomber … Le souffle court, elle se retourna vers Thomas et attrapa à nouveau sa main, qu’elle serra dans la sienne une fraction de secondes avant de la relâcher, et de grimper sur la fenêtre. Elle fut giflée par une trombe d’eau, mais elle ne recula pas, et elle s’agrippa à la corde qu’il avait tendue entre les immeubles. Et elle posa le pied sur la surface du car. Puis l’autre. Les mains crispées sur la corde, elle avançait à pas minuscules mais au moins elle avançait. Elle n’osait même pas regarder derrière elle si Thomas la suivait, de peur de glisser. A un moment elle s’arrêta quand une vive lumière verte traversa le ciel, et elle leva les yeux pour voir … Un bateau volant ? Elle cligna des yeux, stupéfaite. « Qu’est-ce que c’est que ce truc ? » Dans tous les cas, ça ne s’était pas arrêté et ça avait déjà disparu, alors elle reprit sa traversée. « On y est presque … » Fit-elle avec espoir en voyant l’immeuble se rapprocher. Mais elle était à moins de deux mètres quand elle entendit un craquement sous ses pieds. Elle n’eut pas le temps d’avancer ni de reculer : la vitre sur laquelle elle avait marché se brisa et sa jambe gauche s’enfonça à travers. Elle n’avait pas lâché la corde et ce fut ce qui l’empêcha de passer complètement par le trou, mais il n’en faudrait pas beaucoup pour que le reste de la vitre cède. Et là, elle tomberait définitivement à l’eau. « Attends, ne bouge pas ! » Lança-t-elle à Thomas en essayant de le regarder sans se retourner, ce qui s’avéra être un échec. S’il avançait pour l’aider, elle craignait que cela n’empire la situation. Alors elle se redressa seule, tirant sur ses bras pour s’aider de la corde. Elle se mordit la lèvre quand les morceaux de verre entaillèrent son jean et sa peau, mais pressée par l’urgence, elle sentit à peine la douleur. Elle hissa sa jambe tant bien que mal, grimaçant à chaque nouvelle fissure sur le verre, mais elle finit par s’extirper de là et elle se remit debout sur un linteau en métal du car, les jambes flageolantes. « Fais gaffe, c’est fragile. » Fit-elle à Thomas en se retournant, pour de bon cette fois, avant de recommencer sa traversée. Quand elle arriva à l’autre bout et qu’elle s’agrippa au bord de la fenêtre, l’immeuble qu’ils venaient de quitter s’effondra sur lui-même, et Hope poussa un cri horrifié. Figée sur le rebord de la fenêtre, les yeux rivés à l’immeuble en train de tomber à quelques mètres d’eux, elle ne pouvait s’empêcher de penser à tous ceux qui se trouvaient dedans. « Mon Dieu … »