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 Destination Morgue (Holly Robinson)

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MessageSujet: Destination Morgue (Holly Robinson)   Destination Morgue (Holly Robinson) EmptyVen 24 Nov - 20:16




Prologue
ça sent la mort

Article du tabloïd à scandale Gotham Confidential

Le Feu Follet Fou !!!


Notre rubrique Gotham Cavalcade change de braquet avec sa lettre ouverte aux services de police de Gotham City, le GCPD :

Cher GCPD.

Récemment, 3 femmes pratiquants ce qu'on pourrait appeler : « le plus vieux métier du monde », ont été retrouvées assassinées et immolées par le feu dans des maisons abandonnées du côté du Bowery dans l'East-End, à l'angle de Mertens Sud et Saticoy Boulevard. On s'est laissé dire, que le tueur qui court toujours leur avait mis le visage en feu au moyen de colle à maquettes. La presse, trop préoccupé par les exactions du Syndicat du crime sur le pays, et le règne d'Owlman sur le milieu du crime de notre cité, n'a accordé à ces meurtres haineusement horribles qu'une attention très légères. Seul le Gotham Globe avec son souci de sang-sationnel, semble se préoccuper du fait que 3 prostituées de Gotham City aient ainsi atteint à leur néfaste et nauséeux nadir. Il n'a pas été fait appel à la Brigade Criminelle du GCPD dans le cadre de l'enquête, car celle-ci est trop occupée par la recrudescence du crime des gangs dans nos rues sous l'égide d'Owlman. Pour l'instant, l'affaire est entre les mains de la Division de l'East-End, Brigade des Mœurs, confiée à la charge de 2 inspecteurs, pas un de plus.

Vous, les mecs et les meufs à la cool, savez bien que ce qui fait l'enquête, c'est le pedigree des victimes. Plus il est gros, plus elle a de jus. Et si 3 racoleuses de trottoir se font frire la figure par un psychopathe renifleur de colle, ce n'est pas Russ Millard, chef des inspecteurs du GCPD, qui va perdre son temps et son énergie à monter une enquête de grande envergure. Souvent il suffit d'un petit nom qui accroche l'oeil et l'oreille pour attirer la conscience du public sur une sale affaire criminelle. Créant ainsi la clameur nécessaire pour demander justice. En conséquence, Gotham Confidential baptise ce monstre meurtrier anonyme « Le Feu Follet Fou » et demande au GCPD de le retrouver avant de lui arranger un petit rancart bien brûlant dans la chambre à gaz du pénitencier de Blackgate. Là-bas, on vous le cuisinera aux petits oignons, sur le gaz. Et ce tueur-là, c'est au moins 4 brûleurs qu'il mérite pour la bonne crame.

Ouvrez l'oeil, de nouveaux renseignements ne vont pas tarder sur « Le Feu Follet Fou » et n'oubliez pas : c'est ici que vous l'avez entendu en premier. Ni vu, ni connu, vite fait, bien fait et très confidentiel.


Fiche codée par NyxBanana





Destination Morgue
Holly Robinson • Harvey Bullock

Un mois de merde, jugement sans appel.

Harvey arracha la page de son calendrier et décompta ses arrestations pour délits majeurs :

1 au 11 du mois : zéro. Il surveillait les foules dans un lieu public. Gordon voulait un balèze sur place pour refroidir les abrutis qui ne voulaient pas respecter le couvre-feu mis en place à cause de la vague de crime dans ce genre d'endroit. Couvre-feu qui soit-dit en passant, n'était pas respecté par la totalité des noctambules, des marginaux et des douteux que comptait toute la ville.

16, 19 et 22 du mois : dérouilleurs d'épouse libérés sur parole. Visites de bienvenue au bercail de la part de Bullock, avec son coup de poing américain, et sa matraque de flic lesté de plomb, juste pour leur foutre les jetons.

23 au 25 du mois : planques pour une bande de cambrioleurs. 7 arrestations au total. Bon pour son quota. Avec la nuit sans fin qui s'était abattu sur le pays à cause de cette foutue éclipse provoqué par cet empaffé de Superman maléfique, les cambrioleurs ne se sentaient plus et travaillaient 24h sur 24.

Le 29 : deux gros durs de Black Mask, en violation de conditionnelle, que Bullock avait cravaté sans faire dans la douceur. Les connards s'y croyaient déjà parce que le GCPD était débordé par Owlman.

Le 31 : petit pas de danse et de coup de poing avec Chick Nadel, tenancier de bar. Il se servait de son établissement comme d'un entrepôt de recel où il fourguait des appareils volés. Descente improvisée : Chick avait une tapée de télés bien brûlantes. Il avait tabassé quelques couples de vieux pour leur voler.

10 arrestations pour délits majeurs dans le mois. Inondations questions boulot. Mais pour son enquête à lui, celle qu'il faisait en heure supp, la grande sécheresse.

…………………………

Bullock entra dans la salle des archives du commissariat central.

Des dossiers : la salle avait la dimension d'un parking. Des étagères en hauteur, des étagères en profondeur. On y accédait par des escabeaux roulants. Des dossiers criminels, des dossiers judiciaires, des dossiers civils. Dossiers d'informateurs, dossiers de surveillance, dossiers de ragots. 600 000 dossiers en tout. Tous indexés. Des classeurs contenant les index attachés par une chaîne devant chaque étagère. Harvey parcouru les travées en se bouffant un donuts. Les escabeaux se déplaçaient grâce à des roulettes bien huilées. Les structures métalliques, hautes de 3 mètres étaient boulonnées au sol. 12 étagères par élément, 24 éléments au total.

« J'y crois pas, le dévoreur de donuts ultime du GCPD. »

Bullock se retourna. L'officier Wendell Hoover était perché sur un escabeau.

« Je me demande pourquoi t'as duré si longtemps dans le service. »

« Une veine d'avocat je suppose. »

Ils se serrèrent la main. Hoover s'assit sur une marche de l'escabeau.

« C'est calme ici, rien à voir avec le bordel sans nom qui règne là dehors à cause d'Owlman. Il a excité tous les tarés. Ce qu'un singe fait, un autre singe l'imite. »

« Je cherche des infos. On a un maquereau qui s'est fait tuer. L'affaire a été classé sans suites, mais je m'y intéresse encore. Tu peux me rappeler comment ça fonctionne ici ? Ça doit faire 2 ans que j'ai pas foutus les pieds ici. »

« Tu connais la musique. On supervise les dossiers de ragots d'ordre général. Tu les complètes avec les infos en provenance des indics. Parmi ceux-ci on a d'autres flics, des criminels qui lâchent des infos dans l'espoir de sortir plus vite de Blackgate, des journalistes à la cons, des poseurs de micros du FBI, des loufiats, des portiers de grand hôtels et restos, des chauffeurs de limousine et de taxis, des huissiers qui récupèrent des biens, des employés d'entreprises douteuses, des piliers de bar, et tous les frustrés de l'univers. On nous demande de sous-payer nos tuyaux. James Gordon veut des infos sur le crime, mais à prix bradé. La ville n'est pas riche. »

Hoover éternua, la salle des archives était réfrigéré. L'air sec battait la pourriture du papier. Bullock prit un dossier au hasard et le parcourut. Un conseiller municipal suce une bite dans un parc public en pleine nuit. Le sucé est un informateur du FBI.

« Et à part ça Harvey, comment ça va ? Tu me paraît positivement sépulcrale. T'as peur qu'on perde notre job à cause d'Owlman ? »

« Cette ville commence sérieusement à me peser. »

Nouvelle page de dossier : un boxon privé pour le maire ivrogne de Gotham. Le sénateur de l'état qui habitait la ville, était un voyeur qui aimait les beaux éphèbes. Le gouverneur de l'état avait une fille nymphomane qui s'était tapée un cadre supérieur de Wayne Enterprise, un masochiste qui avait pour surnom dans le milieu : « le cendrier humain ». Bullock remit le dossier à sa place. Des notes en marges s'attardaient dans sa tête : le procureur Noonan qui a fait des propositions indécentes à sa secrétaire. Le proprio des apparts de Fendell qui proposaient aux jolies locataires de payer leur loyer en nature. Hoover lança hilare à Bullock :

« Amuse toi bien Harvey. J'ai dit au commissaire Gordon que le Gotham nouveau était celui de la grande partouze, mais il n'a pas voulu me croire. »

………………………….

Bullock avait fouiné dans les dossiers à la recherche d'adresse pour trouver des gens au parfum. Il avait prit note dans sa tête et était passé dans l'East-End dans divers établissements pour glaner des infos. Il entra dans un club lesbien. A l'entrée du nightclub il était marqué : Réservé aux femmes ! Et en sous-titres : là où les langues de velours viennent se faire lever.

Rien à foutre, Bullock entra en montrant son insigne du GCPD. Que des femmes dans le club. Elles lui lancèrent des regards revêches. Dans le style : Un homme ! Quelle horreur ! Bullock fit tourner la tête de toute une série de femmes assises au bar sur des tabourets. Elles lui balancèrent des regards agacés et mauvais, à vous dévaster et décimer la salle. Bullock localisa une femme qu'il avait déjà croisé. Dans le genre je-collectionne-les-tickets-de-parking-impayés. Harvey se glissa dans son box en simili et accapara quelques cacahuètes.

« Sergent Bullock ! Vous êtes au courant que les hommes sont interdits ici ? »

Harvey griffa dans son verre à cocktail un morceau d'ananas et l'envoya soulager son gosier desséché. La femme s'alluma une cigarette et lui lança au visage un nuage de fumée. Bullock recracha cacahuètes et bouts d'ananas. Le juke-box se réveilla et une voix de chanteuse haleta : « It's HOT inside ! »

« Et bien voilà j'enquête sur... »

Elle lui balança le contenu de son verre à la figure et partit en se levant. Toutes les femmes autours se marrèrent. Il s'essuya ses yeux qui lui piquaient à cause de l'alcool. Raté avant même d'avoir pu poser une seule question. Bullock se leva et alla s’asseoir dans le box en cuir d'à côté. Au suivante. Il observa la blonde assise en face de lui. Et sans même lui expliquer pourquoi il venait squatter sans prévenir dans son espace vitale, il lança à Holly Robinson (car c'était elle) :

« Bonsoir, on peut discuter ? Je vous rassure, je ne cherche pas de jeunes femmes pour une amitié longue mais juste pour une nuit. »

Sens de l'humour : 3/10, entrée en matière : 1/10. Glamour et charme : 0/10. Bullock songea que ses notes ne devaient pas lui donner son passage d'entrée auprès de la blonde. Bullock lui fit un clin d'oeil dans le style : confidence-amicales-de-vous-à-moi. Effet manqué. Zéro pointé pour le mec à la cool.

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MessageSujet: Re: Destination Morgue (Holly Robinson)   Destination Morgue (Holly Robinson) EmptySam 25 Nov - 3:18

Destination : Morgue
Pas de drogue.

Je m'extirpe de ma chambre en saisissant mon téléphone, je regarde en accéléré les messages que j'ai reçu, les invitations à sortir, les invitations à entrer dans une intimité séduisante mais je peine à sourire quand je vois qu'Emilia souhaite s'inviter chez-moi en amenant ses propres affaires. Mais non.

Pas de drogue.

Elle veut passer, elle veut me voir, me sentir et me toucher mais je ne veux pas. Tout ce que je veux, c'est rester seul. Je veux cogiter, je veux réfléchir un peu avant d'agir. J'avais encore promit il y a quelques semaines à Selina que je n'y toucherais plus et quelques jours plus tard je rachetais de la beuh, de la dop, du fix. Tout ça pour mes états d'âmes, pour faire taire des pensées encombrantes, pour tuer mes idées noires.

Aucune conviction. Aucun amour propre. Une femme de caractère sans caractère, voilà qui effleurait du doigt son portable pour lire les messages reçus. Les gens pensent ça de moi, je le sais, après tout je le pense aussi et ce n'est pas la chose la moins évidente à voir. Selina le pense. Alors aujourd'hui

Pas de drogue.

J'enfile une veste par-dessus un chandail mauve et je pars de chez-moi. Mais je ne sais pas où je vais.
Pas chez Emilia, ça c'est certain. J'ai besoin de rester seule bien que je me refuse à rester chez-moi : les draps ont prit le parfum de la weed et en sont maintenant usés ; l'odeur m'insupporte, elle m'est invivable. Alors je marche, quelques kilomètres, dans le froid de la nuit, loin d'elle.

Mais on est dans l'East End, un quartier où la drogue pullule et en affecte les moindres bâtiments. Alors mon trajet se dessine au fil des odeurs que j'aperçois : je change de rue quand l'une devient inondée par l'âcre odeur de ce qui m'attire pour m'en extirper. J'évite avec empressement les dealers que j'ai apprit à connaître avec les années pour ne pas être séduite par ce qu'ils ont à vendre. Parce qu'aujourd'hui,

Pas de drogue.

Ma fuite vers la sobriété m'amène dans les Bowery, un quartier encore plus malfamé que ceux que je venais d'arpenter. Comme quoi, l'inconscience ironique se plaît à amener un déchet parmi les déchets. Je déteste être clean : j'ai les idées claires et noires, j'ai le sourire effacé, le regard impatient de ceux qui ne veulent rien offrir en sentiment.

J'ai commandé un virgin Morito dès mon arrivée dans le premier bar sympa que j'ai trouvé. Réservé aux femmes, ouvertement homosexuel, aux couleurs froides et à l'ambiance aimante. C'était le genre de bars assez peu fréquenté et dont la clientèle était presque toujours la même. C'était un havre de paix au milieu de la haine. J'ai peu de chance d'y croiser Emilia, on est dans un quartier qui craint, les gens sont homophobes aujourd'hui comme hier et ici, elle est souvent plus assumée qu'ailleurs. Emilia n'oserait même pas dire qu'elle est gay à un oreiller, alors s'afficher ici ? Il n'y avait aucune chance.

Il arrivait que des mecs insultaient celles qui entraient ici mais généralement, ils n'allaient pas jusqu'à en franchir les portes. Le truc, c'est qu'on sait recevoir comme il le faut ceux qui viennent chercher les ennuis et c'est quelque chose que les gens ont apprit à se souvenir.

J'ignore jusque là que le fait de refuser de montrer la moindre trace d'amabilité sur ma tronche est une invitation à m'aborder. Un gars entre, il montre sa plaque du GCPD à qui veut bien la voir comme un passe droit et s'assoit à une table voisine, face à une femme qui veut juste passer la soirée tranquille, entre femmes ou seule, mais surtout pas avec lui. Alors elle noie les porcs de la peau du porc, justement, avec son verre et s'en va.

Tout le monde rit, sauf moi. Moi, je me soucie d'autres choses pour m'en amuser. Alors je regarde juste la scène avec un air blasé en caressant du doigt un verre de ce qui est, au fond, qu'un vulgaire sirop de menthe. Et évidemment, il vient me voir. Il a du voir un sourire sur ma gueule de meuf irascible, je sais pas comment mais pas mal de flics sont réputés pour être des alcoolo', j'imagine que ça vient de là.


- Bonjour, on peut discuter ?

Non.

- Je vous rassure, je ne cherche pas de jeunes femmes...

Tais-toi maintenant.

- … pour une amitié longue mais juste pour...

Il va oser...

- … une nuit.

Abruti.

- On va mettre les choses au clair, tu veux bien ? Si t'es là, je suis sûr que c'est pour le boulot sauf que t'es qu'une merde, ça se voit à ta gueule et à tes manières. Du coup, déjà que tu commences par une blague de beauf, on sait très bien qu'à un moment tu vas plus te sentir pissé et qu'entre deux questions tu vas me faire un commentaire désobligeant, tu vas complimenter mon cul quand je vais me lever ou encore me demander si je veux pas tester de nouvelles expériences avec le petit truc que tu caches sous ton uniforme. La réponse est « non » et « Je n'ai rien à te dire ». Tu peux te barrer, maintenant ? Si j'étais seul, c'était pas pour toi.

Je suis énervée mais vous vous doutez bien que si cet après-midi, je me suis emportée en parlant à Selina, il aurait été assez difficile de me contrôler en parlant à un flic. J'ai bien plus de respect pour elle que je n'en ai pour ces gens là. J'aurais pas du, je le sais, je risque de finir ma nuit au poste et j'en veux pas, mais il y a des choses qu'on ne contrôle pas. Et puis, autant mettre les choses au clair et ne pas lui donner de faux espoirs puisque je ne veux clairement pas de lui ici, surtout à ma table.

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MessageSujet: Re: Destination Morgue (Holly Robinson)   Destination Morgue (Holly Robinson) EmptyDim 3 Déc - 17:22




Destination Morgue
Holly Robinson • Harvey Bullock

Visez Harvey Bullock, les yeux rivés sur la jeune femme qui pesait moins de la moitié de son poids, et qui l'envoyait paître, pire encore que la fille du commissaire Gordon, au plus fort de ses résolutions. Malgré le son du juke-box, la répartie de la blonde envers le flic attira l'attention. Il y eut comme un moment de calme dans l'établissement. Cela fit décroître le brouhaha. Quelques autres clientes commencèrent à les regarder. Bullock lança sur son ton d'avaleur de couleuvres et fier de l'être :

« Ok, j'entends bien. Si t'es ici, c'est sûrement pas pour croiser un type ce soir. Justement ça tombe bien, parce que je ne suis pas là pour les femmes ce soir. Enfin si, pour une fille. Quelqu'un qui n'intéressait personne lorsqu'elle était vivante, et qui maintenant qu'elle a prit le train de nuit pour le grand adios, les pieds devant, est déjà oubliée. »

Le nightclub commençait à devenir vraiment calme. Des femmes continuaient à tourner la tête dans leur direction. Bullock poussa le verre à boisson de la blonde face à lui, pour trouver un endroit où poser ses mains. Harvey sentit cligner 1 million de paupières autours d'eux.

« Et la fille en question était encore plus jeune que toi à vu de nez. Elle avait fugué de chez ses parents. Lorsque j'ai demandé les résultats de l'autopsie, on m'a dit qu'on avait déjà incinéré son corps parce que personne n'était venu le réclamer. »

Bullock jeta un coup d'oeil circulaire. Un couple les pointa du doigt en commentant la situation. Bullock devint nerveux. Il joua des mains avec le verre de la blonde pour les occuper. Ce foutu Juke-box commençait à lui taper sur les nerfs. Il referma ses doigts autours du verre.

« Affaire classé. Les investigations que je poursuit ne sont pas autorisées. Je le fais hors cadre d'enquête, à mes moments perdus. »

Les mains de Bullock tressaillirent et firent tourner le verre de Mojito. Un peu de liquide tomba sur ses mains. Il les retira brusquement et toucha par accident la main de la blonde, ce qui le rendit encore plus nerveux. Il jeta un regard circulaire à la salle. Ce satané endroit tout entier regardait dans leur direction. Bullock en eut marre. Il tendit le bras par dessus la banquette du box où ils se faisaient face tous les deux. Il attrapa un câble et le débrancha de la prise de courant. Le son du juke-box mourut aussitôt. Le flic se récolta une nuée de regards hostiles.

« Elle s'appelait Kathy Janeway. Pas la peine de retenir le nom. Il ne figure même pas dans la presse. »

Bullock, regard mélancolique, à essuyer ses mains avec une serviette de table en papier.

« Je l'ai croisé pendant 10 minutes la semaine dernière quand elle était en vie. Et la seule chose que j'ai trouvé à faire pour l'aider, c'est lui confier ma carte de police. Je sais, c'est risible. »

Bullock leva les yeux vers le bar.

« Ils font pas de donuts ici ? »

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MessageSujet: Re: Destination Morgue (Holly Robinson)   Destination Morgue (Holly Robinson) EmptyLun 4 Déc - 9:59

Destination : Morgue
Un mouvement de nervosité qui danse tout le long d'un regard fébrile. Un regard qu'il me porte à moi comme à l'auditoire médusé autour de nous. Il est anxieux, agité et il semble mal à l'aise. J'esquisse un rire discret aux travers de lèvres moqueuses : il est rare de voir un policier anxieux au travail, du moins ici-bas.

Ceci dit, son discours me touche. Non pas parce qu'il me parle d'une gamine assurément assassinée mais parce qu'il avait le choix. Il aurait pu se lever et partir, m'amener avec lui au poste, m'insulter et me menacer de me faire tomber pour une pléthore de motifs qu'il aurait su sans mal inventer et que personne n'aurait cherché à relever. Il aurait même pu en trouver des vrais : au fond de moi une pensée traverse mon esprit embrumé, peut-être ai-je toujours, au fond de mon sac, quelque chose d'illicite.

Mes yeux roulent aux ciels et balaient la salle d'un regard férocement ennuyé à cette pensée. Et le fébrile et discret espoir que le policier ne le prenne pas pour lui flirt avec elle.
Et pendant ce temps sa nervosité continue de danser tout le long de son regard et se profile jusqu'à ses mains. Il tient mon verre et joue avec pour calmer ses mains irritées par une situation qui lui déplaît fortement, je le sens.
Dans sa danse, un faux pas, et voilà qu'il manque de faire se renverser mon verre de menthe à l'eau. Il essaie de contrôler la situation et dans un mouvement brusque et maladroit il effleure ma main. Je n'ai en soi rien contre lui mais dans un bête réflexe je retire la mienne de la sienne, comme pour éviter de prolonger le contact une fraction de seconde de plus.

Le mouvement semble insultant et ne calmera pas l'anxiété du flic mais il demeure inconscient, séquelle d'une courte vie à repousser les hommes de moi.
Enfin soit.

Il me parle de cette femme, une dénommée Kathy Janeway qui aurait été retrouvée morte il y a quelques jours et dont personne n'aurait cherché à honorer le nom même après son décès. Une femme qui aurait décidée, vraisemblablement, de quitter sa famille pour choir dans la rue. Une gamine à qui le policier face à moi aurait proposé sa carte pour pouvoir l'aider. Quand il me dit ça, je fais sonner la pièce d'un rire bref et railleur.
Puis il me demande si on fait des donuts, ici.


- Vous êtes pas idiot, non ? Vous avez de la bouteille, j'imagine, vous avez les pattes grisonnantes, vous devez avoir une certaine expérience dans votre métier. Vous saviez que votre carte n'aurait eu aucune incidence.

La pièce se remplit peu à peu de conversations diverses mais personne ne parle plus fort que moi et ce gars, j'ai l'impression. Je vois de ci et de là des regards curieux et interrogateurs. Il y a, ici, ce sentiment d'être proptégée quand on est une femme, une sorte de solidarité naturelle. Alors beaucoup veulent écouter en biais l'histoire de Kathy Janeway. Naturellement.

- Une fois, un de vos gars m'a proposé sa carte et du coup j'ai appelé. Vous saviez qu'il avait une putain d'énorme bite ? Du moins c'est ce qu'il m'a dit au téléphone... Les meufs, ici, du moment qu'elles ont un vagin, que ce soit un flic ou un voyou, elles intéressent pas grand monde gratuitement. Alors votre carte tout au plus, on s'en sert pour se défoncer. Le reste, on cherche même pas à en faire quelque chose. Vous le saviez ça, n'est-ce pas ? Les flics sont des porcs, c'est pas pour rien qu'on vous appelle « pigs », après tout... violence policière, tout ça... tu connais les bails.

J'aimais bien la musique, pourquoi il l'a coupé ? Maintenant je me retrouve à parler dans une salle aux conversations discrètes, à la remplir d'une conversation que je n'ai même pas demandé. Je n'ai même pas envie de parler. Alors dans ce demi-silence, encore moins...

- Vous auriez sûrement du lui proposer un donuts, ça aurait déjà été plus utile, dis-je, la voix poussive et ennuyée. Je me lève de la banquette et regarde mon verre avec déception. J'avais soif. Vous pourriez lâcher ce verre ? Vous avez un boulot, non ? Alors arrêtez avec ce mojito. Kathy Janeway, c'est une pute, ça fait deux mois que je la vois à quelques rues d'ici. Je peux aller voir quelqu'un qui saura probablement pour qui elle travaillait.

Kathy Janeway n'avait jamais été faite pour ce monde. Je vous en parlerais peut-être plus tard, de cette gamine. En attendant, j'attends qu'il se lève.

- Et remettez cette fichue musique, vous êtes pas chez-vous là, me permets-je de râler. Je me dis que je dépasse sûrement les bornes mais qu'après tout, j'étais aujourd'hui d'humeur à finir au poste.

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MessageSujet: Re: Destination Morgue (Holly Robinson)   Destination Morgue (Holly Robinson) EmptyMar 5 Déc - 11:07




Destination Morgue
Holly Robinson • Harvey Bullock

Bullock d'un regard torve observa la blonde en train de lui sortir son opinion sur le GCPD. Il cogita. Cette façon de lui asséner son point de vue en invectives : Une candidate pour miss sophistication 2017 ? Peut-être, donnant très fort sur probablement. Une telle hostilité envers les policiers : besoin de se venger sur quelqu'un ou quelque chose ? Probablement, donnant très fort sur sans doutes. Cette empathie pour les racoleuses : elle connaît leur milieu ? Sans doutes, donnant très fort sur oui. Visiblement il avait trouvé la bonne cliente. Celle assez au parfum pour fouiner. Bullock se fit violence. Une emmerdeuse, mais utile pour ses investigations. Aussi il décida de lui décrire son affaire :

« Je remettrais ce foutu juke-box en marche quand t'aura prit le temps d'écouter ce que j'ai à dire. Après je décampe, promis. Et tu pourras fulminer non stop contre qui tu veux. Y'a une môme quelque part, qui avait 14 ans, et qui a finit avec le visage en feu. Alors juste pour elle, tu peux m'accorder un instant ? Non ? »

Bullock s'étira et fit signe à une serveuse au loin pour commander un truc à boire. Elle l'ignora ostensiblement. Harvey commença à expliquer son affaire à la blonde. Parfois il l'a regardait en parlant, parfois son regard se perdait vers le bar. Parfois il regardait ses mains tout en se triturant une peau morte.

La parole au flic.

………………………..

ça se passait 6 mois plut tôt.

Duke Perkins venait de se faire descendre. Un maquereau prit dans des intrigues de barbeaux. Le type avait une faible écurie selon l'enquête de la Brigade des Mœurs : juste 2 racoleuses. Bullock avait hérité de l'affaire : trouver qui avait lardé le buffet du minable à coup de couteaux. Bullock interrogea les connaissances du tocard. Toutes unanimes : c'était un minable, mais au moins il ne tapait jamais. Son truc c'était les chiliburgers plus que les femmes. Bullock avait vite apprit que le connard que tout le monde surnommait Dukey était un rêveur. Il aimait bien les jeunesses pour son usage personnel. Il aimait bien driver les jeunettes. Mais les jeunettes, ça s'ennuie vite et ça se taille, sauf si leur mec devient méchant. Dukey pouvait devenir méchant avec les autres mecs, mais jamais avec les femmes.

Bullock alla à l'adresse du défunt Perkins, afin d'enquêter. Il tomba sur une fille d'une quinzaine d'années. Une jeunesse, modèle détournement de mineure style Duke Perkins. Elle lui dit :

« Vous êtes de la police ? »

Il acquiesça :

« Petite, quel âge as-tu ? »

« 14 ans, pourquoi les hommes vous demandent-ils toujours ça ? »

« Et ton nom ? »

« Kathy Janeway. »

Un accent traînant de la prairie.

« D'où tu viens ? »

« Nebraska. Mais si vous me renvoyez, c'est simple, je m'enfuirai à nouveau. »

« Écoute, je suis de ton côté. »

« C'est la meilleure ! »

Bullock passa la chambre en revue : ours en peluche, revues de ciné, coiffeuse. Pas de fringues de putes, pas d'attirail pour la came.

« Est-ce que Duke était gentil avec toi ? »

« Il ne m'obligeait pas à faire ça avec d'autres mecs, si c'est ce que vous voulez dire. »

« Tu veux dire que tu ne le faisais qu'avec lui ? »

« Non je veux dire que mon frère me l'a fait, et que y'a cet autre mec qui m'a obligée à le faire avec des mecs, mais Dukey m'a racheté à lui. »

Intrigue de barbeaux.

« Mais qu'est-ce qu'il voulait Duke ? »

« Tout ce qu'il voulait, c'était dormir dans le même lit que moi et jouer aux cartes. C'est si mal que ça ? »

« Ecoute... »

« Mon frère était pire ! Et son ami était 1000 fois pire ! »

Bullock sortit son portefeuille et lui donna 200 dollars, tout ce qu'il avait sur lui. Et il lui donna sa carte.

« ça c'est mon numéro de travail, tu m'appelles hein ? »

« Je veux pas retourner au Nebraska ! Mon père et mon frère me hurlaient toujours dessus, alors que Dukey ne le faisait jamais ! »

Dukey… un maquereau manqué. Juste deux nénettes dans son écurie, et pas assez d'estomac pour forcer une nymphette de 14 ans. En tant que criminel, un sous-doué, mais Bullock devait se l'avouer, c'était pas le pire dans la faune de Gotham.

Bullock s'en alla, il signala la môme à Montoya l'une de ses adjointe, préférant laisser Kathy Janeway à une femme flic pour s'en charger et voir avec le tribunal pour enfant, afin de lui trouver une famille d'accueil. Mais Kathy Janeway avait déjà décampé lorsque la flic s'était présenté. Les services de police lancèrent un avis de recherche, mais rien. Bullock la retrouva en train de tapiner sur Wilcox Boulevard il y a seulement un mois. Kathy Janeway l'envoya paître. Il la signala au poste pour que les mecs de la Brigade des Moeurs la retire de là et lui trouvent une famille d'accueil. Mais manque de bol, elle trouva la mort avant que la brigade ne l'alpague. Visage en feu, affaire classée.

…………………………

Bullock tenta à nouveau de faire signe à une serveuse, elle lui brandit un doigt d'honneur en guise de réponse. Il haussa les épaules et reporta son attention sur la blonde après avoir achevé son récit.

« Voilà le truc, je ne traque pas son maquereau. Je traque un tout autre client. Qui j'en suis sûr l'a bien envoyé dans le train de nuit pour le grand adios, après lui avoir fait frire la figure. »

Bullock fouilla dans sa veste et sortit la page d'un article du tabloïd à scandale « Gotham Confidential » qui avait pour titre « Le Feu Follet Fou !!! » Il le posa devant son interlocutrice pour qu'elle le lise. Puis il ajouta :

« Une de plus, pas de coïncidence. Tu veux bien m'aider à coffrer le Follet ? Au fait, moi c'est Harvey Bullock. Et j'en ai marre de cet endroit, je vais m'en aller, à toi de voir si tu veux me suivre ou pas. »

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MessageSujet: Re: Destination Morgue (Holly Robinson)   Destination Morgue (Holly Robinson) EmptyMer 6 Déc - 11:02

Destination : Morgue

Holly avait, dans les yeux, une pointe d'agacement qu'elle ne savait contenir. Ses mains avaient saisi sur la table, entre les doigts de Bullock, le verre qu'il se plaisait à triturer comme une balle anti-stress et au contact du liquide glacial et aromatisé rependu sur les parois extérieures de l'objet, elle ne su qu'afficher un air peu commode à l'idée d'avoir les mains empestant l'odeur féroce de la menthe à vingt-et-une heure tapante. Elle détestait cet arôme bien qu'elle s’enivrait de son goût.

Elle l'écouta parler pendant qu'elle jetait un œil curieux à l'article de presse que l'inspecteur lui avait tendu.

Gotham Cavalcade … plus vieux métier du monde … assassinées … le tueur … court toujours … sang-sationnel … Perdre son temps …

Il n'était pas rare qu'on s'attaque aux prostitués dans les sombres quartiers de Gotham : elles étaient des cibles fragiles, des débris jetées amèrement sur la chaussée pour en faire une toile sombre et puissamment dégoûtante représentant les plus laids côtés de la vielle ville. Les habitants avaient finit par accepter leur présence, comme des foutus personnages discrètement peint au milieu d'une âcre peinture. Il y avait de la symbolique derrière elles mais Dieu qu'on s'en foutait, généralement, de leur signification.

Alors on ne faisait que passer à côté, sans un regard, sans un bonsoir. D'aucun les insultait pour frimer devant ses potes, d'autres leur jetaient un regard timide et tenté sans rien n'oser, souvent. Quand une pute mourrait, ce n'était qu'un détail qui passait dans des pensées distraites et qui s'enfuyait bien vite, qu'on oubliait avec nonchalance. On parlait rarement d'elles dans les conversations, après tout. Alors à quoi bon se rappeler des femmes que l'on voit tout les jours et à qui on n'adresse même pas le moindre bonjour ?

Holly avait le regard fatigué des femmes usées. Elle en avait marre de ce bar, de ces conversations en demi-teintes, de ces basses paroles autour d'eux et qui épiaient la leur. Elle en avait aussi marre de Bullock, de son air morose et de son regard blasé de mec qui en a vu assez. Elle en avait marre d'être seule au milieu de tous, parlant à un homme dont elle se foutait royalement d'une conversation qu'elle n'avait aucunement désirée.
Mais elle n'était pas stupide, Holly. Alors quand il lui parlait de Kathy Janeway et de son funeste sort. Tuée comme une chienne dans une maison sale et sombre et vide et tragique du vieux Gotham, elle ne pu que s'émouvoir. Son regard laissa alors transparaître une pensée émotive au souvenir qu'elle avait d'elle et elle bu une gorgée d'un virgin mojito quasiment finit.

Kathy n'était qu'une gamine comme il y en avait beaucoup. Une autre que la vie avait perdu et qui s'était perdue en ville en retour. Une autre enfant usée, fatiguée, amochée et qu'on avait décidé d'en faire un trou. Mais un trou d'une quinzaine d'années, pensa Holly.
Il passa un air de colère dans ses yeux pensifs.
Holly commençait à se souvenir de son visage et de son corps de petite fille chétive. Maigrichonne, sans aucune forme, des cheveux courts, couleur charbon, une petite voix fluette qu'elle avait entendue s'endurcir à force d'insultes et de mots trop vieux pour son petit âge. Kathy c'était un peu la Holly d'il y a dix ans : quelqu'un qu'on avait balancé dans la rue. Mais Holly était parvenue à survivre et Kathy, on l'avait balancé d'un peu trop haut, d'un peu trop fort.

Alors elle leva le regard sur Bullock alors qu'elle était toujours debout, depuis le départ, penché sur ce petit bout d'article en attendant qu'on se barre.


- Évidemment que je te suis, c'est pas comme si je t'avais proposé il y a cinq minutes de nous barrer de là. Un temps. Si tu cherches pas son gars, c'est que soit tu sais de qui il s'agit et que tu l'as déjà interrogé, soit que tu as une piste plus solide qu'un mac à deux balles, je me trompe ? Dis-moi où on va et je te suivrais. Et profite-en pour me parler de cette potentielle piste, s'il y en a bien une, tu veux ?

Derrière elle, une femme passa – les yeux d'un enivrant éclat charbonneux, les lèvres gorgées d'un  attirant rouge vif qui se mariait parfaitement avec sa peau noire ébène. Elle passa une main sur la taille d'Holly et avait passé sur Bullock un regard méfiant.

- Tu traînes avec eux, maintenant ?
- Pour ce soir, on dirait bien que oui, souffla-t-elle.

Pour une fois, Holly allait bosser avec l'ennemie, en effet. La femme se retira et Holly attendit que Bullock se leva.


- Les victimes... c'étaient toutes des gamines, non ? Elle avait dit ça avec une légère émotion dans la voix. Le genre qui mêle un brin de colère et un zeste de tristesse. J'ai entendu parler de ce rat, même si je l'appelais pas le « Feu folet ». Un peu trop mignon à mon goût, comme nom ; c'est plus une merde qui a le feu au cul pour le coup, ni plus ni moins. On m'a dit qu'il ne s'attaquait qu'à celles sans défense, le genre à ne pas s'être faites encore beaucoup d'amies et se trouvant donc sans personne pour les défendre, en cas de besoin. Des cibles faciles, quoi.

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MessageSujet: Re: Destination Morgue (Holly Robinson)   Destination Morgue (Holly Robinson) EmptyMer 6 Déc - 11:56




Destination Morgue
Holly Robinson • Harvey Bullock

Le visage d'Harvey s'illumina en un sourire de vieux briscard lorsque la jeune femme accepta de prêter son concours à son enquête. Il soupçonnait qu'avec sa présence, les langues se délieraient plus facilement dans les bas fonds. Et elle pourrait même lui ouvrir des portes. Il se leva en se frictionnant les mains et annonça :

« Avant toute chose, y'a un truc important à accomplir à la morgue, on va d'abord là-bas. Ensuite seulement on pourra commencer à remuer la boue dans les bons endroits. »

La voiture de Bullock était une buick maousse qui avait fait la guerre. Levier de vitesse à la ramasse et la clim qui avait rendu l'âme. Les roues patinaient un peu. Visez un peu cette poupée vaudoue du Joker à l'avant. Bullock y avait enfoncé des épingles. Le flic avait aussi scotché plein de photos jaunis sur son tableau de mort : scènes de meurtres, la famille Davis, la famille Wayne, la famille Larkin, la famille Grayson, la famille Todd, la famille Considine. Bullock désigna du doigt ses photos à sa partenaire d'une nuit et lui indiqua :

« C'est ma galerie des chers disparus. Pour jamais oublier que cette ville dévore ses habitants. Au fait, c'est quoi ton nom ? Tu me l'a toujours pas dis. »

………………………..

La morgue municipale occupait les rez-de-chaussé d'un entrepôt. Bullock passa devant des tables d'examen, des réfrigérateurs et des tables de dissections. Des assistants médico-légales passèrent devant eux en se trimballant des sacs plastiques, des scies à disséquer et des bouteilles de liquides pour la conservations des organes. Ils matèrent Holly Robinson en passant, l'air de dire : qu'est-ce qu'elle fout ici ? Le flic et sa comparse passèrent devant des cadavres d'accidentés de la route alignés sur leurs chariots. Des sous-fifres de la morgue leur accrochaient des étiquettes aux gros orteils. Des flics en uniformes rédigeaient des rapports sur les décédés. Un abruti lança un sifflement de dragueur en direction de Robinson. Les hommes du coroner fumaient des cigarettes à la chaîne pour noyer la puanteur ambiante. Un mélange d'odeur de sang, de formaldéhyde et bouffe chinoise à emporter complètement rassise. Bullock chuchota à Holly en arrivant devant le bureau de l'assistant chef du légiste :

« Laisse moi faire, je vais nous faire entrer. »

Le type était dans son fauteuil, en train de se curer alternativement le nez et les dents. Harvey lui montra son insigne.

« Bonsoir, sergent Bullock, je voudrais voir le corps de Janice Lukens, l'avant-dernière victime du Follet. »

« Sergent, vous savez très bien que seul le pathologiste du GCPD peut aller examiner le corps, de plus l'enquête a été classé. Les examens ne sont plus permis. Elle aussi elle va finir incinérée. »

« Et où est le médecin légiste ? »

« Ses lampées de gnôle lui sont montés à la tête, il pionce dans sa cadillac. Dîtes sergent, j'ai une affaire. Y'a les mannequins Lupe Velez et Carole Landis qui sont mortes d'une overdose la nuit dernière. J'ai prit des photos de leur corps à poil. Vous faîtes semblant qu'elles sont pas mortes, et ça peut être drôle. Ça vous dirait ? 5 dollars la photo. »

Bullock sortit son portefeuille et en détacha deux billets de 5. Le type allait lui donner ses photos, Bullock les refusa d'un geste.

« ça c'est pour nous laisser tous deux entrer dans le labo. On veut juste voir le corps de Janice Lukens. »

« Rajoutez 10 dollars et c'est bon. »

Bullock sortit un autre billet.

…………………………

Bullock ouvrit le frigo métallique et sortit le corps étendue. Il enleva le drap respectueusement, dévoilant le corps au visage brûlée de la 3ème prostituée assassinée par le Feu Follet Fou. Bullock chuchota à Holly, comme s'ils étaient dans une église et qu'il ne fallait pas parler fort pour honorer les morts :

« On va voir celle-ci, vu qu'ils ont déjà incinéré Kathy Janeway. Je fais toujours ça avant de débuter une investigation contre un tueur. Je dois être superstitieux. »

Bullock se raidit, façon cérémonial et parla du ton d'un éloge funèbre.

« Janice Lukens, je suis désolé que personne ne vous ais encore rendu justice. On l'aura, ce type est déjà karmiquement crucifié. Et notre passage ici-bas n'est pas éternel. Si ça se peut, un jour vous et nous deux, nous nous rencontrerons. »

Grand silence. Harvey jeta un regard à Holly et lui chuchota :

« à ton tour, juste quelques mots. »

Peu après un type vêtu d'une blouse blanche fit irruption en compagnie de l'abruti qu'Harvey avait corrompu pour entrer. Le médecin légiste couina :

« Sergent ! Qu'est-ce que vous foutez ici ? Vous n'avez pas le droit d'être là ! Avec une civile en plus ! Dégagez ! »

« C'est bon on s'en va. Pas de quoi en faire un drame, c'est pas la fin du monde. »

Une fois partit à l'autre bout du couloir avec Holly, Harvey jeta un regard derrière lui. A leur bureau, le légiste et son sous-fifre étaient en train de se partager l'argent du pot de vin de Bullock.

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MessageSujet: Re: Destination Morgue (Holly Robinson)   Destination Morgue (Holly Robinson) EmptyDim 10 Déc - 20:32

Destination : Morgue

Il régnait dans la morgue une odeur incommode sans être, cependant, celle du corps. Il s'agissait d'un mélange entre divers produits mortuaire et un arôme de menthe, comme pour cacher la première senteur. Et bien qu'elle n'était guère à l'aise avec cette odeur, Holly retenue tout commentaire sur ce qu'il y régnait. Il y avait quelque chose de peu naturel quant à se trouver ici, comme si on dérangeait quelqu'un ou quelque chose. Comme si on devenait indélicat aux problèmes des morts quand on les côtoyait de trop près.

La gamine qu'était Robinson n'avait eu que peu d’égard pour les assistants médico-légales, elle avait été trop habitué à passer pour indésirable aux yeux des concitoyens de Gotham quand elle arpentait les rues pour y baiser, tant est que maintenant, elle préférait toiser les regards méprisants, l'air de dire « Je suis là, qu'est-ce que tu vas faire ? ». Cela faisait bien longtemps qu'elle avait su faire abstraction de ceux qu'elle incommodait de sa présence, depuis, et longtemps aussi qu'elle apprenait  aux autres à conjuguer quelques instants avec elle.

Elle avait fait abstraction de tout cela quand elle avait commencé à enjamber cette grande chambre froide et terne et mortuaire. Quand elle avait vu les premiers corps, les premières blessures, les premiers visages charcutés et les corps abîmées par les fracas et la taule de deux voitures baisant ensemble au clair de lune... enfin, elles l'auraient faites s'il y avait toujours un clair de lune sur la Terre en ces temps sombres, du moins.

Holly n'avait jamais été confronté à un cadavre jusqu'alors. Elle n'avait jamais assisté à la mort de ses amis toxicos dans un squat sombre et glaçant, elle n'avait jamais vu l'une de ses femmes qui meurent de la haine des poings de leurs maries, elle n'avait jamais vu la couleur de désespoir que dessine sur le visage des passants une mort aigrement amante.

Alors quand Bullock découvrit le visage de cette enfant des rues en enlevant délicatement le drap de ses yeux, Holly ne su retenir le frisson qui s'empara d'elle et son visage de tourner de répulsion.


- Seigneur, s'était-elle permit de chuchoter en interjection de dégoût.
- Faut pas venir ici si on est pas prête à voir la vie, la vraie, avait réagi l'un des assistants en voyant la gamine à côté du flic.

Elle n'avait rien dit, elle lui avait juste lancé un regard noir, fleurit d'insultes que ses yeux dessinaient pendant qu'elle écoutait l'inspecteur parler. Il semblait lui rendre un dernier hommage mortuaire, un dernier acte de respect.
Rencontrer quelqu'un un matin, lui tendre une carte ; la revoir le lendemain, lui tendre une main ; repasser, un dernier jour, enfin, par ses yeux seulement pour les refermer. Les dernières paroles de Bullock avaient quelque chose de pathétiquement beau et Holly ne su cacher un sourire ému.

Elle avait finit par se faire violence et se mit à regarder, maintenant, le corps de cette dernière. Elle voulait aider Bullock parce qu'elle voulait s'aider, elle et ses amies à qui l'on s'en prenait, encore.
Ensuite Bullock demanda à Holly quelques derniers mots pour la dénommée Janice Lukens. Elle refusa d'un glacial « 
Non ». Puis ils partirent et Holly ne songea même pas à se plaindre des flics qui la toisaient, de ceux qui la moquaient et des derniers, qui la sifflaient.

- C'est genre un chimiste ? La brûlure sur son visage, c'est pas la brûlure de quelqu'un qui a juste mit le feu à une femme, elle se limitait vraiment qu'à son visage, pas à l'intégralité de sa tête. Ses cheveux n'avaient rien, d'ailleurs. Donc c'est un chimiste ? Ils doivent savoir faire ça, ces gens : brûler le visage de quelqu'un de façon aussi précis.

Elle lève les yeux et regarde vers la gauche, l'air de se rappeler de quelque chose.

- Et pourquoi elle avait la langue bleue ? Vous lui avez donné quelque chose à boire ? Demande-t-elle bêtement, sans réfléchir. C'était peut-être important, sinon on lui aurait pas ouvert la bouche et je l'aurais pas vue. Et ses marques de scarifications sur ses poignets... cet enculé s'en prend vraiment aux plus faibles, je suis sûr qu'il savait pour ça...

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MessageSujet: Re: Destination Morgue (Holly Robinson)   Destination Morgue (Holly Robinson) EmptyVen 19 Jan - 9:56




Destination Morgue
Holly Robinson • Harvey Bullock

Son acolyte d'une nuit demanda à Bullock par curiosité si le taré avait quelques talents de chimistes. Et par incidence pourquoi il leur brûlait le visage.

« Je t'avoue que j'ignore tout des motifs de notre crameur. On sait juste pour le moment qu'il leur frit le visage avec sa colle à maquette. Sans doute un sniffeur de colle qui a eut trop d'hallucinations. En tout cas il s'en prend à toutes les racoleuses de la ville. C'est de ce côté là qu'on doit aller fouiner. »

Bullock se tourna brusquement vers Robinson, comme si une ampoule s'était allumée dans sa tête.

« Et ça tombe bien, parce que pour ce qui est de la prostitution dans cette ville, au GCPD on a une arme. Ça s'appelle la Brigade des Moeurs ! Je crois bien qu'on va se marrer. »

…………………………

2h plus tard.

Bullock avait eut juste un coup de file à passer au capitaine de la Brigade qui l'avait à la bonne. Il lui avait fournit tout ce qu'Harvey lui avait demandé. A l'angle de Eastern et Adams Road. Petit briefing aux prostituées du coin. Gentil-gentil. Presque des adjointes assermentés. Bullock comptait sur Holly pour gagner leur confiance. Puis une cinquantaine de flics tout autour se mit à cravater les pervers du quartier chaud. A confisquer aussi leur voiture. Bullock avait fait le même coup quelques semaines plus tôt lors de sa rencontre avec Kyle Rayner. Le fourgon carcéral était garé juste derrière un coffee shop. Les uniformes des Moeurs relevaient les identités. Cordon de police au nord et au sud. Pour coincer tous les amateurs de fesses prêts à décamper. Bullock se bouffait un donuts tout en contemplant la scène. Les flics en train d'accoster les pervers, la main au collet, en flag. Direction le panier à salade. Quelques questions-réponses de la part d'un inspecteur : T'es marié ? T'es en mise à l'épreuve ou conditionnelle ? Signe ces aveux volontaires, tu seras peut-être relâché une fois arrivée au poste. Comme d'hab quelques gugusses tentèrent de se tirer. Quelques flics plombèrent les pneus arrières de leur voiture. Comme d'hab la grande épidémie de chialerie : ne le dîtes pas à ma femme !!! Le fourgon à salade remuait fort avec tous les clowns entravés dedans. Harvey serra la main à 14 prostituées :

« Merci à vous. La police de Gotham City vous est reconnaissante. »

Puis il prit un mégaphone des mains d'un flic et cria dedans :

« C'est bon les enfants, on en a une vingtaine, on ferme, c'est bon pour ce soir, on rentre à la maison. »

…………………………

Le poste de la 64ème avenue. Bullock montra son insigne au chef geôlier. Il ouvrit la porte de la zone des cellules. Il aperçut Holly Robinson et les empêcha tous deux d'entrer sur la passerelle.

« Une minute sergent, c'est une civile ! Elle n'a pas le droit d'entrer là. »

Bullock piqua l'insigne de flic du chef geôlier et l'épingla sur la veste d'Holly.

« Ouais bah ce soir c'est une adjointe et elle peut passer. On a rien vu. »

Le type s'esclaffa et s'écarta. Bullock passa devant les flics en train d'inscrire les identités sur les blocs-notes. Tous les prisonniers pervers : cliquetis d'entraves et traînements de pieds. Bullock annonça :

« Bonsoir messieurs. Vous avez tous été arrêtés ce soir pour sollicitations à des fins de prostitutions. Ce qui est une violation du code pénal de notre état, punissable d'un an à la prison de Blackgate. Mais ce soir le GCPD souhaite vous épargner tout chagrin inutile si vous coopérer avec nos services d'investigations. Vous vous trouvez ici afin de nous apporter votre aide dans le cadre d'une enquête sur le meurtre de plusieurs femmes connus pour vendre leurs charmes. Nous avons besoin de prendre à part ceux d'entre vous qui ont côtoyés ces femmes au moins une fois. Les agents vont passer dans vos rangs et vous montrer les photos des femmes en question. Si vous avez déjà eut recours à leurs services, veuillez avancer vers moi. Je vous promets que vous serez tous relâchés sans poursuites et que vous pourrez récupérer vos voitures. »

Les flics passèrent dans les rangs à montrer les photos anthropos des victimes. 2 des pervers s’avancèrent vers Bullock. Le sergent fit un clin d'oeil à Holly et lui demanda :

« Tu prends lequel ? On va en interroger un chacun. »

Il fit signe à l'un de ses collègues d'avancer. Un gros mastard qui faisait dans les 2 mètres et les 100 kilos de muscles approcha. Il serrait amoureusement dans ses bras un vieil annuaire téléphonique aux bords écornés et couverts de sang coagulés.

« Voici Tom « L'annuaire » Ludlow. Un nostalgique des interrogatoires musclés à l'ancienne. Si ton client renâcle à cracher le morceaux, demande à Tom de faire ce qui faut. »

Bullock se détourna, laissant Holly avec « l'annuaire » et l'un des deux captifs. Harvey prit avec lui le second captif et l’amena en salle d'interrogatoire. Les salles à suées comme on les appelait étaient pittoresque : lumière crue, murs blanc, table boulonnée au plancher. Batman y avait interrogé le Joker une fois et l'avait tabassé contre une vitre sans tain. Bullock commença à questionner le connard menottés qu'il avait assis sur une chaise :

« A nous deux. Ton blaze c'est bien Willis Orchard ? C'est ce que t'as dis au type qui a prit les identités si je lis bien. »

« Ouais c'est ça. »

« T'as identifié l'une des photos de la 3ème victime du Feu Follet Fou. T'as couché avec ? »

« Ouais, juste une fois. »

« Pourquoi juste une fois ? »

« Une fois, ça fait saut dans l'inconnu, plus d'une et autant faire son affaire à bobonne. »

« Joue pas au plus intelligent Willis. »

« Je ne le suis pas, la preuve, je suis juste un homme de ménage payé au lance-pierre. »

« Revenons à la fille. »

« J'ai tiré ma crampette avec elle sur mon temps de boulot. »

« Elle avait peur de quelqu'un ? Elle était suivis par un type ? Pas vue de rôdeur ? »

« Un rôdeur ? Ouais un flic avec un imper gris. Comme en porte les gros dur dans les films. Elle était sous surveillance cette fille ? »

« Aucune idée. Aucun autre détail bizarre dont tu te souviens ? »

« Nada. »

Bullock sortit de la salle d'interrogatoire et s'approcha de celle d'Holly Robinson à l'autre bout du couloir. Il regarda par la fenêtre miroir sans tain pour la voir à l’œuvre.

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