WHATEVER IT TAKES (défense de Coast City)

whatever it takes

post unique/one-shot en réaction à la destruction de la ville WHATEVER IT TAKES (défense de Coast City) - Page 2 2714774823

Tout va sauter. Tout a sauté. L’onde de choc avait tout soufflé sur son passage, sur des centaines de mètres, des kilomètres, peut-être ; par quel miracle son bateau ne s’était-il pas renversé ou écrasé contre un autre, Layla l’ignorait, et elle s’en foutait, royalement, raccrochée à deux pensées qui monopolisaient chacune de ses capacités physiques et cognitives à ce moment-là : Floyd était là, et il fallait qu’ils se barrent. Ce n’était plus de l’instinct de survie. Ca allait au-delà. Au-delà de l’imaginable, cette panique indescriptible quand leur micro avait été coupé – il était en vie, évidemment qu’il était en vie, il survivait à tout, Deadshot, au-delà de l’imaginable, le soulagement de le voir sauter et rouler sur le pont du bateau, au-delà de l’imaginable, la lutte contre la houle, alors qu’elle redémarre le Libertalia, pousse le moteur jusque dans ses retranchements, jusqu’à la surchauffe, tend les voiles jusqu’au bord de la rupture, à en saigner des paumes su les cordages, pour gagner le plus de vitesse possible et s’éloigner du désastre. Une vision apocalyptique, alors qu’après l’explosion, retombent maintenant les nuages de cendres, brûlants, suffoquant, et les projectiles des bâtiments et du vaisseau qui retombaient vers le sol dans une pluie digne du jugement dernier. On se casse. Il n’existe plus d’autre priorité. On se casse. Si lui garde les yeux rivés sur la ville en ruines, elle garde les siens fixés sur la ligne d’horizon, comme si en dévier d’un seul millimètre signerait leur perte. Il n’y a plus rien à faire, à part fuir.

Ce n’est qu’une fois sortis de la marina, et assez éloignés pour que le bruit des projectiles s’écrasant dans l’eau ne soit plus qu’un lointain bruit de fond, que Layla consentit à relâcher les voiles, couper le moteur en fin de vie, et à se retourner. Et elle lui parut bien plate, la côte, tout d’un coup. Partis, les gratte-ciels qui, depuis six ans qu’elle vivait ici, étaient devenus une vision aussi familière que le soleil chaque matin. Il n’en restait que des squelettes décharnés, pour ceux qui avaient réussi à vaguement tenir debout. Une colonne de fumée s’élevait de ce qui avait été le centre-ville ; et la mer, habituellement bleue ou turquoise, virait lentement au gris à force de boire les retombées de cendres. Elle n’est plus là. La ville n’est plus là. Partie. Lentement, Layla se laissa à son tour glisser à genoux sur le pont du bateau, aux côtés de son partenaire. Ils sont morts. Ils sont tous morts. Doucement, Layla passa un bras autour de ses épaules, sans répondre. Qu’aurait-elle pu dire ? Dans sa poitrine, un gouffre s’était ouvert. Elle ne savait pas combien de morts reposaient maintenant sous les décombres de Coast City. Mais elle savait à peu près combien avaient sauté à l’eau dans l’espoir de se sauver. Et en se concentrant un peu, elle était sûre qu’elle aurait pu savoir combien n’étaient pas remontés. Tués par un débris tombé à l’eau. Parce qu’ils ne savaient pas nager. Parce qu’une crampe traîtresse les avait privés de toute chance de survie. Elle les sentait tous. Avalés par les flots devenus cimetière malgré eux. Tous, macabres offrandes au Clear indifférent. Tous, dans sa conscience à elle.

Elle aurait pu rester là, perdue dans sa contemplation, submergée par ce soudain reflux de mort et d’âmes en peine qu’elle sentait pulser à travers le Clear, si Floyd ne l’y avait pas arrachée. Vivant, contre toute attente, envers et contre tout. Dévasté, le cœur écartelé, mis à vif par la monstruosité innommable du spectacle offert à leurs yeux ébahis. Mais vivant. Comme pour s’en assurer, elle effleura son visage du bout des doigts ; avant de refermer ses bras sur lui, et de serrer. Très fort, elle aussi. Vivant. Auquel elle se raccroche, avec force, pour ne pas se laisser entraîner par le fond avec les échos des disparus. « Je sais, mon amour. » souffla-t-elle dans ses cheveux. « T’aurais rien pu faire de plus. » Lui revenir en vie, après en avoir sauvé tant, c’était déjà un exploit. Layla resserra son étreinte sur son partenaire, et releva les yeux pour contempler, le cœur lourd, sa ville à feu et à sang. Avaient-ils seulement encore une maison ? Morro Bay avait-elle été épargnée par la déflagration ? Qui avaient-ils perdus, eux qui avaient déjà si peu d’amis ? Elle pouvait au moins se consoler en songeant à Victor qui était sur une des îles à aider les rescapés, mais les autres ? La réponse avait-elle seulement la moindre importance ? Brainiac était venu, et si la Terre était encore debout, ici, il avait vaincu. D’abord Sitka. Puis Morro Bay. Maintenant Coast City. S’arrêterait-elle un jour, cette série noire ? Elle pesait lourd, la résignation, dans les yeux de Layla. Les Hommes. Les créatures de la Fosse. Maintenant des aliens. Ils n’étaient en sécurité nulle part ; et la cruauté, elle le découvrait aujourd’hui, n’était visiblement pas l’apanage de ses semblables. Partout, la destruction. Partout, la possibilité de tout perdre, du jour au lendemain. Le seul choix qui s’offrait à eux, c’était de rester à terre, ou de se relever. « On s’en va. » lâcha-t-elle en déposant un baiser sur la tempe de son partenaire. « Il faut qu’on regarde tes blessures. On rentrera demain, quand ce sera plus sûr. D’accord ? » La maison pouvait bien attendre. Tant qu’ils étaient ensemble, ils n’avaient pas besoin de quatre murs pour trouver un foyer. Et là, maintenant, rien ne comptait plus que chérir cette réalisation ô combien précieuse qu’ils avaient eu la chance de survivre et de se retrouver, et de laisser les dernières cendres retomber sur la ville qui, pendant un temps au moins, avait eu assez de cœur pour accueillir les deux invalides qu’ils étaient.

AVENGEDINCHAINS

Invité Invité

whatever it takes

coast city

Diana s’extirpe péniblement de la carcasse du vaisseau et des ruines de la ville. L’Amazone n’a eu le temps de rien. Tout juste d’échanger un regard avec son jumeau, d’écarquiller les yeux d’effroi et puis… Plus rien. Prise dans le souffle d’explosion, elle a perdu connaissance, et a été ensevelie vivante sous des tonnes de pierre et d’acier. Elle a l’impression de devoir ramper hors de son propre tombeau, qui grince au moindre de ses mouvements. Et alors que la fatigue la gagne, quelque chose, ou plutôt quelqu’un, soulève l’énorme plaque de béton qui se tenait entre elle et la liberté. Elle attrape la main tendue et se relève difficilement. Diana ne se souvient pas de la dernière fois où elle s’est sentie si… faible. Il lui faut quelques secondes pour reconnaître Superman. Le Kryptonien est couvert de poussière, et son expression fermée ne lui dit rien qui vaille. Parce qu’elle a peur de ce qu’elle risque de voir, Diana ne quitte pas Kal-El des yeux. « Il y avait une autre bombe dans le vaisseau, Diana… Elle était entourée de plomb… Je ne l’ai pas vue… Je ne l’ai pas vue avant qu’il ne soit trop tard… » L’Amazone prend une profonde inspiration et se fait violence pour regarder autour d’elle. Et presque aussitôt, son cœur semble exploser dans sa poitrine. De Coast City, il ne reste plus rien. Les corps sans vie de ceux qui n’ont pas eu le temps de fuir s’amoncèlent partout, parfois atrocement mutilés par l’explosion. Sans la poigne de Superman pour la tenir debout, Diana aurait vacillé. « Ce n’est pas de ta faute… Ce n’est pas de ta faute… » Ce n’est pas de notre faute… ? L’Amazone se mord la lèvre pour étouffer les sanglots qu’elle sent monter depuis le fond de sa gorge. « Il faut que j’aide les survivants. » Diana se contente de hocher la tête, sans dire un mot, et Kal-El la laisse là, immobile au milieu d’un cimetière. Ils ont sauvé le monde. Ils ont sauvé l’humanité. Mais à quel prix… ? À quel prix ? Diana secoue la tête ; elle ne peut pas rester à ne rien faire, des gens ont besoin d’aide, il y a forcément des survivants coincés sous les décombres ou ailleurs, il y a forcément quelque chose à faire… Si elle ne fait rien, elle risque de devenir folle de rage et de douleur. Brainiac anéanti, qui pourrait-elle blâmer pour cette catastrophe, sinon elle-même ? Sa gorge se serre soudain. Où sont Jason, Carol et Tim ? Elle ne doute pas que son jumeau, comme elle, ait survécu à l’explosion grâce à sa nature divine. Mais Star Sapphire et Red Robin ? Diana secoue la tête, et s’envole pour prendre un peu de hauteur et essayer d’y voir plus clair. Mais la seule chose qu’elle voit clairement, c’est l’étendue des dégâts, la dévastation de la ville s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres au moins… Et en surface, il n’y a pas âme qui vive. Elle voit Superman qui s’active, déplace des tonnes et des tonnes de gravats, mais elle ne peut s’empêcher de se demander s’il n’agit pas en désespoir de cause, rongé par la même culpabilité qu’elle. Alors Diana se pose au hasard au milieu d’une zone légèrement découverte, et elle se met elle aussi à fouiller, creuser, chercher des survivants. Et même s’il ne doit y en avoir qu’un, ils n’ont pas le droit de le laisser là-dessous.

Made by Neon Demon

Tim ne savait pas ce qui l’avait protégé. Peut-être de la chance ? Peut-être quelqu’un d’autre ? Peut-être tout simplement que les murs de cette salle des commandes étaient assez solides pour ne pas servir de tombeau pour quiconque y était lors d’une explosion ? Il n’en avait aucune idée, mais il rampait pour se sortir des décombres. Son corps était douloureux, son esprit embrumé. Il se rappelait les commandes en kryptonien, toute cette suite de chiffre, devoir comprendre une technologie extra-terrestre qui fonctionnait sous un langage non natif avec cette pression sur les épaules de plus de six milliard d’êtres humains à sauver de ce désastre puis… Des secousses, une explosion, le noir complet, le silence.

Un goût de sang dans la bouche, quelques côtes sûrement cassées, les membres endoloris, il se fraya un chemin dans la carcasse du vaisseau. Les cendres l’empêchaient de respirer normalement alors sa main glissa vers sa ceinture pour en sortir un masque filtrant que tout membre des justiciers de Gotham se devait d’avoir sur lui. Bientôt, son corps trouva une sortie, un éclat de lumière qui transperçait entre les décombres. Utilisant son bâton, il réussit à se frayer un chemin et s’extirpa de ce tombeau d’acier, s’appuyant sur son bâton pour rester debout et voir enfin la désolation. Des flammes, des cendres et des cris. Coast City était tombée. Combien de personnes étaient mortes ? Qui était responsable ? Trop de questions, trop d’incertitudes, son esprit n’en pouvait plus, son corps lâcha encore une fois, le laissant tomber à genoux sans un mot. De la sueur et de sang coulait de son visage et de ses mains, mais la douleur physique avait disparu pour laisser place à une peine bien plus grande. Il avait échoué. Toutes ces vies qui venaient de périr dans les flammes étaient probablement de son fait. Qu’avait-il bien pu se passer ? Il était certain d’avoir déconnecté le canon principal, d’avoir désamorcé les bombes connectées au réseau qu’il avait pris en main, alors pourquoi ? Comment ? Son esprit était aussi embrumé que le ciel de Coast City… Puis certaines choses se firent plus clair. Il avait joué à un jeu qu’il ne pouvait pas gagner, il avait essayé d’être plus malin que Brainiac, un missile devait être relié à un autre système, une sorte d’attaque post-mortem ingérable par une quelconque commande, sûrement automatisé… Il avait oublié la chose la plus élémentaire : les ordures s’avouent rarement vaincu jusqu’au bout et sont très mauvaises joueuses. Et maintenant le voilà à regarder ce désastre, le sang sur ses mains n’était rien, ce n’était que le sien. Cependant, celui qui entachait maintenant son esprit était celui de plus de quatre cent mille personnes qu’il n’avait pas pu sauver, se sentant comme s’il avait lui-même appuyé sur le bouton de déclenchement du missile. Et les larmes ne coulaient pas, elles restaient là, sous le bord des yeux, à lui brouiller le regard. Il ferma les yeux une seconde et se releva tant bien que mal. A l’instant, il espérait que les autres membres de l’équipe d’assaut étaient encore en vie, il espérait qu’il pouvait encore sauver d’autres personnes malgré son état. Cet espoir se mêlait à de la culpabilité, car au fond, même s’il connaissait nombre de personnes à Coast City, même si il aurait préféré que ce drame n’arrive pas, qu’il n’ait pas à voir cela, que personne n’ait eu à subir cela… Il y avait une minuscule part de lui qui était soulagée de ne pas voir Gotham dans cet état, de ne pas avoir à retrouver les corps des personnes avec qui il avait vécu tant d’aventures, et ne serait-ce que penser cela ajoutait de la culpabilité là où il n’y avait pas besoin d’en rajouter.

Boîtant à travers les décombres, il déblaya comme il pouvait chaque débris qu’il pouvait enlever, fouillait, cherchait quelque chose. Il ne savait pas quoi, il ne savait pas qui, mais il voulait encore sauver quelqu’un. Son esprit vacillait, son espoir semblait s’éteindre quand malgré tout, à travers ce chaos, il entendit non loin de lui des coups, des pleurs. Son regard se posé vers un tas de gravats et de débris. Alors il avança et poussa chaque morceau de béton armé, se servant de ses mains blessées, de son bâton comme d’un levier jusqu’à ce que ce dernier finisse par se briser pour enfin trouver un enfant, blessé et couvert de cendre et de sang. Ses parents s’étaient blottis au-dessus de lui pour le protéger et ils n’avaient pas survécu, mais lui… Il était là. Tim supporta le dernier débris sur son dos et enleva son masque pour l’enfiler à l’enfant qu’il extirpa de là en faisant attention à chacun de ses mouvements pour ne pas le brusquer, pour ne pas le blesser.

« Ca va aller… Ca va aller… » Répétait-il en tenant l’enfant dans ses bras. S’écartant et laissant le débris accolé à son dos refermer le tombeau temporaire des parents du petit être qu’il portait. Son communicateur ne fonctionnait pas, ses poumons le faisait souffrir avec les cendres qu’il avalait, mais il savait qu’au milieu de tout ce chaos, quelqu’un se vantait de pouvoir entendre son nom à des kilomètres à la ronde, alors il espéra encore une fois, s’étranglant en appelant Superman. Sa vue se brouillait, le souffle lui manquait, son crâne lui semblait léger, son esprit s’enfuyant peu à peu. Il lui resta assez de conscience pour voir l’homme en rouge et bleu arriver enfin et il lui tendit l’âme qu’il venait de sauver avant de s’effondrer.

Lorsqu’il se réveilla, il espéra quelques secondes que tout cela soit un mauvais rêve… Puis il remarqua qu’il était excentré de la ville, sur un lit d’appoint. Sa main bandée passa sur son visage où il sentit encore son masque. Personne n’avait été tenté de vérifier son identité. Lorsqu’une infirmière passa non loin de lui, il l’interpela avec un signe du bras. Alors qu’elle lui demandait s’il se sentait bien, le jeune homme demanda simplement comment allait l’enfant qu’il avait récupéré. Elle lui dit que son état était stable et qu’il était sauf. Alors, même si le désastre l’empêchait de trouver la force de sourire cette fois, même si son corps le faisait souffrir, il dit en reposant sa tête sur l’oreiller.

« C’est tout ce qui compte. »

Whatever it takes

Le souffle emporte tout sur son passage, Slade ne peut que contempler impuissant la destruction de la ville s'étendre, il n'y as rien à faire désormais, juste tenter de survivre, heureusement pour lui, il as eut le temps de réparer l'alimentation de l'armure Ikon. Le sol tremble, les bâtiments sont secoués, le béton se déchire et le verre vole en éclat, il n'y as pas une seconde à perdre. Slade est isolé, il ne peut compter sur aucun des autres, suite à la défaite d'Amazo, se répartir les théâtres d'opération était la meilleure stratégie pour augmenter leur impact et venir en aide au dernières poches de résistance attendant évacuation. Les feitharans furent essentiels pour couvrir le nombre qui leur manquait, et leur courage était exemplaire, mais même eux ne pouvaient pas lutter contre ce qui balaya Coast City. Le groupe avec lequel il était verrait beaucoup de camarades pleurer les leurs, l'intelligence artificielle avec la voix de wintergreen n'était qu'un bruit de fond indistinct à ses oreilles. Il agrippa deux soldats par le col et se jeta en dessous d'une large entrée avec eux, les protégeant de son corps alors que tout ne devenait que destruction. Le champs gravitique encaissa un premier choc, les infortunés qu'il ne protégeait pas s'écroulèrent, leurs oreilles en sang, il serra les dents en entendant la voix calme de l'IA lui annoncer que l'armure avait encaissé le choc mais était proche de la surcharge, il avait eut chaud, c'est ensuite que la déflagration vint, enflammant les airs et terminant de détruire absolument tout sur son passage. Dans sa tête, Slade comptait les secondes, sentant le bâtiment s'écraser sur lui-même. Alors que les débris tombaient, il relâcha toute la puissance de l'armure, créant une explosion autour de lui, de quoi détruire un blindé en un souffle, mais ce n'est pas son but, son but c'est de lâcher du lest. La masse énorme de bêton armé lui tombe dessus et il entends de nouveau les alertes de l'IA, puis un choc contre son casque et il perd connaissance.

Lorsqu'il reprends ses esprits, il est enseveli sous les décombres, les deux soldats en dessous de lui semblent en vie et fort heureusement presque calmes, pas vraiment le choix quand ils sont ensevelis dans une cavité qui s'est formée autour d'eux. Les secours peuvent mettre du temps à arriver et utiliser les explosifs pourrait se révéler mortel pour eux, alors il n'y as pas vraiment mieux à faire qu'attendre et partager quelques rations de combat, il ne parle pas leur langue, mais le poker est un langage qui les rassemble vite. C'est à la lumière d'une lampe torche que Slade perd quelques centaines de dollars de bon cœur, et dans la cavité retentissent des rires, un peu d'alcool est échangé. C'est un grondement au dessus qui les sort de leur passe-temps, un bruit qui se rapproche. Des secours? Déjà? Dans un bruit assourdissant et un petit éboulement, c'est à travers interstice qu'il voit la silhouette de Wonder Woman déblayant frénétiquement. Il reprends son casque et l'enfile, la liberté l'attends plus vite que prévu, ses pieds prennent appui sur l'éboulement et il sort de là ou il est, les deux soldats derrière lui, l'amazone n'a rien de l'assurance et de la fierté qui l'habite habituellement, il peut voir sa panique, sa culpabilité, il aura fallut que ce soit lui qu'elle sorte des décombres, sans doute de quoi lui miner un peu plus le moral, ce n'était pas vraiment une famille avec enfants qu'elle extirpait du béton et de l'acier. Il se figea un instant, elle avait beau être une guerrière immortelle, elle semblait humainement fragile en cet instant, comptait elle le mettre derrière les barreaux? Elle n'était pas assez vile pour ce genre de comportement. Il la regarde quelques secondes en silence avant de baisser le regard vers ses bras pleins de poussière de béton.

-Toutes les guerres ont un coût élevé, ne vous en voulez pas trop. Vous avez sauvée ceux qui pouvait l'être.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

"Que nous reste-t-il après la désolation ?"

Si la loi devient crime, alors le crime n'est plus... - Juge

C’était stupide, complètement insensé de ma part, car ce n'était rien de plus qu’une prise de décision suicidaire, qui n’avait finalement rien de bien glorieux. Jinx avait quitté la cité, elle l’avait fait en aider ceux dont le besoin au passage. J’aurais pu la suivre, mais il y avait encore tous ses gens, et même si je ne partageais rien avec eux, même s’ils étaient que de parfaits inconnus à mes yeux... Comment aurais-je pu réussir à fermer les yeux quand j’avais conscience que beaucoup d'entre eux allaient connaître la mort, mais qu’il m’était possible d’agir pour les plus chanceux d’entre eux ? Comment aurais-je pu en avoir la force ? Quand j’avais ici enfin le choix de prendre mes propres décisions, d’agir non pas en tant que N°2 d’ARGUS, mais en tant qu’être-humain tout simplement ? Alors, oui, je n’ai pas suivi Jinx, sans doute pour le mieux.
Qu’aurais-je pu faire en sachant au final que celle pour qui j’ai eu un coup de cœur ces derniers mois, s’avère être celle qu’ARGUS veut que je capture ? Encore une injustice qui semble me hanter comme l’ombre de la mort. Sheppard, Analia et peut-être maintenant, elle. Plus le temps passait et plus j’avais l’impression que la solitude était bien tout ce qui m’attendait un jour. Peut-être que mon avenir était de mourir seul et comme le simple instrument de mort de Waller. Cela ne m’attristait même plus et c’était sans doute ce qu’il y avait de plus terrifiant : finir par considérer à nouveau ma situation comme normal alors que j’avais désormais le sentiment qu’elle ne l’était pas. Je me surprenais à finalement envier Analia d’avoir réussi à échapper aux griffes d’ARGUS qui de mon côté, m’enchaînaient encore corps et âme à leurs structures, à leurs idéaux, leurs hypocrisies. Ils avaient même réussi à créer en moi, la peur de ce monde, de cette société, pour m’enseigner Ô combien, il était préférable de rester avec eux, de les servir comme un bon chien.

J’aurais donc dû poursuivre Jinx comme un loyal chien chasse, faire tout mon possible pour la neutraliser. Oui. Mais à la place, j’ai fait ce qu’ARGUS a toujours prohibé chez les Jones. J’ai simplement écouté mon cœur, et ce, jusqu’au bout.

~~~ o ~~~

La douleur, c’était bien la seule chose dont j’avais eu conscience quand j’ouvris les yeux. Une souffrance qui faisait louange à ma survie, mais dont je n’avais encore guère l’esprit à me réjouir. Je sentais que quelque chose compressait légèrement mon torse, c’était ce qui rendait ma respiration difficile. J’étais incapable de bouche mes jambes, ou mes bras. Je sentais un espace qu’au niveau de ma tête, mais je ne voyais rien. Tout était sombre, tout n’était que silence. Ma respiration se compliquait de seconde en seconde, il y avait dans l’air quelque chose qui rongeait à petit feu mes poumons. Bientôt, je ne pus m’empêcher de tousser. « Il y a quelqu'un d’autre là-bas, papy ! » Annonça une voix fluette que l’on ne pouvait associer qu’à celle d’une enfant. Relevant la tête, une lueur apparue entre deux éboulements. Il y avait un vieux personnage dont le visage ridé, était couvert de suie, éclairant dans ma direction à l’aide d’un briquet.
Il était accompagné d’une petite fille, assurément celle que j’avais entendu quelques secondes plus tôt. J’étais incapable de parler, à cause du bloc qui m’écrasait le torse. Si ce dernier n’était pas soutenu par des piliers de fortune, j’aurais été broyé sous ses décombres. L’homme incapable de m’atteindre de l’endroit où il était, m’annonça simplement. « Tenez bon ma p’tite dame, on n’a réussi à trouver un endroit proche de la surface ou ma p’tite fille pourra passer… Elle reviendra avec les secours. » Combien de personne en plus de moi-même étaient ensevelie, je n’en avais aucune idée. Mes paupières se voulaient si lourdes et j’avais de plus en plus froid, si froid que mes dents en claquaient. « Non, non ! Restez éveillée surtout, restez avec moi ! » Oh ! C’est vrai, j’ai toujours été celui qui se trouvait dans le genre de situation où je devais forcer une personne blessée à rester consciente. Je ne pensais pas qu’un jour, ce serait à moi qu’on en chanterait les mots.

« Par… Parlez-moi de vous. Dites-moi quelque chose. » Demanda-t-il, tout en faisait signe à sa petite fille de rejoindre les autres pour qu’ils l’aident à atteindre la surface comme convenu. Je toussais à nouveau, réalisant que ça ne me coûtait rien d’essayer d’émettre un son. « Je... » Toussais à nouveau, c’était plus d’énergie dans un mot que dans une respiration, mais quelque part ça me rassurait d’essayer de communiquer. « A… lia. » La plupart de mes mots étaient étouffés à travers ma voix brisée. L’homme bien que ne comprenant rien, m’invitait à continuer. « J’au… rai… voulu.. sache… je… la… haïssais... pas. » L’homme resta silencieux à l’écoute, devinant que je tentais de sortir quelque chose d’important. « Je me… suis… senti… Seul. » Oui, peut-être que N°4 avait eu toutes les raisons de fuir ARGUS. Cela me faisait peur que je disparaisse, alors que le dernier souvenir qu’elle aurait eu de moi, c’était me battre contre ses sauveurs dans le but de la ramener en cage.
Est-ce qu’elle voyait en moi son ennemi à présent ? Est-ce que je mourrais sans qu’on ait la chance de véritablement s’expliquer ? Et N°1, N°3, seront-ils condamnés à servir ARGUS jusqu’à la toute fin, seuls et isolés ? « Je ne… lui en… veux pas… Dites-lui… S’il… plaît. » Une série de toux plus tard, plus violente, car incapable de m’empêcher de respirer ses cendres.

Code by Sleepy

whatever it takes

Ils ont échoué. Amer constat, cuisante culpabilité, alors que la ville entière gisait à leurs pieds dans un marasme de débris, de flammes, et de sang versé. Vision familière, trop familière dans l’esprit d’un immortel incapable d’oublier quoi que ce soit, pour qui présent et passé ne formaient qu’une seule et même continuité sans que le temps n’apaise les blessures d’antan. A plusieurs centaines de mètres au-dessus du sol, Black Adam contemplait la scène, pour une fois silencieux, face au spectacle d’une ville américaine dévastée. Il avait vu pareille destruction auparavant. Il avait entendu les mêmes voix s’élever en complaintes d’agonie et de souffrance, les mêmes sanglots étranglés, avait vu les mêmes expressions hagardes et sidérées, des survivants encore incapables d’assimiler le choc, et des morts qui n’avaient même pas eu le temps de comprendre ce qui leur arrivait dans leurs derniers instants. Le voilà, le poids de l’échec d’un héros. Des questions sans réponses, des vies ruinées, des cicatrices qui ne se refermeraient jamais. Des flammes et de la fumée s’élevaient encore du ventre du vaisseau éclaté, comme un monstre fraîchement tué dans la plus terrible partie de chasse à laquelle l’humanité avait jamais assisté. Monstre hideux, meurtrier, mais monstre vaincu. Malgré le sacrifice. Malgré leur échec.

Ce n’était pas l’explosion, qui l’avait alerté. Rentré au Kahndaq après la victoire du siège de Central City, Adam avait attentivement suivi les derniers développements dans la dernière ville encore sous assaut – puis, il les avait vus. Ses Feitherans, ses fidèles alliés, dont les ailes et les plumes s’étaient soudainement redressées – avait entendu leurs cris stridents alors qu’ils arrachaient hommes, femmes et enfants du sol pour les emmener précipitamment à l’extérieur de la ville. Adam avait vu, Adam avait compris. Quelque chose clochait, et l’instinct d’oiseau des Feitherans leur avait permis de le réaliser. Black Adam s’était aussi envolé, poussé par la vitesse de Heru, traversant le monde à cinq cent fois la vitesse du son… et pourtant, même avec Heru dans son dos, il était arrivé trop tard. Lentement, Black Adam descendit des cieux, et posa le pied dans les débris fumants de Coast City. Le ciel s’était teinté de jaune cendré ; mais les yeux d’Adam étaient rivés sur la moitié de corps qui dépassait des gravats. Le corps taillé d’un soldat d’élite. Les serres d’un prédateur au bout des mains. Les ailes brisées d’une créature divine écrasée par la suprématie de l’envahisseur. « Tu t’es bien battu, Yakta. » déclara sombrement le champion en soulevant le pan de béton qui retenait son soldat mort prisonnier. Yakta, Orto, Arsu – qui, des dizaines de Feitherans qu’il avait délégué, avaient survécu au carnage ? Peut-être quelques-uns. Peut-être aucun.

Dans son dos, Adam entendit une voix familière – le corps sans vie de Yakta dans ses bras, il se retourna, et ses yeux se fixèrent d’abord sur la silhouette de Deathstroke (ainsi, il s’était finalement joint au combat), avant de glisser sur celle, courbée dans les décombres, de Wonder Woman. Diana, telle qu’il ne l’avait jamais vue auparavant : démunie, désemparée. Brisée, sous le poids de l’impensable. « Je doute que cela suffise, Deathstroke. Les héros de ce monde font rarement preuve du pragmatisme que tu prônes. » commenta-t-il en approchant. « Un avion arrive du Kahndaq pour rapatrier nos morts. Si tu as besoin de disparaître... » Visage fermé, sévère. Le corps de son soldat dans les bras, il le déposa précautionneusement sur la surface plane d’un pan de mur renversé. Puis, sans se retourner, il poursuivit, abandonnant son anglais mâtiné d’accent kahndaqi pour adopter le grec ancien – le vrai, pas la version abâtardie enseignée dans les universités de nos jours. « Aujourd’hui, l’humanité a une chance de s’unir dans le deuil et de, pour une fois, reporter la faute sur quelqu’un d’autre en toute bonne foi. » Un deuil pour unifier le monde. Un désastre pour enterrer les haches de guerre. Et pourtant. Les mains d’Adam se crispèrent sur la surface lisse du béton. « Mes hommes, mes frères ont donné leur vie pour défendre une ville qui n’était pas la leur, dans un pays qui n’aurait pas hésité une seconde à les réduire en esclavage ou les exterminer. Parce que je leur ai demandé de le faire. Parce que j’ai fait ce pari pour protéger le monde et mon peuple. » Sa responsabilité. Son poids seul à épauler, qu’il porterait sans broncher, impitoyable statue de titan au milieu des décombres. Mais le constat n’en était pas moins amer. « Mais dès demain, nous serons à nouveau les ennemis à abattre. Et mes hommes seront morts pour sauver les vies de leurs bourreaux. » lâcha-t-il, acerbe, avant d’enfin se retourner pour faire face à celle-là même qui, comme sa mère avant elle, avait si bien essayé de le convaincre de la possibilités de lendemains meilleurs. « J’espère que tout ceci en aura valu la peine, Diana. Je l’espère sincèrement. » Demain, la guerre reprendrait peut-être. Mais aujourd’hui, pour une fois, peut-être devaient-ils faire semblant de croire à la paix. Au moins quelques instants. Peut-être le devraient-ils... mais Black Adam en était parfaitement incapable.

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