a song of ice and fire (Diana)

Diana & Jason (Game of Thrones alternative universe)

A song of ice and fire.

Le feu crépite dans la cheminée, une forte chaleur émane dans toute la pièce, mais elle n'est pas suffisante pour apaiser la tension qui règne à votre table ce soir. En bout, ton père te fixe du regard avec beaucoup d'insistance. Et tu te rends bien vite compte qu'en vérité tous t'observent en attendant la suite du repas. Et surtout, ta réponse. Pensait-il réellement que la nouvelle serait plus aisée à accepter avec de la viande et du vin de Port Réal ? « Tu as l'âge de te marier, Jason. Et cette alliance serait bénéfique pour le Nord. » Le Nord, tu n'entends que ça depuis des lustres. Depuis aussi longtemps que tu t'en souviennes. Ton père, Seigneur de Winterfell, protecteur du royaume, et toi, héritier du trône. Tu aimes ta famille, tu l'aimes profondément, mais cette place d'ainé est pesante, étouffante. Le poids est parfois trop lourd à porter. Tu es trop immature pour endosser de telles responsabilités. Tu ne rêves pas de gouverner le Nord, tu rêves de liberté. De découvrir le monde, toi qui a été toute ta vie enfermé derrière les murs de Winterfell. Si ce mariage est une occasion d'accéder à ton désir le plus fort, il n'en reste une corvée à accomplir. Un tournoi à remporter pour gagner le droit d'épouser la fille du Roi. Et si elle ne te plait pas ? Et si tu échouais ? Serais-tu alors la honte de la famille ? Est-ce que les autres te regarderaient différemment ? Tiraillé entre ton devoir et tes envies, tu sais lequel des deux finira par l'emporter. Il l'emporte toujours. « Et si elle est aussi charmante qu'une fille Frey ? » Tu entends ta sœur pouffer de rire, une main contre sa bouche quand elle réalise être sur le point de se faire réprimander par votre mère. Qu'ils rient, tu riras aussi quand viendra leur tour. Pour l'heure, ils peuvent encore s'amuser à jouer dans les écuries sans se soucier de l'avenir. Ce n'est pas sur eux que repose le royaume. Et soudainement, intégrer la Garde de Nuit ne te paraît plus être une si mauvaise idée. « J'en connais quelques unes qui vont pleurer toutes les larmes de leur corps demain. » Cette fois elle ne se retient plus, et la tape que lui assène votre mère derrière la tête pour la calmer t'arracherait presque un sourire. Pour mettre fin au spectacle, tu te lèves pour prendre la parole. « J'accepte. Je me rendrai dès demain à Port Réal pour participer au tournoi de la Rose, et je ferai tout ce qui en mon pouvoir pour gagner la main de la fille du Roi. » Bien, maintenant, il va te falloir beaucoup plus de vin.

Dans l'immense cour du château enneigé, tous sont venus te dire au revoir. Tu sais qu'ils veulent t'encourager, te prouver qu'ils seront toujours derrière toi, mais bizarrement, ça rend la chose d'autant plus difficile. Tellement d'espoir placé en un seul homme. Trop. Ce n'est pas simplement avec une femme que tu vas devoir rentrer, c'est également avec l'honneur. « Je sais de quoi tu es capable. Bon courage, mon fils. » Ta mère dépose un tendre baiser sur ton front. Et ce simple geste est bien plus réconfortant que n'importe quels mots. Un dernier échange chaleureux avec tes frères et sœurs, quelques vacheries chuchotées dans le dos de vos parents, et te voilà en route pour la capitale. A cheval, tu adresses un signe de tête à ton père, toujours fort et fier, il ne laisse rien transparaitre. Tu sais que tu tiens beaucoup de lui, même si tu t'évertues à prouver le contraire. C'est un Seigneur dévoué et aimant. Autant qu'un père affectueux et toujours présent. Mais quand le devoir appelle, plus rien ne semble compter. Un long manteau noir et épais recouvre tes épaules et ton dos. Une épée magnifiée par un pommeau à l’effigie du loup des Stark longe ta jambe, fermement accrochée à ta hanche. Il neige, le froid est mordant. Temps habituel à Winterfell. « Storm, on y va. » Storm, ton loup géant qui ne te quitte jamais. Où que tu ailles, il est à tes côtés, et cette fois ne sera pas une exception. Qu'est-ce qu'il t'attend là-bas ? On t'a toujours dit qu'à la capitale tout n'était que complots et trahisons. Que pour s'en sortir, il fallait savoir mentir et charmer. Ce temps là est-il depuis révolu, ou est-ce que tu t'engages dans quelque chose que tu ne maitrises pas ? Un jeu que tu ne pourras pas jouer ? Tu ne te retournes pas, tandis que tu trottes vers ta destination. Vers ton destin. Et vers cette inconnue que tu dois conquérir sans même la connaître.

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Les seigneurs de Westeros ont été conviés à se rassembler à l'extérieur la capitale, dans une vaste plaine où un campement provisoire a été établi pour que tous puissent s'abriter de la chaleur, presque étouffante à Port-Réal. Depuis les hauteurs, la vue sur la ville est imprenable. Lannister, Baratheon, Stark, Tyrell... Toutes les grandes maisons et leurs vassaux ont répondu à l'invitation du roi Aerys III Targaryen. Accueillis progressivement au palais les uns après les autres, c'est aujourd'hui que le roi les a invités à se rassembler, loin des murs et de la population. Les plus paranoïaques s'imaginent qu'Aerys a pour sombre dessein de profiter qu'ils soient tous réunis au même endroit pour les assassiner, d'autres se plaignent de la chaleur, et les derniers se disent déçus de ne pas avoir vu l'ombre d'un dragon – ni même d'une princesse. L'attente se fait longue, et peu à peu la chaleur assomme les convives... Ils entendent la bête avant de la voir. Un grondement similaire à celui du tonnerre, suivi par un bourdonnement s’apparentant à celui de voiles qui claquent dans l'air. Puis une tâche sombre traverse les nuages et grandit, encore et encore et encore... Peu à peu, l'animal prend forme. Ses ailes déployées et son corps titanesque ombragent toute la plaine, plongent les convives dans une pénombre quasi surnaturelle. Comme un oiseau de proie, il survole la plaine pendant de longues minutes avant d'amorcer sa descente. Et quand il le fait, c'est beaucoup plus rapidement que sa taille ne le suggérait possible. Quand il se pose, le sol tremble comme s'il allait se fendre, plusieurs pieds de tentes tombent en emportant les voilages avec eux. Le dragon est gigantesque. Sa tête est à elle seule plus haute que trois hommes de grande taille, les crocs qu'il montre en grondant doucement sont plus longs que des épées, et l'ensemble de son corps paraît démesuré. Sa queue remue comme celle d'un félin agacé, et ses yeux reptiliens fixent les hommes devant lui avec une sévérité qui paraît presque humaine. Ses écailles sont d'un écarlate si profond qu'il semble noir quand les rayons du soleil ne les éclairent pas directement. Puis il rugit, le son est indescriptible et à glacer le sang de quiconque possède un instinct de survie, aussi maigre soit-il. D'interminables secondes plus tard, le dragon se détourne enfin de la foule.

Sur son dos, la princesse paraît d'abord minuscule. La bête s’aplatit au sol pour permettre à sa cavalière de descendre, et de sa gorge monte un son qui s'apparente à celui d'un ronronnement quand elle flatte son encolure avant de s'avancer d'un pas assuré vers les hommes qui ont tous l'air ébahi – ou sur le point de défaillir. Seuls deux d'entre eux sont restés imperturbables, le roi Aerys et son fils, le prince Daemon. Ce dernier regarde sa sœur en secouant doucement la tête, mais avec un sourire au coin des lèvres. Le roi, lui, fronce les sourcils, mais son air n'est réprobateur qu'en apparence, la fierté qui transparaît de son regard est indéniable. « Tu es en retard. » « Pardonnez-moi, j'étais occupée à conquérir les Îles de Fer pour vous. » Avec désinvolture, elle tend à son père ce qu'elle serrait entre les doigts – une couronne de bois flotté. « La rébellion des Greyjoy n'est plus un problème. » Oh, sans doute pourrait-elle préciser pour les spectateurs qu'elle s'est contentée d'incendier quelques navires de guerre vides pour faire une démonstration de la force des Targaryen, mais elle omet volontairement ces éclaircissements. Daenera Targaryen n'est pas le genre de femme que beaucoup s'attendaient à trouver en gagnant Port-Réal. De premier abord, elle n'a rien d'une Targaryen. Ses cheveux sont noirs, ses yeux sombres et son teint doré, tout chez elle hurle qu'elle est une fille Martell. Non, elle n'a rien d'une beauté pâle aux cheveux argentés et aux yeux lilas. On aurait presque pu pouvoir accuser sa défunte reine et mère d'adultère si le sang du Dragon ne coulait pas si manifestement dans ses veines. Elle n'a rien non plus d'une parfaite petite princesse, délicate et effacée. Elle porte les couleurs de sa maison, mais a troqué la soie d'une robe contre une armure noire imitant les écailles d'un dragon, le symbole des Targaryen sur sa poitrine est incrusté de rubis et de grenats, et elle porte une longue cape d'un rouge sang profond. Pas de couronne, pas de parures, et ses cheveux sont détachés et emmêlés par le vent. Elle fronce les sourcils quand elle entend elle entend un homme portant le blason des Lannister demander à voix basse avec quelle armée elle a conquis les Greyjoy. D'un doigt, elle pointe le dragon derrière elle – il ne l'a pas quittée pas des yeux. « Que ferais-je d'une armée, quand je monte une montagne qui crache le feu, Monseigneur ? » Elle sourit. Le Lannister baisse les yeux.

Une petite silhouette s'envole depuis le haut d'une tente, et vient se poser un peu maladroitement sur l'épaule de la princesse. Un second dragon, celui-ci tout juste aussi gros qu'un chat. Un nouveau-né qui enroule sa queue autour du cou de la jeune femme pour ne pas perdre l'équilibre ; elle lui gratte la tête avec affection. C'est quand son regard balaye la foule qu'elle le remarque – le loup. Massif, lui aussi, et il montre les dents. « Les dieux soient loués, il y a au moins un mâle ici. » Aerys lui fait les gros yeux, et Daemon soupire avec la force de l'habitude. Daenera hausse les épaules. À vrai dire, elle se moque bien d'apparaître comme une femme pleine d'arrogance. Faire mauvaise impression, c'est exactement ce qu'elle cherche, peu disposée à devenir un prix de choix pour l'un de ces hommes. Le mariage lui importe peu, quand bien même elle s'estime chanceuse d'échapper au mariage de tradition avec son frère. Un mouvement sur sa gauche attire son attention. Un Tyrell vient de faire un malaise après avoir croisé le regard de son dragon. « N'ayez crainte. Vicarion ne vous dévorera que si je lui en donne l'ordre. » Cette fois, Daemon se frappe le front avec dépit. L'affaire promet d'être compliquée, et d'autant plus qu'il faudra également composer avec les humeurs d'un dragon.

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A song of ice and fire.

L'atmosphère à Port Réal est radicalement différente de ton Nord natal, étouffante, presque poisseuse pour un homme habitué au froid. Il fait chaud., et les commerçant de rues cherchent à vendre leur vin et leur poisson aux badauds. Tu as arrêté de compter le nombre de fois où ils ont essayé de t'interpeller. Mais tu ne te laisseras pas happer par tout cet exotisme. Si tu ne serais pas contre l'idée de noyer ton amertume au fond d'un tonneau, tu ne veux pas manquer pour autant à tes priorités. Non, pas la fille. L'honneur. Rentrer avec la victoire, pour prouver à ton père que tu n'es pas qu'un jeune arrogant qui aime user de son charme pour obtenir les faveurs des filles. Pas qu'un piètre héritier, qui s'imagine que tout lui revient de droit pour avoir eu la chance d'être le premier. Même si ce n'est pas l'avenir dont tu rêvais, tu refuses d'être une déception pour ta famille. Dans les longues allées fleuries qui mènent jusqu'au campement des participants – plus justement, des prétendants – tu sens la chaleur t'assommer. Storm marche à tes côtés, et tu vois à sa langue pendante qu'il supporte tout aussi mal que toi ce temps printanier. Pour le rassurer, tu tapotes sur le dessus de sa tête qui t'arrive au-dessus des hanches. « Tire pas la tronche comme ça, on découvre un peu de nouveaux horizons. » Tu souris quand tu entends ses grognements de mécontentement. Ce loup t'était destiné. Vous avez exactement le même sale caractère. Et comme dirait ton père, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Quand tu arrives à la tente qui t'est destiné, tu as la mauvaise surprise de constater que tu vas devoir la partager avec un Clegane, son odeur particulière t'incommode déjà. Voilà qui n'arrange pas vraiment tes affaires, toi qui espérais au moins avoir un peu de tranquillité avant les combats. A son regard, tu comprends vite qu'il est aussi peu emballé que toi. Certains sont venus accompagnés de leur famille et de leur bannerets. De la poudre aux yeux que tu trouves plus lamentable qu’impressionnant. Tu n'es pas là pour te vendre, t'es là pour te battre. Quand ton père t'a proposé de t'accompagner, tu as strictement refusé. Tu ne seras pas la vitrine du Nord. Tu seras Jason Stark, homme à part entière, et noble combattant. Présomptueux ? Peut-être. L'avenir te dira si c'est à tort ou à raison. Après avoir déposé ton lourd manteau pour une tenue plus légère, tu te rends dans la cour, où le tournoi va officiellement débuter. Il est temps de jeter un œil à cette fameuse princesse.

Ton écuyer ne devrait pas tarder à arriver avec ta nouvelle armure, celle que Rodrick peaufiné encore à ton départ. Pour l'heure, tu prends place parmi la foule, parmi tes adversaires. Et rapidement, tu réalises qu'ils sont nombreux à rester le plus loin possible de toi. Enfin, de Storm. Un cercle de quelques mètres te sépare des autres combattants, t'assurant ainsi une remontée aisée vers le devant de la scène. Qui a besoin d'une armée, finalement ? Le roi est déjà présent sur la grande estrade, ainsi que son fils, mais aucune trace de la princesse. Commençant à t'impatienter, et agacé par ce manque de ponctualité, tu pars à la recherche d'un tonneau d'eau pour hydrater Storm, quand le ciel semble soudainement s'assombrir. Les nuages masquent le soleil, laissant planer une ombre sur la capitale. Mais en levant les yeux, tu constates qu'il ne s'agit pas d'un temps capricieux, mais d'un monstre gigantesque qui vole dans les cieux. Une créature comme tu n'en avais jamais vu auparavant. A la fois fasciné et horrifié, tu fais plusieurs pas en arrière, tandis que l'eau dans ta coupelle tremble au rythme des battements d'aile du dragon. Tu en avais entendu parler, des rumeurs qui courraient dans les villages du Nord, mais tu ne pensais pas que c'était réel. Que c'était là juste un mythe pour effrayer leurs ennemis, simplement entretenir une légende pour imposer la peur et le respect. Mais tu t'es trompé, trop arrogant pour s'imaginer qu'il existe encore énormément de choses que tu ignores. Storm grogne férocement contre la créature qui pourrait le réduire en cendre en une fraction de seconde. Toi, les yeux écarquillés, tu observes stoïque le dragon se poser au sol, et la princesse en descendre. Elle était dessus. Elle était en train de chevaucher ce putain de reptile titanesque. Et désormais, tu ignores ce que t'impressionne le plus, le dragon ou celle qui vient de faire une entrée fracassante ?

Elle n'est en rien comme tu l'avais imaginé. Fière, forte, loin de ces princesses enfermées dans leur château, aux robes grandioses et aux parures étincelantes. Elle est... différente. Et ceux qui n'ont pas eu de malaise à l'arrivée du dragon commencent déjà à se présenter à elle, chacun avec un bon mot ou un présent pour la séduire. Toi, tu n'as rien. Absolument rien. Tu as complètement oublié qu'il s'agissait aussi de faire la cour à une femme, et pas uniquement se battre à l'épée. Si ce jeu te paraît ridicule, il te faut pourtant t'y plier. Quand vient ton tour, Storm à tes côtés, tu t'avances d'assez près pour sentir le souffle du dragon ébouriffer tes cheveux. Tu n'avais jamais vu une aussi belle créature. Et non, tu ne parles pas du dragon. « Jason Stark, héritier de Winterfell. » Ton regard alterne entre la princesse et le petit dragon qui s'est posé sur son épaule, comme s'il s'agissait là de quelque chose de terriblement banal. Tu perds un peu tes moyens, et tes dents se serrent de ne trouver quoi lui dire sans avoir l'impression de te trahir. Ou de paraitre ridicule ou apeuré. Lui offrir une rose, lui faire une déclaration enflammée, lui jurer la tête de ses ennemis, ce n'est pas toi. « Essayez de ne pas être en retard à notre mariage. C'est mal vu dans le Nord. » Voilà qui est fait. L'audace et la stupidité s'emmêlent, lequel des deux viens-tu de faire preuve ? Père t'a toujours reproché de ne pas être à la hauteur quand il s'agit du protocole, et tu viens encore de lui donner raison. Quand tu t'éloignes, tu marmonnes dans ta barbe, non sans sentir le regard du dragon sur toi, comme si lui aussi venait de te juger. Tu as signé pour une princesse. Pas pour une princesse et ses animaux de compagnie qui ne rentreront pas dans la cour de Winterfell.

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Diana n'a envie d'accorder son attention à aucun de ces hommes. Pour elle, tout ceci n'est qu'une perte de temps, et un affront à son honneur et à son indépendance. Elle n'est pas une jument prête à saillir que l'on parade devant une ribambelle d'acheteurs potentiels ! Tant pis si elle donne davantage de cheveux blancs à son roi et père, mais elle n'a pas la moindre intention d'épouser qui que ce soit, et certainement pas l'un de ces héritiers de grandes maisons, qui s'imaginent tous réussir à l'amadouer en lui offrant des cadeaux tous plus coûteux les uns que les autres. Elle les méprise, tous autant qu'ils sont, pour avoir l'audace de croire qu'elle est un prix à gagner. Elle ! N'ont-ils pas vu la bête qui l'accompagne, ou pensent-ils réellement pouvoir se débarrasser de Vicarion ? C'est presque risible. Elle le sait, certains seraient prêts à risquer l'incinération instantanée pour entrer dans les bonnes grâces de son père. Combien sont-ils à croire qu'une femme n'est rien qu'une possession comme une autre à ajouter sur la liste de leurs biens ? Cette vaste mascarade lui donne la nausée, et si cela ne tenait qu'à elle, elle les enverrait tous paître. Elle ne s'adonne à cette petite cérémonie de présentations que pour plaire à Aerys, mais le roi serait bien dupe de croire qu'elle acceptera sans broncher d'être vendue au plus offrant. Ce n'est pas elle l'héritière, pourquoi devrait-elle endurer tout cela ? N'en fait-elle pas suffisamment pour la couronne, en faisant le travail de toute une armée grâce à Vicarion ? De quelles alliances ont-ils encore besoin ? Le règne des Targaryen n'a jamais été aussi prospère, et elle est certaine que Daemon ne fera pas honte à leur lignée. Mais elle... Elle, elle ne sera jamais que la cadette, elle ne montera jamais sur le trône, elle ne régnera jamais sur Westeros, alors pourquoi ne pas juste la laisser en paix ?

Elle soupire longuement et s'extirpe de ses pensées, juste à temps pour entendre clairement les mots du maître du loup géant. Un Stark, évidemment. Qui d'autre, pour dompter une bête pareille ? L'animal est plus aussi massif, mais Vicarion n'en ferait qu'une bouchée. Face à l'arrogance non dissimulée du Stark – Jason, semble-t-il, Diana éclate de rire. « Eh bien, voilà enfin quelqu'un qui ne prétend pas être là pour profiter du paysage. » Elle affiche un sourire plein de sarcasme, avant de se tourner vers Vicarion, qui ne l'a pas quittée des yeux depuis qu'elle a mis pied à terre. Il observe le numéro de cirque en remuant la queue comme un félin agacé, Diana s'étonne qu'il n'ait encore rôti personne, que ce soit d'ennui ou d'agacement. « J'espère que le Nord est prêt à endurer une fonte des neiges prématurée ? » Elle n'a pas l'impression que tous aient compris le lien qui l'unit réellement à son dragon. Là où elle va, il va, et ce n'est pas négociable. Ils sont inséparables, ils forment un tout et rien ni personne ne saurait être capable de les séparer. Vicarion est beaucoup plus qu'un animal, il est même plus qu'un ami. Il est comme un frère, c'est tout simplement qu'ils ne font pas partie de la même espèce... Pas tout à fait. « Je vous verrai au banquet de ce soir... Lord Stark. » Elle le regarde s'éloigner sans se départir de son sourire, puis adresse une grimace à son père. Elle vient de lui gagner les Îles de Fer, il lui pardonnera son impertinence... Sans se soucier de tous ceux qui l'observent avec avidité, Diana fait signe à Vicarion de se rapprocher. Le dragon ne se fait pas prier, et elle se mord la lèvre pour ne pas rire lorsque plusieurs hommes s'écartent comme si leur vie en dépendait – ce qui est peut-être le cas, à bien y réfléchir. Visenya migre sur l'épaule de son frère en grognant comme un chaton agacé. Diana ignore les protestations d'Aerys, et se remet en selle. Quand Vicarion prend son envol, il balaye toutes les tentes de la plaine et achève de terroriser ceux qui tremblaient déjà de tous leurs membres.

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Un verre de vin à la main, Diana s'est éclipsée de la soirée – pourtant donnée en son honneur, incapable de supporter davantage de banalités et de piètres tentatives de séduction. Elle a pourtant fait l'effort de garder le sourire aux lèvres comme le lui a demandé Daemon, fait semblant d'apprécier la compagnie de tous ces seigneurs venus cirer les bottes de son père dans l'espoir d'obtenir sa main sans avoir à passer par le tournoi. Mais après une poignée d'heures, c'est plus qu'elle ne peut en supporter. Ayant eu trop besoin d'air, Diana s'est échappée sur le balcon. Elle reste dissimulée dans l'ombre du coin, là où on ne la verra pas à moins de venir l'y chercher. Visenya sur son épaule, elle nourrit la petite dragonne de quelques morceaux de viandes piochés dans les plats éparpillés un peu partout dans la salle. Au loin, elle aperçoit les silhouettes de Vicarion et du dragon de son frère, deux ombres noires et massives dans le ciel dégagé. Il l'appelle, mais elle doit l'ignorer et cela lui serre le cœur. Elle serait bien mieux sur son dos, libre d'aller où bon lui semble... Elle soupire et avale une gorgée de vin, amère à l'idée de perdre sa liberté.

Elle fronce légèrement les sourcils quand un autre invité fuyard atterri lui aussi sur le balcon, puis sourit quand elle comprend qu'il ne l'a pas encore vue. Lord Jason Stark, donc... Et sans son loup. Diana suppose qu'on a interdit à l'animal l'entrée du palais, au cas où il lui prendrait l'envie de dévorer quelqu'un... Son cœur se serre quand elle imagine le loup enfermé dans une cage, à tourner en rond en hurlant à la lune. Mais peut-être qu'elle se fait des idées ; si cet homme tient à son compagnon comme elle au sien, il est peu probable qu'il lui ait imposé un tel sort. Diana le laisse à ses observations pendant quelques minutes, avant de s'éclaircir la gorge pour l'informer de sa présence. Elle se rapproche de lui et s'appuie contre la rambarde du balcon. « Laissez-moi deviner... Vous aviez entendu beaucoup de rumeurs à mon sujet, mais parce que vous venez de loin, vous pensiez qu'elles étaient toutes fausses ou terriblement exagérées. » Elle incline légèrement la tête sur le côté, et Visenya l'imite en claquant des mâchoires. Diana lui tend un morceau de viande, qu'elle avale comme la petite gloutonne qu'elle est. Du menton, elle désigne le duo de dragons au loin. « Je suppose qu'il faut le voir pour le croire. » Elle termine son vin cul-sec, et lance un regard par dessus son épaule. Elle compte environ cinq minutes avant que son frère ne vienne la récupérer pour la jeter dans la fosse aux lions encore une fois. Et en parlant de fauves, elle grimace en apercevant les Lannister. Ils restent ensemble, comme si le reste de la foule n'était pas assez bien pour eux. « Vous n'avez pas l'air plus intéressé que moi par toute cette... » Ne sachant pas comment désigner la chose, elle se contente de désigner l'intérieur du palais d'un geste vague et plein de mépris. « Nos pères sont amis... Pourquoi le votre ne vous a-t-il pas accompagné ? Tous les autres sont venus en famille, avec des escortes ridicules... Mais vous êtes seul... Pourquoi ? Avez-vous l'intention de perdre le tournoi intentionnellement ? » Elle l'observe avec un petit sourire en coin, comme si elle le mettait au défi de l'avouer.

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A song of ice and fire.

Toutes ces fumisteries, tu ne les tolères qu'à Winterfell. Et uniquement parce qu'il s'agit de vos amis. Ici, au banquet du tournoi des Targaryen, tu te sens comme un étranger. Vous, dans le Nord, vous êtes le vilain petit canard du royaume. Que ce soit ton père ou le reste de ta famille, vous n'aimez guère vous prêter à ce genre de mondanité. Vous êtes bien trop honnêtes pour parader et flatter vos voisins. Quand tu t'adresses à quelqu'un, c'est parce que tu t'intéresses à lui. Si tu ris avec lui, c'est parce que tu l'apprécies. Prétendre, ce n'est pas pour toi. Et c'est un reproche que t'as souvent fait ton père. C'est bien d'être fidèle à ses principes, mais parfois il faut aussi se prêter au jeu des trônes. Sa voix raisonne dans ta tête, tu l'entends comme s'il se trouvait à tes côtés. Il n'apprécierait pas ton comportement, c'est certain, mais il le comprendrait. A travers la foule, un verre de vin en main, ton regard se pose sur tes adversaires. Ils se ressemblent tous. Lannister, Arryn, Tyrell. Il n'y en aucun qui trouve grâce à tes yeux. Est-ce de l'arrogance ? Est-ce du mépris ? Ou bien tout simplement le choc de deux mondes complètement différents qui se rencontrent ? Tu vois leur sourire aux coins des lèvres quand ils te rendent ton regard. Pour eux, tu n'es même pas un concurrent. T'es qu'un gamin du froid qui repartira bien rapidement dans ses contrées verglacées. Tu en sais peu sur Kings Landing, mais ils en savent aussi très peu sur vous. C'est quelque chose que tu pourrais tirer à ton avantage. Ils ne te connaissent pas, ils te sous estiment, ce sera l'occasion de leur montrer à quel point ils se trompent. Tu ne fais clairement pas parti des favoris, mais il se pourrait que cela change très vite. Si avant tu ne le faisais que pour satisfaire ton père, désormais ton but est tout autre. Et avoir rencontré la princesse y est évidemment pour quelque chose.

Agacé par le manège qui se dresse sous tes yeux, tu décides de sortir prendre l'air. Storm est resté avec Rodrik, ton écuyer, et tu l'envies beaucoup. Tu préférerais largement passer ta soirée avec eux, une pinte de bière à la main sous la tente, plutôt que de jouer les fanfarons parmi tous ces gens. Où est-elle, d'ailleurs ? Celle que tout le monde convoite. Tous ces hommes sont là pour elle, mais la princesse Daenera semble vouloir se dérober de leur présence. Et ce n'est pas toi qui la blâmera. Est-ce que ça vous fait, contre toute attente, un point commun ? Quand quelqu'un se manifeste derrière toi, tu te retournes, surpris de ne pas être seul. Et l'étonnement se décuple à la vue de celle avec qui tu partageais le balcon. « Votre Majesté. » Tu baisses la tête en guise de salutation et de marque de respect, rapidement, mais tu t'exécutes. Le fin sourire que tu arbores n'est pas une moquerie ou de l'arrogance, c'est simplement la désagréable impression d'être un pantin qui s'abaisse sous le poids du protocole. Mais la princesse ne semble pas se soucier de tout ça, et c'est le plus naturellement du monde qu'elle engage la discussion avec toi. « Correct. » D'abord un peu gêné, tu te sens finalement étrangement à l'aise à ses côtés. Bien plus qu'avec ceux qui s'amusent à l'intérieur. « Mais je doute que les mots auraient pu décrire à leur juste valeur ce que j'ai vu tout à l'heure. » Tu laisses volontairement planer le doute. Tu parles des dragons, bien sûr, mais pas que. Le regard rivé vers les magnifiques créatures qui dansent dans les cieux, tu as encore du mal à y croire. Ils sont majestueux. Fiers. Puissants. Mais bien plus encore. « Quand je vais raconter tout ça à mes sœurs, elles ne me croiront pas. » Tu penses à elles ce soir. La cadette serait comme une folle à la vue des ces dragons, elle qui a toujours eu soif d'aventures extraordinaires. Et la question que Daenera te pose est légitime. Tu es le seul qui n'est pas accompagné de sa famille. Le seul qui a fait le choix de ne compter que sur toi-même. D'un haussement d'épaules, tu réponds un peu nonchalamment : « Pour quoi faire ? Je suis le seul qui va entrer dans l'arène. » Et le seul qui va peut-être y périr. Si certains s'en sortiront avec quelques blessures, d'autres périront sous les lames de leurs adversaires. Elle est là la véritable raison de ta solitude sur les terres Targaryen. Tu ne veux pas qu'ils te voient tomber Tu ne veux pas leur infliger ça. « Mais non, je ne compte pas perdre ce tournoi. Je suis bien trop fier pour ça. » Tu détaches enfin ton regard des dragons pour le poser sur leur maitresse. Celui sur son épaule te dévisage, mais ça ne t'empêche pas sourire. Tu n'as jamais été aussi déterminé à le gagner, ce tournoi.

Puisque vous semblez partager le même point de vu sur ce banquet et l'événement dans sa globalité, tu t'autorises des choses que tu n'aurais sans doute pas dites dans le cas contraire. « Je suis désolé pour vous. » Tu prends appuis sur la rambarde et viens t'y assoir, face à la salle. Il n'y a que la lumière de l'intérieur qui vous éclaire, mais c'est bien suffisant. Ça donne une impression... d'intimité ? Pour plus de précisions, tu désignes du doigt ses prétendants qui s'adonnent à la fête. « Je veux dire, que vous soyez obligée d'épouser l'un de ces abrutis. » Tu ne t'inclus évidemment pas dans le lot. Ce qu'elle prendra peut-être pour de l'audace ou de l'arrogance. Mais la vérité est pourtant là, tu n'es pas comme eux. Et elle n'est pas comme toutes celles que tu as fréquenté par le passé. Un Stark qui manque de respect aux autres familles de Westeros, voilà qui pourrait causer scandale. Mais étrangement, tu ne te méfies pas d'elle. Tu lui fais même presque confiance, aussi insensé que cela puisse paraitre Tu te fies à tes impressions, à ton instinct, mais tu n'es pas à l'abri d'un mauvais tour. Surtout ici, à la capitale, où les murs semblent avoir des oreilles. Toujours d'humeur impétueuse, mais naturelle, tu désignes cette fois le dragon sur son épaule. « Je peux le toucher ? Ou bien il risque de m'arracher le doigt ? » Tu as bien compris qu'ils font partis de sa vie, de son quotidien, et que personne ne pourra les lui enlever. C'est un peu déroutant et effrayant, mais tu comprends le lien qui les unie. Tu partages le même avec Storm, et tu n'imagines pas une seule seconde ton futur sans lui à tes côtés. « J'ai cru comprendre qu'il n'y avait pas de vous sans eux. Alors autant que j'essaye de me faire accepter tout de suite. » Te faire accepter d'eux, et non pas l'inverse. Ce sont ses règles, et tu acceptes de jouer le jeu.

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Diana déteste cela, n'être qu'un prix à remporter. Elle a l'impression d'être une jument que l'on présente à des acheteurs, que l'on montre sous toutes les coutures sans s'arrêter une seconde pour se demander ce qu'elle ressent. Si son roi et père ne lui a pas demandé de se pavaner au milieu des nobles pour se montrer, elle n'en est pas moins l'objet de toutes les attentions. Elle n'a pas besoin de se retourner pour savoir que la plupart des regards sont posés sur elle. Si elle ne craignait pas de mettre son père dans l'embarras, elle leur aurait dit depuis longtemps d'aller voir ailleurs si elle y est. Mais son esprit rebelle a ses limites, elle ne peut se permettre de salir le nom de sa maison. Pour autant, elle n'est pas prête à sacrifier sa liberté, et certainement pas pour devenir une parfaite petite lady. Cela ne lui ressemblerait pas une seule seconde, elle se voit mal troquer ses dragons contre une aiguille à broder. Diana n'a jamais une parfaite petite princesse, alors pourquoi deviendrait-elle une épouse soumise ? Et puis, peu importe le nom qui lui sera imposé, c'est le sang des Targaryen et des Martell qui coule dans ses veines. Lannister, Stark, Tyrell... Les lions et les loups sont des proies comme les autres pour le dragon, et les roses ne survivent pas à son souffle brûlant. « Ne soyez pas désolé pour moi. Soyez désolé pour celui qui espérait repartir d'ici avec une épouse docile, mais se retrouvera avec une furie et ses dragons. » Les femmes de Dorne ne sont pas uniquement des faire-valoir, et Diana n'a pas l'intention de l'être davantage. Et si certains craignent de ne pouvoir le supporter, eh bien qu'ils rentrent chez eux dès maintenant et ne lui fassent pas perdre son temps... « Vous ne craignez pas que Vicarion fasse fondre toute la neige, si je rentre avec vous à Winterfell ? » Elle rit, affiche un petit sourire narquois. Elle a bien compris que Lord Stark ne considère pas faire partie de la même foule que le reste de ses prétendants, mais il ne le lui a pas encore prouvé. Quand il désigne Visenya sur son épaule, Diana éclate d'un rire franc. « Le doigt ? Vous seriez chanceux, c'est plutôt votre main entière que vous risqueriez de perdre. Peu importe sa taille, un dragon reste un dragon. » Et un dragon reste un être vivant, avec son propre caractère, ses forces et ses faiblesses... « Mais c'est peut-être votre jour de chance. Visenya n'a encore croqué personne lui ayant donné quelque chose à manger. À cet âge, ils grandissent terriblement vite, alors ils sont affamés en permanence. » Diana tapote la rambarde du bout des doigts, et Visenya glisse s'y laisse glisser. Elle regarde Jason avec un drôle d'air, un fin fil de fumée s'échappant de ses naseaux. Diana tend un morceau de viande au jeune homme, morceau que la petite dragonne suit des yeux pour être certaine de ne pas le manquer quand on le lui donnera. Et peu importe qui le fera, la seule chose qui l'intéresse c'est de manger. « Paume ouverte, comme pour un cheval. Elle manque encore un peu de délicatesse, il serait regrettable que vous la perdiez, cette main... » Peut-être exagère-t-elle un peu. Visenya ne lui arracherait pas la main, elle est encore trop petite pour cela, mais... Non, à bien y réfléchir, elle en serait tout à fait capable. Aussi petite soit-elle, ses crocs sont acérés, elle est rapide et acharnée, et sait déjà cracher des flammes. La sous-estimer serait une grossière erreur, elle a beau être adorable, elle n'a rien d'un chat. « N'ayez crainte, si par hasard Vicarion devait s’accommoder au Nord, il ne dévorera pas tout votre bétail... Plus ils grandissent et moins ils ont besoin de manger. Un peu comme les crocodiles de Dorne. Enfin, je crois que vous n'avez pas beaucoup voyagé, je me trompe ? Père me dit souvent que vous, les Stark, êtes les créatures les plus sédentaires qu'il connaisse. Cela fait quoi... Bientôt dix ans que votre père n'est pas venu jusqu'ici ? Le roi regrette son absence, il est l'un des rares à ne pas lui cirer les bottes par crainte d'être incinéré vivant. » Diana ne déteste rien de plus que cette hypocrisie insupportable qui grouille partout à Port Réal. Tous ces nobles seraient prêts à faire n'importe quoi pour s'attirer les faveurs de la famille royale, comme si c'était la chose la plus importante au monde, alors que des milliers de gens meurent de faim dans le royaume. « Nous allons être amenés à nous côtoyer pour au moins quelques jours. Alors faites-moi plaisir, soyez honnête avec moi. Je préfère être blessée par la vérité plutôt que par un mensonge. C'est promis, je ne vous donnerai pas en pâture à Vicarion si vous heurtez mon ego. »

Diana & Jason (Game of Thrones alternative universe)

A song of ice and fire.

Une épouse docile, voilà tout le contraire de ce que tu espérais. C'est typiquement ce genre de femme que tu t'attendais pourtant à trouver à la capitale. Mais tu ne peux que constater ton erreur. Elle est à l'inverse de ce que tu imaginais. Ça doit être terriblement frustrant, que de devoir regarder tous ces hommes pavaner et se dire que l'un d'entre eux deviendra son époux. Qu'il n'y aura probablement pas d'amour. Que ce mariage sera un simple devoir. Tes parents, même si tout n'est pas rose, s'aiment d'un amour sincère. Et c'est cette image là que tu as gardé et que tu chéris. Tout ce que tu souhaites, c'est suivre leur exemple, et peut-être un jour avoir leur chance. « La neige aura raison de lui avant qu'il n'y parvienne. » A Winterfell le froid prédomine. Et si le soleil peut évidemment briller au-dessus de vos têtes, il ne parvient tout de même pas à vous à réchauffer complètement. Ni à faire fondre ces tonnes de neige, sans cesse alimentées par d'autres tombées. C'est un climat rugueux, difficile, mais c'est le tien, et si vos chemins venaient réellement à se croiser, tu feras en sorte qu'elle parvienne à l'adopter elle aussi. Voir même, à l'aimer. Face au bébé dragon, tu n'en mène pas large. Faut dire que si tu n'avais jamais vu une de ces créatures, tu as quand même entendu de nombreuses histoires à leur sujet. Et puis, tu as constaté de tes propres yeux à quel point celui de Daenera peut se montrer menaçant simplement en vous jetant un regard. Tu ne sous-estimeras jamais leur capacité, et ça, peu importe leur taille. « Hé, non, pas la main. J'en ai besoin pour combattre. » Tu lui rends son sourire, avant de reporter ton attention sur le petit dragon qui s'approche de toi. Ton cœur s'emballe, c'est à la fois effrayant et excitant. Tu attrapes le bout de viande que te tend Daenera, et tu attends que Visenya vienne le récupérer dans ta main. Tu n'es pas confiant. Pas du tout. Mais tu restes immobile et évite de commettre le moindre geste brusque. Tu écoutes les instructions, et fasciné, tu vois le dragon attraper rapidement le morceau dans ta paume. « C'est incroyable. » Ces créatures sont grandioses. Tu comprends l'amour qu'elle le porte. « Storm n'est plus un bébé mais il reste affamé en permanence. » Tu ris, un léger pincement au cœur en pensant à ton loup qui t'attend sûrement avec impatience dans la tente. Tu ne te sens pas à ta place ici. Mais avec elle, ce n'est pas la même sensation. Avec elle, tu n'as pas cette impression de solitude. Tu irais même jusqu'à dire que tu apprécies sa compagnie. « Je suis allé jusqu'au Mur. Le froid est la seule chose que je connaisse vraiment. » Et évidemment, c'est bien peu pour prétendre connaître le monde. C'est la première fois que tu t'aventures aussi loin, et dans des contrées complètement différentes de la tienne. Tu pousses un long soupire avant de poser tes mains sur la rambarde du balcon, le regard rivé vers cet horizon inconnu. « Je ne parlerais pas au nom de mon père, même si je sais qu'il porte le roi en grande estime. Pour ma part, je ne suis pas à l'aise avec... » D'un geste de la main, tu désignes l'étendue de la capitale. « Tout ça. » C'est grand. C'est bourré de monde. Chacun veut se construire sous le regard d'autrui. Ils portent plus d'importance à ce qu'on pensera d'eux qu'à ce qu'ils ont réellement envie de devenir. « Ce n'est pas dans mon caractère d'attirer l'attention. Même si mon père me reproche souvent mon arrogance. » Tu souris, avant de reporter ton regard sur elle. Elle t'a demandé d'être honnête, et tu ne vois aucune raison de ne pas l'être. « Ces hommes à l'intérieur, ils cherchent à vous plaire, à vous séduire. Ils veulent être vus par vous. Mais combien s'intéresse réellement à qui vous êtes ? C'est votre nom et votre titre qui les intéressent. Ce qui se passe ce soir, c'est exactement ce que je déteste ici. Les gens ne vous regardent pas dans les yeux, ils regardent ce que vous portez. Ils veulent savoir à quelle famille vous appartenez. Si vos coffres sont bien remplis. Et selon ces critères, ils adopteront leur attitude. Ce sont des caméléons, et moi je suis un loup qui refuse de rentrer dans leur jeu. » C'est pour cette raison que tu es mal vu ici, que tu es plus que tout un étranger. Ils te désignent du doigt, rigolent, ne voient pas en toi un concurrent. Ils ne semblent même pas s’inquiéter que tu sois seul avec la princesse depuis de longues minutes. « Je n'ai rien à vous reprocher. Mon père a énormément de respect pour votre famille, et je crois dur comme fer en son jugement. Mais l'univers dans lequel vous baignez... » Tu secoues vivement la tête. « ...ce n'est clairement pas pour moi. » Tu lâches la rambarde pour te rapprocher un peu plus d'elle, non sans guetter le petit dragon qui t'observe d'un air suspicieux. « Et je suis presque certain que ce n'est pas pour vous non plus. » Est-ce qu'elle se sent à sa place ici ? T'es prêt à parier que non, même si il est trop tôt pour qu'elle t'avoue quoi que ce soit. Pour ne pas que la discussion bascule vers quelque chose de déplaisant, tu lui fais une proposition qui la surprendra peut-être. « Vous me faites visiter les jardins ? » Tu ne veux pas abuser de son temps et de sa présence, mais sans audace, on ne conquiert aucun royaume.

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Diana envie les Stark. Elle n'est pas idiote au point de penser que le Nord ne possède pas son lot de problèmes, mais elle sait que les gens y sont plus simples. Le paraître n'est pas aussi important qu'à la capitale, où l'on ne peut pas sortir de chez soi en ayant une mèche de cheveux décoiffée. Non pas que Diana se soucie réellement de ce genre de choses, mais elle sait très bien que sa réputation n'est pas celle d'une princesse héritière bien sous tous rapports. Ce qui l'arrange, en fin de compte, puisqu'elle n'a pas le moins du monde envie de passer pour ce qu'elle n'est pas. Comme dit si bien son père, mieux vaut être détesté pour ce que l'on est plutôt qu'aimé pour ce qu'on n'est pas. Même si, de temps en temps, Aerys préférerait que sa fille soit un peu moins sanguine. Mais c'est de sa propre faute, s'il voulait une enfant douce et délicate, ce n'est pas une Martell qu'il aurait dû épouser. « Votre père confond peut-être l'arrogance avec l'indépendance. Si vous demandiez aux conseillers du roi de vous dresser mon portrait, je crois qu'il me décrirait comme une enfant désobéissante et persuadée d'avoir le monde à ses pieds. » Diana rit doucement en caressant les écailles de Visenya. « Je ne tolère pas que l'on me dicte ma conduite, nuance. » Après tout elle n'est pas destinée à monter sur le trône comme Daemon, alors pourquoi devrait-elle être irréprochable selon les critères de la couronne et du royaume ? Tout ce que Diana veut, c'est vivre librement, qu'on la laisse en paix. Personne n'aurait songé à imposer quoi que ce soit aux épouses d'Aegon le Conquérant, alors pourquoi se le permettre avec elle ? Ce n'est pas se montrer civilisés que de la dépouiller de son indépendance au simple prétexte qu'elle est née femme. « Vous avez raison, cet univers n'a jamais été le mien. Mais quand on grandit au milieu d'une foule d'animaux de cirque, il vaut mieux apprendre quelques uns de leurs tours. Que ce soit pour avoir la paix ou pour les prendre à leur propre jeu. » Elle hausse les épaules avec désinvolture, mais son expression demeure sérieuse. Elle n'aime pas l'atmosphère hypocrite de Port Réal, tous affichent de charmants sourires mais la capitale n'est en réalité qu'un nid de vipères. « Les jardins ? Par les dieux, Lord Stark, vous êtes d'un ennui... » Diana ricane doucement, faussement moqueuse, et tend le bras vers Visenya pour qu'elle revienne se percher sur son épaule. « Suivez-moi, je vais vous montrer quelque chose de bien plus intéressant. » Après lui avoir adressé un regard accompagné d'un sourire en coin pour lui faire savoir que son stratagème ne la dupera pas, elle tourne les talons et se dirige d'un pas décidé vers l'une des entrées réservées aux serviteurs, sans se soucier de savoir s'il la suit ou non. Diana a l'impression qu'on la remarque à peine, et sans doute est-ce vrai, ils sont tous trop occupés à cirer les bottes de son père ou à se pavaner pour montrer leurs richesses aux maisons rivales. Alors qu'elle s'apprête à ouvrir la porte, Diana sursaute quand son frère apparaît entre son échappatoire et elle. « Daemon... » « Laisse-moi deviner : je ne t'ai  jamais vue partir, et Lord Stark a quitté la soirée précipitamment. » Elle sourit quand le jeune homme s'écarte en levant les yeux au ciel, et dépose un baiser sur sa joue tout en lui confiant Visenya avant de disparaître dans le petit couloir. Le regard menaçant que Daemon lance à Jason, trop heureuse d'avoir pu échapper au calvaire du banquet. Habitués à voir leur princesse passer par leurs chemins, les domestiques réagissent à peine à son passage, chose pour laquelle elle ne peut que leur être reconnaissante, ravie de ne plus être au centre de toutes les attentions. Après avoir passé plusieurs minutes dans un dédale interminable de couloirs, ils débouchent enfin sur les écuries. Là encore, le palefrenier est trop habitué à la voir débarquer à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit pour chercher à a dissuader de sa sortie nocturne, puisqu'elle obtient toujours ce qu'elle veut. À dos de cheval ou de dragon, Diana finit toujours par aller où elle le veut, alors à quoi bon lutter ? Sa monture lancée au galop, elle les conduit hors de la ville, jusqu'au sommet d'une colline dégagée. Difficile de le constater à la simple lumière du clair de lune mais la végétation y est rare, réduite en cendres par les caprices d'un dragon ou d'un autre. Quand ils ont tous les deux mis pied à terre, Diana renvoie les chevaux d'où ils viennent, sachant qu'ils retrouveront facilement le chemin des écuries royales. « Vous allez voir, Lord Stark, que le véritable défi n'est pas de gagner l'affection de Visenya en parlant à son estomac. » Un large sourire aux lèvres, Diana lève la tête vers le ciel. « C'est lui, votre véritable challenge. » Lui, Vicarion. Toujours attentif aux déplacements de sa partenaire, le dragon les a suivis et a commencé à entamer a descente vers eux. « Vous êtes prêt pour les présentations officielles ? » Il peut s'estimer chanceux, d'ordinaires ceux qui voient le reptile d'aussi près ont tout juste le temps de faire une dernière prière. S'il veut la belle, il va devoir dompter la bête.

Diana & Jason (Game of Thrones alternative universe)

A song of ice and fire.

Toi ? Ennuyeux ? C'est bien la première fois qu'on te fait un tel reproche, et amusé par la remarque, tu l'accompagnes dans son rire moqueur. Ton père préférerait parfois que tu sois ennuyeux, rangé, sage et discipliné. Mais ça n'a jamais été le cas, au plus grand désespoir de tes parents. Quand on te demandait d'aller nourrir les chevaux, tu finissais par amener une jeune fille pour flirter avec toi dans la grange. Quand tu partais une journée au village voisin pour quelques provisions, tu ne rentrais que quelques jours après, bien trop aventureux pour te contenter de suivre le droit chemin. Non, tu n'as jamais été ennuyeux, mais tu es curieux de la découvrir elle, qui semble d'autant plus libre et indépendante, malgré son statut et ces chaines apparentes. Ce n'est pas simplement cette piqure d'orgueil qui t'incite à la suivre, c'est bien plus que cela. C'est ce lien particulier qui se tisse entre vous, sans que tu ne parviennes à le définir. Il est bien trop tôt pour en conclure quoi que ce soit, mais si il y a bien une chose dont tu es certain, c'est qu'une vie à ses côtés ne paraît bien moins désagréable qu'à ton départ de Winterfell. Tu suis ta partenaire de la soirée, jusqu'à croiser son frère. Un homme élégant, qui dégage à la fois force et sérénité. Tu devines une grande complicité à travers leur échange, un peu comme celle que tu entretiens avec tes sœurs. Et à l'image de ses dragons, tu sens également une forte méfiance à ton égard. Une certaine animosité que tu ne condamnes pas, puisque toi aussi tu as la fâcheuse tendance à surprotéger ta famille. Si l'une de tes sœurs venait à être obligée de se marier, tu serais attentif au choix de ce futur époux, et tu jugerais sévèrement le moindre de ses prétendants. Est-ce qu'un jour Daemon Targaryen t'appréciera ? Peut-être. Mais encore faudrait-il que tu survives à ce tournoi. Dans la nuit noire, mais étoilée d'un millier d'étoiles, vous montez sur les chevaux pour vous rendre à une destination qui t'est encore inconnue. Que dirait ton père s'il te voyait ainsi fuir la fête avec la princesse Targaryen ? Il n'en serait pas le moins du monde étonné. Au galop, tu suis Diana jusqu'au sommet d'une colline, uniquement éclairée par les reflets de la lune pleine de ce soir. Quand après quelques minutes tu mets enfin le pied à terre, tu es surpris par la texture de ce qui se trouve sous ta botte. Ce n'est pas de l'herbe ou de la roche, c'est... de la cendre ? « Oh, je crois deviner ce qui m'attend. » Tu n'étais pas très serein face au petit dragon, mais quand sera t-il quand l'immense te fera face ? Tu peines à déglutir, et déjà ton rythme cardiaque s'emballe à l'idée de devoir te faire respecter par une créature qui fait dix fois ta taille, et capable de te réduire à néant en une seule seconde. Mais tu as compris le but de cette rencontre, l'aboutissement n'est pas vain. Pour elle, l'important, c'est que tu parviennes à te faire accepter de ses compagnons. C'est la première étape, la première marche jusqu'à la porte de sa main. Mais as-tu seulement envie de prendre ce risque ? Es-tu certain qu'elle en vaille la peine ? Est-ce qu'elle mérite que tu te battes pour elle, sur tous les fronts ? Oh, oui. Largement oui. Incapable de répondre quoi que ce soit, tu te contentes d’acquiescer, tout en observant le dragon entamer sa descente vers vous. Ses ailes ont la force d'un ouragan, et tu dois faire un effort considérable pour ne pas te laisser emporter par elles. A côté, Storm fait bien pâle figure. Mais le dragon tout comme le loup est un prédateur. Et pour ne pas être considéré comme une proie, il faut toujours maintenir leur regard, ne jamais fléchir, et cacher au mieux sa peur. Plus facile à dire qu'à faire, quand la créature s'approche de toi, la fumée sortant de ses naseaux. Il te regarde de ses iris flamboyantes, te renifle pour déterminer ce qu'il fera de toi. Tu le laisses t'examiner avant de prendre l’initiative – sûrement dangereuse – de t'approcher. Ce n'est pas un monstre. C'est une créature légendaire et majestueuse, même si tu es effrayé par son gabarit, tu es aussi fasciné par sa beauté et sa prestance. Tu tends ta main vers lui, dans le but de pouvoir sentir sa peau écailleuse sous tes doigts. Mais Vicarion n'est pas de cette avis, et il te le fait savoir en laissant vibrer un grognement menaçant. Ton regard se pose alors sur Diana, qui ne rate pas une miette du spectacle. C'est ton challenge. C'est le premier combat du tournoi. Tu ne peux pas laisser une mauvaise impression, pas après ce moment de complicité entre vous. Tu dois dompter ta peur. Nouvelle tentative. Tu tends à nouveau ta main, et cette fois, tu parviens à caresser le dragon. Ton cœur bat de plus bel, et un sourire étend tes lèvres. Ses yeux sont plongés dans les tiens, comme s'il lisait ton âme, et pendant un bref instant, tu parviens à le toucher. Aucune barrière. Aucune méfiance. Comme si vous vous faisiez mutuellement confiance. Ce n'est sûrement qu'une impression, un moment éphémère, mais ça reste une victoire. « Vous ne me trouvez toujours pas arrogant ? » Ne faut-il pas l'être un peu, pour prétendre caresser un dragon sans se soucier des flammes qui dansent dans ses yeux ?