Flash Back: Dawn of the Black. [FT. BRUCE WAYNE]

Beaucoup de salariés commençaient à la même heure au siège social de Wayne Enterprises. La tour était constamment illuminée, le nom de Wayne rappelant sans cesse à la ville que ses actions demeureront toujours, quoi qu'il advienne. L'opinion publique était partagée : certains ne voyaient que ce qu'il était de coutume de voir chez les hauts placés de la ville, et d'autres voyaient encore de l'espoir à travers le dernier de la grande dynastie. Olivia, quant à elle, se levait chaque matin face à cette tour qu'elle pouvait observer depuis la baie vitrée de son penthouse à la domotique dernier cri.

Gotham, à la fois survivante et épuisée
Gotham, maudite et salvatrice
Gotham, torturée mais robuste.

Dans un luxueux peignoir en satin, elle sirotait son café, remarquant de loin la foule se diriger promptement pour gagner les bureaux le plus vite possible. Une vision qui d'au-dessus, paraissait rassurante : elle qui méprisait la machine et voulait la recréer, elle y voyait désormais comme un équilibre retrouvé depuis les catastrophes planétaires engendrées par ces monstres venus d'ailleurs.
Cette simple pensée la ramena à ses difficultés à contrôler les pouvoirs qui sommeillaient en elle, et qui, en actionnant les leviers de la colère et de la frustration, venait de lui transmettre une force d'esprit hors norme lui permettant de faire imploser sa tasse. Elle fut blessée à l'index par un éclat de porcelaine. Elle serra les dents et retînt une longue phrase uniquement composée de jurons. Alors qu'elle suçait le sang de son doigt tout en ramassant les débris de son autre main, son smartphone connecté à l'IA de sa demeure sonna.

« Holy. Fucking. Shit. » Déroutée par cette nouvelle manifestation de son pouvoir et se servant de la longue et ample manche de son peignoir, elle essuya sa plaie et par simple commande vocale, elle accepta l'appel.

« Accepté. Olivia Helland. »

« Madame Helland ? Je vous informe de la part de Wayne Enterprises que votre projet a suscité toute l'attention du Comité Restreint. Confirmez-vous un audit pour six heures trente ? »

« O-oui, je confirme. » Un réveil beaucoup trop prompt et stressant selon elle -qui pensait pouvoir débuter sa journée seulement vers six heures, consciente du peu de travail qu'elle avait à fournir en laboratoire aujourd'hui.
Tourbillonnant et faisant les cents pas face à la baie vitrée, les doigts plongés dans sa tignasse sombre et ébouriffée, elle respirait profondément, tentant de reprendre son calme face à ce don qui vraisemblablement, ne lui offrait que des problèmes plutôt que des solutions. Et si c'était le moment ? Et si après les avoir inconsciemment utilisés, ils étaient toujours là ? Elle se stoppa net, retenant sa respiration au bénéfice d'un vif geste de la main dirigé vers la flaque encore fumante pour tenter de la faire léviter. Plusieurs secondes s'écoulèrent, et rien ne se passa.

« Evidemment. Ce n'est pas comme ça que ça marche... » Se découragea-t-elle en relâchant ensuite son effort.

Après avoir nettoyé la flaque de café à la serpillière, elle se prépara longuement, dans le but d'apparaître irréprochable et magnifique, comme à son habitude, face à des personnes influentes de Gotham. La richissime fille unique de la famille Helland dégainaient ses meilleurs atouts : un chemisier d'une marque française directement importée, ainsi que des cosmétiques offerts par sa mère il y a déjà quelques temps de cela, avant sa disparition. Devant le miroir, elle appela sa conscience à se ressaisir, et à ne penser à rien d'autres qu'à cette opportunité d'enfin réaliser son principal objectif : se hisser toujours plus, et ressortir de la machine.

Car soit vous surplombez le monde, soit...

« Fermeture. » Commanda-t-elle à son lieu de vie, répondant aussitôt en énumérant un certain nombre de protocoles.

« Verrouillage des fenêtres et activation de la sécurité. Scanners activés, veille des transactions synchronisée. Bonne journée, Madame. »

« Merci, Stanley... » Un simple surnom qu'Olivia trouvait drôle à donner à une intelligence artificielle.

Quittant l'appartement avec l'ensemble des données nécessaires au bout déroulement de son audit, Olivia ne mit que très peu de temps avant de rejoindre la tour Wayne. Le hall était toujours en mouvement ; il s'agissait d'un des points centraux permettant de se diriger vers les différents départements de la tour. Dans l’ascenseur central situé au fond de ce grand espace luxueux et où la technologie était omniprésente, aucun autre salarié à part elle n'avait ordonné de se rendre au dernier étage, là où se situaient le bureau de Bruce Wayne et celui du comité restreint.
L’ascenseur s'arrêta un instant à l'étage des laboratoires de R&D. Tandis que quelques visages familiers s'y dirigeaient, son collègue, Karl Largot, tout sourire en voyant la jeune femme, la rejoignit.

« Alors, prête ? »
« Plus que prête, Karl. »

Le dernier étage de la tour était certainement celui le plus sécurisé et le plus luxueux de tout le bâtiment. Des vigiles et des caméras visibles de toutes parts ne laissaient absolument aucune situation au hasard. Marchant droitement jusqu'à faire face à la porte d'entrée du comité déjà présent, les deux collègues échangèrent un dernier regard complice, se faisant un high five avant de reprendre leur sérieux, et rentrer pile à l'heure.

« Messieurs. » Salua droitement Olivia, s'avançant à l'extrémité du long bureau autour duquel étaient assis Bruce Wayne ainsi que ses principaux investisseurs. Si un projecteur semblait avoir été prévu spécialement pour cet audit, la chercheuse prit la liberté de décaler l'appareil et de rétracter la toile incrustée au plafond à l'aide d'une télécommande. Aussitôt, elle sortit différents dispositifs triangulaires qu'elle-même avait confectionnée. Sous certains regards surpris, tous furent plus convaincus en voyant soudainement des projections holographiques d'un bleu vif jaillir de la pointe des trois appareils.

« Monsieur Wayne, chers membres du Comité Restreint, nous avons étudié une question fondamentale, et prit en compte les souhaits les plus sincères de notre société à faire de cette ville un espace agréable pour chacun. Les habitants associent encore le froid au cataclysme provoqué par le Syndicat du crime. Les dégâts sont toujours présents, et les plus démunis ne disposent pas ou plus de ce qui leur est le plus important dans leur foyer : l’électricité. »

Sur ces mots et d'un simple balayage de la main, l'un des hologrammes diffusa une réplique fidèle de la tour ainsi qu'en jaune, ses canaux de diffusions, ancrés dans le sol et dont les conduits étaient parfaitement retranscrits. Olivia reprit, après une introduction qu'elle espérait suffisamment éloquente pour susciter l'intention des investisseurs les plus blasés.
Et dans cet élan sans aucune seconde de perdue, un autre mouvement commanda à un autre hologramme, à côté du premier, de donner les statistiques des dépenses énergétiques de ces dernières années à Gotham, à côté de celles estimées dès la mise en place du projet qu'elle était venue défendre.

« L'énergie renouvelable générée par la tour Wayne, dont les conduits sont raccordés à des relais d'émissions dispersés dans toute la ville. Un relais pour chaque recoin. Des relais suffisamment puissants, capables de diffuser le courant dans chaque foyer à moindre coût. Une énergie constante, géothermique et thermodynamique. Les coûts en maintenance, bien moins importants que lorsqu'ils étaient décentralisés, épargneront les plus démunis d'une taxe trop importante. Le département Recherche et Développement s'est donné corps et âme à une seule mission : Donner la Lumière. »

Au rythme de ses explications, des hologrammes renforçant ses propos défilaient. Des courbes statistiques, des comparaisons, et un réseau d'installation s'appuyant sur les technologies de la tour.

« Wayne Enterprises surplombe Gotham et transmet ses valeurs à la ville depuis des générations. Afin de perpétuer cette tradition, nous y avons amplifié son importance. Si bien que lorsque tous les regards y seront rivés... »

Un portrait lumineux de Thomas et Bruce Wayne se forma sur la façade holographique de la tour Wayne. Une simulation d'un cas réel qui pourrait très bien animer une inauguration. Olivia, bras croisés, conclut sa présentation par une dernière phrase, avec tout son sérieux : « … Gotham se souviendra que Wayne Enterprises veille sur elle. »

Sûre d'elle et sans faille, la chercheuse prit la place qui lui était assignée, à côté de celle de son collègue. Aussitôt assise, celui-ci l'interpella discrètement :

« Tu as assuré, Oli. »
« Ils n'ont pas encore délibéré. Tous les raccords peuvent être établis et le projet pourrait voir le jour en un temps record. Encore faut-il qu'ils acceptent. La seule rentabilité à ce projet est assurée par sa pérennité, et non sur l'achat de certaines parts. On savait que c'était un pari risqué, mais si ils ont accepté de nous entendre, c'est que nous avons une chance... » chuchota-t-elle rapidement, dans la crainte d'être entendue.

Son regard était rivé sur Bruce Wayne. C'était la première fois qu'elle le voyait en personne, en dehors des spots de télévision. Un homme impressionnant, avec ce regard bouillonnant de convictions et de secrets. Le même regard que le sien ; vacillant entre la détermination, la colère et la sagesse. Elle se demandait alors quel genre d'homme pouvait-il être réellement, derrière cet éloquent et percutant nom de Wayne. Par le passé, ses parents ne juraient que par ce nom, le rattachant à une présence sécurisante pour toutes les âmes de Gotham.
Le logo « W » de Wayne retranscrit par les trois sources holographiques pivotait avant de s'éteindre. Le bruit léger des ondes laissa place à un silence insoutenable pour le binôme, si bien qu'Olivia s'efforçait, sur place, de ne pas faillir à sa posture. Le moment des délibérations se faisait attendre pour les chercheurs, échangeant un dernier regard complice avant d'ouvrir leurs calepins.
Calme et réfléchie, Olivia était surprise d'avoir pu se saisir de son stylo sans avoir eu à le tirer au plus profond de son sac. Heureusement, cette bien minime preuve de ses capacités n'avait pas pu être visible des autres, puisqu'elle avait encore sa main plongée dedans.

* Pas maintenant. Pitié, n'importe quand mais pas maintenant... *

Tout devait être parfait selon les vœux les plus sincères de la très secrète Olivia Helland, aussi parfaite et resplendissante qu'elle pouvait l'être, malgré les nombreuses blessures internes qui ne cessaient de faire surface. Cela faisait seulement peu de temps qu'elle réapparaissait aux yeux des autres, le corps meurtrit d'encore quelques traumatismes et de quelques griffures.  

A ce moment précis où tous les regards se tournèrent vers Bruce Wayne, Olivia le fixait intensément, consciente du tournant majeur pour sa carrière. Il ne s'agissait pas de Blackcrypt cette fois -aucun programme intrusif ne se trouvait à l'intérieur des codes sources retranscrits lors de la projection ; aucune petite astuce qui n'allait lui permettre d'agir suite à une injection des plus judicieuses. Cette volonté de passer à autre chose, de servir et de ressortir de cette immense machine lui permettrait sans aucun doute d'accomplir bien plus que de simples actes de pirateries excitant la toile. Cette forme d'espoir et de naïveté était sans aucun doute visible pour un homme d'expériences, et elle l'espérait bien. Il était temps pour elle de reprendre le pas sur sa condition, de passer outre la disparition de ses parents et de sa sécurité, et devenir celle qu'elle rêvait d'être.

Il sait exactement qui je suis, et ce fait, aussi anodin puisse-t-il paraître, confirme toutes mes suppositions à son sujet.
Le Fils de Gotham est bien plus qu'un milliardaire philanthrope. Derrière le Nom, il y a un monde inconnu à explorer. Tous les natifs de cette ville le savent : ici s'arrête l'Innocence. Pour surplomber Gotham et non la subir, il faut mettre les mains dans le cambouis. C'est une obligation incombant de nombreux sacrifices. Alors, Monsieur Wayne, qu'avez-vous sacrifié ?

Le projet fut validé à l'unanimité sous la plus grande joie de Karl, bien plus expansif qu'Olivia. Celle-ci le reprit d'ailleurs, en plein élan de joie : " Monsieur Largot ici présent s'occupera dès aujourd'hui de transmettre l'ensemble des dossiers aux ingénieurs. L'excellence va de paire avec l'honnêteté, si bien que nous garantissons une avancée rapide et efficace des travaux. "

La talentueuse et magnifique fille des Helland feignait à merveille, dissimulant ses véritables préoccupations derrière un visage lisse et inexpressif. Tandis que la salle de réunion se vidait, seuls elle et Bruce Wayne demeuraient assis droitement sur leurs chaises. Et si tout n'était que logiques et rouages, alors cette situation précise était déjà criante d'intentions et de volontés. Il avait entendu son appel et était disposée à l'écouter en toute connaissance de cause. Néanmoins, Olivia ne se sentait pas réellement " démasquée " : l'identité secrète d'un pirate, lorsqu'elle était connue, était indéniable, et ne faisait que remonter à une personne physique qui dans ce cas, était elle aussi un enfant de Gotham : en un sens cupide, dévouée, désespérée mais déterminée.
Pouvait-il en être autrement, pour ceux qui se hissaient au-dessus de la machine ? " Purifier cette ville " ne signifiait pas seulement la rendre meilleure, mais également éradiquer le spectre menaçant et presque invincible qui la gangrenait. Cette simple expression avait suscité en Olivia tant de questions et tant de déductions, qu'elle dû en faire immédiatement part aussitôt la pièce débarrassée de Karl, de Lucius, et des autres membres du CR.

" Purifier est un terme bien fort et explicite, pour un homme qui a l'habitude de vivre avec de la suite dans les idées. Dois-je déduire, Monsieur Wayne, que Gotham ne suffit plus d'être sauvée, mais d'être " purifiée " ? "

Elle poursuivit aussitôt en dévoilant ses activités en tant que Blackcrypt : " Appelez-vous " purification " le fait de faire justice soi-même ? Car reconnaissons-le, Monsieur Wayne, que si le Chevalier Noir demeure encore le protecteur de cette ville, c'est car nous le voulons bien. "

Bien des criminels s'opposaient au Batman, mais qu'en était-il de ceux qui pourraient le poursuivre sans relâche avec des moyens de taille ? Une question qu'il était sans nul doute primordiale de poser à celui qui incarnait le visage le plus sécurisant de cette ville. Et dans le ton qu'elle employait, rien ne semblait présager d'un certain désaccord quant à la présence d'une telle entité qui encore récemment, avait prouvée toute son importance. De plus, il n'agissait plus tout seul : les toits de Gotham étaient gouvernés par d'autres héros costumés, et dans son impact minime mais tout de même notable, Blackcrypt se dévoilait comme la jonction entre les idées et les capacités physiques réelles d'une femme qui même en l'absence de ses capacités mentales, ne montrait aucune gêne à défier la machine, et à montrer toute sa compréhension de l'espace dans lequel elle vivait depuis toute petite.

" Je connais ce regard, Monsieur Wayne. Ce regard bouillonnant qui en dit long. Qu'importe vos secrets quand bien même vous connaissez les miens. Ils ne m'intéressent peu ou prou. Il y a un fait à Gotham : on ne peut faire confiance en personne, et c'est exactement à cause de cela que nous en sommes là. Il y a ceux qui ont le pouvoir, ceux qui rêvent de l'avoir, et ceux qui meurent, ou qui s'éteignent lentement. Cependant, mes parents vous faisaient confiance, alors je suppose que je peux m'en remettre à votre expérience. "

Car Olivia était certaine d'une chose : bien que n'ayant aucun souvenir des incidents de Central City en 2012, ce ne pouvait qu'être de là que provenaient ses pouvoirs mentaux. Elle n'avait pas encore investigué et loin de là était sa priorité, tant les faits ne trompaient pas. Elle n'allait cependant pas tarder à récolter ce qu'elle avait pu semer en tant que Blackcrypt : la méfiance de rigueur face à une spécialiste persévérante. Elle décida alors, comme pour prendre les devants, de poser carte sur table : elle chercha dans son sac une clé USB qu'elle fit glisser jusqu'aux mains du PDG.

" Tenez. Si vous ignorez quelque chose -mais j'en doute, tout est dans cette clé. Voyez cela comme un gage de sincérité de ma part. Cette clé est cryptée, mais si vous savez qui je suis, alors vous devez certainement savoir comment décoder ces informations. "

L'évitement par la rhétorique - un indice de plus pour Olivia, qui s'était néanmoins satisfaite des réponses de Bruce Wayne. Il venait d'accueillir ses idées à bras ouverts, prenant le soin et le temps de lui répondre, jusqu'à la féliciter personnellement. Outre le fait que le riche milliardaire était un PDG des plus soucieux et honnêtes envers ses salariés, il avait certainement bien plus à faire que de s'attarder sur un projet, si cependant celui-ci n'était pas de si grandes ampleurs. La plus grande chance à saisir à ce moment était non pas de le brusquer jusqu'à obtenir des aveux, mais de mener à bien la mission qu'elle s'était jurée de réussir : prouver sa valeur du bon côté de Gotham; là où subsistait encore une flamme à raviver. Faire de cette ville un endroit plus sûr, qui survivra mieux lors de prochaines attaques.
Bruce voyait en elle quelqu'un d'honnête, une personne potentiellement capable de contribuer à cet effort de guerre, et c'était tout là l'intérêt de sa forte présence au sein de ce projet de rénovation malheureusement plusieurs fois abandonné. Olivia le savait, il était désormais bien plus important d'avoir un impact réel et physique sur le monde que d'user de son étendue virtuelle. Alors, silencieusement, elle se leva, reprit sa clé, et se tourna vers la grande baie vitrée faisant toute la façade de la pièce, contemplant le mouvement quotidien de Gotham.

" Ce projet, que vous avez repris. Qu'est-ce qui vous a poussé à vouloir travailler dessus ? Que voulez-vous voir pour ledit projet ? Comment voyez-vous l'avenir de Gotham à travers lui ? "

" Je suis tout comme vous une enfant de Gotham, née du bon côté. Si au début tout paraît limpide, glorifiant et sécurisant, nous sommes vite rattrapés par la vérité qui régit cette ville : nous vivons dans un champs de bataille où les gangs s'affrontent, où la justice peut être achetée et où le crime embaume ceux qui le répande. Mes parents, lorsqu'ils travaillaient chez Wayne, étaient convaincus du bien fondé de leurs actions, et sont restés innocents jusqu'au bout. Peu de gens restent innocents, ici... " Elle marqua une pause, commandant à ses hologrammes, par simple ordre vocal, de régénérer les images diffusées auparavant. Elle se dirigea vers la projection, et feuilleta quelques données statistiques, avant de s'arrêter une nouvelle fois sur le graphique composant la Tour Wayne ainsi que toutes ses connexions possibles à l'ensemble du projet de réseau d'énergie renouvelable.

" Les plus démunis se tournent vers le crime, espérant quelques faveurs des individus les plus influents de Gotham en leur rendant quelques services. Ce projet, en voyant le jour, secouera des cages, j'en suis convaincue. Donner presque gratuitement l'électricité en la générant de façon naturelle redonnera de l'espoir aux gens, qui se tourneront d'avantage vers un effort plus commun. La Tour Wayne ne sera pas capable de générer à elle seule tant d'énergie, et c'est ce pourquoi nous dresserons quelques émetteurs dans la ville. J'ai confiance en nos bienfaiteurs, et je sais qu'ils protégeront nos matériaux du sabotage. J'espère en cela qu'il sera plus facile de reconnaître ceux qui veulent faire avancer cette ville et ceux qui veulent encore se l'approprier. Ce nouveau combat, de toute évidence à mener de front, nous apportera des réponses. "

Elle se rassied et rangea les trois dispositifs, avant de se redresser lentement :

" Dans un certain sens, laisser Gotham aux héros masqués, c'est la laisser à l'abandon. Je suis convaincue, Monsieur Wayne, que les héros ne sont rien sans la bénédiction de ceux qu'ils ont juré de protéger. J'ai horreur du lycra et mes épaules ne sont pas assez musclées pour supporter le poids d'un plastron, mais j'ai compris une chose : soit vous surplombez Gotham, soit vous lui succombez. Je me battrai corps et âme pour qu'aucun habitant de cette ville ne connaisse les malheurs qui nous sont tombés du ciel. Si nous ne faisons rien, nous perdrons nos héros, et nous perdrons cette ville. "