Like dark turning into day, somehow we'll come through (Diana)

Diana & Jason

You needn't look too far. Stealing through the night's uncertainties, love is where they are.

Les bras chargés de plusieurs paquets, c'est à l'aveugle que tu avances et manques de trébucher sur un pot de peinture dans l'entrée. Une injure raisonne dans la maison encore peu meublée, et tu te diriges aussitôt vers la cuisine, où déposer tes achats sur le plan de travail. C'est la pièce la plus aboutie de la maison, puisque déjà équipée de plusieurs appareils ménagers. Le reste est encore en plein travaux. Des travaux que tu exécutes pendant tes journées, après avoir passé tes nuits à faire régner l'ordre à Gotham. Un quotidien épuisant, qui te donne cette désagréable impression de ne pas être assez présent pour ta femme. Tu as eu deux heures pour préparer son arrivée. Il t'aurait fallu le double. Ranger. Allumer la cheminée et lui laisser le temps de bien chauffer le salon. Installer un matelas juste à côté pour pouvoir y dormir ce soir. Préparer à manger. Et encore une dizaine d'autres détails qui te mettent une grosse pression. Ça fait bien trop longtemps que vous n'avez pas eu l'occasion de vous retrouver tous les deux, pour un repas en tête à tête. La situation actuelle ne s'y prête que peu. Tu sais que Diana a énormément souffert de la perte de ses amis lors de la bataille de Métropolis. Que chaque jour est un poids lourd qu'elle doit endosser sur ses épaules. Superman est hors-jeu. Bruce a disparu. Il ne reste plus qu'elle pour inspirer son équipe et redonner de l'espoir à l'humanité. Même si elle n'en parle pas ouvertement avec toi, t'as bien trop conscience de sa souffrance. Une souffrance que tu ne supportes plus. T'aurais aimé qu'elle puisse profiter sereinement de sa grossesse, comme n'importe quelle autre femme enceinte. T'aurais aimé beaucoup de choses devenues impossibles par la faute du Syndicat. Alors à défaut de lui pouvoir lui offrir cette paix, tu vas essayer de lui faire passer une bonne soirée.

Tu ouvres la boite rosée en carton, pour admirer une dernière fois le gâteau au chocolat que tu lui as choisi pour ce soir. Tout ce qu'il y a de plus de fin et gourmand. Les marshmallows sont là eux aussi, à côté d'une boite de chocolat en poudre. Et comme un repas ne pas être exclusivement sucré – et parce qu'une femme enceinte se doit de correctement manger, ET pour deux – tu t'attèles à un plat classique de pâtes aux petits légumes frais. Alors, les pâtes tu sais faire, mais pour le reste, tu dois jeter un coup d'oeil à la recette qui s'affiche sur l'écran tactile de ton téléphone posé à côté de toi. Couper les légumes, préparer une sauce à l'huile d'olive, et ne surtout pas oublier le parmesan. Le temps presse, tu n'as pas le temps de préparer quelque chose de plus élaborer. A moins que ce soit seulement dû à ton manque de talent culinaire ? Pendant que l'eau bout, tu dresses une table dans le salon, pas très loin de la cheminée pour ne pas qu'elle ait froid. Et dressé contre son verre, tu déposes une petite enveloppe. Un bout de papier très important se trouve à l'intérieur, le prénom que tu as choisi pour votre fille. Prénom qu'elle portera si Diana approuve ta décision. Et c'est là l'instant le plus stressant de cette soirée. Après avoir épluché une dizaine de livres sur les noms grecques et leurs origines, tu es enfin parvenu à faire ton choix. En espérant avoir été à la hauteur de la précieuse tâche qu'elle t'a confiée. Alors que tu admires ton œuvre, la porte s'ouvre. Boom ton cœur. Avant qu'elle n'entre dans la pièce, tu te diriges rapidement vers elle. « Non, non, attends ! » Tu déposes un baiser sur ses lèvres, et sors un bandeau noir de ta poche. Le regard que tu lui lances est amusé, vous avez une belle histoire avec les bandeaux, mais cette fois-ci, tu n'as rien de lubrique derrière la tête. Enfin, pas encore. Délicatement, tu noues le bout de tissu, et l'invite cette fois à entrer dans le salon. Tu la guides jusque devant la table, et lui libère la vision. Malgré la décoration sommaire, t'es plutôt fier de tout ce que tu es parvenu à faire en deux petites heures. « Je sais que tu voulais que du sucré, mais j'ai quand même essayé de cuisiner un ptit truc. » Le feu grésille, et un peu plus loin, le matelas recouvert de plusieurs couvertures attend sagement que vous vous jetiez dessus. Oh, et détail qui tue, tu portes un nœud papillon. Un nœud papillon sur un tshirt noir, mais l'effort est là. Finalement, c'est une soirée romantique à ta façon, et c'est peut-être ce qui lui plairait le plus. Enfin, tu l'espères. Tout ça, c'est pour elle. Pour lui apporter le bonheur qui lui manque un peu dernièrement.

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JASON & DIANA

Cela a beau faire plus d'une décennie que Diana est arrivée dans le monde des hommes, certaines traditions lui échappent encore complètement. Certaines fêtes lui paraissent saugrenues, étranges, et elle n'y trouve aucune logique – sinon purement et simplement commerciale. Pourquoi attendre le quatorze février pour faire plaisir à sa moitié ? Pourquoi attendre les fêtes de fin d'année pour se réunir en famille, et pour fêter la naissance d'une divinité ? Sur Themyscira, les Amazones ne fêtent certainement pas toutes les naissances des Olympiens ! Le concept du Père Noël est perturbant. Celui d'un arbre mourant décoré de guirlandes et de boules colorées l'est tout autant. Sans parler de la frénésie des achats qui lui donne envie de s'exiler dans une contrée reculée du monde à chaque mois de décembre. Rien ne fut plus angoissant que le Noël organisé par Etta quelques années plus tôt – deux cent, trois cent invités ? Un véritable enfer, si bien que Diana a manqué de hurler de joie quand il a fallu qu'elle aille sauver le monde avant l'arrivée du dessert. Mais cette fête qui pour elle est une véritable corvée est terriblement importante pour Jason, comme toutes les autres célébrations typiquement familiales. Et elle comprend, très bien, pourquoi ça l'est. Parce qu'il n'a jamais eu l'occasion de les fêter. Parce qu'il a passé ces soirées là dans les rues, à observer de loin les gens être heureux, seul. Comment pourrait-elle lui dire qu'elle se moque de ces choses là, comment pourrait-elle ne faire aucun effort pour lui, quand il se plie en mille pour elle jour après jour ? C'est bien simple, elle n'aura qu'à voir cette soirée et les prochaines comme de simples moments de partage avec lui, en faisant fi du reste. Diana gare la voiture devant l'entrée de la villa, et quand elle en sort, elle s'enfonce dans la neige. Elle soupire, égare une pensée pour son île méditerranéenne et pour le soleil disparu, avant d'entrer. Enfin, elle essaie d'entrer. Elle n'a pas franchi le pas de la porte que Jason s'est déjà précipité vers elle, comme s'il craignait qu'elle ne découvre une surprise avant l'heure. « Qu'est-ce que tu... Oh, par Aphrodite ! Je n'aurais jamais dû te parler de cette histoire de bandeau, ce morceau de tissu va me poursuivre pour le reste de l'éternité ! » Mais elle rit, Diana, avant de se plier au jeu bien volontiers. Elle le laisse la guider, les narines chatouillées par une odeur agréable qui laisse présager une soirée parfaite. Outre l'impatience de découvrir le prénom que Jason a choisi pour leur bébé, il y a la perspective de se retrouver pour quelques heures de normalité. « Mais dis-moi... Tu as sorti le grand jeu ! » Le bandeau retiré, elle découvre enfin ce qu'il lui a préparé – un dîner romantique, un lit improvisé près du feu... La perfection dans la simplicité. « Tu as fait tout ça, rien qu'en deux heures ? Dis-moi, tu n'aurais pas un petit côté Flash, hm ? » Elle retire enfin son manteau et le dépose sur le dossier d'une chaise, et va glisser ses bras autour du cou de Jason. « Joli nœud papillon. » Un petit peu tordu, mais ce n'est qu'un détail sans la moindre importance. Entre elle et lui, il y a son ventre, de plus en plus rond, qui prend de plus en plus de place. Leur fille grandit, bouge, s'agite, et bientôt elle sera là, bientôt ils pourront la serrer dans leurs bras, l'embrasser, lui dire à quel point ils l'aiment, lui chanter des berceuses, la rassurer... Toutes ces choses que font des parents, à la fois simples mais que Diana a tellement hâte de découvrir. « Alors... Avant que je ne me jette sur ce que tu as préparé comme la femme enceinte constamment affamée que je suis... Est-ce que je peux ouvrir cette petite enveloppe, avant que la curiosité n'achève de me ronger ? »

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Dernière édition par Diana Prince-Todd le Ven 15 Déc - 18:06, édité 1 fois

Diana & Jason

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Le grand jeu, avec toi, c'est toujours un peu relatif. Sans que tout soit parfait, tu fais à chaque fois de ton mieux pour essayer de la combler. Tu n'as pas ces habitudes d'hommes ayant une dizaine de relations derrière eux, qui savent avec le temps et l'expérience ce qui serait susceptible de faire plaisir à l'être aimé. Ils se sont plantés plusieurs fois avant de taper juste. Toi, tu avances les yeux fermés, sans savoir où va te mener le prochain pas. Est-ce qu'elle va trouver ça nul ? Ou est-ce que tes simples efforts suffiront à la rendre heureuse ? Si tu as de moins en moins besoin de l'aide de Google, tu restes encore cependant incertain sur comment est censé se dérouler une soirée parfaite. Diana est ta première vraie relation, mais tu la connais elle, parfaitement, Et c'est tout ce qui importe, finalement, parvenir à trouver ce qui pourrait la rendre heureuse, elle, même si ça va à l'encontre de la soirée romantique idéale prêchée par le monde entier. Ce n'est pas grand chose, mais tu peux lire dans ses yeux à quel point ça lui fait déjà plaisir. Alors tu souris, bêtement, avant de passer tes bras autour de sa taille. Une taille que tu as de plus en plus de mal à entourer. « J'ai été un peu trop confiant en te donnant rendez-vous dans deux heures. » Bien heureusement, le repas est rapide à préparer, et le dessert attend sagement dans le frigo. « Merci, tout a été improvisé. » L'avantage de connaître Gotham comme sa poche, c'est savoir où se rendre directement, ce qui a été un précieux gain de temps. L'enveloppe est là, à portée de main, et tu sens bien son impatience. C'est la moitié de la raison de votre présence ici ce soir, alors tu ne vas pas la faire attendre plus longtemps. Tu l'embrasses une seconde fois, avant de relâcher ton étreinte pour la laisser s'emparer du précieux papier. T'es stressé. Tes mains deviennent moites. Il y une chance sur deux pour qu'elle déteste le prénom. « Si tu trouves ça nul, tu me le dis hein ! » Qu'elle ne prenne pas de pincettes pour éviter de te froisser. C'est celui que tu préfères, mais tu peux toujours en trouver d'autres qui vous conviendront à tous les deux. Plus ses doigts s'agitent pour ouvrir l'enveloppe, plus ton cœur bat la chamade. Toutes ces heures à t'être plongé dans des bouquins sur les origines des prénoms grecques vont peut-être enfin payer. Ou pas. Tu prends une profonde inspiration. Le petit bout de carton avec écrit le prénom choisi est entre ses mains. Elle le lit. Tu es fixé sur elle, paralysé par l'appréhension. Ophelia. Si elle l'accepte, c'est le nom que portera votre fille. « Ça veut dire aide. Ou secours. » Mais bon, ça elle le sait déjà. Parfois, tu oublies que ta femme peut parler des dizaines et des dizaines de langues différentes. « J'ai trouvé que ça irait à merveille à notre bébé. En plus d'être un joli prénom. » Fille de Wonder Woman. Fille d'une Amazone et d'une demi-déesse. Petite-fille d'Hippolyte et de Zeus. Mais marquée sous le sceau d'une symbolique très terre à terre. Très humaine. Altruiste. Tout comme sa mère. Diana ne s'est jamais estimée supérieure à qui que ce soit. Malgré tous ses titres prestigieux, elle a été au service du bien, dans une modestie des plus sincères. Et c'est quelque chose que tu aimerais aussi impliquer à votre enfant. Sans doute aura t-elle les pouvoirs de Diana, et si elle fait un jour le choix de s'en servir, tu sais que ce sera pour venir en aide, au secours de l'humanité. En plus d'être un remède à ta propre existence. Diana a fait de toi un mari, et elle fera de toi un père. Elle aussi, à sa façon, et sans même le savoir, est venue à ton secours. Et sans doute est-ce un peu la même chose pour Diana. Elle l'a aidée à trouver la normalité tant recherchée. « J'ai autre chose qui va avec. » Sans attendre, avant même d'avoir une véritable réaction de sa part, tu lui apportes un petit paquet, dans lequel se trouve un pyjama à capuche pour bébé. Ignorant si ce qu'elle te suggérait était sérieux ou pas dans ses messages, t'as foncé acheter une combinaison en forme d'animal pour... Ophelia ? Un panda, à défaut d'avoir trouvé un renard. Et maintenant, il n'y a plus qu'à attendre que la sentence tombe. Est-ce que ce soir, vous allez donner un nom à votre fille ?

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JASON & DIANA

Rien n'est plus important que le choix d'un prénom. C'est lui qui suivra leur fille toute sa vie, où qu'elle aille, avec qui qu'elle soit. Ce ne peut pas être n'importe quoi, dénué de sens et de signification, et c'est la raison pour laquelle Diana a pris soin d'expliquer à Jason la valeur de ce choix pour elle, et les traditions themysciriennes le concernant. Évidemment, l'impatience la ronge, elle meurt d'envie de découvrir le prénom qu'il a jugé être parfait pour leur fille. Un large sourire aux lèvres, elle saisit l'enveloppe qu'il lui tend et l'ouvre pour en sortir un petit morceau de papier cartonné sur lequel se trouve le prénom choisi. Ophelia. D'abord, elle se répète le prénom silencieusement, hochant machinalement la tête quand il lui en explique le sens – elle le connaît déjà. « Ophelia... » C'est doux, délicat, évocateur de calme et de sensibilité. « Ophelia... » Ça roule avec légèreté sur la langue, comme un murmure, une caresse prononcée. « Ophelia... » Diana associe ce prénom à une petite poupée pleine de vie, un petit miracle souriant qui s'accrocherait à ses doigts et à ses cheveux, dont les sourires la feraient fondre de bonheur. Ophelia, c'est comme une évidence, comme une vérité qu'elle attendait simplement de découvrir. Et par un merveilleux hasard, le bébé lui donne un coup de pied alors qu'elle s'apprête à donner sa réponse à Jason, comme pour lui confirmer son accord. Elle retarde encore un peu le moment, puisqu'il lui tend un petit paquet, qui contient l'un de ces fameux pyjamas combinaison, à l'image d'un adorable panda. Elle le déplie et l'observe un instant, avant de le poser sur un coin de la table pour pouvoir prendre les mains de Jason entre les siennes. « Je pense que c'est parfait, Ophelia. » C'est tout ce qu'elle espérait pour le prénom de leur enfant, le prénom de leur fille. « Tu sais, je dois admettre que je commençais à m'inquiéter un peu... Je veux dire... Combien de livres de prénoms as-tu achetés et épluchés ? J'ai eu un petit doute quand tu t'es plongé dans l'encyclopédie de tous les prénoms d'Amazones répertoriés par des historiens et autres passionnés d'histoire... Je me demandais si tu allais réussir à trouver quelque chose avant d'en perdre l'esprit. » Elle rit, se moque gentiment de lui, sans une pointe de méchanceté. « Mais je te félicite, tu t'es acquitté de la tâche avec brio. C'est exactement tout ce que je voulais. » Et elle ne parle pas simplement du prénom, mais de tout ce qu'il a organisé pour cette soirée dont elle avait terriblement besoin. Diana, elle ne sait pas s'arrêter, elle ne sait pas mettre ses besoins avant ceux des autres, elle ne sait finalement pas laisser Wonder Woman de côté, encore moins en pleine crise planétaire, et cela même en étant enceinte de près de six mois. Elle a beau savoir que c'est tout sauf la stratégie à adopter, qu'elle court très certainement droit à la catastrophe en ne s'autorisant même pas à respirer, mais c'est plus fort qu'elle. Elle pratique une forme d'altruisme à outrance, au détriment de sa propre personne, et sans doute serait-elle toujours la première à aller affronter le Syndicat face à face si elle n'était pas enceinte. « Merci, pour tout. » Pour tous ses efforts, pour sa patience, pour tout l'amour qu'il lui porte et qui lui donne la force d'affronter les horreurs du monde jour après jour. Et merci, surtout, de lui avoir donné cet enfant dont elle a tant rêvé. Elle relâche ses mains pour se rapprocher de lui et l'enlacer, laissant sa tête reposer contre son torse. « Alors, ce sera... Ophelia... Ophelia Hippolyte Todd ? » Sur Themyscira, les Amazones n'ont qu'un prénom, et parfois un titre selon leur fonction dans la société. C'est très humain, de donner un second prénom à un enfant, mais cette tradition là, contrairement à beaucoup d'autres, Diana la trouve belle. C'est beau de rendre hommage à un être aimé ou à un ancêtre en transmettant son nom à un nouveau-né. Et il n'y a qu'une personne sur cette planète que Diana aime autant que Jason et leur enfant à naître, et c'est sa reine et mère.

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Elle répète plusieurs fois le prénom, et de sa bouche, il semble encore plus beau, une consonance à la fois gracieuse et joviale. Il conviendrait tellement à votre bébé, que si elle venait à refuser, tu serais incapable de masquer ta déception. La signification est belle et en parfaite adéquation avec le petit être que vous avez créé. Si vous deviez en choisir un autre, à tes yeux, il serait forcément moins convainquant. Et pour avoir étudié la question pendant des jours, t'es bien placé pour le savoir. Elle ouvre le paquet qui contient le pyjama, avant de le déposer sur un coin de la table. Quelle idée de lui avoir donné ça maintenant, l'attente est insupportable. Tu ne détaches pas ton regard d'elle, suspendu à ses lèvres, désespérément en quête du mot à trois lettres. Un oui, ou un non. N'importe lequel. Mais une réponse. Qui ne tarde plus à venir. Après quelques secondes en suspension, répétant sa phrase plusieurs fois dans ton esprit pour être certain d'avoir bien compris, tu t'exclames finalement : « Putain, c'est vrai ?! » Oui, parfois, les insultes sont pour toi une marque de ponctuation. Elle trouve le prénom parfait. Ton sourire s'élargit, alors que ses mains s'emparent des tiennes. Ophelia. Votre bébé s'appelle Ophelia. T'es tellement heureux que tu en oublie toute la pression accumulée. Toutes ces heures à étudier inlassablement des milliers de prénoms pour trouver celui qui lui conviendra le mieux. « Je t'en veux pas, j'ai aussi beaucoup douté de moi-même. A force d'en lire autant, je commençais presque à en rêver la nuit. » T'es tellement soulagé, si heureux de ne pas l'avoir déçue. Non seulement elle aime le prénom, mais en plus, il correspond exactement à ce qu'elle espérait. Tu n'aurais pas pu trouver mieux, ce qui rend ton euphorie encore plus palpable. Tu la serres contre toi, tout en déposant plusieurs bisous sur le haut de sa tête. « Ophelia Hippolyte Todd. » L'émotion est grande. Jamais tu n'aurais imaginé trouver une femme que tu aimerais autant, et qui te ferait l'honneur de te donner un enfant. Un enfant qui portera ton nom, Todd. Même s'il a été emprunt d'une profonde tristesse, marqué par une enfance malheureuse, tu y tiens sincèrement, parce qu'au-delà de la misère, il te montre chaque jour tout le chemin que tu as parcouru. Tu viens de nulle part, des rues délabrées de Gotham, et te voilà aujourd'hui, époux et bientôt père. Tu as redéfinit ton nom, redéfinit ta vie, et c'est une énorme fierté que tu aimerais transmettre à Ophelia. Todd n'est pas synonyme d'échec, mais de courage et d'acharnement. Des valeurs que tu lui transmettras. Quant à Hippolyte, c'est une évidence. Tu es plus qu'heureux de lui donner en second prénom celui de la prestigieuse Reine des Amazones. Peuple envers lequel tu portes le plus grand des respects, et une admiration sans borne. « C'est absolument parfait. » Il y a un peu de vous deux dans tout ça, et c'était exactement le but recherché. Ses parents viennent de deux univers complètement différents, mais tu sais déjà qu'elle tiendra des deux. Et il n'y aura rien de plus beau et satisfaisant que de voir votre enfant représenter l'union de vos mondes. « Maintenant à table, je suis sûr que t'as super faim. » Tu te détaches à contre-coeur, non sans un dernier baiser sur son front, avant de retourner aux fourneaux. L'avantage avec les pâtes, c'est qu'elles sont super rapide à cuire, et il ne te faut pas plus de quelques minutes pour pouvoir la servir. Un chef à son service ! « Des pâtes aux légumes pour Diana et Ophelia ! Avant qu'elle ne raffole des burgers comme son papa. » Le sourire que tu lui lances est provoquant, taquin. Tu sais à quel point elle déteste tes habitudes alimentaires, cherchant encore désespérément à te faire abandonner la malbouffe pour quelque chose de plus sain. Et en vérité, tu redoutes le jour où Ophelia suivra les exemples de son père. Parce que c'est toi qui en paiera les conséquences. « Après le dessert, on pourra aller se jeter sous les couvertures près du feu. Je crois que c'est le moment que j'attends le plus. » Juste vous deux, seuls au monde, sans penser à dehors. Profiter l'un de l'autre, comme si le reste n'existait pas. Une parenthèse méritée. Un peu de bonheur dans tout ce chaos.

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JASON & DIANA

Ophelia Hippolyte Todd. Voilà, c'est décidé, c'est officiel, ce sera le nom complet de leur fille. C'est parfait, c'est tout ce dont Diana rêvait pour son enfant. Elle sait par avance que sa mère sera touchée par leur geste, et qui sait peut-être que d'autres Amazones commenceront ainsi à donner plusieurs prénoms à leurs enfants. Ophelia marquera le début d'une nouvelle génération d'Amazones, d'une nouvelle génération d'Olympiens, elle sera bien plus importante qu'elle ne peut se l'imaginer, encore bien au chaud dans le ventre de sa mère. Là où elle doit rester encore un peu de temps, pour continuer de grandir, continuer de prendre des forces. Et puis, Diana espère que lorsqu'elle naîtra, le Syndicat aura été vaincu et que la Terre connaîtra une période de paix bien méritée. « Tu lis dans mes pensées. » Elle, morte de faim ? Constamment, et cela ne semble pas s'arranger. C'est comme si toute la nourriture avalée disparaissait dans un trou noir, par les dieux, elle serait capable d'avaler un Minotaure ! Elle peut se féliciter de posséder un organisme brûlant rapidement les calories, faute de quoi elle aurait déjà doublé de volume. « Des burgers... ? Non, non, non ! Moi vivante, il est absolument hors de question que ma fille ne se nourrisse que de ce genre de choses ! Si toi tu sembles être une cause perdue, je m'assurerai que ce ne soit pas son cas ! Et attention à ton postérieur si tu essaies de lui faire avaler ces horreurs derrière mon dos ! » Elle fait mine de le menacer de sa fourchette, avant d'attaquer son assiette. Force est de constater que ses talents de cuisinier s'améliorent avec le temps ; elle n'a donc pas tout à fait échouer à la tâche lorsqu'elle a essayé de lui apprendre à manger un peu plus sainement. Certes, elle n'est pas contre quelques écarts – particulièrement ces temps-ci – mais par Athéna, le régime alimentaire de Jason avant qu'elle ne le reprenne en main était... eh bien, une véritable catastrophe. D'ailleurs, l'énorme gâteau au chocolat qui fait office de dessert aurait lui aussi pu être considéré comme l'écart de l'année s'ils n'avaient pas eu quelque chose à célébrer. Diana est à peu près certaine qu'après avoir accouché, elle sera parfaitement incapable de toucher au moindre morceau de chocolat pour les dix siècles à venir. Mais pour l'heure, elle est comblée, ravie de pouvoir partager un moment de bonheur avec l'homme qu'elle aime ; cela fait trop longtemps qu'ils ne se sont pas accordé un tel plaisir. Le repas terminé rapidement, avec l'envie de rapidement aller se blottir sous les couvertures auprès du feu, Diana se débarrasse de ses vêtements les plus inconfortables pour ne pas risquer d'être gênée par la suite. Elle laisse à Jason le soin de remettre du bois dans les flammes tandis qu'elle s'installe, un large sourire aux lèvres. Ce n'est pas sans lui rappeler leur séjour en Norvège, où ils ont décidé d'avoir un enfant, et leur lune de miel en Alaska. De précieux moments, toujours dans l'intimité la plus parfaite. Mais chaque fois, ils sont différents. La première fois, ils voulaient faire un bébé. La seconde, ils venaient d'apprendre qu'elle était enceinte. Et celle-ci, ils viennent de baptiser leur fille. Chaque fois, l'importance du moment semble décupler. Quand Jason vient la rejoindre, elle doit faire preuve d'un peu d'ingéniosité pour pouvoir se blottir contre lui tout en lui faisant face – Ophelia, elle commence à prendre de plus en plus de place, et c'est loin d'être terminé. Diana se trouve parfois un peu gauche, avec ce gros ventre, presque comme s'il était incompatible avec ses réflexes de guerrière, entièrement libre de ses mouvements depuis près de cinq millénaires. « Tu sais, j'ai réalisé quelque chose, il n'y a pas si longtemps. » Presque sans s'en rendre compte, elle commence à caresser ses cheveux, un geste affectueux devenu habitude, après qu'elle ait réalisé à quel point il était apaisant pour lui. « Je suis seulement la seconde Amazone à m'être mariée. La première était ma tante Antiope il y a... environ cinq mille ans. Ce qui fait de moi la seule Amazone en vie à avoir épousé un homme. Et l'unique de Themyscira a avoir osé. Félicitations, tu as réussi à accomplir un véritable exploit. » Mais on ne peut pas dire qu'il ait agi contre sa volonté, n'est-ce pas ? Diana ne regrette pas une seule seconde d'avoir mis de côté les vieilles traditions themysciriennes, pour s'accorder un bonheur bien mérité. En ce qui la concerne, le bonheur est toujours à portée de main, et il s'appelle Jason Todd.

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Diana & Jason

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Tu ris, tandis que Diana réagit exactement de la façon dont tu l'avais imaginé. Fourchette pointée vers toi, l'arme est menaçante et aiguisée ! Un des très nombreux aspects que tu préfères dans votre relation, c'est cette complicité. Avoir quelqu'un avec qui rire, plaisanter. Des moments simples mais vrais, des taquineries qui renforcent un lien déjà indestructible. Votre couple a des milliers de versants, et il n'y en a pas un seul que tu aimes moins qu'un autre. Probablement est-ce la définition même d'être amoureux. « Ne blasphème pas, un burger c'est sacré ! » D'où te viens cette passion pour la malbouffe ? Aucune idée ! Peut-être que ça remonte à l'époque où tu vivais dans la rue, où affamé et sans un sou tu salivais sur toutes ces pubs de restauration rapide aux burgers appétissants et garnis. Et quand enfin tu avais de quoi t'en payer un, c'était chaud, réconfortant, et assez consistant pour te faire tenir toute une nuit. Oui, sans doute est-ce l'origine de tout ça, et depuis, difficile de t'en passer. Traces d'un passé compliqué, qu'aucun enfant ne devrait traverser. Heureusement, les choses ont bien changées. Le reste du repas est tout aussi réussi, et c'est non sans une certaine fierté que tu constates que tes efforts commencent enfin à payer. Tu es passé d'une pizza à des pâtes aux légumes. Bon, c'est un petit pas en avant, mais t'es heureux de la voir apprécier le mal que tu t'es donné pour lui faire plaisir ce soir. Le gâteau est l'apothéose du diner, et c'est sans vergogne que tu t'en sers une part énorme. Avec l'accord de la femme enceinte, bien évidemment, que tu ne voudrais pas priver en jouant les grands gourmands.

Tandis que Diana s'installe bien au chaud sous les couettes, soucieux de son confort, tu alimentes le feu d'encore quelques bûches avant de la rejoindre. Débarrassé de tout tes vêtements sauf de ton boxer, tu te glisses à ses côtés, non sans un immense sourire aux coins des lèvres. « C'est notre première nuit dans la maison. » Et bientôt, vous pourrez toutes les passer ici. Vous n'aurez plus à rester au Manoir, où l'ambiance se fait de plus en plus pesante. Une situation qui ne te convient plus, et qui t'incite à passer tes journées dans la villa, afin de finir au plus vite l'aménagement et les derniers travaux. La peinture pratiquement terminée, il ne vous restera plus qu'à finir de meubler. Une fois Diana installée confortablement contre toi, tu laisses tes doigts vagabonder dans son dos, pour y laisser des caresses sur sa peau. Pendant un instant, tu ne dis rien, profitant de ce moment magique avec elle. Dehors comme dedans, tout est calme. Aucune autre présence que la votre. Sa main dans tes cheveux, tu fermes un instant les yeux. Pas fatigué, simplement apaisé. « Oh... Je suis flatté de cet exploit. Et tu remarqueras que j'aime les challenges, j'ai choisi la princesse et la plus belle de toutes. » Tu souris, tout en remontant tes caresses jusqu'à ses épaules. Si tu prends le constat sur le ton de l'humour, tu réalises néanmoins à quel point c'est significatif et important. Les Amazones ne portent pas les hommes dans leur cœur, et elles leur font encore moins confiance. Mais jamais Diana ne s'est arrêtée à ces à priori, elle a toujours écouté son cœur, peu importe les circonstances et les difficultés, et t'espères qu'avec elle, son peuple sera maintenant plus enclin à s’ouvrir à votre monde. Pour toi, elle a accepté de se plier aux coutumes humaines, allant à l'encontre des us Amazones, et chaque jour tu mesures pleinement la chance que tu as d'être parvenu à gagner son coeur. « Tu penses que notre union donnera envie à d'autres de se lancer ? » Peut-être que sous l'exemple et l'influence de leur princesse, l'aventure du mariage avec un homme en tentera quelques unes ! Qui sait, vous venez peut-être de marquer une évolution majeure dans la vie des Amazones. Et si votre amour devenait l'origine d'une nouvelle ère, tu serais on ne peut plus heureux et touché. « Je suis en train de me poser une question... C'est quoi le plus bel exploit, qu'une Amazone se soit mariée avec un homme, ou qu'un membre de la famille Wayne se soit marié tout court ? » Tu ris, jugeant ta question très pertinente. Elle mérite clairement d'être posée ! Après toutes ces années, et même après avoir perdu la vie, tu restes le premier au Manoir à te caser sérieusement avec une femme. Faut-il en rire ou en pleurer ?

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Tant pis si cet instant de sérénité n'est qu'une illusion destinée à disparaître. C'est une bouffée d'air frais nécessaire, Diana en avait encore plus besoin qu'elle ne le réalisait. Et puis, Jason a raison, c'est la première nuit qu'ils passent dans la villa, et tant pis si ce n'est que sur un matelas posé auprès du feu. C'est chez eux, loin de la tension du Manoir, et l'intimité est totale. « Le véritable challenge ça a surtout été de faire céder la princesse... » Diana étouffe un rire. À présent qu'elle y repense, toutes ces semaines passées à se tourner autour lui semblent tellement ridicules... Et toutes ses tentatives de séduction lui paraissent tellement, tellement évidentes... Mais son aveuglement, pour la majeure partie volontaire, est pardonné depuis longtemps, n'est-ce pas ? Au moins, elle a rapidement eu la certitude qu'il n'en avait pas uniquement après son corps, et cela même si les premières semaines de leur idylle ont été marquées par une passion charnelle dévorante et irrésistible – qui ne les a d'ailleurs jamais quittés. C'est ça de trop s'aimer, le besoin irrépressible de toujours être au plus près de l'autre, de ne faire qu'un avec lui. Mais c'est aussi ces moments simples où la tendresse prend le dessus sur tout le reste, où la douceur s'impose naturellement. Et à bonne distance du Manoir, Diana se sent moins tendue, moins sur ses gardes, même si elle n'oublie pas la menace constante planant au dessus de leurs têtes. « Hm, je ne sais pas... Tu sais, ce n'est pas tous les jours que des hommes s'échouent sur nos plages... Même si je suppose que certains des fils des Amazones se sont attardés sur l'île après la bataille, ils ne pouvaient pas rester et sont retournés auprès d'Héphaïstos... Je ne sais pas, beaucoup ont encore à l'esprit l'invasion d'Hercule. » Diana soupire longuement. Si les Amazones ne haïssent pas les hommes comme certaines rumeurs aiment le dire, dire qu'elles les portent dans leurs cœurs serait une exagération. Toutes n'ont pas l'ouverture d'esprit de leur princesse ou la tolérance de leur reine. Et Diana est incapable de leur en vouloir, certaines ont été trop marquées par leur rencontre avec le sexe masculin pour ne pas leur en vouloir amèrement. « A chaque fois que des hommes mettent les pieds sur l'île, une catastrophe les suit... Il faut bien admettre que cela n'a rien de bien attrayant... » Même le séjour de Jason sur Themyscira a été marqué par la tristesse et la colère. Elle était mourante, et Arès a fait son apparition peu de temps après. Alors il est facile pour certaines Amazones de voir les hommes comme des oiseaux de mauvais augures envoyés par les dieux, des annonciateurs de malheur. Coïncidences ou non, même Diana est forcée de reconnaître que c'est troublant. « Eh bien... Disons que ces deux exploits se valent largement, je crois. Mais tout espoir n'est pas encore perdu, Tim et Damian sont encore jeunes, peut-être peut-on encore les sauver... » Elle rit doucement. Bon, Damian a un caractère loin d'être évident, mais après tout,l'amour fait des miracles, non ? « Bruce est un cas désespéré, mais pour le reste de la famille, je garde espoir. » Bruce et son éternelle quête de justice, au détriment des siens... Diana préfère pour le moment éviter d'y songer, encore trop en colère après lui pour les avoir laissés tous croire à sa mort pendant des mois, alors elle le chasse de ses pensées pour concentrer toute son attention sur sa moitié. Elle se redresse pour pouvoir l'embrasser – et se tortille un instant sous les couvertures pour pouvoir trouver une position dans laquelle son ventre de plus en plus imposant ne la gêne pas trop, et autant dire que c'est beaucoup moins facile que cela en a l'air. « Par toutes les déesses... Je ne sais plus comment bouger, et je n'ose même pas imaginer ce que cela donnera à la fin... Après cinq mille ans, j'admets avoir un peu de mal à me faire à cet... Cet énorme ballon qui me sert à présent de ventre. Sans parler du reste... » Loin d'elle l'idée de se plaindre, mais il faut bien admettre qu'elle n'est pas encore tout à fait habituée à ce corps de mère, après avoir passé cinq millénaires dans celui d'une guerrière libre de ses mouvements et agile comme un félin. Pas qu'elle se sente tout à fait comme une baleine échouée et incapable de bouger, mais parfois, elle se dit qu'elle n'en est pas très loin. Mais si c'est cela l'unique prix à payer pour donner la vie, alors elle est même prête à le payer dix fois, cent fois, un millier de fois. Peu importe les désagréments de la grossesse, elle sait d'avance qu'ils seront tous oubliés à la seconde où elle tiendra Ophelia dans ses bras pour la toute première fois.

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Diana & Jason

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La paume de ta main vient s'écraser sur ton front, geste de désespoir, tout autant d'amusement, quand tu repenses à ces innombrables tentatives de séduction ratées. La princesse ne t'a effectivement pas facilité la tâche. Mais jamais tu n'as perdu patience, ou t'es agacé de tes échecs cuisants. La possibilité qu'elle ne soit tout simplement pas intéressée par toi t'a plusieurs fois traversé l'esprit, et tu ne lui en aurais pas une seule seconde voulu si ça avait été effectivement le cas. Tu as attendu deux mois avant qu'elle ne cède finalement, deux longs mois, mais la vérité, c'est que tu aurais pu attendre bien plus longtemps si elle l'avait souhaité. Pour une femme de sa trempe, tu aurais pu prendre ton mal en patience pendant un bon moment. Mais pour elle, t'aurais été prêt à le faire toute ta vie. « La prochaine fois que je viens sur l'île je te promets qu'il ne se passera rien de déplaisant. » C'est une promesse que tu ne devrais pas faire, puisque pas entièrement dépendante de ta volonté, pourtant, tu y crois fermement. Tu as même une petite idée de quand cela se produira – un projet serait plus juste. Même si elle n'en parle pas, tu devines aisément à quel point sa mère et son peuple lui manquent. Son dernier passage a été ponctué par la perte de plusieurs de ses proches, et pour la prochaine fois, t'aimerais lui offrir un souvenir heureux. Quelque chose dont elle se souviendra avec le sourire, et que rien ni personne ne viendra assombrir. Une fois le Syndicat repoussé – car là tout de suite, tu es tellement bien que l'optimiste maximal va de pair – tu lui feras la surprise de l'emmener chez elle, en ta compagnie, pour fêter la naissance prochaine de votre fille. Tu y songes depuis déjà un moment, et peaufine encore quelques détails pour que tout soit une réussite. Cette période est éprouvante pour tout le monde, que ce soit sur le plan psychologique ou physique, alors t'aimerais pouvoir la voir retrouver un peu d'épanouissement et de repos sur Themyscira. Si tout se passe comme prévu, et que vous parvenez à vaincre vos ennemis, tu envisages même de partir rapidement sur l'île, pour qu'elle puisse passer ses derniers mois de grossesse là-bas. Est-ce qu'elle acceptera ? Est-ce qu'elle sera prête à laisser de côté la Ligue pour se recentrer sur elle-même ? Tu l'espères. Ce serait un repos bien mérité que n'importe quel membre de son équipe la pousserait à prendre sans hésiter. « Je ne tiens pas à imaginer Damian avec une fille. Vraiment pas. » Ton rire fait écho au sien, avant qu'il ne s'éteigne contre ses lèvres. Sous ton étreinte, elle se met à gigoter, rompant en même temps les caresses que tu n'avais cesser de lui donner. « Attends, installe-toi sur le dos, tu seras mieux. » Sans lui laisser vraiment le choix, tu l'incites à quitter tes bras pour qu'elle puisse s'allonger sur le dos, une position où son ventre la dérangera moins. Quant à toi, tu la surplombes, le coude contre le matelas, et l'autre bras autour d'elle, afin de la rapprocher au plus près de toi. « Hum. J'aime bien le reste moi... » Joueur, grand sourire aux lèvres, tu soulèves doucement la couverture pour pouvoir jeter un œil sur... sur le reste. « Promis je touche pas ! Je ne fais que regarder ! » Bien évidemment, avec la grossesse, sa poitrine a pris pas mal de volume. Mais ce cadeau là est empoisonné, car rares sont les occasions où tu as la possibilité d'en profiter. Même si c'est frustrant, tu n'oses jamais t'en plaindre sérieusement. C'est elle qui voit son corps changer et de multiples douleurs l'asséner. Toi, tu te contentes d'assister à tout ça, paisiblement, sans connaître réellement ce qu'elle traverse et subit tous les jours. Il serait donc malvenu de bouder pour une poitrine volumineuse qu'il t'est interdit de toucher. Enfin, quelque fois, tu t'autorises quand même quelques manifestations de ta frustration. « Sauf si j'ai l'autorisation... ? » Qui ne tente rien n'a rien après tout ! Ce serait dommage de passer à côté d'une occasion uniquement parce que tu n'as pas eu le courage de demander. Plutôt un remord qu'un regret !

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JASON & DIANA

Plus que deux mois et quelques jours avant qu'Ophelia ne vienne au monde. Diana a terriblement hâte, et en même temps elle n'est pas certaine d'être tout à fait prête. Tout est passé tellement vite qu'elle a l'impression d'avoir découvert sa grossesse la veille, la faute à un quotidien chaotique influencé par les crimes du Syndicat. C'est presque culpabilisant, d'oublier le malheur du monde le temps d'une soirée. Presque seulement. Parce que Diana parvient enfin à réaliser que si elle n'agit pas parfois égoïstement – rien que pour reprendre son souffle – elle ne pourra pas sauver le monde. Pour exister, Wonder Woman a besoin que Diana aille bien. « Ne t'en fais pas, nous aurons quitté le Manoir avant que Damian ne soit en âge de fréquenter qui que ce soit. » Ils rient, s'embrassent, puis Diana interrompt leur baiser en essayant de trouver une position plus confortable – et accessoirement, qui ne lui donne pas l'impression d'être comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Elle soupire et s'avoue vaincue lorsque Jason lui conseille de s'allonger sur le dos, et si effectivement cette position est bien plus confortable, elle a l'impression de passer d'éléphant à baleine échouée sur une plage. Une comparaison qui lui fait lever les yeux au ciel ; on n'aura jamais vu plus embarrassée par son nouveau corps qu'une guerrière Amazone. Diana étouffe un rire, se souvenant d'une fois où Venelia s'était essayée à une cascade périlleuse alors qu'elle ne voyait plus ses pieds et semblait sur le point d'accoucher à n'importe quel instant. « Hm, je sais très bien que tu aimes... le reste. » Elle fait mine de taper sur sa main quand il soulève la couverture, avant de simplement lui adresser un regard amusé. « Oh, oui, c'est vrai que c'est tout à fait ton fort, ne faire que regarder. Tu n'as jamais, hm, les mains baladeuses. » Qui y croit ? Certainement pas elle ! Mais sans doute peut-il dire exactement la même chose la concernant. À ceci près qu'il ne l' jamais envoyée balader à cause de douleurs inattendues liées à un changement fulgurant de son anatomie. Évidemment, profiter de ses nouvelles formes est tentant, mais encore faut-il que ce soit agréable. Et malheureusement, c'est devenu tout ou rien, la faute aux hormones qui ne savent plus trop où elles en sont. « Depuis quand est-ce que tu demandes l'autorisation ? » Elle ne fait que le taquiner. Elle sait très bien qu'il n'oserait pas la toucher si elle n'en avait pas envie, et tant pis pour la frustration qui risquerait d'en découler. Diana fait mine de réfléchir un instant, une expression exagérément songeuse sur le visage. « C'est demandé si gentiment... » Tentation, tentation... Mais après tout, c'est leur soirée, non ? Peut-être la dernière avant un long moment, ou avant une énième catastrophe – voire même avant qu'ils ne passent de deux à trois. Elle repousse un peu les couvertures en se redressant et avec un sourire malicieux, elle s'installe à califourchon sur Jason, sachant parfaitement l'effet que cela aura sur lui. Et évidemment, elle ne jouerait pas à ce petit jeu si elle n'était pas certaine de savoir ce qu'elle veut, ce serait cruel. Elle se penche en avant, ses cheveux détachés viennent caresser le visage de sa moitié. « Délicatesse, Jason, délicatesse... »

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Epuisé après coup, tu ne détaches pas pour autant ton étreinte, et parsème déjà son visage de quelques baisers. Tu n'as pas encore récupéré, ta respiration est lourde et un peu bruyante. Tout a été... très concluant ? De ton côté du moins, toujours au paroxysme de l'émoi quand tu t'unis à elle. « Donne-moi cinq minutes et je vais nous préparer cette tasse de chocolat chaud avec les marshmallows. » Tu lui souris, et attrape sa main, entrelaçant ses doigts avec les tiens. Elle porte son alliance. Toi aussi. L'image est si belle qu'elle te fait sourire d'autant plus. « C'était plutôt pas mal Madame Todd. » Vous vous en êtes plutôt bien tirés pour une première fois avec ce nouveau ventre imposant. Comme d'habitude, tout s'est fait très naturellement. Si bien que tu te sens bête d'avoir douté que ça puisse se passer autrement. Ce qu'il existe entre vous ne s'explique pas, et rend les choses évidentes et incroyablement pures. L'amour n'est-il pas le plus grand des super-pouvoir, finalement ?

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JASON & DIANA

Ce n'est jamais la même chose et pourtant, rien ne change. Les gestes restent similaires, mais chaque caresse éveille de nouvelles sensations. Les baisers qu'ils échangent ont un goût familier, mais diffèrent tous les uns des autres. Chaque étreinte est un véritable paradoxe, chaque étreinte les aide à se redécouvrir, chaque étreinte est unique. Souvent, Diana laisse quelques sillons écarlates sur la peau de Jason, les mêmes qu'il laisserait sur la sienne si elle ne guérissait pas instantanément. Les baisers sont langoureux, les caresses de plus en plus poussées et de plus en plus osées et bientôt l'impatience se fait ressentir. C'est vrai, la grossesse rend les choses plus compliquées. Mais elles sont aussi plus spontanées, et les sensations accrues par une sensibilité exacerbée. Loin du manoir, ils n'ont pas besoin de faire attention, ils peuvent laisser libre cours à leurs envies, exprimer leur amour et leur plaisir sans retenue. Diana se mord la lèvre quand Jason s'unit enfin à elle, surprise par l'intensité de cette étreinte. Elle ne tarde pas à laisser échapper de longs soupirs de contentement, qui se transforment en gémissements au fur et à mesure que le rythme de leur union s'intensifie. Qu'elle porte leur enfant ou non, Jason sait toujours comment la combler, il la connaît peut-être mieux qu'elle ne se connaît elle-même. Mais elle ne l'oublie pas pour autant, alors elle finit par inverser leurs positions et se laisse complètement aller, n'écoutant plus que son instincts, galvanisée par les caresses de son amant. Encore une fois, c'est intense, et une fois le septième ciel atteint, Diana a besoin d'un moment pour retrouver ses esprits – et Jason ne lui facilite pas la tâche en continuant de l'embrasser. « Tu sais vraiment comment parler à une femme enceinte... » Comment refuser une tasse de son fameux chocolat chaud ? Elle soupire doucement en se blottissant davantage contre lui, le laissant jouer avec leurs doigts entrelacés. « Je l'admets, l'expérience s'avère plutôt concluante... » Diana éclate de rire avant de se redresser légèrement pour pouvoir déposer un baiser sur sa joue. « Quoi que tu fasses, c'est toujours... plutôt pas mal. » Et elle ne parle pas uniquement de ses talents d'amant. Non, quoi qu'il fasse, c'est toujours avec l'intention et l'envie de lui faire plaisir, au point d'en oublier ses propres besoins. Comment ne pas retomber amoureuse de lui jour après jour ? Impossible. Il lui offre tellement qu'elle ne sait même pas comment elle a pu se passer de lui pendant toutes ces années. Elle laisse ses doigts caresser doucement sa peau, grimaçant parfois quand elle effleure le relief d'une cicatrice. « Tu sais... J'ai encore un peu de mal à réaliser que bientôt il y aura un bébé avec nous, que bientôt nous serons trois... J'ai beau la porter, la sentir bouger, Ophelia est... Elle est comme la meilleure partie d'un rêve que je ferais en étant éveillée. » Combien de fois Diana s'est-elle demandée si elle n'avait pas perdu l'esprit, si elle ne fantasmait pas sa maternité ou pire, si elle n'était pas victime d'une Black Mercy ? Après des siècles – des millénaires – à désirer devenir mère, une fois son bébé là, elle peine à y croire. « C'est ridicule, je sais que c'est ridicule... » A moins que ce ne le soit pas, justement ? « Et si je ne voulais plus quitter Themyscira, une fois Ophelia née ? Et si je ne voulais plus être Wonder Woman, si je voulais rendre les armes et ne plus jamais les reprendre ? Serait-ce égoïste ? Serait-ce réellement égoïste ? » Quand Diana voit l'état du monde des hommes, elle se dit parfois que ce n'est pas l'endroit idéal pour élever un enfant. Themyscira n'est certes pas immunisée contre tous les conflits, mais il n'est pas nécessaire de faire de comparaison pour deviner que le climat paisible de l'île l'emporte haut la main. « Je suis assaillie par tant de doutes... Mon sens des priorités change, il change un peu plus chaque jour, il change à chaque fois qu'elle me donne un coup... » Ce doit être cela qu'on appelle l'instinct maternel. Ce besoin impérieux de faire n'importe quoi pour protéger son enfant, à n'importe quel prix, sans se soucier des conséquences. Est-ce une forme d'égoïsme, ou la plus extrême générosité ? Elle commence à comprendre, peut-être, pourquoi Hippolyte a agi comme elle l'a fait. Elle n'approuvera jamais, mais elle comprend. « Je ne l'ai encore jamais tenue dans me bras et pourtant je sais déjà que je n'aimerais jamais personne comme je l'aime... » Elle ne dit pas cela pour le blesser, en aucune façon. Il comprendra ce qu'elle essaie de lui dire, n'est-ce pas ? « J'ai beau être une guerrière, je ne suis pas certaine de savoir encore comment manier mon épée une fois que je l'aurais eue contre moi. » Mais surtout, elle ne sait pas si elle en aura encore envie.

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Plutôt pas mal. Tu arbores un sourire satisfait, mais rien de ce qu'elle vient de te confier ne sera pris pour acquis. T'es persuadé qu'il y a toujours une façon de faire mieux, de donner plus. C'est ainsi que tu fonctionnes. Et si au début il s'agissait de la retranscription d'une crainte d'être laisser tomber, maintenant c'est un simple besoin de lui faire plaisir. Le plus possible. Que ce soit quand vous froissez les draps, les câlins qui suivent l'étreinte, ou une tasse de chocolat chaud. Pas une seule fois, avec elle en tout cas, tu ne te contenteras du minimum. Tu pousses un long soupire de bien être, comblé par la douceur de ses doigts qui caresse ta peau. Il n'y a jamais de moment de battement, jamais de chacun de son côté. Le contact ne se rompt pas, il se prolonge encore et encore. « Ça n'a rien de ridicule, mon amour. » Il n'y a rien de ridicule à douter du bonheur, quand il a été attendu aussi longtemps. Cette grossesse, cet enfant, elle le désire depuis des millénaires. Et ce n'est pas là une simple hyperbole, c'est une réalité. Diana est immortelle, elle a déjà vécue des milliers d'années, des milliers d'années à espérer un jour avoir sa petite fille, sans jamais réellement y croire. Maintenant qu'Ophelia sera bientôt là, tu comprends l'euphorie qui flirte parfois avec une sensation d’irréel. Ce fameux 'c'est trop beau pour être vrai', mais qui dans votre cas, n'a aucunement sa place. Ta main quitte la sienne, pour glisser sur son ventre. Ce n'est pas trop beau pour être vrai, sous ce ventre arrondi, il y a votre enfant. Ophelia est là, elle grandit encore, et bientôt, elle se trouvera entre vous ou dans vos bras. Mais quelque chose d'autre semble la tracasser. Une envie différente qui croît à mesure que la naissance d'Ophelia se rapproche. Et si son arrivée était synonyme de la fin de Wonder Woman ? Voilà une question essentielle, perturbante, que tu comprends parfaitement, toi-même ne ressentant plus le besoin d'endosser le costume de Red Hood. Tu ne dis rien pour le moment, préférant la laisser aller jusqu'au bout de ses pensées. Elle a besoin d'en parler, alors tu ne commets par l'erreur de la couper. L'amour d'un enfant ne se mesure pas, et tu sais que c'est ce qu'elle cherche à t'expliquer. Si fort, qu'il peut tout engloutir, et redéfinir une vie toute entière. Les sourcils légèrement froncés, tu te redresses afin de pouvoir la regarder. « Est-ce que tu es Diana, ou est-ce que tu es Wonder Woman ? » La réponse peut paraître évidente, mais elle ne l'est pas tant que ça, à écouter ses craintes et ses doutes sur l'avenir de la guerrière. Wonder Woman n'est pas qui elle est, c'est une identité secondaire, un rôle qu'elle endosse. Elle n'est pas Wonder Woman au quotidien. Ce n'est pas Wonder Woman que tu serres dans tes bras. Ce n'est pas Wonder Woman à qui tu viens doucement caresser le visage. C'est Diana. Ce que tu essayes de lui dire, c'est qu'elle peut parfaitement reprendre son rôle de femme, sans avoir l'ombre de l’héroïne derrière elle. « C'est ton droit absolu d'arrêter de vivre pour les autres et de commencer à vivre pour toi. C'est même... » Tes sourcils se froncent un peu plus, un peu peiné par cette compassion extrême qui lui joue parfois des tours. « Nécessaire. » Elle va devenir mère, son quotidien va complètement changer. Evidemment qu'elle n'aura plus la force de prendre les armes, tout en sachant que son bébé l'attend à la maison. Comment pourrait-elle désirer autre chose que de serrer son enfant dans les bras ? Même le sort du monde ne fait pas le poids face à ça. « Ce n'est pas baisser les bras, ou cesser le combat, c'est simplement commencer à vivre ta vie. Celle que tu as choisie. Celle que tu as toujours voulue. Celle que tu as mise entre parenthèses pour améliorer celles des autres. Reste à Themyscira si tu en ressens l'envie. Reste avec Ophelia. Tu as largement mérité tout ça, Diana. » Tu veux qu'elle soit heureuse et épanouie. Tu veux voir un sourire constant aux coins de ses lèvres. Tu veux qu'elle prenne sa fille dans les bras à la seconde même où elle en aura l'envie, sans se soucier du reste. Quoi qu'elle fasse, qu'importe la décision qu'elle prendra, tu seras à ses côtés. A Themyscira, Gotham, ou ailleurs. Tu la soutiendras et l'inciteras toujours à suivre ses propres envies et écouter ce que désir son cœur. « Tu vas bientôt devenir mère. Comment pourrais-tu vouloir autre chose après ça ? Je pense pas que ce soit de l’égoïsme, je pense que c'est simplement de l'amour. » Envers ceux qui comptent dans sa vie. Ceux qui lui donnent du sens.

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JASON & DIANA

Ce n'est pas ridicule, vraiment ? Diana a pourtant l'impression qu'elle ne devrait pas se poser toutes ces questions, ou du moins que les réponses devraient être évidentes. Mais elles ne le sont pas. Elles ne le sont pas, parce qu'il lui arrive de ne pas savoir qui elle est réellement, il lui arrive de se perdre au milieu de toutes les responsabilités qui sont les siennes. C'est exactement la raison pour laquelle elle fait part de ses doutes à Jason, parce qu'elle sait qu'il saura l'aider en l'éclairant sur ses véritables priorités. Sa main glisse sur son ventre rond, à l'intérieur duquel Ophelia s'agite doucement, comme si elle avait senti le trouble de sa mère. Des mouvements, des petits coups, autant de choses qui font que Diana s'attache davantage à elle à chaque seconde qui passe. Un soupir lui échappe quand Jason lui pose une question à laquelle elle devrait pouvoir répondre sans même réfléchir ; cependant ce n'est pas aussi facile que cela en a l'air. « Diana... Je suis Diana. Mais quand j'ai choisi de quitter Themyscira, je suis devenue Wonder Woman. C'est long, dix ans à endosser un rôle... » Même si à l'échelle de sa vie cette décennie ne représente pas grand chose, elle n'en demeure pas moins la plus agitée, celle qui a bouleversé tous les aspects de sa vie. Elle a été Wonder Woman pour oublier les peines de Diana, elle a été Wonder Woman parce que l'humanité avait besoin qu'elle le soit, elle a été Wonder Woman pour combler un vide. Mais voilà, si Diana existe sans Wonder Woman, l'inverse n'est pas vrai. Jason, lui, ce n'est pas l'héroïne qu'il voit, ce n'est pas une princesse ou une diplomate qu'il serre dans ses bras. « Le problème, c'est que... Je ne suis pas certaine de savoir comment arrêter. Je n'ai jamais su ignorer la souffrance et l'injustice. Même sur mon île paradisiaque, un rien me soulevait le cœur et pendant des siècles, j'ai supplié Mère de me laisser combattre les ennemis de l'humanité parce que je savais en être capable... J'ai toujours cette impression que c'est terriblement égoïste de ne pas agir quand on en a les moyens. De ne pas protéger les faibles et les innocents quand on en a les pouvoirs. » Blâmer le don d'empathie offert par Athéna serait trop aisé. C'est ainsi qu'elle est, et aucun dieu n'y est pour rien. Mais c'est épuisant, d'être une guerrière qui n'aspire qu'à la paix sans jamais pouvoir la trouver. Quand bien même Jason aurait raison, quand bien même elle mériterait de vivre sa vie sans se soucier sans cesse de celles des autres... En serait-elle capable ? Diana ne sait pas si elle est réaliste ou pessimiste, mais elle se voit déjà être rongée par la culpabilité, et renfiler son armure pour repartir au combat. Kal-El fait-il face au même dilemme, lui qui comme elle a mis son existence au service de l'humanité ? « Tout ce que je veux, c'est être la mère dont Ophelia aura besoin. Mais est-ce que cela n'implique pas nécessairement de rendre le monde meilleur pour elle ? » Pour qu'elle n'ait pas à se battre elle aussi, pour qu'elle grandisse sereinement, sans craindre que quiconque – dieu ou mortel – ne cherche à détruire son monde. Rester sur Themyscira, ne serait-ce pas la solution de facilité, mais aussi une solution vouée à l'échec ? Hippolyte a bien essayé de l'empêcher de quitter l'île, sans succès. Le monde est vaste, et si Ophelia ne lui ressemble même qu'à moitié, elle aura envie de le découvrir. « Et Themyscira... Je sais très bien que ce n'est qu'une île. Ce n'est pas ton monde, ce n'est pas chez toi. Et ce n'est plus tout à fait chez moi non plus. » Plus maintenant qu'elle a épousé un homme, plus maintenant qu'elle a construit une vie loin de l'île, loin des Amazones. Elle ne peut nier avoir changé, influencée par son nouveau mode de vie, ses nouvelles fréquentations... Il y a tant de personnes auxquelles Diana tient. Mais aucune en mesure de rivaliser avec l'enfant qu'elle porte. « Mon monde... Notre monde, est sur le point d'être bouleversé dans sa totalité, c'est à la fois tellement effrayant et tellement excitant... Je sais comment me battre, je sais comment diriger, mais là, je fais face à l'inconnu. » Jamais elle n'a eu temps besoin des précieux conseils de sa mère, jamais cette dernière ne lui a davantage manqué. « Je suppose que les choses s'éclaireront d'elles-mêmes une fois qu'Ophelia sera là. » Diana ne doute pas avoir une sorte de révélation divine au moment où elle prendra leur fille contre sa poitrine pour la toute première fois ; de quoi changer absolument tout et ne plus laisser place au doute. « Et puis, tu seras là pour me remettre sur le droit chemin quand j'en aurai besoin. » Elle caresse tendrement sa joue avant de reposer sa tête contre son torse. Elle est si bien ainsi que le chocolat chaud attendra encore un peu.

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Diana & Jason

You needn't look too far. Stealing through the night's uncertainties, love is where they are.

Diana est généreuse, altruiste et compatissante. C'est dans sa nature de chercher à aider et protéger les autres. C'est ce qu'elle fait depuis dix ans, inlassablement. Pour toi, il est plus qu'évident qu'elle mérite son repos. C'est impératif. Même si ça reste temporaire. Tu te souviens de vos débuts, avant même que ne soyez un couple, quand tu lui appris à redevenir une femme. Pas une guerrière, pas une combattante, pas une héroïne de l'humanité. Juste une femme. Aller au restaurant. Regarder un film sur le canapé. Toutes ces choses banales qu'elle ne s'autorisait plus, justement parce qu'elle était Wonder Woman. Toujours au front, constamment au service des autres. Tu as été jusqu'à la convaincre qu'il était possible pour elle d'avoir un enfant. Qu'elle en avait le droit, comme n'importe quelle autre femme de cette planète. Tu admires sa détermination et son implication, mais parfois, il faut aussi savoir baisser les armes. Ça ne ferait pas d'elle quelqu'un d’égoïste ou de lâche, tout le monde, même les plus grands héros de la Terre, a besoin de repos. D'une pause dans cette vie qui n'en est pas réellement une. Tu as vu la différence, très clairement, quand après 25 années de lutte tu es parvenu à trouver le réconfort dans les bras de Diana. Tout ce que tu as fait pour Gotham était juste et nécessaire, mais la paix, t'as très bien compris que ce n'est pas dans les rues que tu la trouverais. C'est ici même, en ce moment précis, la femme que tu aimes contre toi, allongé sous une couette près d'un feu. La seule paix que tu obtiendras, c'est celle-ci. Il n'en existera malheureusement aucune autre. Est-ce que parce que tu es plus pessimiste, ou plus réaliste qu'elle ? « Ophelia aura besoin de sa mère près d'elle, pas sur un champ de bataille pour défendre une planète qui ne connaitra jamais de répit. » N'en avez-vous pas eu déjà la preuve ? Chasser un problème revient à en faire naitre un autre. Il y a aura toujours des criminels, toujours des tyrans venus d'ailleurs, toujours des fous qui voudront vous réduire en cendre. C'est aussi vain que de se battre contre l'Hydre. Et qu'aura t-elle gagné à couper inlassablement des têtes qui de toute façon repousseront en triple ? Rien. Si ce n'est peut-être sacrifier son énergie et son temps, qu'elle aurait pu offrir à sa fille. T'es catégorique, oui, mais tu l'es parce que tu sais ce qui est le meilleur pour ta femme. Tu sais ce dont elle a besoin. Et si se battre pour un avenir meilleur en est un, voir son enfant grandir est plus fort encore. « Je ne t'oblige pas à renoncer définitivement au combat si ça va à l'encontre de tout ce que tu es et de tout ce que tu aimerais accomplir, mais au moins pendant un temps, laisse l'armure là où elle est. Accorde-toi ce repos. » Cet inconnu dont elle parle, tu l'as confronté mainte et mainte fois. Quand tu t'es retrouvé dans la rue, sans savoir de quoi demain serait fait. Quand tu as endossé le costume de Robin. Quand tu es revenu parmi les vivants, dans un monde qui n'était plus le tien. Et quand tu t'es engagé dans cette relation avec elle, ignorant tout de la vie à deux. A chaque fois, tu t'en es tiré respectablement. Il en sera de même pour elle, sans l'ombre d'un doute. « Oui, tout deviendra très clair. Il n'y a aucune décision à prendre ce soir, attends de pouvoir serrer Ophelia contre toi. Et quoi qu'il arrive, je serai toujours là pour toi. Pour vous. Que ce soit ici, à Themyscira, ou n'importe où ailleurs. » Tu renforces ton étreinte après qu'elle se soit calée contre toi, et tes doigts viennent paisiblement caresser son bras. Diana ne sera jamais seule. Elle pourra toujours compter sur ta présence et ton appui, même dans les situations les plus difficiles. Tu était là quand Hera s'est attaquée à son peuple. Tu étais là aussi quand elle a appris le secret de ses origines. Elle n'aura plus jamais à porter un poids sur ses seules épaules. « En ce qui me concerne, sauf en cas d'extrême nécessité, Red Hood va prendre quelques vacances. » C'est déjà quelque chose qu'elle t'avait demandé il y a quelques mois, de ne plus autant courir les rues de Gotham. Mais avec l'arrivée du Syndicat, tu n'as pas eu d'autres choix que de te battre. Maintenant, avec la venue d'Ophelia, la décision est prise et sera respectée. C'était peut-être ta responsabilité de prendre soin des habitants de ta ville, mais aujourd'hui, ta responsabilité est de veiller au bien être de ta femme et de ta fille. Il n'y a pas de priorités plus importantes. « Tu n'auras plus à essuyer le sang et à soigner les côtes cassées. » Et tu sais à quel point elle a horreur de ça. De te voir blessé, les dents serrées sous l’assaut de la souffrance de tes fraiches blessures. « J'aurais déjà de quoi raconter à Ophelia quand elle me demandera les origines de mes cicatrices. » De toute évidence, vous serez une famille hors du commun. Et jamais tu n'avais été autant excité par l'avenir.

AVENGEDINCHAINS

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