Relive the old sin of you and me || Siobhan

"Ta solitude est une longue marche qui empreinte des chemins semés d'embûches. Et à force de piétiner quelques cailloux tu finis par trébucher sur le plus gros d'entre eux. Quand viendra la main tendue vers toi pour te relever et soigner tes blessures, tu auras compris qu'il s'agira de ta véritable soeur." Source Inconnue

Sa lame transperçant enfin le cœur de cette amazone, Siobhan s'écroulait à genoux au sol. Elle venait de livrer une bataille des plus éreintantes. Seule face à une poignée de ces guerrières surentrainées et féroces. Mais il n'y avait rien de plus féroce qu'une banshee aux portes de la mort et elle leur avait bien prouvé. Cela n'avait pas été simple, cela n'avait pas été propre, mais Siobhan y était parvenue. Et lorsque la lame de sa dague s'était enfin enfoncée dans la poitrine de la rouquine, elle avait laissé sortir un hurlement de rage et de soulagement. Le visage recouvert de sang et de terre. Le regard empli de détermination et de mort. La banshee allait enfin pouvoir souffler un peu, elle allait enfin pouvoir panser ses blessures et savourer sa victoire. Mais quelle victoire? Elle avait beau éliminer atlantes et amazones chaque jour, cela ne changeait rien. Elle était encore et toujours coincée sur cette foutue Terre. Lors des premiers jours, l'héritière avait trouvé cela divertissant, excitant même. Un nouveau monde, une nouvelle ère, un nouveau défi. Mais à ne pas en voir la fin, elle avait vite commencé à se lasser et à s'agacer. Elle qui avait d'abord eu l'impression d'être une lionne lâchée dans l'arène, libre de commettre les pires atrocités en toute impunité... Désormais elle avait le sentiment désagréable et réducteur de n'être qu'une lionne en cage, observée et étudiée par elle ne savait quel taré de collectionneur. Pour la première fois depuis bien longtemps, Siobhan McDougal se sentait impuissante et désemparée. On lui avait dit de se battre pour quitter cette Terre et retrouver sa vie. On lui avait dit de tuer pour s'imposer et briller. Elle l'avait fait. Et pourtant, rien. La colère et l'épuisement étaient alors devenus ses seuls compagnons de route. Et croyez moi, il n'y avait rien de plus dangereux et redoutable qu'une banshee en colère et épuisée.

Essoufflée et bien amochée, Siobhan s'était péniblement trainée jusqu'aux bords de la Tamise, laissant derrière elle les cadavres de celles qu'elle avait combattu et terrassé avec brio. Plongeant ses mains dans l'eau fraiche, elle observait un instant son reflet, fatigué et bien loin de sa splendeur habituelle. Elle qui avait pour habitude d'être une femme soignée et bien apprêtée, elle n'était plus que l'ombre d'elle même. Cela la répugnait, les apparences, toujours les apparences. Elle méritait tellement mieux que ce sort minable et pathétique. Elle était une reine et estimait donc devoir être traitée comme telle. Mais ce n'était absolument pas le cas. Un affront qu'elle n'oublierait pas. Ses vêtements salis et abimés par les nombreux combats qu'elle avait dû mener, le sang séché et la terre humide, elle ressemblait plus à une mendiante qu'à une reine. Cela lui rappelait de douloureux souvenirs et lui était insupportable. Elle s'était jurée en ôtant la vie de son père et celles des autres membres de sa famille, qu'elle ne ressentirait plus jamais ça. Silver Banshee était affaiblie par New Themyscira. Elle était parvenue à survivre jusqu'ici mais le dernier combat avait été rude et très risqué. Ses blessures, graves et profondes, étaient là pour en témoigner. L'héritière s'aspergeait le visage d'eau, ce n'était pas agréable mais elle en avait besoin pour se ressaisir. Comme une bonne gifle en plein visage. Puis, s'asseyant sur le sol, elle fermait les yeux et se concentrait sur la guérison de ses blessures. L'un de ses pouvoirs les plus utiles et puissants. Certaines plaies se refermaient presque instantanément, pour d'autres, il lui avait fallu attendre de longues et interminables minutes. Et finalement, la banshee était réparée, comme neuve. Elle aurait tout de même besoin de quelques heures de sommeil pour prétendre à réitérer les exploits de ces derniers jours, mais elle se sentait tout de même déjà mieux. Fixant les étoiles dans le ciel, elle soupirait, lasse de ce cirque qui recommençait encore et encore, sans l'ombre, jamais, d'un espoir que cela se termine enfin.

Recroquevillée sous la pénombre du pont, la banshee dormait, paisiblement, en apparence. Car dans son subconscient ce n'était que furie et chaos. Le passé, le présent, l'avenir. Tout se confondait et s'affrontait dans une cacophonie incessante. Quand soudain, soudain, une lueur, sublime, chaude et rassurante, la sortait de sa torpeur. Siobhan se réveillait alors subitement avec le sentiment exquis de ne plus être seule, avec ce sentiment exquis d'avoir enfin un autre but que celui d'errer sans compagnie dans les ruines de Londres. Pour la première fois depuis elle ne savait combien de temps, elle avait enfin un autre objectif que celui de tuer ou survivre pour partir d'ici. La magie, elle avait ressenti de la magie, et pas n'importe laquelle. Une magie ancestrale et puissante, une magie familière et envoutante. Envahie par la puissance de cet appel mystique, Siobhan se métamorphosait, malgré elle, en Silver Banshee et se laissait alors guider à travers les rues dévastées de la capitale. Plus elle s'approchait de la source de cette magie, plus elle ressentait sa puissance, plus elle avait envie de la découvrir. Mais Siobhan tournait en rond, elle ne parvenait pas à localiser exactement cette source, jusqu'à ce qu'elle entende un cri. Pas un cri de souffrance, pas un cri de désarroi, mais un cri de colère, comme celui qu'elle avait poussé en tuant cette dernière amazone. D'un pas de velours, telle une ombre sournoise et silencieuse, elle s'était glissée dans ce vieux bâtiment jusqu'à tomber sur ELLE. Dans un premier temps, elle ne l'avait pas reconnu. Comment aurait-elle pu, ELLE lui tournait le dos. Mais en observant de plus près, en jouant les indiscrètes face à ses souvenirs qu'ELLE faisait défiler devant ELLE, Siobhan avait comprit. Elle avait comprit à qui elle avait à faire. La grande, l'unique, la célèbre Zatanna Zatara. L'héritière esquissait un sourire, enfin ces deux là allaient se rencontrer.

Subjuguée par le pouvoir de la magicienne, la banshee ne pouvait en détacher son regard. Elle était presque comme hypnotisée par les souvenirs de Zatanna mais aussi et surtout par cette démonstration de savoir faire. Elle qui aspirait tant à maitriser les forces occultes, elle enviait la jeune femme. Elle ne comprenait pas tout dans ce pêle-mêle de réminiscences, mais elle reconnaissait quelques visages. Notamment celui d'un beau blond fouteur de troubles et emmerdeur de première. Cet enfoiré de Constantine. Oh elle aussi en avait des souvenirs avec lui mais elle doutait que Zatanna apprécie d'en discuter avec elle au coin du feu. Mais on ne peut jurer de rien n'est-ce pas? Siobhan s'apprêtait alors à entrer en jeu, manifestant sa présence pour briser la glace et tenter, qui sait, une alliance provisoire? Qui cracherait dessus à New Themyscira? Ici, les règles n'étaient plus les mêmes. Ici, l'équilibre du bien et du mal ne voulait plus rien dire. Les alliances, même les plus improbables, étaient possibles ou tolérées. Mais la banshee avait été incapable de bouger ou même de parler. L'émotion l'avait soudainement submergé et tétanisé. Ce nouveau souvenir, celui là même qui venait de naître sous ses yeux n'était ni plus ni moins que l'un des siens... Comment? Pourquoi? Des questions qu'elle ne se posait pas tant elle était chamboulée par ce qu'elle voyait. Cette journée sur la falaise, cela faisait combien de temps qu'elle n'y avait pas repensé? Pour être honnête, elle l'avait même totalement occulté de sa mémoire, comme tous les souvenirs qui concernaient de près ou de loin son père...

Dans ce souvenir, Siobhan devait avoir 8 ans. Oui c'était bien ça, elle avait 8 ans. Elle courrait sur cette falaise, aussi majestueuse que dangereuse, ses longs cheveux noirs flottant dans les airs. Elle ne riait pas, elle ne s'amusait pas, non... Elle courrait pour fuir ce qu'elle venait d'entendre, fuir celui qui inspirait en elle terreur et inquiétude. Celui qu'elle aimait pourtant plus que tout, son père, son seul repère. Il aurait du être celui qui la protégeait, celui qui prenait soin d'elle, celui qui l'aimait envers et contre tout. Il aurait du... Mais au lieu de cela, il n'avait eu à l'égard de sa seule et unique fille que mépris et dégout, colère et rancoeur. Ce jour là, la fillette l'avait surpris entrain d'expliquer à son petit frère comment elle avait provoqué la mort de leur mère. Selon les dires de son père, Kiara McDougal ne supportait plus la déception et le chagrin permanents que provoquait Siobhan en elle et c'était pour cela qu'elle avait décidé de mettre fin à ses jours. Comprenant parfaitement le signification de ces accusations, la fillette s'était enfuie, en larmes, bien déterminée à emprunter le même chemin que sa défunte mère. Si seulement elle avait su la vérité... Si seulement elle la savait. Car encore aujourd'hui, Siobhan McDougal ne connaissait pas la triste et sinistre vérité sur la disparition de sa propre mère. Mais elle n'était qu'une enfant et elle avait simplement cru les mots de son papa. A ses yeux, elle ne méritait plus de vivre en sachant ce qu'elle avait fait, en sachant le malheur et la peine qu'elle avait causé. Elle avait alors couru vers les falaises qui longeaient le château, couru encore et encore sans jamais se retourner. Puis elle s'était approchée lentement du bord, elle allait sauter, elle allait réellement le faire, mais une force invisible l'avait retenu et tirait en arrière. La Siobhan du présent n'en croyait pas ses yeux. Elle avait oublié cela. Elle avait oublié ce détail pourtant si important, très certainement parce qu'à l'époque elle n'avait su l'expliquer. Très certainement parce qu'à l'époque elle n'avait pas pu y croire. Des larmes coulaient alors sur ses joues d'adulte car elle comprenait enfin ce qu'elle avait ressenti ce jour là. Cette présence... cette main qui l'avait empêcher de se donner la mort... Au fond, elle l'avait toujours su, sa mère...

Envahie par l'émotion et le chagrin, Siobhan restait interdite. Mais lorsque Zatanna brisait la magie, la banshee essuyait rapidement ses larmes, juste à temps pour que la magicienne ne remarque rien une fois retournée vers elle. Elle aussi la connaissait, c'était plutôt flatteur.

« En chair et en os. »

Avait répondu la banshee, bombant le torse, relevant fièrement la tête, affichant un sourire empli de malice. Elle devait préserver les apparences et ne rien laissait transparaitre de toutes ces émotions qui la submergeaient encore. Zatanna lui avait alors demandé si elle était native de New Themyscira ou si elle avait eu le malheur, comme elle, de se retrouver ici contre son grès.

« Option n°2 Zatanna. C'est bien ton prénom n'est-ce pas? »

Question de politesse, Siobhan voulait lui montrer qu'elle aussi savait très bien à qui elle avait à faire.

« Très impressionnant ton petit tour, dommage que tu n'en aies pas un pour nous faire partir d'ici. »

Elle tâtait un peu le terrain...

"Ta solitude est une longue marche qui empreinte des chemins semés d'embûches. Et à force de piétiner quelques cailloux tu finis par trébucher sur le plus gros d'entre eux. Quand viendra la main tendue vers toi pour te relever et soigner tes blessures, tu auras compris qu'il s'agira de ta véritable soeur." Source Inconnue

Tandis que Zatanna la reluquait de la tête aux pieds, Siobhan ne pouvait s’empêcher de sentir une puissante magie émaner de cette dernière. Elle ne pouvait l'ignorer tant elle était presque étouffante, telle une vague, non, un tsunami qui déferlait sur elle. Il n'y avait rien de vraiment étonnant là dedans, il s'agissait tout de même de l'une des plus grandes magiciennes de sa génération. Cela faisait vraiment mal à admettre pour Siobhan car elle aimait être la meilleure dans tous les domaines, mais elle devait concéder que sur ce terrain là, elle était loin d'être la meilleure. Lâchée dans la nature par le Crone juste après son petit séjour en Enfer, elle n'avait eu ni professeur ni mentor pour l'aiguiller. Elle avait tout découvert et appris toute seule. Elle était devenue une excellente Banshee, puissante et redoutable... Mais au niveau de la magie, la magie pure, elle était loin, très loin d'égaler la puissance et le savoir faire de Zatanna. Siobhan devait avouer qu'elle l'enviait pour cela, elle était même... jalouse. Mais revenons en à cette histoire de puissance. Ce qui surprenait la Banshee, ce n'était pas que Zatanna en dégage, cela était tout à fait normal, seul le contraire aurait été étrange... Mais l'importance et l'impacte de cette puissance, ça, ça ça l'interpellait. Elle devait avouer qu'elle n'aurait jamais imaginé Zatanna Zatara en dégageait autant. La dernière fois qu'elle avait ressenti cela... ce devait être en présence du Crone et encore... La Banshee restait donc sur ses gardes.

D'ailleurs, elle aurait très certainement flairé l'entourloupe si seulement ses sens et ses émotions n'avaient pas été altérés par la fatigue et les douleurs du passé. Siobhan perdait en effet tous ses moyens lorsque Zatanna faisait de nouveau apparaître la petite fille aux cheveux noirs. Cette dernière courait vers la Banshee, elle n'avait pas de visage mais l'héritière McDougal savait pertinemment de qui il s'agissait. Et cela lui brisait le coeur, cela lui déchirait les entrailles. Ce sentiment était décuplé lorsque la fillette trouvait refuge derrière elle. Voilà là une psychanalyse et une métaphore dont la Banshee se serait bien passée. Tous ces souvenirs, elle les avait chassé depuis bien longtemps de son esprit. Elle n'aimait pas y songer. Elle n'aimait pas songer à cette partie de sa vie, faible et pathétique. Celle où elle s'était laissée rabaisser et maltraiter par son père. Celle où elle avait dû subir affronts et humiliations sans broncher. Non, cette époque là, Siobhan n'aimait pas y penser. Elle ne l'évoquait d'ailleurs jamais, avec qui que ce soit. Depuis qu'elle avait massacré sa famille à mains nues à son retour de l'Enfer, elle n'avait plus songé à eux. Elle les avait rayé de sa mémoire comme elle les avait rayé de la surface de la Terre. Plus précisément, elle les avait fait s'envoler en fumée. "Souviens-toi que tu es né poussière et que tu redeviendras poussière" C'est comme cela qu'on dit n'est-ce pas? Siobhan n'avait fait que suivre le cour des choses finalement.

Tout cela pour dire que cette petite fille, elle s'en voulait encore de ne pas avoir su la protéger, de ne pas avoir su la rendre plus forte. La voir ainsi courir vers elle, comme si elle espérait trouver abri et sécurité derrière son dos... C'était trop dur à supporter et la colère montait dans le coeur de la Banshee. Personne n'avait le droit de s'immiscer comme cela dans sa vie, dans son âme. Personne n'avait le droit de prétendre jouer avec ses sentiments et ses souvenirs. Zatanna était allée trop loin et l'idée de lui ôter la vie commençait doucement à flirter avec l'esprit de la Banshee. Retenant ses larmes, se forçant à tenir debout, Siobhan serrait discrètement les poings, obscurcissant lentement, mais sûrement, son regard et ses intentions. Je vous avais dis qu'il n'y avait rien de plus dangereux qu'une Banshee en colère et fatiguée... Et bien en fait j'avais tort. Il y avait bien plus dangereux qu'une Banshee en colère et fatiguée. Une Banshee en colère, fatiguée et profondément blessée. Ainsi, Siobhan n'écoutait que d'une oreille les propos de la magicienne. Son esprit était désormais focalisé sur la petite fille qu'elle avait été, sur ce qu'elle avait ressenti à cette époque, sur ce que cela provoquait en elle aujourd'hui. Et elle n'aimait pas ça. Elle ne pouvait plus ôter cette image de son esprit, elle devait trouver un moyen, quelque chose, pour exorciser cela et faire disparaitre ce douloureux souvenir aussi vite qu'il était réapparu. "Je sens la mort vibrer autour de toi" avait prononcé Zatanna. La mort... oui... Bien sûr. C'était exactement ce dont elle avait besoin. Voilà ce qui l'avait déjà paradoxalement sauvé et libéré par le passé. La mort... Elle avait dû l'affronter, la séduire, l'embrasser et finalement la donner pour pouvoir enfin renaître et devenir la femme qu'elle avait toujours mérité d'être. La mort l'avait littéralement sauvé et encore une fois, seule la mort lui permettrait de surmonter cette douleur intolérable.

La Banshee esquissait donc un sourire avant de se rapprocher lentement de Zatanna. Elle avait déjà plongé son regard dans le sien, activant la première phase de l'un de ses pouvoirs les plus enivrants et puissants. Le Death Stare. Elle avait su capter toute l'attention de la magicienne, elle aurait cru que cela serait plus difficile, mais pourquoi se poserait-elle des questions? Elle n'en avait ni le temps, ni l'envie. Comme quoi le moindre chamboulement pouvait faire perdre tout bon sens, même à une Banshee. Siobhan... tu aurais dû flairer le piège et pourtant tu t'y es engouffrée sans même te méfier une seule seconde. Trop fière, trop orgueilleuse que tu étais. Une fois arrivée à quelques centimètres de Zatanna, Siobhan s'emparait de l'une des mèches de cheveux de la magicienne pour la glisser lentement, presque sensuellement, derrière son oreille. Jamais, à aucun moment, elle n'avait lâché le regard de Zatanna. Le pouvoir du Crone et celui de l'Enfer parcouraient désormais ses veines et son âme. Elle était en osmose avec le monde de l'au-delà, avec les profondeurs du Styx. Elle seule pouvait la voir mais une ombre terrifiante et gargantuesque se glissait lentement derrière l'héritière Zatara. La grande faucheuse ne manquait jamais à l'appel de la Banshee. Elle était venue récolter son bien, elle n'attendait que l'identité de sa prochaine victime pour l'arracher aux bras doux et réconfortant de la vie.

« Zatanna Zatara... »

Murmurait alors Siobhan. Mais au lieu d'accomplir son œuvre, au lieu d'obéir au désir de la Banshee, l'ombre reculait avant de s'évanouir. Comment? Pourquoi? Siobhan n'avait jamais échoué, cela était impossible... A moins que...

"Ta solitude est une longue marche qui empreinte des chemins semés d'embûches. Et à force de piétiner quelques cailloux tu finis par trébucher sur le plus gros d'entre eux. Quand viendra la main tendue vers toi pour te relever et soigner tes blessures, tu auras compris qu'il s'agira de ta véritable soeur." Source Inconnue

Comment avait-elle fait? Par quel prodige Zatanna Zatara était parvenue à tromper la mort? Siobhan n'en revenait pas. Son pouvoir n'avait jamais échoué, elle gagnait à tous les coups. Sauf quand elle détenait la mauvaise identité bien sûr mais là, là ce n'était pas le cas. Elle était bien en face de Zatanna Zatara, fille de John Zatara. Alors comment? Si la personne devant elle n'était pas celle qu'elle croyait, alors qui était-elle? La curiosité s'emparait de Siobhan, a t-elle point qu'elle n'envisageait même pas une seule seconde payer son affront et son opportunisme. Mais elle le comprit bien assez tôt lorsque la magicienne lui demandait, remontée comme une horloge suisse, comment elle avait osé. Oh... Siobhan... Tu venais de te mettre dans de beaux draps et vu ta condition actuelle, ce n'était vraiment pas le moment de tenter le diable. Surtout que Zee t'avait déjà bien ébranlé en faisant remonter de mauvais souvenirs à la surface. Elle était forte et il était difficile de dire si cette fois-ci tu serais à la hauteur. La colère qui s'emparait alors de Zatanna faisait presque tremblait l'air, la magie qui émanait d'elle transperçait la Banshee qui savait qu'un tsunami de rage et de puissance allait s'abattre sur elle. Mais il était trop tard, elle ne pouvait plus rien faire, même pas se téléporter pour échapper au courroux de l'héritière Zatara. Son emprise s'était déjà refermée sur elle comme l'étreinte d'une vipère autour de sa victime. Siobhan était à la merci de la magicienne.

Très vite, la Banshee se retrouvait embourbée dans un flux invisible et écrasant. Elle avait l'impression que chaque partie de son corps était broyée par un rouleau compresseur, ce qui lui arrachait de terribles hurlements de douleur. Hurlements qui cessèrent tout aussi rapidement lorsqu'elle commença à manquer d'oxygène. Quelle puissance, quelle rage, quelle maitrise! Siobhan était certaine que son heure était venue, elle allait finalement passer l'éternité en Enfer. Cinq ans, cinq longues années qu'elle se démenait pour éviter cela et une poignée de secondes en présence de Zatanna Zatara allait tout faire tomber à l'eau. Mais cette magie, cette puissance, ce n'était pas celles de Zee, il y avait quelque chose d'autre derrière tout ça. La même chose qui avait empêché le Death Stare de fonctionner. Mais quoi? Siobhan aurait tant voulu savoir et comprendre avant de mourir. Qui ou quoi avait-elle froissé pour subir un tel châtiment? La magicienne levait alors les mains pour les poser sur le visage de Siobhan avant de plonger son regard dans le sien. Le piégeur piégé... La Banshee était prise à son propre jeu et elle redoutait déjà ce que lui réservait cette Dark Zatanna. Elle lui demandait alors si elle savait qui elle était, si elle savait qu'elle pouvait la renvoyer d'où elle venait. Siobhan ne s'était pas trompée, ce n'était pas Zatanna, enfin pas vraiment. Il y avait quelqu'un d'autre avec elle, quelque chose, une entité extrêmement puissante, sombre et rageuse. Et alors que la Banshee commençait à perdre connaissance, expulsant ses derniers souffles de vie, elle sentit cette fameuse entité pénétrer dans les tréfonds de son esprit, exploitant et pillant sans vergogne ses souvenirs les plus intimes.

Sa naissance, le rejet immédiat de son père, l'amour inconditionnel de sa mère, sa mort. L'immense tristesse de la fillette, sa solitude écrasante, la maltraitance psychologique, le sentiment d'infériorité. La falaise. Le pensionnat, la solitude encore, les railleries, le mépris, les critiques, le rejet. Les déceptions, les pulsions suicidaires, puis l'âge adulte. Les hommes, violents, autoritaires. Les coups, les abus, le sang, les larmes. Le retour aux origines, l'éjection, le bannissement. La falaise. Le rituel, l'Enfer, Crone, le cri, la mort, le sang. Le feu, la purification, la renaissance, la mort. La vengeance, la colère, les hommes, le sex, la mort. La souffrance, la domination, la cruauté, la peur, l'angoisse, le temps, le sablier. La falaise. Les cheveux noirs flottants dans les airs. Ce désir de mort profond. Cette humanité pesante, affaiblissante. Cette ambition d'être plus, de la dépasser, de la faire taire. Zatanna connaissait désormais Siobhan mieux que quiconque sur cette Terre ou une autre. Elle connaissait ses secrets les plus enfouis, ses blessures les plus profondes, ses ambitions les plus secrètes. Son désir d'abandonner son humanité pour devenir le Crone. Sa peur vertigineuse de la mort. Son désir ardent d'immortalité. Cruellement affaiblie par cette attaque mentale des plus éprouvantes, Siobhan retrouvait, bien malgré elle, son apparence humaine. Le souffle court, le regard larmoyant. Elle n'était plus que l'ombre d'elle même, une pauvre marionnette lessivée. Elle s'écroulait lourdement sur le sol lorsque Zee relâchait son emprise. Siobhan McDougal n'avait même plus envie de se relever, pour la première fois depuis bien longtemps, elle n'en avait plus la force. Son pouvoir de guérison s'activait automatiquement, pansant doucement mais surement ses nouvelles blessures. Mais les blessures invisibles, les blessures plus profondes, rien ni personne ne pourrait les panser. Et pourtant, c'était elle qui causaient le plus de dégâts.

A genoux devant Zatanna, la tête baissée, le dos rond, Siobhan enfonçait ses doigts dans la terre humide, le regard hagard. La voix de la magicienne n'était alors plus qu'un écho spectrale dont elle comprenait pourtant chaque mot tandis qu'elle restait dans sa bulle, éloignée de la réalité. La magicienne lui demandait alors qui était son créateur...  Que répondre? Cette pourriture d'irlandais, son père biologique? Ou le Crone, cette salope démoniaque qui la détenait prisonnière de son emprise infernale? Car dans les deux cas, ces deux êtres lui avaient donné la vie, ces deux êtres l'avaient créé. Une naissance et une renaissance. Deux identités, deux personnalités dans un seul et même corps. Conflit des âmes et des êtres, il ne pouvait en rester qu'une. Siobhan prenait alors conscience que, hormis sa mère, elle avait finalement toujours été le fruit du mal. Les ténèbres coulaient dans ses veines depuis toujours, elle était prédestinée à devenir celle qu'elle était, ambassadrice de la mort, instrument de l'Enfer. Est-ce que tout cela aurait pu être différent si elle avait été un homme, si sa mère n'était pas morte, si elle l'avait préservé de tous ces malheurs et de toutes ces injustices? Aurait-elle pu devenir quelqu'un d'autre? Elle ne le saurait probablement jamais. Et de toute manière, il était bien trop tard, savoir ne lui apporterait plus rien.

« Le Crone... »

Répondait-elle les dents serrés en relevant la tête vers Zatanna.

« Et toi? Qui cohabite avec toi Zatanna? A qui ai-je réellement l'honneur? »

Spoiler:

"Ta solitude est une longue marche qui empreinte des chemins semés d'embûches. Et à force de piétiner quelques cailloux tu finis par trébucher sur le plus gros d'entre eux. Quand viendra la main tendue vers toi pour te relever et soigner tes blessures, tu auras compris qu'il s'agira de ta véritable soeur." Source Inconnue

Le Crone... Siobhan avait lâché son nom sans aucune once d'hésitation. Elle ne redoutait pas de le prononcer ou bien même de le faire sortir de son trou. Elle n'avait jamais vraiment eu peur du Crone, c'était plus sa dépendance envers lui qui la préoccupait. La Banshee voulait être libre, elle ne voulait plus de cette épée de Damoclès sans cesse brandit au dessus de sa tête. Elle voulait même plus... être calife à la place du calife. Oui, cela semblait en effet être une excellente idée, une option des plus séduisantes. Etait-ce réellement possible? N'y perdrait-elle pas d'avantage que ce qu'elle avait à y gagner? Devenir le Crone, la chef suprême des Banshee, une reine des Enfers? Elle ne connaissait pas la réponse à cette question mais elle avait tout de même envie de tenter le pari. Et puis elle avait déjà misé pas mal de jetons sur cette main, trop tard pour faire marche arrière. Maintenant, elle attendait de voir la réaction de Zatanna ou de la chose qui l'accompagnait, la possédait? Siobhan n'était pas encore vraiment sûre, elle n'aurait su dire. Elle était plutôt hésitante sur la question, ne pouvant pas se prononcer avant d'en savoir d'avantage. La magie, les forces occultes et les autres démons n'étaient pas vraiment son fort. Elle avait déjà eu tant à faire pour s'approprier sa part de mysticisme. Elle avait dû travailler dur et ardemment pour devenir la redoutable Banshee qu'elle était. Elle avait fouillé dans ses origines, dans celles de sa lignée, dans celles du Crone. Elle avait traversé le monde et collectionner un nombre impressionnants d'artefacts pour tenter de se cultiver, de se développer. Mais cela ne faisait que cinq ans qu'elle avait mis les pieds là dedans. Lâchée dans la nature par son second créateur, devant tout découvrir et tout apprendre seule. Siobhan avait donc encore beaucoup de lacunes. Elle les prenait en pleine face cette nuit là. Mais ça ne lui faisait pas de mal de redescendre un peu de son piédestal pour prendre du plomb dans la tête. Elle en avait bien besoin la Banshee.

Zee, elle, semblait beaucoup plus sûre d'elle et désinvolte. Elle prenait clairement le dessus dans cette première rencontre. Un sentiment qui ne plaisait absolument pas à Siobhan mais cette dernière savait faire profil bas quand la situation l'imposait. A cet instant précis, elle n'était pas de taille à affronter la magicienne et son colloc mystère. Elle ne pouvait donc que rester à sa place et en apprendre d'avantage pour ne plus s'y laisser prendre. Zatanna s'asseyait alors avec légèreté sur un rocher et disséminait quelques informations par-ci par là. Il... il s'agissait donc déjà d'une entité masculine. Il ne voulait donc pas que la Banshee connaisse son nom. Très bien, c'était décevant bien sûr, mais elle comprenait. Cependant, cela donnait un petit indice sur la personnalité de cette entité. Aux yeux de Siobhan, refuser de donner son nom était preuve de prudence mais aussi de lâcheté. Vous me direz, "elle est pas culottée celle la, elle cache à la longueur de temps sa double identité au monde entier". Sur ça, je vous répondrais qu'il ne faut pas comparer l'incomparable. Deux situations, deux contextes absolument différents. Zatanna, cette chose et Siobhan étaient entre même gens, qui plus est sur une autre Terre... La Banshee comprenait cet excès de zèle et de méfiance, mais elle était tout de même très déçue, voir désappointée. Comme elle en avait douté, elle apprenait également que Zee avait survécu à son Death Stare uniquement à cause, ou grâce, c'est selon, à cette entité. Un démon très certainement alors. Seul un véritable et puissant démon pouvait contrer les le regard mortel de la Banshee. La trouille? Oh vraiment? Siobhan était ravie de l'apprendre car elle ne l'avait pas du tout ressenti ainsi. Elle s'était sentie si faible, si inférieure face à cette entité. Savoir qu'au fond elle avait su le faire trembler, ne serait-ce qu'un peu, était assez réconfortant. Elle reprenait un peu du poil de la bête, se redressant lentement, époussetant ses vêtements recouverts de poussières et de sang.

Le comportement à deux tranchants de Zee était très instructif pour Siobhan. Elle comprenait assez rapidement que Zatanna et le démon cohabitaient réellement ensemble. Zee n'avait pas disparu dans les tréfonds de l'Enfer et le démon ne la possédait pas entièrement. La magicienne semblait même prendre plaisir à tourner en dérision son invité, bien que la Banshee doute sincèrement sur le fait que l'héritière Zatara ait pu inviter le démon, de son plein grès, à la rejoindre. Ou alors elle avait vraiment quelque chose qui ne tournait pas rond.

« Maitre? »

Demandait Siobhan tandis qu'elle se relevait pour enfin récupérer le reste de sa dignité.

« Le Crone n'est pas mon maître. Tout au plus mon maître chanteur. »

Fierté mal placée ou vérité? Une question qui pouvait engendrer bien des débats mais la Banshee s'arrêterait là. Elle n'avait ni l'envie, ni l'intention de s'étaler sur le sujet. Elle voulait juste rectifier cela et rétablir SA vérité. Surtout que la suite des propos de Zatanna l'intéressait beaucoup plus qu'un nouveau face à face d'ego entre elle et les deux d'en face. Et oui, Siobhan était clairement en infériorité numérique dans toute cette histoire. Le Crone l'avait créé, le Crone motivait la grande majorité de ses actes mais le Crone n'était jamais avec elle. La Banshee ne l'avait vu que deux fois en tout et pour tout. Alors que Zee... Zee semblait indissociable de son démon. Deux contre un donc. Inéquitable et injuste. Mais Siobhan était malheureusement habituée à ce genre de traitement. Alors, quand Zatanna avait clairement proposé une alliance éphémère pour quitter cette Terre, l’héritière McDougal s'était vite montrée intéressée.

« Mais continue, je t'en prie. Tu as su piquer ma curiosité et mon intérêt. Je suis prête à tout pour foutre le camp d'ici. »

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"Ta solitude est une longue marche qui empreinte des chemins semés d'embûches. Et à force de piétiner quelques cailloux tu finis par trébucher sur le plus gros d'entre eux. Quand viendra la main tendue vers toi pour te relever et soigner tes blessures, tu auras compris qu'il s'agira de ta véritable soeur." Source Inconnue

Le rire moqueur de Zatanna avait fortement déplu à la Banshee car elle savait très bien quel en était la cause. Elle riait de l'entendre s'autoproclamer libre, de prétendre être autre chose qu'une vulgaire esclave. Siobhan ne supportait pas qu'on la mette face au fait accompli, elle ne supportait pas que l'on mette des mots sur sa relation avec le Crone. Elle qui avait toujours dû dépendre de quelqu'un, elle qui avait toujours dû obéir aux ordres, elle qui s'était toujours juré qu'on ne l'y reprendrait plus... D'abord son père, froid et distant, cruel et malveillant. Il n'avait eu de cesse, et ce jusqu'à sa mort, de mépriser sa propre fille, de la rabaisser, de l'humilier... Siobhan avait été réduite à si peu de choses à cause de lui. Longtemps elle avait eu une basse estime d'elle même, de sa valeur, de ses capacités. Certainement ça qui l'avait poussé à l'âge adulte dans les bras d'un homme semblable à son père. Un psychopathe narcissique, violent et jaloux de surcroit. Lui aussi en avait fait voir des vertes et des pas mûres à la jeune femme. Il avait fait d'elle sa propriété, son esclave. Elle devait lui obéir, elle ne possédait plus rien à part ce qu'il daignait bien lui offrir. Et comme elle était persuadée d'être amoureuse, comme elle avait besoin de se sentir utile et aimée, elle avait fermé les yeux, elle s'était voilée la face. Elle avait abdiqué, elle avait accepté, elle s'était même convaincue qu'elle le méritait. Cet homme ne s'était alors pas gêné pour l'utiliser comme faire-valoir, comme femme de ménage, comme cuisinière, comme défouloir et même comme catin. Car à ses yeux, Siobhan n'était rien d'autre qu'une catin dévouée à son bon plaisir. Cet enfoiré avait usé et abusé d'elle dans tous les sens du terme, il l'aurait complètement détruite si elle n'avait pas croisé le chemin du Crone...

Le Crone, parlons-en... Lui ou elle, ce n'était pas vraiment clair, n'était pas un despote à proprement parlé. Il n'avait demandé qu'une seule et unique chose à la Banshee, lui récupérer un livre sur Terre, un livre qui avait longtemps appartenu à sa lignée avant de disparaitre, de s'évaporer dans la nature. Pour le reste, Siobhan était libre, tout du moins en apparence, de faire ce que bon lui semblait. Je vous l'ai dit, en cinq ans, elle n'avait vu le Crone qu'à deux reprises. La première fois pour sa transformation et la seconde, pour les termes du contrat. Le démon n'était pas pesant pour elle, au contraire, il l'avait sauvé, il l'avait rendu plus forte, il l'avait rendu meilleure. Il lui avait permis de devenir la femme qu'elle était aujourd'hui. Non, ce qui lui pesait c'était cet ultimatum. Dix ans, une décennie pour trouver le précieux livre où elle passerait l'éternité en Enfer. Ça, c'était beaucoup moins drôle et Siobhan refusait de s'y résoudre. Voilà pourquoi depuis cinq ans, elle s'évertuait, en même temps qu'elle cherchait le livre, à trouver un moyen de se libérer définitivement du Crone sans perdre ses précieux pouvoirs et privilèges. Elle en était arrivée à une seule conclusion, elle devait prendre la place du Crone, ni plus, ni moins. Une idée séduisante qui était devenue une réelle obsession. Siobhan ne voyait plus que par ça, elle n'agissait plus que pour ça, passant parfois à côté d'opportunités et d'alliés qui auraient pu tout changer. Mais ce n'était pas vraiment le sujet n'est-ce pas? En tout cas, pas pour l'instant. Pour l'instant, c'était l'insolence et les propos de Zatanna qui courrouçaient la Banshee.

« Le Crone n'est pas mon maître! »

Siobhan s'était relevée, furieuse, le ton grave et sérieux. Et alors qu'elle disait cela avec une conviction à toute épreuve, son visage redevenait macabre l'espace de quelques secondes, laissant place à la Banshee, avant de redevenir finalement humain. L'irlandaise reprenait doucement, mais sûrement, du poil de la bête. La suite apaisait considérablement la Banshee, notamment lorsque Zee lui parlait de sa magie. Celle qu'elle avait enfoui au fond d'elle, celle qu'elle ne savait pas utiliser, celle qu'elle voulait apprendre à contrôler. Là, là la magicienne commençait à devenir vraiment intéressante à ses yeux. Le visage de Siobhan devenait plus serein, plus séduit et séduisant. L'héritière laissait alors Zatanna et son démon s'approchaient d'elle. Elle ne savait pas ce que cette dernière était entrain de lui faire mais elle ressentait un chamboulement dans son corps, dans son âme, tout autour de son être. Comme si, comme si on essayait de lui arracher une partie d'elle même, une partie d'elle dont elle n'avait eu jusqu'alors jamais conscience. Etait-ce la fameuse magie dont parlait Zatanna? Et puis une force la rejetait, une force refusait cette partie d'elle. Une douleur vive s'était alors emparée de la jeune femme qui s'était contentait de grimacer légèrement en reculant d'un pas. Il en fallait plus pour ébranler la Banshee. Entre douleur et plaisir, Siobhan n'aurait su dire avec assurance si elle avait apprécié ou non ce moment, mais elle aurait tout de même tendance à vouloir réitérer l'expérience. La barrière entre souffrance et plaisir était bien souvent très fine avec Siobhan McDougal, les deux étaient intimement liés et indissociables. Oui, en réalité, elle avait aimé ça.

« Apprends-moi. »

Avait-elle simplement répondu d'une voix suave et prédatrice, plongeant son regard ténébreux dans celui de Zatanna. La tension était palpable entre les deux femmes, on n'aurait su dire s'il s'agissait d'animosité ou bien au contraire de sensualité. Là encore, la barrière était mince. Mais une chose était sûre, apprendre, Siobhan ne demandait que cela. Elle avait toujours désiré trouver un mentor qui saurait lui faire accéder au plus hauts niveaux de la magie. Zatanna pourrait-elle devenir ce mentor? Au delà du fait que cela serait absolument divin, Siobhan savait également apprécié l'ironie de la situation, n'est-ce pas @John Constantine? Sa régulière et sa maitresse d'une nuit, main dans la main au service des ténèbres... Un délice!

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"Ta solitude est une longue marche qui empreinte des chemins semés d'embûches. Et à force de piétiner quelques cailloux tu finis par trébucher sur le plus gros d'entre eux. Quand viendra la main tendue vers toi pour te relever et soigner tes blessures, tu auras compris qu'il s'agira de ta véritable soeur." Source Inconnue

Les évènements prenaient finalement une tournure des plus intéressantes... Quelque chose prêtait à croire que Siobhan ne serait plus jamais la même après cette petite expérience sur New Themyscira. Une chose était sûre, elle serait différente à son retour sur Terre, sur SA Terre. Comment? Il était encore trop tôt pour avancer une réponse, surtout que Zatanna, et surtout ce démon, n'inspiraient franchement pas une confiance absolue. La Banshee allait peut être se lancer dans une aventure périlleuse et fatale, elle n'y survivrait peut être pas. Il y avait de grandes chances qu'elle n'en sorte pas indemne... Mais le goût du risque, l'appel du pouvoir, l'ambition dévorante et l'attrait de l'inconnu... Elle ne pouvait y résister. Zatanna lui avait fait miroiter tout ce dont elle avait toujours rêvé, elle ne pouvait faire marche arrière. Siobhan devait au moins essayer. L'irlandaise était du genre à préférer les remords que les regrets. Elle voulait apprendre et la magicienne lui affirmait qu'elle était disposée à le faire. La Banshee esquissait un large sourire. Faire connaissance avec sa magie, elle ne demandait que cela. Mais comment? Cela faisait des années qu'elle essayait par tous les moyens. Et s'il était vrai qu'elle était plutôt douée avec ses pouvoirs actuels, elle sentait qu'elle était capable de plus, elle était une lionne en cage. Elle ne savait juste pas comment se libérer de ses entraves. Siobhan voulait libérer sa magie, l'exploiter, la déferler sur le monde pour faire de grandes choses et être enfin reconnue pour ce qu'elle était. Une femme puissante, redoutable et dangereuse. Une femme respectable et respectée. Elle voulait inspirer la peur autant que l'admiration. Elle voulait être une reine, une reine de l'Enfer. Etait-il possible que Zatanna Zatara, en personne, soit celle qui lui poserait enfin la couronne sur la tête?

La magicienne lui expliquait alors qu'elle allait devoir se laisser faire, qu'elle allait devoir se laisser guider. Siobhan savait déjà qu'elle n'aimerait pas cela. Elle aimait diriger, dominer, contrôler les choses. Elle avait trop longtemps été l'esclave des autres. Mais cette fois-ci, c'était pour la bonne cause non? Elle allait enfin pouvoir passer à un niveau supérieur. Cela valait bien quelques concessions. Plongeant une nouvelle fois son regard dans celui de l'héritière Zatara, Siobhan acquiesçait d'un simple mouvement de tête. Elle était prête à tout pour prendre possession de sa magie, pour l'apprivoiser et ne faire plus qu'une avec elle. La Banshee écoutait alors attentivement les conseils de Zatanna. Elle devait sentir sa magie, elle devait lâcher prise. Cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas lâché prise, ce serait difficile mais pas impossible. Son état physique et moral actuel y était d'ailleurs propice. Elle n'était pas au mieux de sa forme, plus faible, plus vulnérable, plus encline à baisser la garde que jamais. Tout cela était peut être le fait du destin finalement. L'épreuve de New Themyscira lui avait permise de se retrouver dans cette situation et Siobhan commençait à croire qu'il s'agissait plus d'une bénédiction que d'une malédiction. Oh tout cela n'avait pas été créé pour elle, non, mais son sort y avait été mêlé pour lui permettre d'atteindre les sommets. Elle commençait sérieusement à y croire. J'espère que tu ne te trompes pas petite Banshee... Zatanna lui glissait alors qu'elle pourrait peut être se brûler au passage. De cela, Siobhan n'en doutait pas une seule seconde. La magie noire n'était pas sans conséquence. Elle en était bien consciente mais cela ne l'arrêterait pas, cela ne lui faisait pas peur. Siobhan ne craignait pas de se brûler les ailes, au contraire, elle avait hâte d'en passer par là. Elle avait besoin des ténèbres pour s'épanouir, pour s'accomplir, elle en était intimement convaincue. La souffrance et la noirceur étaient tout ce qu'elle connaissait, son essence même. Il était temps qu'elle s'en imprègne à nouveau.

Sans même établir le moindre contact physique avec elle, Zatanna parvenait à mêler son aura avec celui de la Banshee. Une chaleur intense et agréable enveloppait alors Siobhan. Elle ressentait sa magie mais aussi celle de Zee. Si la sienne était sauvage, tel un électron libre perdu au milieu de la foule, celle de Zatanna était maitrisée, organisée et puissante. Siobhan le ressentait et c'était exactement cela qu'elle voulait pour elle même. Suivant les conseils de la magicienne, la Banshee avait fermé les yeux, histoire de libérer tous ses sens, de lâcher complètement prise. Mais lorsqu'elle les rouvrait, elle comprenait qu'elles n'étaient plus dans la réalité. Mais où Zee avait-elle bien pu l'emmener? Autour d'elles, les ténèbres et l'obscurité régnaient. Le sol était charbonneux, parsemé de flammes ici et là. Le ciel était noir et une légère brume flottait tout autour des deux jeunes femmes. Il semblait n'y avoir ni fin ni début à cette dimension inconnue et pourtant si familière. Siobhan s'y sentait étonnamment bien, comme si elle était enfin à sa place. Vêtue d'une somptueuse robe noire à dentelle, elle n'était plus l'épave qu'elle avait été quelques instants plus tôt. Tout cela n'était qu'illusion, ici, elle pouvait être tout ce qu'elle voulait. Mais n'oublie pas Siobhan, la magie noire, la magie noire a un prix. Et alors qu'elle se perdait dans la volupté de cette dimension où tout était possible, elle sentait une pression ardente sur sa cheville, puis sur l'autre. Baissant le regard, elle apercevait deux mains squelettiques et noires comme l'ébène l'entrainaient dans les entrailles du sol charbonneux. Elle observait alors tout autour d'elle et remarquait que le sol était en réalité jonché des âmes qu'elle avait envoyé en Enfer ces dernières années. Nombreuses, rancunières, tourmentées et ivres de vengeance, elles voulaient toutes entrainer la Banshee avec elles. Siobhan ne savait pas ni comment, ni pourquoi, mais elle le sentait, elle le savait. Tout cela était-il vrai? Etait-ce un test? Une illusion? Elle tentait de se débattre mais il n'y avait rien à faire. Plus elle se débattait, plus elle s'enfonçait, tels des sables mouvants. Et comme si sa fin était proche, les lamentations mortelles d'une centaine de Banshees résonnaient tout autour d'elles.

« Que dois-je faire?! Je suis prête à lâcher prise! Guide moi! »

Hurlait-elle à Zatanna pour se faire entendre dans cette cacophonie cauchemardesque. Les silhouettes immobiles et fantomatiques des Banshees se dessinaient désormais en cercle dans la brume, comme si tout cela n'était qu'un rite initiatique destiné à mettre Siobhan et sa prétention au trône à l'épreuve.

"Ta solitude est une longue marche qui empreinte des chemins semés d'embûches. Et à force de piétiner quelques cailloux tu finis par trébucher sur le plus gros d'entre eux. Quand viendra la main tendue vers toi pour te relever et soigner tes blessures, tu auras compris qu'il s'agira de ta véritable soeur." Source Inconnue

Depuis sa renaissance, la Banshee n'avait jamais été aussi faible et en proie au désarroi. Nombre de ses ennemis se seraient déjà rués sur l'occasion mais ce n'était pas le cas de Zatanna ou de ce démon qui s'était emparé d'elle. Siobhan lui demandait alors son aide, elle acceptait d'admettre sa faiblesse et son impuissance afin de pouvoir atteindre un stade supérieur. Chose qu'elle n'avait jamais faite jusque là. Cela lui était très difficile mais indispensable, elle le sentait au fond de ses tripes. Ce qu'elle vivait, ce qu'elle subissait, à cet instant précis, était une étape obligatoire à son élévation, elle ne pouvait y couper. Soit elle y survivait s'ouvrant les portes d'un avenir fait de gloire, de ténèbres et de puissance. Soit elle échouait en disparaissant dans les méandres de l'oubli et du déshonneur. L'enjeu était grand, l'enjeu était important. Zatanna Zatara allait jouer un rôle cruciale dans la destinée de Silver Banshee, cela était désormais gravé dans le marbre, écrit dans l'Histoire. Et ni l'une, ni l'autre ne pouvait plus faire marche arrière. Leurs âmes étaient liées à jamais, quoi qu'elle en disent, quoi qu'elle en fassent. Cette nuit là, sur New Themyscira, elles n'avaient faits qu'une, tissant un lien invisible et pourtant si fort. Quelle ironie... Amer et exquise.  

Siobhan lui demandait alors de la guider, de lui donner la clé pour échapper à ces âmes tourmentées qui l'entrainaient avec elle dans les profondeurs de l'Enfer. La magicienne s'était emparée de ses mains et la Banshee avait ressenti une puissance incroyable l'envahir, elle se nourrissait littéralement de l'essence de Zatanna. Pour la première fois, elle comprenait que la magie n'était pas juste un mot, une poignée de sorts ou de vieux bouquins poussiéreux. Non, il s'agissait d'une entité à part entière, un être vivant qui circulait entre les êtres et les âmes. Une puissance incommensurable qu'il fallait savoir voir, ressentir, comprendre, épouser. Siobhan n'avait même pas conscience du tiers de cette magie qui circulait déjà dans ses veines, elle le comprenait désormais. Elle serrait alors les mains de Zatanna, non pas pour y prendre appui et s'extirper de l'emprise des morts, mais tout simplement pour accentuer la jouissance et la puissance que sa magie lui procurait. C'était à la fois un plaisir intense et une souffrance extrême. Tout se mélangeait, plus rien n'avait de sens et pourtant tout en prenait enfin un. L'esprit de Siobhan subissait un sacré choc, sans son alter-ego, elle aurait probablement sombré instantanément dans la folie avant d'y succomber. Mais la Banshee la protégeait et la sauvait encore une fois. Alors, quand Zatanna lui lâchait les mains, l'irlandaise se laissait dévorer par les entrailles de la Terre. Le visage serein, le sourire aux lèvres. Elle avait compris que tout cela n'était pas une sanction ou le jugement dernier mais tout simplement une résurrection.

Tandis que son visage atteignait le sol boueux recouvert d'os et de sang, Siobhan écoutait attentivement les paroles de la magicienne. Elle ne devait rien à personne, ni à son père, ni au Crone et encore moins aux autres Banshees. Elle devait absolument se libérer de ses entraves, ne plus prétendre être libre mais le devenir réellement. Elle devait oublier ceux qui avaient entrainé sa destinée, elle devait oublié ce qui la rendait faible et vulnérable, elle devait oublié son passé. Sentant une nouvelle présence familière, Siobhan rouvrait les yeux et apercevait une fillette aux côtés de Zatanna. Cette fillette c'était elle, vingt ans plus tôt, son fantôme. C'était pour cette fillette que Siobhan se battait, c'était pour elle qu'elle voulait s'imposer. Mais c'était aussi à cause d'elle qu'elle laissait ses émotions l'affecter et l'affaiblir. Cette fillette, elle devait l'oublier, elle n'était plus, elle ne serait plus jamais. Omettre son existence serait sans nul doute la chose la plus douloureuse et difficile qu'aurait jamais à faire Siobhan mais cela était nécessaire. Elle ne pourrait pas y couper si elle voulait s'emparer du trône du Crone et devenir enfin une femme libre. Oublier cette fillette lui donnait l'impression de l'abandonner comme tous ceux qui l'avaient abandonné à l'époque. Cela lui déchirait le cœur et les entrailles mais elle finissait par d'y résoudre. Elle n'avait pas, elle n’avait plus le choix. Une larme coulait sur la joue de la Banshee tandis qu'elle acceptait de tourner le dos à cette fillette, à son propre fantôme. Elle poussait alors un hurlement de douleur avant que la terre et le sang ne viennent s'engouffrer dans sa bouche pour la faire taire. Cette douleur n'était pas physique, elle ne ressentait plus rien à cet instant précis, mais cette douleur était celle de son coeur, de son âme.

Une fois Siobhan complètement disparue, enterrée, dévorée, les Banshees cessaient leurs lamentations mortelles. Elle se retournaient alors dans le silence le plus complet avant de repartir et de disparaitre dans la brume qui les avait amené jusqu'ici. Le fantôme de la fillette qu'avait été Siobhan disparaissait lui aussi, s'évanouissant dans l'air comme la fumée d'un feu fraichement éteint. Le calme régnait mais la tension dans l'air était toujours palpable, comme lorsque l'on se trouve dans le coeur d'une tornade ou juste avant que l'orage n'éclate. Tout semblait figé dans le temps, fixé dans l'instant présent, puis des gouttes commencèrent à tomber du ciel. Épaisses et pourpres comme le sang. Le manoir de Siobhan se dessinait alors en arrière plan comme nouveau décor et les pierres tombales de son illustre famille émergeaient de la terre au pied de ses marches. Sur l'une d'entre elle on pouvait lire "Siobhan McDougal / 1984-2019" et rien d'autre. Pas d’épitaphe, pas de mots tendres, pas de démonstration de chagrin ou de regret, d'amour ou de compassion. Il n'y avait rien, absolument rien. La terre encore fraiche se mettait alors à bouger et une main ne tardait pas à en jaillir. Péniblement, lentement, Siobhan sortait de son tombeau, se hissant à la seule force de ses bras sur la boue encore et toujours omniprésente. Elle était entièrement nue, libérée de toute matière, de toute entrave. Une véritable renaissance. La pluie de sang recouvrait son corps d'une couleur éclatante et sombre à la fois. La mort et la vie, la fatalité et l'espoir. Épuisée par ce dernier effort qu'elle avait du fournir, Siobhan se laissait tomber sur le dos avant d'éclater de rire. Elle enfonçait alors ses mains dans le sol et commençait à se recouvrir le corps de boue. Elle avait compris que sa force, son pouvoir, sa magie, venaient de là, des entrailles de la Terre, du plus profond de l'Enfer.

"Ta solitude est une longue marche qui empreinte des chemins semés d'embûches. Et à force de piétiner quelques cailloux tu finis par trébucher sur le plus gros d'entre eux. Quand viendra la main tendue vers toi pour te relever et soigner tes blessures, tu auras compris qu'il s'agira de ta véritable soeur." Source Inconnue

Cette sensation indescriptible qui parcourait tout son corps, tout son être... Siobhan ne trouverait jamais les mots pour l'expliquer, c'était tout simplement hors du commun. Elle était toujours la même mais en mieux. Silver Banshee version 2.0 si vous préférez. Elle avait toujours le même corps, la même âme, les mêmes pouvoirs et pourtant, elle avait l'impression d'être quelqu'un d'autre. Elle avait abandonné une partie d'elle même et elle ne s'en sentait que plus légère, plus forte. Siobhan était encore dans l'euphorie du moment, recouvrant son corps de boue, communiant avec l'origine de son pouvoir. Elle ne prenait absolument pas conscience des conséquences que tout cela pourrait engendrer, car en magie, il y a toujours un prix à payer. Peut être pas aujourd'hui, peut être pas demain, mais un jour, elle prendrait la note en pleine face et ça ferait mal, très mal. Profite Banshee, profite de cet instant de bonheur pur car cela ne durera pas. Aussi noirs que les nuages étaient au dessus de ta tête, aussi macabre que la pluie de sang qui se déversait sur toi, ton avenir serait sombre et chaotique. Tous tes désirs t'étaient désormais à portée de main mais de grands sacrifices il te faudrait faire pour y accéder définitivement. Beaucoup d'obstacles et d'épreuves t'attendaient encore avant que tu ne vois le bout du tunnel Banshee. Mais cela, Siobhan ne le réalisait pas encore, elle avait le sentiment que la partie était déjà gagnée, que Zatanna était parvenue à identifier le problème et à le résoudre. D'ailleurs, ses propos allaient dans ce sens et Siobhan esquissait un large sourire avant de se relever. Le mélange de terre et de sang sur sa peau se transformait alors en un tissu noble, une robe pourpre, somptueuse, royale. Car Siobhan se sentait déjà être une reine des Enfers. Il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué Banshee... Ne l'oublie jamais.

« Je te suis redevable Zatanna Zatara. Envers toi et ton... démon. Vous m'avez libéré de mes entraves, vous m'avez permis d'accéder à un niveau supérieur et cela je ne l'oublierai pas. Je ne suis peut être pas une alliée fiable ou fidèle, je le reconnais volontiers, il ne faut pas se fier à moi... oh non, vraiment pas. Mais je paie toujours mes dettes. De cela tu peux être certaine. »

Siobhan était beaucoup de choses. Garce, trainée, traitre, cruelle, sadique, déloyale, infidèle, égoïste, arrogante, possessive, jalouse... tant de défauts pour si peu de qualités. Mais on ne pouvait lui retirer une chose, elle était malgré cela, à son niveau, une femme d'honneur. Car lorsqu'elle donnait sa parole, lorsqu'elle était redevable, elle s'y tenait toujours. Quitte à vous poignarder dans le dos après, elle respecterait tout de même sa promesse et paierait tout de même sa dette. Comment se faire respecter si non? Zatanna et son démon pouvaient donc être sûrs d'une chose. Si un jour ils avaient besoin de l'aide de la Banshee, pour quoi que ce soit, elle leur rendrait la pareille. Mais une fois le service rendu, une fois la dette payée, plus rien ne la lierait à eux. Plus rien ne l'empêcherait de s'en prendre à eux. Zatanna lui disait alors de se méfier car nombreux étaient celles et ceux qui comme elle convoitait un trône en Enfer. Cela faisait sourire à nouveau Siobhan. Elle n'en doutait pas un seul instant comme elle ne doutait plus désormais de ses capacités à faire la différence, à sortir du lot. Siobhan savait qu'elle avait encore beaucoup à apprendre aux côtés de Zatanna mais elle sentait qu'elle était sur la bonne voie. Et cela était déjà bien suffisant à la satisfaire, à lui redonner confiance. Elle n'attendait plus qu'une chose désormais, découvrir, apprendre et maitriser les rouages de la magie noire pour devenir la plus puissante des Banshees que la Terre ou l'Enfer aient jamais porté.

« Qu'ils viennent... je les attends de pieds fermes. »

Que d'arrogance et de prétention Banshee... Attention, tu vas te brûler les ailes...