Un nouveau Frankenstein ? Quel monstre se cache derrière ses crimes ? [Pv : Renée Montoya]

Cela faisait un moment que Kate était sur une enquête plutôt lugubre et à demander envie de vomir. La rousse a toujours l'habitude de travailler seule ou bien accompagner de sa cousine, mais pour cette fois, elle le fera seule. Pour cette mission, il fallait quelqu'un de discipliné et avec du sang-froid, car ces meurtres pouvaient mettre n'importe qui à bout. La série de meurtres avait commencé, il y avait deux semaines et il n'y avait pas encore eu le moindre indice lorsque cela avait commencé. Batman voulait enquêter là-dessus, mais Batwoman a décidé de prendre ça en main et sans son aide, il avait mieux à faire ailleurs. En effet, avec la fin du Syndicat du Crime, il devait avoir pas mal de boulot de son côté et avec le Justice Ligue. De plus, se regrouper sur une même mission, ça pouvait permettre à d'autres d'en profiter pour faire leur business dans le dos des justiciers de Gotham. La rouquine était motivée plus que jamais à choper l'enfoiré qui avait osé s'attaquer à des filles et des femmes. En gros, quelqu'un s'amusait à kidnapper des filles et des femmes dans les quartiers pauvres pour leur retirer une partie de leur corps avant d'abandonner leur cadavre. Le pire dans tout cela, Batwoman avait appris avec une médecin légiste qu'elle connaît, que le tueur ou la tueuse réalisait les opérations avec la victime encore vivante et sous effet d'une drogue. Rien de plus horrible comme meurtre, elles devaient paniquer en voyant qu'on leur prenait une partie d'eux devant leurs yeux et en étant incapable de faire quoi ce soit. Ce sentiment d'impuissance, Kate le connaissait très bien et elle ne souhaitait ça à personne. Cette affaire lui tenait à coeur, mais elle semblait être dans une impasse.

Une impasse ? En effet, les indices se faisaient rare sur les scènes de crime, là où on avait vu pour la dernière fois la victime et celle où on l'avait retrouvé. Le/La psychopathe faisait bien le boulot, mais personne n'était parfait et un moment ou un autre, on faisait une erreur pouvant être fatale. Kate n'attendait que ça en fouillant les endroits liés à la personne qu'on retrouvait mutiler. Surplombant un toit, dans les ténèbres de Gotham, Batwoman observait la ville et attendait un signal par rapport à une autre victime. Les journalistes appréciaient ce genre de scoop, mais pas les proches des victimes ni même le GCPD. Bizarrement, cette affaire lui rappelait celui avec l'organisation Medusa, mais ça ne pouvait pas être eux. Pourquoi ? Ce n'était pas leur méthode d'opération et on retrouvait jamais leur victime démembrée ou mutilée juste noyée. Là, c'était un autre poisson que Kate avait à faire et la justicière avait hâte de le choper pour lui faire connaître le goût de ses poings sur son visage. Par Yahweh, Kate avait longuement prié pour choper ce meurtrier et y mettre fin. Or, elle avait l'impression que seule, elle ne pourrait y arriver sans l'aide de quelqu'un. Impossible de demander à Hawkfire qui était prise par sa vie privée, Kate avait insisté qu'elle passe sa vie d'étudiante en première à celle de justicière afin de la protéger. Là connaissant, Bette n'en fera qu'à sa tête d'ici quelques jours surtout depuis l'invasion du Syndicat du Crime ne voulant se sentir utile.


Un avertissement audio, le GCPD avait été appelé dans une maison disant qu'une fille de quinze ans avait disparu. La personne les ayant appelés n'était d'autre que la mère de la petite. Une gosse ! Pourquoi s'en prendre à des enfants qui ont besoin de vivre leur vie ? Franchement, ce psychopathe n'avait pas de coeur et là, Kate n'en montrera pas pour sa pomme. Ayant la localisation de la maison en question, la justicière s'y rend rapidement en utilisant son grappin. Elle n'était pas loin et elle allait attendre que le GCPD fouille un peu la demeure avant de pénétrer dans la maison pour y chercher des indices. Cacher sur un toit avoisinant, Kate observe la scène, il y avait deux voitures de police et elle pouvait discerner Renée parmi les agents de disponible sur les lieux. Toujours aussi ravissante et sérieuse dans son boulot, difficile de savoir si la flic l'avait remarqué dans la nuit. Or, Montoya n'est pas du genre à l'ennuyer en lui interdisant d'enquêter, au contraire, elle pourrait même lui être utile. Cependant, Batwoman ne souhaite pas trop l'impliquer dedans et disons que la rousse a un peu de mal avec elle depuis leur séparation en se sentant un peu coupable de leur séparation au lieu de chercher à la comprendre. En histoire d'amour, la rousse n'est pas douée et chanceuse, elle gâche toujours tout. Les véhicules partent en y amenant la famille au commissariat, sans doute pour plus de détails ou les protéger. À présent, c'était à son tour de jouer, la rousse pénètre depuis la fenêtre du premier étage dans la demeure familiale et marchant en laissant les lumières éteintes pour ne pas attirer l'attention. Elle entrouvre la porte de la gamine et observe la chambre.

« Tsss...Ce n'est qu'une gamine, pourquoi ce psychopathe l'a-t-il kidnappé ? Elle est trop jeune comparer aux autres victimes...Je ne comprends pas. »

En effet, l'âge de ses victimes tournait entre dix-sept et trente ans, mais là, il avait choisi une cible plus jeune et faible. Y avait-il eu des soucis avec la tranche d'âge habituelle ? Kate n'en savait rien, mais une intuition lui dit qu'elle a dû louper quelque chose sur les corps des autres victimes, sans doute de la dernière victime. En tout cas, Kate utilise une lampe pouvant voir s'il y avait du sang grâce à une lumière bleue. Or, un bruit attire son attention derrière elle, il y avait quelqu'un dans la maison ? Elle n'avait pas entendu les voitures et honnêtement, s'ils étaient revenus en voiture, ça serait beaucoup trop tôt et la rousse les aurait entendu. Peut-être un animal, un chat ? Une souris ? Ou un chien ? Mais le dernier ne semble pas possible sinon il aurait aboyé. En tout cas, Kate ne souhaite pas prendre de risque inutile et éteint sa lampe torchant en utilisant sa vision X pour voir dans le noir. Elle ouvre à nouveau la porte et surprenant une personne armée, ce fut la surprise.

« Toi ? Que fais-tu là ? »

Renée se tenait devant son ex, arme au poing juste par habitude plus que par méfiance. Si la séparation avec Kate avait été douloureuse, pénible au point de la faire replonger dans l’alcool, Renée ne lui en tenait pourtant par rancune. Elle comprenait pourquoi Kate avait mis fin à leur relation. Sur le moment, ça avait été suffisamment douloureux pour qu’elle ait parfois des envies que Kate ressente sa souffrance, mais c’était plus à base de messages laissés sur sa messagerie, complètement ivre et malheureuse, où elle la suppliait de revenir entre deux sanglots, et vague accès de colère. Renée n’aurait jamais pu vouloir le moindre mal à Kate. Encore aujourd’hui, elle éprouvait des sentiments pour la rouquine. Des sentiments qu’elle parvenait à mettre en silencieux cependant. Par fierté, elle ravalait ses suppliques et sa douleur. Kate avait quelqu’un dans sa vie aux dernières nouvelles et paraissait heureuse. Renée ne voulait surtout pas être l’ex gênante qu’on évite de peur qu’elle ressurgisse quand il ne faut pas. Quand elle vit la chevelure reconnaissable entre mille de la rouquine derrière le masque, elle rangea son arme.

« Je t’ai vu, je pensais que tu allais faire un tour sur la scène de crime. Je voulais juste m’assurer que tu es une photographie complète de la scène de crime. » fit-elle en rangeant son arme de service dans son holster. Renée avait hésitée entre lui dire qu’elle voulait aussi s’assurer qu’elle laisserait la scène de crime en état, mais c’était plus l’escuse qu’elle avait sorti à ses collègues et qui n’avait surpris personne. Renée avait été l’une des rares flics à tenir tête à Batman, et non pas en remettant en cause la légitimité de son job de justicier mais plutôt en voulant surveiller qu’il ne flinguerait pas leurs preuves. Renée avait déjà vu le justicier empocher des preuves, pour les analyser, certainement, excepté que pour la justice si celles-ci disparaissaient ne serait-ce qu’un bref instant, elles perdaient aussitôt tout pouvoir dans la cour de justice. « Et mes collègues pensent que je surveille chacune des chauves souris de cette ville, tu me connais, je ne fais pas de favoritismes. » ajouta-t-elle ne pouvant s’empêcher d’être totalement honnête.

Depuis qu’elle avait réintégrée la GCPD, elle avait repris ses vieilles habitudes. Renée était maniaque avec tout ce qui touchait à l’intégrité, à la justice. Elle supportait pas qu’on use du système et de ses faiblesses, comme elle ne supportait pas qu’on puisse arranger la justice à sa sauce. Elle croyait que si tout le monde était honnête, alors le monde serait meilleur. Et elle continuait à se battre pour ses convictions. Ce qui aujourd’hui, était tout ce qu’il lui restait. Elle avait tout perdu, Kate, son ancien coéquipier et ami, son costume de super héros qui de toute façon ne lui allait pas si bien que ça. Mais surtout, elle s’était reprise en main. Finis la bouteille, finis les coups d’un soir, finit la vie pleine de danger. Retrouver Bullock, Gordon, et les autres, ça lui faisait un bien fou. Même voir les chauves-souris qu’elle surnommait toujours les encapés mais avec plus de bienveillance qu’avant, lui redonnait le sourire. C’était comme rentrer chez soi et remarquer que tout était encore là, vous attendant, gentiment.

« Alors, c’est toi qui t’occupe de l’affaire. Batman était occupé ailleurs ou tu as vraiment voulu jouer les Clarisse ? » Renée adorait Le Silence des Agneaux qu’elle mattait très souvent, trop souvent au goût de son entourage qui se lassait vite de ses références cinématographiques. Juste après il y avait Seven. Lorsqu’elles étaient ensembles, Renée avait imposé à Kate bon nombre de thrillers et de polars, ainsi que les films d’horreurs qu’elle adorait regarder même si certains ressemblaient un peu trop à son boulot. Ce qu’elle aimait dans ces films c’est qu’ils savaient capter l’horreur de la réalité, et la retranscrire au mieux au cinéma. La flic regarda la justicière devenant qu’elle avait choisi cette affaire. Des jeunes femmes à peine majeur, pour la plupart mineurs, enlevées, découpées en morceaux puis abandonnées, c’était le genre d’affaires sur lesquelles Kate fonçait. Renée ne pourrait l’en blamer, elle venait de se battre avec Gordon pour l’avoir. « Je dois avouer que moi aussi j’ai envie de coincer cet enfoiré. » ajouta-t-elle.

S’en était finit des formules de politesses, Renée voulait entrer dans les détails, dans l’affaire. En discuter avec Kate, comme au bon vieux temps, aurait l’avantage de lui permettre d’affiner les débuts de piste qu’elle avait. C’est ce qu’elle appréciait le plus dans leur relation au-delà des sentiments, et la sensation d’osmose qu’elle avait eut, c’était le fait que Kate supportait son job, et comprenait pourquoi c’était si important pour elle. « Tu as vu les autres scènes de crimes ? » demanda-t-elle mettant les pieds dans le plat. De toute façon, elles étaient seules désormais, personne n’était là pour les écouter, les juger ou les surveiller.

Dans la chambre de la jeune victime, Kate cherchait des indices sur le criminel et aussi sur comment ça s'est déroulé. Or, la justicière ne comprenait pas les motivations du tueur, elle était trop jeune comme victime. Habituellement, c'était des jeunes femmes entre dix-sept ans et trente ans. Quelque chose n'allait pas, son mode opération avait changé et quelque chose a perturbé sa façon de faire, mais quoi ? Batwoman n'en savait rien et ça pouvait être l'une des clés pour le retrouver. Cependant quelque chose ou quelqu'un semblait avoir fait du bruit derrière sa personne, lampe éteinte et vision x pour voir dans le noir. La personne en face d'elle était armée et ce n'était pas n'importe qui. Renee Montoya était en face d'elle, pourtant, la jeune Kane pensait qu'elle était partie avec la patrouille et la famille de la victime pour les mettre en sécurité. Finalement, elle l'avait bien vu avant qu'elle ne rentre. Après tout, ce n'était pas une surprise, Renée était The Question dans le passé et elle connaissait également la façon de faire des chauves-souris de Gotham. Il n'y avait pas de méfiance à avoir, mais ça faisait bizarre de la voir en face. Après leur rupture plutôt difficile, la rousse avait eu un peu de mal à passer à autre chose avant Maggie. Et à présent, Maggie n'étant plus dans sa vie, voilà que Renée se pointe, c'était perturbant. Toujours si belle et avec une meilleure mine qu'avant, avait-elle arrêté l'alcool ? Elle en avait aucune idée.

Sa voix, perçant son corps, il fallait rester concentrer, car après tout, elle était sur le terrain et il y avait des vies en jeu. Comme penser plus tôt, Renée l'avait vu entrer dans la maison afin d'aller vérifier la scène de crime. Du coup, elle avait décidé de la rejoindre pour qu'elle ait une photographie complète de la scène de crime. Sur le coup, Kate avait un peu de mal à la croire, mais soit, une aide serait la bienvenue pour stopper ce criminel. La rousse reste silencieuse et se met à allumer la lumière de la chambre en quittant sa vision X. Vu qu'une lieutenante de la police était sur les lieux, ça serait mieux ainsi et moins suspect. Ses collègues n'avaient peut-être pas tort, elle surveille vraiment les justiciers de Gotham, mais elle devrait se concentrer sur son boulot également. Kate ne savait pas comment parler avec Renée, elle avait eu connaissance de ses problèmes d'alcool, en plus des appels dans la nuit pour pleurer en lui suppliant de revenir. Renée avait touché le fond, il y a longtemps et maintenant, elle semble aller mieux. En y repensant, si Kate n'avait pas la cape, elle serait encore dans l'alcool, les soirées, les coups d'un soir après sa séparation avec Maggie, bref elle n'était pas apte à la juger, car elle ne valait pas mieux. En effet, elle avait arrêté d'avoir une vie privée, mais parfois, elle le regrettait. Batwoman marche dans la chambre de la petite et observe chaque détail avant de s'adresser à Renée.

« J'ai surtout l'impression que tu me caches quelque chose, Renée. Cependant, j'ai un criminel à stopper et seule, je ne pense pas y parvenir donc aide-moi. Et une chose, je te connais bien enfin....il y a un long moment qu'on ne sait pas vu et...tu sembles aller mieux, du moins, j'espère que tes soucis d'alcool sont passé sinon je te renvoies chez toi. Surveillez les chauves-souris ne devraient pas être ta priorité, concentre-toi sur les criminels. »

Une réponse plutôt sèche et sérieuse de la part de Kate, disons que quand elle porte le costume, elle avait tendance à oublier sa façon de parler. Elle était en mission et son comportement devait changer afin de rester concentrer et de prendre la tâche plus au sérieux. D'ailleurs, elle regrettait un peu d'avoir dit ça à Renée, car chacun avait sa façon d'oublier une séparation. Mais Renée est une femme forte et semble avoir changé donc elle mettra ça de côté enfin peut-être. Décidément, Batwoman avait un peu de mal à reconnaître son ex, peut-être qu'elle se faisait des idées et que finalement, elle avait oublié sa période d'alcoolémie. Kate allait passer à autre chose, il y avait mieux à faire et au fond, revoir Renée lui faisait plaisir. Être Batwoman pouvait la rendre conne et autoritaire, une version féminine du Batman en quelque sorte. Elle regarde une photo de famille dans la chambre de la gamine tout en écoutant Renée lui parlait. Toujours à fond dans ses thrillers et difficile de ne pas oublier. Kate aimait bien cette partie de la personnalité de Renée, mais elle posait pas mal de questions. Cela faisait bizarre de faire équipe avec Renée après tout ce temps, elle s'en voulait un peu aussi pour cette séparation, sans doute aussi qu'elle avait gâché sa relation avec Maggie aussi. Franchement, elle n'avait plus confiance en elle et Renée lui en voulait sans doute sur ce point malgré sa sympathie actuelle avec Kate.

« Batman ne sait pas ce que je fais et je n'ai aucun compte à lui rendre. Je travaille pour moi si tu n'as pas oublié Renée. Et...sympa la référence des Silences des Agneaux, toujours accro à ce genre de film. Va falloir...euh...rien, restons concentrer. Et on coincera ce criminel, mais travaillons ensemble pour l'avoir, Renée. Cette affaire m'a l'air étrange et celui qui a fait ça, il a changé de méthode d'opératoire, c'est intriguant. »

Elle se tourne vers Renée, cette dernière voulait savoir si Kate avait vu les autres scènes de crime. Une question bête, évidemment qu'elle les avait vu, la rousse ne plonge jamais dans une enquête sans se renseigner un maximum surtout avec ce genre de tueur. Mais, la rousse tombait toujours sur une impasse, il y avait quelques informations sur sa façon de faire, mais rien sur sa planque et un indice sur la personne qui commet des crimes. Renée devait peut-être savoir quelque chose et Kate avait pris la décision de faire équipe avec elle pour avancer plus rapidement, au lieu de se diviser et ne rien trouver. Cette petite était trop jeune pour mourir et du coup, Batwoman allait tout faire pour la retrouver comme mettre son égo et des tas de choses de côtés pour y parvenir. La jeune femme repose le cadre sur le chevet de la petite et se retourne vers Renée.

« J'ai été voir les autres scènes de crime, mais rien de spécial. C'est pour ça que j'ai profité que le GCPD n'a pas encore eu à analyser à 100% cette chambre pour tenter de trouver quelque chose. Cependant, le meurtrier a changé de cibles, il ne prend plus des adolescentes de 17 ans ni de femmes de mon âge pour son plaisir. Là, il a kidnappé une gamine de 15 ans, Renée. On ne doit pas échoué...» Elle tape son poing contre le mur. « Cet enfoirée tue ses victimes encore en vie, elles se voient se faire découper par ce monstre. Il doit utiliser une drogue que seul les chirurgiens savent utiliser...je pense qu'il travaille dans le domaine de la médecine, mais je ne trouve rien de concret. Et de ton côté, as-tu quelque chose ? Et il faut aussi savoir pourquoi il a changé dans la tranche d'âge de ses victimes ? C'est étrange. » Elle se nettoie le poing du plâtre du mur et regarde Renée. « N'hésite pas si tu as une hypothèse, elles sont toute à prendre même si ça peut venir de tes thrillers...On se croirait dans le Silence des Agneau ou un autre film de Hannibal Lecter...»

Renée savait qu’avant, Kate aurait tout de suite compris pourquoi elle lui faisait face, pourquoi elle n’était pas montée dans les voitures de flics en direction du commissariat ou d’une autre scène de crime parce qu’il était rare qu’elle ait un seul dossier à traiter. Kate aurait compris parce qu’elle aurait su que Renée n’avait jamais cessé de l’aimer, et que si elle parvenait à se contrôler suffisamment pour ne plus l’appeler au milieu de la nuit pleine de désespoir, elle continuait à sentir son cœur battre plus fort quand elle voyait sa silhouette dans la nuit, sur les toits, inaccessible. Renée avait suivit de loin son ex, n’avait jamais cessé le lever le nez en espérant la croiser, se demandant si elle parviendrait à rester digne, à rester droite. Renée y parvenait, et était plutôt fière d’elle. Mais elle n’avait pas assez de self control pour rester en bas. Peut-être aussi que la maniaque qu’elle était ne pouvait pas supporter que qui que ce soit aille sur sa scène de crime sans qu’elle soit présente. Renée avait toujours agacé ses collègues avec ces règles rigides qu’elle s’imposait et imposait à tout le monde. Du temps où elles étaient ensemble, l’amour fou qu’elle ressentait l’avait poussé à relâcher la pression. Kate n’avait jamais eu réellement affaire à la grande maniaque que Renée pouvait être.

C’était peut-être tout cela qu’elle cachait. Renée se contenta de lui jeter un regard sombre comme si Kate était parano. Mais comment aurait-elle pu prendre bien une telle remarque ? Renée était nerveuse, les paumes moites et les dents crissantes les unes contre les autres. Même s’il y avait une part de compliments, de remarques douces, presque gentilles, elles étaient noyées dans quelque chose de sec, un ton froid, et une parole cassante. Renée serra les poings. Elle n’avait pas fait face à Kate depuis son retour au GCPD. Au fond d’elle, elle espérait que son ex serait fière d’elle, de cette pente qu’elle avait réussit à remonter. Et cette réponse froide, sèche la retournait plus qu’elle ne l’aurait voulu. Il était difficile pour Renée de tenir le coup, de ne pas céder aux larmes ou à la colère. Kate était toujours dans ses pensées. Renée n’avait jamais réussit ni même essayé de la remplacer. Kate était l’amour de sa vie à ses yeux. Tenter de la remplacer serait inutile et briserait inutilement le cœur de Bullock. « Tu sais très bien que vous tenez plus du justicier que du super-héros. Certains diraient même que vous êtes des criminels. Vous surveillez fait parti de mon job. » répliqua sèchement Renée. De facto, elle les avait longtemps vu comme des criminels, avant de tomber amoureuse de Kate. Certains de ses collègues les voyaient encore ainsi. Et la loi n’était pas vraiment en la faveur de justiciers masqués.

Renée croisa les bras en écoutant Kate. Elle n’avait pas envie de répliqué sur Batman, la notion de justice ou encore les films qu’elle regardait. Kate lui avait fait comprendre par son ton sec le type de relation qu’elle souhait voir s’établir entre elle. Renée avait fermé son visage, couvert son cœur d’une haute armure, baissé les vitres, montée sa garde. Elle observait son ex avec une certaine méfiance, comme si elle attendait le prochain coup porté. « Je t’écoute. » dit-elle simplement en réponse à son ex qui parlait du tueur et de son récent changement de méthode. Renée secoua la tête en écoutant la dernière pique de son ex qui décidément, n’en ratait pas une ce soir. Puisque l’enquête était une priorité, la flic décida de ne pas relevé même si, elle n’en pensait pas moins. A dire vrai, elle trouvait cela abusé de la part de Kate qui était celle qui était partie. C’était elle qui devait être en colère pas elle. Renée s’avança et saisit la photo pour la replacer exactement où elle était, l’avantage d’être maniaque. « Le GCPD a relevé tous ce qu’il a pu, mais les analyses ne parviendront pas avant quelques heures, voire une journée. Tu sais parfaitement qu’on a pas de super ordinateurs contrairement à tes copains masqués. » fit-elle.

« Mais je suis une flic, je me repose sur les faits et les déductions logiques. Les premières victimes d’un tueur sont toujours significatives. La première fois qu’un tueur tue c’est quelqu’un qu’il a sous les yeux, quelqu’un qui est en lien avec son obsession. Une obsession qu’il épargnera ou qu’il finira par tuer un jour. Cette gamine est peut-être son obsession ou alors il sait qu’on surveille les étudiantes et il a voulu esquiver la surveillance de la police. » partagea-t-elle ses théories. Renée avait suivit plusieurs formations au FBI quand elle était aux crimes majeurs, elle devait sans doute remercier Dent pour cela. Sans lui, elle n’aurait sans doute jamais connu Kate non plus.