shatter me | evelyn & nate

Il était des jours où Nathaniel Heywood, professeur de son état, se demandait s’il ne ferait pas mieux de déménager de New York à Star City en embarquant avec lui sa ribambelle de jeunes cousins, au vu du nombre de fois qu’ils faisaient le déplacement par année. Non que l’entreprise soit particulièrement coûteuse, quand on avait à disposition un grand-père plus que prêt à rendre service aux petits-enfants qui avaient réussi à survivre aux tragédies familiales, mais il fallait bien avouer que gérer un groupe de mômes en déplacement était une épreuve fastidieuse. Surtout quand une activité qui n’aurait dû être qu’un one-off s’était transformée en habitude. Theodore Grant était un grand boxeur, et possiblement un meilleur professeur encore, qui avait conquis les petits Heywood lors d’un atelier que Nate avait organisé avec celui qu’il avait désormais le privilège d’appeler un ami ; et évidemment, ils en avaient redemandé dès qu’ils en avaient eu l’occasion. Et évidemment, Nate n’avait pas eu à cœur de leur dire non. Hank leur facilitait le transport, et lui avait l’habitude de gérer la petite troupe, maintenant. Après tout ce qu’ils avaient traversé ces dernières années, leur refuser un voyage et une activité aussi libératrice que la boxe lui paraissait au-dessus de ses forces.

C’est donc accompagné de cinq gosses (ceux qui n’avaient pas voulu faire partie du voyage étaient restés à New York avec leur babysitter du weekend) que Nate avait débarqué à Star City, faisant un crochet par l’hôtel pour déposer les bagages et faire une pause-déjeuner avant de repartir en direction des glades. Escorté de sa petite troupe déjà surexcitée à l’idée de retrouver les joies du ring, Nate tentait tant bien que mal de les garder organisés et sages sur le trajet en métro jusqu’aux glades, ignorant (volontairement ou non) les regards curieux des quelques autres voyageurs qui remarquaient le reflet curieusement métallique (un effet de la lumière ? se demanda un homme d’affaires perplexe avant de se replonger dans son journal) de ses mains, de ses pommettes ou même de ses cheveux. Dieu merci l’heure de pointe était passée, et il y avait plus qu’assez de place pour un ex-quarterback et cinq gamins entre sept et onze ans dans la rame sans déranger personne ni risque de déboîter une épaule par accident.

Arrivés à leur arrêt, la troupe Heywood évacua les lieux et gravit quatre à quatre les marches de l’escalier les ramenant à la surface (« t’es leeeeeent oncle Nate ! »). Le trajet s’acheva dans la joie et la bonne humeur, et même un peu en avance que le cousin-oncle de l’année laissa Tyler, Jordan, Charlie et Sam en compagnie de Teddy, pour rester seul en compagnie de la petite dernière, Amanda, l’aînée du haut de ses onze ans, qui avait une autre idée derrière la tête. « Alors ? » demanda Nate, les yeux baissés vers la petite fille qui sautillait presque sur place d’impatience. « Pas de changement d’avis de dernière minute ? C’est la danse ou rien ? » Un ‘ouiiii !’ enthousiaste lui répondit, et Nate laissa échapper un soupir qui ne parvint pas à dissimuler son sourire. « Bon d’accord. Mais vraiment parce que je t’aime bien. »

Une blague, bien entendu. Et Amanda le savait parfaitement, au rire enchanté qu’elle émit en partant devant. Quant à Nate, ses sentiments étaient plus… mitigés. Ses dernières prises de contact avec Evelyn n’avaient pas exactement été des plus cordiales, dans son souvenir. Il espérait qu’avec la poignée d’années qui s’était écoulée, elle n’aurait au moins pas l’idée de l’envoyer paître d’emblée, mais il était mieux placé que personne pour savoir que la douleur et la colère pouvait pousser un individu à l’impulsivité du moment.

Il avait été étonné d’apprendre qu’Evelyn avait ouvert son propre studio aussi proche de club de Theodore, comme un signe lancé en pleine tête. Dans ses souvenirs, elle avait été très claire lors de leur dernière rencontre quant à son envie (ou absence de) de le revoir. Malgré lui, Nate remuait trop de souvenirs, trop de pensées d’impossible et de rêves qui s’étaient brisés en même temps que ses jambes. Et lui avait eu droit à une seconde chance (discutable, certes, mais une seconde chance quand même) qui n’avait pas été accordée à Evelyn. A mesure qu’ils approchaient du studio de danse, Nate sentit son cœur se serrer dans sa poitrine, l’appréhension se faisant plus prégnante alors qu’il passait dans sa tête tous les scénarios possibles et imaginables de ces retrouvailles impromptues. Il n’imaginait pas l’ancienne ballerine fermer sa porte au visage d’une petite fille. Lui par contre, c’était une autre affaire.

Ravalant ses interrogations, Nate sourit à la petite Amanda lorsqu’ils arrivèrent devant la porte du studio. « Tu sonnes ? » proposa-t-il. La petite s’exécuta avec enthousiasme (évitant sans le savoir à son grand cousin l’angoisse d’appuyer sur une sonnette en espérant ne pas la casser – un incident qui s’était produit plus souvent qu’on ne l’imaginait, au début), et tous deux attendirent patiemment. Enfin, la porte s’ouvrit pour laisser place à la silhouette d’Evelyn ; toujours dotée de cette grâce propre aux danseuses quel que soit le stade de leur carrière. Ignorant la pointe de stress aussi soudaine qu’attendue, Nate lui dédia un sourire, chaleureux mais un poil inquiet. « Hey Evelyn. » lança-t-il en enfonçant les mains dans les poches de sa veste en cuir. Il baissa les yeux vers Amanda – laquelle regardait son idole d’enfance avec les mêmes yeux emplis d’admiration que la première fois, dans les coulisses de ce théâtre. Une autre époque, une autre vie. « Tu te souviens d’Amanda ? Vous vous étiez croisés une fois – Amanda, dis bonjour. » « Bonjour. » s’exécuta la petite fille, soudain beaucoup plus timide que la mini-tempête du métro. « J’ai euh… j’ai le reste des schrtroumpfs qui suivent un cours de boxe à côté, mais mademoiselle ici présente a appris ce matin – je ne sais pas comment – que tu donnais des cours de danse dans les parages, et elle n’a pas arrêté d’en parler… je sais que c’est un peu à la dernière minute, mais est-ce que par hasard, avec un peu de chance, t’aurais une place de libre… ? » demanda-t-il  - tentant tant bien que mal de paraître le moins intrusif possible. Et incapable de s’empêcher de se demander comment elle allait, tout en ne se doutant que trop bien de la réponse.

Professeur ne faisait pas partie des éventuels choix de carrière d'Evelyn. Elle ne se pensait pas suffisamment pédagogue ou patiente pour passer la plupart de son temps entourée d'enfants, malgré son affection naturelle pour eux. L'enseignement n'était pas sa vocation, pas la voie qu'elle avait choisi de son plein gré. Alors elle avait été la première étonnée à apprécier donner des cours de danse aux enfants de Star City. Elle s'était rabattue sur cette profession par dépit, se sachant incapable de faire quoi que ce soit d'autre après son accident. Elle avait été danseuse toute sa vie, alors elle n'avait passé aucun autre diplôme lui permettant de se reconvertir dans un autre domaine. Non pas qu'elle en ait eu particulièrement envie, s'éloigner définitivement du monde de la danse l'aurait certainement achevée. Mais elle avait tâtonné, d'abord incertaine de la démarche à suivre et consciente que son nom de famille serait un boulet qu'elle traînerait toute sa vie. En fin de compte, être entourée d'enfants de façon quasi quotidienne était devenu une forme de thérapie pour Evelyn. Elle avait vite réalisé que ses humeurs influençaient le déroulement des leçons, les enfants étant comme des éponges qui absorbaient ses émotions et adaptaient leur comportement selon le sien. Alors pour qu'un cours se passe bien, il faut qu'elle laisse sa mauvaise humeur et son pessimisme de côté. Bien que ce ne soit pas toujours évident, Evelyn est bien obligée de faire des efforts pour ses petits élèves. Qu'ils soient nombreux ou non, c'est du pareil au même. Leur présence lui permet également d'oublier momentanément ses états d'âme, puisqu'elle accorde toute son attention à ses petits rats d'opéra quand ils sont avec elle.

Avec du temps et de la patience, Evelyn était parvenue à prouver à de nombreux parents qu'elle n'avait rien à voir avec son père, que le simple fait d'évoquer son nom suffisait à lui donner la nausée. Sa réputation avait fini par s'améliorer, en partie grâce à Theodore qui lui avait accordé sa confiance et dont la parole semblait presque sainte dans le quartier. Cet après-midi là, plusieurs enfants étaient donc présents pour la leçon de danse, des garçons aussi bien que des filles, les idées reçues à propos de cet art ayant disparu plus vite qu'elle n'avait osé l'espérer. Avant chaque cours, Evelyn prenait soin de vérifier que tous aient bien noué leurs chaussons, aidait les petites filles qui en avaient besoin à nouer leurs cheveux en chignons serrés et répondait à toutes les interrogations que les uns ou les autres pouvaient avoir. Elle le faisait avec de plus en plus de bonne humeur à chaque fois, sincèrement touchée par l'affection grandissante de ses élèves à son égard. De quoi ravir Theodore qui n'avait de cesse de lui dire d'essayer de voir le bon côté des choses au lieu de faire preuve de cet éternel pessimisme dont elle avait bien du mal à ses débarrasser. Ce n'était pas aussi facile qu'elle aurait voulu que ce soit, chaque chute ou élancement douloureux lui rappelant cruellement ce qu'elle avait perdu malgré tous ses efforts acharnés pour reprendre le contrôle de sa vie. Difficile de porter un regard optimiste sur cette dernière quand le moindre faux mouvement lui vaut des jours et des jours de douleurs presque insupportables, et un traitement si lourd qu'il lui donne presque l'impression d'être droguée – ce qui n'est sans doute pas très loin de la vérité.

Evelyn laisse les enfants finir de se préparer quand on sonne à la porte du studio. Il s'agit probablement d'un petit retardataire, alors elle va ouvrir sans imaginer se retrouver face à face avec une ancienne connaissance. Nathaniel Heywood ne faisait pas partie des personnes qu'elle imaginait trouver sur le pas de sa porte, encore moins en étant accompagné de l'une de ses nièces, dont le prénom lui échappe. Comme si Evelyn s'attendait à brusquement trouver derrière elle quelqu'un qui expliquerait la raison de sa présence, elle regarde bêtement derrière elle avant de lui lancer un regard interrogateur. « Bonjour, Nathaniel... ? » Elle n'a pas le temps d'ajouter quoi que ce soit qu'il lui explique ce qu'il fait à Star City, lui évitant d'avoir à poser la question tout en leur épargnant un silence gênant. « Oh, oui, bien sûr que je me souviens d'Amanda. » Evelyn affiche un sourire qu'elle imagine peu crédible, mais un sourire tout de même pour mettre la petite à l'aise. « Il y a toujours de la place pour une danseuse en herbe chez moi. Je t'en prie, Amanda, entre. Tu vois la petite blonde qui termine d'attacher son chignon, là bas ? Elle s'appelle Lucy, elle va t'aider à te préparer et t'expliquer ce que nous travaillons en ce moment. » Elle s'écarte pour laisser Amanda entrer, et Nathaniel par la même occasion. Evelyn n'en montre rien pour ne pas inquiéter les enfants qui les observent du coin de l'œil, mais elle est troublée par cette visite inattendue. Leur dernier tête à tête ne s'était pas terminé sur une note positive, Evelyn lui ayant demandé d'aller se faire voir et surtout de la laisser tranquille. Une réaction excessive et injustifiée suite à son accident ; Nathaniel avait été l'une des nombreuses personnes à faire les frais de son traumatisme et du mauvais caractère qui en avait découlé. « Star City... C'est un peu loin de chez vous pour des cours de boxe et de danse, non ? » Traverser le pays pour Theodore, elle peut le comprendre. Après tout, ce ne sont pas tous les héros qui donnent des cours de combat. Mais elle ? Amanda trouverait certainement une bien meilleure professeure à New-York, ce n'est pas comme si sa famille manquait de moyens. « Le cours dure une heure et demie. Tu peux rester ou revenir la chercher plus tard, comme tu préfères. » Evelyn s'efforce de garder un ton neutre pour masquer son embarras, mais si elle était une excellente danseuse, ses talents d'actrice laissent à désirer.

Pas de claquage de porte au nez. Nathaniel décida de compter ça comme une première victoire inattendue, après tous les scénarios au degré catastrophique variable qu’il avait pu faire défiler dans sa tête pendant les vingt-trois secondes qui s’étaient écoulées entre le moment où Amanda avait sonné à la porte du studio, et celui où Evelyn leur avait ouvert. Son explication était passée comme une lettre à la Poste, et Dieu merci, Evelyn semblait avoir décidé de l’accepter, ainsi que la petite fille qui n’avait rien à voir avec la montagne figurative qui pouvait se dresser entre eux. Nate songea brièvement qu’il avait été idiot de tellement s’inquiéter. Evelyn était beaucoup de choses, une ballerine immensément talentueuse, une femme en deuil de son propre corps, une amitié brisée, mais un monstre ne figurait pas dans la liste. Ravie de l’assentiment de la professeure, Amanda leva des yeux pétillants vers son cousin, qui lui dédia un clin d’œil et l’encouragea à obéir d’un bref mouvement de la tête. En moins d’un dixième de seconde, Amanda avait déjà disparu pour retrouver la fameuse Lucy, et se mettre au niveau. Quelque part au fond de la poitrine de Nate, le soulagement s’aménagea une petite place. Même s’il aurait été présomptueux de sa part de présumer que la gentillesse d’Evelyn à l’égard d’une innocente gosse s’étendrait jusqu’à lui. Pas après leur dernière conversation, pas avec ce qu’il représentait encore, à ce jour, pour elle, pour eux deux. « Un peu. » avoua-t-il avec un haussement d’épaules. « On a une tante à Star City. Les mômes l’adorent, alors on fait qu’une pierre deux coups à chaque fois. Ils refusent de venir voir tatie Margaret sans faire un crochet par le club de boxe. » Le clan Heywood avait beau être historiquement principalement concentré dans le comté de Franklin dans l’Ohio, ses membres étaient plus… disparates, depuis le massacre de 2014. Délocalisés, pour certains comme lui qui avaient eu besoin d’un changement d’air. Mais l’heure n’était pas à la leçon d’histoire dont elle n’avait sans doute que faire.

Elle était au moins aussi mal à l’aise que lui, plus encore peut-être, et il ne pouvait pas l’en blâmer. Le malaise était palpable et encore une fois, Nate se demanda s’il avait vraiment eu raison de venir, mais Nate Heywood en avait assez de fuir ses problèmes, même quand ses problèmes eux-mêmes semblaient vouloir le fuir. Ce n’était quand même pas comme s’il l’avait kidnappée pour la forcer à lui parler. C’était un premier contact, une porte ouverte avant la main tendue. Main tendue pour laquelle il était peut-être encore un peu trop tôt. Quelle ironie, l’homme d’acier à la force incommensurable, forcé de marcher sur des œufs.

La proposition d’Evelyn le fit réfléchir quelques secondes, avant qu’il ne secoue la tête. « Je m’en voudrais de déranger votre répétition. Je vais me balader et je reviendrai la chercher à la fin. » finit-il par décider, trop conscient du faux sourire aimable d’Evelyn, de la façon dont elle évitait son regard, de la tension dans sa mâchoire. Bats en retraite, Heywood, c’est le meilleur service que tu pourras vous rendre à tous les deux. Avec un dernier regard, comme s’il voulait ajouter quelque chose mais finalement changea d’avis, il fit un signe d’au-revoir à Evelyn avant de ressortir dans la rue grise et froide avec un sentiment de succès mitigé. Une heure et demie. Il n’avait aucune idée de ce qu’il allait faire de cette heure et demie, mais il savait d’avance qu’il serait incapable de ne pas penser à la visite d’hôpital qui avait tout chamboulé.

Durant l’heure et demie qui suivit, Nate déambula dans les rues de Star City, laissant ses pensées vagabonder de l’hôpital à ce studio de danse. A l’hôpital, la Evelyn qu’il avait vue avait été une Evelyn brisée, en colère, en pleine implosion pour la pression de l’injustice de son sort (et c’était injuste, tout ce qui lui était arrivé était injuste, personne ne méritait son sort et elle encore moins que les autres, s’était-il dit et se disait-il encore). Et cette Evelyn dont il avait eu un bref aperçu à la salle de danse, qu’était-elle ? S’en était-elle mieux sortie que lui, quand il avait perdu sa jambe ? Ou bien luttait-elle encore pour ne serait-ce que se maintenir à la surface quand la vie l’entraînait dans la houle par le fond en la piégeant dans un corps-prison dont elle ne savait que faire ? Et si leurs positions étaient inversées, serait-il moins hostile qu’elle ne l’était ? Il en doutait. L’incompréhension, la colère, la rage de l’impuissance, il s’en souvenait avec une netteté effarante. Encore une fois, Nate se demanda s’il ne devrait pas la laisser tranquille et disparaître de sa vie, peut-être jusqu’à ce qu’elle ne décide de le contacter, peut-être pour toujours. Peut-être que ça ne devrait pas être son choix à lui. Il soupira.

Dernière fois, se promit-il. Cette fois serait sa dernière tentative de réparer la route effondrée entre eux – et la balle serait dans son camp à elle. Si elle ne voulait plus le voir, il tirerait sa révérence.

Le compromis lui semblant aussi acceptable que possible au vu des circonstances, il finit par retourner au studio une fois l’heure et demie écoulée, et attendit avec les autres parents venus chercher leur progéniture. Evidemment, Amanda affichait une mine rayonnante et se jeta dans les bras de son cousin (avec un ‘aouch’ grognon quand elle réalisa qu’elle avait oublié que son cher cousin avait peu ou prou la consistance d’un frigidaire un peu plus souple). En écoutant son récit, Nate attendait, l’air de rien, qu’Evelyn ait fini de discuter avec les autres parents des progrès de leurs petits prodiges. Une fois qu’elle fut libre, Nate prit son courage à deux mains – avec la désagréable impression d’être de retour au lycée à demander à Lily Fairchild de l’accompagner au bal de prom, sans doute l’un des grands moments d’angoisse de sa vie. Elle avait dit non, d’ailleurs – shut up, highschool Nate Heywood.

« Merci de l’avoir prise, elle a l’air ravie. » commença-t-il avec un sourire reconnaissant qui se voulait sans doute plus confiant qu’il ne l’était vraiment. Puis il prit une inspiration. « Dis-moi, je vais la ramener avec les autres petits monstres pour passer le reste de l’après-midi chez leur tante, mais est-ce que ça te dirait d’aller prendre un café une fois que je les ai déposés ? » demanda-t-il aussi naturellement que ses talents (limités) d’acteur le lui permettaient. « C’est juste que ça fait tellement longtemps, je me suis dit qu’on pourrait… rattraper le temps perdu. Echanger les dernières nouvelles. » You got this, Heywood. « Enfin, je ne veux pas m’imposer si tu as d’autres plans, mais si jamais : je suis libre et je t’invite. » Voilà, laisse-lui une porte de sortie si jamais elle préfère passer son tour. Comme ça, l’honneur de tout le monde était sauf.