Henry « Hank » Heywood Sr.
New-York, États-Unis, août 1938Assis à son bureau, Hank attrapa le mug posé sur une pile de documents, but une gorgée de café froid non sans une grimace, avant de plonger la main dans le paquet de biscuits qu'il avait entre les jambes. Comme d'habitude, le jeune homme travaillait jusqu'à pas d'heure, et se contentait de se nourrir de café froid, de cochonneries aussi bonnes et addictives que mauvaises pour sa ligne et de temps en temps de nourriture à emporter. Mais comme à chaque fois qu'on lui confiait du travail sur un gros projet, l'étudiant ne pensait qu'à ça et oubliait tout le reste, allant même jusqu'à oublier de rentrer chez lui pour dormir. Par chance, il avait un canapé par trop inconfortable dans son bureau, et un vieil oreiller était rangé au fond de son armoire avec un plaid. À plus d'une reprise il s'était effondré sur son canapé pour y faire une petite pause de quelques minutes pour être réveillé le lendemain matin par un collègue qui lui apportait une tasse fumante de café. Depuis le temps, ses collègues avaient l'habitude de voir une tignasse blonde dépasser de sous une couverture, et ça les faisait doucement rigoler. Surtout quand il se réveillait en sursaut pour se rendre à l'université pour assister à un cour ou il allait arriver sans surprises en retard.
Une main sur son épaule le fit sursauter, et il manqua de tomber de sa chaise avant de se tourner vers la personne qui avait failli lui faire avoir une crise cardiaque
« Nom de Dieu, t'as failli me tuer. » « Désolé Hank, je pensais pas te faire peur. » Le jeune homme plongea à nouveau sa main dans son paquet de gâteaux, en enfourna un dans sa bouche avant de tendre le paquet à son collègue
« 'en 'veut? » Demanda-t-il la bouche tellement pleine qu'il arrivait tout juste à articuler
« Non merci. Je venais juste voir si tu savais ou est le papier du professeur Giles sur le vaccin BCG. » Hank avait beau n'avoir que dix-neuf ans et était toujours étudiant, il avait malgré tout réussi à décrocher un boulot à mi-temps dans un laboratoire d'études new-yorkais, à l'endroit même ou son professeur et mentor travaillait
« Je crois qu'il a dit qu'il préférait le ramener à la maison pour le fignoler. Tu devrais l'avoir à la fin de la semaine. Il avait pas mal de boulot à faire avec ses cours à la fac. » Henry attrapa son mug, avant de boire une nouvelle gorgée de café. Puis il se leva, jeta son paquet vide dans la poubelle à côté de son bureau, avant de se rendre dans la petite cuisine qui faisait aussi office de salle de repos, ou il vida le reste de son mug dans l'évier
« Je sais pas pour toi, mais je vais profiter de pas m'être déjà effondrée sur bureau pour rentrer. » Le jeune étudiant retourna dans son bureau, ou il éteignit sa lampe de bureau, attrapa son manteau, vérifia que ses clés se trouvaient bien dans la poche ou il les rangeait habituellement, avant de fermer son bureau, dont il verrouilla la porte
« Dis à Giles qu'il me faut son papier. » « Je suis son élève, pas sa secrétaire! » S'exclama le blond en agitant la main dans un geste désinvolte alors qu'il se dirigeait d'un pas vif vers le parking ou était garée sa voiture.
Base militaire top-secrète, États-Unis, janvier 1940Hank s'assit sur son lit, qui grinça douloureusement alors que le jeune homme bougeait. Se frottant les yeux, il finit par se lever, avant de s'approcher de la fenêtre de la chambre ou il se trouvait. Tirant les rideaux qui lui cachaient la vue, il regarda quelques mètres plus bas les médecins et les infirmières aller et venir. Le fait qu'il soit là relevait du miracle. Il aurait du être mort, c'était en théorie impossible qu'il soit toujours en vie avec ce qu'il avait subit. Hank n'avait jamais fini ses études, il n'avait pas eu le temps. La guerre l'en avait empêché. Bien que les États-Unis avaient décidés de ne pas s'engager militairement dans le conflit, ça n'avait pas empêché les jeunes hommes plein de fougue d'aller dans les bureaux de recrutement pour s'enrôler. Tous savaient que ça n'était qu'une question de temps avant que le conflit ne se propage de l'autre côté de l'Atlantique. Et Hank n'avait pas hésité à suivre le même chemin que des milliers d'autres. Mais tout ne s'était pas vraiment bien passé pour lui. Des saboteurs allemands s'étaient infiltrés dans la base ou le jeune homme était stationné, et Nate avait tout tenté pour les empêcher de nuire. Ce qui n'avait fait que l'envoyer aux portes de la mort quand les saboteurs avaient malgré tout réussit à remplir leur mission.
Hank avait été prit dans le souffle de l'explosion et les blessures qu'il avait reçu étaient bien trop grave pour qu'il puisse survivre plus de quelques jours. Et pourtant cela faisait plus de deux mois que l'attaque avait eu lieu. Parce qu'après ça, il n'avait plus rien du tout à perdre. Alors il avait accepté d'être le cobaye du professeur Giles. Lui et Hank avaient mit au point un bio-retardant expérimental censé aider à la guérison, mais ils n'avaient pas eu l'autorisation de le tester. Alors Hank avait littéralement offert son corps à la science dans l'espoir de survivre. Et il avait survécu, après plusieurs semaines passées sur le billard à enchainer les opérations les une après les autres. Il avait survécu, mais à quel prix... tous ses os n'étaient plus que métal, la plupart de ses organes n'étaient que des machines sophistiquées remplaçant ceux qu'il avait perdu et sa peau était plus solide que le blindage d'un tank. Il n'y avait plus grand-chose de naturel chez lui, et il était plus une machine qu'un homme à présent. Mais il aussi devenu meilleur que n'importe quel autre soldat, et il avait de l'énergie à revendre. Sauf que l'armée semblait s'obstiner à le coller derrière un bureau, refusant de l'envoyer au front à cause de ce qu'il avait subit et niant sans cesse le fait que la guerre qui ravageait l'Europe ne mettrait pas longtemps avant de les toucher eux aussi. Cela l'avait même poussé à rompre avec sa petite-amie, qui ne comprenait pas le fait qu'il puisse avoir à ce point envie de retourner dans les marines et d'aller se battre dans une guerre qui n'était soit-disant pas la sienne.
En toute franchise, il en avait marre de rester ici à tourner en rond comme un lion en cage. Les destin lui avait offert des dons qui dépassaient les rêves de bien des hommes, et on lui refusait le droit de les utiliser pour la bonne cause. Alors si l'armée l'empêchait de faire ce qui était juste... il le ferait par lui même. S'éloignant de la fenêtre, Hank ne mit pas plus de cinq minutes à rassembler toutes ses affaires dans un sac, attrapa son blouson avant de quitter la chambre d'hôpital.
Quelque-part en Europe, Pays inconnu, décembre 1942Résistant à l'envie qui le prenait depuis plusieurs heures déjà de se lever pour essayer de se réchauffer tant bien que mal, Hank resta allongé dans la neige, continuant de prendre son mal en patience
« Mid-Nite, tu vois quelque-chose? » Demanda-t-il en se tournant légèrement pour parler à l'homme allongé à sa gauche
« Rien du tout. Je commence à croire qu'ils ne viendront pas. » « Pourquoi est-ce qu'ils ne viendraient pas? Hitler les a persuadés qu'il parvenait à maitriser tous les héros Alliés avec sa Baguette du Destin. » « C'est la Lance du Destin. » Intervint Blackhawk derrière eux. Portant ses jumelles à ses yeux, Hank tenta tant bien que mal de distinguer le convoi qui devait passer près de l'endroit où ils se trouvaient, et qui d'après les renseignements transportait une nouvelle arme que les nazis comptaient utiliser pour asseoir leur domination sur l'Europe. Et Hank avait la ferme intention de ruiner leurs plans. Et cette fois il était loin d'être seul pour le faire.
Comme il l'avait prévu, Hank avait décidé de faire cavalier seul et était parti en Europe pour sa battre contre les allemands, s'étant au passage fabriqué un costume et ayant prit le pseudonyme de Steel. Après avoir sauvé Winston Chruchill d'un assassin costumé, il avait accompli plusieurs missions pour le compte du premier ministre britannique, jusqu'à ce qu'il soit capturé alors qu'il devait kidnapper Hitler alors qu'il partait inspecter un camp de concentration en Pologne. Il avait passé près de deux ans à être torturé jour après jour par le directeur du camp, qui avait tenté de lui laver le cerveau et de le convaincre d'assassiner Churchill et Roosevelt lors d'une réunion à Ottawa. Malgré tout ce qu'il avait subit, Hank avait réussi à s'échapper et à empêcher la tentative d'assassinat, interceptant même une balle destinée au président. Suite à ce sauvetage héroïque, Hank avait retrouvé sa place dans l'armée et avait même été promu au grade de commandant, devenant ainsi le Commander Steel. Et peu de temps après, il avait intégré le All-Star Squadron, une équipe qui regroupait tout les super que comptaient les Alliés et dont les missions étaient pour le moins variées, allant de la simple protection d'intérêts stratégiques à l'attaque de bastions ennemis. Le seul petit inconvénient était qu'une bonne partie de l'équipe était forcée de rester sur le sol américain, car ils auraient risqué d'être sous le contrôle d'Hitler et de sa Lance du Destin, qui permettait à son possesseur de contrôler tous ceux qui avaient un rapport de près ou de loin avec la magie. Mais Hank lui n'était rien de plus qu'un type dont la majorité du corps était fait en acier. Plusieurs autres héros se trouvaient là, de chaque côté de la route et étaient prêts à passer à l'action dès qu'on leur en donnerait le signal.
Finalement, au bout de ce qui lui sembla être des heures, le convoi commença à se faire entendre avant que le commandant n'arrive enfin à voir la lumière des phares des camions
« Les voilà! On se tient prêts. » Attrapant sa lampe torche, il envoya rapidement un signal en morse à ceux qui se trouvaient en face pour les prévenir, avant de se saisir de son fusil. Il avait beau être insensible aux balles, aux couteaux et aux poings, sauter au beau milieu de la mêlée n'était pas nécessairement ce qu'il aimait le plus. Et au bout de quelques minutes, alors que le camion en tête du convoi n'était plus qu'à quelques mètres, Liberty Belle donna le signal et le groupe de héros se lança à l'assaut du convoi.
Hôpital de Columbus, États-Unis, octobre 1971Coupant le contact, Hank attrapant ses clés avant de sortir de la voiture, se dirigeant d'un pas vif en direction du hall d'entrée de l'hôpital, avant de passer les portes. Au lieu d'imiter les quelques visiteurs qui prenaient la direction des ascenseurs pour monter dans les étages supérieurs, lui s'engouffra dans la cage d'escalier, grimpant les marches quatre à quatre sans même montrer le moindre signe de fatigue. Ouvrant la porte à la volée, Hank remonta le couloir jusqu'à une porte qui ne se distinguait en rien des autres qu'il ouvrit doucement. Plusieurs autres personnes étaient déjà là et entouraient un lit ou se trouvait une femme aux traits tirés par la maladie. Un homme s'approcha d'Hank, et ce dernier lui serra la main avant de souffler
« Désolé, j'ai fait aussi vite que j'ai pu. » « Au moins vous êtes arrivé avant qu'elle... » l'homme laissa sa phrase en suspens, mais Hank ne savait que trop bien ce qu'il voulait dire. Les médecins avaient été clairs, elle ne passerait pas la nuit. Un fait qui lui rappelait cruellement qu'il était condamné à voir tous ses proches vieillir et mourir alors que lui restait aussi fringuant que dans sa jeunesse.
La guerre était finie depuis longtemps, et il avait raccroché le costume du Commander Steel et quitté l'armée pour aider à reconstruire un monde en ruine. Il s'était marié, avait eu deux beaux enfants et avait créé Heywood Defense Industries, entreprise avec laquelle il avait rapidement fait fortune en mettant à profit ce qu'il avait fait de lui le Commander Steel. Son fils ainé Henry Jr avait suivit ses traces en s'engageant dans l'armée à son tour dès qu'il avait été en âge, malgré la désapprobation de sa mère. Et à son tour, Henry Jr avait eu un fils, Henry III. Mais le destin avait décidé de se montrer cruel, car Junior était mort seulement deux mois après la naissance de son fils, alors qu'il retournait participer à la guerre du Vietnam. Et aujourd'hui, un an plus tard, c'était au tour de sa femme de mourir. Un cancer du sein, diagnostiqué trop tard pour être traité. Le petit Henry dormait paisiblement dans son berceau, totalement inconscient de ce qui se passait dans la chambre, bien à l'abri dans les rêves que son jeune esprit pouvait inventer pendant son sommeil.
Croisant les bras devant sa poitrine, Hank se tourna vers l'homme à côté de lui, avant de dire à voix basse
« Je vais m'occuper d'Henry. Je dois bien ça à Junior. » « Si jamais vous avez besoin d'aide pour ça, vous n'avez qu'à demander. Henry était mon meilleur ami. » « Merci Dale. » Répondit Hank en posant sa main sur l'épaule de l'homme, sans pour autant lâcher des yeux le lit ou se trouvait sa belle-fille.
New-York, États-Unis, décembre 2015Sautant par-dessus la carcasse d'une voiture en feu, Hank sentit la chaleur des flammes sur sa peau, mais ne s'occupa même pas de cette information. Se réceptionnant sans mal, l'octogénaire s'élança en direction d'un bus ou plusieurs personnes étaient bloquée. Arrivant près du véhicule en quelques foulées, Hank arracha sans mal la portière enfoncée du bus, avant de faire signe aux passagers de sortir
« Allez vous cacher là-bas! » Hurla-t-il en pointant la bouche de métro, qui se trouvait à une dizaine de mètres. Alors que les pauvres civils s'enfuyaient en courant, plusieurs policiers vinrent à leur rencontre pour les protéger, même si en son fort intérieur Hank doutait qu'ils soient en mesure de faire quoi que ce soit si jamais ces... choses décidaient de les attaquer. Il avait entendu les histoires et les rumeurs sur ces êtres qui venaient de l'espace, sur ce Superman et ses compatriotes qui avaient tenté de prendre le contrôle de la planète et qui auraient sûrement réussit si l'Ange de Metropolis ne s'était pas interposé. Tout ça l'avait laissé sur le cul à l'époque, même s'il avait toujours su à quel point le monde pouvait être étrange et peuplé d'êtres pour le moins particuliers. Mais les aliens... honnêtement il avait du mal.
Sauf que Hank aurait largement préféré voir débouler toute une bande de Superman plutôt que cette armée d'aliens qui venaient pour conquérir la Terre sur ordres d'un type qui se faisait appeler Darkseid. L'attaque avait été une surprise totale et les autorités avaient perdu un temps précieux à répondre à la menace, bien qu'ils commençaient enfin à faire comprendre à ces aliens qu'ils n'auraient pas la Terre aussi facilement. Évidemment, les super-héros avaient été les premiers à réagir, et Hank n'avait pas hésité à reprendre du service, endossant le costume du Commander Steel pour la première fois depuis plus de soixante ans. Et l'adage qui disait que c'était comme le vélo et que ça ne s'oubliait pas était bien trop vrai. Hank s'était toujours tenu prêt à rendosser un jour son costume si jamais la situation l'y forçait, mais redevenir le Commander Steel avait été comme d'enfiler son costume le matin avant de partir au travail. Déjà une semaine que l'invasion avait commencé et Hank avait dormi tout au plus une dizaine d'heures, répondant présent à chaque fois qu'on signalait des aliens dans les environs de New York, là ou il se trouvait au début de l'invasion. Il savait que le gros des combats avaient lieu dans des villes comme Gotham City ou Metropolis, mais il ne pouvait se permettre de quitter la ville comme ça et la priver d'un des super-héros qui étaient occupés à la défendre.
Alerté par un bruit derrière-lui, Hank se retourna et vit un groupe d'aliens voler dans sa direction. L'un d'eux l'avait remarqué et aboya un ordre à ses comparses, et Hank se prépara à l'inévitable combat. Mais alors qu'ils n'étaient plus qu'à quelques mètres, le super-héros vit un morceau de béton voler dans la direction des aliens, et l'un d'entre eux le prit de plein fouet avant de s'écraser au sol. Quelques instants plus tard, Hank vit un homme en costume passer à côté de lui avant de bondir vers les ennemis, frappant le plus proche de son poing métallisé. Profitant du retournement de situation, Hank plongea dans le combat à son tour, avant d'envoyer un des extraterrestres au tapis d'un coup de poing. Le dernier tenta de fuir, mais Hank l'attrapa par la peau du cou avant de le lancer vers son allié, qui l'envoya au tapis d'un coup de pied. Restant à l'affut, Hank s'approcha de l'autre héros, avant de lancer
« Salut petit. » « Salut papy. » Répliqua Nathaniel Heywood avant de faire une accolade à Hank et de le regarder des pieds à la tête
« Alors tu rentre encore dans ton costume? J'aurais pas cru. » « Nouveau modèle. L'ancien est dans l'Ohio. Des nouvelles de ton cousin? » « La dernière fois que je l'ai eu il était à Detroit. Mais c'était avant... tout ça. Tu crois qu'il s'en sort? » « C'est un Heywood. » Se contenta de répondre Hank. Henry Heywood III avait le sang de son grand-père qui coulait dans ses veines. C'était un Steel, tout comme Nate et Hank. Alors le doyen de la famille ne se faisait aucun soucis quand à la capacité de son petit-fils à s'en sortir.
Domicile des Heywood, Comté de Franklin, États-Unis, août 2017Aussi immobile qu'une statue, Hank fixait sans vraiment la voir la grande statue en pierre qui avait été dressée dans le parc de la demeure des Heywood. La statue de son petit-fils, mort au combat à cause des attaques du Syndicat. Une fois de plus, Hank vivait le supplice de devoir enterrer l'un de ses petits-enfants. Après ce qu'il s'était passé ici-même des années plus tôt, il aurait donné tous ses pouvoirs pour que ça n'arrive plus jamais. Mais malheureusement, il ne pouvait avoir tout ce qu'il voulait. Surtout qu'il était entièrement responsable du destin de son petit-fils.
Si seulement il n'avait pas infligé à son petit-fils le même traitement que ce qu'il avait subit pour survivre à ses blessures, si seulement il n'avait pas poussé à ce point Henry à embrasser lui aussi une carrière de super-héros en lui conférant des pouvoirs et en lui construisant un repaire secret à Detroit, si seulement... Hank savait bien qu'il n'aurait pas du se sentir coupable à ce point, mais il ne pouvait s'en empêcher, il était comme ça et c'était bien trop tard pour qu'il change. Et ça le poussait à reconsidérer la décision de Nate d'être lui aussi un héros. Même si contrairement à Henry qui avait embrassé son héritage un peu malgré lui, Nate avait l'héroïsme dans le sang. Il était né pour ça et Hank savait que même s'il n'avait pas obtenu ses pouvoirs lors de l'attaque, il aurait trouvé un autre moyen d'être Citizen Steel. Hank avait été prêt à risquer la cour martiale pour faire ce que son cœur lui dictait, et Nate avait beaucoup de points communs avec son grand-père.
Entendant des bruits de pas dans son dos, Hank se retourna et vit sans surprise Nate approcher, avant de se camper à ses côtés. Le jeune Heywood avait l'air totalement lessivé, mais c'était compréhensible. Nate était un super-héros à temps plein, et il avait du pain sur la planche avec tout ce que le Syndicat du Crime pouvait provoquer comme crises. Si Hank avait remit le costume lors de l'invasion, ça n'avait été que temporaire, Nate était un héros depuis le premier jour ou il avait endossé le costume de Citizen Steel. Ils restèrent là côté à côté sans dire un mot, se contentant de regarder la statue dans cet nuit éternelle que le Syndicat avait provoqué. Puis finalement, au bout de ce qui semblait être une éternité, Hank finit par lancer
« Tout ça c'est ma faute. » « Dis pas de bêtises grand-père. » « C'est loin d'être des bêtises comme tu dis. C'est moi qui l'ai forcé à prendre ce chemin. C'est comme si je l'avais tué. » Si Hank n'avait jusqu'à présent jamais regretté sa décision de faire subir à son petit-fils les mêmes opérations que lui avait subit plus de soixante-quinze ans plus tôt, aujourd'hui il sentait le poids du regret peser sur ses épaules, et il était atrocement lourd à porter
« Tu sais, papa t'aurais collé une paire de claque pour avoir dit ça. Et je parie qu'oncle Henry aurait fait pareil. » Le jeune héros fit une pause avant d'ajouter
« Il t'en a voulu pendant des années tu sais. Mais il avait finit par l'accepter. Et c'était sa décision d'y aller. Il savait quels étaient les risques, mais il y est allé. Pas parce que tu l'avais transformé en Robocop, mais parce que c'était son choix. Il avait foi dans les valeurs de la famille. Il croyait en la justice. » « Merci Nate. » Le silence s'installa à nouveau entre les deux hommes, jusqu'à ce qu'il à nouveau brisé, par Nate cette fois
« Qu'est-ce qu'on fait? » « On rend justice. » Répondit Hank avec force. Le vétéran était resté sur la touche trop longtemps. Mais il était grand temps que le Commander Steel reprenne du service. Pour Junior, pour Henry et pour tous les autres membres de la famille qui étaient morts en croyant aux idéaux de la famille. Le monde était à nouveau en guerre, et le jour ou Hank Heywood cesserait de se battre pour les idéaux qui étaient les siens n'était pas encore arrivé. Son petit-fils sur les talons, le vétéran prit le chemin de la maison familiale dans la nuit éternelle imposée par le Syndicat.
Lieu inconnu, États-Unis, juillet 2018 (réalité modifiée)Hank bondit hors du camion alors que la porte du garage se refermait rapidement, et le super-héros retira son casque avant de le lancer sur une table toute proche alors qu'un groupe de personnes commençait à décharger le camion et à distribuer tout ce qui se trouvait à l'intérieur. Marchant à pas vifs, il vit un homme venir vers lui, auquel il fit une brève accolade
« Alors? » « On a réussi à avoir ce qu'on voulait, mais ça s'est joué de peu. » « Les hommes de Savage étaient en embuscade? » « Encore une fois. » Répondit Hank en passant une main dans ses cheveux. C'était la sixième fois en un mois que les hommes à la solde de Vandal Savage manquaient de les attraper, mais encore une fois Hank et ses hommes avaient réussit à s'en sortir
« Combien de pertes? » « Trois. Et je doute que Dan passe la nuit. » Grommela Hank en regardant le blessé grave qu'on évacuait à la hâte vers l'infirmerie de fortune, alors que ceux qui étaient morts au cours de l'opération revenaient hanter son esprit. Mais le temps pour pleurer n'était pas encore venu. Ils prendraient tous le temps de faire leur deuil plus tard, mais pour le moment ils avaient des choses plus urgentes à faire.
Le monde était devenu totalement fou. Hank ne savait ni comment ni pourquoi, mais le monde était devenu un véritable enfer. Et la quasi-totalité des gens n'avaient même pas conscience que le monde avait cessé de tourner rond. Il savait que tout autour de lui était totalement dingue, mais ils n'avait rien pour le prouver et il ne pouvait rien dire sans passer lui-même pour un dingue. Il avait en permanence l'impression d'avoir deux vies dans la tête, à la fois semblable et totalement différente, ce qui lui donnait un mal de crâne épouvantable à chaque fois qu'il y pensait trop. Et franchement, à trop y penser il commençait à se demander s'il n'était pas bel et bien devenu totalement barge. Mais il faisait tout pour s'accrocher à la certitude qu'il n'avait pas perdu la boule, tout comme il faisait ce qu'il pouvait pour essayer d'améliorer un peu la situation dans un pays qui s'était transformé en véritable dictature. Beaucoup avaient scandé haut et fort que voir Lex Luthor devenir le nouveau président signifiait la fin des États-Unis tels qu'on les connaissait, mais avec Vandal Savage à la tête du pays... Hank se serait cru retourné lors de ses missions d'infiltration en Allemagne pendant la guerre. Savage était un tyran impitoyable qui se moquait bien du sort des américains, les laissant lentement agoniser pendant qu'il continuait à renforcer son pouvoir et celui de ses partisans les plus fidèles. Aussi puissant et dangereux qu'était Savage, il aurait facilement pu être destitué grâce à la Ligue de Justice, si seulement il y avait encore une Ligue de Justice. Mais elle n'était pas là, pas plus que les Titans ou les autres. Le monde avait cruellement besoin de héros, mais la majorité de ceux qu'il connaissait manquaient à l'appel et ceux qui étaient là était bien trop désorganisés pour pouvoir lutter efficacement. C'était pour ça qu'Hank avait quitté l'armée lorsque Savage avait prit les rennes du pays et commencé à établir sa dictature - puisqu'il n'était visiblement retourné à la vie civile que très récemment dans cette réalité - avec une poignée de ses hommes pour tenter d'endiguer un peu les choses comme il pouvait. Même si Hank avait l'impression d'essayer d'éteindre un feu de forêt avec une bouteille d'eau. Cette société de sécurité privée qu'il avait visiblement fondée à la place d'HDI n'était qu'un pansement sur une plaie béante. Mettre fin à la menace du Syndicat n'avait pas été simple, même s'ils avaient finalement réussit à l'emporter et à mettre fin à cette crise sans précédent, mais cette fois même le Commander Steel doutait de leurs chances de succès. La rébellion qu'il avait lancé en représailles de l'exécution de son petit-fils par les commandos anti-justicier de Savage manquait cruellement de moyens et de soldats pour la faire vivre, surtout qu'ils étaient traqués sans relâche par le gouvernement tyrannique contre lequel ils luttaient. Le peu de réconfort qu'il tirait de tout ce foutoir était qu'il s'était visiblement arrangé pour empêcher que Savage ne puisse exposer son identité secrète. Il était déjà traqué à travers tout le pays, alors savoir que sa famille ne risquait rien à cause du combat qu'il menait avait de quoi lui remonter le moral.
Attrapant une ration dans une caisse pleine de vivres, Hank déchira le sachet avant de verser de l'eau à l'intérieur pour redonner un peu de consistance à la nourriture lyophilisée qui se trouvait à l'intérieur. Alors qu'il se posait dans un coin pour commencer à manger, il regarda autour de lui. Si lui n'avait pas l'air au sommet de sa forme, comme le montrait son costume abimé en plusieurs endroits, ses traits tirés et l'épaisse barbe qui lui mangeait le bas du visage, tous ceux qui se trouvaient ici n'étaient pas dans un meilleur état. Ils faisaient ce qu'ils pouvaient pour s'en sortir, mais ça n'étaient pas assez. Ils faisaient ce qu'ils pouvaient pour s'en sortir, mais ça n'était pas assez. Non, s'ils voulaient s'en sortir, ils allaient avoir besoin de bien plus que des soldats. Ils allaient avoir besoin de héros. De tous les héros.