Do not be fooled by appearances (Cassie&Jess)

Je balançais mes pied dans le vide du haut de mon perchoir. C’était étrange. Je n’avais pas peur du vide. Je n’avais jamais eu peur du vide. J’avais peur d’un nombre de choses innombrables mais pas du vide. Etrange. Un peu comme ma drôle de réaction face à l’espace même si ça Kyle disait que c’était normal. J’inclinais la tête sur le côté, penseuse. Je n’avais pas peur de vide. Qu’est-ce qui se passerait si je sautais ? Si je sautais sans me retenir ? Le plus probable était que ma bague réagirait et me rattraperait en chemin. Après tout, je volais grâce à elle suffisamment souvent pour savoir qu’elle me rattraperait. Mais si elle me rattrapait pas ? J’inspirais un grand coup. Est-ce que je serais enfin capable de réussir à sauver ma propre vie ? Faire une construction pour me sauver, ce que je n’arrivais à faire depuis que j’avais été choisie. Je soupire, passant une main dans mes cheveux. Pourquoi donc continuais-je à me poser la question ? Je savais trop bien que je n’arriverais probablement pas à faire ce genre de construction parce que c’était visiblement sauver ma vie que je n’arriverais pas à faire. J’étais déjà pas douée en construction, ne réussissant que des choses terriblement basiques. Certe un grappin et une corde c’était pas non plus très compliqué non plus… C’était me torturer l’esprit pour rien que de me questionner sur toutes ces choses là. Comme si je n’avais pas mieux à faire pour le moment. Si probablement que j’avais mieux à faire. Je levais les yeux vers le ciel. Impossible de deviner l’heure à la couleur de ciel de nos jours. Le soleil commençait à vaguement me manquer. Je baissais les yeux sur ma montre à défaut de mieux pour le moment. Oui, il était largement plus tard que ce que je croyais. Surement que mon prélassement au dessus de la ville à me questionner sur des choses improbables et inutiles avaient duré plus longtemps que ce que j’avais prévu. Jouant de mon équilibre hérité d’heures de yoga pour maitriser mes crises de panique, je me mettais debout sur le rebord de l’immeuble. Je levais la main qui portait ma bague jusqu’à la hauteur de mon visage. Ring ? Peux-tu appeler Lantern Stewart ? Bien entendu. Je souriais doucement alors que j’entendais la voix de Stewart qui me demandait ce qu’il y avait. J’ai fini de patrouiller. Rien de particulier. Si vous avez besoin de moi, hésitez pas... Rentre dormir Jessica, tu en as besoin. Je grimaçais. Heureusement pour moi, John ne pouvait pas voir la grimace que je tirais. Parce que je n’avais pas la moindre envie d’aller dormir. Je n’arrivais pas à dormir en ce moment. Que quelques dizaines de minutes par ici et par là avant que ma peur de Power Ring ne me réveiller, encore et encore. Message reçu. Inutile de dire cela à John. Que Hal le sache était déjà assez comme cela. Et je finirais bien par craquer et réellement dormir à un moment. Ou me faire assommer lors d’un combat. J’attendais que la communication soit coupée, puis, avec un sourire des plus enfantins sur le visage, je sautais simplement du haut de l’immeuble. Je n’avais pas peur. Pas peur du vide et pas peur de voler. Parce que si ma chute démarra, elle se stoppa presque aussi net quand je me concentrais, à peine, pour voler. Mes pieds se posèrent délicatement sur le sol, quelques dizaines de mètres plus bas. Ring ? Je récupérerais bien ma tenue de civil… Tout de suite, J-bird. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres en entendant la bague me donner un surnom, comme elle le faisait de plus en plus souvent. Je regardais la combinaison verte disparaître petit à petit de mes bras. Certes, j’étais bien loin de chez moi, je reprendrais ma tenue de Green Lantern pour rentrer. Mais comme je n’avais pas envie de rentrer dormir et que je ne doutais pas de trouver une Sara et ses interminables questionnements chez moi… je n’avais plus trop envie de rentrer. Je glissais les mains dans mon hoodie et décidais de me promener un peu. Je trouverais peut être un dîner ouvert h24 ou une épicerie pour faire des petites courses de nourriture. J’étais à la recherche de ce dîner ou cette épicerie quand j’entendis du bruit venant d’une rue agaçante. Je décidais de ne pas y accorder de l’importance. Il n’était plus si tôt, je n’avais pas besoin de ça. Je continuais de marcher mais je me rapprochais de la zone du bruit. Je grimaçais. Des éclats de voix, des menaces… Le genre de choses que j’étais sure de ne pas ignorer très longtemps. Je serrais les dents. Ring ? Tout de suite J-Bird. Peut-être que j’aurais du écouter John finalement et rentrer dormir un peu. Peut être pas, peut être que c’était pas seulement une coïncidence que je me trouve ici, maintenant. Peut être que je devrais arrêter de me poser des questions. Toute vêtue de vert, je faisais irruption dans la scène qui se déroulait non loin de là. Plusieurs hommes qui entouraient plus ou moins une jeune femme à qui ils adressaient des commentaires dont elle devait probablement avoir envie de se passer. Enfin sauf si elle aime qu’on lui dise qu’elle est une “jolie poule”, je juge pas. Non mais qui utilise “jolie poule” comme méthode de drague en plus ? Là je juge. Je lévitais en hauteur, me disant que ça me donnerait l’air plus impressionnante. Enfait, j’en avais aucune putain d’idée mais il fallait bien essayer ? Puis je risquais moins de me faire assommer par un coup de poing. Je vis l’un d’eux attraper le bras de la jeune femme. Je sentis mon sang ne faire qu’un tour. Je pense avoir entendu la demoiselle vous suggérer de la laisser tranquille. D’un mouvement commun, je vois les visages se tourner vers moi. Je souris doucement à la jeune femme, blonde et assez angélique, pour la rassurer. Pour qu’elle ne sache pas que là de suite je devais avoir autant la trouille qu’elle… même surement plus qu’elle. Serrant le poing, je le levais en direction de ce que je supposais être les agresseurs. Pouvez vous laisser la jeune femme ? Je compte pas le redemander une troisième fois.

Pourquoi, mais pourquoi est-ce que je fais ça ? Pourquoi est-ce que je viens intervenir dans ce genre de situation ? Probablement parce que c’est dans ma nature de pas vouloir laisser une femme se faire embêter par ce genre de groupe d’hommes. Que j’aurais déjà fait ça avant, y a longtemps. Et que maintenant que j’avais l’anneau, que j’avais les responsabilités qui allaient avec et que j’aimais pourtant fuir, je ne pouvais pas passer à côté. Voilà pourquoi je venais de faire résonner ma voix dans le pseudo silence de la rue, assez fort pour que tous se tournent vers moi. Je hausse un sourcils surpris quand l’un d’eux me qualifient de luciole. Bon, en vrai j’étais pas sure qu’il risque grand chose le petit mais… mais tout de même ! J’étais une Green Lantern, ils pouvaient pas avoir un peu plus peur que cela ? Plutôt que de demander à voir ce qu’il y avait sous ma combinaison. Lâche-la et j’y songerais… Autant dire que ma voix était pleine de sarcasme. J’avais peur, j’avais mon ventre qui se tournait. Mais j’étais suffisamment dégoutée par ce genre de comportement pour que cela surpasse ma peur et me fasse répondre. J’avais passé assez de temps sur internet, et pas que sur les endroits les plus tous publics que nous propose ce merveilleux outil, pour avoir une petite expérience à renvoyer dans ses plates-bandes ce genre de bonhomme. Même si c’était surement plus simple par écrans interposés. Ici, certe, je n’avais pas d’écran mais j’avais l’anneau. C’était encore mieux non ? Je vis, dans un mouvement flou et rapide, la jeune femme se dégageait pendant qu’ils avaient le regard tourné vers moi. J’entendis le “pas si vite” d’un des hommes et je plongeais vers l’avant. Ca tenait plus du réflexe que de la réelle envie. A moins que ce soit ma bague, bien en avant de mon poing serré, qui avait créé cela. Mon poing serré qui s'écrasa dans le visage de l’homme le plus proche de moi. Je me redressais, m’élevais légèrement plus dans le ciel et lui envoyais mon pied dans le torse pour lui faire perdre l’équilibre. Je tournais la tête pour voir la jeune femme, à l’instant même où son corps s’envola juste avant de percuter une benne à ordure. Putain ! Mon exclamation fit écho à celles de ces criminels de bas étages. Comment pouvait-il avoir eu la force nécessaire ? Sauf si… un méta-humain. Bien entendu ! Je devais avoir affaire à un meta humain. Ca pouvait pas être simplement des humains non ! Dans quelles emmerdes je m’étais encore foutue ?

Voyant que la jeune femme blonde avait l’occasion de fuire, je sifflais. Tout simplement mais je les vis tous tourner la tête vers moi. Vous savez que c’est impoli de faire des remarques sur le poid d’une femme ? Oui, l’humour. Je me défendais avec de l’humour. C’était ce qui me permettait de contrôler ce début de tremblement de ma main. La voir fuir, la voir courir et s’échapper… Ca me rappelait ma propre fuite, couverte de sang, des années auparavant. Là où tout avait commencé. Je fermais les yeux, quelques secondes à peine. Quelques secondes. Juste assez pour qu’ils ne puissent s’en reprendre à elle. J’inspirais et ouvrais les yeux. Je leur souris, pas spécialement doucement un peu ironiquement. Toujours préféré les brunes ? Au moins, ils avaient décidé de pas poursuivre la jeune femme. Et moi, j’étais armée n’est-ce pas ? Armée contre eux. Enfin… un peu quoi. J’aurais été plus à l’aise si je pouvais faire une construction, mais tant de choses auraient alors été différentes. Je devais les mettres ko non ? J’allais pas demander l’aide de la police quoi. Tu sais, je suis bien en haut. Mais tu peux venir me chercher… ou nous faire tous gagner du temps et gentiment te rendre maintenant… Je les regarde à tour de rôle. Ca dure que quelques secondes. Parce que quand je pose mon regard sur le meta-humain, s’il était le seul, j’entends la phrase qu’il me dit. Et je réalise alors ce que je vois. Oh non… Il vient d’arracher un panneau de signalisation. Il vient de le lancer dans ma direction. Je vais me prendre un panneau stop dans la tronche. Ironiquement non ? Ring ! J’aurais voulu que ma voix soit calme et posée. Mais je peux en entendre les tremblements tandis que je croise les bras à la hauteur de mon visage pour me protéger. Je sens l’onde d’énergie sortir de la bague, sortir de mon corps pour expulser le panneau de signalisation. Le visage cachée par mes bras, j’ouvre un oeil timide et ne peux m’empêcher de lâcher un petit soupire de soulagement. Je baisse les bras. Ils rient. Visiblement ça les amuse. Il est fier. Il… brrrr, me dégoute ! Je signalerais bien aux autorités qu’ils peuvent mettre la facture à votre nom. Visant le meta-humain, j’ordonne mentalement à mon anneau, connecté à celui-ci, d’envoyer une décharge d’énergie. Je le vois faire un saut en arrière, tomber sur ses fesses, alors que j’envoyais mon blaste d’énergie à ses pieds. Juste aux pieds pour ne pas trop le blesser. Alors, qui rigole maintenant ? Pas moi.

Je rigole pas quand je vois l’arme qu’il sort. Je suis à quelques secondes de demander à la bague d’appeler à l’aide. Je ne savais pas si elle pourrait supporter ce genre de décharge. Je ne savais même pas si elle allait rester chargée bien longtemps. Je sens mon visage devenir livide. Luciole… Même une luciole aurait plus de courage que ça, bordel. Toutefois, le tir ne partit pas. Il ne partit pas mais quelque chose d’autre arriva. Ou plutôt quelqu’un. Je vis Wonder Girl soudainement faire irruption, comme moi quelques minutes auparavant. A vrai dire je vis d’abord une chevelure blonde, me rappelant celle de la jeune femme qui avait fui, assez loin j’espérais. Je vis ensuite le rouge de son tee-shirt, et là je compris qui elle était. Wonder Girl… La jeune femme, super héroine, membre de la Young Justice. Celle qui se battait comme une tigresse. Celle qui ne semblait jamais pliée. Qui m’avait plus que impressionnée la seule fois où je l’avais croisée en mission, lors de l’invasion de Darkseid. Qui continuait de m’impressionner quand je la voyais à la télé. Celle qui était visiblement tout ce que je n’étais pas : faite pour être héroïque. Équilibrer les chances ? Elle n’avait pas idée. Cela me fit sourire, naïvement. Avant que je tire une grimace : je ne pouvais pas me ridiculiser devant elle. Je ne devais pas. Ca allait pas être facile. Pourquoi donc n’avais-je pas écouter John et n’étais-je pas rentrer dormir tout simplement ? Je l’entends ironiser sur les garçons et les jouer. Et je l’admire. Les provoquer de la sorte. Le canon se pointe vers elle et je sais que cette fois-ci le tir va partir. Je m’élance alors. Je m’élance grâce à mes pouvoirs, les deux pieds devant. Mais ils ne rencontrent le canon qu’une fois que le tir est parti. Je sens la chaleur sous ma voûte plantaire. J’espère qu’elle a pu l’esquiver. Faites qu’elle ait pu l’esquiver. Pitiiiiié ! Je lui jetais un rapide coup d’oeil, vis qu’elle semblait avoir éviter le pire. Puis mon corps finit par rencontrer le sol. Je me redressais prestement et attraper l’arme que je venais de faire tomber des mains de son propriétaire. Et je l’envoyais dans la tête de se dernier avec force, canon orienté vers moi et inconsciente du danger que je prenais. Je le regardais tomber à genou. Il n’allait pas être k.o. bien longtemps. Ca allait suffir pour le moment. Je me tournais vers Wonder Girl et lui tendait une main pour qu’elle se relève. Tu vas bien ? Rien de cassé ? Je regarde l’arme que j’ai ramassé avant de grimacer. J’aimais bien ce genre de machin. Je savais me servir d’une arme à feu mais ça… ça c’était hautement plus dangereux. On était bien à Central City pour trouver ce genre de machin qui traine dans les rues. Tu saurais comment la rendre inoffensive ? Je la détruirais bien mais je suis pas sure que ça crée pas… une merde de plus. Disons que si on pouvait éviter de faire péter tout le bloc…

Ce n’est qu’à ce moment là que je réalise. Que je réalise que je suis au sol, tout à fait à la porte du premier venu. Qu’ils peuvent me frapper juste comme ils veulent. Enfin si l’anneau les laisse faire mais je savais que ce genre de protection n’était pas infaillible. Je me retiens de grimacer. Ne montre pas que tu as peur. Ne montre pas que tu as peur Jessica. Merci d’être intervenue. Ma voix ne tremblait qu’à peine en disant cela. Et j’étais réellement plus que reconnaissante en disant cela. Que c’est mignon… Vous voulez pas vous embrasser aussi ? Lui il commençait doucement à me courir sur le haricot. Je me tourne vers lui. Juste à temps n’est-ce pas ? Juste à temps pour le voir nous jeter une forme non identifiée au visage. Je plonge sur le côté. J’avais une soudaine envie de… je ne savais pas trop. Will power increasing. Voilà, ce genre d’envie là. Allongée sur le sol où je venais de plongée, je levais la main. Ring, fais moi plaisir : dégomme le. Que je puisse me casser d’ici le plus vite possible, s’il te plait. Ne vous méprenez pas : c’était bien mon envie de vouloir partir le plus vite possible qui était à l’origine de l’augmentation du pouvoir de volonté de mon anneau. Me battre ? Je m’en serais fortement passé.

Juste une petit coup de fouet ? Juste un petit coup de fouet ! Mais elle est totalement folle ? Oui ça devait être ça. Elle s’était pris un tellement gros coup que ça lui avait cogné la tête et elle n’était pas  pleinement consciente. Je savais que Wonder Girl était une amazone ou un truc du genre mais tout de même, ce tir qui l’avait plus ou moins touché n’était pas non plus un jeter de balle en mousse quoi. Je savais que moi j’aurais été sonnée ne serait-ce pas le choc alors que mon anneau aurait absorbé l’énergie particulière du tir. Mais elle, je doutais que sa tenue de super héro, constituée d’un jean et d’un haut, fasse le même genre de chose. Ou alors, elle avait du ne pas être touchée par le tir. Après tout la poigne qu’elle avait eu en attrapant ma main pour se mettre debout n’est pas celle de quelqu’un qui est désorienté par la violence du choc qu’il vient de recevoir. Mais tout de même ! Elles sont toutes aussi endurantes dans la famille de Wonder ? Non parce que franchement c’est un élément à savoir avant de risquer de se retrouver au côté de l’une d’elle au combat. Quoique techniquement… je suis déjà entrain de me trouver aux côtés de l’une d’elle au combat. Oh mon dieu… On ne panique pas Jessica ! On se calme. Après tout, j’avais encore rien fait de mal ? Ou je sais pas. Mais j’avais quand même eu besoin de l’aide d’un autre super héros c’était pas un peu la honte ? On allait dire pas tant que ça. J’avais pas crier à l’aide non plus… Enfin là maintenant, maintenant que les abrutis qui avaient attaqué à la jeune femme nous laissaient tranquille environ plus de deux secondes, je lui demandais de l’aide. Je lui demandais ce qu’on allait pouvoir faire avec l’arme que je tenais entre mes mains et que je lui tendais pour qu’elle puisse l’admirer. Enfin façon de parler, j’admire pas ce genre de chose. On aurait pu la détruire. Moi grâce à ma bague, elle grâce à sa force. Mais j’avais un peu peur qu’en faisant cela nous ne faisions qu’aggraver la situation. L’arme pouvait avoir une sorte de sécurité, quelque chose du genre. Quelque chose qui faisait qu’en la détruisant on ferait bien pire qu’en la laissant en fonction. Puis j’étais encore peut être newbie dans ce jeu mais je me disais que peut être que pour les autorités de Central City c’était mieux si on ne détruisait pas les preuves. Je ne savais pas quoi faire et visiblement la jeune femme ne le savait pas plus que moi. Mais… mais franchement, elle avait l’air moins perdue que moi. Elle semblait mieux tenir sur ses jambes. Mieux supporter d’être au sol également. Je la remercie. Sincèrement. Je savais que ce n’était pas fini mais je ne savais pas ce qui se serait passé si elle n’avait pas été là. J’aurais probablement beaucoup plus paniqué que pour le moment.

Probablement paniqué comme je commençais à le faire en me jetant au sol pour éviter le projectile du meta-humain. Il m'énervait lui. Au plus haut point. Allongée sur le sol dans une position qui n’était pas particulièrement confortable, j’entendis l’indication que ma bague se rechargeais d’elle même, de ma volonté. De ma volonté d’en finir avec cette histoire pour me casser d’ici. De ma volonté de rentrer chez moI. Je n’entendis pas les paroles de Wonder Girl même si mes yeux contemplèrent quelques secondes son lasso illuminé. Il ne brillait pas de la même couleur que celui de sa soeur. Mais je ne le vis pas plus que cela, ayant levé ma main et visé ce foutu méta-humain. Je sentis l’onde se former et quitter ma bague. Je n’eus même pas besoin de regarder pour savoir qu’elle faisait ce que je désirais mais je la regardais, une douce chaleur dans la poitrine. Je me redressais du sol, regardant les dégâts que je venais de faire. Beaucoup plus important que ce que j’aurais voulu. J’aurais préféré ne pas abimer la voiture dans la rue. Mais j’étais impressionnée… et impressionnante pour le coup. je restais stupéfaite, laissant à Wonder Girl le soin de l'appréhender. Je souris en entendant le “sois gentil” alors que je regagnais peu à peu la réalité. J’avais fait ça… Je devais en parler à Hal ! Ring, tu as… Enregistré la scène oui. Je ne pus m’empêcher de sourire. J’avais fait ça ! J’avais réussi à faire ça ! Buen Dios ! J’aurais pu sauter de joie mais je me contenais tout de même.

Je tournais mon sourire vers Wonder Girl qui me rejoins. Sa première remarque me tira une mini grimace. Je doute que Flash nous en tienne rigueur… J’espérais que Flash ne nous en tiendrait pas rigueur. On aurait probablement pu régler la situation de manière plus paisible. Disons que j’aurais pu détruire moins de truc et que si ces foutus abrutis n’avaient pas eu cette arme là. Mais Flash nous en voudrait pas. Nous étions venues au secours d’une jeune femme et nous avions mis hors d’état de nuir au moins pour un moment ces délinquants. Du coup, je supposais que c’était pas trop mal. Je réfléchis quand elle me demande si je connais quelqu’un d’assez calé. J’aurais dit Flash, Batman ou Cyborg mais j’aurais demandé aux autres Green Lantern de leur transmettre pour être honnête. Si tu penses que Red Robin peut s’en charger, cela me convient. Pas que je ne faisais pas confiance au Star Labs mais… mais j’avais plus confiance en Red Robin, que je ne connaissais même pas. Mais c’était un des Robin de Batman, ça me suffisait comme justification. La suite ? Je l’avais moins vu venir. J’écoute la jeune Wonder Girl et je sens ma mâchoire se décrocher. Elle n’avait pas idée. Elle n’avait pas idée de combien elle se trompait à mon sujet. Et en même temps, j’étais émue. Emue parce que c’était sorti naturellement et que sa voix vibrait de sincérité. Je… je sais pas quoi dire. Enfin si : les victoires vous les devez autant à vous même qu’à nous pour être honnête. Je haussais les épaules, incapable de parler plus que cela à ce sujet. Je voulais. Je voulais essayer que ce soit possible mais j’étais pas douée. Pas du tout. Merci. Encore. Sincèrement.

Je me retournais pour regarder à nouveau la scène autour de nous. Ils étaient sonnés mais je doutais qu’ils le restent bien longtemps. Et une certaine forme de fatigue commençait à se faire sentir aussi. J’avais envie de rentrer chez moi. Et j’avais envie de manger des pancakes. Tout allait mieux une fois qu’on avait mangé des pancakes. Je préviens la police qu’ils viennent les chercher. Je m’étais adressé à Wonder girl qui hocha la tête. C’était assez logique de prévenir les autorités. Je veux dire, on allait pas les laisser dans la tue comme cela. On leur devait bien un petit tour au commissariat et dans la cellule même si c’était possible. Ring ? Appelle la police. Je me retrouve rapidement avec un officier au bout du fils à qui je communique les informations nécessaires Je raccroche… enfin ma bague raccroche et je vais vers Wonder Girl qui a légèrement bougé. Ils sont restés sages ? A vrai dire je n’ai pas l’impression qu’ils aient bougé de leur place. Je passe une main dans mes cheveux. J’irais bien manger moi. Quoi ? J’étais un estomac sur pattes ! Je commençais réellement à me demander si  y avait pas un rapport entre la faim et l’utilisation de la bague. D’après Sara c’était juste que le reste du temps je n’avais aucune activité. Mais c’était faux ! Je faisais des trucs le reste du temps. Bon j’étais pas du genre à faire un jogging non plus mais… J-bird ? Oui ? Le ton de la bague m’a suffit. Ca a suffit à faire monter l’angoisse. Power Ring à proximité. Je crois que j’ai arrêté de réfléchir à cet endroit là. Je sens mon coeur qui s’accélèrent. J’entends le sang battre mes tempes. je sens mes jambes qui commencent à se dérober sous moi. Power Ring à proximité. J’arrête de réfléchir… Non je n’avais pas commencé. Ma main attrape le bras de la Wonder Girl et dans la demi seconde qui suivait mes pieds quittèrent le sol. Partons d’ici maintenant ! Je ne sais pas si elle m’entend. Je ne sais même pas si je l’ai réellement dit à voix haute. Je veux juste partir. Je veux fuir. Je suis bouffée par la peur.

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J’avais arrêté de réfléchir. Mon cerveau s’était simplement déconnecté. J’avais senti la peur se répandre en moi, comme tentaculaire. J’avais senti mon corps entier se mettre à trembler, bien plus fort que lors de mes crises de panique habituelles. J’avais pu entendre mes dents s’entrechoquer à cause de ces tremblements. J’avais eu l’impression qu’on écrasait mes poumons, que toute l’air qu’ils contenaient se casser. J’avais vu ma vision s’embrouiller sans sentir la moindre larme perlait. J’avais peur. Non pas peur, encore plus que cela. Je restais tétanisée quelques fractions de seconde qui me semblait une éternité pendant que mes pensés m’échappaient. Je ne sais plus vraiment qui je suis, où je suis ni ce que je fais. Je sais juste que j’ai peur, énormément peur. Il n’y a qu’elle, la peur, qui me maintient debout. Il n’y a qu’elle qui contrôle mes gestes quand j’attrape la main de Wonder Girl et qu’utilisant des ressources que j’ignore à ce moment là je décolle dans les airs. Je ne sais plus qui je suis, je ne sais plus les pouvoirs que je possède, je ne sens même plus la bague qui encercle mon doigt. J’ai juste peur. Cette peur qui bouffe tout. Ce qu’il y a de bien ou ce qu’il y a de mal, sans faire distinction de l’un où de l’autre. Cette peur qui fait remonter les souvenirs, ceux qu’on aurait voulu oublier ou du moins qu’on aurait voulu ne pas revivre. Je me revois, sans même être bien sure que c’est moi tant la peur m’a fait disjonctée. Je me revois hurlant qu’on me laisse tranquille. Je ressens le pouvoir couler dans mes veines comme quand il me possédait. J’entends à nouveau ces doux murmures trompeurs à mon oreilles, ceux qui me disaient que je pouvais contrôler ce monde et bien d’autres encore, que je pouvais me venger, que je pouvais reigner. Je revois cette ville devenue fantôme. Je revois des flash, encore et encore, de ce que c’était. Je revois toutes les raisons qui font que j’ai faibli à l’époque, toutes celles qui m’ont rendue plus résistante après. Je revois toutes les raisons qui font que j’ai peur et que je ne veux pas, jamais oh grand jamais, revivre ça. Les raisons qui font qu’à la simple mention de Power Ring par ma bague, j’ai pris la fuite, entraînant l’autre héro avec moi, laissant les petits criminels de bas étage que nous venions d’arrêter dans la rue. De toute manière, je ne m’en rendais même pas compte. La peur était la seule chose que je comprenais, que je pensais, à l’instant présent.

La voix de Wonder Girl claque dans l’air. Et si j’étais toujours contrôlée par cette peur, il sembla que sa voix fut ce qui rebrancha mes neurones. Me faisant réaliser ce que je venais de faire, l’entrainer dans ma fuite sans lui en dire plus. Je clignais des paupières. Elle m’avait immobilisée. Ou plutôt je m’étais stoppée quand elle avait dégagée son bras de ma poigne et m’avait attrapé par le poignet. Je la sentis plus que je la vis plonger ses yeux dans les miens. Elle devait n’y voir qu’une panique incompréhensible. Mon sang pulsait encore dans mes veines et je n’y voyais toujours pas clair. Je devais partir, repartir le plus loin possible d’ici. Elle me demandait ce qui se passait ? Comment ? Il se passait qu’on ne devait pas rester là. Qu’on était en danger, que tout héro qu’on était censé être ceci était trop gros pour nous. Il se passait qu’il y avait des risques que je ne pouvais me résoudre à prendre. Il se passait que je ne devais pas rester ici. Qu’on devait partir. Même si je comprenais qu’elle ne pouvait comprendre. Elle ne devait pas savoir pourquoi. Elle ne devait pas se souvenir de ce que j’avais fait. Elle ne comprenait pas. Mais je pouvais pas perdre du temps à lui expliquer. Et puis… si elle ne me suivait pas, cela n’était pas mon problème. Je devais… je ne devais pas. Je ne pouvais pas la laisser là n’est-ce pas ? Je ne pouvais pas partir en sachant qu’elle était elle aussi en danger et que je ne la prevenais pas du danger qu’il y avait. J’en avais envie, je mourrais juste d’envie de partir le plus loin possible. Mais je ne pouvais pas le faire de cette manière-ci. Il faut partir. Maintenant. J’étais étonnée d’avoir réussi à formuler cela tant ma panique était grande. J’avais balbutié certe, pas bien fort certe mais je l’avais dit. Elle accepte de partir même si elle demande des explications… Il ne fallait pas me le dire deux fois. Je repartais aussi sec, aussi vite que je le pouvais. Je sentais mon coeur qui battait peut être encore plus vite que je ne volais dans ma poitrine. Je n’y voyais pas grand chose mais suffisamment pour éviter d’entrer en collision avec les bâtiments. Mais je gardais toujours ma respiration bloquée, par la peur, la panique… La menace s’est éloignée. La menace… même mon anneau, dont la voix me parut particulièrement douce, considérait cela comme une menace. Et je ne faisais qu’à moitié confiance aux anneaux en la matière. Et puis, j’étais trop sous adrénaline à cet instant pour m’arrêter. Mais bientôt, je réussis à ralentir petit à petit, jusqu’à finir par me stoper, conscience que j’allais devoir quelques explications à la jeune femme qui m’avait suivi.

Elle me demande si on va pouvoir parler de ce qui venait de se passer et je l’entends dans sa voix. La déception. Le questionnement également. Je me mords la lèvre, ne la regardant pas et me contentant de fixer vers la sol, vers la ville et ses mouvements incessants. J’avais… non je n’avais pas honte. Je savais au fond de moi que fuir face à n’importe quel membre du syndicat quand on est un justicier aussi doué que moi était probablement la meilleure solution. Je le savais. Et je savais que Power Ring aurait probablement pour très longtemps encore cet effet sur moi à sa simple mention. Je n’avais pas honte. Mais je ressentais tout de même une certaine gêne. Et de la culpabilité par rapport à cette idée folle qui m’avait traversée de la laisser derrière moi, de fuire sans faire plus attention à elle que cela. Elle me dit qu’elle comprendrait si je ne voulais pas en parler mais je doutais que cela soit vrai. Et elle avait raison en même temps d’exiger des réponses. Elle n’était pas un civil qui demandait des comptes au héro qui venait de le sauver d’une morte certaine. Parce qu’elle ne devait même pas savoir que je lui avais sauvé la vie à vrai dire. Et qu’elle n’était pas un civil non plus. Et à vrai dire, j’aurais bien été capable de donner des explications à un civil dont cela n’était pas les affaires. Je sentais que mon rythme cardiaque était redescendu, surement la raison pour laquelle j’arrivais à penser aussi clairement. Je relevais la tête, me demandant sans le dire où elle avait laissé ses affaires. J’avais bien senti qu’elle se reprenait. Je me mordais encore la lèvre, hésitante. Il était vrai que j’avais faim moi aussi, j’avais déjà faim avant cette fuite effrénée. Néanmoins, je me permets un léger sourire. Crois moi, tu aurais eu du mal à me retenir. Pour ne pas dire que cela aurait été parfaitement impossible. J’avais assez peu de contrôle sur tout ce que je pouvais faire avec la bague. Et elle était Wonder Girl. Mais dans le fond, je savais que j’aurais réussi à me casser, à fuir. Mais… Je… je vais chercher à manger et toi tes affaires ? Je voulais m’excuser mais ce n’était pas si facile que cela finalement. Et peut etre que je n’étais pas non plus si désolé de ce qui c’était passé que cela. Mais je sentais bien que la jeune femme avait besoin d’une preuve de bonne volonté de ma part. Je n’en profiterais pas pour m’enfuire. J’ai… besoin d’une pause avant. J’essaye de sourire, je voulais me montrer rassurante. C’était pas gagné alors que mes mains, je gardais plaquées contre mes cuisses, tremblaient encore. Wonder Girl accepte la proposition, qui était à peu près la sienne pour tout dire, et j’en profite pour me soustraire à son regard.

Alors que je trouve le dîner le plus proche d’ici pour commander milkshake et pancakes, surtout les pancakes. Je me demande. Je me demande ce que je vais bien pouvoir lui dire, comment je vais bien pouvoir lui expliquer. Au fond, je ne veux pas décevoir la jeune femme, bien que ce fusse probablement trop tard. Je ne suis pas à l’aise avec l’idée de décevoir les gens, toujours pas maintenant. Peut être parce que j’ai trop déçue de personne. Que j’ai trop souvent été déçue de moi même. Et puis, je culpabilise là. J’étais encore secouée d’émotions que je n’arrivais pas à contrôler. J’étais pas bien douée pour me calmer. El control está sobrevalorado. Je me fais sourire, passant une main dans mes cheveux pendant qu’un jeune homme me sert, les yeux inévitablement attirés par le symbole des Green Lantern sur ma poitrine. Je n’aurais pas encore été sous les effets de cette peur intense, de cette adrénaline qui s’était répandu dans mes veines, je me serais encore une fois interrogée sur pourquoi ce simple symbole semble tous les rendre admiratifs et envieux. Comme s’il y avait une certaine gloire. Un sentiment que j’avais partagé fut un temps mais qui était bien trop loin, bien trop masqué par les horreurs que j’avais vu. Je finis par récupérer ma commande et repart vers cette terrasse d’immeuble que m’avait désignée Wonder Girl. Je ne mets pas longtemps à la retrouver et la rejoindre. Je viens m’asseoir sur… je sais pas mais un truc sur lequel je peux poser mes fesses et je tends un des deux sacs de papier kraft vers elle, qu’elle puisse manger et boire elle aussi. J’attrape mon milkshake mais je ne le porte pas à mes lèvres. Je… je suis désolée de… d’arriver réagi trop vite. C’était déjà un début ? Pas très convaincant mais c’était un début. Je glissais la paille dans ma bouche pour une petite gorgée, croyant encore stupidement que se désaltérer aide à parler. Sauf que le problème pour parler ici ne venait pas de ma soif. Je sais que je ressemble fortement à s’y méprendre à une Green Lantern et que ça fait assez héroique mais… mais je suis pas comme eux. Pas comme Hal. Pas comme John. Pas comme Kyle, comme Guy, comme Kilowog, comme tous ceux qui portait ce symbole sur la poitrine avec plus de fierté que je ne pourrais jamais y prétendre. On pouvait juste pas rester et… et… je… je peux pas. Quoi ? Je ne savais plus bien.

J’avais faim et soif. Mais je devais avouer que si je portais la paille de mon milkshake à ma bouche aussi vite c’était pour me donner du temps. Un peu de temps avant de commencer à parler. Mais je ne buvais pas les quelques gorgées que je voulais, je m’excusais. J’étais pas assez stupide pour croire que Wonder Girl ne poserait pas des questions donc autant commencer non ? Peut être que si je donnais quelques infos pour commencer, elle ne creuserait pas trop. Elle me dit de ne pas m’excuser si c’était justifier. Pour moi, ça l’était. Pas seulement un peu justifié mais beaucoup. Parce qu’elle n’avait pas tord sur la partie sauver la vie… enfin je ne pensais pas qu’elle avait tord. Je doutais franchement que je puisse croiser Power Ring alors que je porte mon costume de Lantern sans qu’il n’engage le combat. Et je ne me faisais pas grande illusion de ce qui m’arriverait si j’engageais le combat avec lui. Donc dans ma tête, j’avais sauvé ma vie en fuyant. C’était pour ça, et à cause de la terreur que je ressentais, que j’avais fui. C’était la raison. C’était justifié. On peut jamais savoir. Alors pourquoi est-ce que je disais cela ? Probablement parce que j’avais pas beaucoup d’assurance. Je connaissais les risques de croiser Power Ring. Je savais qu’il avait été détecté à proximité de là où je me trouvais. Mais j’aurais très bien pu ne jamais croiser sa route. Je n’avais pas réellement fui par nécessité. J’avais fui avant de réfléchir à s’il y avait nécessité. J’avais fui par réflexe. Elle ne le savait pas mais moi je le savais et ça suffisait déjà à me faire culpabiliser. J’essaye alors de lui expliquer. Je lui dis que je ne suis pas comme eux. Ce eux c’est les autres Green Lantern. C’est Hal, le premier d’entre nous, membre fondateur de la Justice League, exemple de bravoure… ou de stupidité selon les points de vue. J’admirais Hal mais je me trouverais stupide de faire ce qu’il faisait. C’était aussi John, autre même de la Justice League, Guy, Kyle que tous les habitants de la terre connaissaient. Moi j’étais pas comme eux. J’étais encore plus rookie qu’ils ne l’avaient jamais été. J’étais encore moins sure de moi qu’ils ne l’avaient été. Et j’étais du coup beaucoup plus dangereuse comme héro car beaucoup moins certaine de réussir. Elle ne semble pas comprendre. Je tire une grimace en me cachant derrière mon milkshake. C’était pas évident à comprendre. J’avais réussi jusqu’à présent à ce que mes échecs comme Green Lantern soient discrets, surtout que j’étais souvent en présence d’un de mes coéquipiers. Mais pourtant, il y avait cette tuerie de masse que j’avais commise quand j’étais Power Ring, cela devrait renseigner sur le genre de personne à qui elle avait affaire.  J’eus envie de rire quand elle parla de se battre. C’était tellement pas mon truc de me battre. Disons que y a Green Lantern et… Green Lantern rookie. C’était ce que j’avais de plus délicat comme manière de le dire tout en étant clair sur ce que je voulais sous entendre. Il y avait les Green Lantern et il y avait moi qui ne faisait même pas une construction. Il y avait les Green Lantern et il y avait moi, rongée par la peur. Je ne comprenais toujours pas comment j’étais devenue une Green Lantern, c’était pas aussi simple à assumer que cela. J’ai envie de sourire quand elle cherche ses mots. Je devine le mot “fuir” sur ses lèvres et je sais qu’il est vrai. Elle l’ignore mais moi je le sais. Je baissais la tête et regardais mes pieds. Mes pieds dans leur bottes de Green Lantern. J’avais envie de rentrer chez moi et de retirer mon costume. J’avais envie de me soustraire au monde. De me remettre, même si je savais que le besoin de me remettre n’était que dans ma tête. Elle pose la question. La question. Celle qui me fait comprendre qu’elle a plus ou moins entendu ma bague, qu’elle a compris ce qui c’était passé. Je me mords la lèvre, violemment. Je dois répondre. Je dois prendre sur moi et répondre. Power Ring. Je souffle pas très fort. Mais je sais que dans le silence qu’il y a autour de nous, elle entendra. Je le sais et je sens la culpabilité me nouer la gorge. J’avais fui. Encore une fois, comme toujours. Je méritais pas d’être une Green Lantern. C’était Power Ring. Et… j’ai été Power Ring. Je sais que la bague détecte les autres bagues. Je sais qu’elle lui aurait ordonné de nous tuer. Parce que c’était ce que la bague m’avait ordonné quand j’avais croisé d’autres Lantern. Elle me l’avait murmuré à chaque fois que Hal était venu m’aider, me forçant à résister. Sauf que Power Ring, celui-ci, n’aurait pas envie de résister. Il cédait à la bague. Il embrassait son pouvoir sans résister. Il devenait un monstre. Je ne fais pas le poids face à lui… et, sans vouloir être insultante, je ne pense pas que tu l’aurais fait non plus. Une évidence à mes yeux. Mais je savais que tous les héros n’étaient pas aussi… au fait de leur capacité. Certains devaient penser pouvoir faire face à ce genre de menace. Certains devaient penser que le sacrifice valait le coup. Peut-être que Wonder Girl en faisait partie. Mais moi, je voulais rester en vie. Une fois m’avait suffit.