"La seule façon raisonnable de vivre en ce bas monde, c'est en-dehors des règles."
Nul besoin d'être riche pour être connu à Gotham. Nul besoin d'être un super héro se prenant pour une chauve-souris, non plus. Le Joker n'a pas spécialement une fortune inestimable, l'argent ne l'intéresse pas. Lorsqu'il en prend c'est qu'il y a anguille sous roche ou qu'il cherche à s'approvisionner d'une quelconque façon que ce soit. Pourtant, tout Gotham le connaît. Il ne passe pas inaperçu et l'on redoute de croiser sa route. Imprévisible, personne ne sait où il frappera, ni même quelles seront ses prochaines victimes. Et lorsqu'il réside à Arkham, il faut à la ville, quelques semaines pour retrouver son calme et ça se comprend. Ses empreintes ne sont pas recensées dans les fichiers de la police et de la ville, on ne saura sans doute jamais qui il est réellement. Même la personne qui lui a été la plus proche, n'est jamais parvenu à élucider ce mystère. Mais lors de ces quelques moments de répit, les gens parviennent enfin à relever la tête. Dans ce nouveau monde, avec des êtres tels que le Joker et ceux qui vont le suivre, c'est une maigre victoire, certes. Surtout que des suiveurs, il va en avoir et pas des petits rigolos comme ceux qu'il a l'habitude de recruter. Il s'agit des frères Valeska. Jerome et Jeremiah. Si le Batman se sent proche du Joker, l'inverse est si réel aussi, que le clown pourrait devenir un grand détective également, tant il a été simple de retrouver la piste des deux garçons. L'un plus facile que l'autre à retrouver, évidemment. Jerome fait déjà parler de lui, alors que son frère a une identité secrète. Mais le prince du crime a toujours plus d'une longueur d'avance sur ses ennemis. Ici il ne s'agissait pas de personne à abattre, au contraire. Là où les choses se corsent c'est que le plus turbulent des deux jumeaux se trouve actuellement à Arkham. Le Joker pourrait l'en sortir peut-être aussi facilement que lorsqu'il s'échappe lui-même. Mais il serait tellement drôle d'agir d'une autre façon.
La fourgonnette roulait à vive allure dans la pénombre d'une route de campagne quelque part au Nord de Gotham. La pluie battait le bitume en rythme avec le bruit que les essuies-glaces font à chacun de leur frottement contre le pare-brise. Silencieux, côté passager, le Joker regardait le paysage filer sous ses yeux. Son nouveau larcin venait d'avoir lieu, marquant le début de son nouveau plan machiavélique. Le véhicule se mit à ralentir lorsqu'il fut en approche d'Amusement Mile. Le clown sortit du fourgon de façon très théâtrale, content que son plan n'ait encore pas rencontré d'échec. Dans le cas où il serait pris de court, il a un plan de secours et même deux ou trois en réserve. Juste en cas de grande nécessité. On est jamais trop prudent... De son poing, il frappa les portes arrières :
« Toc, toc, toc... »
Il ouvrit la porte à la volée, voyant l'un de ses hommes censés surveiller le gamin, rétamé sur le sol et le second dont la carcasse glissait lentement aux pieds du clown.
« Tu dois demander qui est là. »
Il évita un coup du gosse, saisissant sa jambe dans une main. Il fit mine de vouloir le faire tomber, mais au dernier moment, dégaina une seringue qui était dissimulée dans son gant, piquant le gosse au niveau de la cuisse. Radical comme traitement anti-chiard. Le mini-batounet finit par s'évanouir non sans convulser au passage, alors que le Joker le traînait déjà sur le sol de la camionnette par une jambe.
« Ramène-le dans la grande roue et enferme-le. S'il se réveille et te cause des problèmes, bastonne-le. »
Son homme de main, qui le dépassait de plus d'une tête et demi et qui ressemblait à un catcheur américain, enjamba ses collègues et lança le gosse sur son épaule comme s'il s'agissait d'un sac à patates.
« Hahaha, il fait moins le malin le morveux. Ne l'abîme pas trop, tu veux. Même si j'ai la certitude que pour ce gosse, Batman serait capable de tuer, il me faut le garder en vie. Chaque chose en son temps. »
Il ne dira ni comment, ni même pourquoi à ses hommes. Mais le Joker connaît l'identité de la chauve-souris et par conséquent, celle de son fils ici présent. La chair de sa chair. Le seul pour qui le Batman pourrait dire adieu à ses convictions ainsi qu'à son étiquette de grand samaritain. Le clown en est persuadé. Sauf qu'il a bien d'autres projets pour ce gamin. Il ne peut pas prendre le risque qu'il meurt avant la transaction imminente. Cette fois, il ne pouvait pas se louper comme dirait l'autre. Son homme de main était déjà de retour, lui donnant ce qui ressemblait à un câble électrique qu'il brancha à la ceinture d'explosifs qu'il portait. Juste au cas où la chauve-souris ne serait pas enclin à la négociation, le Joker est relié par explosifs à la cabine où se trouve Damian Wayne. Cabine fortement piégée pour faire un magnifique feu d'artifices au moindre choc ou juste si la porte s'ouvre par la mauvaise personne. Parce que le Batman n'est pas encore là, mais son ennemi juré le sent déjà énervé. Il en aurait pratiquement les oreilles qui sifflent. Et à en juger par sa montre, son petit cadeau est arrivé sur le bureau de Bruce Wayne, il y a bien plus de cinq minutes. Un petit présent dans lequel se trouvait le blouson du gosse tâché de sang, avec une petite lettre l'invitant à se rendre à Amusement Mile, s'il ne voulait pas recevoir, chaque soir, un bout de son gamin jusqu'à ce qu'il en ait assez pour faire un puzzle.
❝ Un enfant sans père, c'est comme une maison sans toit. ❞
Quand une camionnette s'était mise à ralentir à sa hauteur, le petit Wayne s'était méfié, prenant une autre rue. Il ne voulait pas prendre le risque d'être suivi. Mais la ruelle bénéficiant d'une seule sortie à l'autre bout, s'était retrouvée piégée par cette même camionnette qui barrait l'accès. Passer par les toits serait sûrement une bonne idée, mais avant tout, il devait combattre les mecs qui arrivaient déjà dans sa direction. Un peu trop sûr de lui, Damian ne les craignait sûrement pas, commençant à se défendre et étant même l'imminent vainqueur de cette rencontre étrange. Mais ça, c'était avant que le Joker ne fasse irruption et lui tire dessus. Touché à l'épaule, il fut stoppé dans son mouvement et sans avoir eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait, il reçut un bon gros coup de gourdin sur l'arrière de la tête, s'écroulant d'un seul coup au sol et perdant connaissance.
C'était sûrement les secousses de la route sinueuse ou bien l'odeur de renfermée de la camionnette, mais le garçon se réveilla, ouvrant difficilement les yeux et sentant aussitôt une douleur lui envahir le bras. Il remarqua vite l'endroit où il se trouvait, ainsi que la présence de deux gars contre qui il s'était battu quelques instants plus tôt. Il ne saurait dire pendant combien de temps, il avait perdu connaissance, mais déjà on l'avait dépouillé de son blouson. Damian n'a jamais vraiment été du genre à porter beaucoup d'intérêt à des choses aussi futiles que des vêtements. Il n'a pas été élevé de cette façon. Mais ce blouson restait spécial pour lui, puisqu'il s'agissait du dernier cadeau que Bruce lui avait offert, avant que la rumeur sur sa mort ne circule partout dans Gotham. Finalement, le gamin y tenait plus qu'il ne voulait l'avouer.
Les voix, des deux hommes présents dans l'arrière de la fourgonnette, n'étaient qu'un amas de bruits, dans un premier temps. Encore sonné, il ne constata que très vite, que ses poignets étaient liés dans son dos, malgré son épaule blessée par balle. Lorsque les ravisseurs remarquèrent qu'il venait d'émerger, évidemment l'un d'eux voulu se venger de son nez précédemment cassé dans la ruelle. Mais sûrement qu'il n'imaginait pas que ce n'était pas un gosse lambda qui se trouvait entre leurs mains. Forcément, ce qui devait arriver ne tarda pas à se passer. Damian parvint à se défendre. C'était bien plus facile que tous les entraînements subis à la Ligue des Assassins. Un véritable jeu pour lui, qui finit par trouver de quoi se détacher les poignets, grâce à un couteau que l'un des hommes maintenant au sol, tenait dans la main. Quand la camionnette se mit à ralentir, le petit Wayne se prépara à attaquer celui qui ouvrirait la porte, mais contrairement aux deux types gisants au sol, le Joker est bien plus intelligent et ne se laissa pas avoir. Pire encore, Damian ressentit la douleur d'une aiguille qui entrait dans sa peau, avant de voir trouble et de s'évanouir. Ce n'était, décidément, pas son jour de chance.
Le vent le réveilla en faisant bouger la cabine où il se trouvait. Finalement, en ouvrant les yeux, il se rendit compte que la grande roue était arrêtée et qu'il avait été emmené dans la nacelle la plus haute. Au moindre mouvement, tout bougeait et il est persuadé que le Joker n'est pas vraiment regardant sur la sécurité des gens et qu'il ne fait jamais vérifier les attaches et autres boulons. Cherchant son équilibre, alors qu'il voyait encore flou, il jugea de la distance qui le séparait du sol. Dans son état, ça ne serait pas très prudent de tenter de descendre par ses propres moyens, mais si Damian Wayne était quelqu'un de prudent, ça se saurait. Cependant, loin d'être un idiot, en arrivant jusqu'à la porte, il remarqua que celle-ci était piégée. Il en donnerait sa main à couper que s'il l'ouvre lui-même, il se passe un truc pas cool du tout. Pas cool du tout pour lui. Si Ra's al Ghul lui a bien appris une chose, c'est d'observer son environnement, pour toujours trouver un moyen de s'échapper en cas de besoin. Hors là, il fallait se rendre à l'évidence que ce n'était pas possible du tout. D'ailleurs, le Joker se trouvait tout en bas de la grande roue. A deux reprises, il est parvenu à le mettre en échec, Damian sait qu'il ne le laissera certainement pas s'enfuir. S'il n'a pas hésité à lui tirer dessus une première fois, pourquoi n'oserait-il pas une seconde ? Posant sa main sur son bas douloureux, qui pendait le long de son corps, son regard se posa au-delà la cabine. Le Joker est bien connu pour être le pire ennemi de Batman, mais également pour être l'un des rares a savoir qui se cache derrière le masque. A coup sûr, s'il a fait tout ça, c'est uniquement dans le but de faire venir la chauve-souris jusqu'à lui, ou l'homme d'affaire. Mais pourquoi ? Cette question restait sans réponse pour le moment. Le clown n'agit jamais de façon logique pour les gens qui raisonnent normalement.
"La seule façon raisonnable de vivre en ce bas monde, c'est en-dehors des règles."
Bruce Wayne avait reçu la lettre du Joker. Bruce. Pas Batman. Pourtant, le justicier savait exactement ce qu’il en était. Le Joker savait comme le laissait deviner les messages qu’il avait pu lui laisser par le passé, qui ne laissait aucun doute sur son savoir sur sa double identité. Le fait qu’il s’en soit prit à Damian, à son fils, le fit naturellement sortir de ses gonds. Le Joker avait déjà assassiné l’un de ses enfants, Jason. Bien que l’orphelin avait été adopté par Bruce et n’était donc sa propre chair, il le considérait comme son fils, un fils difficile, compliqué à élever, mais c’était justement ce défi qui rendait leur relation aussi forte. Le fait que ça ne soit pas évident, que ça ne coule pas de source, cela donnait toute sa force à leur relation. Il oubliait peut-être la fatigue que cela pouvait être. La mort de Jason avait balayé les mauvais souvenirs, avait distillé la difficulté et les souffrances, pour ne laisser à Bruce que le souvenir de tout ce qu’il avait perdu cette nuit là. Cette mort le hantait. Quand il avait refusé de laisser Tim enfiler le costume de Robin c’est parce qu’il craignait qu’il ne subisse le même sort que Jason. Quand Damian était apparu, quand il avait adopté le même comportement violent, compliqué, de Jason, la peur avait ressurgi. Et à présent, il la ressentait à nouveau. Une peur qui se mua bien vite en colère, en rage.
Peu importait que ce fut Bruce qui reçoive la lettre, c’était Batman surarmé qui débarqua à Amusement Miles. Il était équipé pour à peu près tout, et avait briefé Alfred. Ne voulant courir aucun risque pour Damian, il avait demandé à Alfred de l’épauler, de secourir Damian si les choses tournaient mal. D’ordinaire, Batman agissait seul ou presque, mais cette fois-ci c’était son fils qui était impliqué. Bruce aurait bien appelé toute la bat-family, les autres robins qu’il considérait comme ses fils, comme les frères aînés de Damian mais il savait que ce dernier avait du mal à admettre ces liens, qu’il jalousait ses prédécesseurs et que la relation avec les anciens Robins était compliquée. De plus, Jason aurait sans doute laissé sa rancœur parler et aurait pu faire tout foirer. Bruce en avait parlé avec Alfred, ce dernier avait réussi à l’apaiser. Finalement ils avaient mis en place une stratégie, Bruce allait intervenir rapidement, ne pas laisser le temps à Joker de commencer à s’ennuyer, à vouloir faire joujou avec Damian. C’était dans ces moments là qu’il devenait le plus dangereux. La seule manière de sauver Damian était que Bruce occupe le Joker assez longtemps pour que Damian se sauve lui-même ou que ses frères le sauvent.
La Batmobile arriva sans la moindre discrétion, c’était le but après tout. Il déboula dans le parc embarquant dans son parechoc la grille d’entrée ainsi que le guichet d’accueil. Le drone le précédent lui donnait une indication assez précise de ce qu’il se trouvait devant lui. Il ne pouvait pas sonder tout le parc, d’autant que Batman préférait éviter au drone qu’il se fasse descendre par l’un des sbires du Joker. Il en aurait besoin. Une fois le véhicule stoppé, il demanda au drone de s’élever dans les airs pour lui donner une vision plus précise. Même si, Batman connaissait le clown du crime. Damian devait être soit dans le train fantôme, la galerie des miroirs ou la grande roue, tout dépendait du jeu sadique auquel le Joker voulait s’adonner. Batman sorti de la Batmobile, furieux. Il avait envie de démolir le Joker, de lui faire subir ce qu’il avait fait subir à Jason, excepté qu’il le laisserait vivre. Il ne lui donnerait pas satisfaction en le tuant. « Où tu te caches, Joker ? » hurla-t-il sachant que ce dernier devait être pas loin, préparant sans doute une surprise. Sans doute mauvaise.
[HJ : alors je suis partie sur l’idée que Bruce et Alfred ont montés une stratégie pour sauver efficacement Damian, à base de Bruce qui occupe le Joker. En attendant que le joueur de Alfie me dise s’il veut se joindre à nous ou si Damian et moi on pnjise Alfie, ou que Damian devance le plan de son paternel, j’ai laissé une zone de flou sur l’intervention de Alfred Bon j’espère être claire…]
"La seule façon raisonnable de vivre en ce bas monde, c'est en-dehors des règles."
Nom d'un petit clown à ressort, mais qu'est-ce qu'il est long le Bat. Ou Bruce. Le Joker était impatient de savoir s'il aurait l'homme ou le justicier face à lui. Quelque chose lui dit que la chauve-souris se déplacera. Dommage, ils pouvaient bien parler entre hommes non ? Bon le Prince du crime n'avait pas envie de se démaquiller, alors ça ne serait que de bonne guerre après tout. Toujours est-il que le Joker commençait sérieusement à s'ennuyer. Il en avait tripoté la lame du poignard planqué dans l'une de ses poches, manquant de peu de se charcuter le doigt. Puis, il s'était amusé à faire rebondir les fils de sa ceinture d'explosif, le reliant directement à la cabine de la grande roue, où se trouve le gosse. Quand enfin une voix brisa le silence fort morbide du parc d'attraction.
« Ah te voilà enfin. Qu'est-ce qui t'a pris autant de temps ? Tu trouvais pas les clés de la Batmobile ? »
Le clown glissa sa langue sur ses lèvres maquillées, petit tic qui ne le quittera donc jamais, car il le fait même sans peinture sur la figure. Il observait le justicier ailé, n'ayant aucun doute sur le bonhomme sous le masque. Ça c'est le vrai Batman et le sourire du Joker s'élargit déjà rien qu'en le contemplant, comme s'il s'agissait de son plus grand ami qu'il n'a pas vu depuis un bail.
« Cette façon que tu as de crisper la mâchoire est vraiment inimitable. Même l'idiot de service qui te pique ton costume ne sait pas le faire.... Rectification faite, il y a tant de choses qu'il ne sait pas faire. Comment a-t-il réussi à resté vivant aussi longtemps ?... En parlant de vivant, comment va ce très cher Todd ? Il paraît qu'il en a encore après moi. Tu sais que lorsque je l'ai appris, je ne le remettais pas ? Comme quoi, son existence n'a pas forcément marqué Gotham City. Il vit et il a vécu de la même façon qu'il est mort...c'est-à-dire bêtement. »
Le clown ricana, aimant particulièrement foutre le Batman en rogne. Mais évidemment, ses doigts tapotaient la ceinture d'explosifs se trouvant à sa taille, lui faisant comprendre qu'il valait mieux ne pas trop se montrer agressif cette fois-ci. Même s'il adore jouer avec son sombre copain, il n'est pas d'humeur à s'amuser. Il n'en a pas le temps. Tant pis, partie remise non ?
« Mais c'est différent de mini-Bat qui se trouve là-haut. Je paris qu'Alfred l'a déjà détecté avec ton drone. D'ailleurs, il nous écoute n'est-ce pas ? Coucou mon vieux majordome préféré. Tu ne m'as encore jamais invité à prendre le thé, je vais finir par me vexer. Moi qui suis de si bonne compagnie. Tu as de la chance, je ne suis pas rancunier. Mais revenons au gamin. »
Il montra la grande roue d'un geste du menton, avançant quelque peu pour sortir de l'ombre de l'attraction. D'ici, il voyait bien mieux son ennemi de toujours, plantant son regard dans les trous de son masque de chauve-souris.
« Je me suis toujours demandé : mais pourquoi une chauve-souris ? En fait, heureusement que tu n'es pas fan des pandas, tu aurais été pandaman. Tu savais qu'en plus, les pandas passent leur temps à faire caca ? »
C'est bien difficile de ne pas imaginer une scène aussi hilarante, mais Batou ne semblait pas avoir envie de rire. Dommage. Quel grincheux ce gugus là. Mais le Joker fit un signe tout à fait étonnant, alors que ses hommes entouraient le Batman en pointant leurs flingues sur lui. Il leur fit signe de dégager, voulant rester seul avec son ami le rat volant.
« Damian ? C'est ça son prénom n'est-ce pas ? Parlons sérieusement Batou. J'ai renvoyé tous mes hommes pour que l'on soit seul, mais si tu veux que la vieille bonne nous écoute, ce n'est pas un problème pour moi. Tu sais que je suis un homme de parole, n'est-ce pas ? Lorsque je dis que je fais quelque chose, tu es certain que je le fais. Quand je dis que je vais tuer quelqu'un, il n'y a pas long avant que ce quelqu'un bouffe les pissenlits par la racine. Je te donne ma parole que je ne tuerai pas ton gosse si tu respectes ta part du marcher. »
Tirant sur le col de sa chemise, comme s'il était gêné, finalement le Joker est bourré de tics énervants. Il se mit à réfléchir. Devait-il donné les clés de son plan tout de suite ou faire languir le Batman ? Enfin le Justicier sait bien que c'est la réalité. On peut reprocher énormément de choses au terrible clown de Gotham, mais c'est quelqu'un de parole. Même si parfois – voir souvent – ce n'est pas dans le bon sens, surtout si on souhaite éviter des meurtres qu'il prédit.
« Tu sais ce qui est drôle dans cette histoire ? C'est que ce gamin te ressemble tellement, que tu ne peux pas cacher que c'est ton fils. Il castagne tout sur son passage, comme papa Batou. Il a aussi des mimiques qui t'appartiennent, comme ta façon de serrer les dents et les poings. Lui, il pourra te remplacer sans aucun soucis. Mais t'es un idiot, alors c'est pas gagné. Tout ce que tu as à lui offrir, c'est un costume de seconde zone recyclé venant de tes petits protégés. Je suis sûr que tu ne peux pas t'empêcher de le comparer aux autres que t'as ramassé dans la rue. Tu lui fais même cet affront, pas vrai ? C'est une partie de toi et tu le réduits au niveau des petits morveux trouvés sous un pont. Tu me feras toujours rire.... Si j'étais lui, je repartirai illico-presto à la Ligue des Assassins, pour en prendre la première place comme prévu. T'en dis quoi toi, Damian ?... Oh je t'ai pas dit Batou, mais mini-Bruci nous entend. »
Si le Joker est fort pour beaucoup de choses, foutre la merde est son passe-temps favori. Il ne met généralement pas bien longtemps à trouver sur quoi appuyer pour faire mal. Il n'y a qu'à regarder père et fils pour comprendre que ce n'est pas l'amour fou entre eux. Pourquoi un gosse de son âge quitterait le domicile de son père s'il s'entendait bien avec ? Le clown n'est pas le dernier des crétins.
« Le plan maintenant. Tu as ma parole que ton fils restera en vie, si tu me donnes Jerome Valeska. Un petit jeune qui se trouve à Arkham depuis quelques jours. N'aies crainte, je ne lui veux aucun mal à lui non plus, c'est l'une de mes nouvelles recrues. Tu vas l'adorer, il te rappellera forcément quelqu'un.... Ceci dit, je te promets de ne pas tuer ton fils, mais il est blessé. Une petite égratignure sans grande gravité. C'est qu'il a hérité du côté castagneur de son cher papa et qu'il a refait le portrait à plusieurs de mes hommes. Je n'ai pas eu d'autres choix que de lui tirer dessus pour l'attraper. Mais en excellent tireur que je suis, j'ai bien sûr visé l'épaule. Il n'avait pas l'air d'en souffrir particulièrement, quand il a rétamé deux autres gars aussi gros que des gorilles, à l'arrière du camion. »
Il s'approcha d'un pas, puis de deux, brisant rapidement la distance qui les séparait, pour lui tendre sa main gantée. Venant du Joker, il y aurait de quoi s'en méfier, mais cette fois-ci, il n'a pas d'arrière pensée. Il ne veut pas tuer le Batman, ni même le faire prisonnier, puis en plus il sait déjà qui se trouve sous le masque, il ne l'arrachera pas non plus.
« Bah quoi ? C'est comme ça qu'on scelle un marcher non ? Il n'y a aucun piège et regarde, c'est vrai, je ne croise même pas les doigts. A moins que tu préfères que je te roule une pelle plutôt que de me serrer la main ? »
❝ Un enfant sans père, c'est comme une maison sans toit. ❞
On lui a toujours appris à prendre en considération son environnement, afin de se sortir de n'importe quel piège. Mais cette fois, sa cabine semblait bien trop exiguë et radine en meuble, pour lui permettre de trouver une faille afin de se libérer. Chaque mouvement un peu trop brusque, risquerait de faire sauter la grande roue et évidemment, tout petit assassin qu'il est, Damian ne pourrait y survivre. S'il cherchait un moyen de sortir, tout geste fut stopper en entendant une voix. Il savait bien de qui il s'agissait. Son père ou plutôt, le Batman se trouvait dans le parc. Il aurait dû s'en douter, le clown l'avait attiré, certainement dans un piège.
Les paroles du Joker claquaient comme étant l'écho des pensées de Damian. Le jeune garçon a été élevé dans un milieu dans lequel les sentiments n'avaient pas leur place. Tout ce qui tournait autour de ça, n'étaient que futilités et inconnus aux yeux du petit al Ghul. Mais il a fini par découvrir tout ceci auprès de Bruce. Damian a baissé sa garde en laissant son père entrer dans sa vie et ensuite, en se faisant un chemin jusque dans son cœur. Il s'en veut terriblement d'avoir été aussi faible, puisqu'à présent, la gigantesque chauve-souris s'est transformée en son plus féroce bourreau sans même s'en douter. A aucun moment, il ne songe à ce que son fils peut bien ressentir face à sa soit-disant mort, tout comme face à cette pseudo famille qu'il lui impose. Alors entendre ses propres pensées sortir de la bouche d'une autre personne, c'était assez étrange. Damian resta d'ailleurs silencieux dans un premier temps. Si le Joker était capable de lire en lui comme dans un livre ouvert, pourquoi le plus grand détective qui existe, se trouvait incapable de le faire ? Ou bien, ça l'éclatait de voir à ce point son fils souffrir ? Cette hypothèse a déjà traversé la tête de l'adolescent un nombre incalculable de fois.
« Il y a des explosifs partout. »
L'adolescent ne pouvait pas démentir les propos du clown. S'il le faisait, ça serait comme se mettre à cacher ce qu'il ressent et donner à son père, l'occasion de se dédouaner de toute cette histoire qui est strictement de sa faute. Damian n'a pas envie que les paroles du Joker tombent dans l'oubli. Bien qu'il s'agisse d'un criminel complètement dingue, le petit Wayne sait que ce qu'il dit atteint toujours Batman. Mais n'étant pas du genre à croire au Père Noël, le gosse s'est résigné à ce que Bruce ne change jamais et ne fasse aucun effort. Tout comme il s'est résigné à faire ce pourquoi il est venu au monde : hériter de la Ligue des Assassins ou mourir dans cet endroit. Comme quoi, encore une fois, le célèbre psychopathe tant redouté de Gotham City, n'avait pas tort. Repartir illico-presto à la Ligue faisait bien partie des prochaines intentions du petit fils du Démon. C'est sa destinée, il ne peut pas faire autrement et on ne lui donne pas les moyens de prendre une autre direction.
Le Joker continuait sur sa lancée en proposant son plan à son grand ennemi et là, tout se dessinait dans la tête de Damian. S'il l'avait enlevé, c'était uniquement dans le but de faire libérer quelqu'un. Et ça lui ressemble bien d'agir comme ça. Mais le hic, c'est que ce gamin là n'est pas du tout comme les autres. Tout comme il ne sera jamais comme les Robin qui servent de gosses parfaits pour son père qui ne le voit même pas. Lui, il n'a pas peur de perdre la vie. Il est né et il a été formé depuis tout jeune, en gardant en tête que la mort peut le frapper à n'importe quel moment et il ne craint sûrement pas la faucheuse.
« Ne fais pas ce qu'il te demande. »
Il ne peut pas se permettre de faire sortir un patient de l'asile psychiatrique d'Arkham, seulement pour le libérer lui. Damian ne se sent pas si important aux yeux de son père, pour qu'il fasse une telle chose. Non, lui il ne s'appelle pas Jason gros-crétin-qui-sert-à-rien Todd. S'il venait par exploser en de millier de morceaux, il va de soi que Bruce ne le pleura pas et ne déprimera pas autant qu'il l'a fait quand l'autre débile s'est fait éclater le crâne par ce même clown. Le petit al Ghul en a la certitude.
"La seule façon raisonnable de vivre en ce bas monde, c'est en-dehors des règles."
Bruce était furieux en arrivant ici, furieux à l’idée de perdre un fils qu’il vient à peine de retrouver, tremblant à l’idée d’éprouver à nouveau ce déchirement de perdre quelqu’un de cher, le spectre de Jason n’étant guère loin. Partagé entre cela, il avait la mâchoire qui tremblait d’énervement alors qu’il faisait face au Joker. Ce dernier se faisait un plaisir d’évoqué les anciens Robins, enfants envolés depuis longtemps du nid, dont les traces avaient pourtant fait fuir un Damian qui doutait encore de l’amour de son père. Bruce était désemparé, ne sachant plus comment s’y prendre pour montrer à Damian qu’il l’aimait plus que tout, qu’il était mort d’inquiétude quand il disparaîssait, qu’il avait bien failli tuer Talia quand il avait appris ce qu’elle lui avait fait, mais plus que tout, qu’il s’en voulait de ne parvenir à communiquer avec son fils. Damian lui ressemblait trop. C’était peut-être ça le problème. Mais le Joker parlait de lui comme s’il l’avait compris, comme s’ils avaient passé tous les deux un temps raisonnable à discuter de la relation père fils entretenu maladroitement par Bruce. C’était peut-être cela le plus exaspérant. Ne se retenant plus, Bruce écrasa son poing dans sa propre paume, faisant craquer les os comme une menace. Damian lui révéla la présence d’explosif. Lui confirmant ses doutes. Bruce savait qu’il faudrait plus qu’une paire de menotte et des portes flingues tout autour pour retenir Damian. Son fils était bien des choses mais ce qui le qualifiait de mieux était doué. Pour ne pas dire brillant.
Bruce avait été impressionné par la manière de se battre de son fils. Même en connaissant l’éducation qu’il avait reçu, il était toujours impressionnant de voir un garçon se battre mieux que des hommes expérimentés. Ce qui lui manquait c’était de l’amour et de l’assurance. Bruce voulait lui donner tout cela, et plus encore, de la stabilité. Il avait presque réussit, mais ce connard de Owlman avait tout flanqué par terre. Bruce ne regrettait pas cependant, il savait qu’il avait dû sacrifier beaucoup, y compris sa relation avec son fils, avec Selina, avec la ligue, avec le reste de la famille, mais il avait gagné l’assurance en faisant cela que Damian serait à l’abri. Owlman l’aurait trouvé, l’aurait utilisé pour atteindre Bruce. Jamais ce dernier l’aurait permit. Il préférait mourir que Damian soit blessé. Il ressentait à nouveau cet élan. Plus Damian lui disait de renoncer, plus il sentait le besoin de s’exécuter. C’était sa faiblesse, il le savait. Il ne pouvait pas renoncer à Damian même s’il serait infiniment moins en danger loin de lui, mais il ne pouvait pas non plus faire taire ses instincts protecteurs, parfois trop. Il savait que Damian avait enragé avec les interdictions multiples qu’il avait dû subir à son arrivée au manoir, ne pas sortir la nuit, ne pas se battre, ne pas accompagner Batman dans ses sorties, Damian avait prouvé par la force sa valeur, prouvé qu’il n’était pas aussi fagrile, mais peu importe ce qu’il faisait, l’image du corps brisé de Jason s’imposait toujours. Bruce ne voulait pas que Damian vive ça, jamais.
« Je vais exécuter ton plan stupide Joker, mais si tu touches à un seul cheveux de mon fils, je te jure qu’il n’y aura d’endroit sur terre ou dans l’espace pour te cacher de moi et de ma vengeance. » Batman n’était pas bavard et n’avait aucune envie de répondre aux attaques du Joker, encore moins qu’il puisse sentir qu’il y avait peut-être un fond de vérité dans ses paroles. Il fit demi-tour non sans demander à son drone de balancer par son petit bras mécanique un moyen de communiquer des plus discrets à son fils. Il était sans doute surveillé par le Joker mais personne n’était aussi discret et efficace que Damian, à part peut-être son grand père et son père. « Damian, je vais revenir. S’il te plait, ne tue pas le Joker en mon absence. » Parce qu’il ne doutait pas que Damian en soi capable. Contrairement à lui, il avait moins de scrupule et savait prendre des décisions difficiles. Le problème c’est que la ligue des assassins avait fait de lui un meurtrier. Bruce ne remettait pas en cause la sagacité de ses décisions, il voulait simplement laver les mains de son fils de l’année de sang. Car oui, il connaissait tous les sévices que la ligue avait fait vivre à son fils. « Et mon drone reste là, afin de m’assurer que tu ne vas pas me jouer un mauvais tour, Joker. » lâcha-t-il à voix assez forte pour que le Joker l’entende. Puisqu’il savait parfaitement ce qu’il faisait, planifiait, autant que les choses soient clair. Bruce voulait pouvoir s’assurer que Joker respectait sa part du marché et peut-être, empêcher Damian de pourfendre trop de crâne.
[HJ : Hey, alors je sais pas comment on enchaine ? Je reviens avec Jerome et on passe à 4 dans le rp ? Je vous laisse continuer tous les deux et j'ouvre un topic avec Jerome ? Vous me dites PS: Batou est resté sage, j'espère que vous appréciez ]
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