Retrouvailles [Barry et Wally]

Wally &
Barry

Des jours durant Barry avait arpenté les rues désolées de cette ville fantôme qui autrefois était Londres. Ruines et cadavres s'étaient étendus devant ses yeux à un intervalle régulier. Un poids lourd n'avait pas tardé à se poser sur ses épaules. Et sur son cœur. Trop humain, Barry ne pouvait que regretter la perte de toutes ses vies. Et humain il l'avait été plus que mesure les premiers temps. En effet, bien qu'il était arrivé dans son fameux costume rouge et jaune, il s'était vu privé de ses pouvoirs pendant les premiers jours. Son chemin, il avait du le faire à pied. Peu habitué, cela lui avait pris un temps considérable de se repérer. Surtout dans une ville qu'il n'avait jamais visité avant. Depuis ses pouvoirs étaient revenus. Mais ils étaient revenus changés et apeuré par ce qu'il pouvait à présent faire, l'homme évitait tout simplement de s'en servir. L'aura noire qui semblait à présent le suivre partout dès qu'il se mettait à courir était tout aussi destructrice que tout ce qui passait autour de lui. Il pouvait à lui seul presque faire plus de dégâts que les combats entre les protagonistes de ce conflit planétaire. Et si cela n'était pas effrayant alors il ne savait pas ce qui l'était. En tout cas, lui en perdait toutes ses couleurs. Bien sur, le justicier savait à quoi il devait ses .. nouvelles capacités. Ou plutôt à qui. Car l'homme savait qu'il tapait à présent dans la négative speed force. Celle de Thawne.  Plus connu encore comme Reverse Flash. Et les raisons pour un tel nom était plus qu'évidentes. Mais comment il en était arrivé là, il ne se l'expliquait pas. Le changement de terre était il à l'origine de sa transformation ? Etais ce un coup du hasard – bien qu'il ne croyait jamais à ce dernier ? Ou avait il accumulé sans le savoir assez d'énergies pendant ses nombreux combats avec sa Némésis. Dans tous les cas, Barry était infecté. Et cette maladie – car c'était ainsi qu'il voyait la chose -, il ne savait pas comment la soigner. Il ne savait pas comment en guérir. Cela l'inquiétait.  Sans alliés à ses côtés ou sans personne pour lui expliquait ce qui arrivait à sa génétique, il se rongeait les sangs.

Un soupir passa ses lèvres et le speedster releva ses yeux de ses ongles rongés par le stress. Le bleu  de ses yeux, presque blanc car délavé par sa fatigue, se posa sur les personnes qui passaient devant lui. Whitechapel était, d'après ce qu'il avait pu apprendre, le refuge des humains. Leur havre de paix. Même si personne n'était assez bête pour penser qu'ils étaient ici en sécurité. C'était cependant le seul endroit où il avait pu s'asseoir quelques secondes pour souffler un peu. De plus, si il avait une chance de croiser des visages connus, c'était bien ici. Après tout, il ne pouvait pas être le seul être de sa terre ici. Le message avait été très clair à ce sujet. Peut être avait il déjà croisé des rescapés de son propre monde mais aucun visage ne lui était familier et personne n'était venu le déranger. Ce qui était logique puisque l'homme avait depuis longtemps troqué son costume de Flash pour des habits en mauvais état et tâchés qu'il avait réussi à trouver par là. Ainsi vêtu, il était méconnaissable de la population. Et de la plupart de ses coéquipiers. Tout le monde n'avait pas eu la chance de voir son visage. Son identité restait assez privée sauf pour les plus proches membres de la Justice League et quelques autres privilégiés.

Immobile depuis déjà trop de minutes, il se leva pour dégourdir un peu ses jambes. Il marcha sans but pendant quelques minutes, les yeux rivés sur les visages qu'il croisait dans l'espoir de croiser un ami. Ou un allié. Même un signe qui lui disait que ses amis étaient ici et allaient bien. Mais sa chance semblait être aux abonnés absents depuis le début de cette nouvelle aventure. « ONCLE BARRY !! ». Cette voix, Barry la connaissait. Soudain son cœur se gonfla d'espoir et il tourna la tête de tous les côtés pour apercevoir il l'espérait la chevelure de Wally. Car cela ne pouvait être que lui. Rapidement, il sentit des bras autour de sa taille et un corps se serrer contre le sien. Immédiatement, Barry répondit à cette étreinte. Il était sur le coup si heureux qu'il aurait pu en pleurer. Et ses yeux s'humidifièrent d'ailleurs légèrement sans qu'aucune larme ne vienne pour autant rouler sur le rond de ses joues. Il les ferma néanmoins un instant et serra le jeune adulte un peu plus fortement contre lui. « Tu es vivant ! Je suis tellement content de te revoir ! ». «  Gamin, tu m'as manqué » déclara out naturellement l'homme, jamais gêné de laisser ses sentiments s'exprimer à l'air libre. Lorsqu'on avait perdu toute famille, rester distant et froid avec ses autres proches était juste impossible. La vie était trop courte pour la pudeur lorsqu'il était question d'émotions. «  Tu n'as rien ? » questionna t-il ensuite en tenant Wally à bout de bras pour l'étudier.  Il semblait aller bien mais il attendait confirmation.

Wally &
Barry

Plus il l'observait et plus l'envie de sourire se fit grande. Barry ne cachait pas qu'il était heureux de retrouver une partie de sa famille. Car c'était bien ce que le jeune adulte était devenu pour lui au fil des années et des aventures. Si au départ, Barry avait été un peu ennuyé d'avoir un gamin sur ses talons, il avait vite revu sa position sur le sujet pour devenir un mentor. Un qu'il espérait n'était pas trop mauvais. Aujourd'hui, Wally était comme un neveu si ce n'était comme un fils pour lui qui à 35 ans passé n'avait toujours pas de vie familiale. Ni femme ni enfants qu'il pouvait appeler sien. Wally, peut être sans le savoir, comblait cette absence et ce vide que la vie avait crée à l'intérieur du cœur de son modèle. Alors avec un petit sourire, il posa sa main sur la chevelure brune du garçon et les ébouriffa avec tendresse. « Non, j'ai rien, Tonton ! Et toi ? Tu as rien ? ». Avec ces mots les dernières peurs, les derniers doutes de l'homme le plus rapide du monde se dissipèrent. Il allait bien. Et c'était tout ce qui lui importait. Maintenant, Barry allait pouvoir veiller sur lui. Le protéger de ce monde sombre. Mais aussi de lui-même. Ne voulant pas inquiéter l'autre bolide plus que nécessaire, il planta un sourire sur son visage et prétendit que tout allait bien pour lui aussi et qu'il était soulagé de le savoir en vie et en bonne santé. Barry estimait que ce n'était pas à Wally de s'en faire pour son état. Ce fardeau appartenait seulement à Allen. Seulement à lui. Pour aussi longtemps qu'il pouvait le porter. Et ceux qui connaissaient son histoire savaient que Flash avait des épaules larges, faite pour résister à toutes les intempéries et tous les obstacles. Certains , si ils voulaient plaisanter un peu, diraient que l'homme était en acier, conçu pour s'adapter  à toutes les situations. Même les plus médiocres. Il n'y avait cependant aucune gloire à cela. La vie n'avait pas épargné Barry Allen et seule son incroyable force de caractère avait assuré sa survie. Autrement, Barry aurait cessé d'exister depuis longtemps, consumé par les pertes incessantes et les obstacles toujours plus difficiles à franchir. Des fois, l'homme ne pouvait que se demander quels crimes il avait pu commettre dans une vie antérieure pour avoir à souffrir autant dans celle-ci. Il savait cependant que cette réponse n'était su que de Dieu et que lui simple mortel n'avait pas le droit d'en connaître les tenants et aboutissants.

« Je suis si content de t'avoir retrouvé... Ça fait si longtemps que je te cherche ! Heureusement, ton double d'ici m'a aidé ! Il est... différent mais il a bon fond ». A la mention de son autre lui, Barry releva directement les yeux pour les poser sur la silhouette rouge plus loin. Cet autre lui ne s'était pas approché. Bras croisés sur sa poitrine, il observait la scène avec ce que Barry savait être une certaine curiosité. Peut être n'avait il pas la même relation que la leur avec son Wally. Ou peut être ne se connaissaient-ils tout simplement. Sur cette terre, tous les scénarios semblaient concevables, réalisables. Après tout, il avait appris quelques jours plus tôt que Hal Jordan de cette terre n'avait jamais été autre chose qu'un pilote militaire et avait péri dans une mission suicide contre les Atlantes. La nouvelle avait été dure à avaler car Barry ne s'imaginait pas vivre sans son meilleur pote. Bien sur, il y avait des moments où même lui avait du mal à supporter l'ouragan Jordan et sa tonne de mauvaises idées. Mais le perdre était une pensée douloureuse. Vraiment très douloureuse. Avec Oliver, Hal représentait la seule vraie connexion que Barry avait réussi à se faire au sein de la Justice League. Évidemment, il s'entendait avec tout le monde- car tel était son caractère,  toujours joyeux pour masquer le trou béant qui avait depuis longtemps élu domicile dans sa poitrine - mais il n'y avait vraiment que ces deux-là qu'il appelait ami, au sens le plus fort du terme.

Mal à l'aise avec la présence de cet autre lui, Barry fut soulagé lorsque ce dernier disparu de vue dans un mouvement de manière invisible à l’œil nu mais percevable pour lui. En toute honnêteté, Flash n'aurait même pas su quoi lui dire si son double avait eu l'idée de venir lui faire la conversation.  Il était cependant soulagé de savoir que cet autre lui se battait pour le bien de la planète et aux côtés des gentils. Il n'aurait vraiment pas su comment réagir si il s'était révélé diabolique. Cela aurait été le pompon. Même avec ses nerfs d'acier, Barry n'était pas sur de pouvoir se battre contre un miroir de lui-même.  Chassant ses pensées qui n'avaient plus lieu d'être, le speedster se concentra sur son protégé. «  Je suis content aussi Wally. Encore plus de savoir que tu n'as rien et que tu n'as pas été tout seul tout ce temps ». A nouveau, il posa sa main sur le haut de son crâne dans un geste purement paternel. Un geste qu'il pouvait aisément se permettre au vu de sa haute taille. « Comment sont tes batteries ? » demanda l'oncle de cœur en faisant une référence évidente au métabolisme accéléré dont ils étaient pourvus. Une vrai plaie dans un monde comme celui-ci où les denrées alimentaires se faisaient plus rares chaque jour. Barry ne laisserait jamais rien arriver au jeune homme et sacrifierait volontiers ses propres rations pour être sur que Wally ait le ventre plein. Et cela même si Barry devait mourir du fait de cette générosité.

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Oups. Barry n'était pas un aussi bon menteur qu'il le pensait. Ou alors Wally passait un peu trop de temps en sa compagnie si il était capable de savoir quand il ne disait pas la vérité. Face à la remarque de son protégé, Barry ne put s'empêcher de se sentir gagné par la honte. Mentir ce n'était jamais beau – même pour des raisons louables – mais le faire et se faire prendre les mains dans le sac était bien pire. Très gêné, l'adulte passa une main sur sa nuque. Un sourire se posa cependant sur ses lèvres craquelées lorsque Kid Flash lui assura qu'il était là. Avec lui. Et pour lui. Barry encore une fois ne put que reconnaître qu'il avait touché le jackpot avec un protégé pareil. Altruiste, désintéressé , aimant... Wally avait toutes les qualités. Et son cœur, si grand, si pur. Ce constat venait toujours cependant de pair avec une pression grandissante. Lejeune adulte se reposait sur lui et Barry n'avait donc pas le droit de merder. Pas le droit de le détruire. «  Je sais » lui répondit-il finalement en terminant de passer ses doigts dans ses cheveux. Le reste resta sous silence. Peut être lui expliquerait-il. Mais pas aujourd'hui – c'était tout bonnement au-dessus de ses forces de compromettre leur retrouvaille. Le lieu, de plus, était mal choisi. Il préférait de loin éviter de parler de pouvoirs et autres forces destructrices au milieu de survivants. Survivants qui avaient vu le pire de ce que les superhumains avaient à offrir au monde. Barry ne souhaitait pas ajouter à leur peine et à leur peur. «  Plus tard » déclara t-il simplement.

« Oui, j’ai eu de la chance de croiser ton double, je crois. J’ai aussi croisé en arrivant une amie de Métropolis, son frère… Et d’autres personnes que je connaissais pas, de notre Terre aussi. Mais… Mais on a dû se séparer. J’espère qu’ils vont bien ». Avec un sourire, Barry écouta Wally lui racontait ses aventures. Content de voir que le jeune homme n'avait pas fait ce bout de chemin tout seul et qu'il s'était retrouvé en bonne compagnie. Dans un monde aussi dangereux, cela ne pouvait que le rassurer. « Bref ! Et toi ? Tu es resté tout le temps tout seul, Tonton ? » . « Oui mais je ne suis plus tout seul à présent. Je t'ai toi » lui sourit-il. Il ne cachait pas que son acclimatation à cette nouvelle vie s'était faite dans la solitude. Et dans la douleur aussi. Mais Barry était un homme fort et il avait survécu. Il était après tout l'homme le plus rapide du monde. Lorsque les dangers avaient pointés le bout de leurs nez crochus, il n'avait eu qu'à courir dans la direction opposée. Le bolide rouge n'aimait pas fuir mais le natif de l'Iowa était tout de même un peu trop intelligent pour se jeter corps et âme dans une bataille perdue d'avance. Malgré tous ses pouvoirs, Barry n'était qu'un homme. Un homme contre une armée. Ou plusieurs. Et puis c'était fuir qui lui avait permis de se rendre compte de son … petit problème.

« Ouais, ça va, ton double m’a donné des provisions. Et toi ? ». «  Au top » déclara t-il. « Allez viens, on va se trouver un petit coin tranquille où on peut se reposer quelques heures ». Comme lui, Wally n'avait plus besoin d'une nuit complète pour être au top de sa forme. Et depuis qu'il était infecté par la negative speed force, Barry dormait encore moins. Pour tout dire, dès qu'il fermait les yeux il faisait des cauchemars. Alors pour les chasser, il n'avait rien trouvé de mieux que les garder ouvert. Mais là, il était las et avait bien besoin de s'allonger pour quelques heures. «  Alors qu'as tu appris sur ce monde ? » demanda t-il alors qu'ils regardaient à droite et à gauche , à la recherche d'un pan de mur ou d'une petite alcôve où se détendre. « Tous les bruits de couloirs que j'ai entendu en arrivant ici ne sont pas très prometteurs ». Et c'était peu de le dire. Tout ici était horrible. Et tout ce qu'il avait vu jusqu'ici ne pouvait que confirmer ses craintes les plus terribles.

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Barry

Embrassant les alentours du regard, il avait du mal à croire que tout ceci était vrai. Une partie de son cerveau se refusait à admettre l'évidence même. Celle qui le regardait droit dans les yeux. Celle qui ne se cachait pas. Qui était tout autour de lui. Tatouée dans les sillons des visages malades ou épuisés des gens qui croisaient leurs routes. L'homme, à la fois démuni et dépassé, ne pouvait qu'une fois encore se demander comment tout avait pu partir ainsi à vau-l'eau sur cette Terre. « Ce que j'ai appris... Ce monde est super triste. (…). Ça fait bizarre de se battre contre des Atlantes ou des Amazones alors qu'ils sont des alliés sur notre Terre ».  Barry soupira. Il ne s'était pas attendu à recevoir des bonnes nouvelles de la part de son neveu. Mais une partie de lui toujours optimiste y avait cru. Un espoir à présent totalement écrasé. «  Tu sais tous les Atlantes ne sont pas pour une alliance avec les humains. Même dans notre monde ». Orm Marius, le frère de Arthur, était notamment très critique de la civilisation humaine et de son monde de fonctionnement. Et pour certaines choses, Barry devait bien reconnaître qu'il avait raison de hausser le ton – mais seulement de haisser le ton et rien d'autres.

Il était après tout vrai que la race humaine n'était pas la plus... respectueuse de l'environnement. Surconsommation, sur emballage, sur-population, sur-pollution...la liste de leurs méfaits était assez longue. Bien entendu, tout cela avait des conséquences directes sur la qualité des océans et de leurs eaux. Après tout, les humains avaient réussi à créer un septième continent au milieu des océans composé seulement de plastique. Ceci dit, Barry pensait aussi que la haine de certains atlantes, et notamment celle d'Orm, n'était pas seulement due à la négligence des terriens. Non il y avait quelque chose d'autre. Une racine du mal plus profondément ancrée. N'ayant pas assez de contact avec le monde d'en dessous des mers, Barry ne pouvait cependant pas avancer de raisons. Et il se refusait à faire des suppositions. Ce n'était pas ce qu'on lui demandait après tout. Il se gardait donc bien de le faire. «  Un jour il pourrait nous arriver la même chose si l'on ne se montre pas assez prudent. On leur donne toutes les excuses du monde » continua t-il, déjà las. Il y avait fort à parier que si ils arrivaient à rentrer un jour, ce qu'ils avaient vu ne feraient que relancer le débat sur cette question. Quant aux amazones, elles étaient tellement isolées sur leur île que c'était dur de se faire une idée de se qui trônait dans leurs têtes bien faites.

« Même la Résistance est hyper violente. C'est dur de les convaincre que la violence n'est pas forcément la solution... C'est quasi impossible, au fait. J'imagine qu'après ce qu'ils ont vécu, ils ne voient pas d'autres solutions... ». Barry soupira de concert avec Wally. Mais il supposait qu'il comprenait leur désespoir. Ils étaient acculés au mur et réagissaient comme des animaux blessés. Et au fond comment auraient-ils pu réagir autrement. Ici c'était la loi de la jungle. Tuer ou être tuer. Si Barry se refusait de faire ce choix, il savait qu'il était aussi chanceux d'avoir la chance de pouvoir faire justement un tel choix. Un jour peut être, cela ne serait plus entre ses mains.  Il ne pouvait que se demander comment il se comporterait si ce jour devait arriver – et au vu de la situation, peut être arriverait-il plus tôt que prévu. Et il ne parlait pas que de la guerre dans laquelle ils avaient été projetés. Perdu dans ses pensées, il suivit machinalement Wallace quand ce dernier les mena vers un pan de mur. Ce dernier offrait un peu d'ombre et de tranquillité que Barry accueillant avec gratitude. Un soupir d'aise passa ses lèvres lorsqu'il posa finalement ses fesses sur le sol dur et cala son dos contre le mur pour se soutenir. Allongeant ses jambes devant lui, il bougea un peu jusqu'à trouver une position confortable. Ou tout du moins aussi confortable que possible. «  On s'en sortira comme toujours, tu verras » souffla finalement l'homme, dans un élan d'optimisme feint. Mais voir Wally avec un moral aussi bas ne lui convenait pas. Ce n'était pas le jeune homme qu'il connaissait. Non Wallace était plein de vie, prompt à voir le bien partout.

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Un rire rauque passa la barrière de chaire de ses lèvres lorsque Wally tourna son regard vers lui et laissa s'exprimer sa détermination. Barry aimait bien mieux ça. Wallace West n'était pas fait pour avoir une tête enterrement ou de dix pieds de longs. Non, il était fait pour la joie de vivre. Pour l'enthousiasme. A bien des égards, il était plus un lover qu'un combattant. Si Bartholomew pouvait ainsi s'exprimer. Quand il le voyait comme ça, Barry ne pouvait que regretter que le jeune adulte ait ressorti le besoin de devenir comme lui. Bien qu'il n'avait pas transformé lui-me^me Wally en Kid Flash... parfois c'était ainsi qu'il voyait la chose. Et si la vie de super héros pouvait faire rêver, lorsqu'on avait l'expérience de son intimité, on se rendait vite compte que le rêve n'était que ça, un rêve. Ceci dit, l'homme respecterait toujours le choix qui avait été fait. Ce n'était de toute façon pas comme si ils pouvaient retourner en arrière et changer les choses. Enfin en soit, ils le pouvaient. Seulement les conséquences seraient probablement désastreuses. Après tout, il était simple de savoir ce qu'on perdait mais impossible de savoir ce qu'on allait gagner. Leurs diverses expériences leur avaient cependant appris que changer le passé n'engendrait jamais rien de très bon. « Tonton, je crois que je tuerai pour une pizza là maintenant. Non, pour vingt pizzas... Trente ! » reprit le jeune homme, de nouveau aussi exubérant qu'à son habitude.

Maintenant qu'il en parlait, Barry se serait bien vu, lui aussi, devant quelques pizzas fraîchement sortis du four à bois traditionnel. Le petit goût fumé que cette technique de cuisson donnait à la pâte était, à son humble avis, totalement imbattable. Et que dire du fromage fondu qui créait des filaments dès que l'on séparait un morceau d'un autre. «  Une quatre fromage serait la bienvenue. Mais la vraie avec le bon fromage italien. Et un peu de sauce piquante » souffla t-il simplement. Rien que d'y penser, Flash avait l'eau à la bouche. Lui qui avait toujours aimé bien manger avait aujourd'hui toutes les raisons du monde de s'empiffrer à volonté. Un des gros avantages à être ce qu'il était assurément. Sur cette Terre cependant, la question de la nourriture représentait une de ses plus grosses inquiétudes. Ici, il n'y avait rien. Ou presque rien. Le peu qu'on arrivait encore à trouver ne pouvait nourrir d'un nombre très réduits d'individus ; et encore probablement pas à satiété. Barry se sentait déjà mal d'avoir à priver un homme, une femme ou un enfant de se part de nourriture à cause de son métabolisme trop rapide. Ici ce qui était seulement un problème financier dans son monde, devenait une cause très probable de mortalité. Hors de question en plus pour le héros de voler quoique ce soit à qui que ce soit. Ce n'était pas ainsi qu'il fonctionnait. Pour lui, la guerre, la dépression, l'horreur, le désespoir, ne justifiaient pas tous les comportements. Peut être changerait-il d'avis. Peut être oui. Mais pour le moment, il n'en était pas encore là. Et il espérait ne jamais devoir arriver à une telle extrémité. L'homme savait de toute façon qu'il préférait de loin se sacrifier que de condamner un autre être humain. Ceci dit, il était déjà inconcevable pour lui de laisser mourir Wally. Ou Bart. Ou même un autre de ses proches ou amis, pour un peu qu'ils étaient  également coincés sur ce champ de bataille. Pour eux, ils seraient peut être capable de tout, et surtout du pire. Et cette pensée était terrifiante. «  Dès qu'on rentre, on ira au petit italien en bas de chez moi. Roberto a les meilleures pizzas de tout Central City » rajouta finalement Barry, une promesse au fond de la voix.

Un petit rire arriva même pas passer une nouvelle fois ses lèvres lorsqu'il imagina le regard canaille du vieil homme. Barry ne lui avait jamais dit qui il était – ou ce qu'il était – mais il était persuadé que Roberto savait. En même temps, il supposait qu'il n'y avait personne d'autres que Flash pour commander une quantité astronomique de mets pour une seule personne. Ma foi, il avait confiance. Roberto était de ses vieilles âmes qui savaient gardés les secrets. « Bientôt » souffla Barry avec finalité. Bientôt oui, il s'en faisait la promesse. En attendant, ils allaient faire de leur mieux pour survivre. Aider, Se battre. Tout en rêvant à ces jours meilleurs qui se profilaient déjà quelque part au-delà de l'horizon. Yeux soudainement fermés, Barry pria. Quelque chose qu'il n'avait pas fait depuis longtemps. Il n'avait jamais été un visage familier des synagogues de toute façon. Pourtant, il continuait de croire en Dieu. Dans une certaine mesure.