Sushi Party (PV)

Arthur Curry? Une fête? Tu t'y étais reprise à deux fois pour lire et relire ce message qui t'avait totalement prise au dépourvu! Ce bougon? Faire une fête? L'idée était fort agréable et plaisante mais tu étais très étonnée. Excitée et enthousiasmée mais très étonnée. En réalité, tu étais plus que cela. Tu étais heureuse et soulagée de voir que le bout du tunnel était enfin là pour Arthur. Après tout ce qu'il avait dû endurer ces derniers temps... Tu étais en plein cours quand tu avais reçu son message et tu n'avais pu t'empêcher d'esquisser un large sourire, suscitant ainsi pas mal d'interrogations de la part de tes amis. Tu ne leur avais bien sûr rien dit sur l'identité de celui qui t'avait arraché ce sourire. Arthur, les justiciers, Supergirl, tout cela était une sphère que tu voulais garder pour toi et rien que pour toi. Quelques instants plus tard, un autre message t'avait donné le sourire lui aussi. Il s'agissait cette fois du Dutch, il te proposait de faire la route ensemble pour rejoindre Amnesty Bay. Bien sûr, tu n'en avais nullement besoin et il le savait. En seulement quelques secondes tu pouvais voler jusqu'à là bas. Mais si Dutch t'avait proposé cela, c'était très certainement qu'il avait envie de passer un peu de temps avec toi. Faire la route ensemble était un prétexte pour vous retrouver et faire un brin de causette. Tu adorais l'idée, tu adorais Dutch. Vous vous étiez rencontrés dans un bar cabaret. Lui chantait sur scène et toi tu avais été subjuguée par sa voix et son charisme. Telle une groupie du Dimanche, tu l'avais alors abordé pour échanger quelques mots et le féliciter. Puis, de fil en aiguille, vous aviez sympathisé et aujourd'hui vous étiez de véritables amis. Dutch était vraiment un bon pote, il te faisait toujours énormément rire et c'était tout ce dont tu avais besoin ces derniers temps. Une fête au phare, Arthur en pleine forme, Dutch comme co-pilote, que demande le peuple? Cette soirée s'annonçait déjà très prometteuse et tu avais hâte d'y être.

Quelques jours plus tard, c'était le grand jour. Comme convenu, tu avais attendu Dutch au pied de ton immeuble. Tu étais bien évidemment en Kara Kent et non en Supergirl. Pas besoin d'attirer l'attention sur toi et puis ce soir, c'était soirée détente. Pas de bottes, pas de cape, pas de Supergirl. Juste Kara. Tu te demandais bien qui avaient pu être invités à cette soirée d'ailleurs. Tu savais pour Dutch mais c'était tout. Une soirée à trois c'était sympa aussi bien sûr mais, vu comment Arthur avait présenté la chose, tu t'attendais à un cercle de proches un peu plus élargi. Ce qui n'était pas pour déplaire, tu adorais faire de nouvelles rencontres. Et si Arthur avait invité ces gens alors c'était assurément qu'ils en valaient la peine. Dans tes mains, un panier rempli de diverses pâtisseries que tu avais bien sûr préparé toi même. Tu adorais pâtisser. D'ailleurs, tu te demandais parfois s'il ne s'agissait pas là d'une reconversion possible pour toi. Mais ce n'était pas le moment de réfléchir à ça, Dutch arrivait. Tu avais esquissé un sourire amusé en le voyant débouler dans son énorme camion. Pour la discrétion, il fallait repasser. Tu ne savais plus trop où te mettre à vrai dire, tout le quartier avait les yeux rivés sur vous. Heureusement pour toi, ça n'avait duré que quelques secondes mais, visiblement, le Dudu il ne t'avait pas vu faire le pied de grue et il avait klaxonné... Là, c'était la fin, tu étais devenue rouge pivoine et tu t'étais empressée de courir jusqu'à son camion pour t'y engouffrer à la place du passager. Kara-Puce... Ma grande... Dutch te traitait bien souvent comme un oncle bienveillant et c'était bien un des seuls avec qui tu tolérais ce genre d'attitude et ce genre de langage. Tu avais horreur qu'on te traite comme une petite chose toute mignonne et fragile, surtout ces derniers temps où tu étais en pleine crise existentielle, où tu avais besoin de t'imposer en tant qu'individu et héroïne à part entière. Tu avais de plus en plus de mal à supporter d'être dans l'ombre de ton cousin. Tu adorais Clark, tu admirais son travail en tant que Superman, là n'était pas la question. Mais tu étais lasse de voir que les gens te considéraient encore et toujours, uniquement comme sa cousine. La gentille et toute mignonne Supergirl qui avait toujours besoin d'être protégée, chouchoutée et chaperonnée. Faux! Toi, en réalité, tu avais juste besoin qu'on te prenne au sérieux, qu'on te reconnaisse enfin pour ce que tu étais, une femme et une justicière indépendante.

Bref, tu savais que venant de Dutch, ce n'était absolument pas péjoratif, c'était juste sa manière à lui de te montrait qu'il tenait à toi. Tu lui avais donc lancé un sourire sincère. « Ça irait mieux si tu éteignais ce vilain cigare Dutch! » Disais-tu, incommodée par la fumée de ce barreau de chaise mais aussi pour taquiner le vieux Dudu. « Tout va très bien pour moi et toi? » Répondais-tu avant de porter ton attention sur la route. Puis, tandis que le camion prenait son envol, tu sentais une multitude d'odeurs bien affirmées qui venait de derrière vous. Ouh... Le Dutch il avait fait du grand Dudu. Il en avait encore ramené pour un régiment et du lourd, tu commençais à le connaître maintenant. Tu te sentais soudainement toute honteuse avec ton petit panier. Tu grimaçais. « Je crois que j'ai vu un peu léger non? » Demandais-tu amusée. « Tu sais Dutch, généralement quand t'es invité quelque part, tu dois juste jouer les piques assiettes et profiter du buffet, pas ramener le tien. » Ajoutais-tu pour plaisanter. Quelques instants plus tard, vous arriviez à Amnesty Bay. Dutch garait son gros engin avec une facilité déconcertante avant de t'aider à descendre. C'était adorable de sa part mais en réalité tu n'avais pas besoin d'aide. Il avait parfois tendance à l'oublier ou c'était simplement parce qu'il aimait bien prendre soin de toi. Tu le remerciais néanmoins pour son coup de main et te dirigeais vers Arthur. Il était radieux et pétillant, ça faisait vraiment plaisir à voir. Tu étais si heureuse de le voir ainsi. Tu tenais tant à lui. Il était vraiment le frère que tu n'avais jamais eu, il était en quelque sorte ta nouvelle famille, celui qui te comprenait mieux que personne sur cette Terre. Tu avais envie de foncer vers lui pour le prendre dans tes bras et le serrer très fort mais tu savais qu'il n'était pas un adepte de ce genre d'effusions. Alors, tu te contentais de lui sortir ton plus beau sourire et ton petit regard qui voulait dire "tellement contente de te voir bro, ça fait plaisir de te voir aussi rayonnant". Ouais, ton regard il parvenait à dire tout ça et tu savais qu'Arthur comprendrait, vous n'aviez bien souvent pas besoin de parler pour vous comprendre. Ça valait tous les câlins du monde entre vous.

L'effervescence était palpable, Arthur était entrain de mettre les petits plats dans les grands. Tu comprenais tellement. Toi aussi tu adorais préparer des fêtes et tout organiser au mieux pour que tes convives apprécient et s'amusent. Tu n'aurais pourtant pas imaginé Arthur dans ce rôle, mais ça faisait vraiment plaisir à voir. « Salut! » Tu t'apprêtais alors à lui offrir ton panier garni mais il ne t'avait même pas laissé le temps de parler. Tu étais réquisitionnée illico presto pour les cocktails... Euh... Oui pourquoi pas? Avec un manuel ou un tuto Youtube, c'était faisable. T'étais plutôt douée derrière les fourneaux, ça devait être à peu près pareil derrière un bar. C'était là aussi une question d'ingrédients et de dosage finalement. Puis... ça ou la vaisselle? Le choix était vite fait! « Je crois que je vais tenter les cocktails. » Répondais-tu avec un large sourire amusé avant de remonter tes lunettes sur ton nez. Oui, tu n'en avais pas besoin de ces fichues lunettes mais c'était devenu un réflexe de les porter quand tu étais Kara, un peu comme un bijou auquel tu tenais. Mais tu les enlèverais très certainement au cours de la soirée. Arthur t'embarquait alors et tu avais juste le temps de te retourner une micro-seconde vers Dutch qui lui était déjà parti vers son camion pour tout décharger. « Dutch a peut être besoin d'aide non? » Demandais-tu en te retournant vers l'Atlante qui te trainait par la main vers le bar. Le Dudu, il pouvait largement gérer seul, tu ne te faisais aucun soucis pour lui mais bon, quand même, c'était une question de politesse on va dire. Mais Arthur ne l'entendait pas de cette oreille, il était visiblement pris dans l'effervescence de ses préparatifs et l'arrivée éminente des autres convives. Tu comprenais. Il te collait alors littéralement derrière le bar et tu restais là, comme une gourde devant tous ces verres et toutes ces bouteilles. Ok... Bon... Arthur avait déjà disparu... Tu sortais ton téléphone portable, direction Youtube et, tant bien que mal, tu commençais à préparer des cocktails. C'était qu'elle était disciplinée et appliquée la Kara. Tout pour faire plaisir Arthur, il pouvait compter sur toi.

AVENGEDINCHAINS

sushi party

« nhoJ, no av ertê ne drater ! ruoP sed sneicigam, aç tiares nu uep al etnoh. eJ sias euq ut sa'n sap eivne y'd rella, siam aç tiaf euqserp siort siom no'uq en sel a sap suv. eJ et stemorp euq ej en iarelrap sap toluob te egatevuas ud ednom. eJ em sid euq aç ares etteuohc ed erdnerp nu uep el lielos rus enu egalp emmoc à artamuS, emmoc is tuot tialla neib, te siup tuot av neib ed etuot noçaf, ut en siorc sap ? nE tuot sac ej esnep euq tuot av neib, te siup is aç enruot lam no ne's av, simorp, nifne fuas is aç enruot lam “lam”, ut siov ec euq ej xuev erid siam. nhoJ ! seL sima aç en tiaf siamaj ed lam. » Nerveuse, elle ? Si peu. Elle allait et venait pieds nus sur le tapis devant la cheminée, une vieille bouteille de vin piquée au hasard dans la cave de la Maison à la main, Sting dans les jambes, qui essayait de suivre son rythme sur ses petites pattes duveteuses. Dans ses rêves les plus fous elle passait la soirée ici à lire de vieux livres de la bibliothèque, les jambes coincées sous celles de John. Mais, se disait-elle, il gagnerait à entretenir les quelques relations même, disons, plus ou moins stables, qu’il avait. La bonne excuse. Et puis elle avait envie de sentir le sable sous ses pieds nus. Et de regarder le soleil se coucher sur la mer. Et puis poser un lapin à Arthur, ça lui semblait être au-delà de toutes les cruautés dont ils s’étaient rendus coupables à deux en une seule vie, John et elle.

Elle fit un passage de plus sur le tapis, ses jambes fusant d’entre le paréo vaporeux qu’elle avait attaché autour de sa taille, assorti d’un débardeur lâche, de lunettes de soleil de mouche et d’un chapeau de paille à larges bords. Elle attendait de voir à quels sacrifices vestimentaires John allait consentir. Même si elle, elle aimait bien le voir en short. Elle se baissa pour ramasser Sting et enfouit son visage dans sa fourrure. « Il refuse de se protéger contre le soleil. » Zee poussa un cri et bondit sur place alors qu’Orchid venait d’apparaître sous son nez. Celle-ci haussa les épaules et s’en alla, comme si ce n’était plus son problème. Sting miaula histoire de participer et Zee lui embrassa le museau. « Tu es d’accord avec moi, n’est-ce pas ? C’est bien, pour lui, qu’il ait quelques amis. » Revoir les super-héros. Revoir Diana. John apparut à ce moment-là et Sting sauta des bras de Zee pour aller se frotter à ses jambes. Elle dissimula un sourire derrière sa main en voyant sa dégaine. Des efforts avaient été faits. Un tee-shirt probablement rescapé de ses jeunes années avait remplacé la chemise et la cravate. On était loin du combo-bermuda tongs, mais l’intention y était. « Tu es magnifique. Laisse-moi juste… » Elle dégaina son portable et le prit en photo. Gemma raffolait de ce genre de chose.

Comme ils étaient prêts, elle laissa John ouvrir un portail, directement de la Maison au phare d’Arthur, de l’ambiance indéfinissable et suspendue dans le temps entre les dimensions au ciel éclatant et à l’air marin d’Amnesty Bay. Une fois le choc thermique et lumineux passé, elle vit deux très grandes silhouettes et une plus fine s’agiter entre le phare et la terrasse improvisée et sourit en reconnaissant Dutch et Arthur, accompagnée d'une adorable Kara Kent qui se trouvait présentement derrière le bar. Arthur avait vraiment fait les choses en grand. « Bon eh bien voilà. Nous y sommes. » Elle regarda la mer brièvement et songea soudain qu’elle mourait envie de se baigner. Mais d’abord, les salutations. Elle s’approcha des autres, résistant à l'envie de tirer John par le tee-shirt au cas où il aurait eu envie de s'enfuir. « Bonjour vous trois. Je ne savais pas que tu connaissais Arthur, Dutch, mais maintenant que j’y pense, je crois bien avoir entendu parler d’une soirée vous impliquant tous les deux. » Et d'autres. Oui, elle avait eu des échos, mais cet épisode resterait à jamais de l’ordre de la légende urbaine. « Merci pour l’invitation, Arthur. Tout ça, c'est... fantastique ! » La bouffe ! Le phare. Les canapés sur la plage... Comme elle se sentait stupide avec son vin alors que visiblement il y avait tout ce qu'il fallait en termes d'alcool, elle cacha la bouteille sous le bar et adressa un sourire à Kara. « Ce sera notre petit secret... » On ne savait jamais, peut-être que plus tard, elles en auraient besoin, et sauraient où la trouver.

Codage par Libella sur Graphiorum

« Fous-moi la paix avec ta crème solaire, bordel. » pestait John sans même accorder un regard à l’impassible Orchid, sur laquelle son accès d’humeur glissait tellement comme du savon que c’en devenait vexant. Un regard dans le miroir lui confirma que l’esprit de la Maison s’était volatilisé, sans doute ravie d’avoir coché cette corvée de sa liste pour aller s’occuper de choses plus intéressantes que les risques encourus sur une plage par son pâlichon de locataire – satisfait, John tira de sa commode deux chemises qu’il jeta par-dessus son épaule, puis un t-shirt, qu’il inspecta à peine avant de l’enfiler. Soirée sushi sur la plage, soirée sushi sur la plage, est-ce que John Constantine avait une tronche à faire des soirées sushi sur la plage ? D’un œil critique, John inspecta son reflet dans le miroir – t-shirt des Ramones, jean noir, et ses chaussures habituelles, et paf il avait déjà l’impression d’avoir dix ans de moins. Brr. Et puis franchement, qu’est-ce qu’il allait foutre à une soirée entre potes. Depuis quand il avait des potes qui avaient envie de l’inviter, lui ? La dernière fois devait remonter à Brendan et Kit – autrement dit, une éternité. Mais allons. C’était important pour Zee de retrouver un semblant de vie normale, après l’enfer qu’elle avait traversé – littéralement et figurativement – alors, au nom de ses bonnes résolutions toutes fraîches d’être un compagnon au moins potable et pas trop rabat-joie, il avait dit oui. Brillants magiciens qu’ils étaient, à accepter une invitation au nom de l’autre alors qu’ils n’avaient franchement envie de sortir ni l’un ni l’autre – mais ça, seule la Maison le saurait, et c’était parfait ainsi.

Et c’est qu’elle se foutait de lui, en plus. « C’est ça, marrez-vous toutes les deux. » marmonna-t-il dans sa barbe en imaginant, quand même avec un peu de tendresse, sa nièce exploser de rire en découvrant le cliché de son oncle préféré. Hop, une Silk Cut pas encore allumée entre les doigts, un regard appréciateur pour sa princesse qui parle à l’envers en paréo qu’il attrapa par la taille pour voler un baiser – en punition de ses moqueries, évidemment – et il était prêt, l’exorciste en vacances. Et même qu’il avait pensé à mettre un short de bain, sous son jean, mais ça, il déciderait plus tard si l’information devait rester top secrète ou non. « Allez, allons-y avant que je ne change d’avis ou que tu ne repartes dans un monologue à l'envers. » soupira-t-il, avant d’intimer à la Maison d’ouvrir un portail sur Amnesty Bay.

Et il faisait beau en plus – nom d’un chien, depuis quand il faisait beau dans le nord-est des Etats-Unis, hein ? Chaussant ses lunettes de soleil pour la forme (mais siii il allait jouer le jeu jusqu’au bout, Constantine vacancier), John emboîta le pas à Zee, les mains enfoncées dans les poches de son jean pour aller saluer le propriétaire des lieux qui, à sa décharge, avait vraiment mis les petits plats dans les grands, avec sa plage aménagée pour l’occasion et la montagne de nourriture étalée sur le buffet. « Tu t’es surpassé, Arthur. » commenta-t-il en guise de salutations, en gratifiant Aquaman d’une tape amicale sur l’épaule. Bonne humeur revenue – bon d’accord, finalement, c’était peut-être une chouette idée, cette invitation. Mais une soirée n’était pas une soirée sans alcool, et c’est appelé par son habitat naturel que John s’orienta vers le bar pour en faire l’inventaire. Bien chargé, l’inventaire. Et rapidement, John avisa Dutch qui déchargeait son imposant camion. « Dutch, tu nous approvisionnes pour une soirée, ou c’est le Spring Break et on a oublié de me prévenir ? » lança-t-il alors qu’une petite blonde s’absorbait avec visiblement beaucoup de sérieux dans son téléphone tout en essayant de… ah, c’était donc la préposée aux cocktails. Autrement dit, son alliée pour la soirée. « On a une nouvelle venue, il me semble. » remarqua-t-il de façon complètement rhétorique, avant de tendre la main à la jeune femme. « John Constantine. Arthur m’a embauché pour jouer les goûteurs de cocktails, il a spécifiquement ordonné que toutes tes recettes passent par moi avant validation pour le reste du gang. » mentit-il effrontément, avant de s’extraire de derrière le bar pour enfin allumer sa clope, et profiter pleinement de l’agréable mélange d’air marin et de nicotine en s’accoudant au meuble. Bon d’accord. Il acceptait d’arrêter son cirque de mauvaise foi, et de reconnaître qu’il n’était pas si mécontent d’être venu. Sourire en coin, il adressa un regard entendu à Zee. Pour une première sortie post-damnation, ils n’auraient, finalement, pas pu choisir plus joyeuse bande que celle d’Arthur, Dutch, et autres affiliés. « Il me semble qu’il manque encore les deux invités de marque de la soirée, non ? » Et alors, qu’il parlait, une silhouette accrocha son regard un peu plus loin. « Ha. Inconnu au bataillon, lui. Un nouveau pote de la Ligue, Arthur ? » commenta-t-il en tirant une bouffée de cigarette, avant de lever la main pour saluer de loin le nouveau venu. Quelle belle assemblée que voilà. Et pour une fois, John Constantine pourrait peut-être même passer une soirée en société en se sentant presque comme un type normal, capable de profiter d’un moment en bonne compagnie comme tous les autres types normaux de la planète. Décidément, on marchait sur la tête.

AVENGEDINCHAINS

Why worry when you can relax and have fun?

Get your motor runnin'
Head out on the highway
Lookin' for adventure
And whatever comes our way...

Cliché le Jason? A peine. Il y avait probablement un état sur les cinquante où chanter du Steppenwolf à tue-tête cheveux au vent AU VOLANT D'UNE VOITURE au lieu d'une bécane était interdit, mais là tout de suite il ne semblait pas trop s'en soucier. Ca faisait un sacré bail qu'il n'avait plus ressorti sa vieille Jaguar et en l'invitant à cette petite fête, Arthur Curry lui avait donné la parfaite occasion pour arpenter les routes de la côte. Parce que pourquoi s'emmerder à voler à mach-divinespeed avec les pouvoirs d'Hermès quand on pouvait profiter de la route? Bon certes ça prenait légèrement plus de temps, mais quand on avait cinq millénaires et des cacahuètes, le temps c'était un concept un peu relatif. Il devait bien l'avouer, il ne s'était pas attendu à cette invitation. Certes Arthur et lui s'étaient rencontrés sur Themyscira en affrontant Graal, mais il ne s'était pas imaginé avoir lié un lien fort avec l'ancien roi Atlante au point de se voir invité à son phare pour une soirée qui serait sans doute peuplée d'un tas de monde superhéroïque, ce qui était plutôt la clique de Diana généralement. Il ne fallait pas s'y méprendre, Jason appréciait Arthur, c'était quelqu'un de fort attachant, mais ils ne s'étaient pas vu si souvent que ça, d'où le fait que l'invitation l'ait un peu pris par surprise. Peu importait, ça faisait plaisir et c'était le principal. Passer un moment entouré de gens où Jason allait pouvoir être juste "Jason" et pas forcément Jason Clay le marchand de vieilles reliques, ça avait un attrait certain. A l'exception de Di' qui lui avait annoncé venir avec son homme et Ophélia, Jason n'avait pas la moindre idée de qui il rencontrerait sur place. Mais s'il s'agissait de connaissances à Arthur c'était probablement des gens de confiance, hein? Non? Bref.

Puisqu'il avait décidé de prendre la Jaguar, Jason s'y était pris assez tôt car après tout, le Maine ça n'avait pas l'air mais c'était un peu loin, quand-même. Malgré tout il avait bien calculé son coup, "lentement" mais sûrement il croisa enfin un panneau lui annonça Amnesty Bay comme plus qu'à quelques heures de route. Et là en plein milieu du refrain, le drame. Au loin, une bonne grosse masse nuageuse, grise, imposante et bougeant clairement en direction de sa destination. Si elle continuait ainsi, sûr qu'elle allait venir gâcher la petite sauterie d'Arthur. "Yeah, not on my watch, buddy." Jason n'avait pas pour habitude d'abuser ses pouvoirs pour des raisons égoïstes, mais cette fois-ci il allait s'accorder un droit de situation exceptionnelle. Après tout qui allait le blâmer, son père? Genre il avait pas fait mille fois pire, papy tonnerre. Cette fête était l'occasion d'oublier un peu les soucis du moment, et le demi-dieu allait clairement pas laisser une masse nuageuse pourrir l'ambiance. Pour une fois qu'il avait mis un short et une chemise à manches courtes de circonstance, merde quoi. Toujours en rythme sur la musique il pointa son index vers le haut et le fit tourner, marquant un petit mouvement concentrique. De ce petit geste à première vue rien n'émergeait, mais c'était plus haut qu'il fallait prêter attention. Dans le ciel les courants se firent de plus en plus forts, et quelques minutes plus tard, le vent avait fini de dissiper la vilaine masse grisâtre, laissant le champ libre à ces chers rayons du soleil pour illuminer la baie. "Beaucoup mieux."

Enfin arrivé sur place, Jason gara la Jaguar à côté d'un imposant camion en train d'être déchargé par un tout aussi imposant individu. Après un rapide coup d'oeil, la marchandise déchargée ressemblait à s'y méprendre à d'énormes futs d'alcool, ce qui rendit soudain la petit bouteille d'ouzo sur le siège passager de la Jaguar un peu misérable. Mais ce n'était pas bien grave, l'important c'était le geste, n'est-ce pas? Pas la peine de s'en faire. Sans plus attendre, Jason alla se présenter au jovial colosse tout de bleu vêtu. "Hey, Jason, Clay, un ami d'Arthur. Vous aussi je présume? Je vais dire bonjour aux autres mais si vous avez besoin d'aide, hésitez pas, j'en ai pas trop l'air mais je sais porter mon lot d'encombrants... A plus tard je suppose!" Ca, c'était fait. En s'approchant du chapiteau dressé pour l'occasion, Jason reconnut alors plusieurs têtes, à commencer par l'hôte lui-même. Un petit salut général, avant de s'approcher de lui "Arthur, merci de m'avoir invité." Pas besoin de faire dans le cérémonial, le salut se fit bien évidemment dans une franche accolade, sans doute couverte par le rire enthousiaste de l'Atlante. "J'imagine bien que tu es couvert mais je t'ai tout de même apporté ceci." A toi de briller, petite bouteille d'ouzo, tu peux le do it. Pas loin d'Arthur derrière le bar, Kara, une bonne surprise. Le demi-dieu s'attendait à voir des visages connus mais ça faisait toujours plaisir de les découvrir. "Kara." ponctua-t-il d'un hug, non sans être passé derrière le bar parce que par dessus y aurait sans doute eu de la casse. "Je n'ai pas souvent l'occasion de te voir avec des lunettes, elles te vont bien, j'aime beaucoup." Malgré les énormes lunettes de soleil, le gigantesque chapeau de paille et le paréo, Jason avait reconnu sans mal Zatanna. "Zee." Hug, once again. "Le look plage te sied à ravir, content de te voir ici." Regard un peu curieux envers son voisin, quelques secondes le temps de l'observer, de faire la connexion et de lui tendre la main. "Vous devez être le fameux Constantine... Zee m'a parlé de vous... Une ou deux fois, un peu plus peut-être..." Regard nerveux vers la magicienne. "Ou moins? Je suis Jason. Frère, jumeau de Di'... Wonder Woman." Ah le cafouillage, spécialité du Jason sauvage en environnement étranger. Il ne savait pas trop pourquoi mais il avait soudain hâte que sa jumelle se pointe...          

Oh bon sang, dans quoi tu t'es encore engagé. Les souvenirs de ta dernière soirée avec Arthur te reviennent en mémoire, et avec eux, l'incertitude – parfaitement justifiée – de vouloir emmener Ophelia avec vous. Est-ce que ta fille est vraiment en âge d'assister à ce qui pourrait vite devenir ingérable ? Probablement pas. Mais finalement, t'as bien plus à craindre qu'elle, déjà persuadé qu'elle ne tardera pas à trouver plusieurs babysitters parfaitement aptes et volontaires pour s'en occuper, à l'instant même où toi tu n'en seras plus capable. Car oui, tu le sens, cette soirée risque de se transformer en magnifique pansement sur le cœur, dont tout le monde a grandement besoin, après des mois extrêmement difficiles. Une main broyée, une amputation, et six mois sur une autre Terre où tu as été contraint de tuer le double de ta femme. Alors franchement, tu mérites de passer un peu de temps avec tes amis, à te soucier uniquement du prochain cocktail que t'auras envie de boire et de si oui ou non tu vas cette fois te lancer dans un karaoké. Juste quelques heures pour oublier les épreuves, les tiennes et les leurs, et jouer le jeu des gens normaux, pour une fois. Personne n'interdit aux héros de s'accorder une petite pause bien méritée en pleine crise Brainiac, et c'est exactement ce que t'as l'intention de faire. Face à l'armoire, tu te questionnes sur la tenue adéquate pour une telle soirée, avant d'opter pour un jean et une chemise, à la fois sobre et décontracté.

Amnesty Bay. Une table sur la plage, un chapiteau sous lequel se trouve sans aucun doute monts et merveilles, mais surtout, vos proches, déjà présents, et attendant patiemment votre arrivée pour porter le premier toast. Diana à tes côtés, Ophelia dans les bras, tu t'approches du petit attroupement le sourire aux lèvres : « Si vous voulez râler pour le retard, râlez sur ce petit Gremlins, j'ai passé trente minutes à essayer de retrouver le doudou. » Le petit renard en peluche qu'elle tient dans la main, et sans lequel il aurait été impossible de partir sans que tout son monde s'écroule. Et oui, tu n'as absolument aucun scrupule à désigner la coupable, de toute façon, qui pourrait lui en vouloir. Après l'avoir déposée par terre pour qu'elle puisse s'adonner à son activité favorite, en l'occurence courir de bras en bras, tu commences ton tour des salutations. A première vue, que des gens que tu connais et que tu es on ne peut plus ravi de retrouver. Voilà qui s'annonce très prometteur. « Merci Arthur pour l'invitation, t'as fait les choses en grand. » A en juger par les bidons d'alcool à disposition, c'est même plus que grand. Mais il n'aurait pu en être autrement avec Dutch, second camarade d'une soirée mémorable que tu salues à son tour, d'une tape amicale dans le dos. « Je savais que tu serais à la hauteur, tu ne déçois jamais. » Et surtout pas quand il s'agit de faire la fête. Vient ensuite Kara, que tu approches en faisant table rase du passé. Un épisode sous kryptonite qui aurait pu te coûter beaucoup, mais dont tu ne veux plus tenir compte aujourd'hui. Ce retour chez vous est l'occasion aussi de prendre des tournants différents, d'oublier quelques bavures passées pour aller de l'avant, et c'est ce que tu fais avec elle, la serrant brièvement dans tes bras en guise de bonjour. « Salut la barmaid. » Barmaid de qualité, d'ailleurs. Les suivants, en revanche, tu les observes non sans surprise, le doigt pointé vers eux. John et Zatanna. « Est-ce que vous... Vous êtes... ? » Oui, ce que tu essayes de demander c'est si ils sont venus ensemble ensemble, ou simplement parce qu'ils ont été tous les deux invités. Question légitime, finalement, après avoir entendu quelques bribes de leurs antécédents un peu compliqués. Mais non désireux de les mettre mal à l'aise, tu les salues d'une accolade sans poser plus de questions. Après tout, vous avez toute la soirée pour rattraper le temps perdu. Le dernier mais pas des moindres est Jason, ton beau-frère, que tu approches lui aussi chaleureusement. « Le beau-frère ! Hâte de voir ce que t'as dans le ventre. » C'est non sans un petit air provocateur et plein de challenge envers lui, que tu retournes ensuite vers Arthur pour t'assurer qu'il n'a pas besoin d'aide. Le petit cadeau, c'est Diana qui l'a, et il ne manquera sûrement pas de plaire aux invités. « Bon, on se le boit ce premier verre ? » Quoi de plus beau que de trinquer à l'amour et à l'amitié après avoir traversé l'enfer, qu'il soit commun ou personnel.

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Un bro, un bro, d’accord, mais soit Arthur faisait de la rétention d’information, soit il se tramait quelque chose de plus louche, parce que même un débutant n’aurait pas pu rater l’aura divine écrasante du nouveau venu. Heureusement, ce dernier se chargea lui-même d’élucider le mystère. « Que pour dire du mal de moi, j’en suis sûr. » rétorqua-t-il après une œillade à Zee, avec un sourire aux lèvres en serrant la main de Jason – frère jumeau de Wonder Woman, rien que ça. Les Amazones pouvaient donc avoir des frères ? Sa curiosité piquée, John rangea l’information dans un coin de son esprit. Mais, avant qu’il n’ait le temps de laisser libre cours à sa curiosité avec des questions qui lui auraient sans aucun doute valu de finir dans la mer en moins de temps qu’il n’en fallait pour dire Themyscira, les derniers arrivants de la soirée firent leur apparition – mais John, accroupi derrière le comptoir pour en tirer quelques bouteilles et se livrer à de savantes expériences en cocktail-ologie, n’en réalisa la présence que lorsqu’il se redressa, une bouteille dans chaque main, et que son regard tomba sur la silhouette minuscule d’une petite fille particulièrement joviale et énergique. « … » Alright. S’apprêtant à signaler à la ronde qu’une petite fille s’était visiblement égarée et avait trouvé le chemin de leur petite fête, il se retint juste à temps en constatant que visiblement tout le monde la connaissait, sauf lui – et surtout, en connectant enfin les fils qui la reliaient à ses illustres parents.

Dès lors, Constantine prit la ferme résolution de ne pas approcher à moins de cinq mètres de la petite Ophelia, résolution qui s’annonçait déjà mise à mal parce que sa cavalière l’abandonnait lâchement pour les beaux yeux de la gamine ; gamine dont le père lui offrit une distraction bienvenue alors qu’il ruminait déjà dans son coin. John releva les yeux de ses cocktails en bonne marche, et ne se gêna pas pour rire silencieusement face à la perplexité et l’hésitation hésitante de Red Hood. « En vacances ? Assurément. Pour le reste, t’es un genre de détective, non ? A toi de nous le dire. » rétorqua-t-il, jamais le dernier pour enfoncer le clou, ou les portes ouvertes, ou cultiver n'importe quel mystère, aussi puéril soit-il, qui pouvait l'entourer. Et content de te revoir aussi, Jason. Heureusement, c’est Diana qui retint son attention, en tirant de son chapeau magique – figuratif – un véritable trésor. « De l’ambroisie ? » répéta-t-il, son intérêt évidemment piqué ; même l’Oblivion Bar avait un mal fou à s’en procurer, et Bobo n’acceptait de le sortir que pour les grandes occasions – mariages, enterrements, fins du monde évitées. Finalement, ils avaient peut-être vraiment bien fait de venir.

L’attention soudainement tournée vers lui, le préposé au bar s’arracha à sa rêverie, et posa une dernière bouteille sur le bar avant de, par réflexe, presque retrousser ses manches, avant de se souvenir qu’il était en t-shirt et que donc il n’avait pas de manches à retrousser, et que c’était compliqué la vie de vacanciers, dites. « Laissez faire l’artiste. » déclara-t-il avec toute l’assurance du monde – lui qui était plus habitué à boire les cocktails qu’à les faire, mais fort heureusement, il avait quelques recettes dans sa manche largement testées et approuvées. Gin tonics, martinis, manhattans et daiquiris s’alignèrent sur le comptoir avec une efficacité remarquable – petite sélection dans laquelle chacun piocherait ce qui lui chante – deux verres vides pour les deux amateurs d’ambroisie pure, puis son regard tomba à nouveau sur Ophelia, et les rouages de son cerveau se mirent à si bien tourner qu’on aurait presque pu les entendre. Ca boit quoi, les enfants ? En particulier les demi-Amazones ? Il doutait que Jason ou Diana approuvent l’idée d’un gin tonic version enfant sous prétexte que lui, son oncle lui avait fait essayer le gin quand il avait douze ans, et regardez il n’en avait pas mal tourné pour autant, alors il s’empara d’un carton de jus de fraise, un carte de jus de pamplemousse, et une bouteille de jus de citron vert, improvisa le tout, et aligna le verre avec les autres. Voilà. Qu’on ne vienne pas lui dire qu’il ne faisait aucun effort, songea-t-il en cherchant malgré tout le regard de Zatanna en quête d’un semblant d’approbation. « Que tout le monde se serve – les dieux ici présents pourront tester toutes les folies qu’ils veulent avec l’ambroisie une fois qu’on aura porté un premier toast, non ? » suggéra-t-il en s’emparant d’un gin tonic, avant de le lever face à l’assemblée, sa main libre dans la poche de son jean. « Pour autant que j’aime m’entendre parler, je suis une brêle pour ce genre de chose pleine de bons sentiments, donc je me contenterai de remercier notre hôte pour son invitation. » Parce que c’était pas tous les jours qu’il se faisait inviter quelque part, mais cette information, il la garda évidemment pour lui. « Longue vie à Aquaman et ses soirées qui ne finissent jamais comme on pourrait le prévoir. » conclut-il avec un sourire de renard.

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sushi party

Plus les gens arrivaient, et plus Zee était nerveuse, malgré tout elle ne put s’empêcher de sourire en voyant une jaguar se garer pas loin du camion de Dutch, qui l’engloutit dans une étreinte. En voilà un qui savait soigner son entrée. Elle remercia Jason d’un sourire pour son compliment. « Tu as l’air en forme, toi aussi. Comme toujours ! » Elle lui tapota l’épaule alors qu’il faisait connaissance avec John. Deux grands garçons comme eux… tout irait bien. Puis arrivèrent Jason et Diana, accompagnés d’Ophelia, et elle répondit à Arthur et à Dutch sans quitter la petite fille des yeux, qu’elle n’avait pas vue depuis longtemps : « Bien sûr, les garçons, bien sûr. Comme ce qu’il se passe à Vegas. » Elle les laissa sur cette fin à suspense et s’approcha du couple pour les saluer. Elle en était encore à chercher comment répondre à Jason quand John s’en chargea, ce qui lui arracha un petit rire étouffé, et elle adressa un sourire à Diana. « Je suis contente de vous voir, plus que je ne pourrais l’exprimer. » Puis elle s’accroupit devant Ophelia, les mains ouvertes devant elle. « Ton papa dit la vérité, mais est-ce que tu sais qu’il était censé apprendre ce tour-là, lui ? » Et de ses mains jaillirent des dizaines de petits lapins translucides gros comme des balles de ping pong qui sautèrent dans tous les sens sans se soucier de traverser les gens présents ou de grimper là où il ne fallait pas. Elle regarda Ophelia détaler à leur suite et se releva.

Clairement, ils ne manqueraient pas d’alcool aujourd’hui. Elle voyait Dutch qui n’avait même pas fini de décharger toutes les caisses que contenait son camion et annonçait déjà un barbecue. John s’était collé au bar et faisait des cocktails sous l’œil sévère d’Ophelia, et si elle lui adressa un sourire en croisant son regard, elle n’alla pas pour autant à sa rescousse. Elle se contenta de prendre un des verres qu’il avait préparés pour trinquer à Arthur, effleurant son esprit de sa magie comme une caresse, tout en se tournant vers Diana. En bonne fille de la haute, elle élimina la question de savoir si ce n’était pas trop difficile d’avoir un mari et un frère qui avaient le même prénom et choisit quelque chose de beaucoup plus inoffensif : « Vous avez pu décompresser, un peu ? Partir ? Je me suis toujours demandé si ces deux-là ont le droit d’aller sur Themyscira… » Elle désignait les deux Jason. Elle s’imaginait l’île des Amazones avec des plages de sable blanc et de l’eau turquoise. Comment ne pas en rêver ? Puis elle pose de nouveau les yeux sur Ophelia. « Elle est si grande… » Et en même temps si petite. Et aussi, vachement rapide et agile pour son âge. Mais enfin, pas étonnant. Puis son regard dévia sur la fameuse ambroisie, censée pouvoir enivrer les dieux, et notamment ceux présents ici. Elle supposa que cela devait aussi marcher sur ceux qui avaient l’habitude de lever le coude. Ceux-là et ceux qui avaient du sang divin dans les veines mis à part, cela laissait elle. Et peut-être Jason T. C’est comme ça qu’elle se rendit compte qu’il y avait de fortes chances que ce soit elle qui finisse par terre la première, avant tous les autres.

Codage par Libella sur Graphiorum

Quoi, quoi, quoi ? Est-ce que ta femme vient tout juste de freiner tes ardeurs ? D'un regard entendu et discret à ton beau-frère, tu lui fais comprendre que les hostilités auront lieu en toute discrétion. Même si essayer de rivaliser avec le fils de Zeus est une mauvaise idée, rien ne t'a jamais empêché de te lancer des défis abracadabrantesques. Tu te souviens d'ailleurs d'une nuit où un concours de shots avec Diana et Kara a fait de toi le grand perdant de la soirée – pour ta défense, à l'époque, tu ignorais que Kara était une kryptonienne, et par conséquent, tu pensais avoir une petite chance de ne pas finir dernier. Mais ce soir, avec de l'ambroisie, tout le monde est logé à la même enseigne. Et tu as tout particulièrement hâte de voir ton épouse s'essayer à un jeu qui est lui est ordinairement indifférent. Si quelqu'un ici mérite de se détendre, c'est bien elle. C'est épuisant de porter le monde sur ses épaules, et tu vas t'assurer de le porter pour elle, au moins pour quelques heures, pour qu'elle puisse elle aussi profiter pleinement de tout ce que cette soirée a à offrir. Il y a d'ailleurs une aura toute particulière à ces retrouvailles qui est loin de te déplaire. De la légèreté, des rires, et un véritable soulagement de tous se retrouver après des mois difficiles. Si aujourd'hui n'est pas l'occasion de lâcher prise et de s'amuser sans se soucier du lendemain, alors il n'y en aura plus jamais d'autres. Intrigué par la réponse de John, tu n'insistes pas plus longtemps, de toute façon persuadé que tu finiras par en avoir la confirmation tôt ou tard. Détective à tes heures perdues, oui, mais sous l'effet de l'alcool, pas sûr que tu sois bien glorieux, alors tu comptes sur eux pour te faciliter l'enquête, et qu'importe si cela peut sembler indiscret. Après tout, pourquoi s'offusquer du bonheur des autres, t'es ravi pour eux sans même être certain de ce que tu as avancé au détour d'une salutation. John est ce qu'il est, mais tu sais qu'il mérite tout autant que vous autres de trouver l'amour et un peu de sérénité.

Si Dutch semble désireux de cacher tout ce qui s'est joué lors de votre escapade à Gotham, toi tu serais plus que ravie de réitérer l'expérience. C'est à ça que trinqueras, que ces retrouvailles soient à la hauteur de tout ce que vous avez déjà partagé ensemble. Des anciens camarades, de nouvelles recrues, et surtout, une petite fille devenue rapidement le centre de l'attention. Attendri par la scène qui se dessine entre Ophelia et Zatanna, tu remercies la magicienne d'un hochement de la tête. Arthur, Dutch, et tous les autres, tu sais qu'elle sera entre de bonnes mains tout au long de la soirée et qu'elle ne manquera pas elle aussi de se faire de nouveaux amis. A l'image de John, tu attrapes un verre de gin tonic, que tu lèves à l'intention de tous les présents. Toi non plus t'es pas très à l'aise avec les grands et beaux discours, mais pourtant, cette fois, tu aurais tant à dire. Tu n'aurais pu espérer meilleure façon de retrouver une vie normale qu'avec ces gens. « Je suis comblé de fêter notre retour avec vous tous. Que les rires raisonnent jusqu'au petit matin. » Quelques mots brefs qui n'expriment qu'à moitié ta joie d'être ici, mais aucun doute que tu seras plus éloquent après deux ou trois verres. Tu bois quelques gorgées pour ouvrir les festivités, avant de porter Ophelia dans tes bras pour qu'elle puisse profiter de sa boisson – et sans quitter sa nouvelle peluche. « Regarde, tonton John t'a fait un cocktail. » Tu adresses un sourire taquin à ton partenaire de beuverie, conscient que tout ceci n'a probablement rien de naturel pour lui. Bien qu'il s'en sorte comme un chef, et que tu apprécies le geste à sa juste valeur. « Merci tonton John. » Ton petit bout de fille s'empare de son verre que tu l'aides à boire sans en mettre partout. « C'est bon. » Et c'est directement au barman qu'elle s'adresse, timide, mais toujours polie. « Et toi alors Dutch, comment tu vas ? » Brave type que tu n'as pas eu la chance de revoir depuis votre escapade gothamite, et t'espères que la fatalité n'aura pas été trop sévère avec lui ces derniers mois.

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