Stryker's Island (Conner Kent)

Stryker's Island

Lex Luthor & Conner Kent

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Conner pose ses mains sur ses hanches avant de lâcher un long soupir. Il ne sait pas si c'est Martha qui arrive à se montrer extrêmement convaincante ou si c'est juste lui qui cède beaucoup trop vite. Il préfère penser que sa mère d'adoption possède de terrifiantes capacités de persuasion parce que ça le fait paraître moins faible. Il avait décidé de passer le week-end à Smallville pour se reposer et le voilà pourtant dans la grange, à inspecter le tracteur de la famille avec sa vision à rayon X afin de comprendre pourquoi celui-ci ne démarre plus. Il passe toutes ses fins de semaine à la ferme depuis que le paradoxe temporel a pris fin. Passer du temps aux côtés de Ma et Krypto l'aide à songer à autre chose qu'à sa drôle d'histoire dans cette autre réalité. Il n'arrive toujours pas à croire qu'il a réussi à se sentir proche de Lex Luthor. Pire encore, il s'étonne d'avoir réussi à le percevoir de la même façon qu'il perçoit Superman. Il était son modèle, son super-héros favori. Il était prêt à tout pour lui ressembler et le simple fait d'y repenser lui donne envie de vomir. Comme s'il avait senti que le jeune homme recommençait à broyer du noir, Krypto vient mordiller le bas de son pantalon et Conner se ressaisit alors. Plutôt que de ressasser des souvenirs d'une autre vie, il devrait faire ce que Martha lui a demandé s'il ne veut pas l'avoir sur le dos. Surtout que ce n'est pas la seule tâche qui lui a été assignée. Cet après-midi est placé sous le signe de la réparation. L'antenne de la télévision attend qu'il s'occupe d'elle après qu'il en ait terminé avec le tracteur. Un nouveau soupir de fatigue quitte ses lèvres. Il a parfois l'impression que la propriétaire de la ferme patiente jusqu'à l'arrivée de l'un de ses fils pour leur donner tout un tas de corvées que l'un de ses voisins aurait pu faire. Se plaindre n'est même pas une option car cette dernière parvient à le faire culpabiliser en lui rappelant qu'il est toujours le premier à se ruer vers un immeuble en feu, mais qu'aider sa pauvre mère pour des tâches ménagères semble être un véritable fardeau à ses yeux. Il ne résiste jamais quand elle lui demande quel genre de super-héros elle a élevé. Il sait que c'est un piège, mais il tombe toujours dedans. Il veut lui montrer qu'il se soucie d'elle.

Superboy esquisse un sourire de satisfaction quand il entend le moteur du tracteur vrombir à nouveau. Il ne lui reste plus qu'à faire en sorte que la télévision affiche une image correcte et il devrait être tranquille pendant un certain temps. Il joue avec l'antenne sur le toit de la maison tandis que celle qui l'a éduqué lui indique s'il se rapproche ou pas du but. Elle lui informe que l'écran est presque net et il tourne alors l'objet très légèrement. Cela devrait être bon maintenant, mais il n'y a qu'un moyen de le savoir. Kon-El s'arrête cependant avant de pouvoir poser la question. Il éprouve une sensation qui lui est familière, la même que celle qu'il ressentait quand les Génémorphes s'immisçaient dans son esprit à l'époque où Cadmus le formait. Une voix résonne ensuite dans sa tête. Une voix masculine, mais surtout extrêmement familière. Même si son interlocuteur n'est pas dans les parages, il sait parfaitement qui cherche à le contacter. Comment pourrait-il ne pas reconnaître l'une des toutes premières personnes à avoir croisé son champ de vision après qu'il ait ouvert les yeux ? Luthor. Conner ne comprend pas. Le criminel est censé croupir en prison depuis sa lutte face à Superman à la Maison Blanche. Il ne devrait avoir aucun moyen de le joindre, surtout pas en usant de la télépathie. L'interaction est brève, mais le message de Lex est clair : il veut que son projet lui rende visite pour discuter de sa création. Le contact est rompu avant que l'hybride n'ait le temps d'en demander plus. On l'a créé pour faire de lui une arme capable de neutraliser l'Homme d'Acier. Il devait répondre aux moindres ordres du milliardaire chauve, mais il s'était échappé avant que son éducation ne soit terminée et que ses formateurs n'aient l'occasion de le rendre parfaitement obéissant. En y réfléchissant, c'est peut-être parce qu'ils ont tenté de faire de lui un bon tout qu'il se montre aussi rebelle à l'heure actuelle. Cela sent le piège à plein nez. Ce n'est un secret pour personne que le récit de sa naissance est un sujet sensible à ses yeux. Cela représente donc un excellent moyen de l'attirer là où on le souhaite. Il y a pourtant cette petite voix au fond de lui, la même qui lui avait interdit de se réjouir de la chute du patron de LexCorp, qui l'encourage à tout de même y aller.

Conner hésite longuement, mais la tentation est trop forte et il finit par céder. Il s'excuse auprès de Martha de devoir partir de manière aussi précipitée puis prend la route pour Metropolis. Arrivé à destination, il revêt sa combinaison noir et rouge. On ne laissera pas un simple mécanicien rencontrer l'un des plus grands malfaiteurs du vingt-et-unième siècle sans une bonne raison, mais c'est une toute autre histoire quand il adopte le visage de Superboy. On se montre plus conciliant avec lui parce qu'il bénéficie de l'influence de Superman et de la Young Justice. Il n'a qu'à prétexter avoir besoin des informations que l'homme détient sur une affaire non-élucidée pour passer la sécurité du pénitencier sans trop de soucis. Il ne mentirait qu'à moitié si les intentions de Lex étaient réelles. Deux gardes l'escortent jusqu'au parloir où il voit la raison de sa visite l'attendant patiemment. Celai s'amuse de le voir dans une telle situation, ses habituels costumes de luxe laissent maintenant place à une combinaison orange commune à tous les détenus. Toutefois, une partie de lui est attristée sans qu'il ne saisisse pourquoi. Il réprime ce sentiment au fond de lui et essaie de rester impassible en apparence, il ne faut pas que son interlocuteur constate à quel point il est encore chamboulé par le Bartpoint. « C'est parce que tu as compris que tu ne serais jamais au niveau de Superman que tu as décidé de t'intéresser à moi, Luthor ? » Aucune salutation, il ne le mérite pas après toutes les folies qu'il a commises avant de finir derrière les barreaux. Qu'il soit déjà content que le clone ait accepté de lui rendre visite. Il pose ses mains sur le haut de la chaise et se penche très légèrement vers l'avant, le visage sévère. C'est dans ces moments qu'il regrette de ne pas posséder de vision thermique. Il aurait paru bien plus intimidant avec des pupilles écarlates. « Je suis peut-être plus faible que lui, mais je peux frapper très fort quand je suis contrarié. » C'est sa façon à lui de le mettre en garde avant que la conversation ne commence réellement. Le prisonnier est doué pour embobiner les gens, le fait qu'il ait remporté les élections en est la preuve. « Ça, tu dois probablement déjà le savoir puisque tu es l'homme derrière ma création. » Pour lui, Luthor n'est que l'individu ayant eu l'idée du Projet 13 et celui ayant financé Cadmus pour que le projet se réalise. Ils ne se voyaient que lorsque le patron se rendait dans les laboratoires pour observer l'évolution de son investissement. Il ignore à quel point il est en réalité relié au président déchu.

Après avoir mis les choses au clair, Conner se décide finalement à s'asseoir pour lui faire comprendre qu'il ouvre les discussions. « Je t'écoute. » Son attention est à son maximum, il guette le moindre geste suspicieux, la moindre action qui lui confirmera que Luthor a cherché à le rouler dans la farine. Après tout, pour quelle autre raison aurait-il attiré le jeune justicier jusqu'ici ?

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Stryker's Island

Lex Luthor & Conner Kent

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Tous ses sens sont à l'affût du moindre détail qui trahira les intentions de Luthor. Celui-ci n'est pas télépathe, mais il a pourtant réussi à le contacter mentalement. S'il a été capable de réaliser cette prouesse, qu'est-ce qui assure Conner que l'actuel détenu le plus célèbre du pénitencier de Stryker ne dispose pas d'autres ressources qu'il lui cacherait ? Il ne détecte rien pour le moment, mais il reste sur ses gardes. Contrairement à lui, Lex est souriant. Il a tout perdu, il a réussi à atteindre les sommets et Superman l'en a fait tomber. Plus personne ne croit en son innocence, mais cela ne l'empêche pas de sourire. Cela énerve Kon-El de le voir se réjouir ainsi. Lui, il continue de se montrer sec, même quand le milliardaire essaie de lui faire croire que Kal-El n'est pas aussi bon que tout le monde le pense. « Aux dernières nouvelles, d'entre vous deux, c'est toi qui possèdes le plus de chefs d'accusation. Vous seriez copains de cellule si c'était de lui dont il fallait se méfier. » Avec l'énorme symbole qu'il arbore fièrement, ce n'est pas le jeune Kent qui dira du mal de son mentor. Heureusement, ce débat ne s'éternise pas, chacun sait sans doute qu'il est impossible de changer la vision de l'autre. A la place, un gardien de prison réduit la distance qui les sépare en invitant le clone à passer la porte qu'il vient d'ouvrir. La demande de Luthor le surprend, il ne comprend pas pourquoi ce dernier cherche à marcher avec lui. Il lui faut un petit moment pour peser le pour et le contre, il se dit qu'il doit y avoir une motivation derrière tout ça. Probablement qu'il ne souhaite pas que des oreilles indiscrètes l'entendent parler de Cadmus. Le grand public ne sait pas qui a commandé les différents projets du laboratoire, après tout. Superboy devrait tout même insister pour rester là où ils sont par mesure de prudence, sous la surveillance de plusieurs agents. Sa curiosité est malheureusement trop grande et il quitte alors sa chaise.

L'hybride regrette bien vite son choix. Tout ce que fait le criminel, c'est déblatérer tout un tas de choses inintéressantes. Une analyse politique sur son géniteur de Krypton n'est pas ce qui le fera rester. Le président déchu est  occupé à citer chacune des raisons qui lui font détester l'Ange de Metropolis, mais Conner ne peut s'empêcher de saisir la perche qui lui est présentée. Alors, il réinterprète les propos en les faisant passer pour des éloges. « Ça alors, Lex Luthor me vante toutes les qualités de Superman. Filmer cela m'aurait probablement rendu aussi riche que toi si je transmettais la vidéo à Lois Lane. » S'il était plus souvent passé inspecter l'évolution de son projet, il aurait su à l'avance que le demi-extraterrestre pouvait faire preuve d'une insolence qui en irriterait plus d'un. Kon-El ne compte pas se retenir avec Lex, il crachera son venin à la moindre occasion et il se montrera sarcastique dès qu'il le pourra.

Marcher entre les différentes cellules est assez particulier. Superboy sent les nombreux regards tournés vers eux. Lex est une personne célèbre, il est donc normal que sa présence attire l'attention des gens. Toutefois, ce n'est pas lui qui attise principalement la curiosité des malfrats, c'est Conner. Le grand " S " rouge imprimé sur sa combinaison doit sans aucun doute rappeler à certains détenus à cause de qui ils se retrouvent maintenant derrière les barreaux. Arborer l'emblème de la maison des El est tout aussi bien un avantage qu'un fardeau. Il est bien plus facile d'obtenir la confiance quand on est lié à l'Homme d'Acier, mais le souci est que certains ennemis redirigent leur rancune vers lui à la simple vue de l'insigne. Quelques insultes fusent, mais l'hybride est capable de les calmer d'un simple regard. Même s'il fait de son mieux, il n'est pas un boyscout comme son mentor. Il dérape bien plus facilement et un simple coup d’œil suffit à le faire comprendre aux prisonniers. Le seul à se tenir convenablement est un maton placé au bout de l'allée, le clone comprend rapidement pourquoi quand on lui explique que LexCorp a financé le traitement de la femme malade de ce dernier. Kent hausse un sourcil. En quelques minutes, ils ont déjà rencontrés deux geôlier dont un problème a   été réglé par la plus grande multinationale de la ville. Sacrée coïncidence. « C'est fou comme le hasard fait bien les choses... » Répond-il, suspicieux. Tim est le détective de l'équipe, mais le clone est loin d'être stupide. Il n'est pas dupe, les actes " bienveillants " du milliardaire chauve ne sont qu'une façon d'acheter des citoyens susceptibles de lui être utiles un jour ou l'autre. Chez les Kent, il a appris à se montrer généreux avec les autres sans rien attendre en retour. Il aide son prochain parce qu'il sent que c'est la meilleure chose à faire. Il ne le fait pas en espérant que la faveur lui soit retournée d'une façon ou d'une autre quand il en aurait besoin. Luthor a visiblement été élevé d'une façon différente. Quiconque accepte la main que le président de LexCorp lui tend est condamné à devoir un jour servir ses viles intentions, volontairement ou non.

Les traits de son visage se resserrent suite à la question de l'homme en orange. Il est vrai que celui-ci ne le connaît que sous le nom de Projet 13, en référence à ses douze frères dont la croissance n'est jamais arrivée à terme. Le jeune justicier est néanmoins surpris de constater que Luthor est capable de penser qu'il lui révélerait le prénom qui lui a été donné après qu'il rejoint la civilisation aussi facilement. S'il y a bien une chose qu'un super-héros tente de préserver du mieux qu'il le peut, c'est bien son identité civile. Ce n'est clairement pas à l'un des cerveaux les plus malveillants de la planète que le demi-kryptonien va se mettre à nu. « Ce n'est pas ton... » Problème. Le dernier mot ne sort pas parce que son interlocuteur continue de parler sans même soucier de sa réponse. Sa mâchoire se serre à la mention de leur relation durant le Bartpoint. Lex s'en souvient donc également. Etant donné leur proximité dans cette autre ligne temporelle, il était normal que l'ancien chef d'état connaisse son prénom. En revanche, le clone aurait espéré qu'il l'oublie après que tout soit revenu à la normale. Sa réponse met du temps à sortir. Entendre son nom civil sortir de sa bouche l'a figé sur place. Ce n'est que lorsqu'il sent les doigts de ce dernier sur son poignet qu'il se ressaisit. Il ne discute pas avec n'importe qui malheureusement. Luthor est intelligent et observateur, ce court moment de perturbation ne lui aura probablement pas échappé et il aura bien vite fait de réaliser qu'il a visé dans le mille. Par le non-dit, Conner lui aura fait comprendre que son identité n'a pas changé d'une réalité à une autre. « Je... je ne suis que Superboy pour toi. Et rien d'autre. » Mais je ne suis pas ton acolyte, a-t-il envie de rajouter, mais cela signifierait que lui aussi est capable de se remémorer leur lien passé. Lui révéler son prénom, c'est réduire la distance qu'il a volontairement fixé entre eux. C'est lui permettre de se rapprocher de son cœur. Et ça, Kon-El cherche à l'éviter à tout prix. Il se force à discerner le Luthor qu'il a en face de lui de celui dont des souvenirs surgissent parfois sans raison. L'un est un menteur, un tricheur et un mégalomane tandis que l'autre était un bienfaiteur, un homme honnête et loyal. Après cette rencontre, il ne veut plus avoir aucun contact avec lui. Aussi bien à distance que physiquement. C'est pour cela qu'il retire la main de son interlocuteur avec une hostilité non-dissimulée.

Continuer d'aborder ce sujet pourrait le déstabiliser, il s'agit peut-être même de ce que Lex cherche à faire. La meilleure solution est de reparler de raison de sa présence à Stryker. « Tu m'excuseras, mais j'ai mieux à faire que de me balader dans une prison aux côtés de l'un de ses pires résidents. Si tu ne veux pas parler de Cadmus, je m'en vais. » Conner n'attend que ça, quitter l'île de Stryker le plus tôt possible. Faire la causette avec le précédent POTUS ne l'intéresse pas et ne l'intéressera jamais.

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Stryker's Island

Lex Luthor & Conner Kent

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Le Bartpoint est un événement que Conner aimerait bien effacer de sa mémoire. De son point de vue, il ne s'y est absolument rien passé de positif. Ses souvenirs de cette réalité alternative sont relativement flous, mais il est parfaitement capable de se remémorer quelle était leur relation là-bas. Il avait vainement espéré que Lex fasse partie de ceux qui avaient oublié quelle avait été leur autre vie. Non seulement ce dernier n'est pas dans ce cas, mais en plus, le prénom de sa création est encore fraîchement ancré dans son esprit. Il est rare de le voir aussi chamboulé. En général, il arrive toujours à dissimuler son malaise derrière un visage impassible, mais il n'a suffi que d'une question pour qu'il fasse preuve de vulnérabilité. Superboy aurait pensé que Luthor profiterait de ce moment de faiblesse pour jouer avec lui et éventuellement extraire d'autres informations sur lui, voire même sur son entourage, mais il n'en est rien. Le milliardaire n'insiste même pas et revient sur leur sujet principal, exactement comme le Projet 13 le lui avait demandé. Cela l'étonne de le voir réagir avec autant de coopération. D'habitude, c'est lui qui pose les conditions et non l'inverse. Sa super-ouïe était en alerte depuis son arrivée dans le parloir. Si le rythme cardiaque de l'ancien président avait toujours été régulier, voilà que celui-ci commence à faiblement accélérer. Tout cela rend le jeune Kent très perplexe. Où est passé le Lex Luthor qui donne l'impression de constamment tenir les cartes en main ? Il fronce une nouvelle fois les sourcils quand le doigt de son interlocuteur entre en contact avec le symbole sur son front. Le regard qu'il lui lance, l'air de lui Touche-moi encore une fois et je te brise les doigts, lui fait comprendre qu'il a intérêt à rapidement se retirer. Ce n'est qu'après cela que le justicier montre une réaction des plus désinvoltes face à ses propos. « Bah voyons... » Luthor ment. Rien ne le prouve, mais il est persuadé que Luthor ment. C'est une tentative de se rapprocher de lui. Avant aujourd'hui, et s'il l'on oublie le Bartpoint, ils n'ont jamais eu de réelles interactions, ils n'ont jamais eu d'occasion pour discuter. Autrement dit, il n'y a aucune raison pour que le chauve le voit autrement que comme une arme issue de son imagination. De la même façon, il n'y a aucune raison pour que Conner le voit autrement que comme un criminel sans scrupule.

Sa patience commence également à atteindre ses limites. Il est venu pour discuter de sa naissance, mais son interlocuteur ne cesse de changer de thématique. Après avoir tenté de découvrir son prénom, voilà que ce dernier désire déblatérer sur la raison de haine pour l'Ange de Metropolis. Kon-El grogne. Combien de temps va-t-il encore lui falloir attendre avant qu'il n'obtienne ce qu'il souhaite ? Si Lex le considérait comme plus qu'un simple projet scientifique, il aurait appris à le connaître et saurait que l'endurance n'est clairement pas l'un de ses points forts. Encore un peu et il ne supporterait plus de l'entendre parler de sujets dont il n'en a strictement rien à faire. Le maton qui les suit depuis tout à l'heure reçoit l'ordre de les abandonner dans une allée où ils ne seront que deux. Le clone s'autorise alors à penser que l'attente a fini par payer. Quelle erreur de sa part... Luthor préfère évoquer Darwin pour justifier son ressentiment envers Superman. Cette fois-ci, le demi-kryptonien ne trouve même pas la force de répondre et se contente de rester stoïque. Il l'écoute sans réellement l'écouter. Ce qui entre par une oreille ressort par l'autre. Même sans prêter attention à ses dires, il sait déjà à l'avance que le quinquagénaire ne fait que répéter ce qu'il a déjà expliqué maintes et maintes fois à qui voulait bien l'entendre. La forme de son discours change à chaque fois, mais le fond reste le même. Le jeune homme croise les bras à la fin de son monologue. La question que l'ancien chef d'état lui pose est sans doute rhétorique, mais Superboy y répond tout de même. « J'ai bien une réponse à te donner, mais quelque chose me dit que tu la connais déjà et qu'elle ne va pas forcément te plaire. » La théorie de l'évolution n'est qu'un piètre prétexte pour masquer la jalousie que le milliardaire éprouve à l'égard de sa némésis de toujours. Ce n'est que par jalousie que ce dernier a toujours cherché à faire disparaître le symbole de l'espoir que représente Clark. Parce qu'il est ce que lui ne sera jamais. Il a réussi à gagner la confiance de la population sans l'avoir achetée au préalable. C'est tout naturellement que les autres vont vers lui, au contraire de Luthor que tous craignent ou méprisent.

La suite de la discussion est cependant un peu plus étonnante. Jamais il n'aurait pensé entendre le président de LexCorp admettre que l'Humanité se serait probablement éteinte depuis des années sans les multiples interventions de l'Homme d'Acier. Conner détient là un scoop que même les journaux les plus célèbres de la ville n'ont pas réussi à arracher au détenu de Stryker's Island. Le plus amusant dans cette situation est que le jeune Kent a bien perçu à quel point il était difficile pour son interlocuteur de l'avouer. Celui-ci s'approche de lui et, pour la première fois depuis son arrivée, un fin sourire narquois étire ses lèvres. « C'est triste qu'il ait fallu te mettre derrière les barreaux pour que t'en prennes finalement conscience. Il a toujours fait et continuera toujours d'en faire plus pour l'humanité que toi. » Lex ferait-il partie des individus dont la vision des choses changent après un passage en prison ? Que cela soit le cas ou non, cela ne change cependant rien à ce que sa création pense de lui.

L'expression amusée sur son visage disparaît toutefois assez rapidement, juste après que l'homme d'affaire se soit finalement résolu à lui parler des raisons de son existence. Cette première confession est très loin d'être aussi croustillante qu'il l'aurait pensé. « Un autre but que Bizarro ou Metallo ? » Répète-t-il, plus que dubitatif pour lui faire réaliser à quelle point sa déclaration est vide de sens. Cela commence bien. Cette information est l'inverse de tout ce que les Génomorphes et les scientifiques qui lui ont donné la vie ont essayé de lui inculquer. « Cadmus a passé des semaines entières à faire de moi celui qui le remplacerait et tu vas me dire que j'ai été créé pour une autre raison ? Te fous pas de moi ! Qu'est-ce qui pourrait bien me différencier de tous ces fichus monstres à qui t'as donné la vie, hein? » Conner use de sa super-vitesse pour combler les quelques mètres qui le séparent de Luthor qui a repris la marche. Il l'arrête en posant une main sur son épaule. Sa patience a finalement atteint ses limites, il en a marre de marcher et de devoir lui soutirer des renseignements au compte goutte. Malgré son agacement, il parvient tout de même à se contrôler suffisamment pour que la force exercée par sa poigne soit incapable de le blesser. « Qu'est-ce que je dois savoir sur ma naissance que je ne sais pas déjà, Luthor ? Dis-le moi. Maintenant. » Le temps des plaisanteries est terminé. Son regard se fait extrêmement sérieux. Le président a souhaité s'aventurer sur un sujet extrêmement sensible et doit maintenant en assumer les conséquences. Fini de se défiler. C'est tout de suite que Conner veut les réponses qu'il était venu chercher.

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Stryker's Island

Lex Luthor & Conner Kent

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Les traits de Conner n'ont que très rarement été aussi sévères qu'aujourd'hui. Les conditions dans lesquelles il a été créé représentent un des sujets les plus sensibles à ses yeux. Certes, il a cessé de se voir comme une abomination, mais cela ne veut pas dire qu'il n'éprouve pas une certaine honte vis-à-vis de sa véritable nature. Il est le clone de Superman et d'un humain dont il ignore le nom. On a essayé de faire de lui une arme qui serait suffisamment puissante pour prendre la place de son modèle kryptonien. Ses amis lui ont cependant fait comprendre que seul lui est en mesure de décider de son destin. C'est pour cela qu'il ne se considère plus comme le Projet 13, l'expérience scientifique mise au point pour surpasser l'Ange de Metropolis, mais plutôt comme Conner Kent alias Kon-El et Superboy, le membre grognon de la Young Justice, celui qui passe ses week-ends à mettre de l'ordre dans une grange de Smallville aux côtés de sa mère adoptive. Malgré tout le chemin parcouru en quatre ans, il ne peut toutefois pas oublier qu'il n'est pas exactement comme ceux qu'il côtoie au quotidien. Lui, c'est dans un laboratoire qu'il a vu le jour. Il a appris à vivre avec cette différence, mais cela ne signifie pas qu'il en est fier. Quelque part, il jalouse un peu ceux qui sont nés d'un véritable amour et sans que l'on ait d'appréhension par rapport à ce qu'ils seront amenés à devenir. Lui, il a l'impression qu'il ne pourra jamais réellement s'affranchir de ses liens avec Cadmus, qu'il y aura toujours quelqu'un ou quelque chose pour lui rappeler d'où il vient. Comme aujourd'hui avec Luthor qui avait pris la soudaine décision de le contacter pour discuter de sa conception.

Étrangement, ce dernier semble éprouver les mêmes difficultés que sa création quand il s'agit de s'aventurer sur ce sujet. Kon-El ne reconnaît plus le Lex qu'il a en face de lui. Il est habitué à le voir toiser le reste du monde avec son air hautain et supérieur. Il est un homme détestable d'ordinaire, le genre d'hypocrite qui se dit exemplaire alors que son absence de code moral prouve le contraire, mais là, quelque chose est différent chez lui. Sa légendaire confiance en lui a disparu, il donne l'impression d'être plus faillible. Conner ne l'a jamais vu ainsi et a même toujours douté que cela soit possible. Et, bien évidemment, la question qu'il se pose alors est " pourquoi ". Il se doute que ceci est lié au motif pour lequel le milliardaire l'a fait déplacer jusqu'à Stryker. Attendant que le quinquagénaire cède finalement à sa demande, qui ressemblait bien plus à un ordre qu'à une véritable réclamation, le clone croise les bras contre le " S " stylisé sur son torse alors que le bleu de ses yeux ne le quitte pas une seconde. Il veut sa réponse et il la veut maintenant. Il n'est plus question que le président déchu continue de se montrer évasif, il l'a fait venir pour une raison et il est temps qu'il s'explique. La mention de Jor-El le surprend en partie. Il n'a jamais rencontré le père de Kal-El, celui-ci étant mort des décennies avant sa naissance, mais a déjà entendu de nombreuses histoires à son sujet. Celle que son créateur est actuellement en train de lui raconter ne lui est pas inconnue. Il est celui qui aurait pu sauver son peuple tout entier si ses pairs avaient pris conscience de l'épée de Damoclès qui planait au-dessus d'eux bien plus tôt.

Apparemment, son " grand-père " a fait bien plus que ce concevoir la machine utilisée par Zod pour saccager Metropolis. Il a également tenté d'installer un véritable écosystème sur une planète proche de Krypton, sans doute de l'espoir de créer un refuge pour les siens. Il a même été jusqu'à donner vie à une créature qui veillerait ceux qui seraient incapables de défendre de leurs prédateurs. Les yeux de Conner s'écarquillent sans qu'il ne puisse se contrôler quand son interlocuteur prétend s'être comporté de la même façon que le scientifique kryptonien en décidant de cloner le plus grand héros de la planète. « Tu m'excuseras d'être incapable de te considérer comme l'équivalent terrien de Jor-El. A t'entendre, on dirait que tu n'avais que de bonnes intentions en décidant de me créer. Arrête de te prendre pour un saint, je n'y crois pas une seconde. Tu es sûr que tu n'avais pas d'autres objectifs en tête ? » Kon-El est persuadé que Luthor ne se serait pas servi de lui que pour éloigner tous les dangers qui menacent la planète s'il en avait eu l'occasion. Nul doute qu'il en aurait profité pour supprimer tout ceux qu'il aurait jugé nuisibles à sa façon de voir les choses. « Je reste un outil que tu as mis au point pour réaliser tes ambitions au final, que celles-ci soient louables ou pas. » Il ne peut en être autrement. Après tout, il n'y a que Lex Luthor qui est spécial aux yeux de Lex Luthor. Les autres ? Ils sont, au mieux, des incapables qui ont nécessairement besoin de lui et de son génie inégalable pour avancer. Au pire, ce sont des individus inutiles, tout juste bons à lui servir de pions et à se sacrifier pour l'aider à progresser dans sa quête. Puisqu'il lui doit la vie, le jeune Kent se voit plus comme appartenant à la seconde catégorie aux yeux du milliardaire. Il se débarrasserait de lui dès qu'il ne le jugerait plus d'aucune utilité et démarrerait ensuite le Projet 14, visant à façonner un clone sans commettre les mêmes erreurs qu'avec le treizième pour qu'il réponde un peu plus à ses attentes.

Le prisonnier parvient une nouvelle fois à le déstabiliser quand ses mains entrent en contact avec les siennes. Quelques bribes de son passé lors du Flashpoint lui reviennent alors en mémoire. L'ancien chef d'état a eu un comportement dans cette réalité où il était l'idole du demi-kryptonien. L'admiration ressentie pour l'homme avant qu'il ne parte affronter Vandal Savage n'a cependant rien à voir avec la colère qu'il ressent en ce moment-même. Ils n'ont pas la même relation ici et il n'apprécie pas que le chauve se montre aussi tactile avec lui. « Mettons les choses au clair. Je ne réponds de rien si jamais tu oses me toucher la prochaine fois, d'accord ? » La suite des paroles du PDG de LexCorp lui plaisent encore moins que le contact qu'ils viennent d'avoir. Il a l'impression que ce dernier ne réalise pas à quel point ses ambitions ont été irréalistes quand il s'est décidé à dupliquer les cellules de sa némésis. « Tu as des yeux partout, tu as donc dû me voir échapper de peu à la mort quand Darkseid a frappé, ou à quel point j'ai été impuissant quand le Syndicat nous a privés de la lumière du soleil. » Il marque un faible temps de pause, quatre années se sont déroulées depuis la dérouillée que Doomsday lui a mise, mais il lui est encore assez difficile d'en parler. Il le faut pourtant, pour que Lex comprenne que le Projet Krypton est une erreur, que Conner est une erreur. « Tu as dû être très fier de la plus parfaite et la plus belle de tes créations dans ces moments-là, pas vrai ? » Il ne cesse de le considérer comme son plus grand succès alors que Kon-El n'est qu'une succession d'échecs. Nombreux sont les justiciers qui ont accompli bien plus que lui. « Il faut dire les choses comme elles sont : tu es très loin d'avoir conçu un être capable de rivaliser avec lui, que ce soit en terme de force ou de capacité à inspirer les autres. L'aigle dont tu ne cesses de vanter les mérites, la Terre n'en a jamais eu besoin parce qu'elle l'a déjà trouvé en la personne de Superman. » Peu importe ses efforts, Superboy n'arrivera jamais à la hauteur de son mentor. Il peut mourir demain sans que cela ne chagrine qui que ce soit. Clark ne peut pas en dire autant, il suffit qu'il disparaisse une journée toute entière pour que le monde commence déjà à ressentir son absence. « Si protéger l'humanité des menaces extérieures t'intéressait tant que ça, c'est avec lui que tu aurais dû collaborer dès le début à la place de chercher à lui mettre des bâtons dans les roues. » Un petit rire sarcastique quitte ses lèvres quand il se rend compte d'une certaine chose. « C'est un peu ce que tu as fait en récupérant une partie de ses tissus, tu me diras. » On peut voir la naissance du jeune super-héros comme une collaboration entre le pire citoyen de Metropolis et son plus grand protecteur d'une certaine façon. Le seul souci est que l'Homme d'Acier n'a pas vraiment donné son aval pour qu'une partie de lui soit utilisée à de telles fins.

Puisque le sujet du clonage est abordé et une autre question lui vient alors en tête. « D'ailleurs, d'où proviennent mes cellules humaines ? Qui est le pauvre individu qui n'a pas eu d'autre choix que de t'offrir son ADN pour mener à bien ton foutu projet ? » Personne ne se rend jamais volontairement jusqu'à Cadmus donc Conner est persuadé que son donateur terrien avait dû être forcé de participer à l'expérience. On avait dû le kidnapper ou lui mentir sur l'objectif du projet. Il ne peut en être autrement. Peut-être même que cela lui a coûté la vie, mais ceci n'est pas un souci pour un être aussi vil et immoral que Luthor.

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Stryker's Island

Lex Luthor & Conner Kent

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Si Superboy avait encore des doutes jusqu'à présent, il est maintenant convaincu que la curiosité est un vilain défaut. Il a toujours su que répondre à l'appel de Luthor n'était pas la meilleure des choses à faire, mais jamais il n'aurait pensé que la conversation prendrait une telle tournure. Plutôt que de réellement lui révéler des choses qu'il ignore sur ses origines, le PDG de LexCorp s'est contenté de blasphémer sur la mémoire de Jor-El en comparant ses motivations peu louables à celles du scientifiques de Krytpon avec des arguments qui ont été très loin de convaincre le jeune Kent. Tout ce que ce dernier a réussi à faire comprendre à Kon-El, c'est qu'il se berce encore plus d'illusions que ce qu'il ne pensait s'il croit avoir accompli quoi que ce soit de bon avec ses actes plus vils les uns que les autres. Il lui faut réaliser un effort surhumain pour éviter de se percer les tympans face à toutes les inepties que son interlocuteur déblatère. Cette rencontre a fini par l'ennuyer. Il a été très naïf de sa part de penser que l'homme d'affaire amènerait réellement des réponses aux zones de flou que l'histoire de Conner comporte encore. Sa patience porte néanmoins ses fruits quand le criminel lui révèle la toute première révélation intéressante depuis son entrée dans le pénitencier de l'Île de Stryker. Le héros se fige sur place, le temps que son cerveau traite ce qu'il vient de recevoir. « Im... Im... Im... Impossible. » Arrive-t-il à déclarer après un nombre incalculable de balbutiements. Il a imaginé des tonnes de scénarios depuis qu'il sait que son corps n'est pas complètement kryptonien, mais Lex n'est son géniteur humain dans aucun d'eux. C'est une idée qui ne lui est même pas venue en tête tellement cela semble irréaliste. Il est assez facile de discerner les similarités que Kon-El partage avec Clark, à commencer la couleur de leurs yeux ou les pouvoirs qu'ils ont en commun par exemple. Si le jeune Kent était réellement le fils du président déchu, il devrait normalement avoir hérité de quelques-uns de ses traits, ce qui n'est pas le cas. Il n'est pas prêt de subir les effets de la calvitie et son quotient intellectuel est celui d'un individu moyen. Non, c'est impossible.

L'étreinte autour de sa main le saisit et il ne peut répondre que d'une seule façon. Il se retire d'un violent mouvement du bras avant de mettre ses précédentes menaces à exécution. Sa paume se pose sur le torse du quinquagénaire et, d'un simple geste du poignet, il le propulse un peu plus loin. « Ne me touche pas, je t'ai dit ! » Par chance, Conner a encore suffisamment de contrôle sur lui pour ne pas avoir mis toute sa super-force dans son action. Il doute très fort d'avoir blessé Luthor, celui-ci ressentira sans doute une légère douleur dans le pire des cas. Ses yeux s'écarquillent sous l'influence de la colère, l'once de self-control qu'il parvient généralement à garder sur lui-même a fini par céder. « Tu es un menteur, Luthor ! » En l'absence de meubles et de résidents, sa voix résonne dans le couloir tout entier. Il ne serait même pas surprenant que les gardiens de l'autre côté de la porte aient entendu son cri de déni, mais qu'ils aient refusé d'agir sur ordre de l'ancien président. « Tu... Tu mens ! » Malgré son refus, il y a quelque chose en son for intérieur qui lui fait penser le contraire. Lex n'a pas l'air aussi sûr de lui que d'habitude et cela le perturbe, le vieux chauve lui paraît si vulnérable qu'il n'arrive pas à exprimer correctement toute l'étendue de sa colère. Ce doit être les restes de la sympathie qu'il avait pour l'homme lors du Bartpoint qui refont surface et qui obstruent son jugement. Il change néanmoins rapidement d'avis, ça doit être du bluff à tous les coups. Le chef d'état déchu fait semblant d'être faible pour faire avaler à sa création tous les mensonges qui sortiront de sa bouche, mais ça ne marchera pas. Il y a trop de contre-arguments qui lui viennent en tête pour que ce qui lui est avancé soit acceptable. « Toi qui déteste autant les Kryptoniens, tu aurais osé mélanger ton propre sang à celui de ton pire ennemi ? » C'est du grand n'importe quoi. Cette idée est bien trop vide de sens pour un homme aussi intelligent que Luthor. La seule façon qu'il a de dissimuler sa nervosité est de rire de manière bien trop fausse pour paraître naturelle. Son visage cependant bien rapidement des traits plus sérieux alors que son poing heurte les barreaux d'une cellule. « Arrête tes conneries ! » L'impact a fortement déformé les tiges métalliques, mais Superboy n'en s'en soucie que très peu. Toute son attention est focalisée sur Luthor qu'il n'a pas quitté des yeux depuis qu'il l'a repoussé un peu plus tôt.

Ses mains tremblent sous la frustration, il n'aime pas que l'on se paie sa tête, surtout sur un sujet aussi épineux. Car oui, il essaie de se persuader que le prisonnier essaie de le duper. Il joue avec sa quête d'identité dans l'espoir de le manipuler par la suite à coup sûr. C'est Luthor après tout, il ne sait faire que ça. Tendez-lui votre main et c'est tout le bras qu'il vous arrachera. Quelque part, l'hybride regrette de l'avoir interrogé. Il savait que peu importe la réponse que ce dernier lui donnerait, cela ne lui plairait pas, mais il a tout de même cédé à la curiosité et s'en mord maintenant les doigts. « Depuis que j'ai ouvert les yeux pour la première fois, on a toujours insisté sur le fait que j'étais le clone de Superman. Je n'ai pris conscience de mon héritage humain qu'après avoir rejoint le monde extérieur. Donc si tu es réellement mon père, pourquoi les scientifiques de Cadmus ne me l'ont jamais dit ? Tu cherchais à cacher quelque chose ? » Questionne-t-il sur un ton accusateur. Le milliardaire chauve était à la tête du projet Krypton, il décidait de ce que le treizième clone devait apprendre et de ce qu'il devait ignorer. Il doit forcément y avoir une raison pour qu'on lui ait toujours parlé de ses origines kryptoniennes, mais que l'on ait jugé inutile de l'informer de sa filiation avec l'un des hommes les plus influents de la planète.

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Stryker's Island

Lex Luthor & Conner Kent

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Voilà, c'est confirmé. Conner Kent est la progéniture d'un ange nommé Kal-El et d'un démon baptisé Lex Luthor. Deux êtres qui se livrent maintenant bataille depuis bientôt une dizaine d'années lui ont donné naissance. Voici là la pire réponse qu'il pouvait recevoir à l'interrogation qui était restée dans un coin de sa tête pendant quatre ans. Il avance différents arguments pour contredire les déclarations de l'ancien président tout en sachant qu'il n'y a malheureusement aucun mensonge dans ses propos. Un humain a des réactions physiques particulières quand il cherche à dissimuler la vérité. Son cœur bat plus rapidement, il transpire et peut parfois même avoir de micro-tremblements. Le pouls de Lex s'emballe sensiblement, mais ce n'est pas suffisant pour que Superboy puisse en conclure quoi que ce soit. Il pourrait tout aussi bien avoir commencé à s'agiter après avoir été violemment repoussé. Au final, le clone décide de ne pas tenter de dissocier le vrai du faux parce qu'il se rappelle que son interlocuteur est un grand manipulateur. Le jeune super-héros est peut-être en train de jouer son jeu en paniquant ainsi. Luthor est un homme tellement compliqué et dont il s'est tellement méfié qu'il ne sait même plus discerner les situations où ce dernier est honnête des moments où il ne l'est pas. Alors, dans le doute, il se dit que le chauve ment, car cela rend les choses plus faciles à digérer et que cela s'avère vrai dans une grande majorité des cas. C'est d'ailleurs ce que Clark lui a révélé un jour : remettre la parole du milliardaire en cause rend en général une enquête moins longue et pénible.

Et à entendre la suite de son histoire, le demi-kryptonien a bien raison de ne pas croire aveuglément tout ce qui vient de lui être raconté. « Tu flippais à l'idée que l'on te relie au monstre que j'aurais pu devenir, c'est ça ? Me fais pas croire que tu as subitement été pris d'un élan paternel qui t'a poussé à me joindre. » Luthor est un hypocrite et il vient de l'avouer indirectement. Ce n'est que parce qu'il a jugé sa treizième progéniture viable qui la met actuellement sur un piédestal. Le pire dans tout cela, c'est qu'il a l'impression que Lex ne regrette pas spécialement le sort qui est arrivé aux douze autres. Ce ne sont pas des êtres humains ou même des fils pour qui il n'éprouverait aucune fierté. Non, ce ne sont que des essais ratés sur qui il a arrêté de porter son intérêt après la naissance du Projet 13. Il sait parfaitement ce qui l'aurait attendu si lui aussi avait montré des signes de troubles psychologiques. « Est-ce que nous aurions eu la même conversation si je m'étais avéré être un échec, moi aussi ? Est-ce que tu m'aurais toujours vu de la même manière ou est-ce que tu m'aurais balancé à la poubelle comme les douze Superboy qui m'ont précédé ? » Un Projet 14 aurait probablement déjà été lancé à l'heure qu'il est Conner ne ressent aucune joie à avoir obtenu l'approbation de son créateur. Combien d'autres clones avec le même visage que lui sont morts pour que lui ait aujourd'hui l'immense " chance " de discuter avec l'homme derrière leur conception. « Quel genre de parent parle de son enfant comme d'un échec ou d'un succès ? Tu dis me considérer comme ton fils, mais c'est le mot " création " que tu ne cesses d'utiliser depuis tout à l'heure. » Le charabia de l'homme d'affaire ne l'a jamais affecté de toute façon, à aucun moment il n'a cru en la sincérité de ses paroles. La seule chose qui le différencie des autres armes telles que Metallo ou le Parasite, ce n'est pas tellement la finalité derrière son existence comme Luthor veut le faire croire. Non, c'est plus simple. Kon-El a ses cellules en lui, là où aucun du reste ne lui est génétiquement relié.

D'une certain façon, Superboy n'est pas déçu, le chef d'état déchu ne lui a pas fait perdre son temps, il en a bel et bien appris plus sur ses origines. Quel dommage que la vérité soit si difficile à accepter. Il ne doit pas montrer l'effet que cela a eu sur lui cependant, pas devant celui qui lui a donné la vie tout du moins. « Ces révélations ne changent rien pour moi, tu restes toujours cette même enflure et moi, je continuerai toujours d'arborer ce même symbole que tu détestes tant sur mon torse. » Il pointe le logo avec son pouce pour accompagner ses paroles. Ce n'est pas le " L " de LexCorp qui est dessiné sur sa tenue. Non, il s'agit du " S " de la maison des El. Il le portera avec encore en plus de fierté dorénavant, non seulement pour inspirer les autres, mais aussi et surtout pour rappeler à son géniteur terrien, qui suivra ses aventures dans sa prison moisie, il en est certain, que rien ne les lie. Malgré les cellules qu'ils partagent, Conner refuse d'être un Luthor, et il le montrera chaque jour en suivant les préceptes que les Kent lui ont enseignés. Il laisse le quinquagénaire sur place et part dans la direction opposée, leur discussion n'a plus lieu d'être. Quelques mètres les séparent quand il décide lui laisser un dernier avertissement avant de s'en aller pour de bon. « N'essaie plus de me contacter parce que je ne viendrai pas. Profite bien de tes petites vacances en prison. » Il lui tourne ensuite une nouvelle fois le dos, pressé de quitter cette foutue île le plus rapidement possible. Lex est l'humain le plus vil de la planète et Superman en est son plus grand défenseur. Il y a alors une question qui lui parasite l'esprit : qu'est-ce que cela fait de lui ?

(c) oxymort