Chaos Reign ft. Cassandra

Profiter du chaos en ville ? Carrément. Peu importait que le monde soit totalement la proie du chaos, peu importait que le monde tremble à l’idée que Brainiac n’en ait pas fini avec nous, peu importait au fond car Joker avait toujours été un agent du chaos. Que l’obscurité soit, que les gens hurlent de frayeur, que le pillage soit devenu la norme, que plus personne ne s’adonne à une activité normée, que le monde sombre dans la terreur et dans la nuit éternelle ! Joker s’en réjouissait. Le voyage avait été éprouvant, balader sur cette terre parallèle où une version de lui-même au féminin s’amusait à essayer d’attraper son ex, Harley, puis ramené dans un trou perdu du fin fond de l’Arkansas comme une espèce de Dorothée perdue dans le monde du magicien d’Oz, il avait un peu galéré à revenir, même si, le voyage avait été amusant également. Faire équipe avec Jason pour s’éviter une mort par empoisonnement ? Check ! Retrouver sa fille en chemin check ! Retrouver enfin, comme récompense finale sa chère Gotham sombrée corps et bien, double check ! Joker était aux anges, plus que ravi de se trouver face au chaos, redoutable, redouté, fantasme véritable qui emportait son petit cœur, et le faisait battre plus vite !

Sa bande avait été éparpillée elle aussi, mais trouver des tarés profitant du chaos n’avait guère été difficile. Ils ravageaient joyeusement la ville quand il les trouva, et leur proposa d’intégrer son gang. Ce qu’ils feraient ? Ravager la ville, mais le faire avec brio, et en couleur. Leur première attaque de la soirée avait été à une boutique de décoration, il leur fallait des munitions. En sortant ils avaient peint sur la façade un gigantesque smiley vert avec un sourire déformé rouge sanglant. Pas de propriétaire à terroriser c’était bien dommage. Tout le monde n’était pas encore revenu en ville. Beaucoup manquaient à l’appel. Certains ne reviendraient sans doute pas. Tant pis pour eux s’ils manquaient le spectacle. Joker s’en donnait à cœur joie avec sa bande de joyeux lurons. L’un d’eux était musicien alors on lui avait filé de quoi jouer un air joyeux, un air de cirque, propre à réveiller les morts. Joker appréciait le fait de se faire entendre avant de débarquer, ça avertissait les gens, les faisait trembler dans leur lit, s’ils y étaient. Pas sûr ça d’ailleurs. Prochaine étape, un magasin de jouet, il voulait trouver deux ou trois accessoires en plus avant d’aller à la mairie dire bonjour, laisser une trace sanglante quelque part.

En sortant de la boutique de jouet, le Joker crut sentir une présence. Un bruissement d’ailes de chauve-souris ? Non, pas vraiment. Mais une silhouette qui les observait, les suivait. Pas le Batman. Non, ce dernier lui serait tombé dessus sans prévenir, ou aurait enlevé l’un de ses hommes, il aimait faire cela, agir comme un putain de tueur dans un foutu film pour adolescent. En fait, ça l’amusait quand le grand batou ressemblait à un tueur de slasher. Mais il pensait plutôt que c’était l’un de ses oisillons, l’un de ses disciples. Le Joker ne pensait pas bien sûr que ce pouvait être le plus fatal d’entre tous les membres de la bat-fam, Jason mis à part bien sûr. Puisqu’ils avaient de la compagnie, autant que le spectacle en vaille la peine pas vrai ? Le Joker laissa un autre smiley derrière lui, gigantesque, sur la façade en proie aux flammes. Ça occuperait l’oisillons, peut-être même suffisamment pour qu’ils aient le temps de redécorer la mairie comme il le fallait…

Ça y’es, il y étaient, enfin, la mairie de Gotham. Une espèce de gigantesque meringue néo gothique néo classique, si vous voulez l’avis du Joker, beaucoup d’argent fichu par les fenêtres pour faire une horreur ! Pas qu’il soit socialo-coco ou quoi, juste que ce genre de truc lui paraissait être une abomination, comme toute manifestation de l’ordre d’ailleurs. A vomir ! Il observa la façade et estima qu’il était grand temps d’y ajouter des couleurs. « Sortez la peinture, on va mettre un peu de couleur en ville ! » Pendant que les garçons repeignaient la façade, Joker entra, comme dans un moulin ou presque. Personne n’était là pour l’en empêcher, et entre nous, il n’était pas le premier ni le dernier a être venu ici. Les lieux étaient saccagés mais Joker pensait que les dossiers des archives devaient avoir échapper au massacre, il avait quelque chose de personnel à récupérer.

Seul, enfin, dans les longs couloirs tapissés de marbre, seul pour parcourir les archives et découvrir les secrets de… hum, de cette cité, de lui, de ses ennemis, de ses objets de convoitises. Il dansait sur le sol, exécutant un pas sur une mesure que lui seul pouvait entendre. Il dansa jusqu’au bureau où il se jucha, faisant danser la chaise également avant de s’y installer. « Entre petit oiseau, ce n’est pas poli d’observer sans se manifester. » Il l’avait entendu, petit pas si léger, mais entre deux mesure de ses talons claquant sur le sol, le silence avait été brisé par un petit et si léger pas.

Le clown du crime regarda la jeune justicière qui lui avait toujours paru gracieuse comme une danseuse sur une boite à musique. Il s’était toujours demandé pourquoi elle s’habillait toujours aussi tristement, pourquoi elle avait toujours l’air aussi triste alors que son corps lui paraissait danser une autre musique. Il devinait aisément pourquoi. La vie qu’imposait le Batman et son équipe, tout ce noir, tout ce drama, ça avait de quoi vous enlever l’envie de rire, de danser. Et c’était bien dommage. Il observa la jeune demoiselle qui s’approchait à pas de loup et l’invita à venir plus près, il avait vu son manège, l’avait entendu approcher. Elle était discrète, elle avait été à bonne école, mais le Joker avait un instinct surnaturel avec les chauve-souris, c’était ces années d’expérience. L’oisillon s’arrêta cependant à une distance prudente, elle l’observait avec méfiance. Cela lui valait un bon point. Les autres, les Robins, avaient toujours eut tendance à se jeter gaiement au devant du danger ignorant tout les signes avertissant de ce dernier. Elle semblait plus maligne que les autres, différente. Il ne l’avait encore jamais observé d’aussi près, sans ses camarades de jeu. Lui-même était seul. Intéressant cette rencontre. Il esquissa un sourire quand elle lui demanda de se rendre.

Le clown secoua la tête. « Me rendre à qui ? Au cas où tu l’aurais pas vu, y’a plus de police et encore moins de justice. Y’a même pas eu de maire pour m’accueillir ce soir ! » s’exclama-t-il. « Et puis, je fais rien d’illégal, je consulte des dossiers qui me semble-t-il sont publics. » avança-t-il ignorant bien évidemment les dégradations auquel se livrait sa bande pendant qu’ils discutaient. Il était vrai qu’il n’avait pillé les lieux, ils étaient déjà dans cet état quand il était arrivé. Il continuait de manipuler les dossiers quand il tomba sur celui des justiciers de Gotham, il s’empara du dossier et le tendit à la jeune fille. « Tiens, ça te concerne toi et tes amis. » Mais il ne lâcha pas pour autant le dossier si d’aventure elle venait à refermer ses doigts dessus, il n’avait pas envie d’hâter la fin de cette rencontre qui lui paraissait tout à fait charmante. « On s’est jamais trop causé, toi et moi. Oh je sais, on a de quoi se tenir occupé, et on est rarement seuls… mais ce n’est pas pour autant que je ne t’ai pas remarqué. T’es différente des autres protégés de Batou. Tu danses différemment… » fit-il remarquer laissant le silence s’égrainer après une telle déclaration qui devait sans doute la laisser plus que songeuse. Il savait parfaitement que les membres de la Bat-fam préféraient échanger des coups que des mots. Ça a toujours été leur plus grand défaut, celui du chevalier noir en premier lieu, toujours à se battre, jamais à apprécier une bonne vraie discussion. « Tu devrais porter des couleurs, je veux dire les tiennes, pas les siennes. » ajouta-t-il en hochant la tête comme le ferait un confident ou un ami.

Le clown regarda la jeune fille qui lui demandait de se rendre à elle. Il la darda un long moment, hésitant un instant, puis il éclata de rire. Ce n’était pourtant pas un rire moqueur. Pas à cet instant. Pas avec elle. C’était son rire habituel, comme une ponctuation. Un rire dérangeant, grinçant, qui remontait le long de votre colonne vertébrale et déchirait vos tympans, émaillait votre raison le temps qu’il durait, parfois laissant des traces qui s’éternisaient. « Oh, je vois, tu as ton propre QG maintenant, avec de quoi détenir les grands méchants ? Et t’en as combien comme ça, dis moi ? Est-ce que tu as des stars ? » Parce qu’il ne pouvait nier que ça l’intéressait, qu’une telle info ne lui serait pas utile. Le Joker doutait qu’elle lui donnerait de telles informations, d’ailleurs il doutait qu’elle détienne qui que ce soit. Vu l’état de la ville, elle devait surtout passer son temps à sauver des innocents et faute de mieux, laisser courir les autres. Il se demanda si elle était seule ou si les autres oisillons étaient là. Il n’avait pas vu le Batman, son ombre voler dans le ciel. Mais il savait qu’il était là, quelque part, qu’il reviendrait à Gotham. Il ne pouvait envisager que ce ne soit le cas.

Puis il lui tendit un dossier disant qu’il la concernait. Il avait éveillé sa curiosité. Il pouvait le lire dans ses prunelles, dans sa main serrant le dossier si fermement, tirant, luttant contre l’emprise qu’il avait lui-même sur le même bout de papier. Un sourire s’étira sur ses lèvres boursouflées, abimées, déchirées. « Différemment. » Le simple mot suffisait, et entre ses lèvres, dans sa bouche, c’était un compliment. Il avait toujours été fasciné par ce petit oisillon. Disons le, tous les enfants de Batman éveillait sa curiosité, son attention, parfois même, son acharnement. Ce n’était pas toujours une bonne chose que le Joker s’intéresse à eux. L’un d’eux avait donné sa vie à cause de cette attention particulière, d’un jeu qui avait très mal fini. Une autre avait perdu ses jambes. Et lui dans tout ça ? Il n’éprouvait ni regret. Ni émotion. Sociopathe, psychopathe, tant d’étiquettes qui paraissaient insuffisantes dans son cas. Le Joker eut une moue dubitative quand aux couleurs. « Chacun de ses enfants ont volés de leurs propres ailes… Mais toi, tu n’as jamais vraiment été sa gosse. Tu es différente des autres. Je ne t’avais jamais entendue parler avant, je te pensais muette. »

Il tenait toujours ce dossier entre ses mains. Naturellement, il avait pris des photos, de celui-ci, et des autres. Il n’avait pas l’intention de repartir avec des cartons pleins, il songeait à y mettre le feu en fait. Le bidon d’essence était posé à terre, à ses pieds, même si elle ne pouvait le distinguer, dans l’obscurité. L’odeur en revanche… Il eut un sourire amusé, et lui adressa un clin d’œil avant de lâcher le dossier et de sortir de sa poche un briquet avec lequel il se mit à jouer avec. « Bon, c’est pas que je m’ennuis, mais j’ai un feu de joie à faire… »

Le Joker avait de la fascination pour les êtres nés du chaos, et Orphan face lui ne pouvait qu’être une création du chaos. Il connaissait vaguement son histoire, les détails l’emmerdait, les origines story tout autant, il amassait des infos certes mais pour les revendre ensuite, emmerder les gens avec parce eux visiblement y accordaient de l’importance. Pas lui. Il se fichait de savoir si Batman était vraiment né avec une cuillère en argent dans la bouche ou pas, s’il avait parlé avant de marcher ou l’inverse, il se fichait de savoir ce qu’il avait été avant qu’il ne naisse à la nuit, qu’il ne devienne la chauve souris. Sa vie d’avant, sa vie diurne n’avait pas la moindre importance, comme la vie de cette jeune fille avant qu’elle enfile ce costume et les raisons l’y ayant poussé n’avaient pas la moindre importance. Ceux qui se souciaient du passé marchaient à reculons et ceux qui songeaient trop au futur couraient et souvent se cassaient la gueule. Lui Joker savait profiter de l’instant comme personne, véritable funambule sur sa corde raide, il observait le monde brûler autour de lui sans plus s’en soucier. Il n’y avait rien de plus délectable, de plus réjouissant que de contempler le monde avec des yeux de nouveau-né, ce qu’il s’efforçait de faire. Alors, oui, il avait prit des photos de tous ces dossiers mais comptait bel et bien les brûler, il ferait chanter, danser pour ces photos qu’il se ferait un plaisir de supprimer, oh mieux, de les envoyer mais crypter ou abimée de telle sorte qu’elles ne soient utilisables, juste pour faire enrager. Ça l’amusait, de voir les autres danser sous son impulsion. Ça le fit rire, rien que l’idée.

Alors ne pas faire le feu de joie ? Ça pas question ! Il se tourna vers elle, ses souliers vernis claquèrent en se rejoignant. Parfois il avait des mouvements de danseur, mais l’avait-il vraiment été un jour ? Il n’était qu’un pauvre fou, qu’un funambule, qu’un comédien, qu’un clown, qu’un petit bonhomme déambulant dans le caniveau. Il aimait fait claquer ses talons comme s’il possédait des claquettes. Il battait le pavé, souvent le rythme, et personne ne réalisait que le comédien dansait. Il se sentait l’âme d’un artiste mais bien souvent il n’était qu’un artiste de rue incompris, son humour échappait à tout le monde, personne ne riait à ses blagues, à part Nygma bien sûr. Mais il ne comprenait pas vraiment. Il riait pour faire bonne mesure, pour accompagner, en bon camarade qu’il était, peut-être parce qu’il craignait que personne ne rit à ses blagues. L’idée d’être compris ne l’intéressait cependant pas. Juste Batman, et quelques uns de ses oiseaux à la limite, non, juste Batman. Le reste ne l’intéressait guère. Peut-être Orphan. Devait-il se faire une nouvelle obsession avec elle. Délicate petite enfant, c’était une danseuse, cela se voyait. « Pas de feu de joie ? Alors pas de joie, pas de sourire sur les visages, pas d’enfants heureux… ce serait dommage qu’ils pleurent les enfants… Tu ne voudrais pas cela, pas vrai ? Toi aussi, tu étais une enfant, il n’y a pas si longtemps. Tu ne pleurais pas, je le sens, que t’étais pas une enfant comme les autres. Tu dois les comprendre… même si tu ne pleurais pas, que ça va être très douloureux pour eux s’il n’y a pas de feu de joie à la mairie. » En disant cela il s’est approché d’un bidon d’essence qu’il ouvre en la fixant. Allait-elle l’en empêcher ? Alors qu’il venait de menacer d’innocents enfants ?

L’oiseau sombre s’était approchée de lui, Joker la fixait d’un grand sourire alors qu’elle attrapait son poignet. Voulait-elle danser avec lui ? Il ramena sa jambe près de lui, et pencha la tête en la scrutant comme l’aurait fait un oiseau de proie, il y avait quelque chose de fatal en lui, dans la manière dont il vous regardait comme s’il hésitait entre vous tuer et vous faire rire, ce qui au fond, était toujous le grand questionnement intérieur du Joker. Faire rire ou tuer. S’il le pouvait, il faisait les deux. Mais Orphan était trop fascinante et trop précieuse pour qu’il veuille la tuer. Quand il aurait fini de jouer avec elle, peut-être. Mais la mort en soi n’était pas une fin, c’était le corps qui ne suivait pas qui ne survivait pas. Il voulait juste étaler du sang, faire rire à s’en décrocher la machoire, était-ce de sa faute si le cœur lâchait ? La vie, la mort, tout cela n’avait pas vraiment d’importance. Ce qui importait c’était la qualité du spectacle offert. Et le Joker tenait à offrir un spectacle mémorable. Cette mairie devait flamber et les enfants… Le Joker sourit, éclata de rire d’un rire soudain et sonore. Batman l’aurait frappé pour le faire taire, mais les oisillons n’étaient pas aussi violents que leur mentor.

« Oh ma belle enfant, le chant de leur agonie nous servira de musique pour notre ballet ! » déclama-t-il en tendant son bras comme s’il lui proposait de danser avec lui. Ses gestes étaient lents mais emprunt d’assurance, il la sentait arquer, les muscles bander, prête à frapper, il déploya alors ses membres doucement, sa jambe se tendit, telle celle d’un danseur, puis fit un arc de cercle, son bras passa dans le dos d’Orphan, délicatement, et il la fit basculer comme un danseur de tango le ferait. Ce qui surprenait avec lui c’était que son cerveau basculait d’une idée à une autre sans que personne n’en comprenne la logique, pas même lui ne la comprenait, mais contrairement aux autres, il n’en voyait la nécessité. Dans son impulsivité se cachait son génie du crime, parce qu’il retombait toujours sur ses pattes tel un chat, un maudis chat. Le clown s’attendait à ce qu’elle le frappe, tout son corps semblait s’y préparer et même si aucun de ses gestes à lui n’étaient menaçant, ils étaient néanmoins en mouvement, ses bras, ses jambes, se déployant avec la grâce d’un danseur mais il émanait de lui quelque chose de profondément malsain qui rendait la gestuelle grotesque et malésante. Il fallait être tarré pour aimer sa danse.

« Ne les entends-tu pas pleurer ? Tic tac, plus le temps s’écoule sans que les flammes ne consument cette mairie, plus leur agonie se prolonge. » murmura-t-il au creux de son oreille alors qu’il se redressait, un sourire aux lèvres. Il éclata à nouveau de rire, car la belle enfant, toute accaparé à ses gestes, à ses paroles n’avait prêté attention à cette fleur accroché à sa veste, une fleur qui crachait du gaz de sa composition, il lui suffisait de la presser, ainsi qu’il le fit, et le gaz s’en échappait, il la tenait serrer contre lui, à danser avec elle. Pour se dégager, elle devra le frapper, mais au fond, ça le dérangeait pas. Il avait toujours aimé la violence et plus encore pousser les chevaliers noirs à s’y adonner.

Les mouvements de la jeune fille n’étaient pas aussi souples et rapides que d’habitude, car il l’avait observé. Comme il observait chaque oisillon que recueillait le Batman. C’était son obsession, après tout, occupant la moindre de ses pensées, chaque seconde, il était donc comme tout obsédé par quelqu’un, psychotique au possible, il passait son temps à stalker l’objet de son désir inassouvi. Entre deux plans pour répandre le chaos, à sa manière, toujours de manière violente, impulsive, mais aussi joueuse et narquoise, il observait le Batman et son étrange famille, avec l’envie irrépressive de jouer avec eux. Tous ces enfants qui paraissaient s’ennuyer ferme, et un Batou dépassé par eux, avec leur humanité, leurs sentiments, leurs colères, leurs petits caprices. Au début, il n’avait pas compris, cherché à les détruire pensant qu’ils ralentissaient le Batman mais maintenant il comprenait, le Batman avait besoin d’eux, pour le garder humain, pour lui rappeler ce qu’il était, pour lui éviter de basculer dans la folie. Joker savait donc ce qu’il avait à faire, les éliminer les uns après les autres, si possible de manière horrible. Mais ce n’était pas forcément son but ce soir, il avait cherché ces dossiers plutôt pour se préparer qu’affronter directement la plus mortelle des oisillons. Heureusement, le gaz la ralentissait, la rendait moins… fatale.

Néanmoins, elle réussit à lui faire mal. Sa tête l’élança après qu’il se soit prit un coup de bidon. Sérieusement, elle a un bidon d’essence et elle s’en sert comme objet contendant ? Faut vraiment tout leur apprendre à ces momes. Et si, au lieu de les tuer il les transformait ? S’il les rendait aussi hiératiques et fou que lui-même, s’il faisait avec eux ce qu’il avait fait à Harley Quinn ? S’il changeait ces petits oisillons insupportables en petits démons du chaos ? Il avait bien réussi à changer Jason, le Red Hood était un poison pour le Batman et ce dernier ne le réalisait même pas. Il esquissa un sourire mauvais en la regardant douter après ce qu’il venait de lâcher. Et s’il parvenait à empoisonner l’esprit de celle-ci ? « Oh voyons ne sois pas surprise, tu lui ressemble tellement… je n’ai même pas eu besoin de lire ton dossier pour le deviner. » ajouta-t-il avec un sourire mauvais, il secoua la tête en agitant sa barre comme s’il la soupesait, puis il s’élança à nouveau. « Danse petit oiseau, danse ! Montre moi comment tu chasse et tue… un bidon d’essence n’est pas un objet contendant pour information… c’est le liquide à l’intérieur qui est intéressant, pas le contenant ! » lui rappela-t-il avant de foncer à nouveau, cette fois-ci, il frappa du bas vers le haut dans le but de faire un maximum de dégats, aussi bien physique que mentaux. Il savait qu’elle esquiverait, mais visiblement, le gaz la ralentissait alors… peut-être parviendrait-il à la toucher. Le gaz devait aussi la rendre perméable, au niveau de son esprit.