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 The art of self-defense (Vicki Vale)

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MessageSujet: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyVen 1 Nov - 7:53




The art of self-defense
Vicki Vale • Jason Bard


Le réfectoire du personnel de la Gotham Gazette. Le coup de feu de midi : tous les employés en train de déjeuner. Bard le discret était repassé 4 fois devant les vitres de la cantine du journal, à rôder pour essayer de discerner Miss Victoria Vale dans la masse. Le réfectoire était bondé. Tous les boxes le long des murs étaient occupés. Bard l'obstiné entra. Miss Victoria était installée à une table en plein milieu. Seule, isolée, à l'écart de tout le monde. La seule table où il n'y avait qu'une seule employée en train de déjeuner sans personne à qui parler.

Deux femmes repérèrent Bard l'étonnant. Une pigiste poussa du coude une rédactrice : qu'est-ce qu'il fout là ce type ? Une femme remarqua sa présence et chuchota quelque chose à une de ses amies. Elles croisèrent Bard l'invité non attendue qui se dirigeait vers le milieu de la cantine. Elles levèrent les yeux vers lui. Sur son passage devant quelques tables Jason déclencha des ooooooh et des aaaaaah à cause de sa dégaine d'homme des cavernes. C'est qui ce type ? On croirait un caverneux sortit d'une série télé, dans le style : le gros dur de service.

Jason vint carrément s'installer sur la chaise juste en face de Vicki à sa table. D'autres employés se regardèrent entre eux. WTF ? Il y eut un moment de calme. Cela fit décroître le brouhaha du réfectoire. Les gens commençaient à les regarder. La salle était VRAIMENT calme à présent. Les gens se contentaient de tourner la tête dans leur direction. Mais qu'est-ce qu'il fout avec elle ce caverneux ? Visez sa tête, on dirait un tueur à gage. Jason toucha la tasse de café de Vicki.

« Bon j'avoue, je voulais me faufiler jusqu'à toi incognito, vu que techniquement j'ai pas le droit de poser un pied ici, mais pour la discrétion c'est raté. »

Jason compta ses points : Humour 2/10. Entrée en matière 1/10. Charme : 0/10. Il se demandait si l'ensemble de ses notes allaient lui donner son passage aux yeux de la demoiselle. Il chercha un endroit où poser ses mains et déblaya un endroit sur le plateau repas de Vicki pour les mettre là. Il réalisa que ça faisait pas très convivial… il les retira aussitôt avec un air gêné sur son visage. Bon, ensuite ? Il commença par sourire à la journaliste. Jason sentit aussitôt cligner un million de paupières autour d'eux.

« Pitié, ne me dis pas que tu ne reçois que sur rendez-vous. »

Bard aux répliques douteuses jeta un regard circulaire à l'endroit. Deux mégères le remarquèrent et détournèrent la tête aussitôt. Une médisante passa sa tête par dessus la paroi de son box et les fixa tous les deux des yeux. Deux pouffes pointèrent leur doigt dans leur direction.

« Et moi qui pensais que je passerais plus inaperçu si je venais te voir au réfectoire plutôt que dans le box qui te sert de bureau. »

Bard le nerveux ne tenait pas en place. Il se chauffa les mains sur la tasse de café de la jeune femme. Il referma ses doigts autours. Ses mains touchèrent celles de Vale. Il s'empressa de les retirer aussitôt en faisant tomber du café. Nouveau coup d’œil. Le rédacteur en chef de la Gazette. Un grand échalas à lunette, les contemplait carrément bouche bée, dans le style : mais qu'est-ce qu'elle fout avec un mastard aux allures de brute ? On dirait un gros bras de la Mafia. Jason joua avec ses mains. Elles tressaillirent.

« J'ai besoin de toi pour une enquête. Et ne me juge pas, car faut bien vivre et je ne peux pas me permettre de choisir mes boulots ou en refuser. »

Bard jeta un regard circulaire à la salle. Ce réfectoire tout entier regardait dans leur direction. Il leva les yeux au ciel : qu'ils aillent tous se faire voir. Il fouilla dans une de ses poches, en sortit une feuille arrachée d'un journal, la déplia et la tendit à Vicki pour qu'elle lise.

Fiche codée par NyxBanana





Extrait du magasine à scandale Gotham Confidential
Rubrique : « Surveillance criminelle. »

Des fourrures fuient furtivement au sortir des chambres froides du fourreur-roi ? Vers où ?

Vous connaissez tous Sol Hurwitz, « le fourreur-roi et le roi de la fourrure », hein vous les mecs à la cool ? C'est lui qui fait ses propres annonces publicitaires au cours du spectacle télé de la revue Gothamienne. Son dernier gag à la mode exploite le dérèglement climatique induit par des étés plus chauds et des hivers plus rigoureux. Il met en scène une tempête de neige animée qui descend sur le Wayne Building, tandis que les gothamiens pris au dépourvu gèlent en bermudas. Il monte ses annonces publicitaires sur une scène de sonorisation faite pour ressembler à un igloo, tandis que sa marionnette mascotte Maurizio Mink fournit le chœur, aussi peu grec que possible : les savants prédisent une nouvelle ère glaciaire pour plusieurs siècles à venir. Achetez votre fourrure Hurwitz dès à présent à des prix défiant toute concurrence, remboursement par mensualités faciles. Et mettez votre fourrure à l'abri quand vous n'en avez pas besoin ou lorsque ce n'est plus la saison, dans notre entrepôt à fourrures de Lyndon Avenue et gratuitement. Vous voyez où nous voulons en venir, matous et minettes ? Sol Hurwitz sait très bien que la fourrure est un article scandaleusement outré à Gotham City la démunie. Et il se fait passer pour le dindon de la farce en négligent de mentionner l'élément fondamental de son commerce : les gens achètent les fourrures pour deux raisons. Pour avoir l'air chic et pour étaler aux yeux de tous leur fortune.

Vous pigez ce qui fait le génie très spécial de Gotham ? Bien, vous êtes sur notre longueur d'onde. Dîtes-vous bien encore que l'appel de Hurwitz pour une mise au frais gratis des fourrures de ses clients est une excellente chose pour ses affaires. Frissons, frissons, brrrr !!! Vos biens-aimés Charlie Chinchilla, Mindy Mink et Rachel Raccoon sont en sécurité chez Sol, à l'abri des voleurs exact ? Eh bien disons que jusqu'à la semaine dernière, vous ne siffliez pas Dixie, c'était du sérieux… Mais en une nuit funeste, 3 ou 4 diables de desperados dont on suppose qu'ils étaient maîtres dans l'art de l'outil et experts en électronique, ont furtivement finalisé avec fracas leurs carrières criminelles respectives en se rendant maîtres d'un sbire de la sécurité avant de disparaître du décor avec un butin estimé à un million de dollars en fourrures laissés en gardiennage. Avez-vous lu les petits paragraphes sur vos contrats de gardiennage « gratis » ? Si ce n'est pas le cas, esgourdez bien ce qui suit : en cas de vol, l'assurance des fourrures Hurwitz vous rembourse au taux de 25 % de la valeur estimée de votre étole ou manteau volé. Et qui plus est, la police ne dispose pas du moindre indice quant à l'identité de ces enfoirés furtifs braqueurs de fourrures !

Le capitaine Johnson Bledsoe, chef de la division cambriolage du GCPD, a déclaré aux journalistes au poste de l'East-End : « Nous savons qu'un grand camion à plateau a servi aux voleurs pour pénétrer sur les lieux et emporter la marchandise. Le gardien malencontreusement blessé dans la circonstance nous a déclaré que 3 ou 4 hommes masqués l'avaient neutralisé. Les voleurs ont eut accès aux fourrures après avoir démonté le système complexe de verrouillage de la chambre froide. Il est évident qu'un des points forts de ce gang de voleurs est leur maîtrise des problèmes technologiques, et je ne connaîtrai pas le repos tant qu'ils n'auront pas été appréhendés. »

Assistant le capitaine Bledsoe dans ses œuvres, le lieutenant Carlisle et le sergent Breuning. S'ajoute à la célèbre équipe cravateurs de criminels un 4ème élément, très surprenant au demeurant : le détective privé Jason Bard, connu chez les adeptes des jeux de poings des rings amateurs de Gotham, sous le sobriquet d'« emmerdeur ». L'enquêteur privé Bard a été mandaté par une douairière à caniche qui fulmine et veut retrouver son vison. Le capitaine Bledsoe, le lieutenant Carlisle et le sergent Breuning ont refusé de parler à Gotham Confidential. Mais Duane Tucker, champion copiste de Gotham Confidential, a réussi à coincer dans ses derniers retranchements Bard l'« emmerdeur » au cours de la fiesta pugilistique qui s'est tenue la semaine dernière au Legion Stadium de Gotham et où il était spectateur d'un match de boxe. Silence et discrétion, vite fait bien fait, ce ne sera pas répété. L'« emmerdeur» detective nous a parlé, et dévoilé ses secrets tout droit sorti de sa cour de récré. Il a qualifié le vol de « casse-tête insoluble » en éliminant l'éventualité d'une escroquerie à l'assurance. Même si la rumeur veut que ce rapace de Sol Hurwitz soit un dégénéré du jeu de dés. L'« emmerdeur» s'est alors fourré sa langue dans sa bouche en se refusant à tout autre commentaire, précisant qu'il a toujours promis l'exclusivité de ses affaires à une journaliste rouquine concurrente de notre journal.

Comble de fourreur, un groupe de fourrurieux maîtres-es-fourrures ont manifesté devant les lieux du crime, où se trouve l'entrepôt de stockage de Sol Hurwitz. Avec les misérables 25 % de remboursement auxquels ils ont droit, ces pauvres parents perplexes ont impatiemment importuné le gardien de leurs petits disparus : Mindy Mink, Rachel Racoon et Charlie Chinchilla en clamant : Revenez à la maison ! L'hiver arrive et nous nous gèlerons sans vous !

Attendez-vous à de nouveaux développements dans nos numéros à venir de « surveillance criminelle » ! Souvenez-vous, c'est ici que vous l'avez entendu en premier : silence et discrétion, vite fait, bien fait, ce sera répété, déformé, amplifié !


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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyVen 1 Nov - 15:36



The art of self-defense
"J'aime l'entente muette et tranquille de deux volontés qui ont une entière confiance l'une dans l'autre, et qui se sentent à l'abri." Henri-Frédéric Amiel.


Cela faisait bien trente minutes que le curseur clignotait sur l'écran d'ordinateur de miss Vale. Affalée dans son fauteuil de bureau, grignotant le bout de son stylo, elle ne pouvait détacher son regard de l'employé technique qui retirait la pancarte nominative de son ancienne rédactrice en chef. La rouquine ne parvenait pas à se concentrer sur l'article qui lui avait été confié tant ce bureau désormais vide et fantomatique accaparait ses pensées. Sandra Morgan était morte par sa faute et cela, Vicki n'arrivait pas à se le pardonner, elle n'arrivait pas à le sortir de son esprit. Depuis que le clown de Gotham s'y était engouffré, plus rien n'était pareil. Insomnies, angoisses permanentes, culpabilité, hantise... Le quotidien de Vicki était devenu un véritable enfer. Et être directement confrontée à l'absence de Sandra ne l'aidait pas. Cette femme avait joué avec le feu pour l'amour du gain, du succès et du pouvoir. Elle avait trafiqué la vérité et court-circuité Vicki pour son propre intérêt. Grave erreur de sa part que de sous-estimer l'un des plus grands cerveaux criminels de la ville de Gotham. Sandra Morgan avait provoqué sa propre chute, entrainant Vicki avec elle, simple dommage collatéral. Les regards désapprobateurs ou apitoyés, c'était au choix, de ses collègues ne favorisaient pas non plus son retour. C'en était trop pour Vicki, elle devait prendre l'air, elle devait s'isoler. Pour ça, elle ne connaissait qu'un seul endroit à la Gotham Gazette. Rien de bien extraordinaire, rien de bien original, juste le toit de l'immeuble. Là haut, perchée dans le ciel, elle avait le sentiment d'être seule au monde, d'être à sa place. Elle pouvait paisiblement admirer la splendeur de Gotham, sa ville, sa protégée. Celle pour qui elle persistait jour après jour à se battre malgré ses doutes et ses craintes. Oui, Gotham en valait la peine. Gotham valait tous les sacrifices. Une mèche de cheveux virevoltant sur son front, elle entendait encore la voix de son père prononcer ses quelques mots. Des mots ancrés au plus profond de son âme, des mots qui avaient réellement un sens pour elle, contrairement à nombre de ses confrères qui ne rêvaient que de gloire, de paillettes et de scoops.

Assise devant sa salade crudités et son muffin aux myrtilles, Vicki Vale avait tout soudainement perdu l’appétit. D'ordinaire, elle ne mangeait pas à la cafétéria de la Gotham Gazette, préférant se poser dans un parc aux alentours ou même dans ce minuscule box qui lui servait de lieu de travail. Mais hier soir, elle n'avait pas eu le temps de se préparer une gamelle et un fast-food ou un sandwich sous cellophane, ça ne la tentait pas vraiment. Alors elle avait opté pour la cafet et très vite, elle s'était rappelée pourquoi elle n'y mettait plus les pieds. Cela lui rappelait bien trop l'époque du lycée. La solitude, les railleries, les regards en coin. On pourrait croire qu'en grandissant, qu'en devenant adulte, ce genre de comportements mesquins et puérils disparaitraient mais c'était faux. De l’esbroufe, une légende urbaine pour rassurer les petits gros et les binoclards sur leur avenir. Vicki l'avait découvert à ses dépends depuis son arrivée au journal. Fille du grand Harrison Vale, on lui avait vite collé l'étiquette de la fille à papa pistonnée auprès du grand boss. Timide et discrète, on lui avait vite collé l'étiquette de celle qui faisait bande à part et ne voulait pas se mélanger. Douce et naïve, on lui avait vite collé l'étiquette de l'incompétente et de la bonne poire. Et pour finir, célibataire à trente et un ans au regard fuyant et aux tenues plus que classiques, on lui avait vite collé l'étiquette de la vieille fille prude et coincée. Bref, ça faisait beaucoup d'étiquettes pour une seule et même personne. Vicki avait vite baissé les bras face à l'idée de pouvoir s'intégrer dans l'équipe. Elle savait qu'elle était faite pour son job et elle savait aussi qu'elle n'avait pas besoin d'un fan club ou d'un scooby gang pour le prouver. Alors soit ça lui faisait mal au coeur d'être encore la dernière choisie en cours de sport, soit ça lui faisait mal au coeur d'être encore la pestiférée du lycée, mais aujourd'hui, elle avait les épaules pour l'assumer et le supporter. Et puis, ne dit-on pas qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné? Une phrase toute faite, parfois, souvent, cliché, mais qui est tellement vraie.

Malgré cela, la rouquine ne pouvait s'empêcher de se sentir mal à l'aise ainsi exposée aux yeux de tous. La plupart ne faisait pas attention à elle mais elle avait bien remarqué que certains la regardaient avec insistance en proférant des messes basses. Gardant les yeux baissés vers son assiette, Vicki faisait mine de ne pas les avoir remarqué mais ses joues rosées et ses pincements de lèvres réguliers ne trompaient personne. Cependant, il était hors de question pour elle de leur donner raison. Elle n'allait pas faire marche arrière, elle n'allait pas fuir comme autrefois. Elle était plus forte qu'ils ne l'imaginaient tous et même si parfois elle même en doutait, elle se devait de leur montrer. Alors, elle empoignait sa fourchette et commençait à déguster sa salade sans se soucier d'avantage de leur présence. Un geste insignifiant, ridiculement banal, mais une belle petite victoire pour Vicki. Il s'agissait de sa première journée de boulot depuis l'agression qu'elle avait subi de la part du Joker, voilà pourquoi tous les regards étaient braqués sur elle. Certains étaient surpris de la voir aussi vite rétablie, d'autres nourrissaient l'espoir malsain d'apercevoir une cicatrice ou une quelconque trace du criminel sur elle. Et puis il y avait ceux qui en savaient un peu plus que les autres, ceux qui méprisaient la rouquine pour le mauvais choix qu'elle avait fait mais aussi ceux qui la plaignaient pour le fardeau qu'elle devait désormais porter. Les avis divergeaient et pourtant une seule attitude s'était imposée. Personne n'avait osé lui adresser la parole depuis ce matin, pas même le grand chef. Peut être ne savaient-ils tout simplement pas quoi lui dire? Peut être n'osaient-ils tout simplement pas l'aborder? Dans tous les cas, cela arrangeait bien la journaliste car pour une fois, elle n'avait pas envie de parler, elle voulait garder la vérité pour elle et se faire oublier. Elle voulait simplement qu'on lui fiche la paix.

La journée entière aurait dû se passer ainsi, dans le silence et la discrétion la plus totale. Faire profil bas, tenir et puis rentrer. Rien de plus, rien de moins. Voilà tout ce à quoi Vicki Vale avait aspiré en poussant la porte de la Gotham Gazette ce matin là. Cela avait été difficile mais la rouquine était finalement parvenue à avoir la paix et très vite, elle s'était perdue dans la masse du réfectoire. Une ombre parmi les vivants. Malheureusement pas pour longtemps. Presque à la seconde même où tous semblaient l'avoir enfin oublié, un énergumène de première classe s'était ramené. Jason Bard en personne. Vicki n'en avait pas cru ses yeux, il n'avait pas pu choisir pire journée, pire moment pour s'inviter dans sa vie. Dans un premier temps, Vicki ne l'avait même pas remarqué, trop concentrée à tenir le cap sur sa salade et ses tomates. Et puis, elle avait entendu à nouveaux des murmures et avait senti la salle s'agitait. Elle avait alors relevé la tête et s'était effectivement aperçue que quelque chose ou quelqu'un avait su susciter l'attention du plus grand nombre, surtout celle de la gente féminine. Perplexe, elle s'était alors mise à chercher du regard jusqu'à ce que ce dernier ne se pose sur LUI... Non, pas LUI... Faites qu'il ne soit pas là pour moi, avait-elle immédiatement pensé. Elle se faisait alors toute petite, se recroquevillant sur sa chaise, cachant son visage derrière une mèche de cheveux. Avec un peu de chance, il était là pour quelqu'un d'autre ou alors il ne la verrait pas. Mais Vicki, tu devrais le savoir, la chance c'est pas pour toi! Et en effet, Jason Bard s'installait pile en face d'elle. Elle ne savait littéralement plus où se mettre. Elle qui était enfin parvenue, péniblement, à détourner les regards d'elle, voilà que la grande baraque de détective venait saper tout son travail en une poignée de secondes.

La moitié de son visage dissimulé derrière sa main, Vicki lançait un regard embarrassé à Jason. Un regard qui voulait dire "t'es sérieux là mec, pourquoi tu me fais ça?". Et pourtant, une partie d'elle ne pouvait s'empêcher d'apprécier sa présence ici et maintenant. Cette infime et rikiki partie de Vicki Vale que Vicki Vale faisait sans cesse taire. Jason Bard? Incognito? Il avait de l'humour en tout cas. Le jour où il saurait faire une entrée dans la discrétion celui là... Il était pire qu'un éléphant dans une boutique de porcelaine. Sa carrure, sa prestance, sa gueule, Jason Bard ne pouvait jamais passé incognito. Encore moins dans le fief d'une bande de journalistes accros aux ragots et aux scoop tumultueux. Il était nerveux et agité le bougre, comme toujours. C'était comme s'il ne savait pas tenir en place. Qu'est-ce qu'il avait encore pour oser venir s’incruster dans la sphère personnelle de Vicki, une grande première d'ailleurs. La rouquine observait autour d'elle les regards médusés, parfois même emprunts de jalousie, autour d'eux. Elle devait avouer que cela n'était pas déplaisant. Elle n'avait pas l'habitude d'être celle que l'on envie ou que l'on jalouse. C'était plutôt agréable oui mais, pas assez pour qu'elle pardonne à Jason cette intrusion totalement imprévue dans son espace vitale. Encore moins cette mise en lumière qui la mettait extrêmement mal à l'aise. Mais quelle mouche l'avait piqué bon sang? Il ressemblait presque à un toxico en manque, et voilà qu'il venait coller ses grosses paluches sur celle de Vicki. La rouquine la retirait immédiatement, gênée par ce contact inhabituel. Déjà qu'elle n'était pas tactile de base, elle l'était encore moins avec LUI et pas pour les raisons qu'elle voulait bien s'avouer... D'ailleurs, elle rougissait à nouveau, merci Jason...

« Et tu ne pouvais pas juste me passer un coup de fil? »

Avait-elle murmuré en se malaxant le lobe de l'oreille, un tic incontrôlable lorsqu'elle était gênée ou stressée, voir les deux en l’occurrence. Puis elle attrapait le bout de papier et le fourrait dans sa poche.

« Pas ici! »


Murmurait-elle à nouveau. Elle se levait alors de sa chaise, faisant un signe de tête à Jason pour qu'il la suive puis elle déposait son plateau sur la desserte. Fuyant les regards de ses confrères, Vicki quittait le réfectoire pour aller s'isoler au calme avec Jason, loin des oreilles et des regards indiscrets. Elle l'emmenait alors dans l'ascenseur pour descendre aux archives, là où elle savait qu'ils seraient tranquilles pour discuter. Le temps de la descente, elle parcourait rapidement l'article puis elle lançait l'un de ses regards les plus noirs au détective.

« T'es sérieux là? Tout ce cinéma pour de la fourrure? Mais qu'est-ce qui t'es passé par la tête pour croire une seule seconde que t'aider sur cette affaire m'intéresserait? Tu sais combien de temps je vais mettre à leur faire oublier ta petite intervention là haut? Et combien de temps je vais devoir subir leurs regards inquisiteurs? Tu sais que là ils imaginent tous les scénarios possibles entre toi et moi n'est-ce pas? Alors si tu as un minimum de sympathie pour moi, ne refais plus jamais ça, ok? Ne t'immisce plus dans ma vie comme ça! »

Elle plaquait alors l'article de journal sur le torse de Jason avant d'enfouir son visage dans le creux de ses mains. Pauvre détective, c'était sur lui que la Vicki craquait ses nerfs. Elle avait envie d'exploser depuis si longtemps qu'il avait finalement été le meilleur des prétextes pour le faire. Et puis... c'était comme si avec lui, elle pouvait tout se permettre. Comme si avec lui, elle pouvait tout simplement être elle même. Ça faisait un bien fou mais elle le regrettait aussitôt. Elle n'était pas la plus grande fan de Jason Bard. Il l'agaçait et l'exaspérait la plus grande partie du temps mais... elle devait aussi avouer qu'une partie d'elle savait l'apprécier, à l'occasion. Elle s'en voulait alors de l'avoir utilisé comme défouloir, lui qui était simplement venu demander son aide.

« Excuse moi, je... j'avais juste pas besoin de ça en ce moment c'est tout. »

Ajoutait-elle plus calmement en passant sa main dans ses cheveux. L'ascenseur arrivait alors destination, le couloir des archives était, comme prévu, désert. Vicki s'y engouffrait.



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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptySam 2 Nov - 8:46




The art of self-defense
Vicki Vale • Jason Bard


La jeune femme insista pour décamper du réfectoire, ce qui lui convenait amplement, tant les regards alentours commençaient à l'agacer. Elle s'engouffra dans un ascenseur alors qu'il la suivait en souriant intérieurement face à la vivacité de la jeune femme pour fuir l'insistance de ses collègues. Mais lorsqu'ils furent enfin seul à seul dans cette foutue cage d'acier, elle donna libre court à sa mauvaise humeur, pestant contre l'affaire que Jason avait du accepter bien malgré lui. Pire elle lui en voulait de l'avoir abordé au vu de tout le monde. Bard ne put cependant s'empêcher de s'esclaffer lorsqu'elle lança :

« Là tu sais qu'ils imaginent tous les scénarios possibles entre toi et moi n'est-ce pas ? »

Il voulut lancer une phrase spirituelle du genre :

« Quel scénario ? Que je te refiles un billet en douce pour avoir les dernières et les biens bonnes des secrets journalistiques de la Gazette ? Ou que tu me gifles après que je t'ai annoncé que je paye 14 pensions alimentaires à 14 femmes différentes après avoir engendré 14 mômes hors mariages ? »

Mais vu la froide fureur de la jeune femme, il préféra s'abstenir, jugeant que ce n'était pas le moment. Il rangea son article du Confidential rendu avec animosité et jeta un regard en douce. Elle avait l'air à cran. Stresse et tension ? Peut-être, donnant probablement sur sans doutes. Vulnérabilité et angoisse ? Sans doutes, donnant fortement sur oui. Il retint son envie de porter une main réconfortante sur l'épaule de le demoiselle, s'attendant à ce qu'elle balaye son geste d'un revers agacé vu son état d'esprit. La porte d'ascenseur s'ouvrit, Vicki qui passe sa main dans ses cheveux. Jason resta debout comme un abruti dans l'ascenseur, ses yeux braqués sur ce geste.

Réminiscence : Vicki qui a 3 ans, elle passe sa petite main dans ses cheveux à LUI. Il venait d'agiter par accident un nid de papillon de nuit qui y avait fait leur lit, les faisant s'envoler de partout devant la môme qui jubilait.

Il reprit ses esprits. Miss Vale avait déjà décampé de l'ascenseur, il s'empressa de la suivre, manquant de se faire coincer par les portes de l'ascenseur qui se refermaient. Il lui dit pour la réconforter mi-sérieux, mi-taquin:

« T'inquiète pas, je voulais pas t'embêter. En fait si j'étais venu te voir c'était parce que pour changer je voulais croiser quelqu'un de normal et civilisé. J'en ai marre à chaque investigation, d'aller m'adresser directement, pour tirer des infos : aux criminels qui lâchent des trucs dans l'espoir de sortir plus vite de prison, aux poseurs de micros du FBI, aux journalistes à scandales en quête de scoop, aux loufiats, aux portiers des grands hôtels et restos de luxe, aux chauffeurs de limousines et de taxis, aux huissiers qui récupèrent les biens, aux employés d'entreprises douteuses, aux piliers de bars, et à TOUS les frustrés de l'univers. »

Et il la boucla vite fait face au spectacle de la salle des archives de la Gazette de Gotham. Des dossiers : la salle avait la dimension d'un parking. Des étagères en hauteur, des étagères en profondeur. On y accédait par des escabeaux roulants. Dossiers journalistiques, dossiers criminels, dossiers judiciaires, dossiers civils, dossiers d'informateurs, dossiers de surveillance, dossiers de ragots. Des centaines de milliers, tous indexés. Jason parcourut les travées vite fait. Il observa les escabeaux, ils se déplaçaient grâce à des roulettes bien huilées. Les structures métalliques hautes de 3 mètres étaient boulonnées au sol. 12 étagères par éléments, 24 éléments au total.

Jason se percha sur un escabeau et lança à la rouquine :

« Laisse moi deviner : t'aimes bien venir ici souvent pour t'isoler ? »

Il fit exprès de lui faire un clin d'œil. Celui breveté Jason Bard. Juste parce qu'il avait dans l'idée qu'elle allait tressaillir si un homme lui faisait un clin d'œil. Et que ça le démangeait de voir la réaction de la journaliste face à une de ses espiègleries. Y'avait peu de personnes comme elle avec qui il pouvait se permettre d'être plus facétieux. Avec Vicki il n'était pas obligé d'être un monstre de sérieux comme la plupart du temps avec les autres. A devoir afficher sa tête de gros dur et son humeur massacrante, pour contrer les désobligeant et effrayer les tocards des rues mal famés de Gotham. Jason s'assit sur la première marche de l'escabeau. Comme ça pour une fois ce n'est pas elle qui devrait lever les yeux vers lui (comme il faisait presque une tête de plus que Vicki) mais lui. Ce qui peut-être ferait plaisir à la rouquine: le Jason en contrebas, elle qui le domine des épaules et des yeux pour changer.

« Pour en revenir aux fourrures, j'avoue c'est le coma léger pour moi. Mais ça me change des hontes habituels de Gotham City. »

Il lui lista les dernières et les biens bonnes alors que c'était pas utile…

« Un boxon privé pour le maire de Gotham complètement ivrogne, que des filles immigrées d'Europe de l'est, plus ou moins contraintes. Le sénateur du New Jersey qui habite Gotham et qui aime les belles éphèbes bien dans leur primeur, souvent un an ou deux en dessous de l'âge légal. Le gouverneur de l'état sadique qui paye des call-girls avant de leur infliger des supplices qui n'étaient pas prévu dans le contrat. Il a aussi une fille nymphomane qui s'est tapée un cadre de la Wayne Entreprise, un masochiste qui a pour surnom dans le milieu : le cendrier humain. Y'a le procureur Tierney qui fait des propositions indécentes à sa secrétaire. Trop au goût de cette femme, il en est venu aux mains avec elle. Le proprio des apparts de Ferndell qui propose aux jolies locataires de payer leur loyer en nature, il les suit à leur travail et même devant l'école que fréquentent leurs enfants pour leur foutre les jetons. »

Inutile de préciser que Bard était au courant de tout ça parce qu'il avait enquêté exprès sur le sujet et que le Seeker allait rendre visite à tous ces gens là (sauf la fille nymphomane bien entendu) afin de leur montrer son point de vue.

Un employé du Gazette passa devant eux et jeta un regard soupçonneux à Jason, il lança avec froideur :

« Puis-je vous aider ? »

« Du tout. J'étais juste en train d'expliquer à mademoiselle Vale que le Gotham nouveau était celui de la grande partouze, mais elle n'a pas voulu me croire. »

Jason fit craquer ses phalanges une par une. La pomme d'adam de l'employé fit un aller retour dans sa gorge. Il décampa après que Jason lui ait affûté un de ces regards : « tu le veux mon poing dans la tronche ? »

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptySam 2 Nov - 21:10



The art of self-defense
"J'aime l'entente muette et tranquille de deux volontés qui ont une entière confiance l'une dans l'autre, et qui se sentent à l'abri." Henri-Frédéric Amiel.


Vicki avait tracé sa route en sortant de l'ascenseur, honteuse de s'être emportée contre Jason de la sorte. Il était tellement rare que la jeune femme sorte de ses gonds et malheureusement il avait fallu que ça arrive en sa présence à LUI. Comme si il n'avait déjà pas assez de matière contre elle comme ça. Bon, il l'avait bien cherché quand même avec son petit numéro de loubard au milieu de la cafétéria. Il ne devait pas s'attendre à ce qu'elle lui ouvre grand les bras pour un câlin, si? Non, Jason savait à quel point la journaliste était timide et discrète. Il savait à quel point elle aimait passée inaperçue. Elle le soupçonnait donc d'avoir fait exprès de la mettre mal à l'aise, peut être pour la titiller ou l'agacer? C'était un peu un jeu constant entre eux. Mais là, il avait vraiment choisi le mauvais jour pour abattre ses cartes. Bref, quoi qu'il en soit, Vicki n'était pas très fier d'avoir lâché prise dans cet ascenseur. Elle n'aimait pas montrer ses faiblesses et encore moins à Bard. Mais maintenant, elle allait pouvoir se détendre un peu. Plus personne n'était là pour les observer ou baver sur leur dos. Ils allaient pouvoir discuter tranquillement et surtout, Vicki allait pouvoir respirer un peu. Parce que là haut, au milieu de tous ses collègues, elle avait eu comme l'impression d'être en apnée. Elle s'était sentie oppressée et avait manqué d'air. Étonnamment, c'était enterrée sous terre, au milieu de ces montagnes d'archives, qu'elle se sentait beaucoup plus libre. Un peu comme une ermite cachée au fond de sa grotte. Oui c'était ça. Vicki était ce que l'on pouvait appeler une casanière, elle aimait rester tranquille dans son coin, dans sa bulle, loin de tout et de tous. Elle se sentait plus à l'aise seule qu'accompagnée. Même si certaines personnes sortaient du lot comme Jason. Mais ça, elle ne lui avouerait jamais, elle ne se l'avouerait jamais.

Continuant d'avancer dans le long et interminable couloir des archives, Vicki n'en croyait pas ses oreilles. Une personne normale... Jason la voyait donc comme une personne normale. Cela avait énormément surpris la journaliste qui n'avait pas l'habitude d'être considérée ainsi par les autres. Depuis l'internement de sa mère en hôpital psychiatrique, elle était plutôt vue comme la bizarroïde du coin. D'ailleurs, "bizarroïde" avait longtemps été son surnom. De l'école primaire jusqu'au lycée. En plus d'autres surnoms bien moins courtois, dû à sa surcharge pondérale de l'époque. Vicki repensait alors à cette période où elle avait tout fait justement pour que des types comme Jason Bard la considèrent comme normale. Relooking, boulimie, régimes extrêmes... Rien n'avait fonctionné. Et à cet âge là, c'est tout votre monde qui s'écroule quand vous ne rentrez pas dans le moule. Oui c'était à cette Vicki là que la journaliste pensait. Elle aurait tant aimé qu'elle la voit aujourd'hui. Bon, la progression n'était pas des plus évidentes mais tout de même. La rouquine se laissait même aller à esquisser un petit sourire face aux propos de Jason. Elle était presque flattée de cette déclaration et puis elle redescendait vite sur Terre lorsqu'il poursuivait en lui parlant de boulot. Oui, c'était pour ça qu'il était là, par pour ses beaux yeux. Aucune chance ça. Il était là uniquement par intérêt et au final, ça lui convenait mieux ainsi, cela rendait la situation plus gérable pour celle qui était plutôt mal à l'aise avec la gente masculine en général, et en particulier avec Jason Bard. Surtout lorsqu'il lui lançait des clins d'oeil comme il venait de le faire. Vicki croisait les bras et levait les yeux au ciel. Elle essayait de jouer les indifférentes mais elle n'était pas très douée pour ce petit jeu là. Ça viendrait.

« Perdu! »

Lui répondait-elle lorsqu'il insinuait que cet endroit était sa forteresse de solitude. Non, il avait faux sur toute la ligne. Son refuge était à l'opposé de cet endroit, plusieurs étages plus haut.

« C'est un lieu que j'aime beaucoup oui, comme toi apparemment... »

Difficile de ne pas remarquer que Jason avait rapidement pris ses marques ici, un peu trop d'ailleurs, comme s'il était chez lui.

« ... mais ce n'est pas ma forteresse de solitude. »

Jason poursuivait en revenant sur le sujet des fourrures. Un sujet qui, elle devait bien l'avouer, ne passionnait pas vraiment Vicki. Mais cette dernière restait polie et écoutait sagement ce que le détective avait à dire. Elle lui devait bien ça tout de même. Et puis ça lui changer un peu les idées et elle en avait bien besoin à cet instant précis. Bard énumérait alors une liste de crimes répugnants commis à Gotham City. Effectivement, vu sous cet angle, elle comprenait mieux pourquoi prendre en charge une affaire, disons plus légère, pouvait être bénéfique. La noirceur de Gotham en avait perdu plus d'un. Soit en les attirant dans ses filets soit en les détruisant à petit feu. Lui échapper ne pouvait donc qu'être salvateur et favorable, Vicki en convenait. Mais elle ne comprenait toujours pas pourquoi il avait tant besoin d'elle pour résoudre cette affaire en particulier. Elle s'apprêtait d'ailleurs à lui poser la question lorsqu'un employé de la Gazette passait par là. Mais c'était pas croyable, impossible de trouver la paix où que ce soit ici. La rouquine pestait intérieurement. Elle qui pensait ne pas croiser âme qui vive ici durant la pause déjeuner, elle avait eu tout faux. Voilà qui allait encore faire jaser là haut... Et elle ne croyait pas si bien dire, elle n'avait pas prévu la réponse franche et insolente de Jason. Choquée par les propos du détective en présence de l'employé, Vicki collait une de ses mains sur sa bouche, interdite. Elle lançait alors de gros yeux à Jason. Un regard qui voulait dire "mais ça va pas la tête de débiter des choses pareilles?!". Mais, une fois l'employé parti, elle ne pouvait s'empêcher de pouffer de rire.

« T'es pas croyable quand même, qu'est-ce qu'il va aller raconter maintenant? Ah... j'ai pas fini d'en entendre parler de ta petite visite surprise. Merci... D'ailleurs tu vas peut être pouvoir enfin me dire en quoi je peux t'aider. Depuis quand t'as besoin de moi sur ce genre d'affaires? »

Vicki restait dans son coin, à distance de Jason, comme toujours.

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyDim 3 Nov - 16:01




The art of self-defense
Vicki Vale • Jason Bard


L'emmerdeur détala, Jason reporta son attention sur Miss Vale l'inquiète qui se méfiait de ce que cet employé allait raconter sur eux deux à toutes les mégères des étages au dessus.

« Comment vont réagir les médisantes au dessus de nos têtes ? Je crois qu'elles retiendront tout simplement leur souffle jusqu'à ma prochaine visite. »

Et avant même que Miss Vale la distante puisse insister sur le fait qu'elle ne voulait pas de prochaines visites de lui, il s'empressa d'ajouter, sans qu'on ne sache s'il plaisantait vraiment ou non.

« Car oui, il te suffit d'un coup de fil pour que je me matérialise ici. Je suis agréablement efficace dès qu'il s'agit d'aller chercher des nouilles sautées à la Pagode de Tchang et les rapporter quelque part. »

Puis il se leva de l'escabeau en reprenant un air sérieux.

« Sinon j'ai besoin de toi pour que tu me déniches toutes les infos et tous les anciens articles que la Gazette détient à propos d'anciens vols de fourrures. Mais aussi sur une voleuse de fourrure, si jamais ton journal a publié quoi que ce soit à ce sujet. Car oui, j'ai une suspecte. Une voleuse de fourrure qui… aime la compagnie des hommes. Je peux te raconter si tu veux, ça te donnera une idée sur quoi fouiner dans tes archives. »

Jason s'installa par terre en tailleur, dos contre une étagère. Rien à faire de l'inconfort, c'était un ancien marines. Il raconta tout le début de son enquête à Vicki.

…………………………

Deux tourtereaux dans un sous-sols.
Les archives pour eux tout seul.
Peut-être juste un détective privé et une journaliste.
Peut-être juste un type égaré et une femme égarée.

La parole au gros dur.


…………………………

Bard avait appelé un contact au GCPD qui lui en devait une, pour savoir s'ils avaient un suspect. Le flic lui apprit qu'ils s'intéressaient à une certaine « Celia » qui avait déjà dérobée des fourrures de prix et qu'ont avait déjà vu crécher au Hilton Hotel. Le truc pour rupins.

Jason s'y rendit en voiture et prit ses repères. Il brandit son faux insignes de flic (qu'il avait déniché dans un paquet de Kellogs Cornflakes Rice Krispies) sous le nez d'un groom service et produisit sur lui une impression favorable. Le groom alla chercher la réceptionniste. La femme le regarda de travers à cause de ses fringues qui ne correspondaient pas au standing du Hilton. Jason lui dit en mentant qu'il était détective dans la brigade des vols du GCPD. Ce détail séduisit la femme. Jason avait selon elle du panache et un certain je-ne-sais-quoi. Très bien parlons. Jason lui posa les questions habituelles. La réceptionniste lui indiqua qu'elle avait trouvé Celia « dangereuse ». Elle avait louée une suite pendant trois semaines. Elle se demandait d'où sortait le fric. Celia faisait des passes avec des clients. Elle avait juste laissée un numéro de portable en guise d'infos personnelles sur sa fiche d’hôtel. Ce que ne font que les individus interlope selon la réceptionniste. Celia était l'archétype de la femelle interlope toujours selon la réceptionniste. Et c'était tout. La réceptionniste s'éloigna d'une démarche aérienne pour aller faire de la lèche à des douairières à caniches.  

Jason se rendit jusqu'à la centrale de Gotham qui gérait les appels téléphoniques pour toute la ville via satellites pour les lignes mobiles. Il se gara. Il se peigna. Il agrafa son insigne bidon sur le devant de sa veste et mâcha des clorets. Il s'entraîna à lancer son clin d'oeil breveté Jason Bard devant une vitre. Il entra et se faufila jusqu'au cœur du bâtiment. Une femme s'activait devant un standard. Une pièce à vous rendre claustrophobe. 3 mètres sur 4 au maximum. Jason capta des relents de pulvérisation d'insecticide. La femme remarqua sa présence. Elle lui dit :

« Cet insigne est un faux. Mon fils mange des Kellogs tous les matins. Je connais les cadeaux pour enfant dans la boîte. Il a le même insigne de flic que vous. »

« Je suis détective privé. »

Elle ôta ses écouteurs et fit bouffer ses cheveux. Elle provoqua une pluie de pellicules.

« Ma réponse est « non ». Quoi que vous vouliez savoir, c'est tout ce que vous entendrez. »

Jason lui fit un clin d'oeil. La femme hurla de rire :

« Vous en avez séduites combien avec cette œillade enflammée ? »

« Et bien en fait... »

« Déguerpissez. »

Il revint à la nuit tombée. Les nuages absorbaient le clair de lune. Une porte latérale du standard avait un air faiblard. L'ancien marines qu'il était introduisit le crochet n°4 dans la serrure. Deux petites secousses repoussèrent les gorges principales. Il glissa un n°6. Il les fit tourner en même temps. La sûreté coulissa, la porte céda. Jason entra et referma la porte derrière lui. Les émanations d'insecticides le firent éternuer. Il sortit sa lampe-crayon et la régla pour obtenir un faisceau étroit. Il s'attaqua à l'ordinateur de la console du standard. Des dossiers informatiques marqués A à G, H à P, Q à Z. Pour toute la ville de Gotham. Rien à faire. Il rentra directement le numéro de portable de « Celia », obtenu à l'hôtel Hilton et imprima la page de son relevé d'appel. Jason coinça la lampe-crayon entre ses dents et prit la feuille à deux mains. Il la parcourut, il regarda les 3 dernières semaines. Hum hum… elle avait appelé la bijouterie « Avco » quatre appels en tout. Et six appels chez des vendeurs de fourrures… Tiens ? Trois hommes listés par numéro de portable avec un nom : voilà les trois prénoms des types : « Lew », « Al » et « Chuck »   Ils n'avaient pas arrêté d'essayer de joindre Celia sans réponses. Jason sortit son calepin et plia la feuille dedans. Il avait la suée du cambrioleur. Les émanations d'insecticides lui chatouillaient les narines. Cette putain de lampe-crayon lui faisait mal aux dents.

(Il ne le précisa pas dans son récit à Vicki… mais pendant un instant il fut prit de l'envie irrésistible d'aller fouiner dans les lettres Q à Z, à la lettre « V » précisément, pour aller voir avec qui une certaine Victoria Vale papotait au téléphone. Mais il se retint. Songeant que Vicki n'apprécierait pas qu'il aille voir discrètement avec qui elle conversait sur son portable.)

Les noms des relevés d'appels : « Al », « Lew » et « Chuck ». C'étaient peut-être des amants de Celia ? Jason appela les trois types le lendemain matin. Il mentionna le prénom de Celia. Il leur flanqua la trouille. Il leur donna rendez-vous dans le Coffee Shop sur Saticoy Boulevard. Les trois amants à une heure d'intervalle. Jason arriva sur place une heure en avance et investit un box au fond de la salle. Il se goinfra de beignets et de café et s'éclaircit les idées tout en dessinant le visage de sa mère sur une serviette en papier. Elle aurait eut 63 ans cette année si elle avait été encore en vie.

Al se pointa à l'heure. Il était furieux. Espèce de salopard. Je suis marié. Vous m'avez attiré ici pour me cuisiner sur cette nana que j'ai sauté en douce. Jason harcela Al. Al lui révéla ceci : Il avait rencontré Celia chez Trader Vic's. Ils avaient baisé plusieurs fois chez lui et chez elle à l'heure du déjeuner. Elle avait une baraque dans l'East-End. Ne me demandez pas où, à chaque fois que j'y suis allé, j'étais à moitié bourré. Celia avait plein de fourrures. Elle avait parlé d'import-export. Elle lui avait dérobé cinq mille dollars. Il s'en était rendu compte une fois redevenu sobre. De l'export vers quelle destination ? Bon sang j'en sais rien. Des complices ? Des gens dont elle aurait parlé ? Mais enfin Detective Bard, on BAISAIT, on faisait rien d'autre.

Jason promit le silence et dit à Al qu'il pouvait partir. Al décampa. Lew se pointa. Il était furieux. Espèce d'enfoiré. Je suis marié. Vous m'avez attiré ici pour me cuisiner sur cette nana que j'ai sauté en douce. Jason harcela Lew. Lew lui révéla ceci : Il avait rencontré Celia au Stat's Char-Broil. Ils avaient commencé à coucher ensemble. Il l'avait sauté au Miramar Hotel et dans une baraque vers l'East-End. Elle l'avait tapé de huit mille dollars. Elle avait disparu dans la nature. Il avait essayé de retrouver la maison. Sans succès. Il était pété à chaque fois qu'il était allé là-bas. Pas moyen de repérer cette foutue baraque. Des relations connues ? Des indications sur les fourrures qu'elle refourguait ? Des sujets de conversations ? Detective Bard, vous ne m'avez pas bien compris. On n'a pas vraiment pris le temps de bavasser.

Jason promit le silence et dit à Lew qu'il pouvait partir. Lew déguerpit. Chuck se pointa. Il était furieux. Espèce d'ordure. Je suis marié. Vous m'avez attiré ici pour me cuisiner sur cette nana que j'ai sauté en douce. Jason harcela Chuck. Chuck lui révéla ceci : il avait rencontré Celia au Westward Gotham Steak House. Il l'avait sauté dans une maison dans l'East-End. C'était une location. Les étiquettes étaient encore collées sur les meubles. J'aurais du me méfier. Elle lui avait dérobé trois mille dollars. Il s'en était rendu compte après en dessoûlant. Il s'était rendu au standard de Gotham comme il avait son numéro de portable, pour essayer de la retrouver. Il interrogea une standardiste avec les cheveux plein de pellicules. La chieuse était dans une pièce qui puait l'insecticide. La standardiste était un sphinx. Elle l'avait envoyé promener. Le lendemain il trouvait un cadeau sur son portable : il avait reçu une vidéo de lui en train de baiser avec Celia. A un de leur rendez-vous, la garce avait posé son portable dans un coin de la pièce pour filmer leurs ébats en douce pour le cas-où. Le message n'était pas très subtil : laisse tomber où j'envoie notre vidéo à ta femme. Chuck laissa tomber. Chuck savait que dalle au sujet des fourrures et des relations connues. De quoi vous me parlez là ? Bon sang détective Bard, on a seulement NIQUÉ, rien d'autre.

Jason promit le silence. Chuck détala. Jason tanna la serveuse pour avoir une feuille de papier et un crayon. Elle les lui apporta. Jason dessina et redessina le visage de Vicki (bien qu'il passa sous silence ce passage dans son récit à Miss Vale bien entendu…) Son crayon n'arrêta pas. Il dessina Vicki six fois. Il lui donna des coiffures différentes. Il la fit souriante puis perplexe.

…………………………

« Voilà tu sais tout, et maintenant arrête de me regarder comme si je n'avais rien d'autres à faire de ma vie à part ce métier stupide. Donc est-ce que j'aurais le droit à un coup de main de ta part pour débusquer Celia ? »

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyDim 3 Nov - 21:55



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"J'aime l'entente muette et tranquille de deux volontés qui ont une entière confiance l'une dans l'autre, et qui se sentent à l'abri." Henri-Frédéric Amiel.


De nouveau seule avec Jason, Vicki se demandait donc ce que ses chers confrères penseraient lorsque l'autre idiot leur raconterait ce qu'il venait de se passer. L'avis et le jugement des autres étaient encore tellement importants aux yeux de la rouquine. Trop, beaucoup trop... A tel point que ça l'empêchait de vivre sa vie comme elle le voulait. Ça la rendait folle de rage, elle s'en voulait tellement d'être comme cela, mais c'était plus fort qu'elle. A chaque fois qu'elle faisait ou disait quelque chose, elle se demandait toujours "oui mais qu'est-ce que les autres vont en penser? Et s'ils croient ça ou ça? S'ils se moquent ou me détestent?". Ça allait de la chose la plus insignifiante comme sa tenue du jour ou l'annonce de son répondeur, à d'autres beaucoup plus importantes comme son dernier article ou la maladie de sa mère. Vicki vivait beaucoup trop pour les autres, selon le regard des autres. Pour être honnête, elle ne prenait même plus plaisir à vivre sa vie, trop envahie par ses doutes et ses angoisses. Pour preuve, elle ne se souvenait même pas la dernière fois qu'elle s'était réellement amusée. Tout ça pour dire qu'elle craignait déjà les ragots qui circuleraient autour de cette journée, autour d'elle et Jason. Mais au fond, n'était-ce pas plutôt la peur qu'ils découvrent l'attirance qu'elle ressentait réellement pour le détective qui la tiraillait? Cette attirance contre laquelle elle s'évertuait toujours de lutter malgré le fait qu'elle ne faisait qu'accroitre avec le temps. Cette attirance qui n'avait d'égale que son allergie envers Jason et tout ce qu'il représentait.

Fidèle à lui même, le détective, lui, prenait la chose bien moins au sérieux. Comme elle l'enviait. Tout semblait tellement plus simple pour lui. Il était libre et sans filtre. Elle avait l'impression qu'il pouvait dire ou faire tout ce qui l'enchantait sans se soucier une seule seconde des répercussions ou des "qu'en dira t-on". C'était ce qui faisait en partie son charme mais aussi ce qui le rendait inquiétant. Jason Bard était un homme imprévisible et cela faisait peur à Vicki. Elle qui avait profondément besoin de garder le contrôle, de maitriser tous les paramètres d'une situation. Avec lui, elle savait que c'était peine perdue. Elle n'essayait même plus en fait. Tout pouvait arriver en présence de Jason Bard. Cela le rendait aussi effrayant qu'excitant. Celui-ci avait d'ailleurs négligemment prononcé une phrase. Une phrase qui n'avait probablement pas de sens pour lui. Une phrase qu'il avait lâché comme ça, très certainement sans en mesurer le poids ou en penser un traitre mot. Mais justement, ces quelques mots avaient fait vibrer Vicki l'espace d'une seconde. L'idée qu'elle pourrait toujours compter sur la présence et le soutien du détective la réconfortait. Malgré ce qu'elle pouvait penser de lui, malgré la longue liste de défauts qu'elle pouvait lui reprocher, elle aimait l'idée qu'un homme comme Jason puisse toujours être là pour la protéger. Et elle devait le reconnaître, elle était forcée de l'admettre, lorsqu'il s'agissait de lui sauver les miches, il était plutôt doué le gaillard.

Lorsque Jason se levait de l'escabeau, Vicki ne pouvait s’empêcher d'avoir un léger sursaut en arrière. Oh très léger, presque imperceptible, mais qui trahissait clairement sa peur d'un rapprochement avec le détective. Comme si le fait qu'il puisse être physiquement proche d'elle représentait un danger. Mais un danger pour qui, pour quoi? Elle n'osait se l'avouer. Il lui expliquait alors qu'il avait besoin d'elle pour dénicher toutes les infos et tous les anciens articles que la Gazette détenait à propos d'anciens vols de fourrures. Hum... Finalement elle avait eu le nez fin en l'amenant dans la salle des archives. Il lui proposait ensuite de lui raconter toute l'affaire, faisant comme si Vicki avait le choix. Mais ils savaient très bien tous les deux qu'il ne lui laisserait pas et qu'elle aurait, de toute manière, droit à son petit résumé. Jason aimait beaucoup parler et au final, ce n'était pas plus mal. Ils se complétaient tous les deux. Entre lui qui n'avait pas sa langue dans sa poche et elle qui était timide et réservée, sauf quand elle s'enflammait dans les ascenseurs... ça donnait un équilibre parfait. Jason s'asseyait alors en tailleur sur le sol, adossait contre une étagère. Vicki osait le rejoindre, prenant sa place sur l'avant-dernière marche de l'escabeau.

Le détective avait toute son attention. Elle ne lui avouait jamais, mais elle adorait l'écouter raconter ses enquêtes. Il fallait dire qu'il avait un sacré talent de conteur le bougre. Il savait installer des ambiances et décrire les faits comme personne. Vicki ne se lassait jamais de l'écouter. Et si vous preniez bien le temps de l'observer, si vous y regardiez vraiment de plus près, vous pourriez voir à quel point elle buvait ses paroles. Et cette fois-ci n'avait pas dérogé à la règle. Cette affaire, à priori banale et ennuyeuse, s'était finalement révélée être, à travers la bouche de Jason, fascinante et passionnante. Un bon vieux polar comme Vicki les aimait. Mystère, liaisons, passions et crimes. Oui, tous les ingrédients des bons bouquins qu'elle adorait. Ce n'était pas parce qu'elle était une fille sage dans la vraie vie qu'elle n'aimait pas de temps en temps se donner un petit coup de frisson à travers de bons romans bien ficelés, et parfois même un peu osés... Oui, pas la peine de poser la question, elle a lu les 50 nuances et, au risque vous surprendre, elle a adoré.

Vicki esquissait un sourire taquin face à la question de Jason. Elle connaissait déjà la réponse et ce bien avant qu'il commence à lui raconter toute l'affaire. Elle se levait alors à son tour de l'escabeau, dominant ainsi plus que jamais le détective du haut de son petit mètre cinquante sept.

« Tu aurais dû commencer par ça Jason Bard. Voilà une enquête qui m'intéresse. Je veux bien t'aider mais avant, voyons la clause du contrat. C'est donnant donnant. Je t'aide à retrouver cette Celia si, et seulement si, tu respectes enfin la promesse que tu m'as faite il y a quelques mois. Pas de fausses excuses, pas de faux prétextes. Pas de "il est trop tôt" ou de "je n'ai pas le temps, j'ai une affaire". Tu m'as promis un entrainement et il est temps de respecter ta promesse. Je suis prête. Correcte comme deal non? »

C'était qu'elle avait un peu de ressource la Vicki Vale. A croire que Jason lui insufflait un peu de courage et de bagout lorsqu'il était avec elle. Se pourrait-il qu'elle déteigne un peu sur lui en sa présence? Bon, là, c'était surtout parce qu'elle savait qu'elle avait les cartes en main qu'elle s'était permise un tel discours. Et puis, cet entrainement, elle le voulait tellement, elle l'attendait depuis si longtemps. Elle se souvenait avoir été voir Jason dès sa sortie de l'hôpital. Son visage encore tuméfié, son corps encore cabossé. Elle n'avait pas pu attendre, elle avait pensé à cela durant tout son séjour entre les quatre murs blancs de sa chambre. Plus jamais elle ne voulait être une victime. Plus jamais elle ne voulait ressentir ce qu'elle avait ressenti entre les mains cruellement expertes du Joker. Ce sentiment d'impuissance, de faiblesse, d'infériorité, de vulnérabilité. Et puis cette culpabilité dévorante... Vicki avait alors immédiatement pensé à Jason, l'homme le plus fort et le plus courageux qu'elle connaissait. Elle savait que lui seul pourrait la façonner, lui seul pourrait la faire changer. Elle lui avait alors demandé de partager son savoir et ses connaissances afin qu'elle puisse enfin se défendre elle même. Afin qu'elle n'ait plus à compter sur un quelconque preux chevalier qui ne pourrait être toujours à ses côtés. Bard avait hésité, elle avait même cru un instant qu'il refuserait tout net, et puis finalement il avait accepté. Bien sûr, à l'époque, elle était encore trop fragile, elle commençait à peine à cicatriser, ses os se ressoudaient, il était hors de question de commencer quoi que ce soit. Et puis au fil du temps, au fil des impératifs et des imprévus, cette histoire d'entrainement était un peu tombée à l'eau. Mais pas pour la journaliste, elle n'avait jamais cessé d'y penser. Jason venait donc de lui tendre la perche parfaite pour qu'elle remette ça sur le tapis.

« Par contre pour tes articles et tes infos, navrée de te décevoir, mais tu ne pourras pas faire joujou avec tes escabeaux. »

Oui elle avait bien vu comment les yeux du détective s'étaient illuminés face à la composition de la salle des archives. De vraies archives à l'ancienne, justement, trop anciennes pour correspondre à l'enquête de Jason.

« Ici ce sont les plus vieux dossiers de la Gazette, rien qui correspondra à ton enquête. Maintenant tout est répertorié informatiquement et de manière très sécurisée. Il y a des infos plutôt sensibles qui ne doivent pas tomber entre de mauvaises mains. Et bien évidemment, je n'ai pas le droit de les consulter en ta présence. En réalité, tu n'as même pas le droit de te trouver ici. Et l'abruti que tu as fait fuir tout à l'heure nous a probablement déjà balancé, ce qui veut dire qu'il faudrait que tu partes assez rapidement... Mais... il se trouve que... j'ai peut être... accès à ces documents directement de chez moi. »

Vicki levait les yeux au ciel avec malice, un petit sourire en coin. C'était bien évidemment sous-entendu de manière pas très légale et ce grâce à un ami pirate informatique... Ça ne lui ressemblait pas vraiment n'est-ce pas? Elle qui était si pure, si droite, si chaste. Mais ce serait mal connaître Vicki Vale que de croire qu'elle ne serait pas prête à tout en quête de vérité.

« Avec mon certificat médicale, j'ai le droit de quitter le boulot quand bon me semble alors, on va faire d'une pierre deux coups. Je vais d'abord te faire virer avec fracas, ça c'est la cerise sur le gâteau. Et ensuite... on se rejoint chez moi? »

Vicki pinçait ses lèvres après avoir prononcé ces quelques mots qu'elle ne pensait jamais dire à Jason Bard. Elle était un peu gênée de l'inviter ainsi chez elle même s'il s'agissait uniquement d'un rendez-vous professionnel. Ce n'était pas dans ses habitudes d'inviter un homme à pénétrer son intimité et c'était la première fois qu'elle conviait le détective à découvrir son petit intérieur. Elle sortait alors un carnet de notes de son sac et griffonnait quelques mots dessus. Puis elle déchirait la page et la donnait à Jason.

« Mon adresse... même si quelque chose me dit que tu la connais déjà. »

Vicki rangeait son carnet dans son sac et s'emparait du téléphone qui reliait tous les étages. Elle composait le numéro du poste de sécurité. Et oui Jason, elle allait prétendre que tu étais un trouble fête qui l'enquiquinait, histoire de pas se prendre un blâme à cause de ta présence ici.

« Je te laisse trente secondes d'avance. »

Bien joué Vicki! D'une pierre deux coups effectivement, car maintenant, la sécurité ne laisserait plus monsieur Bard rentrait ici comme dans un moulin.

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyMer 13 Nov - 8:03




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Vicki Vale • Jason Bard


Il manqua de s'esclaffer lorsqu'elle accepta de l'aider dans son enquête en échange de ses services pugilistiques, comme ça avait déjà été évoqué il y a quelques temps. Il ne savait dire ce qui l'amusait. Miss Vale en train de négocier pied à pied (vision insolite) ou l'image mentale de Miss Vale sur un ring d’entraînement face à lui, avec des gants de boxe trop grand pour elle (vision encore PLUS insolite).

« T'as gagné, va pour quelques séances de « noble art » comme dirait l'autre. »

Sourire espiègle. Qui ne s'efface pas malgré les admonestations de la jeune femme qui insiste : non il ne pourrait pas consulter tout ça ici en se perchant sur les escabeaux géants et en s'amusant à les faire avancer bruyamment entre deux lectures. Mais elle acceptait qu'elle consulte le bouzin… chez elle. Là par contre Jason cessa de sourire et sa pomme d'adam fit un aller retour dans sa gorge. Oh oui bien sûr il connaissait son adresse. Mais il n'avait jamais posé un pied à l'intérieur de l'appart. En fait il y était passé régulièrement à l'extérieur après qu'elle ait été tourmentée par le Joker. Le Seeker passait chaque nuit pendant au moins 30 minutes voir une heure. A se poster dans l'ombre sur le toit de l'immeuble en face. A surveiller par les fenêtres qu'aucun clown de ce pitre ne venait dans l'appartement de la journaliste pour finir le boulot. Une nuit il était même resté pendant 3h d'affilées sans savoir expliquer pourquoi. Au bout d'un mois il espaçait ses visite à son petit poste d'observation. Il ne passait qu'une nuit par semaine pour le cas où… au cas où un quelconque petit criminel aurait tenté… Une fois il était même venu en journée comme ça, en tant que détective Bard. Il était monté sur le toit de l'immeuble face à celui de Vicki comme d'hab. Jason était tombé sur une scène… particulière. Vicki était aussi montée au sommet de son immeuble. Elle prenait un bain de soleil sur la terrasse, étendue en maillot de bain sur une chaise longue. Et sur le poste de vigie nocturne habituel de Jason pour surveiller les fenêtres de la rouquine, avait prit place un pervers avec des jumelles qui reluquait Vicki. Jason avait botté le cul du pervers. Il lui avait fracturé deux doigts et l'avait mit en garde : tu l'observes encore, tu souffres. Tu t'approches d'elle, tu meurs. Le tocard avait changé de quartier. Jason avait vérifié avec son acharnement habituel de vigilante. Donc oui il connaissait bien l'adresse de la rouquine.

Vale annonça qu'elle allait le virer avec fracas. Il allait demander en se marrant comment elle comptait faire avec son petit 1m57 pour le sortir manu militari et n'eut pas l'occasion de poser la question lorsqu'elle décrivit elle même le procédé.

« Ah non déconne pas. J'ai pas envie d'être persona non grata ici parce que j'aurai dérouillé des agents de sécu. Comment je fais ensuite si je dois retourner ici pour... »

Trop tard, la voilà en train de pianoter sur son portable. L'alarme qui retentit. Jason décampa. Il courut et s'engouffra dans l'ascenseur. Direction le rez de chaussé. L'alarme qui retentit encore plus fort.

« La garce ! La garce ! La garce ! La garce ! »

A détaler, avec 3 agents de sécu sur les talons dans un couloir en lino.

« Eh toi ! »

Jason qui bondit au dessus d'un box de bureau. Qui leur fait une cabriole, style la Mouche Humaine.

En pleine course dans un couloir. Voilà la Mouche Humaine qui court en direction de la sortie, avec deux longueurs d'avance. Les agents de sécus qui gagnent du terrain en le coursant. Qui reperdent du terrain.

« Reviens ici ! »

Jason qui bondit à travers une fenêtre de bureau ouverte, faisant tomber tous les stores en passant. Le voilà qui slalome entre les box. Regard incrédule d'une pouffe : attendez ? C'est pas le caverneux du réfectoire de tout à l'heure ? Jason vire d'un couloirs à un autre, les molosses sur les talons. C'est la Mouche Humaine. L'ex-marines aux pieds ailés. Voyez à quelle vitesse il détale. D'habitude c'est lui le Seeker qui court après les criminels. C'est pas lui qui se fait courser comme un criminel !

« Mais quelle GARCE !!! »

Des tirs de tasers dans sa direction. Ça ricoche sur la porte du service d'entretien. Le voilà qui bondit et passe la porte du Gazette. Le voilà qui se faufile et disparaît dans la foule sur le trottoir.

…………………………

La prochaine fois je lui dérobe son portable.

Le nouveau mantra de Jason Bard. Il était posté devant la porte de l'antre de Victoria Vale. Après sa folle cavalcade, une fois rentré chez lui, il avait prit une douche et changé de tenue avant son rancard professionnel. Bard avait revêtu l'un de ses 3 costumes cravates de sa garde-robe. Celui en popeline marron. C'était celui qui inspirait le plus confiance aux gens en général, surtout pour les interrogatoires. Il n'avait pas mit son complet gris Paul Stuart. Celui-ci intimidait et servait mieux pour faire un certain effet aux gens dangereux des bas fonds. Quand à son costard noir Valentino. Il préférait le sortir pour les grandes occasions. Mais là il n'invitait pas Miss Vale au resto, donc autant le laisser au placard. Il s'amusa lui même de constater qu'il avait tenu à enfiler un de ses 3 costards cravates pour aller voir Vicki chez elle, plutôt que de revêtir ses tenues habituelles ordinaires à la fois sobres et discrètes qui se résumaient à jean sombre, pull sombre, etc. Comble du bon goût (ou du mauvais goût, selon votre point de vue) il avait mit son canotier sur sa tête pour l'occasion. Il y avait marqué « Detective privé de Gotham » sur sa face à 200 %. Il avait été facile pour lui de choisir sa tenue pour aller investiguer chez Vicki. Beaucoup plus dur pour lui de choisir son parfum masculin à mettre pour l'occasion. Il était resté pendant 10 minutes devant ses 3 flasques : celle au bois de santal. Celle au bois d'Inde. Celle d'eau de Cologne à la citronnelle. Puis il s'était dit : mais qu'est-ce que je fout ? On s'en fout après tout, je ne vais pas voir des clients pour me faire confier une affaire et faire bonne impression. Aussi il avait prit une des trois flasques au hasard. Ce qui ne l'avait pas empêché de se demander pendant tout le trajet s'il avait fait le bon choix et si ça allait plaire à Vicki… Surtout que ces 3 flasques étaient hors de prix à vue de nez. Il n'en connaissait pas le prix : le Seeker les avait dérobé dans la salle de bain d'un gros bonnet de la pègre qu'il avait fracassé juste avant.

C'est donc dans cet accoutrement qu'il était planté devant la porte de Vicki. Retiens ton souffle Jason, c'est la première fois que tu va poser un pied là dedans après avoir surveillé l'endroit plusieurs nuits depuis le toit de l'immeuble en face. Il connaissait quelques meubles et tapis pour les avoir observé par les fenêtres de Vicki. Mais pour le reste…

Il leva sa main gauche, celle tenant une bouteille de Whisky Seagram Crow Royal à laquelle il avait placé un beau ruban rouge cadeau autours du goulot. Et il leva sa main droite prêt à appuyer sur la sonnette. Il réalisa que son cadeau pour la rouquine était un peu manqué. La gnôle c'était ce qu'il offrait à des relations masculines dans la police pour des infos ou des relations pugilistiques dans le monde de la boxe, pour avoir le droit à une place au premier rang devant le ring à l'Olympic de Gotham. C'était pas du TOUT ce qu'on offrait à une femme comme présent. Jason se maudit intérieurement en appuyant sur la sonnette pour annoncer sa présence :

J'aurais du lui ramener une boîte de chocolat à la place.

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyDim 17 Nov - 0:46



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"J'aime l'entente muette et tranquille de deux volontés qui ont une entière confiance l'une dans l'autre, et qui se sentent à l'abri." Henri-Frédéric Amiel.


14h30, il était 14h30 lorsque Vicki Vale introduisait la clé de son appartement dans la serrure. Elle venait de vivre une matinée de reprise plutôt éprouvante et elle était soulagée de retrouver enfin son antre, son repère, son refuge. Ce petit appartement douillé et modeste. Pourtant, qu'est-ce qu'elle pouvait l'aimer, elle ne l'aurait échangé pour rien au monde. La façade pouvait laissé à désirer pour certains, et à vrai dire ils auraient raison, mais aux yeux de la journaliste elle était parfaite. Cela lui rappelait les vieux films noirs qu'elle aimait regarder sans modération. Tout comme le vieil escalier et ce maudit ascenseur qui ne marchait qu'une fois tous les six mois. L'immeuble, malgré les apparences extérieurs, était un endroit plutôt calme. Les voisins étaient discrets et agréables, pas de tapages diurnes ou nocturnes, un luxe dans ce quartier de Gotham. Luxe que Vicki Vale savait apprécier à sa juste valeur. Le calme et le silence étaient deux de ses privilèges favoris. Elle avait besoin de cela pour travailler et se ressourcer. Mais bientôt, son appartement allait être bien moins paisible qu'à l'accoutumé. Une intuition comme ça, une intuition nommée Jason Bard. Le détective n'allait pas tarder à débarquer et Vicki continuait à se demander pourquoi elle l'avait invité ici, dans son intimité. Elle n'avait eu de cesse de se le demander depuis que les portes de l'ascenseur s'étaient refermées derrière lui. Elle ne savait pas encore pourquoi mais elle sentait qu'elle allait le regretter. Et pourtant, une partie d'elle ne pouvait s'empêcher de l'attendre avec impatience...

Une fois dans son cocon bien douillet, Vicki retirait son manteau et ses chaussures. Elle les rangeait bien évidemment scrupuleusement à leur emplacement initiale avant de faire un tour complet de son appartement histoire de vérifier que tout était parfaitement parfait avant l'arrivée de Jason. Vicki était une jeune femme blindée de tocs et de manies en tout genre. Le rangement et la propreté en faisaient partie. Tout devait être impeccable tout le temps et c'était encore plus le cas lorsqu'elle devait accueillir un invité. Bien évidemment, Jason n'était pas destiné à visiter toutes les pièces de l'appartement et pourtant, la rouquine vérifier absolument chaque coin et recoin. Le salon, la cuisine, les toilettes, la salle de bain, la buanderie, la chambre noire, la terrasse et même la chambre à coucher. D'ailleurs, c'était dans cette pièce que se trouvait le point le plus sensible, son "mur". Le "mur" qu'elle voulait que personne ne découvre, le "mur" qu'elle voulait garder pour elle et elle seule. Sur ce "mur", des articles de presses, des photos, des témoignages, des post-it, des réflexions, des remarques, des interrogations, des petits fils rouges pour relier les pistes entre elle, des mois et des mois de travail. Il s'agissait du "mur" qu'elle avait entièrement consacré au Seeker. Ce prétendu justicier hors la loi qui l'obsédait littéralement depuis la mort de son père. Vicki ne pensait plus qu'à une seule chose depuis cette nuit là, elle voulait tuer le Seeker de ses propres mains. Elle voulait lui retirer cet horrible masque, le regarder bien droit dans les yeux et lui arracher la vie comme lui avait arraché celle de son père. Elle y pensait chaque jour, elle en rêvait presque chaque nuit. Sans la Gotham Gazette, sans Jason Bard, elle ne vivrait que pour cela. Vicki savait très bien que ce n'était pas sain, qu'elle n'était absolument pas prête à ôter une vie, qu'elle n'était absolument pas prête à l'affronter. Elle avait parfaitement conscience qu'elle y perdrait une partie de son âme si elle réussissait... Mais il lui suffisait de repenser à son père, à ses dernières paroles, à son dernier regard, à sa dernière étreinte... puis à son corps inerte allongé sur le sol, baignant dans son propre sang, pour se dire que ce sacrifice en valait la peine... Debout devant le "mur", les larmes lui montaient aux yeux rien que d'y penser. Vicki fixait alors, avec une haine viscérale, le croquis du Seeker qu'elle avait accroché sur son "mur". Une colère incommensurable l'envahissait, s'entremêlant au chagrin. Elle serrait les poings et fermait les yeux pour se calmer et se resaisir. Puis elle recouvrait le mur d'un beau trompe l’œil à la pointe de la technologie, à rendre jaloux tous les justiciers du monde entier... un voilage murale.

Bon, dans la logique, aucune chance que Jason ne parvienne jusque là, mais on ne savait jamais. Il pouvait se payer le culot de demander à visiter tout l'appart ou jeter un simple coup d'oeil en passant. Après tout il était détective privé et cette espèce là était aussi curieuse que celle des journalistes. Vicki savait très bien que si les rôles étaient inversés, elle n'hésiterait pas une seule seconde à jeter un coup d'oeil partout où elle le pourrait. Dans le doute, il valait donc mieux jouer la prudence. Maintenant que tous les détails étaient réglés, il ne restait plus à Vicki qu'à attendre. Et comme elle n'avait pas pu déjeuner grâce à l'intervention théâtrale de Jason, et bien elle se faisait une petite salade de fruits avec un grand verre d'eau dans la cuisine. Ouais, c'était pas folichon hein? Mais c'était ça en grande partie la vie de Vicki Vale. Quand elle ne courrait pas après la vérité, un scoop, un article, une photo ou un criminel. Elle avait une vie simple, calme et solitaire. Une véritable casanière solitaire et ça lui convenait parfaitement. Elle savourait d'ailleurs cet instant de répit car elle savait que la suite de la journée allait être plutôt mouvementé. Oh elle ne pensait pas aux recherches, ça, ça serait plutôt calme et rapide. Mais elle pensait plutôt à l'entrainement. Jason avait enfin accepté de tenir sa promesse et ça allait enfin arriver. Après tous ces mois d'attente, tous ces mois à imaginer ce qu'elle pourrait apprendre, elle allait enfin le découvrir. Elle avait hâte, elle était surexcitée mais elle angoissait aussi, et si elle se révélait ne pas être la hauteur finalement? Et si elle était vouée à être la demoiselle en détresse pour toujours? Et si elle ne pouvait jamais apprendre à tenir tête aux criminels comme le Joker? Non... elle chassait immédiatement cette idée de son esprit tandis qu'elle enfournait un bout de pomme dans sa bouche. Jason était l'un des meilleurs, elle savait de quoi il était capable, elle savait que, sur ce point, elle pouvait lui faire confiance. D'ailleurs, une fois sa collation terminée, elle se précipitait dans sa chambre pour faire son sac de sport. Elle avait complètement oublié de penser à ça. Elle n'allait certainement pas pouvoir s'entrainer dans sa tenue actuelle.

La rouquine venait seulement de terminer son paquetage quand elle entendait la sonnette retentir. Elle sursautait. Elle sursautait toujours depuis que le Joker s'était invité chez elle. Mais cette fois-ci, elle savait qui était derrière la porte et son cœur s'en sentait plus léger. Car si l'idée que le Joker puisse revenir chez elle la terrorisait au plus haut point, celle que Jason Bard soit là la réconfortait tout autant. Elle ne lui avouerait certainement jamais mais elle ne se sentait jamais autant protégée qu'à ses côtés. Combien de fois avait-elle eu envie de prendre son téléphone au beau milieu de la nuit pour l'appeler? Combien de fois avait-elle eu envie de lui demander de passer chez elle juste pour se sentir rassurée et en sécurité? Bien sûr elle ne l'avait jamais fait. Déjà parce que Jason ne méritait pas d'être utilisé comme un simple garde du corps et puis parce que sa fierté l'en avait tout bonnement empêché. Bref, Vicki avait sursauté mais son cœur s'était vite apaisé à l'idée d'ouvrir la porte pour voir le visage du détective. Par réflexe, ou peut être parce qu'on ne sait jamais quand même, elle jetait un coup d’œil dans le judas de la porte. Elle était bel et bien soulagée de voir le détective et elle ne pouvait s'empêcher de remarquer qu'il était... et bien, comment dire? Sur son trente et un? Jamais elle ne l'avait vu aussi bien apprêté et elle devait avouer que ce n'était pas pour lui déplaire, du tout. Ça lui donnait un petit côté Humphrey Bogart qui ne laissait pas la jeune femme indifférente. Mais pour le coup, c'était elle qui se sentait négligée. Elle n'avait pas changé de tenue, elle s'était juste rafraichie vite fait. Mais qui aurait pu deviner que Jason Bard débarquerait ainsi? Pas elle en tout cas. Vicki reculait alors dans son petit couloir d'entrée pour s'examiner rapidement devant le miroir accroché au mur et remettre en place ses cheveux. Puis, se rendant compte du ridicule de la situation, elle levait les yeux au ciel. Depuis quand elle faisait attention à son apparence en présence de monsieur muscle prétentieux? Allez Vicki, tu ne veux pas te l'avouer mais, au fond, tu sais très bien pourquoi.

La jeune femme faisait alors demi-tour pour revenir à la porte et l'ouvrir. Et ce n'était pas un, ni deux, ni trois, mais quatre verrous qu'elle ouvrait. Elle les avait tous fait installés après l'épisode du Joker... Elle se doutait déjà que Jason ne laisserait pas passer une telle opportunité de se moquer d'elle. Mais ce n'était pas important. Elle ouvrait donc la porte, prenant un faux air détaché, comme si de rien était, comme si tout était absolument normal. Puis, elle esquissait un sourire sincère en voyant la bouteille que le détective tenait dans ses mains. Avec le ruban rouge tout autour, pas besoin de s'appeler Sherlock Holmes pour comprendre qu'il s'agissait d'un présent de sa part. Pourtant ce n'était ni noël ni son anniversaire? Pourquoi s'était-il donné la peine de lui ramener quelque chose? Peu importe, l'attention était adorable et surtout apprécié par la jeune femme. Elle ne lui connaissait pas ce côté vieux jeu, elle adorait cela. Et puis cette bouteille... Cette bouteille... Il n'aurait pas pu choisir mieux. Une pointe d'émotion et de nostalgie emplissait le regard de la journaliste. Le Crown Royal était l'un des whisky préférés de son père. Le premier que Vicki ait jamais bu, celui qu'elle buvait encore en sa mémoire, notamment lorsqu'elle se rendait sur sa tombe pour lui rendre hommage et lui parler.

« Crown Royal... Excellent choix. »

Avait-elle dit en prenant la bouteille qu'il lui tendait, le bras levé.

« Merci beaucoup... Je t'en pris entre. »

Vicki avait été désarçonnée par cette bouteille, elle qui avait voulu accueillir Jason avec une petite vanne sur son look original, que pourtant elle appréciait à sa juste valeur, elle était restée sobre. Surprise et touchée par cette attention inattendue.

« Je te débarrasse? »

Demandait-elle ensuite par politesse et surtout parce qu'elle ne voulait pas qu'il pose ses affaires n'importe où... Je vous l'avais dit, elle est toquée. A quelques centimètres du détective, Vicki pouvait sentir son parfum. C'était qu'il avait sorti le grand jeu le bougre, il avait rencard juste après ou quoi? Une idée qui provoquait une certaine jalousie chez la rouquine, sentiment qu'elle étouffait immédiatement bien sûr. En tout cas ce parfum... il sentait délicieusement bon, Vicki en était troublée l'espace de quelques secondes.

« Tu es drôlement élégant, tu n'as pas oublié notre entrainement j'espère, parce que moi non. »

Oui voilà Vicki, rebondis sur un sujet concret et oublie cette attirance stupide que tu ressens, se disait-elle...


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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyLun 18 Nov - 8:38




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Vicki Vale • Jason Bard


Bard fut soulagé de voir que son présent plaisait et qu'il n'était pas tombé à côté de la plaque. Il avait craint que l'image d'un type qui apporte de l'alcool à une femme soit… disons que ça fait plus scabreux que le type qui apporte des fleurs. Il ne put s'empêcher de scruter l'endroit. Ni taudis ni palace. Plus avenant en tout cas que le laissait supposer la façade de l'immeuble. Le décor dans lequel vivait Miss Vale valait le coup d'oeil. Étagères remplies de bouquins, meubles assortis, des encadrés sur les murs. Jason se crispa de façon imperceptible. Là parmi les photos de la galerie de Miss Vale : son père l'ex-commissaire. Jason se planta au milieu du salon. A mater les motifs sur le tapis. La jeune femme lui proposa de le débarrasser. Jason qui avait retiré son feutre leva son autre main pour lui faire signe « pas besoin ». Il visa lui même le porte-chapeau dans le couloir d'entrée. Il fit un mouvement calculé et envoya planer son canotier à l'autre bout de la pièce, pensant qu'il allait atterrir impeccablement sur le porte-chapeau. Effet manqué. Son couvre-chef heurta le mur et tomba par terre. Jason qui avait foiré son petit coup d'esbrouffe pour la jouer à l'épat devant Vicki, piqua un fard. Il lâcha en passant :

« Euh d'habitude ça marche. »

La journaliste signala l'élégance de sa tenue et demanda en passant s'il n'avait pas oublié leur séance d’entraînement à la salle de boxe pour plus tard. Jason en train de rajuster inutilement son nœud de cravate, avec un sourire amusé.

« Du tout. Et en fait ceci est une tenue professionnelle. C'est mon costard de gentil ça, pour inspirer confiance et pousser les gens à faire des confidences au détective privé que je suis. J'ai aussi le costard méchant pour en imposer aux minables que je dois travailler au corps. Et puis j'ai aussi le costard de soirée, quand il faut y aller au charme. »

Jason s'assit sur le canapé. Il prit un des coussins avec désinvolture et le posa sur ses genoux, comme si visiblement il n'était pas foutus de rester assis tranquille et qu'il avait besoin d'avoir un truc pour occuper ses mains.

« Et si tu me montrais ce que la Gazette possède à propos de Celia, l'affectioneuse de fourrure et dévoreuse d'hommes à ses moments perdues ? »

Il resta assis dans le canapé, pendant que Vale s’éclipsait pour dénicher les documents sur la fameuse voleuse qui arnaquait les hommes. Jason profita de cet instant tout seul dans le salon pour essayer quelque chose. Il n'avait toujours pas digéré son lancé de chapeau manqué. Il aurait du s’entraîner avant de tenter un truc pareil devant Vicki. Il s'exerça avec autre chose. Il prit le coussin du canapé sur ses genoux et le lança dans un autre geste calculé. Le coussin vola à travers la pièce et atterrit sur un des meubles de Vicki avec une rare précision. Jason fit un « OUAIS ! » silencieux esquissé sur ses lèvres. A sa prochaine visite dans cet appartement il retenterait le coup du chapeau. Ça pourrait marcher pour de bon.

Vicki revint dans le salon. Jason lui sourit, effaçant les traits qui donnaient une certaine dureté à son visage.

« ça fait combien de temps que tu occupes cet appartement ? Tu voudrais rester habiter ici ou tu ambitionnes un autre quartier de la ville ? »

Il avait dit ça pour attirer l'attention de Vicki sur lui, qu'elle n'aperçoive pas son coussin sur un de ses meubles et demande ce qu'il foutait là. Nouveau coup d'oeil de Jason sur le mobilier. Un ensemble à la fois homogène et discordant. Regard sur les étagères de bibliothèque. Sans réussir à dissimuler sa curiosité : je-me-demande-ce-qu'elle-lit. Dans son mouvement de tête on apercevait plus nettement des marques de petites coupures de rasoirs sur le menton de Jason. Ça se voyait rien qu'à ça qu'il s'était mis en frais avec nervosité et trac dans sa salle de bain avant de venir ici, comme s'il n'avait pas voulut manquer la première fois qu'il déposait un pied dans l'antre de Vicki.

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyMar 19 Nov - 11:07



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"J'aime l'entente muette et tranquille de deux volontés qui ont une entière confiance l'une dans l'autre, et qui se sentent à l'abri." Henri-Frédéric Amiel.


Plutôt à l'aise et pas gêné pour un sou, Jason Bard entrait chez Vicki Vale comme s'il avait toujours été chez lui. La journaliste l'observait alors du coin de l'oeil, légèrement stressée d'avoir pu laisser trainer quelque chose qu'il ne devrait pas voir. L'homme regardait un peu partout, normal lorsqu'on entre pour la première fois chez quelqu'un. La rouquine en aurait fait tout autant chez lui. Elle n'était pas vraiment fier de son intérieur, modeste et bien moins joli qu'elle ne l'espérait vu l'état de ses finances... mais elle n'en avait pas honte non plus. Il la représentait plutôt bien en fait. Simple, harmonieux, propre, chaleureux et ordonné. Rien ne dépassait, tout était strictement rangé à sa place et ce avec une organisation bien précise. Cela était principalement dû aux tocs de la jeune femme, des tocs de vérification et de rangement qu'elle ne parvenait pas encore à combattre, et pourtant, ce n'était pas faute d'essayer. Elle était littéralement épuisée d'être ainsi soumise à eux, cela lui prenait énormément d'énergie et de temps. Vicki n'aimait pas en parler, elle n'aimait pas que cela se sache car elle se sentait systématiquement jugée et ridicule. Il fallait souffrir de cette maladie pour pouvoir réellement la comprendre. Pour beaucoup de personnes, cela n'était qu'un sujet d'amusement et de railleries, mais il est intéressant de savoir que ce genre de troubles du comportement viennent forcément d'un traumatisme plus profond chez la personne concernée. Vicki en avait parfaitement conscience, tout comme elle avait conscience qu'elle ne pourrait pas échapper à une thérapie pour s'en sortir. Elle devait affronter le cœur de ce traumatisme afin de pouvoir le surmonter. Mais... cela était plus facile à dire qu'à faire, sans compter le fait que voir un psy la terrorisait. Il y avait de quoi la comprendre quand on savait où était sa mère. Vicki avait toujours redouté de devenir comme elle un jour, finir dans un asile psychiatrique, le cerveau complètement retourné. Oui, ça la terrorisait. De cela, elle n'en parlait jamais non plus. Pas par honte, mais par pudeur. Évoquer sa mère était toujours douloureux pour Vicki Vale, elle ne parvenait jamais à contenir ses larmes lorsqu'elle en parlait alors, elle n'en parlait tout simplement pas.

Jason Bard, planté au beau milieu de son salon... Jamais la journaliste n'aurait cru voir cela un jour, et pourtant, il était bien là. Il lui jouait alors le coup du bon vieux détective à l'ancienne en jetant son couvre chef sur le porte manteau de l'entrée. Vicki devait l'avouer, s'il mettait dans le mille, elle serait très impressionnée, admirative même. Mais, Jason avait loupé son coup, arrachant un petit rictus amusé à la jeune femme. Oh elle ne se moquait pas, elle était juste amusée. Elle trouvait cela mignon en réalité. En tout cas, ça n'enlevait rien au charme qu'elle lui trouvait, malgré elle. Bref, le détective n'avait donc pas besoin qu'elle le débarrasse alors elle se rendait elle aussi dans le salon où elle posait délicatement le présent de Jason sur la table à manger. Elle devait avouer que là, maintenant, elle se serait bien servie un petit verre, histoire de décompresser et de se faire un petit plaisir. Mais pour qui serait-elle passée aux yeux de Jason? Non, elle n'osait pas. Elle se retournait alors en souriant vers son invité, écoutant avec attention la description compartimentée de sa garde robe. C'était drôle, elle n'avait pas imaginé une seule seconde qu'il pouvait avoir plusieurs catégories de vêtements selon ses intentions. Elle qui l'avait toujours vu en pull et en jean. Un look de baroudeur qu'elle appréciait d'ailleurs tout autant que ce style vieux polar des années 50. Vicki esquissait un sourire malicieux lorsque Jason évoquait son costard pour charmer les dames. Oh oui, elle n'avait aucun mal à l'imaginer plus séduisant que jamais dans un impeccable costume, noir de préférence, avec une chemise noire, encore mieux... Ah il devait en voir passer des dames le Jason Bard, Vicki était persuadée qu'il était un bourreau des coeurs, enchainant les conquêtes d'une nuit comme un sportif enchainait les compét. La journaliste n'était pas ce genre de femmes, au même titre qu'elle ne devait pas être le genre de Jason.

« Un vrai top model! »

Lançait-elle sur le ton de l'humour. Jason prenait ensuite place dans le canapé de la jeune femme, s'accaparant l'un de ses coussins. Il était décidément vraiment à son aise ici. Vicki en était étonnée mais agréablement surprise. Il se sentait bien chez elle, c'était le principal. Elle aimait que les gens se sentent bien chez elle, bien qu'elle n'invite que rarement des gens. Oh oui! Celia! Avec tout ça, Vicki l'avait complètement zappé cette affaire.

« Oh oui! Je l'avais complétement oublié celle là. J'arrive tout de suite. »

Vicki abandonnait donc quelques instants le détective pour se rendre dans sa chambre. Elle y récupérait son ordinateur portable, là où elle pouvait accéder aux archives confidentielles de la Gazette. Mais avant de rejoindre Jason, elle l'allumait rapidement, elle venait de se souvenir de quelque chose. Sur le bureau de son ordinateur se trouvait plusieurs dossiers dont trois qu'elle ne tenait pas à ce que Monsieur Bard les voit. Le premier se nommait "The Seeker", le second "Joker" et le troisième... "Jason Bard"... Elle les paramétrait donc rapidement comme invisibles avant de refermer l'ordinateur et de revenir ni vue ni connue dans le salon. Immédiatement, elle avait remarqué la présence du coussin sur son meuble. Vicki et ses tocs... rien ne lui échappait, surtout pas sur son terrain. Elle ne relevait pas la chose pour le moment et se contentait de s'asseoir auprès de Jason, prenant bien évidemment bien soin d'être à une distance raisonnable de ce dernier.

« Ça va faire quatre ans que je vis ici et pour l'instant je m'y sens très bien. »

La rouquine ouvrait son ordinateur portable et lançait le logiciel (piraté) des archives pour Jason.

« Sinon, quand t'auras fini de t'amuser avec mes affaires, tu pourras remettre le coussin à sa place s'il te plait. Ça fait plutôt désordre sur l'étagère. »

Vicki n'était pas dupe Jason, elle avait bien compris ta petite tentative de diversion. Elle avait, dans un premier temps, fait comme si elle était tombée dans le panneau, avant de te rappeler, non sans une certaine subtilité, qu'elle était bien plus maligne que tu ne l'imaginais. Mais lorsqu'elle avait jetait un bref coup d'oeil à l'étagère, elle les avait vu, là, trônant derrière le dit coussin... Trois livres érotiques, trois livres qui la feraient immanquablement rougir si le détective les remarquait. Je parle bien évidemment des trois tomes à succès de E.L. James, les fameux 50 nuances de Grey. C'était donc au tour de Vicki de faire diversion pour éviter que Jason ne s'attarde trop sur cette foutue étagère.  

« Et voilà! »

Disait-elle en posant l'ordinateur sur les cuisses de Jason.

« A toi de jouer! Tu veux que je te serve quelque chose? »

Oui, tout sauf le coussin! Vicki remarquait alors les marques de rasage sur la peau de Jason, il avait vraiment mis les petits plats dans les grands pour venir ici. Même si, et cela il ne pouvait pas le savoir, la rouquine préférait sa barbe naissante. Elle avait un faible pour les hommes barbus. Mais arrête Vicki! Tu crois vraiment qu'il s'est fait tout beau pour toi? Idiote! Malgré ce qu'il prétendait, il allait très certainement allé voir une de ses poules après l'entrainement, voilà tout!

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyMar 19 Nov - 19:07




The art of self-defense
Vicki Vale • Jason Bard


Prit sur le fait comme un môme pour avoir projeté le coussin. En plus elle lui avait glissé ça en passant comme si de rien n'était, les yeux rivés sur son ordi et assise dans le canapé avec un air studieux, cet air de ne pas y toucher. Rien que pour ça Bard piqua un fard. Il se retrouva avec l'ordi sur les genoux par les bons soins de la journaliste. Il observa le fond d'écran : l'emblème de la Gazette de Gotham… mais quelle surprise. Jason refusa poliment l'offre de boisson de Vicki, tout à coup accaparé par les infos convoitées. Visez le regard scrutateur du Jason. Le détective en action. Il passa en revue les archives concernant Celia. L'arnaqueuse qui aimait les visons. Visez les dernières et les biens bonnes : multiples citations à comparaître pour Celia. La demoiselle fuyait les juges et engageait des sosies pour servir de leurre et se balader dans Gotham City à la vu de tout le monde. La garce avait arnaqué au moins 100 types. Aucun n'avait porté plainte… Jason gloussa. Sans doutes que les mecs refusaient de se retrouver au tribunal à avouer qu'ils avaient tirés un coup en douce avec la succube, trompant leur femme en passant. Les connards préféraient pleurer sur les milliers de dollars dérobés par Celia que de s'embourber dans des procédures de divorce encore plus onéreuse avec des pensions alimentaires à la clés qui les condamneraient à vivre rue de la débine. Les infos de la Gazette était approximatives. Celia était une ombre. Que des rumeurs et des ragots. Tous répétés, déformés amplifiés. Celia se trouvait on ne sait ou dans Gotham. Si ça se peut elle était partie à Tombouctou ou à Kinshasa, pour ce que ça pouvait faire. Rumeur : le braquage de la banque Boulevard Citizen, c'était ELLE. Rumeur : quelqu'un dérobe le vison de la femme du maire de Gotham. Probablement ELLE. Les infos étaient unanimes : Celia adoooorait les visons de toute sorte. Elle aimait farfouiller les fourrures, zyeuter les zibelines, palper les putois et chahuter les chinchillas.

« ça ne peut être qu'elle c'est sûr. C'est pas possible autrement. Maintenant comment la dénicher ? »

Il posa l'ordi sur la table du salon et se leva, à faire les 100 pas dans la pièce.

« Je suis sûr que le braquage du magasin de fourrure c'est ELLE qui l'a fait, mais avec la complicité du proprio Sol Hurwitz. Je suis sûr que c'est une arnaque à l'assurance, le proprio est un dégénéré du jeux de dès. Il a des dettes chez tous les Bookmakers de la ville. »

Jason s'arrêta devant le meuble qui avait reçu le coussin. Il s'empressa de le reprendre pour dissimuler sa gêne à ce propos. Il le lança vers Vicki pour qu'elle le rattrape au vol. Il fit ça en affichant son sourire « avaleur-de-couleuvre-et-fier-de-l'être ». Son regard s'attarda sur la trilogie érotique sur le meuble. Le titre l'intrigua. C'est quoi ce machin ? Bard n'était pas au fait des best-sellers les plus célèbres de ces dernières années. L'ex-militaire obtu qu'il était n'avait rien lu d'autres pendant toute sa carrière que des bouquins en criminologie ou des traités comme l'Art de la Guerre de Sun Tzu ou le pensum de Clausewitz. Aussi c'est avec une naïveté toute Jasonesque qu'il prit le premier exemplaire de 50 nuances et le feuilleta au hasard. Mais qu'est-ce que ? Il était tombé sur une série de dialogues numériques où la groupie et le Howard Hughes du pauvre s'échangeaient des mails sur quelques pages.

« C'est quoi ce machin ? Maintenant y'a des romans qui reproduisent à la lettre des dialogues virtuels ? J'étais pas au courant, je dois être dépassé depuis un bail. »

Il reposa le bouquin et reprit sa réflexion en faisant les 100 pas dans l'appart de Vicki.

« ça me démange sérieusement d'aller voir directement Sol Hurwitz le roi de la fourrure et de le travailler au corps pour lui faire cracher le morceau. »

Ses pas le menèrent jusqu'au seuil de la chambre de Miss Vale sans qu'il ne s'en rende compte, trop occupé à cogiter. Il ouvrit la porte en passant sans se formaliser. Il vit le lit. Oups ! On n'entre pas comme ça dans la chambre d'une femme, mais on a rien vu.

« Ou encore plus subtil. Je loue une limousine, je me balade dans Gotham en faisant style de claquer du pognon. J'ai cas me présenter dans un tripot clandestin et jouer une partie de craps sur tapis vert, à 6000 dollars la main. Tu va voir que Celia va se ramener et essayer de me cajoler pour m'embarquer dans son numéro et me piquer le fric. Là je lui passe les poucettes et la travaille au corps. »

Regard nerveux vers Vicki :

« Enfin je veux dire : je l'interroge. Je vais pas la côtoyer intimement ou quoi que ce soit hein. »

Il contempla furtivement l'agencement de la chambre de la rouquine. Il posa une main désinvolte sur le voilage mural.

« Sympa la déco. »

Il prit même un pan du voilage pour observer et voir s'il s'agissait de satin ou de brocard en soie ou d'un autre tissu comme le velours. Dans son geste il souleva assez le tissu pour dévoiler en dessous les travaux d'investigations secrets de Vale sur le Seeker. Mais Jason n'aperçut pas ce détail, il avait la tête tournée vers Vicki. Il lâcha le tissu et vint la rejoindre sans s'être rendu compte que le voile dissimulait en fait quelque chose sur le mur.

« Mais l'enquête attendra. Comme promis allons danser sur le ring. On y va quand tu veux. »

Jason s'étira des deux bras pour enlever la crampe qu'il avait entre les omoplates. Dans son geste désinvolte, les pans de sa veste de costard s'écartèrent. Elle dévoilèrent la panoplie de Bard. Dans sa poche intérieure droite pendouillait une matraque légère en cuir lesté de plomb. Et dans sa poche intérieure gauche dépassait un coup de poing américain en laiton, écorné de sang séché. Jason qui demande en passant avec la candeur la plus totale :

« Au fait, ça parle de quoi 50 nuances choses ? »

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyMer 20 Nov - 22:41



The art of self-defense
"J'aime l'entente muette et tranquille de deux volontés qui ont une entière confiance l'une dans l'autre, et qui se sentent à l'abri." Henri-Frédéric Amiel.


Jason ne voulait rien boire... Même pas un verre de son whisky? Vicki devait avouer qu'elle était étonnée. Non pas qu'elle le prenait pour un pochetron ou un pilier de bar, mais elle l'imaginait bien sirotant un petit whisky au milieu d'un nuage de fumée provoqué par un bon cigare. Le bon vieux cliché du détective en somme. Ouais, c'était comme ça qu'elle l'imaginait quand il travaillait. Un verre dans une main, un cigare dans l'autre. Le coup du verre n'avait donc pas fonctionné comme diversion mais celui de l'ordinateur, si. Un succès total même! Jason avait complètement oublié le fameux coussin, il semblait même avoir tout oublié. Seul son affaire comptait à cet instant précis et la journaliste savait admirer et apprécier cette assiduité dans le travail. Jason n'était plus le même lorsqu'il revêtait sa casquette de détective. Plus concentré, plus déterminé, plus sérieux. Il n'était pas désagréable de l'admirer à l'ouvrage, pensait alors Vicki qui se surprenait une nouvelle fois à contempler les traits de son visage. Ces lèvres, ce nez, cette mâchoire... Le visage de Jason était loin d'être lisse ou harmonieux, il reflétait le vécu tumultueux de son propriétaire et c'était cela qui le rendait aussi séduisant. L'envie de le caresser délicatement pour en sentir chaque contour, chaque irrégularité, prenait alors subitement Vicki qui culpabilisait d'avoir de telles pensées. Mais que lui arrivait-il? Ce n'était tellement pas elle... Les hommes, elle avait fait une croix dessus depuis si longtemps. Alors pourquoi ce détective, rustre et arrogant, pas du tout son genre d'hommes, éveillait en elle cette attirance improbable et totalement inattendue? La fatigue, la solitude, l'insécurité... La rouquine essayait de cacher ses véritables sentiments derrière tout un tas d'excuses. C'était beaucoup plus facile et moins effrayant que la vérité.

Par chance, c'était le moment que Jason choisissait pour lui exposer ses suppositions sur l'enquête. Vicki pouvait donc paisiblement chasser toutes ces pensées de son esprit et se concentrer sur l'affaire. Une perche qu'elle n'allait pas se priver d'attraper au vol. Croisant les bras, s'enfonçant un peu plus au fond de son canapé, la journaliste écoutait donc attentivement le détective. Mais en le voyant se rapprocher de cette étagère, de ce coussin, de ces livres, elle perdait complètement le fil. Elle ne parvenait plus à se concentrer, elle se contentait de prier pour qu'il ne remarque pas ses exemplaire de 50 Nuances. Jason attrapait alors le coussin avant de l'envoyer sur Vicki. Réflexe! Elle l'attrapait au vol, le serrant contre elle comme si ce coussin était un bouclier qui pouvait la protéger de la gêne éminente qui pesait désormais sur elle. Le sexe était un vrai tabou pour la rouquine, il l'avait toujours été, encore plus en présence d'un homme comme Jason Bard. Vicki n'avait pas du tout envie d'aborder le sujet avec lui, même s'il ne s'agissait que de simples livres. Elle ne voulait pas non plus qu'il sache qu'elle appréciait ce genre de lecture et elle s'en voulait énormément de ne pas avoir pensé plus tôt à dissimuler ces satanés livres. Malheureusement, les prières de Vicki n'avaient eu aucun effet et elle crut défaillir lorsqu'elle vit Jason se saisir du premier tome, son préféré. Par réflexe, elle avait immédiatement posé le coussin à côté d'elle, se redressant légèrement au bord du canapé, prête à bondir sur Jason pour lui arracher le livre des mains. Elle redoutait déjà les commentaires graveleux qu'il allait lui balancer sur ses lectures personnelles. Mais à sa grande surprise, à son agréable surprise, elle comprit rapidement qu'il ne connaissait tout simplement pas les 50 nuances de Grey... Pas même les films? Il vivait dans une grotte ou quoi le bougre? Oh ce n'était pas Vicki qui allait le blâmer de ne pas connaitre ces ouvrages, au contraire, cela allait lui éviter bien des déconvenues. Mieux encore, le détective reposait négligemment le bouquin à sa place dans l'indifférence la plus totale. Vicki était soulagée.

Continuant les cent pas, Jason arrivait devant la chambre de Vicki. La jeune femme ne s'inquiétait pas, persuadée qu'il n'oserait pas y entrer. Mais le détective avait de la ressource et encore une fois, il allait l'étonner. Voilà qu'il ouvrait la porte, comme s'il était chez lui. Vicki n'en croyait pas ses yeux, il voulait pas fouiller dans ses placards non plus tant qu'il y était?! Non mais quel goujat, pensait-elle. Et pour couronner le tout, il parlait de travail au corps, de côtoyer intimement... Vicki ne comprenait pas tout, elle était trop chamboulée de le voir oser entrer dans sa chambre ainsi, elle ne l'écoutait plus que d'une oreille. La rouquine s'était alors levée subitement du canapé, prête à aller l'expulser elle même de son jardin secret. C'est là qu'elle le vit... il s'approchait dangereusement du "mur", de SON "mur". Il jouait même avec le voilage qui était censé le dissimuler. Un vrai ascenseur émotionnel pour la journaliste qui devait commencer à rosir. Elle en avait perdu ses mots, tirant un trait sur le savon qu'elle s'apprêtait à passer à Jason pour avoir osé cette intrusion dans son intimité. Finalement le détective revenait de lui même dans le salon et, Vicki était tellement soulagée qu'il n'ait rien découvert qu'elle laissait passer ce manque de politesse, visiblement maladroit et non volontaire de la part de son invité. Ce dernier évoquait d'ailleurs quelque chose qui lui tenait beaucoup plus à coeur, quelque chose qu'elle attendait avec impatience depuis qu'il avait franchi pour la première fois le seuil de sa porte. L'entrainement. Le visage de la rouquine s'éclaircissait, un franc et magnifique sourire se dessinant en plein milieu.

« J'attrape mon sac et on y va! »

Lui répondait-elle très enthousiaste avant de se diriger vers la cuisine où elle avait déposé son sac de sport un peu plus tôt. Lorsqu'elle se retournait vers lui, Jason était entrain de s'étirer, laissant apparaitre l'intérieur de sa veste. Matraque et coup de poing américain. Ces éléments tranchaient tellement avec son élégance actuelle. Ils ramenaient Vicki à la réalité. Jason pouvait être charmant, il pouvait être drôle et parfois même agréable, mais il n'en restait pas moins un homme mystérieux, ténébreux et dangereux. Un homme auquel elle ne devait en aucun cas s'accrocher. Un homme dont elle devait sans cesse se méfier, car, finalement, ils n'étaient pas du même monde. C'était l'une des choses qui l'attiraient chez lui, mais aussi l'une de celles qui la poussaient à garder ses distances. Vicki faisait alors comme si elle n'avait rien vu avant de se diriger vers son ordinateur pour le fermer. C'est là que Jason lui demandait ce qu'était 50 nuances de Grey. Oh non... mais pourquoi fallait-il qu'il remette ça sur le tapis. Elle qui pensait y avoir échappé... Et bien non!

« Ça parle d'un peintre, ça t'intéresserait pas. »

Répondait-elle en attrapant Jason par le bras pour le conduire jusqu'à sa porte. Il fallait vraiment qu'elle veuille éviter le sujet pour oser un tel geste, un tel contact. C'était, de mémoire, la première fois qu'elle lui touchait le biceps et elle devait admettre qu'il était sacrément musclé le bétail.

« On y va? »

Demandait-elle de manière complètement rhétorique puisqu'elle avait déjà entrainé Jason jusqu'à sa porte d'entrée. Elle attrapait sa veste au passage et poussait presque le détective dehors. Puis, elle fermait la porte derrière eux. Il ne lui restait plus qu'à espérer que Jason oublie cette histoire de livres et surtout qu'il n'ait pas la curiosité d'aller voir lui même de quoi ça parlait réellement. Mais il y avait plus important maintenant... les choses sérieuses... l'entrainement!

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyJeu 21 Nov - 17:30




The art of self-defense
Vicki Vale • Jason Bard


La rouquine l'attrapa par le bras, la rouquine l’entraîna dehors, la rouquine le jeta carrément sur le pas de la porte. Bard manqua de s'esclaffer. Il soupçonnait que la demoiselle avait finalement éprouvée de la gêne à le voir empiéter sur son espace vitale. Soit c'était à cause du foutu coussin qu'il avait déplacé, soit c'était parce qu'il avait fait irruption dans sa chambre. Au choix. Il l'accompagna, sans cesser d'afficher son sourire espiègle, regardant droit devant lui, en se retenant de lancer quelque chose de spirituel à ce propos. Il préféra éviter pour ne pas que la journaliste ne se vexe et l'envoi paître. En marchant sur le trottoir devant l'immeuble occupée par Vale, Jason lança fièrement :

« Tu va voir, j'ai acheté chez un concessionnaire la Cadillac qui va avec ce costume. Une antiquité qui valait plus grand-chose. Mais ça en impose aux minables quand je débarque dans les quartiers pourris de Gotham pour passer le patelin au peigne-fin et obtenir des infos. Ça fait toujours un certain effet. Et tu risques d'adorer ma voiture, l'intérieur est si confortable et moelleux… »

« Que le serial-Killer Douglas Berbick arrivait facilement à convaincre les enfants de monter dans sa voiture qui avait un intérieur en tout point similaire au mien. » Faillit-il dire à Vicki. (Berbick était la 3ème personne a avoir été officiellement abattu par le Seeker). Mais ne voulant pas que des trucs glauques viennent ternirent l'instant il préféra achever sa description par :

« ...que j'ai faillit m'endormir dedans en conduisant sur l'autoroute. »

Il réalisa alors un détail auquel il n'avait pas pensé en venant ici. Sur le tableau de bord de sa voiture, s'alignait des dessins du visage de Vicki. Qu'il avait épinglé là comme ça. Il l'avait dessiné avec différentes coiffures et différentes expressions du visage. Un truc utile pour lui lorsqu'il était en planque dans sa voiture dans une rue de Gotham, à épier des lieux douteux. Dans ses surveillances avant que le Seeker ne frappe la nuit suivante. Ça lui permettait de tromper l'ennui ou d'attendre de longues heures que le modus operandi de ses cibles ne se dévoilent, en contemplant le visage de la jeune femme. Au moins 5 ou 6 dessins de Vicki sur le tableau de bord de sa voiture. Elle allait les voire dans quelques instants lorsqu'ils auraient débouchés sur la ruelle plus bas où il avait garé son véhicule. Jason paniqua. Qu'est-ce qu'elle allait penser en découvrant ça ?! Il allait avoir l'air d'un pervers finis qui faisait une fixation sur elle. Et elle ne manquerait pas de s'imaginer des choses. Visez la tête de Jason Bard à cet instant précis. Voyez ses mains agités de frissons. Visez cette goutte de sueur qui coule sur son front. Matez attentivement cette veine qui palpite sur son cou. Explosion de niveau 9 sur l'échelle de Richter, et strictement intérieur. Il essaya d'assurer le coup en imaginant en 4ème vitesse, des moyens détournés pour qu'ils n'atteignent pas sa voiture. Il lança :

« J'ai envie de marcher je sais pas pourquoi. Et si on marchait jusqu'à la salle d’entraînement ? Après tout ça ne fait que 30 km, un super échauffement non ? »

Et face au regard non convaincu de la jeune femme il ajouta :

« Ou alors on prend le métro ! J'adore le métro, surtout celui de Gotham. Ou mieux on prend TA voiture. Même si c'est pas une Cadillac, elle doit rester en ligne sous la poussée ? Me regarde pas comme ça, je suis sûr que tu te laisses aller à quelques accélérations avec ta voiture. Des courses de rues clandestines peut-être ?»

Il n'eut pas besoin de pousser plus loin ses inepties. Ils déboulèrent dans la rue où il avait garé sa voiture pour découvrir le spectacle…

Jason était resté au moins 30 ou 45 minutes dans l'appartement de Vicki, principalement à cause du temps qu'il lui avait fallut pour lire en détails les données sur l'ordi portable de Vale. Un délai amplement suffisant pour les petites frappes du quartier.

Voilà le tableau : la voiture de Bard était vandalisée au point d'être irrécupérable. Plus de pare-brise, plus d'enjoliveurs, plus de pneus, plus de volant. Appelons ça le Cadillac Hôtel. Un ivrogne y avait déjà élu domicile. Des poux grouillaient sur lui. Il avait apporté des rafraîchissements. Du pétrole gélifié et du gros rouge. La voiture avait été redécoré. Des slogans tagués à la bombe. « Mort aux flics ! » « Ville de merde ! », etc.

Jason ne savait dire quel sentiment dominait le plus en lui. Le fait d'avoir perdu en un temps record de stationnement sa Cadillac. Ou bien le fait que ses dessins de Vicki avaient été récupérés par les vandales dans leur pillage. Et que du coup, la journaliste à ses côtés n'avait pu découvrir sa petite manie du dessin à propos de certaine rouquine de sa connaissance. Le mélange entre colère et soulagement s'exprima par Jason qui s'esclaffa. Il partit dans un putain d'éclat de rire. Il donna un coup de pied dans le radiateur de l'épave. Il donna un coup de pied dans les portières. Il jeta ses clés de voitures à l'ivrogne.

« Ok, on prend ta voiture. »

Et il pria pour qu'elle ne le questionne pas sur la légèreté  avec laquelle il prenait la chose. Si soulagé à l'idée que ses dessins aient échappés à la vue de Vicki, à tel point qu'il ne semblait pas se formaliser outre-mesure qu'on ait infligé ça à sa voiture.

………………………..

« J'ai oublié de te dire. La salle d’entraînement est derrière le Ringside de Gotham et en fait… y'a un match aujourd'hui. »

Il annonça ça à Vicki tout en poussant le battant de la double porte, dévoilant le ring, les deux boxeurs dessus et toute la foule de traîne-savate dans les gradins en train d'hurler. Au moins 300 personnes en train de vociférer pour que les deux types sur le ring frappent plus fort. Ils arrivèrent au moment du 6ème round. La nana en maillot de bain porteuse de panneau, arbora le ring pour annoncer le round suivant. Sifflets dans la foule. Un abruti qui matait les longues jambes sublimes de la fille en maillot cria : « JOLIES CANNES !!! » Un abruti qui matait la poitrine généreuse de la fille en maillot cria : « BEAUX POUMONS !!! » Jason lança un certain regard à Vicki dans le style : me-juge-pas-je-viens-juste-ici-pour-m'entrainer.

Alors que la cloche sonnait pour le nouveau round, Jason indiqua du doigt à Vicki les portes à l'autre bout de la salle de spectacle pugilistique, qui menaient à la salle d’entraînement. Les deux boxeurs qui tournaient sur le ring : un noir et un latino. Le latino lâcha ses droites. Corps à corps. Le latino avec le souffle court. L'arbitre qui vient dans la mêlée pour les séparer et relancer l'affrontement. La latino qui avance, lent, les coudes hauts, dégagé à l'entresol. Le noir en mode chasseur de tête, qui recule après des crochets pas passés loin. Le noir c'était la paresse en mode mort d'ennui. Jason eut un éclair, juste au pif : le match est bidon. Encore un truc truqué par la Mafia. Le boxeur noir : plus de jus, la débandade. Le boxeur latino : crochets en recul, coups au corps. Le noir dans les cordes, le latino dessus, de tous côtés. Des coups de mauviettes, épaule et bras, le latino la garde grande ouverte. Le noir, une gauche paresseuse, qui se dégage. Le latino qui reprend son souffle, garde baissée. BAM !!! En plein dans le cadre. C'est pas le bon qui va au tapis. Acclamations de tous les noirs dans le public. Huées de tous les latinos dans le public. Le boxeur noir avec cette expression du visage : oh et puis merde. Qui attend le décompte. Il s'en alla dans le coin neutre, mollo, au ralenti. A souffler ses baisers à la foule. Vicki et Jason passèrent devant lui aux pieds du ring sur le chemin qui les menait jusqu'à la salle d’entraînement.

L'arbitre comptait : 6, 7, 8… le latino se relève, jambes flageolantes. Le noir qui regagne du temps. Le latino qui revient. Des coups merdiques, que dalle. A portée des uppercuts façon bombe du noir. Le noir qui fait exprès de rater ses coups. Y'a que l'air qui vibre. Le noir, qui fait semblant de haleter, des bras qui font semblant d'être épuisés, ballants, comme morts. Le latino : un pain de première. Puis des directs et des crochets, du droit, du gauche. Le noir qui va au tapis. Jason qui secoue la tête. Quel belle entube de KO. L'arbitre qui compte : 7, 8, 9, 10 ! OUT ! Le latino fou de joie qui saute du ring et embrasse   la première jolie fille assise au premier rang. Fille en question qui se débat et crie, nullement venue pour ça. Elle flanqua une droite dans la tronche du boxeur. Le public couina : « BOUUUH ! Chiqué ! C'est nulle ! Remboursez ! » Les latinos lancèrent des pancartes et des bouteilles de bières sur les noirs dans la salle. Les noirs lancèrent des chaises et des canettes sur les latinos. Confusion totale. Les projectiles volaient ça et là. Certains atterrirent sur le ring. Baston générale dans la salle. 300 personnes en train de se sauter à la gorge. Jason enveloppa Vicki dans ses bras et la serra tout contre lui en se ménageant un passage dans la cohue. Comme s'il faisait rempart de son corps pour la protéger. Quelques minables sur leur passage. Jason leur colla des droites, sans lâcher Vicki de son bras gauche. Nouveaux projectiles. Jason abrita Vicki, à enfouir sa tête dans son torse façon protecteur, pendant qu'il se prenait de la bière dans la tronche. L'alcool lui piqua les yeux. Ils parvinrent jusqu'aux portes de la salle d’entraînement. Une fois à l'abri il lança :

« D'accord. La prochaine fois on passe par la porte de service. »

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptySam 23 Nov - 19:18



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"J'aime l'entente muette et tranquille de deux volontés qui ont une entière confiance l'une dans l'autre, et qui se sentent à l'abri." Henri-Frédéric Amiel.

Vite fait, bien fait, l'espiègle Vicki Vale avait éloigné la menace et expulsé Jason Bard de son appartement. C'était qu'il lui avait donné des sueurs froides là dedans. Une expérience étrange qui poussait la journaliste à ne plus vouloir la réitérer. C'était trop dangereux et ce pour de nombreuses raisons, certaines étant plus évidentes ou admissibles que d'autres. Bref, très rapidement, après qu'elle ait, discrètement, effectué ses tocs de vérification en verrouillant la porte de son appartement, les deux partenaires du jour se retrouvaient à l'extérieur du bâtiment. Le détective avait proposé de prendre son véhicule, ce à quoi la journaliste ne s'était pas opposée. Tant qu'ils arrivaient entier à la salle de sport, c'était tout ce qu'elle demandait. Vicki était loin d'être une passionnée de voitures, elle ne partageait donc pas l'enthousiasme de Jason pour sa Cadillac, mais elle esquissait tout de même un sourire de politesse, histoire de ne pas lui montrer que toutes ces histoires de bagnoles, ça l'ennuyait au plus haut point. Mais l’intérêt de Miss Vale fut réveillé lorsque Jason changeait subitement d'avis. Il voulait marcher finalement, et sur trente kilomètres, c'était une blague non? Vicki s'offusquait bien entendu, lui lançant un regard désapprobateur, les sourcils froncés. Le métro? Pourquoi pas, ça lui plaisait déjà plus mais elle ne comprenait rien. A quoi il jouait là? Pourquoi soudainement il ne voulait plus conduire et exhiber sa fameuse Cadillac? Il était plus suspect qu'autre chose là le Bard.

« Mais à quoi tu joues là Bard? »

Avait-elle demandé, complètement décontenancée. Soit il lui cachait quelque chose, soit il était complètement bipolaire... Les deux possibilités étaient tout à fait probable avec un type comme Jason. Peu importe, Vicki n'obtiendrait jamais de réponse à sa question. En effet, en tournant au coin de la rue, une mauvaise surprise attendait le détective. Vicki n'était peut être pas calée en Cadillac mais elle avait su reconnaître que c'était ce type de véhicule qui avait été désossé... La voiture de Bard, aucun doute! Choquée et désolée pour le jeune homme, la rouquine n'osait rien dire, elle se contentait de l'observer. Elle se sentait coupable, si elle ne l'avait pas invité à la rejoindre chez elle, rien de tout ça ne serait arrivé. Oui, Vicki s'en voulait et se faisait donc toute petite, craignant déjà que Jason ne passe sa colère sur elle. Elle avait son petit air de "oops, j'ai fais une grosse bêtise". Mais la réaction de Jason était à l'opposé de ce qu'elle avait imaginé. Il s'était mis à rire... Vicki ne comprenait décidément rien à cet homme. Alors, quand il lui dit que finalement ils prenaient sa voiture à elle, elle acquiesçait sans rien dire, que pouvait-elle dire de toute manière? Grâce aux indications de son co-pilote, la rouquine n'eut aucun mal à trouver la fameuse salle, cette salle qui allait peut être changer sa vie. Bonne conductrice, sans être une pilote chevronnée, elle n'avait pas à rougir de son trajet qui avait été exemplaire. Vitesse respectée à la lettre, stop et feux rouges faits sans aucune exception, oui, la conduite de Vicki était exemplaire, peut être un peu trop pour le détective d'ailleurs.

De mémoire, c'était la première fois que la journaliste venait dans ce quartier et pourtant, Gotham, elle connaissait. Elle était donc ravie de découvrir au passage un quartier qu'elle ne connaissait pas. Suivant aveuglément le détective, Vicki ne s'attendait pas du tout à ce qu'elle allait voir et si elle avait su, elle aurait sans nul doute fait marche arrière. Jason lui annonçait, bien trop tardivement, que la salle se situait derrière le Ringside de Gotham, ça, elle connaissait, et qu'en plus, il y avait un match en cours. Ce qui voulait dire la foule, l'agitation, l'excitation, le bruit et la violence. Tout ce que la jeune femme, casanière qu'elle était, détestait. A peine avait-elle passé la porte qu'elle se sentait déjà horriblement mal à l'aise et oppressée. Tous ses sens étaient agressés. Mais ce qui la troublait le plus, c'était le bruit et l'odeur. Vicki grimaçait en couvrant ses oreilles de ses mains. La boxe... Pas le genre de sport qu'elle appréciait regarder. En réalité, elle n'aimait pas regarder le sport en général, elle préférait le pratiquer. Bref, c'était exactement le genre d'endroit, le genre d'évènements, qu'elle n'avait absolument pas, ni l'envie, ni l'habitude, de fréquenter. Et tout en se frayant un chemin à ses côtés, elle maudissait intérieurement Jason Bard de l'y avoir embourbé. Lui et ses combines à deux francs six sous... Oui, Vicki aimait les expressions désuètes et ringardes. Elle tenait ça de feu son père. Le détective lui montrait alors du doigt leur destination, Vicki était désespérée, elle soupirait d'agacement, c'était à l'autre bout de la salle... Il en avait encore beaucoup des mauvaises surprises comme celle-là? Vicki ne suivait absolument rien du match, elle voulait juste sortir d'ici au plus vite et retrouver un semblant de calme. Comment vous dire que là, elle était vraiment mal barrée.

En effet, en une fraction de secondes, tout avait basculé. Vicki n'avait rien vu, rien entendu, rien compris. Elle avait juste vu la foule s'embraser et le chaos s'imposer.  Des projectiles commençaient à fuser et la jeune femme se sentait subitement en danger. La panique s'était emparée d'elle. Puis soudain, plus rien. Jason l'avait prise dans ses bras et la rouquine s'était sentie rassurée, protégée. Elle était dans une bulle et elle se concentrait sur cette bulle pour ne pas succomber à la panique. Dans les bras de Jason, elle avait soudain l'impression que rien ne pouvait lui arriver. Elle restait donc fermement blottie contre lui, s'accrochant à la veste du détective comme si sa vie en dépendait. La tête enfouie contre le torse de Jason, Vicki n'osait même pas regarder autour d'elle, elle le suivait littéralement les yeux fermés, sa confiance était totale envers lui. Rassurée et protégée, elle s'inquiétait tout de même pour le détective, elle ne voulait pas que lui soit blessé pour justement la protéger elle. Mais que pouvait-elle faire? Absolument rien. Encore une fois, elle était l'éternelle demoiselle en détresse. Ce petit bout de femme qui devait constamment être guidé et protégé. Elle en avait assez d'être aussi faible et fragile, angoissée et impuissante. Plus que jamais elle était déterminée à changer. Vicki attendait beaucoup de cet entrainement. Pas uniquement aujourd'hui, elle avait bien conscience qu'une seule et unique séance ne serait jamais suffisante pour faire d'elle une femme nouvelle, mais elle pensait à l'entrainement en général. Et oui Bard, tu ne le savais peut être pas encore... mais tu avais signé pour plusieurs mois, voir plusieurs années, aux côtés de la rouquine.

Une fois arrivés en zone sûre, Vicki restait un instant collée contre Jason, comme si elle n'avait plus envie de quitter cette sécurité qu'il représentait. Il fallait aussi avouer qu'elle se sentait bien là, tout contre lui. Elle se surprenait même à apprécier son odeur, il sentait divinement bon le bougre. Et puis elle se rendait compte que la situation n'exigeait plus qu'elle reste dans ses bras, elle n'avait plus d'excuse pour le justifier alors, elle se décollait de lui, un peu, beaucoup, malgré elle.

« C'est une bonne idée oui... »

Répondait-elle avec un léger sarcasme au sujet de la porte de service. Puis, elle observait Jason de la tête aux pieds, voulant s'assurer qu'il allait bien. Elle se rendait alors compte qu'il était recouvert de bière et que ses poings étaient rouges. C'était bien ce qu'elle avait cru entendre, il en avait fracassé quelques uns au passage.

« Je te remercie d'avoir joué au bouclier humain là dedans, mais ça va aller toi? »

Demandait-elle en approchant sa main du visage de Jason. Mais elle se retenait avant que leurs peaux respectives ne se frôlent. Ce contact la... elle l'avait fantasmé trop de fois pour qu'il ne puisse devenir concret. Cela la gênait beaucoup trop, c'était trop intime. Ses joues avaient d'ailleurs rosi, encore une fois.

« On ferait mieux d'aller se changer, c'est par où les vestiaires? »

Demandait-elle pour détourner l'attention de ce moment plus que gênant.


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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyMer 11 Déc - 13:26




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Vicki Vale • Jason Bard


Miss Vale s’écarta de lui tout en le remerciant pour son initiative de bouclier humain. Elle s’inquiéta sur l’hostilité qu’il avait reçu de la foule en leur ménageant un passage. Jason qui inconsciemment regrettait de ne plus avoir le petit corps de Vicki blottit tout contre lui, ironisa sur l’alcool qu’il s’était prit dans la figure et les coups qu’il avait délivré au hasard dans la marée humaine :

« Bof, juste un jour normal à Gotham City »

Avec en accompagnement bien entendu, le fameux clin d’oeil breveté Jason Bard à l’adresse de Vicki. Et celui là il l’espérait était assez spontané pour ne pas qu’elle glousse en lui posant la question, de savoir si oui ou non il s’était entraîné devant la glace ce matin pour exercer ce clin d’oeil. Il décela le temps d’une pulsation que la jeune femme s’était interdit un geste : sa main vers son visage. Elle l’interrogea sur le vestiaire. Jason fit un signe du menton vers l’entrée du gymnase de boxe. Et il poussa la porte d’un coup d’épaule.

La salle : parquet en chêne vernissé, ring au milieu, des sacs de frappes suspendus au plafond et des haltères avec banc de muscu éparpillés ça et là. Jason adressa mentalement une prière de remerciement à l’homme de ménage qui était passé ici dans la matinée, supprimant ainsi l’odeur habituelle de dessous de bras qui flottait habituellement ici. Ça aurait été moins glamour pour leur séance d’entraînement. Le seul détail inconvenant : un boxeur noir en train de s’entraîner dans un coin, à frapper au punching ball. Il les aperçut et reconnut Bard, il s’approcha de lui tout content :

« Eh Detective Bard !!! Fais quoi ici à cette heure ? Tu viens travailler ton crochet du droit ? »

Le boxeur sautilla vers Jason la garde haute. Il fit semblant de lui envoyer un direct du gauche suivis d’un enchaînement de crochets/uppercuts au corps. Jason fit semblant de le contrer par un direct avant d’envoyer une suite de crochets qui frappèrent dans le vide.

« Je rends juste service à quelqu’un Sharkey. »

Le boxeur sautilla vers Vicki, il fit semblant d’envoyer un gros direct vers la demoiselle avant d’enchaîner par un faux uppercut sournois et une gauche stylisé. Bard l’attrapa par l’épaule en ajoutant hilare :

« Sharkey, évite d’asticoter celle-là, elle t’enverrait au tapis. »

Le boxeur crédule qui détaille Vicki, s’imaginant le punch avec lequel elle mettait les mecs KO. Jason emmena le boxeur à part et lui confia à bonne distance de Vicki :

« Tu peux nous laisser ? Je voudrais une séance d’entraînement privée avec elle. »

« Quoi ? Tu veux la travailler au corps ? Tu veux faire une mêlée avec elle sur un dessus de lit mauve en forme de coeur ? »

Visez la tête de Jason, rouge comme une tomate :

« Mais non ! Je l’ai amené ici pour s’entraîner. »

« Dommage, on a envie d’en croquer, rien n’y manque. »

Jason poussa le boxeur dehors. Enfin tranquille, ils avaient la salle pour eux tout seul. Il revint vers Vicki avec le visage confus, adressant une nouvelle prière mentale (décidément) en espérant que la journaliste n’ait pas entendu les confidences de l’autre abruti.

« On en était où déjà ? Ah oui les vestiaires ! »

Il lui désigna les portes des 4 différents vestiaires qui se situaient sur le mur du fond. Il lui montra ça en imitant le geste d’un groom service d’un établissement de luxe.

…………………………

Il se changea. Il accrocha son chapeau au mur. Il épingla son costard sur un cintre et enfila son jogging et son débardeur noir. Il se contempla dans la glace du vestiaire qu’il occupait : et merde. Il avait encore sur les bras les 3 hématomes de sa dernière altercation nocturne en tant que Seeker. Vicki allait encore s’imaginer qu’il avait fait le coup de poing dans la rue avec d’autres tocards en tant que détective privé.

Jason revint dans la salle à patienter en attendant Vicki. Il regarda négligemment les affiches de boxe partout sur les murs de la salle : Ali qui fout un pain de première à Frazier. Tyson qui fout une chataigne à Spinks. Marciano qui fout une mandale à Joe Louis. L’éternel concours de claques et de grimaces entre les types les plus musclés du monde pour répondre à l’obsession masculine : QUI A LA PLUS GROSSE ?! TOI OU MOI ! Jason gloussa devant l’étalage de testostérone sur les murs qui tournait presque à la farce. En même temps il ajusta ses bandages noirs sur les mains, façon boxeur Thaï. Et puis il vit Vicki.
Ok

D’accord

J’avoue

Mademoiselle Vale en tenue de sport ça le faisait.

Le coup de chaud n’était plus très loin pour Jason.

Disons le clairement, il avait du mal à ne pas la regarder. Il s’approcha d’elle en faisant mine de regarder par terre puis en relevant la tête pour fixer un point mystérieux derrière elle. Parce qu’il ne voulait pas l’indisposer en l’observant. Il trouvait déplaisant de ce faire dévisager. Et à son sens c’était désagréable pour une femme de se faire observer avec concupiscence par un homme. Donc il préféra faire croire qu’il avait des pensées évasives, concentré sur la préparation et l’entraînement futur, alors qu’en vérité c’était sa présence à ELLE qui occupait ses pensées. Nouvelles images dans ses archives mentales. De nouveaux motifs pour dessiner le visage de Vicki pour plus tard.

« Et donc euh... »

Rien d’intelligent à dire pour dissiper son trouble.

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptySam 14 Déc - 14:41



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"J'aime l'entente muette et tranquille de deux volontés qui ont une entière confiance l'une dans l'autre, et qui se sentent à l'abri." Henri-Frédéric Amiel.

Décidément, Jason Bard était un roc, un pic. Rien ni personne ne semblait pouvoir l'atteindre ou l'ébranler. Vicki en était bien évidemment très impressionnée, et pas vraiment étonnée, mais elle sentait aussi que ce n'était qu'une apparence, une armure qu'il s'était construite au fil des années. Elle se surprenait alors à regretter qu'il ait encore besoin d'une armure avec elle, mais pouvait-elle réellement l'en blâmer? Absolument pas... Elle aussi se cachait derrière une carapace en fer forgé, elle ne lui jetterait donc pas la première pierre. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'un jour, lui, comme elle, pourrait enfin faire tomber ce mur qui les séparait. Ce mur qui les empêchait d'être totalement honnêtes et francs l'un envers l'autre. Elle ne savait pas exactement ce qui en ressortirait mais c'était ce don elle avait envie avec Jason. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas ressenti cela pour quelqu'un. C'était effrayant et excitant à la fois. Elle avait envie de foncer et en même temps elle se retenait. Et si elle se trompait, et si lui n'envisageait pas leur relation de la même manière, et si justement elle se prenait un mur... Beaucoup de si et pas assez de certitudes pour qu'elle se jette à l'eau. Alors elle ne relevait pas la réponse de Jason et se contentait de le suivre sagement dans la salle. Cette dernière, la rouquine devait bien l'avouer, était somptueuse. Oh ce n'était pas une salle luxueuse avec les machines dernier cri mais justement... C'était cela que Miss Vale aimait. Le tableau qui se dressait devant elle était exactement ce qu'elle avait espéré. Une salle à l'ancienne, à la Rocky Balboa. Qui l'eut cru hein? Vicki Vale, fan de la première heure de Sylverster Stallone et de ses films gonflés à la testostérone. C'était son père qui lui avait transmis le virus et tous ces films étaient encore plus importants à ses yeux depuis qu'il n'était plus là. Il lui suffisait de mettre un de ces dvd, de se blottir au chaud dans son canapé et de fermer les yeux pour avoir l'impression que son père était encore là à ses côtés, une bière à la main et la télécommande dans l'autre pour voir et revoir leurs moments préférés. Vicki esquissait donc un sourire en détaillant chaque coin et recoin de la salle. Elle était aux anges. Un sans faute pour Bard.

Seul bé-mol, la présence de ce boxeur totalement inconnu au bataillon. Oh Vicki n'avait absolument rien contre lui mais c'était qu'elle... elle avait tout simplement espéré s'entrainer seule avec Jason. La présence d'une tiers personne la mettait réellement mal à l'aise et, pour être tout à fait honnête, gâchait aussi son plaisir. Cela se lisait aisément sur son visage avant qu'elle ne se ressaisisse pour lancer un sourire amicale à l'homme qui s'était rapproché d'eux. Elle ne voulait pas passer pour une sauvage ou une asociale non plus. Elle savait se tenir. La journaliste n'avait pu cependant pas s'empêcher de reculer de quelques pas lorsque... Sharkey... Attendez, sérieusement? Sharkey? Sharkey Shark? Ok... Passons... Lorsque... Sharkey s'était mis à sautiller devant elle en feintant de l'attaquer. Ils ne se connaissaient que depuis quelques secondes et elle n'avait pas encore assez confiance en lui pour le laisser approcher ses poings d'aussi près de son visage. Elle esquissait alors mince sourire forcé et surtout gêné. Vicki n'était pas du tout, mais alors pas du tout, à l'aise avec ce genre de familiarité. Encore moins avec un parfait inconnu. Elle n'osait d'ailleurs plus ouvrir la bouche, même quand Bard plaisantait sur le fait qu'elle pourrait facilement mettre au tapis cette montagne de muscles. Si seulement c'était vrai... La rouquine était alors soulagée de voir que Bard emmenait Sharkey à l'écart mais cela ne l'empêchait pas de tendre l'oreille pour autant. Si Jason murmurait, empêchant la journaliste de comprendre ce qu'il disait, Sharkey, lui, se révélait être beaucoup moins discret. Et si la rouquine n'avait pas distinctement entendu tout le contenu de leur conversation, elle avait néanmoins pu en comprendre l'idée principale. Skarkey Shark avait sous-entendu, ni plus ni moins, que Bard voulait un combat un peu plus... rapproché avec elle. Vicki était bien évidemment choquée, gênée, par ce sous-entendu. Encore une fois, ses joues se teintaient de rose... mais ce n'était pas uniquement dû aux propos qu'elle avait attrapé au vol. Non... Si elle rougissait, c'était aussi parce que des images plus que suggestives avaient instantanément envahi son esprit. L'espace de quelques secondes, elle s'était vue dans les bras de Jason, partageant avec lui une étreinte torride et passionnée, là, sur ce ring. Elle avait alors ressenti des papillons dans le ventre et ce n'était pas bon mais alors pas bon du tout. Ses sentiments envers le détective devenaient de plus en plus ambigus et cela l'effrayait. Elle avait beau les combattre, son corps et ses pensées trahissaient ce qu'elle refusait d'admettre. Elle voulait être proche de lui sans l'être vraiment, elle voulait jouer avec le feu mais sans se brûler. Impossible Miss Vale, il allait falloir revoir votre copie.

A son retour, Jason semblait confus lui aussi. Vicki se demandait alors si c'était pour les mêmes raisons qu'elle. Et... au plus profond d'elle même elle l'espérait oui. Pensait-il à elle de cette même manière inappropriée dont elle avait pensé à lui? Ou ne jouait-il qu'à flirter avec elle, sans aucune arrière pensée, comme il devait très probablement le faire avec toutes les femmes qu'il croisait? L'intrépide journaliste séchait sur cette colle et aucun de ses contacts, aucune de ses investigations habituelles ne lui permettraient de trouver la réponse à ces questions. Les hommes... l'amour... la séduction... Voilà bien des sujets qu'elle ne maitrisait absolument pas. Elle pestait alors intérieurement contre elle même, il suffit Vicki! Arrête de penser à tout cela et concentre toi maintenant sur le plus important, l'entrainement. S'accrochant à son sac de sport comme à une bouée de sauvetage, la rouquine lançait un sourire gêné à Bard... Si seulement il savait comment elle venait de songer à lui... Elle ne préférait même pas y penser tant la honte se serait emparer d'elle. Elle se serait liquéfiée sur place. Vicki préférait vite courir se cacher et foncer donc vers l'un des vestiaires que Jason lui avait indiqué. Enfin seule dans la cabine, à l'abri des regards, elle s'adossait contre une des parois pour reprendre calmement son souffle. Elle venait de prendre un sacré coup de chaud là... Une fois ressaisie, elle se déshabillait pour enfiler sa tenue de sport avant d'attacher ses cheveux en queue de cheval. Elle avait bien sûr prit grand soin à choisir sa tenue. Elle n'avait pas pris quelque chose de trop sexy ou de trop léger. Déjà pour ne pas passer pour une véritable allumeuse et puis surtout parce qu'elle ne voulait pas que Bard puisse voir les cicatrices que lui avait laissé le Joker. Enfin prête, la journaliste prenait plusieurs gorgées d'eau et une profonde inspiration pour se donner un peu de courage. Allez Vicki, en piste.

Le jeune femme sortait alors du vestiaire pour rejoindre Jason et elle n'en croyait pas ses yeux... Décidément, il ne faisait rien pour l'aider lui non plus! Avec ce débardeur noir qui moulait à la perfection ses courbes virles et ces muscles saillants qu'il la laissait entrevoir. Deuxième coup de chaud pour la rouquine qui prenait une nouvelle gorgée d'eau histoire de se rafraichir et de se remettre les idées en place. Elle commençait alors sérieusement à se dire que cet entrainement n'était pas une si bonne idée que ça finalement. En tout cas, pas avec Jason... Elle s'était elle même imposée la dangereuse tentation. Parfaite idiote! Bard se rapprochait alors d'elle et Vicki était surprise de voir qu'il ne la regardait même pas. Dire qu'elle était déçue serait un euphémisme, elle était presque vexée en fait. Elle commençait à regretter son choix de tenue. Non... enfin si, non. Non non et non! Ce n'était ni un rencard ni quoi que ce soit du même acabit. Ressaisis toi Vale! La jeune femme transformait alors cette contrariété en énergie et en motivation.

« Allez l'hématome sur pattes, montre moi de quoi tu es capable sur un ring! »

Disait-elle avant de se diriger vers le fameux ring. Elle posait sa bouteille d'eau dans un coin et se faufilait entre les cordes, fin prête à prendre sa première leçon.

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyMer 18 Déc - 10:21




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Vicki Vale • Jason Bard


Hématome sur patte…

Ok…

Bard leva les yeux au ciel, mimant un type qui s’offusque, même s’il avait du mal à contenir ce sourire malicieux. Miss Vale se faufila entre les cordes, Jason le gentleman tira la corde du haut pour qu’elle puisse se glisser plus facilement sur le ring. Jason l’athlète enjamba carrément les cordes… Il prit le matériel d’entraînement qui traînait négligemment au bord du ring. D’abord le casque de protection en cuir, il le posa des deux mains sur la tête de Vicki, en attachant les scratchs, en faisant tout pour ne pas contempler l’adorable nuque de la jeune femme. Nouveau trouble, si la taille de Vicki semblait appeler un bras pour l’enlacer, sa nuque semblait appeler des lèvres pour être recouverte de baisers. En retirant ses mains il contint l’envie de toucher son cou. Réussit ! Jason le professionnel ne s’était permit aucun geste ni contact déplacé. Jason le sobre ramassa les gants de boxe d’entraînement et les tendit à Vicki. Il l’aida à les enfiler, en lui attachant les gants avec les scratchs. Là par contre il eut du mal à se retenir… il lui tenait le poignet d’une main en lui ajustant les gants. Le fait d’enlacer le poignet de la jeune femme était très agréable, même si c’était juste un geste utilitaire quelconque. Il se détourna d’elle tout en enfilant ses propres gants de boxe. Il accrocha ses scratchs avec ses propres dents. Genre « même-pas-besoin-d’aide. » Genre : j’ose pas que tu me touches pour le coup. Notez que Jason avait mit les gants comme elle. Mais qu’il n’avait pas mis de casque d’entraînement pour amortir les coups. Autant il n’avait pas envie de la blesser au visage, autant lui se fichait complètement de prendre un quelconque coup dans la figure visiblement.

« Bon alors par ou commencer ? Ah oui, comme t’es plus petite en taille que la plupart des mecs que tu croiseras en cas d’agression, ça sert à rien de leur envoyer des directs, t’as moins d’allonge qu’eux. »

Jason déplia ses bras et envoya une série de directs dans le vide pour illustrer son propos.

« Ta meilleure ressource c’est le corps à corps pour les atteindre, en fait tu dois te rapprocher d’eux pour les cogner ci-possible au corps, cible plus facile, avec crochets et uppercuts. »

Mouvement des bras larges de Jason pour imiter la posture.

« Vise les points faibles, tu tapes dans le foie pour couper le souffle et surtout dans le point faible masculin ultime. »

Regard.

« Tu sais bien. »

Nouveau regard.

« Dans les...euh… les... »

Il désigna son propre entrejambe de son poing ganté.

« Dans les… les… les choses de la vie ! Voilà ! »

En posture face à elle, garde levée, paré au moindre coup de la jeune femme.

« Et puis comme t’es plus petites, tes uppercut au menton auront plus d’impacts car envoyés de plus bas. Va y essaye de m’en envoyer un. »

Jason qui tapote son menton tout sourire.

« Faut d’abord que tu te colles à moi de près, le corps à corps. »

Tout contre la journaliste maintenant. Jason qui rougit ;

« Euh… pas trop près non plus. »

C’est parti pour un round halluciné. Jason qui encaisse les coups de Vicki. Jason le gentillet qui fait exprès de ne pas taper fort et avec une rare imprécision. Tous ses coups se perdaient dans les bras ou les coudes de la garde de Vicki. Tous les coups de la demoiselle arrivaient à destination.

« Tu remarqueras que comme t’es plus légère que la plupart des mecs, tu seras toujours plus vive et plus rapide qu’eux. Cherche pas à cogner le plus fort, cherche à cogner le plus rapidement. T’as plus de réflexes que la plupart des connards de petites frappes qui hantent les rues de Gotham. Tous amoindris par la bière, la cigarette et souvent la drogue. T’as plus d’atouts que tu ne le crois, que tous ces abrutis réunis. »

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyJeu 26 Déc - 11:04



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"J'aime l'entente muette et tranquille de deux volontés qui ont une entière confiance l'une dans l'autre, et qui se sentent à l'abri." Henri-Frédéric Amiel.

Bard s'était empressé de monter sur le ring pour aider Vicki à se faufiler entre les cordes. Elle levait les yeux au ciel et faisait mine d'être offusquée par tant de machisme mais au fond... elle avait apprécié cette petite attention. Oui, elle aimait sentir que Jason faisait attention à elle, qu'il prenait soin d'elle. Bien évidemment, elle ne pouvait pas lui montrer sous peine de baisser sa garde et de le laisser entrevoir l'attirance grandissante qu'elle ressentait pour lui. C'était un peu une métaphore de leur séance d'ailleurs. Il y aurait deux combats sur ce ring. Celui physique, concret, l'entrainement. Et puis un autre, beaucoup plus abstrait, intérieur. Celui d'une femme luttant contre son désir inavoué, contre une séduisante mais dangereuse tentation. Elle ne le savait pas encore mais la rouquine venait d'entrer sur un terrain miné, elle s'était elle même envoyée au front, en première ligne. Jason lui semblait beaucoup plus serein, d'ailleurs il enjambait les cordes comme si de rien était, avec une facilité déconcertante. Il était frais et pimpant, prêt à en découdre avec la journaliste. Si cette dernière avait cru déceler l'espace de quelques secondes une sorte de gêne, absolument adorable, chez le détective, elle commençait à croire qu'elle s'était finalement trompée et que la seule gênée sur ce ring, c'était elle. Et ce n'était malheureusement qu'un début... Elle qui avait pris le temps de choisir sa tenue pour ne pas ressembler ni à une trainée, ni à un sac. Elle qui avait pris le temps de se rafraichir et de remettre en place ses cheveux pour être un minimum présentable... Voilà que Jason venait lui refourguer, avec ses grosses paluches, un horrible casque de protection. Celle là, elle l'avait pas vu venir la Vicki. Elle se sentait terriblement ridicule. D'abord gênée, honteuse, elle se disait finalement que c'était un mal pour un bien. Après tout ce n'était ni un rencard ni une séance d'entrainement au flirt. Non, finalement, elle était contente de l'avoir cet horrible casque, ça la ramenait à l'essentiel, ça l'éloignait de ses pulsions qu'elle avait de plus en plus de mal à contrôler.

Bon sang Vicki... Qui croyais-tu berner comme ça? Comme si un simple casque de protection allait pouvoir inhiber tes désirs les plus intimes et chassait cette irrésistible envie que tu avais de te plonger dans les bras de Jason Bard? La journaliste comprenait d'ailleurs son erreur lorsque le détective se rapprochait un peu plus d'elle. Il était là, à seulement quelques centimètres d'elle, tenant son poignet dans sa main. Un simple contact, pur et innocent, sans aucune connotation ou ambiguïté. Et pourtant, cela provoquait en Vicki une vraie explosion de sensations. Il avait les mains douces et puissantes à la fois, tendres et virils. Des frissons la parcouraient toute entière et elle remerciait le ciel d'avoir enfilé ce gilet de sport par dessus sa brassière afin d'éviter que Bard ne voit justement ces frissons qui l'auraient immanquablement trahi. Cet instant n'avait duré que quelques secondes avant qu'il ne s'éloigne à nouveau pour mettre ses propres gants. Vicki l'aurait bien aidé mais elle préférait s'abstenir de lui proposer. Déjà parce que visiblement le bougre s'en sortait très bien sans elle et puis aussi tout simplement parce qu'elle ne voulait pas tenter le diable. Plus elle se tenait loin de lui, mieux elle se portait. En tout cas elle essayait de s'en persuader. Bon, ça s'annonçait compliqué vu le contexte dans lequel ils se trouvaient mais Vicki était confiante. Ce n'était que passager de toute manière, ce n'était qu'une alchimie physique née de la tension provoquée par leurs conflits perpétuels, rien d'autre. Il n'y avait pas plus à creuser et ça passerait aussi vite que c'était apparu, essayait-elle de se convaincre. Il suffisait qu'elle se concentre sur l'entrainement pour que ce dernier se passe bien. D'ailleurs, Jason n'attendait pas plus longtemps et lançait les hostilités. Il affirmait que, vu sa taille, Vicki serait toujours en infériorité. Quel scoop! Oui elle était petite et elle ne pouvait s'empêcher alors de penser que cela ne devait pas plaire à Jason. Elle avait pris sa remarque comme une critique négative. Lui devait préférer les longues jambes interminables de ses conquêtes habituelles... Stop Vicki! Arrête de penser à ça! Allez... Bon... Première leçon, ne pas envoyer de directs. D'accord... c'était quoi direct? Jason illustrait ses propos et Vicki n'en perdait pas une miette. Le détective poursuivait en lui annonçant qu'elle allait devoir privilégier le corps à corps. Cela ne lui plaisait guère, Vicki ne s'était jamais battue de sa vie et si elle parvenait toujours à survivre face au danger, c'était grâce à sa malice, à sa ruse, non pas à ses poings. C'était d'ailleurs pour cela, entre autres, qu'elle était là. Mais, la seule idée de devoir se retrouver face à face avec un adversaire, avec le Joker, car clairement c'était à lui qu'elle pensait, la tétanisait. Mais après tout, c'était pour apprendre cela qu'elle avait sollicité l'aide de Jason... Alors elle ferait ce que dernier lui disait sans broncher.

Crochets et uppercuts... Hein hein... C'était quoi exactement? Parce qu'elle avait beau adorer regarder Rocky avec son père, elle ne faisait pas attention à tout cela. Ce n'était pas vraiment ça qui l'intéressait. Non, elle ce qu'elle aimait par dessus tout c'était passer un agréable moment de complicité avec son père devant un bon divertissement pas prise de tête. Les termes techniques... elle n'y connaissait donc rien. Encore une fois Jason le prenait en compte et ne tardait pas à lui faire une petite démonstration. La rouquine observait avec la plus grande des attentions, elle voulait faire les choses biens et devenir elle aussi une combattante digne de ce nom. Oh elle n'espérait pas devenir une véritable guerrière, elle savait qu'elle ne le serait jamais, mais elle espérait tout de même pouvoir devenir assez forte et indépendante pour savoir se défendre seule et ne plus jamais se retrouver en position de victime. Et puis au fond d'elle, elle voulait aussi impressionner Jason, ne pas le décevoir, être à la hauteur de son enseignement. Points faibles, foie pour couper le souffle, ok! Et... une région située plus au sud pour des raisons plus qu'évidentes, ok! Vicki savait très bien qu'en cas de danger éminent, elle n'hésiterait pas à viser cette zone, elle l'avait déjà d'ailleurs fait par le passé. Pas besoin d'être une combattante hors paire pour savoir qu'un bon coup de genou bien placé pouvait parfois sauver des vies. Jason, lui, semblait être gêné par cette partie de la leçon, il bégayait, il était hésitant, maladroit, il était tout simplement adorable et cela lui donnait un charme fou. Vicki esquissait un sourire. Elle n'était alors pas gênée mais amusée. Mais son sourire disparut très vite lorsque le détective lui demandait de tenter un uppercut sur lui. Quoi? Comment? Mais, mais, il n'avait même pas de casque et puis elle n’avait jamais fait cela. La panique commençait à s'emparer de la jeune femme. Pour le coup c'était elle qui devenait gênée et hésitante. Et ça n'allait pas aller en s’arrangeant lorsqu'il lui disait qu'elle devait se coller à lui. Ah oui... le corps à corps... Il ne lui laissait d'ailleurs pas le choix et se rapprochait d'elle. Vicki levait la tête vers lui et piquait un phare, elle paraissait si frêle et fragile face à Bard et c'était le cas. Il aurait pu en faire une seule bouchée d'un simple claquement de doigts. Vicki ne savait plus où se mettre. Ce qui semblait être réciproque vu la teinte rosée qu'avaient pris également les joues de Jason. Se pourrait-il alors que lui aussi ressente une attirance pour la rouquine... elle peinait à y croire et pourtant elle se surprenait à l'espérer.

Mais ce n'était plus le moment de jouer les timorés, il était temps de passer à l'action. Suivant les premiers conseils de Jason, Vicki tentait quelques approches. Le premier uppercut ressemblait plus à une caresse contre le menton de Jason Bard qu'autre chose, elle était ridicule. En réalité elle ne savait pas comment s'y prendre, elle voulait apprendre mais elle avait peur de lui faire mal, elle voulait appliquer ses conseils mais elle avait peur de mal faire, d'être encore plus ridicule. Puis, doucement, progressivement, elle commençait à se lâcher, à prendre confiance, à y prendre goût. Elle se sentait en pleine confiance tout près de Jason et elle se laissait aller. Les coups devenaient plus assurés, plus puissants. Oh rien qui pourrait mettre à mal Jason mais c'était un bon début. Jason lui donnait la réplique mais la journaliste sentait bien qu'il ne donnait pas tout et c'était mieux ainsi. Elle n'allait pas se la jouer provocatrice en lui ordonnant d'arrêter de la ménager et de retenir ses coups. Non, elle n'était pas suicidaire non plus. Il s'agissait de sa toute première séance et elle n'avait aucun doute sur le fait qu'un seul vrai coup de Jason l'enverrait dans un profond sommeil pour au moins le reste de l'après-midi. Non... cela n'aurait pas été sérieux de lui demander de jouer les véritables adversaires, là elle devait apprendre les bases. Alors elle ne disait rien, elle profitait simplement de chaque seconde d'entrainement. Elle se sentait alors revivre, comme si les chaines qui la maintenaient prisonnière du Joker et de son influence pernicieuse, commençaient à s'émousser. Oh elle était loin, très loin, d'être sortie d'affaire, mais cela lui faisait un bien fou de se bouger pour combattre cette sensation d'impuissance et de vulnérabilité. Elle était sur la bonne voie. Jason lui conseillait alors de profiter de sa petite stature pour porter des coups plus rapides que ses adversaires. Ne pas s'épuiser à donner la force mais de la rapidité donc. Enregistré! Bard glissait alors un compliment à l'encontre de Vicki au passage, elle en rougissait. Pensait-il réellement qu'elle avait ce genre d'atouts, cela la touchait profondément. Savoir que Jason croyait en elle et en son potentiel, c'était très important à ses yeux. Cela lui avait donné un coup de booste et elle avait alors appliqué immédiatement ce dernier conseil, enchainant des coups plus discrets mais plus rapides.

Légèrement essoufflée, Vicki faisait un petit break. Elle en profitait d'ailleurs pour retirer ce satané casque qui l'encombrait plus qu'autre chose. De toute manière le détective retenait ses coups, elle ne risquait rien. Elle s'éloignait quelques instants de Jason avant de revenir vers lui avec une question. Plusieurs fois, elle s'était retrouvée en mauvaise posture à cause d'attaques surprises par derrière. C'était que les criminels de Gotham étaient des lâches prêts à tout pour s'en prendre à une pauvre femme sans défense. Elle voulait donc lui demander comment se sortir de là avec rapidité et efficacité pour ne pas se retrouver pieds et poings liés.

« Et si le type m'attaque par derrière... »

Disait-elle en se retournant devant Jason afin qu'ils se mettent tous deux en situation.

« ... je fais comment? »

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptySam 4 Jan - 9:39




The art of self-defense
Vicki Vale • Jason Bard


Vicki VS Jason

Poursuite autour du ring. Le mi-lourd trapu tout en muscle contre la poids légère toute en souplesse. Les séries rapides de Vicki qui s’empalaient sur la garde robuste du détective. Les coups en contre gentils de Jason évités de peu par la journaliste en réponse. On était loin de l’échange d’amabilité pugilistique malgré tout. La vivacité de la jeune femme suffisait à la rendre dangereuse pour qui ne prenait pas garde. Son agilité supérieure à Jason vu la différence de gabarit, suffisait à devoir l’obliger à accélérer un peu à et perdre un peu de souffle. Vale imposa une pause. Jason retira ses gants de boxe, les laissa tomber sur le ring et se malaxa ses mains serrées par ses bandages noirs. Douleurs aux articulations. Ancienne fracture du métacarpe à cause d’un pugilat avec les durs à cuirs du gang de Black Mask. Parfois quand il pleuvait à Gotham, la douleur se faisait sentir dans ses articulations. Miss Vale retira son casque pour le laisser tomber sur le ring dans un geste synchro avec le sien. Coup d’œil furtif en douce du détective.

Ce sont ses cheveux…

Qui tombent en cascade quand elle retire son casque. Visez le stoïcisme contenu du Jason : juste sa pomme d’adam qui fait un aller retour dans sa gorge. Vicki l’interrogea sur un cas plus délicat. Que faire en cas d’assaut en traître ?

« T’as bien les prises de judo. »

Il prit la main de Vicki et la dirigea vers son cou à lui, il posa sa main sur son cou. Il prit son autre main et la dirigea en posture d’Aïkido. Il lui indiqua du menton sa jambe, pour lui dire qu’elle n’avait plus qu’à lui frapper l’une de ses chevilles avec pour lui faire perdre l’équilibre.

« Tu fais dégringoler le connard qui t’attaque par un relevé d’épaule. Je sais il est plus lourd que toi, mais tu te sers de son poids pour le faire tomber justement. »

Jason qui se dégage lentement en lui tenant la main.

Juste le temps d’une pulsation...

Il vint s’asseoir par terre sur le ring, en tailleur, dos aux cordes. Le petit Jason tout à coup. A mi-chemin entre le bouddha du ring et un petit môme qui profite d’un moment seul à seul avec Vicki.

« Je te cacherais pas que face aux criminels endurcies de Gotham ça ne suffira pas. Il faut s’adjoindre couteau à cran, poing américain, taser, matraque en cuir lestée de plomb et flingue. Je peux te fournir un de ces ustensiles. »

Jason, les bras étirés, à les poser sur les cordes du ring comme pour les reposer.

« Tout cet éternel combat est comme une foutue partie d’échec. T’as déjà jouée aux échecs ? »

Le regard de Bard qui se perd du côté des affiches de boxe sur chacun des murs de la salle. Tous ces duels.

« Dans ce jeu c’est plus deux esprits qui s’affrontent qu’autre chose. Y’a pas de meilleurs coups. L’idée c’est de trouver le coup qui dérange le plus l’adversaire et le perturbe, et tant pis si c’est un mauvais coup. »

Le regard perdus sur les affiches de boxe. Déclic : à éviter le regard de Vicki.

Ce sont ses yeux...

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MessageSujet: Re: The art of self-defense (Vicki Vale)   The art of self-defense (Vicki Vale) EmptyJeu 9 Jan - 10:13



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"J'aime l'entente muette et tranquille de deux volontés qui ont une entière confiance l'une dans l'autre, et qui se sentent à l'abri." Henri-Frédéric Amiel.

Le judo... Son père l'y avait inscrit quand elle était plus jeune. A l'époque il avait eu bonne espoir que Vicki suive ses pas pour rejoindre la police de Gotham une fois adulte. Mais dès la première leçon, il avait compris que la violence et la noirceur qui allaient de paire avec ce métier n'étaient pas faites pour sa Vicki. Cette dernière n'avait jamais retenté l'expérience, le combat, ce n'était pas pour elle. Alors quand Bard évoquait ce sport, Vicki levait les yeux au ciel. Si elle avait su... elle aurait persévéré dans cette voie à l'époque, cela lui aurait évité bien des déconvenues. Elle avait beau être sportive et adorer se dépenser, il y avait une grande différence entre se battre contre un loubard et un rameur de salle. Jason s'emparait alors de la main de Vicki pour la poser sur son cou. La jeune femme était gênée mais elle se contenait. Après tout elle s'était bien doutée qu'en demandant au détective de l'entrainer elle allait bien devoir le toucher un minimum. Mais même si elle s'y était préparée, elle devait avouer que cette proximité avec lui était troublante. Elle se laissait cependant faire, sachant bien évidemment que Jason n'avait aucune arrière pensée, il faisait juste le job qu'elle lui avait demandé. La rouquine n'avait aucun doute sur le fait qu'il agissait en tout bien tout honneur. Elle commençait à le cerner et il était plutôt vieux bougre à l'ancienne. Vous savez, du genre à respecter les femmes et à ne pas les brusquer. Du genre à ne pas tenter quoi que ce soit de déplacé ou de graveleux. Vicki appréciait cela, il n'y avait rien de pire à ses yeux que les gros lourdingues qui laissaient trainer leurs pattes ou adoraient s'adonnaient à toutes sortes de sous-entendus dégradants. En fait, si Vicki était mal à l'aise, ce n'était pas à cause de Jason mais à cause d'elle et de ces pensées qu'elle ne devrait pas avoir. C'était comme si elle avait peur que Jason puisse les deviner, les entendre.

Après la petite leçon dont Vicki n'avait perdu aucune miettes, Bard s'asseyait sur le ring. Il lui expliquait alors ce qu'elle redoutait le plus, apprendre à se battre ne suffirait pas... Les criminels de Gotham, et d'ailleurs, étaient de plus en plus dangereux, de plus en plus équipés. Et la journaliste allait devoir en faire de même si elle espérait pouvoir leur tenir tête et ne plus jamais se retrouver à la place de la victime. Elle se souvenait alors de la dernière fois qu'elle avait osé utiliser une arme et cela lui enserrait le coeur. Il s'agissait de cette horrible nuit lorsque le Seeker avait tué son père. Vicki avait en effet, dans un geste totalement désespéré, tenté d'abattre le criminel avec l'arme de son père. En vain. Elle ne savait pas tirer, son père avait toujours refusé de lui apprendre car justement il savait que cela détruirait sa fille. Sombrer dans la même violence que ceux qu'elle traquait... Non, Vicki n'était pas faite pour cela. Mais désormais, il était mort, il n'était plus là. Tout avait changé, Vicki avait changé. Elle allait devoir prendre des leçons de tir, elle notait ça dans un coin de sa tête pour plus tard. Elle n'embêterait pas Jason avec ça, elle trouverait bien un club de tir où s'inscrire. Ce n'était pas ce qui manquait en Amérique... Le couteau à cran... par contre, ça ça ne la séduisait pas du tout. L'idée d'enfoncer directement une arme dans la chair de quelqu'un... Le sang, les cris, la proximité, non, elle n'aimait pas du tout cela. En revanche, pour elle ne savait quelle raison, elle aimait bien l'idée du poing américain. Peut être parce que ce petit gadget bien utile lui donnerait l'impression d'être plus forte, plus courageuse. Ce petit objet lui permettrait peut être d'avoir le sentiment de peser plus lourd dans la balance. Le taser... ça, elle en avait déjà un dans son sac et elle avait d'ailleurs déjà eu à s'en servir alors elle validait immédiatement la proposition. Matraque en cuir, ça sonnait beaucoup trop malsain pour elle. Elle n'aimait pas du tout.

Jason partait ensuite sur une analyse plus métaphorique de tout cela, les échecs. Un jeu qui fascinait Vicki par bien des aspects mais auquel elle n'avait malheureusement jamais joué. Pourquoi malheureusement? Parce qu'elle avait toujours rêvé d'apprendre à y jouer. Et puis la paresse, le manque de temps... Et elle avait laissé ça de côtés comme tant de choses. C'était l'un des plus gros vices de Vicki Vale, avoir beaucoup de projets et ne jamais en réaliser aucun. Parce qu'elle se disait qu'elle n'y arriverait jamais ou qu'elle ferait ça plus tard. Procrastination et dévalorisation, deux des plus grands ennemis des projets en tout genre. Mais la rouquine comprenait cependant très bien l'allusion de Jason. Elle acquiesçait alors d’un simple mouvement de tête. Elle ne desserrait plus vraiment les dents à vrai dire, elle était un peu perdue. Jason, le souvenir de son père, celui du Joker... Cette journée avait été riche en émotions, bien plus qu'elle ne voulait bien l'admettre. Et à cet instant précis, elle n'avait plus envie que d'une seule chose, un bon bain et de la solitude. Elle avait envie de rentrer chez elle, de se servir un monstrueux verre de vin rouge et de prendre un bain moussant avec bougies et musique relaxante. Un cliché absolu mais qu'est-ce que ça pouvait faire du bien.

« Je vois oui. Je n'ai jamais eu l'occasion d'y jouer mais je comprends. »

Disait-elle avant de prendre une profonde inspiration.

« Je crois que je vais y aller, j'en ai eu assez pour ma journée. Appelles moi quand tu es libre pour un autre entrainement et... si jamais tu as encore besoin d'un coup de main pour cette affaire ou une autre. Merci beaucoup pour cette séance, tu as tenu ta parole. Finalement j'ai été assez mauvaise langue, tu n'es pas si horrible que ça Jason Bard. »

Vicki esquissait un mince sourire malicieux et sincère. Son regard se perdait dans celui de Jason et ce léger flottement la mis à nouveau mal à l'aise. Alors, elle le brisait immédiatement en changeant de sujet.

« Je te ramène? »

Bard refusait poliment l'invitation, il allait rester un peu à s'entrainer. Vicki le laissait alors là avant de s'éclipser et de rentrer chez elle. La suite au prochain numéro...

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