Ce n'est pas une boite de nuit. Mais la musique qui résonne est forte, importante. Elle envahit tout l'espace et diffère d'un stand à l'autre. Je déambule au milieu des allées du parc d'attraction. J'ai retrouvé Gotham et sa noirceur dans l'espoir de pouvoir régler certaines choses avec mon passé, avec la réalité alternée, avec la disparition de Michael. Mais je n'ai pas trouvé ce que j'espérais. Alors je profite d'être ici pour poser des jalons. Avec ce nouveau travail qui est le mien, je vais découvrir d'autres univers, d'autres façons de travailler. Et si S.H.A.D.E a des espions partout et des gens capables de fournir des informations diverses, j'aime avoir mes propres informateurs. Quand j'ai confiance en eux, je suis sûre des informations que je reçois. Je ne suis pas dépendante de ce que l'on me dit, des informations trouvées dans les dossiers. Je peux me débrouiller seule et aller au delà de ce que j'apprends par mes employeurs et collègues. Bonne habitude de travail des avocats qui savent comment faire parler ceux qui traînent toujours dans les rues et sont toujours susceptibles de voir les choses, je compte bien continuer à faire ce genre de choses. Mais avec des informateurs un peu différents. Ceux que je connais déjà resteront de bonnes sources. Mais j'ai également besoin de sources différentes. Pour gérer des méta-humains, il faut savoir où regarder. Il faut pouvoir regarder. Alors c'est également vers des méta-humains que je vais me tourner. Et je pense que les choses ne seront pas aussi faciles que pour mes zoneurs habituels. A Gotham comme ailleurs, on trouve pas mal de rumeurs sur les gens qui vont et viennent, qui font usage de leurs pouvoirs. La ville de Batman comporte son lot de gens ayant des aptitudes extraordinaires ne faisant pas partie de l'entourage de Batman et de la Justice League. C'est un peu pour ça que je suis là, que je laisse mon regard couler ici et là, guettant les pickpockets un peu trop habiles entre autres choses surprenantes. Au détour d'une allée, un groupe de gens est autour d'une attraction dont les notes de musiques joyeuses font danser les passants et je n'hésite pas à me fondre dans la foule, m'agitant sur le rythme au fil de la mélodie, glissant entre les gens, abandonnant un peu mes observations. Le temps de quelques instants, juste pour oublier. J'aime danser, j'aime bouger. Cela va avec mon activité perpétuelle... Quelques minutes. Une chanson se transforme et une autre commence. Puis une autre.

Je quitte finalement le groupe du corps et suit un chemin, le regard attiré par un enfant. Jeune. Tellement jeune. Peut-être 9 ou 10 ans. Et l'homme qui le suit et le regarde... C'est l'impression étrange de voir les contours de cet homme se troubler qui me pousse à les suivre. Ca et son aura étrange... loin d'être bienveillante à l'égard du garçon. Je me coule entre les gens, frôlant des corps sans vraiment les sentir pour m'engouffrer dans un palais des glaces. Une attraction détestée et détestable... Un piège des plus classiques. D'un pas souple, silencieux, je me glisse entre les glaces et les miroirs. Les unes empêchent de passer, les autres reflètent les passages à l'infini, rendant la progression difficile. Une glace après l'autre, mes mains se posent pour évaluer et trouver un chemin dans cet étrange labyrinth. Jusqu'à entre le garçon crier. Je presse le pas et arrive au moment où l'homme s'apprêtait à le soulever pour... le dévorer ? Dévorer son âme ? Le violer ? Difficile à dire : « Eh ! ». L'endroit est truffé de caméras, alors je ne souhaite pas faire usage de mes pouvoirs à visage découvert. Je ne suis qu'une adulte qui apprécie s'amuser dans ce genre d'endroits. Etrange mais plausible. « A votre place, je m'en irais... ». Il relâche l'enfant et se tourne vers moi, s'avançant menaçant. A nouveau ses contours se troublent. Comme s'il n'était plus en phase avec la réalité. Lorsqu'il essaie de m'attraper, je l'esquive et profite d'un moment où il est net pour le pousser. L'homme percute une glace. Le bruit est mat, quoi qu'un peu rebondissant. Il se tourne à nouveau et essaie de m'attraper à nouveau. J'attrape son poignet et le lui retourne, le faisant basculer vers l'avant. Des années d'entraînements au combat et d'escalade me rendent vive et agile. Surprenante pour l'homme qui s'attendait à me maîtriser sans difficulté. Pourtant ces mouvements sont gauches, il ne semble pas expérimenté et maintenant que je le vois de prêt, il semble jeune. Difficile de lui donner un âge réel mais il n’a pas l’air de savoir attaquer ou réellement maîtriser ses pouvoirs. Pour autant, il sort de phase et m'échappe. Mais face à ce contre temps, il choisit finalement de s'enfuir, d'autant plus qu'une autre silhouette se profile. Une jeune femme, brune, aux yeux bleus. Difficile de ne pas les remarquer tant ils sont intenses... Je la regarde puis m'approche de l'enfant, pour m'accroupir prêt de lui. Un peu sonné et perdu il me regarde et me sourit. Je lui demande : « Tu vas bien ? Il ne t'a pas fait de mal ? ». Le garçon répond par la négative. Il se tourne vers la femme qui est arrivée et lui sourit, semblant la connaître. Peut-être un garçon habitué à traîner dans les rues de Gotham. J'ai cru comprendre qu'il y avait pas mal d'orphelins dans cette ville, possible que les deux se soient déjà croisés. Ou peut-être sont-ils de la même famille, ce qui expliquerait qu’il soit rentré seul : pour rejoindre quelqu’un. Je n’en sais rien. Je me redresse et me tourne vers la nouvelle venue : « Vous vous connaissez ? Vous êtes une parente peut-être ? ». Je ne compte pas laisser cet enfant aux mains de n'importe qui. Cependant, je suis plus détendue et plus avenante, un sourire ayant retrouvé mon visage.

Immobilisé dans sa fuite, l'homme qui a agressé l'enfant ne bouge plus. Il est là, dans l'ombre. Difficile de ne pas le remarquer. Mais je ne dis rien. Je ne suis pas sûre que ce ne soit pas moi qui l'ai figé. Une évolution de mes pouvoirs ? Je ne le pense pas, 77mais je ne peux pas en être sûre. Cela ne semble pas choquer la jeune femme qui est là. Alors, je me dis que c'est peut-être elle qui a fait ça. Je leur demande s'ils se connaissent, s'ils sont de la même famille. La jeune femme me dit être une amie du gamin qui lui rajoute qu'il n'a pas de famille. C'est un regard un peu triste alors que mon sourire se crispe que je repose sur ce gamin. Un orphelin. Comme il y en a des centaines à Gotham. Mon cœur se serre pour lui. Je sais ce que ça fait de perdre ses parents. Mais lui les a-t-il seulement connus ? Je me demande un peu quelle est son histoire. Il ne semble pas avoir de famille. Il n'a donc pas eu autant de chance que moi. Steve est ma famille. S'il n'avait pas été là les choses auraient été différentes pour moi. Je retiens mon soupir et ma grimace. Je me contente de lui adresse un sourire simple, ni trop, ni trop peu. Je ne pourrais pas m'en empêcher, même si je le voulais. Avant, je n'aurais probablement pas réagit comme ça. Et puis il y a eu Zoé. Et maintenant, je ne suis plus la même. Je suis plus humaine, plus normale. Je suis une femme qui réagit normalement devant un être humain de moins de 18 ans par un attendrissement et une soudaine envie de tendresse. Avant je trouvais ça idiot, maintenant je comprends. C'est loin d'être idiot. La brune se présente finalement. J'apprends son prénom : Zatanna. Etonnant. Impossible à oublier. Comme son regard. Son prénom lui va bien. Je lui souris. J'apprends aussi que le gamin s'appelle Joshua et qu'il aime se fourrer dans les ennuis. En l'occurrence, ce sont plutôt les ennuis qui l'ont trouvé, mais soit. J'imagine qu'il peut être un peu tête brûlé et que c'est surement pour ça que ce type voulait s'en prendre à lui. J'hausse un peu les épaules en disant : « Ce n'était rien... ». Je pose mon regard sur le fameux Joshua en disant : « J'imagine que c'est de ton âge de faire des expériences, mais soit quand même un peu vigilant. Tu n'habites pas dans n'importe quelle ville... ». Gotham. La ville du crime. La ville où l'obscurité trouve toujours comment corrompre les âmes. Tracy ne passe pas beaucoup de temps ici, mais cette ville lui laisse toujours une sensation désagréable qui lui colle à la peau. Et quand elle entre, elle a toujours cette envie difficilement contrôlable de prendre une douche pour être plus propre. Débarrassée de cette sale ambiance.

Le ton n'était pas méchant. Même trop coulant. C'était juste un conseil. La femme se tourne. Le mouvement attire mon attention. Je regarde simplement. Elle dessine un symbole dans l'air et murmure quelque chose que je ne comprends pas. Je ne cherche pas à comprendre. C'est probablement une sorcière. J'ai cru lire des informations sur les humains pratiquant la magie. Je dois approfondir mes connaissances, mais lorsque je la vois faire, je reste attentive, curieuse et avide d'en savoir plus. Subitement, je la perçois plus facilement. L'homme qui me semblait peu à l'aise avec ses capacités, qui semblait plutôt étrange, plutôt trouble est en réalité entouré d'une aura noire. Et cette aura semble réagir aux mots de la jeune femme. Se tordre, résister, affronter l'incantation mais finalement échouer. Arrachée de l'homme, elle tournoie puis finalement se dissipe, disparaissant. Joshua semble plus amusé qu'étonné là, où moi, je reste perplexe. Pas effrayée, simplement fascinée et curieuse. Cette aura, qu'était-ce exactement ? Difficile à dire. L'homme titube et semble retrouver ses esprits. C'est très étrange. Vraiment très étrange. C'est comme s'il n'avait pas eu conscience de ce qui s'est passé. Comme s'il n'était pas maître de lui-même. Comme s'il était possédé. Zatanna lui répond et le rassure, lui expliquant qu'il a eu une absence, lui conseillant de rentrer chez lui. Sacrée absence. Mais soit. L'homme s'en va et la femme s'adresse au garçon lui conseillant la même chose. Rentrer. Où ça ? Dans un foyer ? Un orphelinat ? Mon cœur se serre à nouveau pour ce gamin. Elle s'adresse finalement à moi, s'excusant pour tout cela. Je souris un peu alors qu'elle me tend la main tout en répondant : « Vous n'avez pas à vous excuser... ». Pourquoi veut-elle me prendre la main ? Je n'en sais rien, mais je fais clairement confiance à l'enfant qui saisit l'autre main de cette femme. J'en fais donc de même et suit Zatanna qui traverse les miroirs, nous permettant de le faire également. Une fois sortie du palais des glaces, je lâche sa main, puis regarde l'attraction avant de la regarder elle. Ma curiosité n'en est que plus grande. « Eh bien... Cette journée est de plus en plus intéressante... ». Ou cette soirée ? Avec cette impression d'obscurité régnant à toute heure, difficile de s'y retrouver. On perd facilement la notion du temps lorsqu'on ne vit pas à Gotham. Je la regarde et je demande : « Cet homme... qu'est-ce qu'il avait ? Qu'est-ce que c'était ? Un parasite alien ? ». Je marque une pause. Le mot me revient à l'esprit : possédé. Je la regarde un instant avant de demander : « Est-ce qu'il était ... possédé ? ». Par quoi ? Les démons existent ? Je n'ai pas encore ouvert ce fichier-là dans mon nouvel ordinateur, la base de données de S.H.A.D.E étant vraiment très riche. Alors je suis forcément curieuse. Quelle langue parlait-elle ? A-t-elle d'autres pouvoirs ? Est-elle une méta-humaine ou une sorcière ? Est-elle un ange ? Si elle peut exorciser quelqu'un est-elle apparentée à Dieu d'une quelconque manière ? Tant de question qui se bousculent dans ma tête que j'en ai presque le tournis. Je retiens mon rire et finalement, je lui dis : « Avec tout ça, j'en oublie les bonnes manières... ». Je roule des yeux amusée et poursuis : « Je m'appelle Tracy... Et vous n'êtes pas obligée de répondre à mes questions bien sûr ». Je suis trop curieuse et trop habituée à obtenir des réponses. Je peux même être intrusive parfois. Mais je ne devrais pas imposer cela aux autres. Je regarde autour de nous. Je sonde les gens, ne pouvant m'empêcher de me demander s'il y a d'autres gens comme cet homme qui voulait s'en prendre à Joshua. S'il y a d'autres parasites accrochés à leurs hôtes humains. En avais-je déjà croisés sans m'en rendre compte, trop pressée par mon travail et mon obsession pour celui-ci ? Combien de personnes ai-je laissées dans le désarroi alors que j'aurais pu les aider ? Je reporte mon attention sur eux. Joshua est toujours là, n'ayant à l'évidence pas très envie de rentrer. Y'a-t-il seulement quelqu'un qui l'attend à la maison ? Lui semble plutôt partant pour rester avec nous - enfin surtout avec elle - mais j'ai tout un tas de choses à lui demander et je ne sais pas si elle sera d'accord pour répondre devant lui. Alors je demande : « Cette histoire m'a affamée. Tu n'irais pas nous chercher quelque chose à manger ? ». Je lui sors un billet très consciente qu'il ne reviendra probablement jamais avec en le regardant s'éloigner, mais ce n'est pas très grave. J'en ai surement moins besoin que lui. Je me tourne vers Zatanna et lui demande : « Ca ne vous effraie pas d’utiliser vos dons devant d’autres gens, devant des caméras ? ». J’avoue être un peu surprise. Vu l’ambiance créée par notre gouvernement, la voir faire usage de ses capacités comme ça m’étonne et m’impressionne aussi. Il faut un sacré cran pour le faire. Ou une sacrée folie.

La fête foraine est différente. Tout est différent à présent. Mon regard est pourtant focalisé sur la femme qui vient de sauver Joshua et l'infinité de questions qui se bousculent dans ma tête ne semble pas vouloir s'apaiser. C'est assez difficile de me contenir, mais j'y arrive plutôt bien. Je ne veux pas passer pour une folle hystérique. Cette fille est visiblement dotée de pouvoir. Elle sait s'en servir. Difficile d'être sûre de ce qu'elle sait faire, mais à l'évidence, elle est puissante. Et elle connait bien la ville. Elle n'a pas froid aux yeux et semble plutôt bienveillante et généreuse. Alors il vaut mieux faire bonne impression. Nous pourrions faire de grandes choses ensemble. Moi qui cherche justement de nouveaux contacts. Elle me répond tout en me posant deux questions. Je souris un peu amusée en répondant : « Ravie également... ». Je marque une pause. Joshua tourne autour de nous, à l'évidence pas le moins du monde perturbé par ce qui vient de se passer. Les enfants sont vraiment merveilleux. J'ajoute : « Il était... possédé... ». Je reste ébahie un peu. J'avoue que l'existence des démons m'impressionne encore un peu. Et cela m'arrange bien, même si je suis plutôt bonne comédienne. Je complète finalement : « J'imagine que je ne suis pas comme tout le monde ». Je lui adresse un sourire amusé ainsi qu'un clin d'œil. C'est une façon de dissimuler un peu ma nervosité mais surtout mon excitation.

Je donne quelques dollars à Joshua pour qu'il aille s'acheter à manger, à lui, à nous, à qui il voudra bien, je ne suis pas à quelques dollars près honnêtement et le regarde détaler. Même s'il ne revient pas, cela ne me dérangera pas spécialement. Elle reprend la parole alors je l'écoute avec attention, reposant mon regard sur elle. Elle est fascinante, je dois bien l'avouer. Elle me donne l'autorisation de lui poser des questions. Mon sourire s'élargit automatiquement. Je dois bien avouer que je suis très heureuse de l'entendre. Je refreine quand même mon enthousiasme pour ne pas lui sauter dessus en lui posant un million de question. Elle m'explique que cet homme était possédé par un petit démon. Plutôt par la force que par la taille. Un démon mineur mais suffisamment puissant pour faire du mal aux hommes. Je suis ravie d'avoir été là au bon moment. Ravie d'avoir pu protéger l'orphelin qui a déjà bien assez à faire avec sa vie. Je souris un peu, avec une certaine humilité. J'aurais donné ma vie sans aucune peur s'il l'avait fallu. « Ce n'était rien... J'ai un certain don pour me retrouver au bon endroit au bon moment... ». Je marque une pause et fait une légère grimace. C'est un peu ironique. Il faut bien dire que j'ai souvent des ennuis, et principalement parce que je me jette dedans la tête la première. Comme dans cette épicerie quand j'ai testé mes pouvoirs essuyant un échec cuisant. Ou sur cette plage à Morro Bay. Entrer dans S.H.A.D.E ce n'était pas forcément la meilleure idée de l'année me connaissant. Mais je n'arrive pas à regretter.

Je souris un peu lorsqu'elle me dit qu'elle est magicienne et qu'elle se sert de ses pouvoirs en public. Donc... il faut bien l'avouer, elle n'a vraiment pas froid aux yeux. Avec toute la politique de notre gouvernement concernant les méta-humains, se servir de ses pouvoirs c'est un vrai pied de nez. Je suis impressionnée. Mais je pense que ce n'est pas réellement une méta-hmaine. Peut-être est-elle autre chose. Le mot magicienne implique de la magie, n'est-ce pas ? Mais bizarrement, pour moi, être magicienne tient plus de la prestidigitation. Je penche un peu la tête et je souris de plus belle. Tellement de questions. C'est le moins que je puisse dire. Je fais un peu craquer ma nuque alors qu'elle me pose une question. Je souris un peu amusée et je réponds : « Ce genre de choses, il s'en passe tous les jours maintenant... Superman, Aquaman... ». Je souris un peu amusée et je dis : « Disons simplement que je croise pas mal de monde et que j'ai assisté à pas mal de choses, effectivement. C'est aussi l'un des avantages d'être toujours au bon endroit au bon moment : je sais ce qui se passe dans le monde, même ce que l'on essaie de nous cacher. Ca me permet aussi de voir quand certaines personnes vont trop loin... Pour tenter de faire en sorte de protéger ceux qui en ont besoin ». Je parle bien évidemment des politiques qui vont à l'encontre des méta-humains. Et je parle de tous ceux qui se retrouvent pris dans des guerres qui ne les concernent pas : humains, aliens, méta-humains, innocents. Tous ceux qui n'ont rien à se reprocher et qui pourtant souffrent sans aucune raison apparente.

Je la regarde simplement. Pour le moment, je ne veux pas lui dire que moi aussi je suis capable de certaines choses qui sortent de l'ordinaire. Même si nous n'avons probablement rien à voir l'une avec l'autre. Les gens autour de nous continuent à s'amuser sans se douter de ce qui s'est passé dans le palais des glaces. Sans se douter de l'incroyable évènement auquel je viens d'assister. Les gens ne voient rien. Ils ne voient que ce qui les concernent eux. Le reste ne les fait souvent même pas sourciller. Bousculez leurs habitudes, réduisez leur train de vie et ils protesteront. Mais ce qui concerne les autres ne les fait pas réagir. Cela serait trop dangereux pour eux. J'essaie de croire encore en l'homme, de défendre la race humaine. Mais ils ne m'aident pas beaucoup. Je lui demande finalement : « Il y en a beaucoup, des démons qui se servent d'humains comme d'hôtes ? Vous... vous exorcisez beaucoup de gens ? ». Je dois dire que même si j'ai lu quelques petites choses à ce propos dans les dossiers de S.H.A.D.E j'ai encore beaucoup de choses à apprendre. Et j'apprends bien mieux sur le terrain en discutant. J'en profite pour demander : « Vos pouvoirs... Est-ce que vous êtes une méta-humaine ou est-ce que vous êtes née avec ? ». D'ici une ou deux générations, les méta-humains seront peut-être nés avec leurs pouvoirs, hérités de leurs parents, mais je ne pense pas que cela soit possible maintenant. C'est encore trop récent. Alors, si elle est née avec, j'imagine que cela fait d'elle autre chose. Oserais-je penser que c'est une sorcière ? Peut-être.

Zatanna réagit assez vite à ce que je viens de lui dire. Elle me demande si je suis flic et je souris un peu amusée. J'aurais pu. Mais refuser d'être militaire pour devenir policière aurait été un peu triste. A ce compte-là, j'aurais autant pu suivre les traces de la famille. Donc non, ce n'est pas avec une arme que je protège les autres mais avec un livre dans un tribunal. « Quelque chose comme ça... ». Je laisse planer le mystère quelques instants avant de finalement dire : « Je suis avocate. Mais j'aime bien aider un peu plus quand la justice atteint ses limites. Enfin... Je n'ai rien d'une tueuse, ou de quoique ce soit de ce genre ». Et je crois que ça se voit. Si j'ai ramené de la réalité alternée une certaine férocité et que j'ai toujours eu beaucoup de caractère, je n'aime pas tellement la violence et j'aime encore moins y avoir recours. Sauf quand c'est strictement nécessaire comme à Morro Bay ou avec ce type possédé à qui j'ai dû faire une clé de bras. Mais de là à tuer... Je l'ai fait dans l'ailleurs, mais je ne veux pas le faire ici. Si je peux éviter, alors c'est tant mieux. J'estime ne pas avoir le droit de choisir qui doit vivre ou mourir. Je trouve que cela n'appartient pas aux hommes, quand bien même ils sont en groupe pour en débattre. La peine de mort et barbare et les hommes sont bien trop subjectifs et égoïstes pour prendre une telle décision. Il existe des puissances divines, mais étrangement, j'ai l'impression qu'elles ne sont pas beaucoup plus impartiales que nous. Cependant, elles ont des capacités qui permettent de découvrir la vérité quand nous sommes incapables de le faire.

Elle répond ensuite à ma question sur l'exorcisme. Elle me dit qu'elle n'est pas une spécialiste et qu'elle en a vu un, une fois, un vrai et que c'était impressionnant. J'imagine effectivement. Je ne sais pas si c'est comme ce qu'on voit à la télé. Mais si c'est le cas, ça doit réellement être intense et effrayant. Je me demande sur quelle base se fondent les films les plus connus, s'il y a un peu de réalité derrière. J'essaierais de voir dans les dossiers si je trouve des images d'exorcismes dans les bases de données. La suite me tire un sourire un peu amusé et j'acquiesce simplement en répondant : « Je comprends... C'est normal ». En même temps, il vaut mieux se protéger un peu. Elle utilise ses pouvoirs en public, sans se cacher, je trouve ça déjà énorme et vraiment courageux. Mais de là à se dévoiler à une inconnue. Moi la première je ne compte pas lui parler de mes pouvoirs, enfin, pas tout de suite en tout cas. Peut-être un jour. « L'exorcisme auquel vous avez assisté, il s'est passé comme celui-ci ou c'était différent ? Cela a eu l'air tellement simple, est-ce parce que c'était un petit démon ? ». J'aurais tellement de questions. Même si cela n'est pas sa spécialité, j'imagine qu'elle peut au moins se baser sur ce qu'elle a vu. Et justement, je me demande bien ce que peut être sa spécialité. Et j'hésite à lui demander. Je ne veux pas aller trop loin dans mes questions pour ne pas l'effrayer. Je ne veux pas qu'elle pense que je suis une tarée qui va se servir de toutes ces informations pour lui nuire, puisque ce n'est pas le cas, bien au contraire. C'est bien dans le but de protéger les gens - particulièrement les gens comme nous - que je me suis engagée dans S.H.A.D.E. Alors je demande quelque chose de plus neutre : « Et donc, en tant que magicienne, vous donnez des représentations ? Des spectacles ? De la vraie magie ou plutôt des tours de passe-passe ? Même si… Il faut avoir un sacré talent pour réussir à faire ce que les magiciens font… ». Je le reconnais, même si la plupart des tours sont basés sur des illusions et sur des principes de détournement de l’attention, cela n’en reste pas moins spectaculaire la plupart du temps.

Elle semble plutôt clairvoyante elle aussi. Enfin, elle semble comprendre facilement les choses. J'imagine que mes paroles laissent un doute suffisamment raisonnable pour qu'on se pose la question. Je souris un peu. Jusqu'à présent, je faisais mon possible pour dissimuler mes pouvoirs, particulièrement au regard perçant de Waller. Mais à présent, après ce qui s'est passé à Morro Bay, je me doute qu'elle le sait. Et j'espère que cela n'attirera pas d'ennui à Steve. Je suis sûre qu'il ne m'en parlera pas si c'est le cas. Alors je réponds : « Pas tout à fait non... ». J'hausse un peu les épaules et je dis : « J'ai été élevée par des parents qui se souciaient beaucoup de la protection des autres, j'imagine que c'est normal que je veuille perpétuer cela à mon tour ». Cela laisse toujours un doute. Je sors du commun par cette volonté indéfectible de protéger ceux qui en ont besoin ou par la possession de dons spécifiques ? Difficile à déterminer. Un sourire mystérieux flotte quelques instants sur mes lèvres. Puis je réponds : « Je connais une partie des réponses, sur les méta-humains notamment. Mais la magie m'est bien plus étrangère... Et quand on est plus fragile que les autres, il vaut mieux savoir dans quoi on met les pieds avant de vouloir secourir les autres, sinon il faudra quelqu'un pour me secourir moi-même. ». Je ris un peu. J'ai beau avoir des pouvoirs, je suis sûre de ne pas être à la hauteur face à certaines personnes. Notamment, elle, même si je ne connais pas encore toute l'étendue de ses pouvoirs. Je regarde à nouveau autour de moi. Il y a tellement de choses qui nous dépassent sur Terre. Et dans l'univers. Aujourd'hui, plus personne ne peut prétendre ne pas savoir qu'il y a de la vie, ailleurs dans la galaxie. Que nous ne sommes pas les seuls. Et le fait de savoir, de connaître de quoi sont capables les autres c'est une première façon de se préparer. De pouvoir survivre. Car ces derniers temps, avec tout ce qui s'est passé, j'ai l'impression d'avoir passé plus de temps à essayer de survivre qu'à vivre. Tellement que vivre me paraît plus difficile à présent. Rencontrer des gens, faire leurs connaissances, devenir amie avec eux - amie ou plus - alors qu'on sait que d'un jour à l'autre une nouvelle catastrophe peut frapper la terre et faire des milliers de mort, fauchant par la même occasion la vie de ces nouveaux amis que l'on s'est fait. Je la regarde à nouveau et j’ajoute : « J’ai tendance à me jeter un peu trop souvent la tête la première dans des situations dangereuses. Trop pour ma sécurité, alors je préfère en apprendre le plus possible pour éviter de faire quelque chose que je pourrais regretter ». Même si maintenant que je découvre tant de choses dans la base de données dans laquelle je vis depuis quelques temps maintenant, me gavant de toutes ces nouvelles connaissances, je pense que je ferais les choses avec plus de réflexions. Je n’imaginais pas à quel point j’étais dépassée. Maintenant que je me sens un peu plus au fait de tout cela, je me rends compte que j’ai encore beaucoup à apprendre.

J'ai beau être en terrain inconnu, dans la ville la plus dangereuse de notre pays - et peut-être même du monde - je ne me sens pas mal à l'aise, contrairement à d'habitude quand je suis à Gotham. Pourtant, cette foule qui nous entoure, qui va et vient autour de nous devrait me rendre nerveuse. N'importe qui pourrait sortir un couteau et me poignarder mais là, je ne pense pas vraiment à ça. Je pense plus à tout ce que nous avons à nous apporter elle et moi. Enfin, si j'arrive à faire les choses correctement. Si nous arrivons à nous faire suffisamment confiance pour communiquer. Après tout, il semble probable que les choses ne seront pas aussi simple qu'avant. Quelques billets ne suffiront pas à avoir des informations, cela sera donnant donnant, enfin, j'imagine. Cela ne rendra les choses que plus intéressantes, il faut bien le dire. Zatanna m’en apprend un peu plus sur les exorcismes. Et je me rends bien compte que j’ai intérêt à trouver très vite des informations supplémentaires sur la possession, les démons et les exorcismes. Je me doutais qu’il y avait des tas de choses en dehors de ma conscience, mais à ce point… Les aliens, la vie dans l’espace c’est une chose… les anges et les démons ? J’avoue que je suis un peu surprise. Et effrayée aussi. J'imagine que je serais idiote de ne pas l'être. Mais cela ne fait que me conforter dans l'idée que je suis au bon endroit et que j'ai fait le bon choix. A une époque, le droit était une alternative suffisante et raisonnable à l'armée. Aujourd'hui, je dois évoluer avec le monde et porter fièrement les valeurs transmises par mes parents. C'est une opportunité que je ne pouvais pas refuser. J'écoute ce qu'elle me dit avec attention, acquiesçant un peu. Différents démons, différentes puissantes, différentes façon de s'en débarrasser. Je questionne finalement : « Et comment s'en protège-t-on ? Lorsque l’on n’est pas magicien ou prêtre ? Y'a-t-il des astuces pour se prémunir de la possession ? Et des pouvoirs des démons ? ». Ce ne sont que des questions assez simples, un cours de démonisme pour les débutants. Même si je n'irais pas sortir une planche de ouija juste pour me faire peur. Je ne suis pas comme ça. Surtout maintenant que je sais que cela représente un réel risque.

Elle me parle ensuite de sa profession. De la magie qu'elle pratique lorsqu'elle se produit sur scène. Beaucoup d'illusions et de tours pratiquées par les magiciens de ce pays qui pour la plupart n'ont aucun pouvoir. Mais elle y glisse parfois de la vraie magie. De quoi entretenir un peu le rêve et la féérie. C'est ce que les gens recherchent n'est-ce pas ? Ressortir avec des étoiles dans les yeux, se torturant à se demander : « Comment ? ». L'extraordinaire. C'est bien cela, le mot est bien choisi. Mais elle a raison aussi. « Les gens s'émerveillent facilement... mais ils s'effraient tout aussi facilement. Et ce qui était merveilleux devient monstrueux en un claquement de doigts... Il suffit de voir comment sont traités les méta-humains... ». Bien sûr, ils ne sont pas tous gentils et bienveillants. Mais certains d'entre eux le sont et méritent d'être laissés en paix, sans avoir besoin d'être recensés et contrôlés. Cela me tire une grimace. Un tic. Je n'apprécie pas certaines des décisions prises par notre gouvernement, même si je n'y peux pas grand-chose. Je ne compte pas entretenir leur peur qui ne fait qu'inciter les gens à la violence, de tous les côtés. Les méta-humains à se rebeller, les gens normaux à se défendre. Mais il n'y a pas toujours besoin de se défendre. Mais ainsi vont les choses aujourd'hui. C'est bien triste. Peut-être que je préférais le monde qui dormait. Celui qui ne connaissait pas l'existence de Superman et de Wonder Woman. Le monde dans lequel les gens se cachaient, par peur sans doute, mais au moins ils n'étaient pas là à se demander d'où le danger viendrait tant qu’ils se protégeraient de toute découverte. Aujourd'hui, les choses sont différentes. Finalement, les paroles de Zatanna attirent mon attention. Je l’écoute et je souris un peu amusée. Elle reconnaît mes intentions honorables mais me signale que nous aurions pu mourir tous les deux. C’est probable oui, mais je n’ai jamais vraiment eu peur de la mort. Un défaut, assurément. Mais bon. Je ne m’en vanterais pas, cela m’attirerait des ennuis si certaines personnes se rendaient compte que je le fais. Comme Steve qui se désespère de me voir toujours fourrée dans des situations qui ne me concernent pas. Enfin, maintenant si, même s’il ne le sait pas. Ses mises en garde sont sages, bien évidemment. Je souris un peu et lorsqu’elle attire mon attention sur la confiance que j’ai placée en elle, je ris un peu et je lui dis : « C'est vrai, vous avez raison... ». Je m'assois à côté d'elle sur le banc et je lui montre un homme, bien bâti en lui disant : « Lui pourrait être tueur en série, je l'imagine bien accrocher des gens sur des crochets à viande... ». Je souris un peu et montre une femme en lui disant : « Et elle a bien l'allure d'une veuve noire. Ce genre de femmes qui épousent des hommes riches et les tuent pour hériter de la fortune... ». Je ris un peu accusant ces gens sans aucune preuve, simplement en me basant sur ses propos. Je reprends la parole pour m'expliquer : « Je suis une avocate. Chaque jour, je défends des gens et en condamne d'autres à chaque affaire que je gagne... Il n'y a pas besoin de magie pour me faire du mal, seulement d'un peu de colère et de rancœur... ». J'hausse les épaules et je souris un peu en disant : « Le mal peut être partout, et sur Terre, il y a plus de gens mauvais qui n'ont pas de pouvoirs que de gens mauvais qui en ont... ». Bon, cela ne veut pas dire pour autant que je dois me jeter dans la gueule du loup sans arme et sans protection. Mais le danger peut être partout. Je peux traverser et être fauchée par un chauffard qui ne regardait pas la route et n’avait pas vu le feu rouge. Si je devais avoir peur de ce qui devait m’arriver, alors je ne sortirais jamais de chez moi…

Malheureusement pour moi, comme pour des milliards d'autres êtres humains, il ne semble pas possible de se protéger des démons. De leur possession ou de leurs attaques. Peut-être un peu plus de leurs attaques. Après tout, il doit être possible de se protéger de la magie : des talismans peut-être ? Ou quelque chose comme ça. Ou d'autres sortilèges de protections capables d'absorber les attaques magiques ? Probablement. Bien sûr, cela sous-entend de connaître un sorcier assez puissant pour faire ça. Et évidemment, ces sorciers ne peuvent pas protéger tout le monde. Donc cela ne semble pas vraiment être une solution viable. Dommage. Cela pourrait être tellement bien pourtant. J'acquiesce un peu et je dis : « D'accord... ». Je souris un peu et je lui dis : « Trouver de l'aide est bien plus facile que se battre seul, si l'on sait où chercher. Et quand chercher ». C'est surtout le quand qui est important. Parce qu'il faut réussir à identifier le bon moment. Enfin... le moment. Donc je demande : « Comment le savoir ? Est-ce qu'il y a des signes ? Des symptômes ? Pour la possession je veux dire... ». J'imagine que certains sorts sont indécelables aussi ceci dit. Mais bon, une question à la fois. Une étape après l'autre. Peut-être qu'elle finira par en avoir marre à un moment ou à un autre de répondre à mes questions. Mais moi, je pourrais bien ne jamais me lasser.

A mes observations simples mais on ne peut plus vrai pour lui montrer que je risque autant en poussant les portes du tribunal qu'à pourchasser des démons sans le savoir, elle répond avec un haussement d'épaule. Je souris simplement et l'écoute. Ce qu'elle dit est vrai. Et malheureusement, il y a tant de mauvaises actions que parfois, il est difficile de se dire qu'un jour on en verra le bout. Mais je lui dis : « La colère utilisée à bon escient peut nous faire avancer. Nous donner plus de force pour affronter tout ça. Pour tenter de rendre le monde plus sûr pour ceux qui nous entourent ». Je souris un peu et je regarde la foule tout en reprenant la parole : « Et notre histoire est pavée de gens incroyables qui ont parfois fait de tous petits gestes qui pourtant ont bouleversé notre société. Comme Rosa Parks... ». Autant dire que cela n'a pris que quelques secondes. Quelques instants. Un simple moment de rébellion, de ras le bol qui a changé les conditions de vie de millions de personne dans notre pays. Je ne veux pas oublier ça, jamais. Et c'est pour ça que je me bats jour après jour pour obtenir une justice plus juste. Pour protéger ceux qui ne peuvent pas le faire eux-mêmes. Parce que c'est à force de petits gestes, à force d'attitudes positives qu'on réussit à faire évoluer le monde.

J'ai conscience d'avoir naïve. J'ai conscience que cela est très simple, trop simple. Parce que moi aussi, parfois je commets des crimes. Quand je manipule la loi pour avoir des informations. Manipulais. Car aujourd'hui mon travail change. Et dans ce nouveau travail, j'imagine que je serais aussi amenée à faire des choses à la limite de la morale. Et où se trouve la limite ? Sous prétexte de faire le bien, jusqu'où peut-on aller ? Difficile à dire. Elle me dit que pour commencer, il veut mieux ne pas s'attaquer à des démons et même arrêter d'en parler. Je ris un peu et je lui dis :
« J'imagine oui... Peut-être qu'il est tant que j'arrête de me jeter dans des situations que je ne comprends pas totalement... ». Pour réussir à survivre. Parce que vivre sur Terre, la Terre d'aujourd'hui, est déjà suffisamment dangereux. Mais bon, je me connais, je ne réussirais jamais à m'arrêter de fouiner. Encore et encore. Joshua revient avec quelques friandises à manger. Un choix plus que judicieux. Je suis très surprise de le voir revenir, nous offrir à chacune un peu de friandises avant de me tendre la monnaie restante. Je le remercie en lui laissant la monnaie ce qui semble le ravir. Finalement, le gamin nous salue et file sans demander son reste, sans attendre que je ne change d'avis. Je le suis du regard tout en mangeant un bonbon distraitement puis je dis : « J'ai bien d'autres choses à faire qui semblent bien moins dangereuses pour moi ». J'imagine que cela clos un peu notre échange. Ceci dit, je sors une carte de visite de ma poche et la lui tend en disant : « J'ai récemment changé d'emploi et ne fait plus de droit pour les particuliers, ceci dit si un jour vous aviez besoin de conseils juridiques... Ou simplement envie d'un café... N'hésitez pas à m'appeler. ». Et qui sait, peut-être pourrons-nous faire plus ample connaissance. Moi qui suis toujours à la recherche d'informateur, cette magicienne ferait très bien l'affaire. Mais je ne veux rien forcer maintenant. Après tout, nous venons tout juste de nous rencontrer. Il serait bien malvenu de ma part de lui proposer un quelconque arrangement. Et cela serait aussi dangereux. Après tout, elle l'a dit elle-même : elle pourrait être une princesse des enfers simplement sur Terre pour semer le chaos. Autant être sure que je peux avoir confiance en elle, et réciproquement, avant de proposer un arrangement.