Dark quest ft. John Constantine

Elle attendrait en ouvrant l'œil, comme à son habitude, espérant trouver un jour cette clé sur son chemin. Mais dans le cas contraire, elle n'en concevrait pas de regret trop amer, de peur que la guérison des cœurs brisés ne fût une énigme que ni l'esprit, ni le temps ne sauraient percer.  

Gotham City, Diamond district, 29 février, 02h00.

Les gyrophares éclairaient la nuit. La police de Gotham avait envahi le vieux manoir de l’une des plus grosses et anciennes fortunes de Gotham City. Abraham Kane Arkham, retrouvé mort dans son bureau était l’une des personnes les plus influentes de la cité. Son lien familial avec le fondateur de l’Asile lui donnait la réputation de verser dans l’occulte, d’être un sombre personnage, énigmatique. Il faut ajouter au tableau qu’il sortait peu depuis quelques années maintenant, s’étant retiré de la vie politique depuis six ans maintenant. La police avait mené une enquête sur lui, à la grande époque de sa carrière, sur un soupçon de détournement de fond public sans parvenir à la moindre preuve. L’argent avait disparu purement et simplement sans laisser de trace.

Même le chevalier noir s’était penché sur son cas, mais pour différentes raisons. Il le soupçonnait d’appartenir et même de financer la cour des hiboux, cela aurait expliquer la disparition de l’argent. Si ses soupçons étaient plus que confirmés, le chevalier noir n’avait cependant aucune preuve. Car le vieux hibou versait bel et bien dans les arts obscurs, et par la magie il avait bel et bien effacé toute preuve. Batman lui avait rendu une petite visite, y’a un mois de ça, pour lui faire peur, le faire parler, en échange des noms lâchés, le chevalier noir le laisserait mourir de vieillesse dans sa demeure au lieu de Blackgate. Le vieil homme avait eu beau déclarer qu’il n’y avait aucune preuve, le chevalier noir lui fit remarquer qu’il n’y en avait guère besoin lorsqu’il avait suffisamment de témoignage. Le vieillard céda sous la pression et le chevalier noir s’en alla gentiment, non sans lui avoir laissé un petit message pour le rappeler à sa promesse qu’il reviendrait s’il recommençait à financer les activités de la cour.

C’était ce batrang fiché dans le marbre de la cheminée qui poussa le GCPD à allumer le batsignal non pour demander de l’aide au chevalier noir mais pour lui poser quelques questions. Batman afficha un regard sombre face aux soupçons de la police qui malgré toutes ces années ne lui faisait confiance et pensait qu’il pouvait être impliqué dans cette disparition. Le chevalier noir devait admettre qu’ils avaient raison cependant. Il avait bel et bien menacé le vieil homme et ce dernier avait été retrouvé chez lui. Enfin plus exactement on avait retrouvé sa peau. Il ne restait plus rien du vieil illuminé si ce n’est une peau vieille et parcheminée, ensanglantée. Batman soupçonna immédiatement Zsasz dont l’obsession avec la chair n’était plus un secret. Mais ce dernier assura n’avoir rien à voir là dedans, et montra trop de curiosité sur le crime en question pour que Batman doute de lui.

L’enquête menée sur les lieux l’amena à confirmer son deuxième soupçon. L’occulte avait été toute la vie de Abraham Arkham. Comme ses ancêtres, il avait hérité de ce goût pour la magie noire, ce parfum de souffre et d’une collection ésotérique assez impressionnante. Batman découvrit assez vite l’accès secret menant à un cabinet de curiosité plutôt bien rempli. Il dû admettre qu’il était temps de laisser place aux experts. L’un de ces objets était sans doute concerné, à moins que ce soit l’une des formules de l’un de ces antiques grimoires, mais il était trop dangereux de jouer avec l’occulte sans faire appel à quelqu’un expert dans le domaine. Zatana était trop jeune pour l’aider, il sentait qu’un homme dont il appréciait peu le caractère mais dont l’expertise dans le domaine n’était plus à prouver pourrait résoudre le mystère aussi se mit-il en route vers le foyer de John Constantine.

A son habitude, le Batman prit soin de faire une entrée discrète et pleine de surprise, même s’il ne doutait pas que son expert le sentirait venir. On surprend rarement un maître des arcanes. Le chevalier noir n’eut cependant aucun mal à descendre par l’escalier de secours sans un bruit, ouvrir une fenêtre, et se glisser dans le séjour du sorcier anglais. « Bonsoir John. » fit-il avec sa voix caverneuse. « J’ai besoin de toi. »