❝ I am a poor wayfaring stranger travelling through this world of woe. But there’s no sickness, toil or danger in that bright land to which I go❞ Wayfaring strangerDe la campagne à perte de vue. Etat de New York. Etat du New Jersey. Même combat. Des miles et des miles de champs de maïs et d'autoroutes désertées traversant pâturages et exploitations de colza. De temps en temps si vous aviez un peu de chance, vous pouviez apercevoir quelques érables au loin, vous donnant l'impression pendant quelques secondes que vous aviez quitté le coin pour vous balader dans le Maine ou en Nouvelle Angleterre. Quoiqu'en cette saison, d'érable et de champ de maïs on ne pouvait pas apercevoir grand chose si ce n'étaient quelques silhouettes rabougries et décharnées venant perturber les collines endormies sous une épaisse couche de neige. La nature semblait s'être assoupie en attendant le retour des beaux jours, quelques fermes abandonnées et l'ombre rachitique d'anciennes usines veillant sur la région telles des sentinelles indéboulonnables.
Et le long de cet interminable lacet de bitume et d'asphalte, une vieille Ford filait en direction du sud, laissant derrière elle Gotham et ses tours art déco. L'affaire aurait pu attendre mais Artemis avait finalement décidé de s'en occuper immédiatement. L'ombre d'une mission outre-Atlantique semblait se profiler de plus en plus sûrement à l'horizon et elle avait jugé préférable de s'accorder ce petit road trip improvisé afin de régler quelques détails qui la titillaient depuis trop longtemps. Elle avait cru ne pas remettre les pieds à Washington de sitôt après sa mésaventure avec ces fichus paradémons mais le hasard l'avait ramenée pour la troisième fois à DC. Voilà comment elle s'était lancée dans cet aller-retour express, espérant être de retour au bercail le plus vite possible. On aurait pu penser qu'un vol interne lui ferait gagner du temps mais la perspective de passer trois heures dans une boite en fer volante ne l'enchantait guère. Encore une de ces inventions mortelles à laquelle elle n'était pas prête de se faire.
La ligne d'horizon finit par perdre en régularité pour déchirer le ciel d'un tracé en dent de scie. Les Appalaches venaient casser la monotonie du paysage et les vastes étendues de plaines cultivées laisseraient bientôt la place à des contreforts vallonnés de forêts denses. Le genre où vous pourriez vous rendre et ne jamais revenir, s'il vous prenait un de ces quatre l'envie de vous faire ermite.
Au loin, l'éclat orangé d'un panneau à message variable attira son attention et l'amazone pinça les lèvres en réalisant qu'on avait établit une déviation par la nationale pour terminer quelques travaux. Des travaux. En hiver, évidemment. Quoique se soit, ça ne pouvait manifestement pas attendre les beaux jours et c'est avec regret qu'elle bifurqua vers la sortie la plus proche. En d'autres temps la perspective d'une petite balade à travers les champs enneigés du New Jersey lui aurait peut-être fait plaisir mais elle ne voyait pour l'instant que le détour que ça allait lui occasionner. Sans compter que le ciel bas et lourd semblait se charger peu à peu de gros nuages noirs annonciateurs de mauvais temps. Il ne ferait pas bon continuer encore longtemps dans ces conditions. La neige qui tombait placidement n'allait pas tarder à s'épaissir. Et elle ne croyait pas si bien dire puisqu'il ne fallut pas plus de quelques kilomètres pour sa prédiction se réalise. En travers de la route, au détour d'un tournant, l'ombre affalée d'un arbre tombé l'obligea à piler au dernier moment. De mieux en mieux. Artemis senti confusément que les conditions se mettaient en place pour l'empêcher d'aller plus loin. Comme un immense message d'alarme lui conseillant de faire demi-tour et d'abandonner son plan du jour.
La couverture satellite, mauvaise à cause de la météo, n'affichait sur son GPS qu'une carte partielle et de mauvaise qualité. Il allait falloir y aller à l'ancienne. Une allée sur sa droite, manifestement une entré privée, serpentait entre les arbres et elle pouvait apercevoir quelques lumières entre les branches. Peut-être l'occasion de demander s'il existait un autre itinéraire dans les parages. La maison surgit sans crier gare au détour du chemin, avec en arrière plan l'ombre de ce qui lui sembla être un corps de ferme. Splendide. Les conditions étaient réunies pour le début d'une de ces histoires d'horreur dont les mortels raffolaient tant. La porte de sa voiture se referma dans un claquement et elle gravit les marches du porche pour aller frapper au carreau tout en se demandant pourquoi elle n'était pas tout simplement rentrée à Gotham sans faire d'histoire.
Une fois part semaine, j’vais dans les montagnes. J’ai installé une ferme, et une culture pour avoir des bons fruits pour mon moonshine et mes autres alcools. Je produit majorité dans les montagnes du vin d’altitude, un vin que je rend un peux plus fort en alcool et en goût, je suis perché avec les aigles sur mon cailloux a 700 mètre, c’est des moments de vie a l’ancienne, je capte juste la télé mais sinon c’est ma bite et mon couteau, j’ai la cabane au fond du jardin pour posé un colombin.
Aujourd’hui, je récolte les fruits que je vais mettre pour en faire du jus. Écrasé seul, c’est long et pénible. Et je vois parle pas de la mise en barrique du jus.. Y a de quoi s’arracher les cheveux et la barbe. Un jour de récolte et de préparation de terrain pour les futurs plans, un deuxième jour entier de pressage. Aujourd’hui ça allait encore vu que c’étais la récolte et la préparation.. Mais la, demain, je dois attaquer le pressage.. . Et bordel ! Je donnerai beaucoup qu’on vienne pour m’aider..
Tranquille dans les montagnes, une seule route pour venir, normalement moi seul la connais. M’enfin bref, je fais ma journée, récolté, trier les fruits, les préparé pour demain. Coupée les queues, faire plein de truc chiant entre temps, donné a manger a ma petite sœur, fin plein de chose… Des choses qui me semblent normales, et répétitives. Plus j’avance dans la journée plus le temps se dégrade.. Heureusement que j’ai déjà préparé mon terrain, je pourrai m’occuper de replanter la semaine prochaine. J’attaque le pressage des fruits, autant prendre un peut d’avance. Poire, pomme, cassis, raisin (pour le vin) je vais tenter un nouveau goût hein. Si y avait un concours du meilleur moonshiner , j’y participerai. Et je sors au moins bien, une centaine de litres de chaque.. j’entrepose ça dans des barriques. Même pas quinze heures ? Je suis large, je mets à chauffer la poire pour faire du moonshine a la poire, aussi simple que ça...Trois heure pour me sortir le brevage désiré, juste je dois veiller a se que le feu baisse pas trop et ne chauffe pas trop, et puis faire une manipulation chimique pour savoir si j’ai merdé ou pas, mais bon… J’ai tellement de bagages qu’a force, je me plante plus.
Après avoir sorti 70 litres de moonshine prêt a l’emploi, je fous ça en bouteille avant de noter ce que c’est. Et après.. Je fou ça dans la grange, bien planquer. Y’a que mes barriques de vin et d’autre alcool qui ont besoin de maturer qui sont à la cave. Maintenant, partir à la chasse pour manger ce soir.. j’attrape mon fusil, et après une traque d’un sanglier, je le ramené avant de le dépecé. Je le dépouille une fois a la maison, avant de me mettre à faire la cuisine sur les coups de 17h, au programme ce soir sanglier au vin rouge, et pour ma petite sœur.. Oui qui est la, bien au chaud dans ça chambre, de toute façon elle ne pourrai pas m’aider.. Fin, je vais pas revenir sur le sujet, ça me fait mal. Steak de sanglier.
Je fais mijoter mon sanglier, le temps passe.. Vingt-heure, on toque aux carreaux et a ce que je vois, c’est le bordel. Ce qui me fait tiquer, c’est qu'il y’a quelqu’un sur mes terres… C’est ça le problème. Une femme, umprf. Pars réflexe, je déverrouille la cage a l’entré à côté de ma porte, j’ai mon fusil a porté de main si ça dégénère. J’ouvre la porte, avant de couvrir une femme de bonne taille et bien tailler. Dans le sens ou elle aurait plus de muscle que moi.. Et, complètement trempé.
‘’ Bonsoir.. Laissez-moi, vous vous êtes perdu ? Entré, je vais vous chercher des serviettes. ‘’
J’ouvre la porte en grand, refermant le casier ou mon fusil est. Je me dépêchant de chercher des serviettes pour la demoiselle en face de moi. Et m’arrangeant pour avoir des vêtements sec pour elle si elle veux en changé. Je reviens, j’ai bricolé les habits pour qu’ils sois pas trop grands, et je lui donne les serviettes, en me frottant le crâne.
‘’ Temps de merde hein ? En plus, la tempête est bien amorcé, ça serrai judicieux de repartir demain. J’allais servir à manger, vous voulez un peut de sanglier au vin ? ‘’
❝ I am a poor wayfaring stranger travelling through this world of woe. But there’s no sickness, toil or danger in that bright land to which I go❞ Wayfaring stranger Elle s'était attendue à beaucoup de chose mais pas à ça. Enfin si, un peu. Lorsque la porte s'ouvrit, à peine eut-elle frappé, Artemis se demanda d'abord si elle n'était pas dans un de ces vieux films en noir et blanc qui passaient de temps en temps. Celui où elle était sensée se faire recevoir à coup de fusil avant même d'avoir pu plaider sa cause. Mais son étrange hôte la devança avant même qu'elle ait eut le temps de le faire. Elle qui pensait s'en sortir en quelques minutes et reprendre sa route aussi vite qu'elle était venue se retrouvait à présent dans l'entrée d'un étrange type bizarrement causant, qui l'avait invitée à l'intérieur aussi placidement que s'il s'était attendu à la trouver là. Il n'avait pas complètement tort, le temps tournait définitivement à la tempête. Mais même si la perspective de reprendre la route sous ce déluge était loin de lui faire plaisir, elle n'était pas non plus ravie à l'idée de s'éterniser ici.
Mais elle se retrouva sans trop savoir comment, dans l'entrée, une serviette éponge à la main, ses cheveux goûtant sur le plancher. Elle qui avait plutôt l'habitude de couper court très rapidement à toute possibilité de socialisation s'était laissé entraîner sans trop de résistance et suivit le maître des lieux dans le couloir. Voilà une soirée qui ne manquait pas de surprise. Avec les lumières déjà allumées pour la nuit, on n'y distinguait déjà plus grand chose à l'extérieur. Les éléments s'étaient décidément ligués contre elle.
« Vous supposez bien, répondit-elle pince sans rire, pas un temps à mettre quelqu'un dehors. »
Du sanglier au vin ? La soirée prenait un tour encore plus bizarre qu'elle ne l'avait prévu. Voilà qu'on l'invitait à manger un morceau. Fichu pour fichu, l'amazone se laissa embarquer dans ce drôle de scénario, décidant de finalement larguer les amarres. Quitte à se retrouver coincée ici, autant en profiter.
« Vous en avez souvent qui débarquent chez vous à l'improviste pour le dîner ? Parce que c'est pas exactement fréquenté comme endroit, je me trompe ? »
C'était une boutade, évidemment. A part quelques malheureux qui avaient perdu leur route, rares devaient être les gens qui à venir sonner à sa porte, surtout dans des conditions pareilles. Mais il n'avait pas eut l'impression d'être si dérangé que ça par son apparition et il aurait pu tout aussi bien couper court et la faire partir. Si tout ça devait tourner au guet-apens, il trouverait à qui répondre. Même si elle cultivait son apparence d'humaine banale, Artemis ne doutait pas que sa carrure à elle toute seule suffisait à éveiller la méfiance. Mais il était plutôt rare que l'on devine qui elle était vraiment au premier coup d'oeil.
« Blague à part, la voie est coupée sur l'autoroute pour une histoire de travaux et il y avait un arbre en travers de la nationale. Sale temps pour conduire. Vous ne sauriez pas comment je pourrais reprendre mon chemin ? J'étais sensée rejoindre Washington mais vu les circonstances, je peux tout aussi bien rebrousser chemin vers le nord. »
J’observe la demoiselle, lui souriant pour essayer de la mettre à l’aise. Si je lui fais peur ça va pas le faire, mais bon dieu qui viens me déranger surtout part ici. Y’a plusieurs routes, va falloir que je m’amuse a bien caché la route qui mené a mon humble cahute d’agriculteur, pis va falloir aussi que je pense à changer les bisons d’endroit pou commencé a les engraissé. Trop de choses, mais trop de divagations dans mon esprit, je dois m’occuper de la demoiselle. Je rallume mon cigare, tirant une bouffé dessus.
‘’ Ouais, même les bêtes ne devraient pas être dehors part ce temps là. ‘’
Mademoiselle ne semble pas rire, et je dirai bien que ça l’emmerde d’être là. M’enfin, je jette jamais quelqu’un qui semble dans le besoin, je lui tends la serviette-éponge et les vêtements fait en deux deux. Lui indiquant au passage la porte qui mène à la salle de bain. Elle m’arrache un rire dont la façon dont elle me pose la question.
‘’ Une fois part an y’a quelqu’un qui se paume est attiré ici en pleine tempête , cette année, c’est toi, on dirait. Faut avoir le courage de venir ici, sur mes terres. Pis je plains celui qui essaye de voler quelque chose, y a qu’une grange, des champs et un enclôt a bison.
M’enfin, la salle de bain est part la si tu veux te changer tranquillement. Je m’appelle Dutch au passage, enchanté. ‘’
Je lui souris, me dirigeant vers la marmite et la poelle sur le côté. Je viens touiller mon plat, sourire aux lèvres. C’est l’heure assaisonnée, je mets trois bonnes pincé de gros sel, du poivre. Avant de touiller, recette maîtrisée, j’en fais tellement souvent. Mijoté aux oignons, thym frais, laurier, ail, quatre épices secrète que je cultive dans un coin, un peut de farine, clou de girofle, champignons, carotte tricolore et de la bonne patate fermière.
‘’ Ils refont beaucoup trop de travaux en ce moment, ça effraie la faune. L’arbre vers le nord ? J’irai avec un de mes tracteurs le dégagé demain. Si tu veux rejoindre Washington, prends, a, l’est, tu tomberas sur voie qui part à gauche, il te restera une bonne heure et demie de trajet. Pis tu serras là bas, part contre ta caisse va être un peut sale, y’a pas mal d’étendue de terre. ‘’
Je touille, ça a encore besoin d’un peu de cuissons. Je prend le steak de bisons et un peux de légume que je mets dans une assiette avant de venir prendre doucement contre moi ma petite sœur qui était dans la chambre. D’apparence une dizaine d’années, en âge de se débrouiller tout seul.. Mais y’a quelque chose chez elle, qui trahis sont handicap mental. Je lui embrasse la joue, je sors de la chambre en regardant la femme qui est arrivé il y’a peux de temps.
‘’ Tu dis bonjour à la dame Alyne ? ‘’
Timidement, elle lève la main avant de la secouer. Je lui embrasse le front, avant de m’asseoir la posant sur mes genoux, je mets une serviette pour la protégée au cas où.
‘’ Excuse moi Miss.. Je la fais manger, et on pourra boire un coup après et mangé. ‘’
Je coupe les aliments e, petit morceau, lui donnant lentement. Mon regard quitte la femme pour me concentrer sur la tâche, un sourire restant gravé sur mes lèvres.
‘’ Reste pas debout, assis toi et fait comme chez-toi. Les toilettes sont dans la salle bain, faut ouvrir une porte dérobée haha. ‘’
❝ I am a poor wayfaring stranger travelling through this world of woe. But there’s no sickness, toil or danger in that bright land to which I go❞ Wayfaring stranger La voix de son hôte lui parvenait, légèrement étouffée, alors qu'elle entrait dans la salle de bain, serviette à la main. Un reflet fugace sur un miroir lui renvoya son image, trempée de la tête au pied et l'air de ne pas savoir ce qu'elle fichait là. La scène avait de quoi surprendre et l'amazone choisit néanmoins de se laisser prendre au jeu. Elle aurait pu choisir de se justifier pour reprendre son chemin coûte que coûte mais il y avait quelque chose de singulièrement réconfortant dans l'hospitalité de son hôte. Ce n'était pas vraiment qu'elle soit attachée à une certaine forme de politesse mais elle-même devait avouer que braver les éléments ne l'enchantait guère. Voici donc comment elle se retrouvait dans ce drôle de détour que venait de lui imposer le destin.
Lorsqu'Artemis remis les pieds dans la cuisine, il y flottait une odeur de plat en train de mijoter et il aurait fallut être de mauvaise foi pour prétendre que le tout ne donnait pas envie. Quelque chose dans la familiarité de la scène lui rappela une vie qu'elle avait laissé derrière elle depuis longtemps déjà. Qu'était-il advenu de son propre foyer à elle depuis qu'elle l'avait abandonné ?
« Sûr que ça ne doit pas être facile d'arriver là sans un coup de pouce du hasard. C'est pas plus mal pour la tranquillité ceci dit. Je me doute qu'on a pas envie de voir arriver des citadins perdus tout les deux jours. »
C'était peu de le dire car elle ne se serait pas retrouvée là sans un énorme concours de circonstances. Il se montrait pourtant relativement amical et elle le remercia d'un signe de la tête, se gardant bien de lui dire qu'elle aurait pu déplacer l'arbre d'une pichenette si elle l'avait voulu. Amazone oblige. Sale temps mis à part, elle aurait pu s'en charger le soir même en fin de compte, ça son hôte n'était pas obligé de le savoir et elle préférait pour le moment rester discrète sur sa véritable nature. Mais ça lui semblait de l'obstination peu raisonnable de s'acharner à reprendre la route pour finir dans un fossé trois kilomètres plus loin par manque de visibilité.
« Les autorités sont jamais plus contentes que quand elles ont l'occasion de tronçonner quelques arbres qui n'ont rien demandé, grommela-t-elle d'un hochement de la tête, et tant pis pour la voiture. Mais merci pour le coup de main en tout cas. »
Si Artemis trouvait déjà ce début de soirée surprenant, elle n'allait pas tarder à l'être encore plus. Lorsqu'il revint avec la petite dans les bras, elle sentit ses sourcils se hausser avant même qu'elle ai pu retenir son expression. La scène avait de quoi détonner. L'enfant lui fit un signe timide de la main auquel elle répondit tranquillement.
« Bonsoir Alyne. »
Elle avait bien conscience de s'être retrouvée projetée dans une scène familiale assez privée et même si elle se rendit compte de la particularité de la situation, elle se serait bien gardée de poser trop de question. C'était le genre de sujet qui pouvait vite vous faire passer pour un invité inconvenant. Aussi se contenta-t-elle de s’exécuter lorsqu'il l'invita à s'asseoir. Tout cela sortait décidément de son ordinaire à elle. Artemis avait été si obnubilée par ses propres quêtes qu'elle en oubliait parfois que le monde continuait de tourner et que d'autres familles vivaient leur vie pendant ce temps là.
« C'est quand même rudement calme par ici, je ne m'attendais pas à croiser une famille. »
‘’ Généralement, les gens se perdent, puis ils fuient en me voyant débarqué avec le fusil, ils comprennent pas que je défends mes Terres. J’y ai investi trop de temps pour qu’ils viennent se perdre sur mes cultures de fruit et qu’ils détruisent tous. ‘’
Je vois bien à la tête de la Demoiselle présente que le plat que j’mijote a l’air de lui ouvrir l’appétit, contente que ma cuisine ne semble pas dégueulasse en odeur.. Pis en parlant d’odeur.. Hein les tripes, c’est dégueulasse en odeur, mais c’est super bon à manger ! Mais bref je m’égard. Puis la question des autorités.. Ça m’fais bien marré, des grosses feignasse en puissance, qui se venge sur la nature parce-qu’il y’a trop de méta humain en liberté qui leur casse la gueule à tour de bras.
‘’ Tu sais, ils se vengent sur les arbres à défaut de pouvoir faire quelque chose d’autre. Les Méta-Humains sont bien trop puissants pour eux. Puis après.. Faut les faire bosser un peut. Mais j’irai dégager ça demain, j’ai un tracteur qui va pouvoir m’aider ‘’
En vrai, juste avec mon anneau, je pouvais le virer, mais là.. On va dire que j’vais faire l’effort de jouer avec le tracteur. Je coupe plusieurs bouts d’aliment, soufflant dessus avant de donner a mangé à ma petite sœur. De nouveau, je lance un regard furtif vers la demoiselle qui semble étonné de voir un petit bout dans s’te bicoque pas du tout accueillante au premier abord , ce qui m’arrache un nouveau sourire pendent que je la nourris, pis, c’est qu’elle a faim la p’tite se soir.
‘’ C’est ma résidence secondaire, on va dire, je vis prêt de Metropolis, en campagne également. J’fais beaucoup d’agriculture, il me fallait de la place et dans un endroit sain, les montagnes étaient parfaite.
Et même pour transbahuter les bisons, c’est bien y’a de la place. Et ils se sont pas emmerdés aussi. La raisin qui pousse est pas mal, donnant pas mal de cépages bien sucrée. Sans parler que le terrain est propice a pas mal de fruit.. Donc tout bénéf’ haha ! ‘’
Le repas pour Alyne fut vite englouti, et le rototo fait également rapidement.
‘’ Et toi voyageuse, tu t’es paumé en allant au travail ? ‘’
L’heure de la berçade dans mes grands bras pour ma petite sœur qui s’endors relativement, vite, après une dizaine de minutes, ou je n’avais pas parlé pour ne pas éveiller la curiosité chez le petit être. Je fais un clin d’œil a la demoiselle en face de moi , et je vais coucher ma petite sœur avant de revenir dans la pièce principale, fermant la porte doucement pour pas la réveille.
‘’ J’espère que ta faim ‘’
Dis-je d’une voix qui en disais long sur ce que j’allais apporter… Terrine de lapin, comté affiné six mois, saucisson de bison. Le tout accompagné d’un pâté en croûte au cerf et des champignons les trompettes de la mort.. Pis bien sûr ! Bien sûr ! Le fameux filet mignon mariné et fumé au bois d’barrique de cognac fait part mes soins ! Puis.. Il faut du liant ! Une bonne miche de pain faite maison.. Et ça, c’est que l’apéro ! Après pour le repas y a le sanglier, et pour le dessert fromage au lait de bufflonne fait maison !
Je pose tout sur la table, sûrement sous le regard inquiet de la demoiselle.. Je sors deux opinels pour pouvoir couper. Je viens maintenant me pencher sur le frigo.
‘’ Tu préfères quoi.. Vin ? Rouge, blanc, rosé ? Bière, blonde, brune,triple ? Whisky ? Une liqueur ? ''
Fesais-je en fouillant parmi les innombrables bouteille qui sont juste dans un des deux frigos de la pièces…
❝ I am a poor wayfaring stranger travelling through this world of woe. But there’s no sickness, toil or danger in that bright land to which I go❞ Wayfaring stranger
« T'aimes bien ta tranquillité à ce que je comprends ? Mais je vais pas te jeter la pierre, c'est pas comme si j'étais très copine avec les autorités. »
Pour ne pas dire qu'elle flirtait bien souvent du mauvais côté de la ligne. Elle n'allait jamais très loin mais il fallait parfois user de méthodes assez limites pour obtenir ce qu'on voulait. Sans compter que certaines mauvaises têtes n'entendaient raison que quand vous employiez la manière forte. Mais aux yeux de la loi elle n'était probablement bonne qu'à être rangée avec tous les autres.
Il lui parla de ses activités et elle ne pu s'empêcher de hausser un sourcil bien haut devant la longue liste des travaux qui l'occupaient. Etait-il seul pour abattre tout ce boulot ? Ca paraissait tout de même incroyable.
« Et tu fais ça tout seul ? Ca fait pas beaucoup de travail pour un seul homme ? »
La petite qui ne tarda pas à s'endormir mit une petite pause à leur discussion et elle le laissa se lever, sans doute pour aller la coucher. La scène lui procura une bizarre sensation, à la fois d'assister à quelque chose de familiale très privé mais aussi par son incongruité. Il lui avait demandé ce qu'elle pouvait bien faire dans les parages et Artemis se demandait comment lui servir une version censurée qui n'allait pas éveiller les soupçons. L'intermédiaire sensé lui assurer le voyage outre-Atlantique avait tenu à la rencontrer en personne, pas suffisamment confiant pour s'en remettre à une simple visio-conférence. Il s'agissait pourtant d'une mission toute simple dont il souhaitait la charger mais Artemis qui avait besoin de se rendre sur le vieux continent le plus rapidement possible n'avait pas trop rechigné devant sa lubie. Le temps comptait et un petit allez-retour à Washington ce n'était pas cher payé si ça devait lui offrir gratis la traversée de l'océan en avion. Elle n'avait toujours pas oublié l'interminable voyage en cargo qu'il l'avait amenée en Amérique trois années auparavant et Asma ne pourrait pas attendre aussi longtemps.
« Je devais rencontrer un employeur à Washington, il avait un poste à me proposer. Vu le temps qu'il fait il va falloir remettre l'entretien d'embauche à plus tard. »
Elle ne pu s'empêcher de grimacer. Un énième imprévu ne l'enchantait guère. Mais la suite se chargea de détourner son attention et elle ouvrit des yeux tout ronds devant la quantité de nourriture qu'il posa sur la table. Ca avait l'air bien appétissant mais ils allaient vraiment manger tout ça ? L'amazone était loin d'avoir un appétit d'oiseau mais même pour elle ça paraissait beaucoup.
« Une bière ira bien avec tout ça je pense. Brune, répondit-elle ahurie, je suis pas du genre à picorer mais y a de quoi nourrir un régiment là non ? »
Elle ne se fit pas prier pour tester et il fallait reconnaître que le chef savait y faire. Cette soirée prenait décidément un tour complètement inattendu. Elle qui était partie causer affaire se retrouvait à casser la croûte dans le dernier endroit au monde où elle aurait cru atterrir un jour.
« Je sais que tu as l'air d'aimer être au calme mais si un jour tu penses à te reconvertir tu as une voie toute trouvée parce que c'est rudement bon. »
La terrine aurait bien mérité de finir à la table d'une auberge, le genre que vous voyiez dans les émissions sur les joies de la cuisine locale. Et le reste n'avait pas démérité non plus.
« Une table bien garnie par une nuit de tempête, un hôte accueillant. Je crois que j'ai vu ça dans un film mais ça fini pas exactement bien ! »
Elle taquinait évidemment. Un de ces films qu'on passait en seconde partie de soirée sur les chaînes qui se voulaient d'art et d'essai. Sauf que dedans il était question d'une auberge dans la neige et d'une absurde histoire de vampire. Si son hôte avait eut quoi que se soit à se reprocher elle n'aurait pas eut grand mal à se sortir de là de toute façon.
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