the four horsemen of the apocalypse (Artemis, Sasha, Donna)

The four horsemen of the apocalypse.

Voilà maintenant deux semaines que tu tentes de survivre dans un monde qui n'est pas le tien. Un miroir déformé, mais pas complètement dépourvu de sens, puisque la catastrophe subie sur cette Terre aurait pu se produire chez vous aussi. Tu ne parles pas d'une guerre entre Amazones et Atlantes, impossible tant que Diana sera là, mais d'un raz-de-marée assez puissant pour tout détruire sur son passage, dont Ocean Master aurait été l'investigateur, et qui vous a déjà pendu au nez par le passé. Ici, la misère a pris le dessus sur tout le reste, et pour avoir une chance de s'en sortir, il faut respecter les règles établies par les survivants de ce cataclysme. Au bout de quelques jours d'observation, tu es parvenu à comprendre le fonctionnement de la résistance, mais ça, c'est uniquement parce que tu as été téléporté dans un métro londonien, devant un groupe rebelles en repérage. Une chance sans en être une, puisqu'il a été difficile de les convaincre de ne pas te tuer, encore plus après l'annonce du Collectionneur. Et plus que d'autres à ta place, il a fallu que tu fasses tes preuves. Parce que dans ce nouveau monde, ils sont à la recherche de force et d'efficacité, et certainement pas d'un manchot. Jamais ta main en moins n'aura été aussi difficile à assumer, en plus des milliers de questions qui t'assaillent l'esprit, sur comment vous sortir de ce piège dangereux et sans issue. La seule raison pour laquelle tu as été épargné ce jour là, est Ophelia. Vous êtes arrivés ensemble, et armes braqués, prêts à tirer, t'aurais pu finir en tas de viande troué si elle n'avait pas été avec toi. C'est là que tu as été témoin de leur compassion, et des limites qu'ils se sont promis de ne jamais franchir, à savoir s'en prendre à des enfants. Plutôt que d'être exécuté en tant qu'intrus, tu as donc été conduit jusqu'à l'un de leur campement dans les tréfonds obscures et humides du métro. Là, tu as fait la connaissance de la Lois Lane de ce monde, figure majeure du mouvement, et qui plutôt que de jouer le jeu de votre geôlier, a préféré t'ajouter à leurs rangs. Une alliance fragile mais nécessaire pour ta survie et celle de ta fille. Là dehors, il t'aurait fallu trouver vivres et logement, ce que tu n'as pas besoin de faire parmi eux, puisqu'ils disposent de ressources amassées avec le temps. De quoi garder Ophelia nourrie, propre, et surtout, en sécurité. Ce qui est, avant tout, ta priorité.

Puis les choses se sont ensuite considérablement améliorées, quand par miracle, et assez rapidement, tu as retrouvé Diana lors d'une patrouille d'exploration de la résistance. Un soulagement infini après t'être inquiété pendant des jours pour elle – bien que tu n'aies jamais douté de sa capacité à survivre par elle-même dans cette apocalypse. La Diana de cette Terre, tu ne l'a pas encore rencontrée, mais ce qui se dit sur elle est terrifiant, digne d'histoires d'horreur que l'on se raconterait autour d'un feu de camp, et tellement loin de la femme que tu as épousé. Deux faces d'une même pièce, mais radicalement opposées. Une vérité que tu as encore du mal à accepter, mais qui se dessine pourtant petit à petit, à mesure que les forces rebelles s'amenuisent, prises sous le joug de leurs opposants.

Et te voilà, aujourd'hui, seul dans des ruines de ce qui fut autrefois Londres. Une ville devenue fantôme, où il n'est pas rare de croiser les monstres que l'on retrouve ordinairement sous le lit de son enfance. Des Amazones, des Atlantes, leurs alliés, toutes ces menaces réelles auxquelles il est presque impossible d'échapper. Tu te déplaces seul, pour une discrétion maximales, envoyé par Lois en mission pour la rébellion. Ton objectif, récupérer tout ce que tu trouveras, que ce soit de la nourriture, des armes, des vêtements ou des médicaments. C'est ton boulot, parce que tu es un pion sacrifiable. Un rôle ingrat dont tu as parfaitement conscience, mais qui ne te déplait pas pour autant, préférant errer ici et aider comme tu le peux que de rester enfermé en bas. Ophelia est avec Diana, plus en sécurité que jamais, et en attendant de trouver une solution à tout ce bordel, tu joues le jeu tel qu'il t'a été dicté. Il fait gris, la pluie commence à tomber, comme en adéquation avec l'atmosphère prédominante de ce monde. Un goût de sans espoir. Une odeur de désolation. Tu erres parmi les décombres, à la recherche de ce qui pourrait vous être utile, un fantôme parmi tant d'autres sur New Themyscira. Ils sont beaucoup en quête d'un peu de réconfort, malgré l'évidence des vivres qui bientôt n'existeront plus. Ont-ils conscience d'être déjà condamnés ? C'est la triste questions que tu te poses, quand armé, tu restes à l'affut du moindre bruit ou mouvement, tout en comptant sur l'enseignement de Diana, si jamais tu devais user de ton poing ou de ton flingue. Ici, vous avez tous une cible dans le dos.

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❝ No one's gonna take me alive, the time has come to make things right. You and I must fight for our rights. You and I must fight to survive ❞

The four horsemen of the apocalypse.Chaos et désolation. Artemis n'aurait pu mieux décrire cet univers qui était le sien depuis qu'elle s'était retrouvée projetée là contre son grès. Elle qui pensait avoir vu le pire avait découvert une Terre où ce mot avait pris tout son sens. Et en deux semaines l'amazone n'avait pas la plus petite idée de la façon dont elle allait se sortir d'un monde où on n'aurait voulu d'elle nulle part. Artemis avait très vite compris que des deux camps qui s'affrontaient au sein de New London, aucun n'avait d'intérêt à la recevoir dans ses rangs. Et elle l'avait très vite vu lorsqu'elle avait croisé la route des premiers réfugiés dont les yeux s'étaient allumé de terreur à la vision de cette grande femme à la forte carrure et à l'improbable tignasse flamboyante. Elle ne tarda pas à découvrir que l'Artemis de cette Terre était un visage tristement reconnu. Pas étonnant qu'ils l'aient regardé comme si elle sortait d'un mauvais rêve. Elle en avait très vite déduit la certitude que la rébellion n'hésiterait pas à la mettre aux fers si d'aventure leurs routes venaient à se croiser. Voire pire encore. Ses protestations ne risquaient pas de peser bien lourd comparé à la réputation de son homologue de la Terre-4. Et elle n'avait pas envie de causer de victime collatérale dans un combat stérile contre les rebelles.

Elle avait fait profil bas jusqu'à maintenant, se faufilant dans l'ombre. Mais elle sentait l'agitation la gagner, le besoin de passer à l'action et de quitter cette attente sans fin. On l'avait fait venir jusqu'ici pour une seule raison et elle n'avait pas l'intention d'attendre qu'on vienne la cueillir sans rien faire. Qui sait si son double n'était pas en train de la rechercher activement en ce moment même ?

Est-ce que c'était pour cette raison qu'elle était venue errer du côté de Queen's Cross ? Le besoin irrépressible de venir mettre un coup de pied dans la fourmilière ? Fidèle au reste de cette ville de malheur, le quartier avait été victime de la destruction et du carnage d'un affrontement qui avait tout détruit sur son passage. Bâtiments en ruine, épaves dans les rues. Et surtout le silence. Le genre complètement artificiel dont vous vous doutiez qu'il n'était que feint. Elle le savait, on se terrait derrière ces façades détruites. Chacun se cachait à New London et vous n'étiez jamais vraiment seul. Comme si elle avait voulu se cacher elle aussi, Artemis enfonça une main dans la poche du sweat qu'elle portait, ses cheveux roux trop reconnaissables dissimulés sous sa capuche. Une bien maigre couverture qui ne parviendrait pas à maquiller sa carrure de guerrière. Inutile de se cacher. Pas quand la silhouette qui approchait au milieu des décombres lui arrache un grognement d'incompréhension.

Etait-ce lui ou un étrange produit de son imagination ? Elle aurait pu se cacher, laisser passer l'instant et ne pas prendre de risque. Mais au bout de deux semaines passées coincée entre deux mondes qui ne voulaient pas d'elle, Artemis était décidée à provoquer le destin. Supposons que la situation doivent tourner au vinaigre, elle se savait capable de l'affronter quoi qu'il arrive. Sauf si le mauvais sort en avait décidé autrement, mais ça elle ne le saurait jamais. Aussi sembla-t-elle saisie d'une énergie nouvelle lorsqu'elle se rapprocha, choisissant de ne pas tourner autour du pot, fidèle à elle-même.

« Qu'est-ce que je t'ai dis la première fois qu'on s'est vu ? » lança-t-elle mordante

Ultime précaution. Pour pouvoir répondre à cette question, il fallait venir de son propre univers. Le souvenir était encore bien vivace dans sa mémoire, d'une soirée improbable sur les docks de Gotham qui avait débouchée sur la collaboration la plus incroyable qu'il lui ait été donné de vivre. Les muscles tendus, sur le qui-vive et prête à riposter s'il avait dû devenir une menace. Artemis attendait de savoir si elle ne venait pas de se jeter dans des ennuis supplémentaires en agissant sur un coup de tête
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Moi j'aime pas du tout cet endroit. Les gens ici ils sont tristes, et toujours très très sales. Et ils ont faim. Et moi aussi j'ai faim. Mais bon, je fais comme on me dit de faire parce que je suis une petite fille bien élevée. Diana elle a bien veillé sur moi depuis qu'elle m'a trouvé. Et heureusement, elle a trouvé Ophélia aussi. Elle est jolie Ophélia et elle a de la chance, elle a ses deux parents pour veiller sur elle. Même que Jason il est bizarre mais je crois il est gentil dans le fond. Moi je suis restée sage, et discrète, j'ai toujours surveillé Ophélia pour qui lui arrive rien de rien ! Mais du coup j'ai pas beaucoup cherché tonton Lucian. Et il me manque beaucoup. Alors j'en ai marre d'être très très triste et seule. Moi aussi je veux retrouver ma famille. Mais bon, les rebelles, ils veulent pas une petite fille elle fait des recherches comme ça alors ils me disent il faut rester là. Encore et toujours. On va chercher pour toi. Et je suis sûre que Diana elle le fait. Mais elle a aussi d'autres choses à faire. Parce que son travail à elle, c'est de sauver le monde. Pas seulement moi.

Je me balade dans le campement où on est pour le moment et je regarde les gens. J'essaie de trouver un peu de nourriture parce que j'ai faim. Et en me baladant, j'entends une dame qui parle avec une autre dame. Elles disent qu'un groupe de rebelle a été nattaqué à Covent Garden par une furie de Diana. L'autre Diana. La méchante. Mais du coup, j'entends qu'elles disent que c'est une magicienne. Et moi je me dis : peut-être que c'est Zee la fée ? Parce que j'ai déjà entendu les rebelles parler d’elle. Mais c'est pas Zee, la dame elle dit c'est une autre magicienne. Elle dit pas le prénom mais quand elle dit que la femme elle a fait de la magie et qu'elle esplique moi je crois que ça ressemble à comment elle fait Rosie. Alors moi, mon cœur il fait boum boum dans mon petit corps. Parce que je crois qu'elle parle de Rosie. Mais moi, je suis sûre elle ment. Parce que Rosie elle peut pas être méchante. Même si ici c'est une autre terre et qu'on n'est pas chez nous. Et puis je me dis que si la Rosie de cette Terre, elle est vivante, peut-être tonton Lucian il va essayer de la retrouver. Alors moi je pense il faut que je retrouver Rosie de Terre-IV pour retrouver tonton Lucian. Je sais pas si c'est ce qu'il va faire, mais je pense qu'il faut essayer. Alors du coup, moi je commence à chercher comment on va à Covent garden. Parce que je peux pas du tout me perdre, ça serait très le danger sinon.

Je pose pleins de questions depuis que je suis là, alors les gens ils sont habitués et ils répondent. Et même que certains ils me parlent bien de la ville. C'est comme ça que je comprends comment on y va : et surtout comment je dois regarder pour bien y arriver. Et puis une fois que je sais, je vais préparer mes affaires. Enfin, bon j'ai pas beaucoup de choses ici. Je prends juste mon petit couteau et le petit manteau que Diana elle a trouvé pour moi. Je m'assure que Ophélia elle est bien protégée avec sa maman et puis moi, je profite d'un moment où elle est occupée pour filer. Je passe derrière les gens, derrière le matériel pour pouvoir sortir du camp. Une fois dans la rue, je commence à marcher, me cachant bien derrière les grosses pierres. Je cherche toutes les étapes que je dois suivre une par une pour arriver là, où je dois aller. Mais en chemin je me trompe un peu. C'est comme ça que je me retrouve à Queen's Cross. C'est un peu difficile quand même de chercher les bons endroits où aller. Parce que moi je ne connais pas très bien.

Et puis, il y a du bruit. Alors d'abord moi je me cache. Et puis après j'écoute un peu. Et puis je regarde. Et je reconnais Jason. Oh ! Tant mieux ! Mais avant, pour être sûre, je regarde quand même bien pour être sûre que c'est bien lui et pas un autre Jason. Parce que moi je suis quand même toute perdue ici, avec les gens qui sont les gens mais qui sont pas tout à fait les gens. Pas la version des gens que je connais. Uuh. C'est difficile. Mais finalement, je reconnais ses vêtements, je me souviens je l'ai déjà vu avec ceux-là, alors je m'apprête à le rejoindre. Je sais bien j'ai fait une bêtise en sortant et il risque de me gronder, mais tant pis. Mais avant que je sors de ma cachette, c'est une autre dame qui sort. Elle a un pull et une capuche et elle cherche à savoir quelque chose de bizarre que moi je comprends pas. J'attends un peu, on sait jamais peut-être elle va l'attaquer. Mais d'un coup, quelque chose bouge à côté de moi. Je regarde et je vois un gros rat. Alors moi, je crie un peu et je me redresse et je sors de derrière là où je me cachais pour courir derrière les jambes de Jason. « C'est un très gros vilain rat ». Je montre du doigt là où j'étais : « Il faut peut-être le ramasser ? ». Bon, je crois il s'est déjà sauvé le rat, mais bon. Je sais qu'on en mange, des rats, parce que la nourriture, il y en a pas beaucoup, alors il faut. Même si ça me fait très peur quand ils sont vivants, au moins, ça nous fait à manger. Et puis, ça aurait pu être pire : c'est juste un rat, pas une cossinnelle. Enfin bon, là, je crois que j’ai fait une deuxième bêtise, parce que je crois c’est pas trop le moment de les déranger.

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❝ No one's gonna take me alive, the time has come to make things right. You and I must fight for our rights. You and I must fight to survive ❞

The four horsemen of the apocalypse.Le ciel s’ébranle, s’enduit de particules chargées de torpeur. Les sens s’aiguisent à mesure que les jours filent. Le néant revêt de ce goût amer que l’on désire fuir au plus loin. Courir jusqu’à en perdre haleine, jusqu’à ce que nos muscles s’étiolent dans ces mêmes particules. Le chaos persiste malgré tout, continue d’abattre ses pièces pour marquer l’injustice. Mais surtout, il émet des suppositions fausses. Deux semaines s’étaient écoulées dans cette rage, dans cette horreur qui n’avait de cesse d’imprégner les murs de la capitale. Les minutes avaient rapidement repris des tournures d’heures, les heures en jours et ces jours… Interminables, incertains, prêts à offrir une cruauté nouvelle au moindre détour. Seule la survie prévalait et était le meilleur moyen pour engager l’espoir. Les groupuscules se réunissaient et avaient rapidement accueilli l’amazone. Non pas celle à l’image de ces monstres, mais belle et bien celle de fortune. Déchue, désuète, la brune cherche un meilleur moyen pour sauver le plus. Pour prédominer l’innocence au détriment du reste. Car là était sa nouvelle mission. L’inconnue avait d’abord cachée ses origines, prétextant sa masse musculaire comme un entraînement trop exigeant de la part de ses coachs. Mais l’excuse ne fut que de plus courte durée au moment où le miroir lui renvoya sa propre image aux côtés de sa sœur. Diana. Le doute s’était emparé de Donna au moment où ses yeux se posèrent sur sa silhouette. Le lien qui les définissait ne fonctionnait pas, prévalant, ici, un problème inconnu pour l’heure. L’effroi glaça son échine au moment où son propre reflet s’interposa de manière brutale et cupide. La domination n’avait jamais fais parti de ses mœurs et pourtant cette Donna là donnait l’impression d’y avoir trouvé sa place. A quelle fin ? Les innocents avaient perdu toute protection de la part des Amazones sur cette Terre et cela n’allait en rien avec les enseignements qu’elles avaient reçus. L’injustice s’étendait de part et d’autres de Londres, cherchait de nouvelles victimes à courber l’échine. L’épreuve fut douloureuse, marqua probablement à jamais l’amazone. Ses pas reculèrent, sa carrure s’engouffra dans l’ombre, revigorant son espoir d’un meilleur.

Son groupuscule avait besoin d’elle et de sa détermination. Tous s’étaient engagés à tenir des place assurant la survie de tous, car là était le crédo : vivre ensemble. La protection des uns dépendait de celle des autres et ils accueillaient toujours de nouveaux arrivants. L’Humain prouvait une fois encore qu’une solidarité certaine était à même d’assurer pérennité et ce qui était difficile à vivre devenait tout simplement un peu moins pénible à supporter ensemble. L’Amazone ne put s’empêcher de s’interroger au sujet de cette planète et des intentions du collectionneur. Ses fins, malgré son message, n’étaient probablement pas celles qu’il mettait en avant. Qu’était-il en train de se passer actuellement sur leur Terre ? Le monde tel qu’ils le connaissaient n’était-il pas menacer d’un fléau en quête de domination maintenant qu’il se retrouvait seul ? Pourquoi affliger les peuples des Amazones et des Atlantes de telle sorte à engendrer la peur dans le cœur de tous ? Le malfrat répugnait certainement à l’idée d’apprécier ces espèces, à moins qu’ils ne les jalousent ? Quoi qu’il en soit, il parvenait à engendrer ses desseins les plus vils, tant la méfiance grouillait tel un épisode d’épidémie de peste dans les ruelles, autrefois vivantes, de la ville. Le méandre emportait à chaque battement de pluie de nouvelles victimes, comme si, rien ne pouvait remédier à la situation. Donna s’interdisait de songer à cette option. Il y avait forcément un moyen et elle était prête à mettre tout en œuvre pour le trouver. Cette Diana n’était pas sa Diana, mais elle restait sa sœur. Pourquoi ne pas aller à sa rencontre dans l’espoir d’éveiller un soupçon de cette humanité qu’elle lui reconnaissait toujours. Espoir. Il grandissait un peu plus à chaque fois qu’elle posait ses yeux sur les membres de son groupe. Ils croyaient en un meilleur, alors l’Amazone le ferait pour eux. Quitte à sacrifier sa vie, elle était prête à ébranler un minime pour semer le doute et engendrer des changements.

Peut être sa quête l’amènerait-elle à croiser certaines de ses connaissances et ou équipiers. L’espoir de les savoir en bonne santé et saufs grandissait à mesure que la réalité lui sautait aux yeux. Ses détours lui avaient permis d’apprendre l’existence d’autres groupuscules. Les signes d’espoir étaient omniprésents et la rébellion une chose de plus en plus équivoque. Sa Diana avait surement du retrouver Jason et Ophelia, il ne pouvait en être autrement. Il s’agissait là de pensées pour lesquelles, Donna croyait dur comme fer pour continuer dans sa quête et oser envisager l’avenir. Le collectionneur n’aurait pas raison d’eux.

Queen’s cross. Le silence était bien plus pesant que l’air qui s’engouffrait dans ses poumons. Le moindre bruit résonnait, s’explosait contre les roches diverses et variées des murs environnants comme si il désirait côtoyer l’émeute. Avancer à tâtons était une bonne idée, ou plutôt l’une de celles qui permettait d’anticiper le reste. Toujours méfiante, l’amazone avançait doucement, bâton à la main dans l’éventualité où quelque chose ou quelqu’un désirerait lui causer du tort. Son lasso, il ne l’avait pas suivi sur cette Terre, mais ses aptitudes, elles restaient indemnes. Cela n’aurait été que trop facile que de pouvoir user de sa persuasion habituelle, le malfrat se jouait d’elle jusqu’au bout. Puis un cri attira son attention. La voix cristalline lui indiquait naturellement celle d’une petite fille en difficulté. Sa quête de paix pourrait attendre, mieux valait venir en aide à cet appel à l’aide. Donna détourna son attention principale pour se diriger vers l’un des côtés. Bien vite, son esprit commence à élaborer des scénarii desquels elle pourrait tendre la main à l’innocente. Amazones ? Ses sœurs, elle ne les comprenait pas ici. Rapidement les voix se rapprochent et commencent par lui faire froncer les sourcils. Elle connaît ces timbres. Aussi bien le masculin que le féminin. Leurs doubles ? L’enfant ne s’agite plus et montre une direction qu’elle aussi anticipe. Le néant, encore. Ses doigts serrent d’instinct le bâton qu’elle retient. « Qu’est-ce que vous faites là ? » Ses yeux balaient les regards de l’une de ses sœurs et de son beau frère. Des doubles ? L’incertitude s’empare de ses traits, marquant ses questionnements internes. Artémis ? L’Amazone jauge sa semblable, qui, comme elle ne porte pas les apparats de l’autre camp. « C’est bien toi ? » qu’elle demande sans retenue et sans bouger pour autant. Puis ses yeux chavirent rapidement sur le visage de son beau frère. « Ou sont Diana et Ophelia ? » Le timbre de sa voix menace sans conscience, parce qu’elle nécessite des réponses, parce qu’elle ressent ce besoin de les savoir en sécurité. Donna requiert la vérité, savoir qui sont ses attenants devant elle. Puis l’enfant finit par attirer son attention. Elle la fixe avec cette même incertitude, se demande si il ne s’agit pas d’une entourloupe. « Il y a bien plus dangereux qu’un rat, crier le fera fuir et avertira de ta position. » Qu’elle conseille avec cette même retenue, cette même méfiance, qui, malgré ses impressions de bonnes augures, continuent de l’interroger sur cette situation.

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Finalement, ce qui s'annonçait comme étant une simple patrouille se révèle être une belle croisée des chemins. C'est drôle, parfois, le destin. Tous ces gens que tu as cherché pendant des semaines, en arpentant chaque recoin de la ville en ruine, viennent tous à toi au moment où tu cesses ta quête effrénée l'instant de quelques heures. La première à te rejoindre est Artemis. Alerté par le bruit dans ton dos, tu te retournes vivement, arme au poing, pour prendre à revers l’intrus... qui n'en est pas un. Sous la surprise, il te faut plusieurs bonnes secondes pour détailler l'Amazone qui se trouve sous tes yeux, mirage tant espéré après tout ce temps à essayer de la trouver. Sa méfiance est de mise, et tu te prêtes sans sourciller au jeu, qui confirme tout autant son incertitude que la tienne. Cette simple question suffit à te convaincre qu'il s'agit bien de ton amie. Et elle n'a pas idée du soulagement que son apparition soudaine engendre. « Tu m'as dit que pour obtenir des informations il était préférable de laisser la cible en vie. Juste avant de me menacer de me faire subir la même chose. » Tu ne devrais pas sourire, mais le souvenir de votre rencontre te fait l'effet d'une savoureuse tasse de chocolat chaud après des heures passées dans le froid. Tout autant que sa présence, que tu peines à croire, avant de te rendre à l'évidence. « Artemis. » Tu baisses ton arme, puis t'approches d'elle avec une intention trouble et incertaine. Qu'est-ce que t'es censé faire maintenant ? La prendre dans tes bras ? Ce serait un peu gênant comme retrouvailles. Sans même parler de votre différence de taille, qui saupoudrerait le tout d'un ridicule incontestable. Bon, tu vas t'en tenir à un large sourire satisfait, tu sais qu'elle ne t'en voudra pas pour ça. Et par chance – ou non, tout dépend du point de vue – une petite voix vient briser votre moment de flottement. « Sasha ?! » La petite fille cachée derrière tes jambes ne devrait pas être là. La dernière fois que tu l'as vue, elle était bien en sécurité avec Diana et Ophelia. Bon sang, les gosses ça se faufile partout. « Mais qu'est-ce que tu fais ici ? » Question purement rhétorique, puisqu'il est inutile de chercher une raison sensée à la fuite des enfants. L'ennui, la curiosité, il leur en faut peu pour se laisser distraire et échapper à la surveillance des adultes. Et même à la princesse aguerrie des Amazones.

Tu observes, circonspect, le rat qui t'est désigné par Sasha, et avant même de pouvoir lui répondre qu'il pourrait être dangereux de manger un rat possiblement porteur de maladies, une autre silhouette entre en scène. Queen's Cross devient la théâtre de retrouvailles inattendues, mais terriblement inespérées. « Donna ! » Ta voix est enjouée, en totale contradiction avec la sienne, dont la méfiance s'échappe de chaque mot. Bien, là aussi, il va falloir prouver votre identité, avant que les choses ne dégénèrent. Tu sais que jamais Donna ne commettrait d'erreur irréparable aussi hâtivement, mais dans un contexte aussi sombre que celui dans lequel vous vous trouvez, tu ne peux être sûr de rien. « Diana et Ophelia sont en sécurité, on a rejoint la résistance. » Contaminé par son scepticisme, tu ne précises pas qu'elles se trouvent dans le métro. Donner des informations aussi fondamentales à un possible double furieux d'une Amazone ? Certainement pas. « Tu m'as aidé à choisir la bague pour Diana. Je t'ai trainée pendant des jours partout dans Metropolis, et pas une seule fois tu t'es plainte. » Un souvenir personnel qui n'appartient qu'à vous deux. Est-ce qu'il sera suffisant pour atténuer ses soupçons ? Tu l'espères sincèrement, car sans même parler de l'atout majeur que pourrait devenir Donna dans votre objectif de rentrer sur votre Terre, tu sais à quel point Diana serait heureuse de retrouver sa sœur.

Comme une triste prophétie, alors même que Sasha est avertie des dangers qui rôdent partout dans cette ville, et des erreurs, même minimes, qui pourraient coûter chères, tu entends au loin le bruit sourd d'un attroupement au galop. Des gens se ruent vers votre position, à cheval. « Quelqu'un approche. On peut pas rester là. » Quelqu'un, ou plutôt des Amazones. T'es ici depuis assez longtemps maintenant pour différencier à l’ouïe les deux groupes qui s'affrontent. Les Atlantes ne montent pas sur des chevaux, et ils ne s'aventurent presque jamais vers Queen's Cross. Non, ici, vous êtes sur le territoire des Amazones, et elles vous ont déjà repérés. « Courez ! » Ce qui sera de toute évidence plus facile pour elles que pour toi, simple humain entouré de deux guerrières surentrainées, et d'une petite fille, que tu as soulevé pour porter dans tes bras. Il vous faut trouver un abri, mais il est déjà trop tard. Dans ton dos, tu entends les sabots battre le bitume, et le cri des Amazones s'élever dans tout le quartier. L'équivalent, pour elles, des tambours de guerre.

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The four horsemen of the apocalypse.Drôle de scène qui venait de se mettre en place. A n'en pas douter, le hasard qui les avait réunis en ces lieux avait sacrément le sens de l'humour. Pour un peu Artemis n'y aurait pas cru mais à entendre chacun s'identifier à tour de rôle, force était de constater le petit coup de pouce du hasard dont ils venaient d'être les victimes. Le soulagement qui l'avait saisit en revoyant Jason était quasiment palpable et si elle se contenta de poser brièvement la main sur son épaule en signe de reconnaissance, la lueur au fond de ses yeux ne trompait pas. Enfin elle n'était plus obligée de fuir à la moindre silhouette inconnue. En dépit de toute son assurance, ça faisait du bien de se retrouver face à quelqu'un de de familier.

« Après ça on est allé faire une petite balade en bateau ! » conclu-t-elle en ricanant

L'arrivée de la gamine et de Donna avait achevé de rendre la situation complètement improbable. La petite, elle ne l'avait jamais vue. Comment avait-elle pu se retrouver là en plein cœur du danger ? Elle était trop jeune pour errer ainsi toute seule ! L'amazone quant à elle n'était encore qu'une connaissance dont elle avait appris l'existence il y a peu. Encore une de ces rencontres qui lui était tombé dessus. Ses origines ne la lâchaient jamais, même si elle tentait de les fuir. Encore une preuve s'il en était besoin que sa fuite ne pourrait pas durer éternellement.

« On devrait trouver un endroit plus à couvert. » marmonna-t-elle

L'exclamation de Jason et le bruit de cavalcade qui lui répondirent brisèrent net la fragile impression de soulagement qu'ils avaient tous éprouvé à l'idée de s'être enfin retrouvés après des semaines d'errance. L'hésitation d'Artemis ne dura que quelques secondes. Mais hélas, sa rapidité légendaire ne suffit pas et ils furent vite rattrapés par la menace encore invisible mais qui ne tarderait pas à leur tomber dessus. L'amazone jura sous cap. Après tout ce temps à se cacher, elle n'allait tout de même pas se faire surprendre de cette façon. L'idée lui vint fugitivement de se faire passer pour une des leurs mais ferait-elle illusion avec cet accoutrement ? Sans compter que son visage était connu de tous à cause de la sinistre réputation de sa double. La prendrait-on pour une de ces Furies ? Elle ne serait jamais une anonyme en tout cas, c'était certain. Sans compter Jason qui risquait de ne pas faire long feu face à elles.

Au vacarme qui ne tarda pas à monter dans le quartier, elle su que leurs adversaires étaient en train de les entourer. Pourrait-elle espérer leur échapper en passant par les souterrains ? L'ennemi avait repéré leur présence, avaient-elles fait en sorte de leur couper toute retraite ?

« On est cernés, cracha-t-elle, où sont les tunnels les plus proches ? »

Mais il était déjà trop tard. Au bout de la rue, un groupe d'amazones déboucha, prêtes à frapper. L'espace d'une demi seconde, Artemis réalisa ce que ça pouvait faire de se retrouver face à ces femmes formidables. Et en même temps quelque chose en elle se hérissait à l'idée de devoir se battre face à celles qui avaient un jour été ses sœurs. Mais elle n'avait de toute façon pas le choix.

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Jason et la première dame, ils discutent. Ils se demandent des choses qu'ils se sont déjà dit. Je comprends pas bien pourquoi ils font ça. Parfois les adultes ils sont bizarres. Vraiment. Et quand moi je sors, il me demande ce que je fais là. Je fais une petite grimace parce que je crois pas que je puisse vraiment bien lui espliquer pourquoi je suis là. Une autre dame arrive et elle demande ce qu'on fait là. Jason, il a l'air de la connaître, il l'appelle Donna. Elle aussi elle est grande. Et elle aussi elle est toute carrée. Moi je la trouve jolie aussi. Comme l'autre dame aux cheveux oranges et comme Diana. Mais la plus belle de toute c'est Rosie, même si elle est dans le ciel. Mais je crois que c'est pas trop trop le moment d'être triste. Parce que la dame qui vient d'arriver, après avoir demandé à Jason où sont Diana et Ophélia, elle me dit qu'il y a plus le danger qu'un rat et que crier avertira de ma position. Je sais pas trop quoi ça veut dire, mais je crois que j'ai fait une bêtise en criant. Parce que Diana elle m'avait dit qu'il faut pas faire de bruit alors peut-être que j'ai fait trop de bruit. Je fais une petite grimace parce que je sais j'ai fait une bêtise. Et je crois que c'était peut-être un peu bête de sortir du camp des résistants parce que là-bas j'étais bien, et personne pouvait me faire du mal.

Quand on entend du bruit dehors, je m'accroche à la jambe de Jason, parce que cette fois, j'ai vraiment fait une très grosse bétise. D'habitude, je fais toujours des petites bêtises mignonnes, mais là, j'ai fait la bêtise de trop. Maman elle disait toujours : « Arrête-toi Sasha Ambroise, avant de faire la bêtise de trop » quand elle était en colère après moi parce que j'étais un petit peu têtue. Je crois que je suis allée trop loin cette fois, même si c'est pour retrouver tonton Lucian. Jason il dit qu'on peut pas rester là, et il me soulève en disant qu'il faut courir. Je m'accroche à lui, mais j'essaie de pas le gêner, parce que je veux pas qu'il lui arrive quelque chose à cause de moi. Je sais ce que ça fait de perdre ses parents et je veux pas Ophélia elle perd son papa. Je reconnais là où on va parce que moi je suis aussi passée par là pour venir. Alors quand la dame rousse elle demande où sont les tunnels moi je montre une plaque en fer qui va dans les égouts. Moi je suis pas passée par là, mais je connais quand même ce que c'est ça, parce que tonton Lucian il m'a déjà espliqué à Washington et que même il y a des crocrodiles dans les égoûts. Mais en fait, on a pas le temps parce que les Amazones elles sont déjà là, sur des chevaux. Ils sont beaux leurs chevaux mais je crois qu'on pourra pas trop les caresser. Et puis c'est dommage j'ai pas de pommes. Je sais les chevaux ça aime bien les pommes. Je demande à Jason tout bas : « Tu crois ici Diana elle est mariée à ton autre toi ? ». Je comprends pas toujours tout à ce qui se passe mais bon, ça j'ai compris. Ici parfois, il y a d'autres nous. Peut-être il y a une autre Sasha quelque part. Mais on s'en fiche pas vrai ? « Peut-être la Diana méchante elle voudra bien t'écouter ? Et peut-être tu pourras lui faire changer ses vilaines idées ? ». Je marque une pause et je lui dis : « Et puis y'a une dame avec Diana, elle s'appelle Rosalie. Peut-être c'est l'autre Rosalie de ma tata Rosalie qui est dans le ciel ? Alors peut-être je peux essayer de la rendre gentille comme ma tata ? ». Je sais pas si c'est vraiment très le moment, mais bon, après tout c'était ce que je voulais faire non ? Trouver tonton Lucian parce que je suis sûre que c'est avec Rosalie de la terre ici qu'il sera. Et puis si Rosie elle est vraiment méchante, alors moi je veux lui faire un bisou magique pour qu'elle soit gentille. Parce qu'aucune Rosie sur Terre elle peut être méchante. Rosie elle est trop gentille pour ça. Et Diana elle a été tellement gentille avec moi je suis sûre qu'elle peut pas être vraiment méchante. Alors peut-être il suffit de lui faire un câlin pour chasser tous les problèmes ?

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❝ No one's gonna take me alive, the time has come to make things right. You and I must fight for our rights. You and I must fight to survive ❞

The four horsemen of the apocalypse.Le bruit incommode d’ordinaire, rappelle la rigueur de la méfiance, mais ici, il interpelle, émet des attentions précaires pour s’assurer de la vie. Elle est ici, dans ces ruelles, se décline sous le son de ce cri perçant qui active ses pas jusqu’à ce lieu spécial. Les visages se tournent les uns après les autres, se décontractent à mesure que les détails jaillissent des souvenirs communs. L’appréhension guette toutefois, mais se tarit au profit d’un soulagement omniprésent. Jason, le premier, appelle le prénom de l’Amazone. Lui confirme son identité, alors que la jeune femme protège en continue ses arrières. Ses épaules s’affaissent toutefois, signe de son apaisement, devant l’évocation de ce même souvenir. Mieux, l’infime sourire éveille l’embrasure timide de ses lèvres face à ce dernier commentaire. Elle le reconnaît. Donna sait qu’il est bien devant elle et qu’il lui évoque la vérité au sujet de sa sœur et de sa nièce. Le cœur de l’Amazone s’allège d’un grand coup, rassuré quant à la bonne santé de son double. Mieux encore, il lui confirme les retrouvailles familiales, les mêmes qu’elle désire offrir à son ami Nate. Mais l’heure n’est pas encore à la joie. L’éphémère ramène l’espoir pour une très courte durée, si bien que les élans protecteurs d’Artémis rappellent le bienfondé d’une position à couvert. Déjà, le regard de la brune cherche une éventuelle cachette. L’enfant questionne d’une manière naïve quant à la vie des doubles. Peut-être a-t-elle raison à ce sujet ? Peut-être que tout n’est pas perdu si les sentiments persistent ? Néanmoins le regard de Donna se fronce devant l’évocation de Rosalie. Qualifiée comme la seconde de la Diana de cet endroit. La curiosité s’invite dans l’esprit de l’Amazone, qui détourne rapidement le regard pour le porter en direction de la petite fille. « Comment connais-tu cela ? » Son timbre affiche sa méfiance devant des détails aussi précis. Comment une simple petite fille peut-elle être mise au courant de ce rapprochement entre les clans Amazones.

Mais le brouhaha rappelle cet incommodant quotidien. L’agitation ébranle l’espace, signe d’une cavalcade en fuit, contrôlée pour mieux avertir les victimes d’une prochaine attaque. La violence qui s’en extirpe rappelle la cruauté de cette planète, la fougue en paraît sans limite et pourtant, l’échappée en vaut la chandelle. Les corps d’Artémis et Donna se contractent de manière naturelle, face à ce rappel. Déjà, la rousse cherche le moyen de s’échapper pour mieux protéger les innocents. Le chemin est rapidement indiqué par la petite fille, mais il est déjà trop tard. Les clapotis accélérés des fers des chevaux ébranlent le bitume, acclamés par les cris des sœurs s’interpellant d’une ruelle à l’autre. La brune échange un regard vers la rousse, entendu, compris. Elle s’interpose entre son beau-frère, l’enfant et le convoi en approche, le bouclier humain. Son bâton se redresse devant la menace en approche, même si le groupe est cerné, Donna défend l’espoir, l’y attribue sa vie. Les chevaux entourent le petit groupe, menacent les victimes au sol. Les silhouettes jonchées dessus semblent des statues de pierres que l’on aurait érigées pour l’occasion. Impassibles, infaillibles, elles expriment cette même défense qu’on lui a elle-même inculqué au fil des siècles. Ce qui fait qu’elle ne la craint pas. « Nous souhaitons voir votre chef ! » Sa voix ébranle à son tour, essaie de couvrir le cliquetis permanent de la ronde. L’Amazone tient sur ses deux pieds fièrement, avec cette assurance qu’on lui a inculquée sur la vraie Themiscyra. « Et qui la demande ? » L’une des cavalières menace de son pas franc en direction du groupe, obligeant l’Amazone à rapprocher la distance de Jason pour mieux les protéger.

« Artémis - fille de Bana-Migdall, Sacha – fille de Rosalie et Donna – fille de Rhéa. » clame-t-elle avec cette même ténacité que celle de l’assaillante. Elle émet volontairement son beau-frère puisqu’elle connaît les appréhensions de ses sœurs au sujet des hommes. Cependant, cela n’échappe en rien à la cavalière qui désigne la silhouette du jeune homme par le biais de son menton. « Qu’en est-il de celui-là ? » Le visage de la brune se tourne en direction de Jason, désireuse qu’une compréhension puisse s’installer d’une manière silencieuse. « Je m’en porte garante. » Parce qu’il fait partie de sa famille, mais surtout parce qu’il dispose de ce droit d’être lui aussi confronté au double de Diana.

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The four horsemen of the apocalypse.

La course est effrénée, mais vaine. Le bruit des sabots qui fouettent le bitume se rapprochent de plus en plus, et déjà, vous pouvez apercevoir plusieurs cavalières vous barrer le chemin. Vous n'atteindrez jamais les tunnels, c'est trop tard. Et même si la présence de deux Amazones à tes côtés devrait te rassurer, tu sais qu'elles ne feront malheureusement pas le poids face à toute une armée en colère. La fuite étant impossible, il ne vous reste plus qu'à vous rendre, misant tout sur la collaboration pour minimiser les dégâts. Tu sais que ce peuple là, tout comme l'autre, ne fait aucunement dans la dentelle, et que le moindre geste hostile pourrait leur donner l'occasion de vous abattre sur le champ. Tout en courant, tu réfléchis à un plan, à n'importe quoi qui pourrait vous sortir de ce pétrin. T'aimerais que Diana soit là, Diana elle sait toujours quoi faire, exemple parfait de calme et de diplomatie. Mais toi, toi t'es qu'un justicier borderline de Gotham, et qui plus est, un homme. De quoi leur donner l'envie de te tuer avant même d'ouvrir la bouche. Sasha dans tes bras, tu écoutes avec intention tout ce qu'elle te suggère, appréciant, malgré l'urgence de la situation, qu'elle veuille vous aider. Beaucoup d'hypothèses. Beaucoup de si. Bien trop pour tout miser là-dessus. Est-ce que t'es marié à Diana, dans cette dimension ? Peut-être. T'en sais rien. Tu n'as jamais rencontré cette version de ton épouse, et tu n'as jamais entendu parler d'un roi à ses côtés. Mais ne voulant pas la décourager ou lui faire perdre espoir, tu réponds : « T'as de bonnes idées, tu sais ? On garde ce plan là dans un coin de notre tête. » Négocier avec une Amazone génocidaire, voilà qui pourrait s'annoncer compliqué. Mais à choisir entre ça ou l'exécution, et bien, clairement, tu préfères tenter ta chance avec les négociations.

Vous voilà cernés, encerclés par un groupe de fières guerrières, aux traits impassibles et aux regards meurtriers. Une horde sauvage qui contemple du haut de leurs chevaux leurs nouvelles proies. Instinctivement, et tu l'en remercies sincèrement, Donna vient se placer entre elles et toi, Sasha toujours dans tes bras, barrière protectrice entre ces deux mondes qui s'affrontent. Et à l'image de sa sœur, entame une discussion qui pourrait bien vous sauver la vie. Une audience requise au nom sacré de la sororité, et très judicieusement annoncée par Donna en énumérant les prénoms de chacune. C'était là votre seule chance, jouer la carte des familiarités. Le seul hic dans tout ça, et bien, c'est toi. L'homme. L'intrus. Mais ne te laissant pas décontenancer, tu redéposes Sasha sur le sol, la confiant aux bons soins de Donna et Artemis, et tu t'avances vers celle qui semble être la tête du groupe. « Je m'appelle Jason Todd, et j'aimerais moi aussi parler à votre reine. » C'est maintenant que la théorie de Sasha va se vérifier. Est-ce que oui ou non, ici, tu es lié à Diana ? Après un long silence de mort, et plusieurs regards écarquillés posés sur toi, tu vois pour la première fois depuis votre capture, la capitaine exprimer des émotions. Tu ne saurais dire lesquelles, mais définitivement, ton visage, ou bien ton nom, provoque chez elle un émoi jusqu'à présent insoupçonné. « Jason Todd, tu dis ? » D'un hochement de tête, tu confirmes à nouveau ton identité. « Notre reine décidera elle-même de votre sort. Suivez-nous, et ne soyez pas stupides, car vos têtes pourraient bien tomber avant l'arrivée. » Après un regard échangé avec tes partenaires, vous acceptez le contrat. Ensuite, advienne que pourra.

Vous marchez à un rythme soutenu pour atteindre finalement Buckingham Palace. Ou du moins, ce qu'il en reste. A l'intérieur de l'immense et glorieuse bâtisse, il ne reste plus grand chose du règne des Windsor, et c'est désormais Diana de New Themyscira qui y possède ses royaux quartiers. Toujours encerclés et étroitement surveillés, c'est la chef du groupe qui vous amène elle-même jusqu'à la salle du trône, où assis dans son prestigieux siège, Diana vous observe de loin. Et surtout de haut. « Qui sont-ils et que veulent-ils ? » « Ma reine, il s'agit de... » D'un geste de la main, la reine ordonne à sa sœur de se taire. « Non, non, Alessa, je veux l'entendre de leur bouche. Je veux qu'ils me disent qui ils sont, et pourquoi ils cherchent à me faire perdre mon temps. Et surtout, qu'ils me donnent une bonne raison de ne pas les exécuter sur le champ. » Elle le sait, si Alessa vous a conduit jusqu'à elle, c'est pour une raison précise. Sans connaître leur fonctionnement, tu devines cependant que ce genre d'audience n'a que très rarement lieu. Et par conséquent, il se pourrait bien qu'en dehors de sa colère, vous ayez attisé sa curiosité.

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AVENGEDINCHAINS

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En fait je crois je me trompe quand je dis à Jason que la dame elle s'appelle Rosalie. En fait la dame que j'ai entendue, elle a pas du tout parlé de prénom. Alors peut-être c'est pas Rosie. Mais quand même que la dame elle parlait de magie et ça ressemble quand même à Rosie. Ou à Zee. Moi je connais pas trop d'autres sorcières. Ça peut être que une des deux du coup. C'est sûr. Alors c'est pas grave si je me trompe un peu. Parce que c'est quand même dur de tout comprendre ici. Quand la dame aux cheveux noirs elle me demande comment je sais tout ça moi je dis : « Les grands parlent font pas attention aux enfants ». Moi j'écoute toujours. Et même quand je dois pas écouter. Et même où je dois pas écouter. Parce que moi je suis toujours là où je devrais pas être. Parce que je suis trop curieuse elle dit maman. Que moi je sais tout pleins de choses mais je comprends pas tout très bien. Parce que bon, je suis encore une petite fille. Un peu grande quand même.
Les dames sur les chevaux elles sont là maintenant et on a pas le temps d'aller dans les égouts avec les crocrodiles. Du coup, j'ai un peu peu quand même parce que c'est une très grosse bêtise d'être là. Vraiment très grosse. Si tonton Lucian il l'apprend je crois j'aura plus le droit de sortir de la maison. J'écoute mais je dis rien. Même si je suis pas la fille de tata Rosie. Moi je dis rien parce que je crois que là, c'est le moment de rien dire. Et d'être aussi sage qu'une image. Même si je crois c'est quand même un peu loupé pour aujourd'hui. Jason me pose au sol et moi je regarde les femmes sur leurs chevaux avant de me glisser un peu derrière la dame aux cheveux noirs. Pas très loin d'elle. Mais je la touche pas, parce que je sais pas si j'ai le droit. Finalement, tout ce qu'ils disent ça à l'air de marcher parce que les femmes elles nous emmènent à la reine. Mais bon je crois pas elle est aussi gentille qu'Elsa. Elsa c'est une reine trop cool.

Moi je marche le plus vite que je peux parce que je sais je dois pas faire traîner. Et de toute façon, j'ai pas envie d'être emmenée loin de Jason. C'est le seul je connais. Et lui il pourra me ramener voir Diana. Enfin. Peut-être. Je sais pas trop si on pourra s'en aller. Mais bon, je préfère ne rien dire parce que moi je comprends pas tout et que c'est pas trop le moment de poser des questions. Et une fois devant une graaaaande maison, on rentre dedans et on arrive dans la salle où la reine elle est assise dans une grande et très belle chaise. C'est elle la reine. Bah en même temps, je la reconnais parce qu'elle est pareille que Diana. Enfin pas tout à fait. Mais un peu comême. Et moi, je regarde la reine et puis je me rappelle pourquoi je suis là. Parce que même si c'est une bêtise et que j'ai un peu peur, je suis contente d'être là. Alors, je me penche un peu de tous les côtés, pour regarder. J'essaie de faire discrètement, pour pas trop me faire voir mais en fait je suis pas très discrète. Je recule de deux pas pour regarder un peu derrière et une des amazones me pousse vers l'avant pour que je me remets à la même position. Diana elle pose une question. Puis elle dit qu'elle veut qu'on lui dit qui on est. Et je comprends pas trop le reste. Mais elle a pas l'air très heureuse. Et puis moi je vois pas de sorcière. Pas de tata Rosie. Je suis un peu triste maintenant du coup. Et je dis : « Moi je m'appelle Sasha Ambroise et j'ai 5 ans ». Je lui montre ma main avec mes 5 doigts pour lui montrer que y'en a bien cinq. Je lui fais mon plus joli sourire et quand même parce que c’est la reine je fais un petit salut comme on fait pour les reines. Après j’ai pas très bien compris ce qu’elle veut alors je dis rien de plus. Parce que bon, même si je suis une jolie petite fille qui aime bien les licornes, je crois qu’elle ne va pas craquer, même si je lui fais mes petits yeux tous tristes.

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The four horsemen of the apocalypse.L’écho reproche sans s’avancer. Il répercute les informations dans sa nature la plus ordinaire, mais échange toutefois cette incertitude palpable. Les guerrières se hâtent au flanc de leur chef, jaugent de la dangerosité des étrangers à mesure que les clapotis de leurs plastrons se rangent dans un ordre précis. Le langage ne tarde pas à révéler une information supplémentaire. Toutes comprennent, toutes sont à même d’échanger avec les humains devant elles, parce que le malfrat leur en a doté la capacité. L’attitude de l’Amazone dégage de cette même stature que ses ennemis, elle ne doit en devenir que plus désinvolte, elle le sait alors qu’elle se porte garante de l’homme. Cet être pour lequel leur éducation n’a jamais cessé de leur rappeler la méfiance à tenir à leur égard. Voilà qui attise la curiosité de la chef de ce clan, qui n’hésite pas à lancer dans sa voix tonitruante ses questionnements. L’amitié partagée entre Jason et Donna se dégage derechef alors que le jeune homme se présente sous sa véritable identité. Par Arès pourquoi avoir agi de la sorte ? La brune s’empresse de récupérer la main de la petite fille et l’attire vers elle dans un élan de protection avant que ses onyx ne commencent une ronde suspecte. Quelque chose dérange. Quelque chose surprend. Tous peuvent en prendre conscience sans aucun ménagement à mesure que les regards ennemis remettent un visage sur un nom surement tu depuis longtemps. Sans dire mot, l’Amazone regarde sa sœur à son côté et essaie de transmettre ce même message incompris de la part de leur affront. Ses yeux finissent par couvrir de sa protection le sommet de la tête de cette petite fille qu’elle ne lâche plus. Se remémorant des explications tenues toute à l’heure, la guerrière de Themyscira essaie de rapprocher les détails pour émettre une idée de compréhension. Mais le délai ne dépend plus d’eux et les consigne à cette démarche avancée en direction d’un lieu bien défini. « Ne lâche surtout pas ma main. » souffle t-elle sur un ton qui se veut ordonnateur à la petite Sasha pour ne pas la perdre.

Mais voilà que l’empressement du cortège les sépare malgré elle. Heureusement, Donna reconnaît rapidement les élans tout aussi protecteurs de Jason envers la petite et les laisse. Aux flancs d’Artémis, la brune analyse pour une fois de plus, reconnaît les méthodes d’intimidations qu’elle-même exécute pour obtenir du résultat. Rhéa l’accompagne d’une certaine manière. Il lui semble ressentir des émotions guidées par sa mère pourtant absente depuis longtemps. Les étaux les resserrent pour mieux pénétrer le délabrement de Buckingham. Palace dans son histoire, il n’est aujourd’hui qu’un amas de ruines qui a perdu de sa prestance. La véritable Diana, sa vraie sœur, n’aurait jamais supporté un tel gâchis. Et pourtant, celle de ce règne reflète l’inégalité et le désarroi qui l’envahie. L’intimidation se perpétue dans cette salle. Même si, elle émeut Donna d’une profonde tristesse. Le chaos imprègne les murs, comme il soumet les visages de chacune des amazones sous ce commandement. Tout se veut semblable, et pourtant, la différence est notoire à mesure que l’Amazone se heurte à celle qui se présente comme une reine. L’espoir a disparu, de fait, le peuple défenseur a failli et se cherche une raison : celle de la terreur. Le cœur de Donna s’ébranle à cette idée. « Doit-on réellement te dire qui nous sommes alors que tu nous connais depuis nos arrivées. » Sans crier gare, l’impulsivité prend le dessus sur le reste. L’Amazone se met à nouveau devant l’enfant pour la protéger mais surtout donner l’occasion à celle qui se présente comme une reine de l’épier du regard. « Que dirait Hippolyte de cela ? Ta mère t’a toujours inculqué des valeurs prônant le respect des Arts et de l’érudit. Héra habite ton cœur parce que tu as probablement perdu un être cher. Mais que nous a appris Perséphone ? » Malgré les réticences des guerrières devant eux, Donna ne recule pas et avance d’un pas de plus. « Regarde mon visage et reconnais les enseignements d’Athena, d’Antiope, retrouve la véritable Themiscyra. Celle qui t’as appris que l’espoir en vaut la peine, que le printemps revient chaque année et que les imperfections animent les Arts. » La voilà investi de cette mission, à savoir engendrer une réaction de la part de la reine ou plutôt retourner les incompréhensions de Brainiac contre lui.

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