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 the saint of last resorts | solo

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John Constantine


John Constantine

independent soul

Messages : 2801
Date d'inscription : 29/07/2018
Face Identity : Matt Ryan
Crédits : dramaclubsandwich (avatar) & anaphore (signa)
the saint of last resorts | solo 4yJkA2m
Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance.
Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire...
Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
Compétences/Capacités : the saint of last resorts | solo 85a8a3d51020019278b631cf937a14cfcad7fdf6

Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?

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"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."

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"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"

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"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."

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"Be well, John."
"Say it backwards."

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"A trickster and an illusionist."

Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: the saint of last resorts | solo   the saint of last resorts | solo EmptyJeu 29 Aoû - 16:17


the saint of last resorts


Part 1/3 : when you lay my body down

La déflagration était arrivée sans prévenir – comme une profonde déchirure dans le cosmos qui avait forcé son chemin à travers tous les pans de la réalité pour trouver son chemin jusqu’à lui, John Constantine, alors qu’il ne cherchait aucun ennui, aucun conflit, aucune petite bête, pour une fois. Assis dans un bar aux airs de pub anglais défraîchi dans une des rues commerçantes de Gotham, avec en face de lui un Chas aussi taiseux que d’habitude plongé dans les résultats hippiques du jour, il en était presque venu à se dire que peut-être, enfin, le calme prophétique après la tempête tant attendu pointait enfin le bout de son nez. Mais ça, c’était avant que le voile de la réalité, de sa réalité, ne se déchire et laisse passer une onde de choc tellement glacée qu’elle en devenait brûlante, et n’emporte tout sur son passage, le bar, leur table, Chas, le journal, lui, et tout brûlait si bien que sa peau lui donnait l’impression de se détacher de son corps, et il voulait hurler, mais le son restait coincé dans sa gorge, et… « John ! » John cligna des yeux, le souffle court, et réalisa que le bar était revenu, le journal aussi, que sa peau était encore là et que Chas aussi – Chas qui avait abandonné ses courses pour l’attraper par les épaules et le secouer, si bien que John se demanda s’il n’avait pas hurlé, finalement. « John ? Tu m’as fait peur, idiot. Qu’est-ce qui vient de se passer ? » Mais la question de Chas ne trouva, de prime abord, aucune réponse, alors que John fixait la table sourcils noués d’inquiétude alors qu’au creux de ses entrailles, un mauvais pressentiment plantait ses griffes cruelles jusque dans son âme. Óminni. Pourquoi ce mot, pourquoi – et tout à coup, les plumes de Munnin soufflèrent le voile qui avait jusqu’ici obscurci ses souvenirs, et tout lui revint en mémoire. Et son cœur, pourri jusqu’à la moelle, chuta très, très bas dans sa poitrine. « Chas. Le taxi est libre ? » « Pour aller où ? » « Je sais pas encore. Mais il faut qu’on y aille. Maintenant. » Et sans plus attendre, John bondit de sa chaise, abandonnant sa pinte à moitié entamée derrière lui en compagnie d’un Chas qui bondit à son tour en lâchant une bordée de jurons et en jetant un billet sur la table.

Trois heures, c’était à peu près tout ce qui séparait Gotham de Washington, et tout ce dont il eurent besoin, sitôt qu’ils furent assis dans l’inimitable taxi jaune de Chas Chandler et que John eut effectué un rituel de divination improvisé – une carte du pays que Chas trimballait partout, un couteau suisse pour trancher dans la paume de sa main et faire couler son sang tâché par les démon, et une formule récitée à la va-vite, à quoi bon la mise en scène de médium quand il y avait urgence. Ils filèrent sur la route, John les yeux rivés sur le paysage qui défilait bien plus vite qu’il n’était raisonnable, rejouant en boucle la scène de sa dernière conversation avec Rosalie. For fuck’s sake. Il s’était fait avoir par la magie nordique – par deux foutus piafs qui avaient battu sa magie à lui, et voilà qu’il vivait dans l’ignorance la plus complète depuis des semaines, alors que Rosalie… « Accélère, Chas. » « On ne va pas plus sauver ta cousine si on finit au poste pour excès de vitesse ou encastrés dans un camion, John. » « Fais ce que je te dis, goddammit ! » La mâchoire serrée et les doigts crispés autour de son volant, Chas enfonça l’accélérateur. Pas plus soulagé par la soudaine accélération qu’après avoir aboyé sur son meilleur ami, John se renfonça dans sa contemplation impatiente. Rosie l’avait ensorcelé – un sortilège d’amnésie tout ce qu’il y a de plus classique, sauf que la magie divine, on n’y résiste pas si facilement. Et si le sortilège avait cessé de faire effet, ça ne pouvait vouloir dire qu’une chose : soit le sort n’était que temporaire, et lui avait servi à gagner du temps, soit… un frisson glacé remonta le long de son échine. Non, non non non, pas ça. Pas encore. « Une idée plus précise d’où on va ? » demanda Chas en lui jetant une œillade de côté. « J’ai eu des bribes de visions tout à l’heure quand le sort a volé en éclats. Ca ressemblait à une base militaire. » « Rappelle-moi, mini-Thor bosse pour ARGUS, non ? » « Et leurs QGs sont à Washington. » « Got it. » Et juste comme ça, Chas prit la première sortie d’autoroute. Comment cet homme se débrouillait-il si bien sans carte et sans GPS, John n’avait jamais réussi à le comprendre, mais à ce moment précis ? Il bénissait son sens de l’orientation quasi-surnaturel.

Les deux acolytes se garèrent à quelques pâtés de maison du quartier général d’ARGUS, et John trouva une porte donnant sur un immeuble visiblement désaffecté : sortant une craie de sa poche, il passa les dix minutes qui suivirent à tracer une série de symboles et de runes plus complexes les uns que les autres – le voyage inter-dimensionnel n’était pas des plus aisés, mais quand on maîtrisait la chose… Une formule plus tard, et il ouvrit la porte, qui donna non pas sur l’intérieur de l’immeuble, mais sur l’intérieur d’un couloir désert, gris, illuminé par des lumières blanches et crues. « Ok, ça ressemble à une base militaire. » marmonna Chas en lui emboîtant le pas. « Et comment on échappe à leurs caméras de surveillance ? » « Le trenchcoat est ensorcelé. Il émet des ondes électromagnétiques qui dérangeront les caméras et cacheront notre présence – reste près de moi. » Quelque part au loin, une sirène d’alarme retentissait, lancinante, obsédante. Mauvais pressentiment. Et pourquoi les couloirs étaient-ils aussi vides ?

« Fuck me. What happened ? » souffla Chas, alors que tous deux se tenaient en planque au détour d’un couloir. A quelques mètres de là, trois hommes armés jusqu’aux dents montaient la garde, devant ce qui ressemblait à une porte scellée par des débris de plâtre, de béton, et de plomb. Un effondrement ? Oh non, songea John. Parfaitement délibéré. Il aurait reconnu cette signature magique n’importe où. Et cette signature magique, qui embaumait l’air comme un parfum mortuaire, n’avait plus de source. Shit. John prit une longue inspiration. « Elle est là-dedans. » « Comment tu le sais ? » « Je sens sa présence. » « Elle est en vie ? » John ne répondit pas. « John ? » Il ne répondit pas non plus. Mais quand Chas lâcha les trois gardes des yeux pour reporter son regard sur son ami, il eut la réponse la plus éloquente possible.

Les agences comme ARGUS avaient beau se doter des meilleures armes au monde, et leurs petits soldats de plomb se barder de fusils-mitraillettes surcalibrées, aucune balle ne faisait le poids face un bon sortilège d’hypnose, et les trois hommes tombèrent sous l’influence de John en un claquement de doigts, et un instant plus tard, étaient sagement assis par terre à roupiller les uns contre les autres tels une portée de chatons tout juste nés. Et les barrières magiquement formées de débris et autres métaux fondus avaient beau être solides, elles tenaient rarement le coup face à un occultiste avec des comptes à régler avec le monde entier. Rapidement, une entrée fit son apparition dans l’épais mur dans lequel Rosalie s’était barricadée – pour se protéger ? Pour empêcher quiconque d’interrompre son rituel ? – et le passage fut libre pour les deux croque-mitaines venus constater le dernier succès en date de la mort. Et quel succès.

Le silence qui régnait dans la salle à moitié détruite avait quelque chose de dérangeant. Trop épais, trop calme, immobile, même, suspendu comme les secondes qui cessèrent de s’égrener à l’instant où John posa les yeux sur le corps sans vie de Rosalie Rosewood. Jesus, Rosie, what’d I tell you. John remarqua à peine Chas qui passait devant lui et alla s’agenouiller à côté d’elle, pour vérifier, consciencieux, un pouls qui ne battait déjà plus bien avant qu’ils n’arrivent. Une seconde. Deux secondes. Trois secondes. Six secondes. Et la main de Chas retomba et il releva les yeux vers John, avant de secouer lentement la tête. Non. Evidemment que non. Rosalie Rosewood, dernière héritière des Völur, avait poussé son dernier soupir dans une putain de cave militaire, à l’abri des regards, en martyr absurde. John se retourna, passa une main dans la crinière qu’il avait aussi blonde qu’elle, agité, avec l’air d’une bête prise au piège cherchant une échappatoire. Chas connaissait bien cet air-là. Et il savait exactement quoi faire, par force de l’habitude, parce qu’à force de travers encore et encore les mêmes épreuves ensemble, ça en devenait presque de la routine. « On peut pas la laisser comme ça, hein ? C’est pas correct. » marmonna-t-il dans sa barbe, en contemplant le corps sans vie d’une jeune sorcière qu’il connaissait à peine – mais à ses yeux, à peine, c’était déjà assez. « C’est pas correct. » répéta-t-il comme un mantra. Et John, les mains sur les hanches, la mâchoire crispée à s’en briser les dents, la gorge nouée, hocha lentement la tête. « On l’embarque. » finit-il par lâcher, d’une voix plus étranglée qu’il ne l’aurait voulue. « Où ça ? » « A la Maison. La Maison du Mystère. » « Quoi ? On ne devrait pas plutôt l’amener à son mec ? Il voudra lui donner des funérailles, John, et… » « On l’emmène. A la Maison. Point barre. » Et l’espace d’un instant, les deux amis se dévisagèrent en chiens de faïence. La douleur de la rage et la rage de la douleur dans les yeux de l’un, l’incompréhension et la désapprobation dans les yeux de l’autre. Et forcément, l’un de deux devait céder, et forcément, c’était toujours le même, qui finit par baisser les yeux et prendre dans ses bras, avec toutes les précautions d’un ours peu habitué à la délicatesse, la dépouille d’ivoire qu’ils venaient arracher aux griffes d’ARGUS.

ARGUS ne saurait jamais ce qu’il était advenu du corps de Rosalie Rosewood – les gardes hypnotisés finiraient par dire que le corps avait fini par de consumer dans les flammes, une réaction magique, sans doute, confirmée par la cendre que leurs enquêteurs retrouveraient plus tard sur place, sitôt qu’ils auraient réussi à rouvrir le passage rebouché par les deux intrus dont ils avaient complètement oublié la présence. ARGUS ne saurait jamais que le corps sans vie de Rosalie Rosewood reposait en réalité dans une étrange Maison, suspendue dans une dimension hors du temps et de l’espace, où l’impossible est quotidien et où la magie prend chair et corps. ARGUS ne saurait jamais que cette même Maison utilisait sa magie pour plonger la morte dans une métastase et maintenait son enveloppe corporelle préservée, parce qu’elle faisait ça, la Maison, et tellement d’autres choses encore. Et à côté du lit sur laquelle Rosalie reposait, John attendait. Quelque chose, n’importe quoi. Un signe. Une idée. Et les voies de la synchronicité restaient, pour une fois, désespérément silencieuses. Les mains jointes devant lui, assis sur un fauteuil, John Constantine se remémorait ce qu’il avait confié à quelqu’un, il y a longtemps, il ne savait plus qui. Zee, peut-être. Ou Kit. Ou Chimp. Ca n’avait pas d’importance. Tous les matins quand je me réveille, je passe cinq minutes à imaginer que tous les gens auxquels je tiens sont morts. Comme ça, quand ça finit inévitablement par arriver, ça aide à amortir le choc. Parce que je sais déjà à quoi m’attendre.

Well. Maintenant, il pouvait bien l’affirmer avec confiance : absolute fucking bullshit.  


 
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MessageSujet: Re: the saint of last resorts | solo   the saint of last resorts | solo EmptyMar 17 Sep - 1:27


the saint of last resorts


Part 2/3 : looking for the book

You can’t raise the dead, John Constantine. Il l’avait entendue, déjà, cette ritournelle, et à chaque fois il la trouvait plus insupportable que la dernière. Comme si tout le monde s’était accordé pour le décréter idiot, et oublier que s’il y avait bien un tocard dans la salle pour savoir qu’on ne pouvait pas ressusciter son monde comme on buvait un whisky on the rocks, c’était lui, John-fucking-Constantine. Parce que c’était pas faute d’avoir essayé, pour sa mère, pour Judith, et maintenant, pour Rosalie, mais hé – ho, quand lui il était mort, qui avait songé à leur dire, à Rosalie et Zatanna, qu’on ne pouvait pas ramener les damnés des enfers, hein ? Personne. Elles ne savaient pas que c’était impossible, alors elles l’avaient fait ; donc John se disait, avec cette logique implacable des hommes désespérés qui n’ont de toute façon plus rien à perdre, que s’il se forçait à oublier que c’était impossible, alors il le ferait, et paf, il aurait trouvé la coquille dans le contrat, le loophole qui permettrait à Rosalie Rosewood de la jouer Lazare en son tombeau et revenir dans le monde des vivants. C’était pas pareil, lui avait-on expliqué. Lui, il était mort en enfer, ce qui était une aberration en soi, et son âme avait été réclamée à la fois par tout le monde et par personne, donc il avait pu s’échapper. Fort bien. Sa mort à lui était donc une anomalie en soi, mais pas celle de Rosalie Rosewood ? Bullshit. Assis au comptoir de l’Oblivion Bar sous le regard attentif de Bobo T. Chimp, à qui rien n’échappait, surtout en ce qui concernait l’un de ses clients les plus fidèles et les plus insupportables, John contemplait rêveusement le fond de son énième gin tonic, à la recherche d’un nouvelle piste, d’une nouvelle idée, d’une nouvelle faveur à demander. Il avait frappé à toutes les portes possibles et imaginables, déjà : il avait été voir Alec en Louisiane, lui demander si les copains du Green ou du Red ne pouvaient pas faire quelque chose pour lui, et il n’avait pas eu droit à grand-chose de plus qu’un grognement désolé. Il avait mis le cap sur New York, partagé un scotch avec Papa Midnite en assistant à une cérémonie vaudou pour lui demander un tuyau ou deux, et Papa Midnite l’avait regardé en coin en secouant la tête pendant que les danseurs devant eux entraient en transe, avant d’arguer qu’il pouvait faire revenir cette Rosalie Rosewood, s’il le voulait, mais pas dans un état que quiconque de saint d’esprit ne trouverait souhaitable. Laisse tes morts reposer en paix, Constantine, ils doivent être contents de pouvoir enfin être débarrassés de toi. Chas l’avait un jour retrouvé inconscient sur le sol d’une des multiples chambres de la Maison, les bras et le torse tailladés de symboles sanguinolents, après qu’il ait tenté pendant près de dix heures d’invoquer la Trinity of Sin, tout ça pour que seul le Phantom Stranger ne se pointe et ne lui dise la même chose que les autres. Et d’autres options, et encore, et encore, et il commençait à être à court d’issues, John Constantine. Alors il s’arrêtait, il se posait au comptoir de l’Oblivion, et il noyait les lourdes ténèbres qui ravageaient son esprit dans l’alcool sans que Bobo n’ose vraiment lui dire quoi que ce soit. Mais il la trouverait, sa solution miracle. Just you wait. Il la trouverait.

**

Affalé dans le canapé du salon de la Maison du Mystère, John faisait distraitement tourner son whisky dans son verre, une clope coincée entre les doigts, alors que son regard sombre et chargé d’orage restait fixé sur le miroir en face de lui, suspendu au-dessus de la cheminée. Ce n’était pas son reflet, qu’il regardait là, apathique et à moitié noyé dans la liqueur. L’avantage d’une foutue baraque bardée d’artefacts magiques en tout genre, c’est qu’il était fichtrement facile de s’oublier en s’absorbant dans le malheur crasseux des autres quand on en a marre du sien propre. De s’anesthésier en s’entourant d’encore plus de noirceur, comme on se repaît dans la boue. Derrière lui, des bruits de pas se firent entendre, et quelqu’un vint s’asseoir à côté de lui sur l’accoudoir. « Oserais-je demander ce que fabrique Mr Thorne dans ton miroir, John ? » John roula des yeux, se demandant pourquoi, encore, il avait fait venir Jason Blood dans sa foutue maison. Ah, oui. Thorne, justement. « Rosalie m’a demandé de veiller sur lui une fois qu’elle serait… » répondit-il, et sa gorge se noua sur la fin. « Une fois qu’elle aurait réussi à accomplir la connerie du siècle. » Voilà, c’était tellement plus facile d’être agressif. Impeccable de posture et d’élégance comme à son habitude – il en était insupportable – Blood arqua un sourcil. « Elle t’a demandé ça à toi ? Hm. Il devrait peut-être se poser des questions sur l’amour qu’elle était supposée lui porter. » « Très drôle. C’est ta moitié démoniaque qui te souffle ton sarcasme ou ça te vient tout seul ? » « Allons, nul besoin de mordre, Constantine. Où est-il ? » demanda Jason en se levant pour s’approcher du miroir – une curiosité polie dans ses yeux gris qui observaient avec attention l’image distante de Lucian Thorne en uniforme et aux cernes profondes creusées sous les yeux. Il avait l’air d’avoir pris dix ans. « Afghanistan. ARGUS l’y a renvoyé après… » « Je vois. » Un court instant, John observa non plus Lucian, mais Jason. Lui aussi, il y avait quelque chose de changé, chez lui, depuis la mort de Rosalie, mais fuck it John aurait bien été incapable de dire quoi. Difficile de lire à travers l’imperturbable flegme de Jason Blood – peut-être une pointe de lassitude en plus dans son regard, peut-être une très légère ride supplémentaire au coin des yeux. John se demandait, parfois, s’il ressentait encore quelque chose en perdant quelqu’un, après une si longue existence. S’il avait trouvé l’anesthésiant, il lui en demanderait volontiers la recette. « Et tu m’as fait venir pour… ? » « Pour lui. Comme tu l’as si poliment fait remarquer, je ne suis pas tout à fait le plus indiqué pour veiller sur quelqu’un, surtout quelqu’un qui ne l’a pas demandé. Je voulais ton opinion d’expert. » « Hm. » Jason laissa son regard d’acier s’attarder encore un peu sur l’image dans le miroir, puis secoua lentement la tête. « Il n’y a rien à faire. Je ne vois rien ni dans son aura, ni dans un future proche qui n’indique une quelconque menace envers sa personne. Bien sûr je pourrais demander à Xanadu une divination plus poussée, mais… » Le chevalier millénaire soupira. « Si cet homme a des démons à combattre, ce ne sont pas des démons qui relèvent de notre ressort. Seulement les siens. » « Bien ce que je me disais. Merci, Jason. » Et Jason Blood hocha la tête, et passa devant John, et le gratifia d’une pression sur l’épaule, avant de disparaître d’où il était venu. Tout en discrétion, à peine remarqué, à peine remarquable.

Et maintenant que la question Thorne était réglée, John se laissa glisser sur son canapé, son verre de whisky sur l’estomac, un bras couvrant ses yeux fatigués. Et son esprit de glisser à son tour, dans les méandres lugubres d’un demi-sommeil habité d’ombres et de formes indistinctes, qui ne lui parlaient même plus, qui ne lui avaient jamais parlé. Un craquement sur le plancher de la Maison le tira brièvement de sa somnolence, dont il aurait été incapable de dire combien de temps elle avait duré, et il rouvrit brièvement les yeux pour attraper du coin de l’œil la silhouette de Zatanna penchée au-dessus de lui. Ca lui arrivait souvent, à Zatanna, en ce moment, d’errer dans la Maison et de le trouver avachi à une table ou affalé sur un lit, épuisé par ses recherches frénétiques et un deuil qui refusait de passer. Il referma les paupières, et il la sentit s’asseoir sur le canapé, juste à côté de lui. Pauvre Zatanna. Elle aussi, elle avait mal vécu la nouvelle, et elle avait d’autres soucis en tête que l’épave humaine qu’il lui infligeait. Même les yeux fermés, il sentait, narquois, insolent, ce tatouage qui pulsait à la naissance de son cou. Alors, sans dire un mot lui non plus, John se redressa, et se rallongea, la tête sur les genoux de sa princesse qui parle à l’envers, et un bras autour de sa taille. Parce que tout irait bien, un jour, mais qu’en attendant, il n’avait plus qu’elle au monde et qu’il avait appris à en profiter, tout en sentant très bien qu’elle lui glissait déjà, elle aussi, entre les doigts.

**

John avait renvoyé Chas à Gotham, mais Chas insistait pour revenir régulièrement, et la Maison le laissait toujours faire, parce qu’apparemment Zee n’était pas la seule personne que la Maison préférait à John, et il était là le jour où, alors qu’elle était perdue dans une dimension parallèle, la Maison reçut une si curieuse visite que John en bondit sur ses deux pieds sitôt qu’il ressentit une intrusion d’énergie inhabituelle. « What the… » souffla-t-il, interdit, alors que Chas relevait le nez de son téléphone, un air interrogateur sur la figure. John n’y prêta aucune attention. Quelqu’un venait de poser le pied devant la porte d’entrée de la Maison du Mystère. Or, c’était impossible. Pas tant qu’ils étaient là, cachés hors du temps et de l’espace. Prudemment, John gagna le vaste vestibule, et, la main sur la poignée, hésita un instant. Cette énergie magique, froide, ancienne, divine… il ouvrit la porte à la volée, osant à peine y croire. Et de l’autre côté, il n’y avait personne. Personne, sinon un épais grimoire laissé par terre. Un grimoire qui, quelques semaines auparavant, refusait si bien qu’il le touche qu’il s’en était pris une décharge magique en pleine poire. « … you’ve got to be fucking kidding me. » marmonna-t-il dans sa barbe. Il marqua un instant d’hésitation, puis se pencha, et, prudemment, ramassa le Grimoire des Völur. Cette fois, pas de décharge de magie asgardienne. Juste un post-it, un bête post-it, sur lequel il put déchiffrer une écriture familière. ‘If I cannot move heaven, I will raise hell’. Et John encaissa le choc, comme un boxeur encaisse un énième coup de poing, et la seconde d’après, sans se souvenir comment il en était arrivé là, il était à nouveau à la cuisine en compagnie de Chas, à contempler ce grimoire qu’il avait tant convoité, sans savoir quoi en faire. « … tu m’écoutes, John ? » La voix d’ours de Chas le tira de ses pensées. « Quoi ? » « Je disais, tu devineras jamais qui vient de débarquer à New York. » « Qu’est-ce que tu veux que ça me foute, qui vient de débarquer à New York ? T’as pas l’impression que j’ai des trucs plus importants en tête ? Par exemple, ma cousine, dont le cadavre est cryogénisé à l’étage par une maison magique dotée d’une conscience, ou Zatanna qui se balade comme une bombe à retardement démoniaque à la bibliothèque ? » Chas ne prit même pas la peine de répondre à sa provocation, et John soupira. « Bon d’accord. Qui est à New York, Chas ? » Et Chas de lui tendre son portable, pour qu’il déchiffre le sms lui-même. « Gary Lester. Gary fucking Lester, John. » « … qu’est-ce que ce junkie de Gary fucking Lester vient foutre aux Etats-Unis ? »

Et, sans réponse ni l’un ni l’autre, les deux vieux amis se regardèrent, alors que devant eux, pulsait doucement un grimoire antique, qui n’attendait que son heure.



 
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Age du personnage : 38 ans, on ne sait toujours pas par quel miracle.
Ville : Vagabond, propriétaire de la Maison du Mystère, pilier de l'Oblivion Bar. Londres adoptive gravée dans l'ADN et dans l'âme, malgré la distance.
Profession : Détective de l'occulte, magicien, exorciste, spécialiste des démons et autres saletés surnaturelles, escroc patenté, anti-héros du dimanche qu'on n'appelle qu'en dernier recours quand ça ne pourrait de toute façon pas être pire...
Affiliation : Co-leader occasionnel, officieux, et peu motivé de la Justice League Dark ; quatrième larron de l'affectueusement surnommée Trenchcoat Brigade.
Compétences/Capacités : the saint of last resorts | solo 85a8a3d51020019278b631cf937a14cfcad7fdf6

Maître-manipulateur ; connaissance encyclopédique de divers types de magie ; ondes synchrones (toujours au bon endroit au bon moment) ; manipulation de sa propre chance et des probabilités ; magie noire et occultisme ; exorcisme ; invocation de démons ; 'Worldwalker', une des rares personnes à connaître tous les chemins entre paradis, enfer, et au-delà ; voyage inter-dimensionnel ; contrôle des esprits et persuasion ; illusion ; pyromancie ; divination ; nécromancie ; cercles magiques ; magie rituelle ; magie du sang ; extrêmement résistant à la télépathie, au contrôle mental, et à la possession ; prestidigitateur confirmé. L'ange déchu Vestibulan vit dans son téléphone portable.

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This so-called team... we don't actually have to like each other, do we?

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"Just what the world's been waiting for. The charge of the Trenchcoat Brigade."
"I heard that, Constantine."

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"I'm not having you turning into my trusty sidekick or something." "Quick, Chas! To the piss-upmobile!"

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"I still don't know what kind of fate it is that makes us into bastards. I thought I came close once, but... I know it tries to get to us all. Us Constantines."

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"Be well, John."
"Say it backwards."

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"A trickster and an illusionist."

Situation Maritale : Accro à sa princesse qui parle à l'envers, et qu'il choisira toujours, en dépit de ce qu'ils sont, en dépit de toute raison. Père réfractaire et un peu trop largué de la fille de Swamp Thing.









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MessageSujet: Re: the saint of last resorts | solo   the saint of last resorts | solo EmptyVen 20 Sep - 16:20


the saint of last resorts


Part 3/3 : a feast of friends

Depuis combien de temps s’était-il enfermé dans sa bibliothèque pour affronter le grimoire ? Dans cette Maison où le temps ne s’écoulait pas comme ailleurs, la question pouvait sembler superflue, mais John en était au point de se demander s’il s’était écoulé quelques minutes, ou quelques jours, ou quelques années. Debout face à sa table d’études, les deux mains placées de part et d’autre du grimoire ouvert devant lui, John pouvait sentir la pulsation glacée de la magie nordique irradier de l’antique ouvrage. Elle rayonnait dans toute la pièce, et quelque part en arrière-plan, pas vraiment suspendues dans l’air ni à l’arrière de son crâne, résonnait comme un murmure constant, une multitude de voix qui se chevauchaient les unes les autres avec une impatience qui ne seyait d’habitude pas aux dieux ni aux immortels. Il y avait de la méfiance aussi, dans cette aura – une méfiance réciproque, merci bien. Les dieux ne le portaient généralement pas dans son cœur, et il était ravi de leur rendre la pareille ; ceux-là en particulier, il le savait, ne voyaient en lui qu’un croque-mitaine, une menace pour leur survie, leur panthéon, leur protégée. Quelle ironie. Ils devaient bien s’en mordre les doigts, maintenant, les ancêtres, d’avoir laissé entrer le mauvais loup dans la bergerie. Et maintenant ? Rosie avait d’une façon ou d’une autre réussi à lui faire suivre le grimoire, mais à moins qu’elle ne l’ait enchanté, il aurait dû encore lui résister : mais pour une fois, il lui semblait que le grimoire, et les ancêtres grincheuses qu’il renfermait, l’appelaient au contraire de tous leurs vœux. Les dernières semaines avaient été pour le moins compliquées, à aller de désillusion en désillusion, jusqu’à en venir à envisager d’abandonner. A songer que Chas avait peut-être eu raison, qu’ils auraient dû ramener le corps à Thorne, offrir à Rosie des funérailles en bonne et due forme, qu’il aurait dû arrêter de s’acharner là où il n’avait eu de cesse d’échouer encore et encore, comme pour se flageller au lieu de passer à autre chose. Et le grimoire était apparu. A ce moment précis où toutes les lumières dans le noir s’étaient éteintes, où tout semblait perdu, le fichu grimoire atterrissait sur son palier. Soit c’était là une blague de très mauvais goût pour enfoncer le clou dans le cercueil de son désespoir, soit… Les doigts de John pianotèrent sur la table. Il n’avait pas voulu y croire. Il avait cru avoir rêvé, et pourtant, plus il contemplait ce grimoire, plus il avait l’impression, nette et distincte, d’entendre à nouveau les échos de la synchronicité tinter dans le tissue malléable de la réalité. Il retenait son souffle. Il écoutait. Et comme autant de minuscules clochettes ou de pièce de monnaie, son écho distant se faisait pourtant entendre. C’est pas trop tôt. Alors, tel un affamé se jetant sur son premier repas depuis des semaines, John décida de s’accrocher à cet instinct-là, et posa abruptement la main sur le grimoire.

La magie qui s’en libéra le frappa de plein fouet comme une claque en pleine figure, mais il tint bon, et très vite les murs de la Maison disparurent pour laisser place à un décor immatériel, intangible, comme un épais brouillard opaque au-dessus d’un lac gris et parfaitement immobile. Chacune de ses respirations se transformait en brume condensée, et pourtant, il ne tremblait pas – pas de froid en tout cas. Incrédule, John plissa les yeux dans cette opacité. « Hello ? Y a quelqu’un ? » appela-t-il. Pas de réponse. « Parce qu’en plus, vous allez me faire attendre ? Vous pensez pas qu’on a mieux à faire que jouer sur les théâtralités ? » s’impatienta-t-il, se raccrochant comme toujours à sa légendaire impertinence pour dissimuler son inconfort. Et enfin, une voix lui répondit. « C’est lui… The laughing magician. » « Quelle honte… faire appel à ce moins que rien ! » « A-t-on vraiment besoin de lui ? Ne peut-on pas agir sans ? » « Dites, les commères, je vous dérange ? » « Nous n’avons pas le choix. Après tout, c’est bien lui qu’on appelle le saint du dernier recours… » Et toutes ces femmes, John ne pouvait pas les voir – mais d’un seul coup, il eut la très nette sensation d’avoir tous leurs yeux braqués sur lui. Un chouïa intimidant, comme sentiment. Il déglutit. « Lui, il fera ce qui est nécessaire… » « Nécessaire à quoi ? Bloody hell, si vous êtes toujours aussi bavardes et cryptiques, pas étonnant que Rosie ait préféré se faire sauter en fanfare… » « Silence, John Constantine ! Ton implication est nécessaire, mais ne teste pas notre patience. » « Nous avons besoin de toi pour faire ce que toi-même cherches à accomplir depuis ce jour funeste… pour rendre Rosalie Rosewood au monde des vivants. » « Ben voyons. Parce que vous avez un manuel magique pour ça ? La règle est la même partout, paradis, enfer, royaume des morts, Helheim, Valhalla – une âme ne peut pas être ramenée à la vie ! » « Et pourtant, tu es bien là, toi, non ? »

Le ton sentencieux de l’ancêtre interpella John. Au loin, encore, tinta le son de cloche de la synchronicité. Il fronça les sourcils. « … qu’est-ce que vous essayez de me dire ? Que l’âme de Rosie n’est pas encore arrivée à sa destination finale, elle non plus ? » « Il ne reste pas beaucoup de temps. Mais il est encore possible de la sauver. » « Comment ? » « Tu sais comment, Laughing Magician… La magie a toujours le même coût. Un équilibre dans la balance, un mal pour un bien. Une vie pour une vie. » Ding ding. John resta un instant sans voix – mais les ancêtres en avaient apparemment terminé avec lui, puisque sitôt qu’il cligna des yeux, il se trouva à nouveau dans la bibliothèque de la Maison du Mystère. Qu’est-ce qu’elles avaient cherché à lui dire, ces vieilles harpies ? John baissa les yeux sur le grimoire ouvert devant lui, et réalisa avec stupeur que la page ouverte n’était plus la même. Il eut à peine le temps d’en déchiffrer le début du contenu en tâchant de se remémorer ses rudiments de vieux norrois – ding ding. John jeta un regard agacé à son téléphone portable. Mais quand il posa les yeux dessus et déchiffra le nom qui s’affichait – ding ding, le gong de la synchronicité qui se remettait en place, et qui lui proposait de sauter sur la locomotive en marche. Sous ses doigts, les pages fragiles épelant un ancien rituel pour échanger une âme en partance pour le Valhalla pour une autre. Et sous ses yeux, le nom presque aberrant de Gary Lester, qui clignotait sur son écran.

**

Gary Lester avait connu des jours meilleurs. Non, scrap that. Gary Lester n’avait jamais semblé aussi mal en point qu’à cet instant, assis en face de John dans un café sans intérêt de New York. Les symptômes, John les connaissait par cœur : ces traits tirés, cette pâleur cadavérique, ces yeux révulsés et injectés de sang, la sueur qui lui collait les cheveux au front et les vêtements au corps – et cette nervosité maladive avec laquelle il tapait du pied par terre sans s’en rendre compte en se grattant obstinément le bras. Goddammit, Gaz. John secoua la tête et porta son thé à ses lèvres, préférant se concentrer sur sa tasse que sur le pathétique et inconfortable spectacle qu’offrait ce junkie de Gary Laster à ce moment-là. Ca faisait combien de temps ? Sept ? Huit ans ? Depuis Newcastle, qu’ils ne s’étaient pas croisés. John était allé s’enterrer à Ravenscar, et Gary, lui, était allé s’enterrer dans l’héroïne. Quel crétin. Gary Lester, le pauvre gosse né avec une cuillère en argent dans la bouche, à qui tout aurait dû être dû mais qui s’était entiché d’une bande de tocards se réclamant magiciens sous le couvert d’un groupe de punk particulièrement médiocre. Gary Lester, influençable, dépendant, un vrai chiot cherchant à imiter ses aînés et se prouver quelque chose en leur prouvant sa valeur à eux. Dépendant, il l’était rapidement devenu aux substances, aussi, mais à cette époque, ça ne comptait pas vraiment, il avait les moyens de faire passer ça pour de la prise récréative, et de maintenir l’illusion. Mais depuis Newcastle… Putain, Gary, qu’est-ce que t’as fait de toi ? « Je sais pas, John. » reprit Gary, comment en réponse aux interrogations intérieures de John. Il frissonna, le junkie qui ne cessait de jeter des regards inquiets tout autour de lui. « J’ai eu… j’ai eu une intuition. Il y a quelque chose qui se trame, j’le sens John, je te jure que j’le sens – c’est pas safe à Londres. Fallait que je vous trouve, Chas et toi. Fallait que… » « Respire, Gaz. T’es juste en manque. Ca fait combien de temps que t’as pas eu ta dose ? » « Depuis Londres… faut que tu m’aides, John. » « Chas est parti trouver du matos. » soupira John en reposant son café sur la table. Regarde-toi, Lester, rien de plus qu’une pauvre épave en fin de course. Comment on en est arrivés là, mon vieux ? « Comment t’as fait pour quitter Londres, si t’es fauché ? » « … j’ai coincé un type dans une allée et je lui ai volé sa mastercard. » « Jesus Christ, Gaz… » « Un sortilège de glamour a fait le reste, pour passer la douane. Il a pas tenu longtemps, mais juste assez pour leur filer sous le nez. »

Les mains de Gary tremblaient sur la table – et John, lui n’osait pas le regarder. Bon sang, il avait mieux à faire que de s’occuper des états d’âmes de Gary Lester. Lui aussi, il avait des problèmes, merde. Et surtout, il ne voulait pas le regarder dans les yeux. Pas voir dans son regard torve et terrifié les échos de Newcastle, pas voir en lui les ruines d’un homme dont il avait foutu l’avenir en l’air avec ses conneries. Un reniflement le força à relever les yeux sur lui – bordel, non, pas des larmes, Gary, tout sauf des larmes. « Je sais plus quoi faire, John. Depuis le Casanova Club, c’est… chaque jour est un putain d’enfer. Dès que je ferme les yeux, je – je revois tout encore, et les fantômes sont tout le temps, tout le temps derrière moi, et même l’héroïne, ça suffit plus… » Crac, les fondations qui s’effondrent, et il se révèle, Gary Lester, dans toute la tragédie de sa condition. Brisé. Perdu. Un puzzle qui ne tient plus en place et s’écroule malgré toutes les tentatives possibles et imaginables de le reconstruire. J’ai besoin d’aide, John. J’ai besoin de toi.

Et, quelque part entre les pans de la réalité, le son de cloche diffus de la synchronicité.
La gorge nouée, John déglutit. Puis pose une main sur l’avant-bras de Gary Lester. « Ca va aller, Gaz. On va s’occuper de toi, avec Chas. On trouvera une solution, okay ? Chin up, mate. Je te ramène à la Maison. » Et clic. Les pièces du puzzle, enfin, se remettent en place, pendant que dans une chambre de la Maison du Mystère, un grimoire et sa propriétaire attendent. Immobiles. Patients. En attendant que John Constantine ne fasse son choix.

FIN.


 
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