Bon, d’accord, invoquer un dragon pour s’attaquer à l’animal de compagnie de Baba Yaga n’est sans doute pas l’idée du siècle, mais ça a au moins l’avantage d’attirer son attention. Son attention et ses foudres. Forcément, sinon ce n’est pas drôle. La voilà qui rameute tous les esprits du coin pour voler à son secours – à ce stade c’est franchement un miracle que les troupes de Brainiac ne se soient pas jointes à la fête. Nídhögg tient l’oiseau de feu sous sa patte, et quelque chose dit à Rosie que si la situation ne tourne pas à leur avantage, il va vraiment finir en poulet rôti et terminer dans l’estomac du dragon, qui en a sans doute assez de dévorer des cadavres et de ronger les racines d’Yggdrasil. Il faut dire qu’il y a mieux dans le genre régime alimentaire. Rosie manque de sursauter lorsque Boston se raccroche à elle ; elle était si occupée à maintenir le portail ouvert et à tenter de garder un semblant de contrôle sur Nídhögg qu’elle n’avait pas remarqué immédiatement remarqué que lui aussi risquait de finir dans l’équipe de Baba Yaga, puisque techniquement, c’est un esprit lui aussi. Dilemme : espérer que Boston réussisse à résister à la puissance de la vieille, ou éparpiller encore un peu plus sa magie au risque de passer l’arme à gauche elle aussi ? Option numéro deux, évidemment, sinon ce n’est pas dans l’esprit Justice League Dark. « Accroche-toi encore un peu, je vais te protéger ! » Non, attendez… Option numéro trois. Il a une option numéro trois. Complètement dingue et absolument pas sûre, mais… « Oh, et puis merde. » Rosalie laisse son portail se refermer juste après avoir entendu Baba Yaga s’expliquer et le petit discours de John – qui évidemment balance les filles dans la sauce, histoire de. Vite fait bien fait, elle trace une rune protectrice sur le poignet de Boston pour l’empêcher de filer vers l’infini et au-delà. « Désolée, tu vas devoir me suivre, si tu t’éloignes trop de moi, le sort sera rompu. Je vais bientôt être à court d’énergie. » Et comme pour appuyer ses propos, elle se met à saigner du nez. Génial, elle s’essuie avec la manche de son vêtement, glamour du jour bonjour. « Je te jure, d’habitude je ne suis pas aussi, hm… D’habitude ça ne se voit pas tant que ça que John et moi faisons partie de la même famille. Je veux dire, en général, mes idées sont moins… Moins… Enfin, tu vois quoi. » Elle prend une profonde inspiration, regarde Nídhögg droit dans les yeux. Un frisson la traverse ; et dire qu’elle pensait Fenrir impressionnant… Haha. « Bon, ça passe ou ça casse… Au pire, je te dis à tout de suite dans le monde des esprits. » Avec un air aussi déterminé que possible, elle s’avance vers le dragon qui grogne un peu plus fort à chaque pas. son cœur cogne si fort dans sa poitrine qu’elle se dit qu’il doit l’entendre. Arrivée à la hauteur de son museau, elle tend la main pour la poser sur lui, ses narines sont déjà fumantes et… Elle ferme les yeux. This is some Game of Thrones kind of bullshit… Elle est toujours vivante ? Elle est toujours vivante. Elle rouvre les yeux et elle a l’impression que ça y est, la connexion est établie avec le dragon. Apparemment, ce n’est pas aujourd’hui qu’il la dévorera. Un petit rire très nerveux la secoue et la voilà qui escalade la bête pour s’installer sur son dos, accompagnée par un Boston que ne doit sans doute plus comprendre rien à rien. Intérieurement, ça fait cinq bonnes minutes que Rosalie hurle. « Euh… Dracarys ? Non ? Ça valait le coup d’essayer. » Grâce au mince lien télépathique qui la relie à présent à Nídhögg, elle lui demande de les ramener auprès des autres. Welcome to Asgard Airlines, please remain sitted for the duration of this flight. Si Rosalie n’avait pas le vertige avant, c’est chose faite aussitôt que le dragon prend de la hauteur. La sensation est aussi terriblement grisante, pour un peu elle se prendrait presque pour Daenerys Targaryen, la confiance en moins. Lorsqu’ils arrivent beaucoup plus vite qu’elle ne l’aurait cru à leur destination, Rosalie demande à Nídhögg de libérer l’oiseau de Baba Yaga, ce qu’il fait en rechignant – adieu son goûter. Le dragon étant beaucoup trop imposant pour pouvoir se poser à côté du manoir, Rosalie… saute et atterrit doucement aux côtés des autres, Boston toujours accroché à elle pour éviter d’être aspirée par le vortex de la vieille sorcière. Elle lève les mains en signe d’apaisement, en même temps que le Zhar-ptytsia se dépêche d’aller rejoindre sa maîtresse. « Il a raison. John a raison. Nous pouvons protéger tes filles. Les mettre en sécurité. Tu peux même aller avec elle si tu veux… Elles seront loin de Brainiac, il ne pourra pas les atteindre là où on les emmènera. » La question à un million étant la localisation de ce fameux où. Elle ne sait pas si John avait une idée en tête alors elle balance le nom premier royaume d’Yggdrasil qui lui vient à l’esprit. « On peut les envoyer sur Alfheim. C’est beau, là-bas. Paisible, aussi. Il n’y aura que de charmants elfes pour leur tenir compagnie. Elles pourraient même apprendre des choses. Elles seraient en paix, et toi aussi. » Qui ne tente rien n’a rien. Et pendant qu’elle parle, Rosie se sent pâlir, elle recommence à saigner du nez et elle a la tête qui tourne. Voilà, ça y est ses réserves de magie sont épuisées. Alors si elle doit ouvrir un portail vers Alfheim… Eh bah, espérons que quelqu’un saura le faire à sa place si Baba Yaga approuve son concept de Club Med magique. Entre ses dents serrées, elle marmonne quelques mots à l’attention de Boston. « Ne panique pas, mais je crois que je vais tomber dans les pommes. »
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Zatanna Zatara
hero of earth
Messages : 8494 Date d'inscription : 11/09/2018 Face Identity : Alex Daddario Crédits : jae.d-nguyen.ajay Age du personnage : 35 ans Ville : Gotham et le monde Profession : Mago, coleader flippée de la JLD Affiliation : Justice League Dark Compétences/Capacités :
Homo Magi * Prestidigitation * Hypnose * Projection astrale * Illusions * Magie élémentale * Télékinésie * Télépathie * Téléportation * Manipulation de portails interdimensionnels * Manipulation du temps * Manipulation de la réalité * Bouclier psychique et magique * Manipulation de la météo dans une aire réduite * Attaques d’énergie mystique * Création de pièges magiques * Vol et lévitation * Don de guérison * Transformation d'objets en d’autres objets ou de gens en autre chose * Magie du sang * Combat au corps à corps dans la limite de sa constitution.
Rules of magic to Misty Kilgore
- nothing is what it seems
- learn to fool the experts
- if you can't keep it down, don't bring it up
- always keep at least one card up your sleeve
remember john
remember what
that I love you
Situation Maritale : Elle aime le plus grand des escrocs et elle le vit bien. Best mollets ever, et sa Maison est adorbs.
En pleine imitation de collégienne détournant le regard au moment où le prof de maths cherche un volontaire pour aller au tableau, Zee détourna les yeux quand la sorcière les posa sur elle, mais c’était trop peu, et trop tard. Se faire ainsi scruter par une entité aussi ancienne et aussi liée à la terre qui vous entoure, cela donnait l’impression de se balader métaphoriquement à poil. Elle se reprit et accepta de soutenir le regard de Baba Yaga, mais l’aurait-elle voulu, en cette seconde, aucun autre son n’aurait pu franchir ses lèvres. Puis John fit quelque chose qui transforma les émotions violentes de l’entité vieille comme le monde en mots, et alors, la réponse au mystère qui les avait attirés ici devint évidente. Soudain, Zee se sentit à nouveau en territoire humain, là où la compréhension qui naissait de l’empathie avait toute sa place pour éclore et planter ses racines en elle. Aurait-elle fait la même chose ? Non, mais malgré tout, elle comprenait pourquoi Baba Yaga avait fait ça, et pour le reste, la disproportion de sa réaction face au danger que courait ses filles était simplement à la hauteur du personnage. Et quand John promit à la sorcière que Rosie, Faith et elle se portaient garantes de la sécurité de jeunes sorcières, Zee esquissa un geste de la main en guise d’encouragement, et pourtant, elle savait que John mentait. Il mentait sans une microseconde d’hésitation, et alors qu’il n’y croyait pas une seconde. Bien sûr qu’ils feraient tout pour protéger les sorcières, en tout cas elle, elle le ferait, mais est-ce que ça serait assez, est-ce qu’ils réussiraient vraiment à les garder en vie ? Rien ne le garantissait.
Elle glissa sa main dans cette de Faith, cependant, la première à qui elle devait sa protection, celle qu’elle avait entraînée dans ce monde de sorcières millénaires, de dragons et d’esprits, un peu de gré et un peu de force. Oui, en un sens, elle comprenait Baba Yaga. Mais, muette, elle fut presque soulagée quand Rosie, arrivée telle la mère de tous les dragons, prit la suite de John niveau promesses et monde meilleur. Baba Yaga ne cessait de les regarder les uns après les autres, et franchement, vu qu’ils ne connaissaient que depuis dix secondes et qu’ils avaient commencé par agresser son piaf et mentir sur leur nature, elle pouvait imaginer que la vieille ne leur fasse pas des masses confiance. Malgré tout, Zee savait qu’ils tenaient quelque chose. En fait, elle ressentait un peu la même chose que ce qu’elle avait ressenti en présence de Rosie quand elles s’étaient frayées un chemin jusqu’en enfer pour aller en tirer les fesses anglaises de John. Un genre de potentiel consensus lié à leur nature de sorcière. La magicienne rejoignit la jeune femme sans lâcher Faith, l’entraînant avec elle, et de sa main libre, se saisit de celle de Rosie. Elle laissa son énergie envelopper son amie comme une flamme invisible et lui redonner un peu de force, juste de quoi tenir encore les secondes nécessaires pour convaincre Baba Yaga. « Regardez-nous, mère. Nous sommes fortes. » Elle désigna Nídhögg du menton. Qu’est-ce qu’il lui fallait d'autre, comme preuve ? « Et au-delà de l’horizon, d’autres se battent contre l’ennemi qui menace vos filles. Ce sera bientôt fini. » Fini comment, hein, ça, elle préférait ne pas s’engager. « Confiez-les-nous. Il faudra me passer sur le corps pour s’en prendre à elle. » Voilà, ça c’était raisonnable, ça c’était réaliste. Et elle n’engageait personne – enfin, elle aurait pu engager Boston, à la limite, lui, on pouvait toujours lui passer sur le corps sans trop lui faire de mal.
Et histoire de donner à tout ça une petite ambiance rap battle, elle acheva avec un sous-entendu légèrement insultant, mais c’était là qu’ils allaient voir si la vieille sorcière était définitivement cinglée ou encore dotée d’un peu de raison. « Sinon, qu’elles meurent de vos mains ou de celui de l’ennemi, c’est du pareil au même. Vous voulez les protéger, pas les tuer. Et c’est pour ça que nous sommes là. » Si Xanadu avait eu une carte de visite, c’est à cet instant qu’elle l’aurait sortie en guise de lettre de recommandation, mais tout ce qu’elle avait comme arguments bétons, c’était son regard assuré et la fermeté complètement factice de sa voix, et surtout, le puits sans fond de magie qu’était Faith à sa gauche et l’être mi-divin mi-cataclysmique et cent pour cent de la même famille que John à sa droite. « Miennes. » répéta finalement Baba Yaga, mais avec un peu de doute dans la voix – ou alors Zee réécrivait le scénario dans sa tête. « Pas complètement. Pas qu’à vous. Vous le savez bien. » Cette fois, elle avait parlé plus fermement, façon infirmière de maison de retraite, quoi. Sa patience était infinie mais en fait pas tout à fait. Baba Yaga les toisa tous de son regard vitrifiant et s’attarda sur Rosie, qui lui avait fait bien évidemment la promesse la plus alléchante de toutes. « Vous me rendrez mes filles. Sinon, la mort. Le néant. Dans ce monde et les autres. » Zee frissonna alors qu’un froid glacial l’envahissait, les envahissait probablement tous. Elle était mortellement sérieuse, la vieille. C’est-à-dire qu’elle se laissait peut-être adoucir par leurs paroles mais que si elle ne récupérait pas ses sorcières, la prochaine team à devoir sauver le monde d’un péril, ce serait la leur, la JLD, et autant dire qu’ils n’étaient pas du tout fait pour ce job, eux. simorP. Elle ne pouvait pas le dire, elle.
Messages : 2801 Date d'inscription : 29/07/2018 Face Identity : Matt Ryan Crédits : dramaclubsandwich (avatar) & anaphore (signa) Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle. Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance. Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire... Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade. Compétences/Capacités :
Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.
This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?
"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."
"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"
"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."
"Be well, John."
"Say it backwards."
"A trickster and an illusionist."
Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.
Est-ce que c’était injuste, de miser sur ses camarades de la sorte ? Sans aucun doute. Est-ce c’était fourbe, de les forcer sur le devant de la scène alors qu’elles n’avaient rien demandé à personne ? Indubitablement. Mais aux grands maux les grands remèdes, et dans ce métier, l’expérience lui avait prouvé à de trop nombreuses reprises qu’une adroite pirouette valait souvent mieux qu’une démonstration de force – les risques, eux, faisaient partie du métier. La culpabilité se creuse une petite niche dans sa poitrine, pernicieuse, douloureuse ; jamais assez, pourtant, pour l’empêcher de faire ce qui pourrait mener les malheureux qui se retrouvent sur son chemin à leur perte. John retient son souffle, face à la détermination de Zatanna (remerciant tous les dieux, et surtout elle, de le suivre de la sorte dans ses plans foireux), celle de Faith et celle de Rosalie ; et il est pratiquement sûr d’entendre Boston retenir son souffle aussi, alors que le bonhomme ne respire plus depuis des lustres. Et comme Zee, et comme probablement tous les autres, un frisson glacé le parcourut aussi, aussi glacial que la voix chargée de menaces de Baba Yaga. Il déglutit. Sinon, la mort. Bon. Au moins, ça avait le mérite d’être rudement clair, comme message.
Baba Yaga lève la main dans les airs, sans quitter les trois sorcières du regard, et marmotte quelques mots dans une langue que même le sortilège de John ne parvient pas à traduire. Au-dessus de leurs têtes, les nuages s’amoncellent, se font voûte lourde et sombre et brillant pourtant d’une lueur lugubre avant de gronder d’un tonnerre qui n’a rien de météorologique. Aucun éclair ne tombe pourtant du ciel ; mais craquements sinistres résonnent depuis la forêt, et des bois surgissent soudainement les longues pattes d’oiseau de l’inimitable maison de la sorcière, éternelle, indestructible, sans cesse en renouveau tant que persistera sa propriétaire. L’étrange demeure à pattes de poules et son aura menaçante s’avancent jusqu’à leur propriétaire et s’agenouillent, brinquebalantes, une patte, puis une autre, puis une autre encore, puis la dernière, clac-clac-clac-clac ; et enfin, dans un grand bruit, la porte s’ouvre. Un nouveau frisson glacé remonte le long de l’échine de John, qui se retourne pour contempler, un tantinet hébété, une foule de fantômes émerger derrière eux – sorcières d’antan, spectatrices, venue, peut-être, s’assurer que les intrus avaient bien tiré leurs protégées d’affaire, et que personne ne leur tendait le moindre piège. Quelle drôle d’idée.
« Sacré comité d’accueil. » souffle-t-il à Boston, et très vite, son attention se reporte à nouveau sur la maison de Baba Yaga, laquelle déverse, une à une, tremblantes sur leurs appuis, les filles kidnappées au coven. Pâles, décharnées, hagardes, faibles, confuses. Mais vivantes. « T’avais raison, mon pote. » Dieu soit loué. Ils étaient arrivés à temps – pour une fois. L’une d’elles s’effondre à genoux dans l’herbe grise ; une autre prend appui sur la maison, et toutes ont l’air au bord de l’évanouissement – ou pire encore. Et John reste planté là, à les regarder sans savoir quoi faire. C’est qu’il avait plus l’habitude des missions catastrophes où tout va mal et tout le monde meurt, lui. Qu’est-ce qui se passe, quand on arrive à sauver des gens ? « Bon. Bon bon bon – top tout ça ! On n’a plus qu’à les envoyer sur Alfheim alors, c’est ça ? En route mauvaise troupe… »
C’était trop beau pour être vrai. Quand c’était trop beau pour être vrai, c’était là qu’il fallait se méfier. En magie, il y a toujours un prix à payer, pas vrai ? Un dernier retournement de situation, un dernier plot twist. Le prestige, comme tout le monde se croyait malin à dire depuis ce foutu film.
Dans la réalité, le dernier rebondissement avait rarement quoi que ce soit de prestigieux. La puissance de la déflagration envoie une onde de choc qui vide les poumons de John de leur air ; l’envoie par terre avant même qu’il n’ait le temps de réaliser ce qu’il se passe. Un sifflement strident dans les oreilles, des étoiles dansant devant les yeux – Constantine, pendant un bref instant, ne sait plus sa droite de sa gauche, le haut d’en bas, le ciel de la terre. Avec un grognement, étourdi, il relève la tête, tente d’apercevoir ses camarades – est-ce que tout le monde est encore en un seul morceau ? Boston a dû être épargné, mais Zee ? Rosalie ? Faith ? Les filles de Baba Yaga ? Hébété, John roule sur ses coudes, regarde derrière lui pour contempler la source de l’explosion… et sent son cœur se décrocher dans sa poitrine, alors que d’immenses flammes furieuses s’élèvent des ruines du manoir où se trouvait, jusqu’à il y a une minute encore, un coven entier de sorcières. Et, au-dessus du carnage, un vaisseau spatial.
Un putain de vaisseau spatial.
« Bordel de merde. On évacue ! » s’étrangle-t-il en se redressant précipitamment ; d’un seul coup, il neige – de la cendre, évidemment. « Que quelqu’un ouvre un portail quelque part, il faut qu’on se barre, tout de suite ! » Eux cinq, les filles tout juste sauvées des griffes de la sorcière, Baba Yaga, même si ça lui chante – Baba Yaga qui crie de fureur et de rage, les filles qui tremblent de stupeur et d’effroi ; John, qui ne peut rien faire d’autre qu’apposer ses mains au sol et s’agripper à la magie qui coure dans la terre et murmurer avra k’davra, conjurant une demi-douzaine de golems de terre qui s’élèvent d’un même mouvement, ligne défensive improvisée qui tiendra toute seule pendant qu’eux se tirent de là, au plus vite. John, blême, se détourne de ses automates, et s’arrête sur chacun de ses camarades. Bordel. « On a fait ce qu’on a pu. » Et ils n’avaient pas le droit de se planter maintenant. Pas si proches du but. « Sauvons ce qu’il y a encore à sauver. Allez ! »
AVENGEDINCHAINS
Faith Cross
independent soul
Messages : 550 Date d'inscription : 29/11/2019 Face Identity : Sofia Boutella Crédits : Strange Hell (vava) Tumblr (Gifs) Age du personnage : 4 millénaires et 4 siècles Ville : Nomade Profession : Ex-Chanteuse de Nu-Metal et altenative rock. Affiliation : Justice League Dark Compétences/Capacités :
Création
Une lumière dans le néant qui donne vie à toute chose. De l'esprit né l'imagination, le Big Bang de la prolifération d'idées, ces mêmes idées qui prennent aujourd'hui vie. Et c'est à travers le rêve que la magie s'éveille, bien plus puissante à travers les profondeurs des songes, omniprésente à l'éveil bien que silencieuse, discrète, se faufilant à travers la moindre faille onirique, le moindre relâchement de l'esprit. Elle crée ce qu'elle reprend aussitôt et ce qui vit, disparaît dès lors que l'imaginaire s'arrête, que l'inspiration n'est plus, que le néant reprend sa place dans cette obscurité drainant toute luminosité d'idée. La création, c'est-là le pouvoir si immense de l'imagination, inébranlable entité artistique, philosophique, poétique et parfois cauchemardesque. Faith donne vie à ses rêves, son imagination est rendue physique et ses désirs impactent la réalité elle-même. Déesse de l'univers qui prolifère durant son sommeil, martyre de sa propre grandeur dont elle ignore l'existence.
Les Oniriques : Sont appelés les oniriques "la matière" (= objets, être-vivants, air, eau, etc...) du rêve qui prend forme dans la réalité, c'est ici tout ce qui est issu des "images" du rêves et qui prend vie dans la réalité. La diversité varie en fonction de "l'imagination" et le degré de "puissance du détail" de la manifestation des oniriques. Exemple de l'onirique : Faith rêve de redevenir une enfant, une Faith enfant apparaîtra dans la réalité et elle sera aussi réel que la véritable Faith. A savoir : Si la Faith enfant onirique casse un verre, le verre restera cassé une fois que la Faith enfant aura disparu. L'apparition est immédiat.
Les Désirs : Une autre facette bien moins puissante, mais tout aussi efficace du pouvoir de création. Les désirs sont des effets et non une matière issu du rêve à la différence des oniriques. Les désirs sont issus des envies inconscients ou conscients de Faith, le désir se manifestera durant le rêve sous la forme "d'effet" et non d'image. Il s'agit d'une force qui affecte directement la réalité sans l'apparition de corps ou d'objet onirique. Exemple du désir : Si Faith rêve de redevenir une enfant, c'est son anatomie directement qui en sera influencé, redevenant elle-même une enfant. A savoir : les effets sont temporaires ou permanents en fonction de ce qu'est modifié ou qui est modifié. De plus, les effets ne sont pas immédiats...
Réveillée ¤ L'esprit actif agit comme une barrière naturelle qui empêcher le pouvoir de se manifester. Cependant, l'hypnose peut permettre la manifestation du pouvoir même éveillé. ([1/5] Puissance : 25%) Rêve éveillé ¤ La fatigue est telle que la barrière naturelle se rompt peu à peu, les hallucinations issues de la fatigue, peuvent prendre vie. ([2/5] Puissance : 50%) Sorcelleries sumériennes ¤ Le tatouage d'Ahmanet, parcourant le corps de Faith, est un livre de sortilèges qui permet à Ahmanet de contrôler son pouvoir. Sans la dague d'Asag, elle reste limite. ([3/5] Puissance : 75%) Sommeil Profond ¤ Les rêves sont relâchés et ne peuvent être stoppés que si l'on force le réveil de Faith ([4/5] Puissance : 100%) Ahmanet ¤ Si Faith perd connaissance que sa vie est en danger, comme un système de défense, son inconscience va chercher dans ses meilleurs ressources magiques pour faire exploser sa faculté. Depuis le retour d'une partie de ses souvenirs, Ahmanet s'éveille lorsque la personnalité de Faith s'estompe dans ces conditions. ([5/5] Puissance : ???%)
Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante... - Faith
La main de ma protectrice vint trouver refuge dans la mienne, une étreinte qui me semblait la bienvenue. Elle m’offrait un semblant de sécurité l’espace d’un instant où je n’avais nul besoin de penser à quoi que ce soit. Il me suffisait simplement de suivre Zatanna, de me laisser guider par ses pas, rejoignant Rosalie qui était une magicienne tout aussi épatante qu’impressionnante. Zatanna prit la parole, sans doute était-elle la seule à pouvoir en cette heure trouver les mots juste. J’en étais persuadée, après tout, n’avait-elle pas réussi à convaincre la pire des aigris et la plus bornée de ce monde, c’est-à-dire moi-même ? Ce genre de négociation, c’était quelque chose qu’elle maîtrisait et si même ce Constantine, aux idées plus que douteuse, restait silencieux en l’attente d’un changement, alors tout reposait sur les épaules de cette femme. Elle avait de quoi tout supporter, mes épaules en comparaison étaient bien frêles. Les négociations, semblaient finalement bien se dérouler… J’avais lâché la main de Zatanna, pour m’étirer bêtement comme si je venais de me réveiller d’une longue grâce mate. Il fallait dire que tout ce stress avait fini par me donner des courbatures. La maison de Baba Yaga qui sortit d’entre les arbres, je la trouvais aussi sinistre que son hôte. Je m’agenouillais pour venir caresser Mehmet qui avait longtemps repris sa forme féline, bien heureuse que cette première mission se finisse bien. Justice League Dark, il fallait reconnaître que les stages de recrutement chez eux, ce n’était pas de rigolade. Je fixais un moment Rosalie, intrigué par ses origines. Elle était connectée aux panthéons Nordiques, je me demande si l’un de ses dieux me connaissait… Que ce soit en tant qu’outsider en quête d’une aide divine ou bien sans doute une ennemie des Ases ? Après tout, d'après quelques récits révélés par mon tatouage, Ahmanet semblait avoir le don pour être aimée des dieux, tout comme elle avait le potentielle de s'attirer leur foudre, quel que soit leur panthéon.
CCe que j’ai pu apprendre de mon passé en tant qu’Ahmanet reste assez flou dans l'ensemble. Tantôt, je me faisais l’ami des dieux, tantôt, j’étais celle qui s’attaquait à leur culte. Si aujourd’hui, il est évident que mes actions étaient dues au fait que j’étais soumise au pouvoir de la dague d’Asag et ceux qui la détenait, peut-être que du point de vue des dieux, je n’étais rien d’autre que l’incarnation de la pourriture, une traîtresse qui avait trop souvent craché sur leur sympathie. Plus j’y pensais et plus ça me paraissait logique le fait que si les dieux désiraient m’aider, ils n’auraient sans doute pas eu de mal à me libérer du destin qui m’attendait et qui m’attend encore si le culte du démon vint à me retrouver. Peut-être que tous me détestent à présent et me laissent livrer à moi-même. Que dire des Anunnakis, du panthéon sumérien dont le démon Asag est issu, ces dieux que vénérait mon peuple... Tous ont été silencieux quand je suis devenue l'épouse d'Asag, aucun d'entre eux n'a répondu à mon appel quand je les ai imploré. Les dieux d'Egypte eux, m'ont ouvert les bras bien plus souvent à comparaison et pourtant, peu d'entre eux semblaient m'apprécier. Je me relevais péniblement quand John annonça qu’il était temps d’y aller. Aussitôt, je fus comme frapper par une sensation pénible… Tout mon corps fut en alerte et je compris alors que ce que je ressentais, c’était ce que mon familier ressentait. Une détresse soudaine qui fit hérisser tous les poils de son pelage sombre. Sans même chercher à comprendre la raison de cette détresse, la seule idée qui me vint à l’esprit, c’était de protéger la seule personne capable d’ouvrir un portail vers Alfheim, elle qui semblait être affaiblie plus tôt. J’avais donc couru vers Rosalie, l’étreignant une fois à son niveau avant de hurler, baguette levée au-dessus de nos têtes : « ILLAH-NATUMURI ! » Et soudain, un dôme de lumière jaillis au-dessus de nous, pour se refermer autour de nous, nous isolons du soudain souffle qui traversa la zone comme une tempête de sable en plein désert. J’avais tenté d’y mettre assez de puissance pour au moins créer un dôme assez grand pour que d’autre personne arrive à s’y engouffrer. Quand le souffle cessa, j’abaissais ma baguette, interrompant par la même occasion le sortilège de protection. La lumière du dôme disparaissant pour nous révéler la cause de ce carnage. C'était un vaisseau et juste au-dessus de ce qui était auparavant le manoir des sorcières. Je ne pus m’empêcher de poser une main au-dessus de ma bouche sous le choc qui me submergea aussitôt.
Il y avait là-bas cette pauvre fille qui nous avait accueilli tout effrayée, ainsi que ses sœurs… Mes yeux fixaient les ruines en flamme, ma main toujours calée contre ma bouche, je n’avais même pas senti que les larmes avaient déjà tracé leur chemin sur mes joues. J’avais l’impression que c’était ma faute… Persuadée, que j’aurais dû laisser Mehmet continuer à surveiller la zone et à prévenir de toute intrusion ennemie. Et j’aurais voulu dire qu’il n’était peut-être pas encore trop tard pour les sauver… La magie sumérienne, aussi démoniaque que divine, possédait ce rituel capable d’inverser le temps dans une zone. J’aimerais le crier qu’il y avait un espoir… Peut-être même que Zatanna savait ce qui me traversait l’esprit et pour cette même raison, elle savait aussi pourquoi je m’éternisais dans mon silence et que je laissais les flammes continuer à dévorer les murs et les corps de ces pauvres filles là-bas… Il m’avait fallu toute l’énergie du monde pour remonter la seule temporalité d’un rat mort jusqu’à ce que le souffle de vie lui revienne, alors qu’il était mort dans l’instant. Et sur cinq rats morts, sur cinq essais, je n’avais réussi le rituel qu’une seule fois et plus jamais depuis. ‘’L’absolution de l’esprit et du corps’’ m’était tout simplement inutile à l’heure actuelle, elle me faisait plus de mal que de bien… C’était donc avec toute l’impuissance du monde que je fixais ce qui restait de ce manoir, en sachant que si j’avais été ne serait-ce qu’une sorcière aussi confiante et aussi efficace que Zatanna ou Rosalie, j’aurais pu faire usage de ce rituel, j'aurais pu les sauver. Mais je n’étais rien de plus qu’une farce en cet instant, une piètre magicienne… Le choc se changea alors en frustration, puis les cris de Baba Yaga vint comme à résonner en moi, faisant bouillir mes émotions qui en devenaient l’écho de sa fureur. « Oui, si j'avais été meilleure, elles auraient survécu... C'est de ma faute... » Chuchotais-je dans le vide… Bientôt, cet océan d’émotions qui se déchaînait en moi, vint à m’arracher de la surface pour m’entraîner vers les profondeurs de ses eaux usées et sombre. Non loin, Mehmet s’agita comme si elle subissait une soudaine torture, avant de disparaître dans un voile de ténèbres.
En étais-je attristée, je l’ignorais… Tout ce que je voyais, c’était ces flammes et ces ruines, ainsi que ce vaisseau. Tout ce que je ressentais, c’était cette colère, elle me rongeait de l'intérieur. Cette pauvre enfant tout effrayée, avait-elle mérité son sort ?
Elle ne savait pas la raison pour laquelle cela l’affectait autant, mais la douleur qu’elle ressentait, celle de la culpabilité, était la plus horrible sensation qui lui avait été donnée de subir. Faisant ressurgir en elle d’anciennes, et sans doute, antiques blessures jusqu’à alors enterrées sous les décombres de sa perte de mémoire, blessures éveillées par la fureur de Baba Yaga. Ses yeux n’étaient plus que deux orbes noirs, reflet de sa nature impie et ses larmes transparente se tinta de rouge. Son essence en ébullition fut guidée par la soudaine frénésie qui agitait tout son être. Quand la sorcière ouvrit la bouche, aucun son humain n’en sortit cette fois. Ce fut comme si sa voix venait de toutes les directions en même temps, amenée par des échos surnaturelles et violents : « Nar’Ansit, ti, Nar Apepi ! » Cette fois, sa main, et non pas sa baguette, fut levée en direction du manoir. Un vent de chaleur se leva dans le même instant, déchiquetant la manche de son bras levé, révélant des hiéroglyphes sumériens luminescents qui parcouraient l'avant-bras désormais nu de la sorcière. Et dans un tourbillon de flamme, un serpent de feu se redressa de toute sa splendeur depuis les ruines du manoir… Il était l’écho de l’incarnation du chaos et du mal qui rongeait le cœur de Faith. Sa présence suffisait à rendre l’air étouffant et les vents brûlants de toute son immensité. Et cette fois, ce feu tantôt doré comme l’or et rouge comme le sang, brûlait non pas avec la magie des Djinns éfrits, mais avec la grâce obscure du dieu Apophis. Démon divin tout aussi désireux de goûter à l’essence qui habitait le cœur de Faith, aussi ne pouvait-il pas résister à cet appel si soudain et si alléchante qui lui offrait le magnifique banquet de sa magie sumérienne. La colère qui aveuglait la sorcière était pour lui que jubilation.
Accueil 
Bon, d’accord, invoquer un dragon pour s’attaquer à l’animal de compagnie de Baba Yaga n’est sans doute pas l’idée du siècle, mais ça a au moins l’avantage d’attirer son attention. Son attention et ses foudres. Forcément, sinon ce n’est pas drôle. La voilà qui rameute tous les esprits du coin pour voler à son secours – à ce stade c’est franchement un miracle que les troupes de Brainiac ne se soient pas jointes à la fête. Nídhögg tient l’oiseau de feu sous sa patte, et quelque chose dit à Rosie que si la situation ne tourne pas à leur avantage, il va vraiment finir en poulet rôti et terminer dans l’estomac du dragon, qui en a sans doute assez de dévorer des cadavres et de ronger les racines d’Yggdrasil. Il faut dire qu’il y a mieux dans le genre régime alimentaire. Rosie manque de sursauter lorsque Boston se raccroche à elle ; elle était si occupée à maintenir le portail ouvert et à tenter de garder un semblant de contrôle sur Nídhögg qu’elle n’avait pas remarqué immédiatement remarqué que lui aussi risquait de finir dans l’équipe de Baba Yaga, puisque techniquement, c’est un esprit lui aussi. Dilemme : espérer que Boston réussisse à résister à la puissance de la vieille, ou éparpiller encore un peu plus sa magie au risque de passer l’arme à gauche elle aussi ? Option numéro deux, évidemment, sinon ce n’est pas dans l’esprit Justice League Dark. « Accroche-toi encore un peu, je vais te protéger ! » Non, attendez… Option numéro trois. Il a une option numéro trois. Complètement dingue et absolument pas sûre, mais… « Oh, et puis merde. » Rosalie laisse son portail se refermer juste après avoir entendu Baba Yaga s’expliquer et le petit discours de John – qui évidemment balance les filles dans la sauce, histoire de. Vite fait bien fait, elle trace une rune protectrice sur le poignet de Boston pour l’empêcher de filer vers l’infini et au-delà. « Désolée, tu vas devoir me suivre, si tu t’éloignes trop de moi, le sort sera rompu. Je vais bientôt être à court d’énergie. » Et comme pour appuyer ses propos, elle se met à saigner du nez. Génial, elle s’essuie avec la manche de son vêtement, glamour du jour bonjour. « Je te jure, d’habitude je ne suis pas aussi, hm… D’habitude ça ne se voit pas tant que ça que John et moi faisons partie de la même famille. Je veux dire, en général, mes idées sont moins… Moins… Enfin, tu vois quoi. » Elle prend une profonde inspiration, regarde Nídhögg droit dans les yeux. Un frisson la traverse ; et dire qu’elle pensait Fenrir impressionnant… Haha. « Bon, ça passe ou ça casse… Au pire, je te dis à tout de suite dans le monde des esprits. » Avec un air aussi déterminé que possible, elle s’avance vers le dragon qui grogne un peu plus fort à chaque pas. son cœur cogne si fort dans sa poitrine qu’elle se dit qu’il doit l’entendre. Arrivée à la hauteur de son museau, elle tend la main pour la poser sur lui, ses narines sont déjà fumantes et… Elle ferme les yeux. This is some Game of Thrones kind of bullshit… Elle est toujours vivante ? Elle est toujours vivante. Elle rouvre les yeux et elle a l’impression que ça y est, la connexion est établie avec le dragon. Apparemment, ce n’est pas aujourd’hui qu’il la dévorera. Un petit rire très nerveux la secoue et la voilà qui escalade la bête pour s’installer sur son dos, accompagnée par un Boston que ne doit sans doute plus comprendre rien à rien. Intérieurement, ça fait cinq bonnes minutes que Rosalie hurle. « Euh… Dracarys ? Non ? Ça valait le coup d’essayer. » Grâce au mince lien télépathique qui la relie à présent à Nídhögg, elle lui demande de les ramener auprès des autres. Welcome to Asgard Airlines, please remain sitted for the duration of this flight. Si Rosalie n’avait pas le vertige avant, c’est chose faite aussitôt que le dragon prend de la hauteur. La sensation est aussi terriblement grisante, pour un peu elle se prendrait presque pour Daenerys Targaryen, la confiance en moins. Lorsqu’ils arrivent beaucoup plus vite qu’elle ne l’aurait cru à leur destination, Rosalie demande à Nídhögg de libérer l’oiseau de Baba Yaga, ce qu’il fait en rechignant – adieu son goûter. Le dragon étant beaucoup trop imposant pour pouvoir se poser à côté du manoir, Rosalie… saute et atterrit doucement aux côtés des autres, Boston toujours accroché à elle pour éviter d’être aspirée par le vortex de la vieille sorcière. Elle lève les mains en signe d’apaisement, en même temps que le Zhar-ptytsia se dépêche d’aller rejoindre sa maîtresse. « Il a raison. John a raison. Nous pouvons protéger tes filles. Les mettre en sécurité. Tu peux même aller avec elle si tu veux… Elles seront loin de Brainiac, il ne pourra pas les atteindre là où on les emmènera. » La question à un million étant la localisation de ce fameux où. Elle ne sait pas si John avait une idée en tête alors elle balance le nom premier royaume d’Yggdrasil qui lui vient à l’esprit. « On peut les envoyer sur Alfheim. C’est beau, là-bas. Paisible, aussi. Il n’y aura que de charmants elfes pour leur tenir compagnie. Elles pourraient même apprendre des choses. Elles seraient en paix, et toi aussi. » Qui ne tente rien n’a rien. Et pendant qu’elle parle, Rosie se sent pâlir, elle recommence à saigner du nez et elle a la tête qui tourne. Voilà, ça y est ses réserves de magie sont épuisées. Alors si elle doit ouvrir un portail vers Alfheim… Eh bah, espérons que quelqu’un saura le faire à sa place si Baba Yaga approuve son concept de Club Med magique. Entre ses dents serrées, elle marmonne quelques mots à l’attention de Boston. « Ne panique pas, mais je crois que je vais tomber dans les pommes. »
En pleine imitation de collégienne détournant le regard au moment où le prof de maths cherche un volontaire pour aller au tableau, Zee détourna les yeux quand la sorcière les posa sur elle, mais c’était trop peu, et trop tard. Se faire ainsi scruter par une entité aussi ancienne et aussi liée à la terre qui vous entoure, cela donnait l’impression de se balader métaphoriquement à poil. Elle se reprit et accepta de soutenir le regard de Baba Yaga, mais l’aurait-elle voulu, en cette seconde, aucun autre son n’aurait pu franchir ses lèvres. Puis John fit quelque chose qui transforma les émotions violentes de l’entité vieille comme le monde en mots, et alors, la réponse au mystère qui les avait attirés ici devint évidente. Soudain, Zee se sentit à nouveau en territoire humain, là où la compréhension qui naissait de l’empathie avait toute sa place pour éclore et planter ses racines en elle. Aurait-elle fait la même chose ? Non, mais malgré tout, elle comprenait pourquoi Baba Yaga avait fait ça, et pour le reste, la disproportion de sa réaction face au danger que courait ses filles était simplement à la hauteur du personnage. Et quand John promit à la sorcière que Rosie, Faith et elle se portaient garantes de la sécurité de jeunes sorcières, Zee esquissa un geste de la main en guise d’encouragement, et pourtant, elle savait que John mentait. Il mentait sans une microseconde d’hésitation, et alors qu’il n’y croyait pas une seconde. Bien sûr qu’ils feraient tout pour protéger les sorcières, en tout cas elle, elle le ferait, mais est-ce que ça serait assez, est-ce qu’ils réussiraient vraiment à les garder en vie ? Rien ne le garantissait.
