Boum, boum. Boum, boum. Le cœur qui bat à ses oreilles alors qu’il court. Dans un monde en guerre, au milieu des tirs et des armes, au milieu de la haine et de la colère. Au milieu de la soif de pouvoir et de vengeance. Foulant une terre gorgée de sang. Clap. Clap. Le bruit de ses pas dans les flaques. Ces flaques qui souillent la terre, qui l’empoisonnent. Trop de sang. Gareth court, il suit l’énergie mourante du dernier courant tellurique perceptible. Il suit l’énergie qui petit à petit disparaît. Mais il y a tant de monde, tant d’obstacles. Cette quête lui semble impossible. Il le sait, si ce courant s’éteint, alors tout sera perdu. La Terre s’éteindra. Sa mission aura été un échec. Un colosse se dresse devant lui. Mais son énergie s’éteint à mesure que l’énergie de la Terre s’éteint. Le coup le fauche à la poitrine et l’envoie au sol. Son cœur rate quelques battements et lorsque finalement, il le ne le sent plus, Gareth se laisse tomber au sol. Le dernier courant tellurique s’est éteint. Boum, boum. Boum, boum.
Gareth se redresse essoufflé. Quelque part au milieu de la forêt Amazonienne, étendu dans un hamac végétal, il reprend son souffle et essaie de se calmer. Il expire longuement. Une main s’égare sur sa nuque, et il ferme les yeux pour se concentrer sur ce qui l’entoure. Depuis son retour de Terre VI, Gareth a fui les villes pour renouer avec les énergies de sa planète, comme pour s’en enivrer et se rassurer sur l’état de leur Terre. Mais ce cauchemar revient sans cesse. Il l’assaille à chaque fois qu’il ferme les yeux et se laisse emporter par la fatigue. Comme une sordide prophétie. Sa Terre ravagée et détruite par les hommes et autres races présentes ici dans une guerre de pouvoir et de vengeance. Gareth a vu tant de choses sur Terre-IV. Malgré des comportements d’entraide, personne ne s’est réellement soucié de la planète, la seule chose qui importait aux gens était de survivre. Encore une fois, Gareth n’a vu que le plus sombre des Hommes qui ont oublié leur lien avec la Terre. Mais son retour s’est surtout accompagné d’un renforcement des points énergétiques de sa planète laissée à l’abandon pendant 6 long mois. Une Terre endormie, en souffrance. Gareth a donc arpenté le monde et surtout les zones naturelles pour faire des sacrifices et renforcer certains courants, leur apporter des énergies supplémentaires afin d’apaiser toutes les souffrances perçues. Insupportables.
Mais maintenant, ce rêve revient sans cesse. Et il sait. Il sait ce que cela signifie. Les Hommes passent à côté de tant de choses, ils renoncent à tant de choses. L’humanité a toujours été imparfaite mais là, cela devient incontrôlable. Et à présent qu’il a renforcé autant de point d’énergie, Gareth doit consacrer son attention à d’autres choses. Et parmi ces choses, il y a la déforestation de l’Amazonie. D’ici quelques jours, l’une des entreprises commanditant la déforestation de la zone dans laquelle il se trouve trouvera un chantier abandonné. Et toute une équipe volatilisée. Quant aux arbres, ils repousseront, enrichis d’une énergie nouvelle et fraîche. Gareth doit se déplacer à présent, il le sait. Se laisser guider par son instinct, par ce qu’il perçoit. Et les pulsations des énergies l’attirent en Louisiane. Là où BP fait des ravages pour prélever leur précieuse ressource sans se soucier de dégrader la nature. Gareth émerge d’un nœud énergétique au sein d’un bayou. Ces fameuses zones formées dans les anciens méandres du Mississippi. Beaucoup d’eau, beaucoup de dangers, enfin pour les Hommes. Gareth lui ne craint pas les prédateurs qui se dissimulent dans les eaux stagnantes. Il ne craint pas non plus les trous d’air provoquant des effondrements de la boue qui pourrait l’engloutir en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Non. Il se fraie un chemin suivant une pulsation qui le mène jusqu’à une zone d’enchevêtrement végétal. Il sait qui est là. Il s’accroupit et sourit un peu laissant fleurir les lianes qui se resserrent les unes aux autres. Gareth sourit : « Tu es là… ». Enfin. Pas là, maintenant. Mais elle était là. La très jolie déesse qui l’a trouvé un soir de lune rouge. Depuis, leurs chemins se croisent souvent, y compris sur Terre-IV. Difficile d’oublier leurs projets. Leur plan. Mais là, les priorités sont différentes n’est-ce pas. Mais comme elle n’est pas là, alors Gareth remonte sa trace jusqu’à un chantier. Elle n’est pas là. Mais elle est probablement dans l’un des arbres, pouvant sortir d’un moment à l’autre. Il reste là, embusqué, observant tout ce qui se passe. Avant d’agir, il faut toujours prendre le temps de comprendre comment fonctionnent les choses, pour réussir à en sacrifier le plus possible.
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Tefé Holland
independent soul
Messages : 2726 Date d'inscription : 29/05/2019 Face Identity : Taylor Momsen Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign) Age du personnage : 24 ans Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine. Compétences/Capacités :
+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
Elle avait fait un rêve. Un cauchemar. Ou bien était-elle réveillée ? Elle n’arrivait pas à s’en débarrasser depuis. C’était pire que Terre-4, si seulement c’était possible. Pire, parce que dans ce cauchemar, c’était bel et bien cette Terre, et cette Tefé, qui étaient concernées. Il y a quelques jours, elle avait fait un rêve qui n’en était pas vraiment un, c’était une vision, faite pour lui faire du mal, où elle voyait son père se dessécher et mourir, se briser comme du petit bois, brindille par brindille, et parfois la nuit, le bruit de chaque craquement la réveillait en sursaut. Ce n’était qu’une éventualité. Une possibilité très probable. L’avatar du Green sur Terre-4 s’était probablement dit la même chose. Elle s’était dit que c’était « probable ». Tefé ne comptait pas attendre aussi longtemps. Elle s’était retrouvée à l’état presque sauvage à son retour dans ce monde, et depuis lors elle errait, traînant à la remorque sa rage et son amertume, et les images horribles de cet être famélique et difforme qui s’était arraché des ténèbres de Hyde Park pour lui assener l’horrible vérité : cette chose était l’avatar du Green de Terre-4, cette chose était à l’agonie et cette chose, c’était elle. Une autre version d’elle, qui n’avait pas été capable de remplir son rôle. Et Tefé avait toujours cru ne pas connaître son rôle, ou du moins n’avoir le choix qu’entre des partitions qu’on lui imposait, mais tout était clair dans sa tête désormais. Depuis son retour, sa peau pâle n’avait pas perdu son lustre boisé et verdâtre, ses cheveux étaient hérissés de brindilles et de fleurs, ses jambes, ses bras et ses pieds nus et un entrelacs végétal lui servait d’habits. Elle ne voulait plus leur ressembler à eux. Et elle aurait pu aller beaucoup plus loin dans la transformation, mais elle trouvait quand même que deux bras et deux jambes, ça restait le plus pratique pour ouvrir des portes, trouver des types et leur briser la nuque.
Elle avait regardé les nouvelles ces derniers jours à travers la vitrine d’un magasin de télés La Nouvelle-Orléans, alors qu’elle avait failli aller voir sa mère, avant de se raviser. Oh, oui, le monde allait mal. Le monde des hommes. Ils se tapaient dessus, mouraient de faim, pillaient, appelaient à l’aide. Ils se tendaient la main, aussi, étaient solidaires dans le drame, « reconstruisaient ». Blablabla. Elle ne s’était sentie concernée à aucun moment, et aucun d’eux ne semblaient concernés par la nature. Pendant six mois, elle ne s’était pas arrêtée, elle. Et si elle n’avait pas eu le temps de reprendre ses droits sur les villes, elle avait proliféré dans les campagnes et les forêts. C’était si beau, si beau ! Un véritable espoir. Mais bien sûr, les hommes avaient entrepris aussitôt d’empiéter de nouveau partout où ils le pouvaient. De couper, trancher, tondre, étêter, abattre. Ils avaient besoin de place, de maisons, d’immeubles, de parkings, de magasins, il fallait relancer l’économie. Tout le monde s’en foutait. Personne n’apprenait. Et finalement, elle avait vu passer cette nouvelle, dans un bandeau déroulant en bas d’un écran en même temps qu’était annoncé joyeusement la reprise du championnat de basket local : c’était l’anniversaire de l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon. Depuis dix ans, celle fuyait, répandant des tonnes de pétrole dans le golfe du Mexique et polluant jusqu’aux côtes de la Louisiane. Dix ans. Dix putain d’années, et personne n’en avait rien à foutre. Personne ne faisait rien. Personne n’était choqué, pas même un peu. Tout le monde avait oublié. Elle avait cassé la vitrine avec un cri de rage et était partie.
Nichée dans le feuillage d’un arbre du bayou, elle observait les allées et venues des gardes de la société de sécurité qui campait devant l’entrée principale du bâtiment. Quand des voitures s’y présentaient en arrivant par un chemin de boue à peine praticable, ils vérifiaient l’identité du conducteur, levaient la barrière, tiraient les grilles. Tout le complexe, de taille moyenne, semi-industriel, semi-administratif, hideux et bien planqué loin de la ville la plus proche, appartenait à BP. Ou à un de ses prestataires. Même combat. Elle avait longé la grille tout du long, discrètement, comme un animal. Elle avait tué trois gardes du côté de l’entrée des engins de chantier, et avait laissé les corps bien en évidence. Et à présent, elle attendait. La patience n’était pas son fort et elle était à deux doigts de se jeter dans le tas quand elle sentit soudain une énergie familière. Elle ne s’y attendait pas, et le choc la paralysa un moment, puis d’un bond elle sauta de l’arbre et atterrit souplement sur la terre meuble avant de se redresser, le visage offert aux courants chamaniques qu’elle ressentait. C’était comme si un vent agréable s’était levé. « Gareth… Tu es venu, tu es là ! » Il était vivant. Et elle ne savait pas comment, il l’avait retrouvée. Il y avait beaucoup de chose qu’il savait faire et qu’elle ne comprenait pas. D’un vague geste, elle fit s’écarter délicatement la végétation jusqu’à le révéler, et pour la première fois depuis très longtemps, elle sourit d’une oreille à l’autre. Bien sûr, que c’était lui. « Je suis contente. Tu arrives pile au bon moment, comme toujours. J’ai l’intention de rentrer là-dedans et de faire des dégâts. » Et au même moment, des cris retentirent du côté de l’entrée principale, et la plupart des soldats partirent en courant. Son petit cadeau funéraire venait d’être découvert.
Maintenant qu'il est là où il doit être, Gareth remarque qu'au-delà d'un chantier il semble plus s'agir d'une usine. Plusieurs bâtiments dont un principal proche duquel il se trouve, ainsi que diverses pompes reliées à des réservoirs. Tout un attirail industriel rempli de produits parfait pour continuer à détruire un peu plus leur planète. Il sait que ce n'est pas ici qu'il y en a le plus. Ce ne sont que des échantillons. Maintenant qu'il est là, qu'il observe, Gareth comprend qu'il n'est pas arrivé là par hasard et que Tefé, qu'il a suivie jusqu'ici n'est surement pas là pour faire du tourisme. Et cela lui plaît. Il perçoit finalement sa présence, et capte son énergie alors qu'elle sort d'un arbre non loin de lui. La végétation s'écarte et il peut enfin l'apercevoir et l'observer. Elle s'adresse à lui. Il la regarde. L'espace d'un instant un mince sourire étire ses lèvres. « Bien sûr... J'ai suivi ton énergie ». Est-ce cette même énergie qui lui envoie ces rêves ? Ou l'énergie terreste ? Gareth ne se croit pas devin, ou doté de précognition. Mais il sait lire les messages de la nature, les signes qui attestent de sa souffrance. Peut-être le reste est-il simplement dû à son esprit et à ses angoisses. Peut-être ce qu'il a vu sur Terre-IV les nourrit également, les rendant plus intenses et plus violentes encore. Mais le message est assz clair finalement. Il regarde Tefé. La voilà qui est face à lui. Il est soulagé de la voir en vie, et surtout de la voir aussi en forme. L'énergie fourmille en elle, il n'a même pas besoin de faire d'effort pour la sentir. Mais c'est surtout son apparence qui le ravi le plus. Tefé n'est pas sous forme humaine. Enfin pas autant que lorsqu'il l'a rencontrée la première fois. Ou qu'il l'a trouvée agonisante sur Terre-IV. Non. Tefé est différente. Sa peau a perdu cette teinte rosée si humaine pour se marbrer de reflets boisés, ses cheveux sont piqués de brindilles et de fleurs, et elle porte une robe qui n'est rien d'autre que de la végétation, des brindilles et autres lianes entrelacées. La voilà bien plus déesse qu'humaine à présent. Si belle et rayonnant d'énergie et de puissance. Gareth aime ce qu'il voit, parce qu'il entrevoit bien plus la nature en elle que cette tentative d'appartenance à une race qui se moque bien de ce qu'elle est et de ce qu'elle représente. Si Gareth en croit les légendes d'antan, il n'en a pas toujours été ainsi. Mais les Hommes ont oublié.
Elle reprend la parole souriant largement, à l'évidence très heureuse de le voir. Elle lui explique qu'elle a bien l'intention d'entrer à l'intérieur pour faire du dégât. Oh ça, cela lui semble une très bonne idée. Cette fois, c'est un sourire plus marqué mais qui ne présage rien de bon qui s'affiche sur son visage. Pas un sourire radieux non, c'est quelque chose de plus agressif, presque prédateur. Entrer à l'intérieur et faire du dégât. Pas seulement matériel, oh ça non. Gareth sera là pour récupérer l'énergie de ces pollueurs pour la rendre à la nature, qu'elle puisse se régénérer. Au moment où elle termine sa phrase des cris retentissent et gardes quittent leur poste. Cela ne sera pas difficile de s'occuper de deux qui restent tout de même en place pour surveiller. Alors il lui demande : « Alors qu'attendons-nous ? Il est temps de leur faire ce qu'ils font à la nature ». Gareth s'avance, en sortant deux petites pierres de sa poche. Il n'est pas très massif, mais c'est assez pour dissimuler en partie Tefé et ainsi s'approcher le plus près possible. Lorsqu'ils la voient et comprennent qu'il ne vient pas pour déposer des papiers ou n'importe quoi du même genre, il est beaucoup trop tard. Il jette les pierres chargées en énergie cinétique sur les deux hommes qui sont projetés vers l'arrière. Il sourit en coin et s'efface pour inviter Tefé à progresser tandis qu'il trace quelques runes sur les corps des hommes et jette un sort pour que les arbres environnant puis drainer leur énergie. Il se redresse ensuite et marche dans les traces de Tefé pour entrer dans le bâtiment.
A l'intérieur, il n'y a pour le moment pas de gardien, juste des hommes et des femmes qui vont et viennent. Bien sûr, Tefé ne passe pas inaperçue et assez vite, les gens se posent des questions sur la présence de deux inconnus dans le bâtiment. Mais ils n'ont pas réellement le temps de s'en inquiéter car déjà la serpe de Gareth fait des merveilles et très vite les gens s'écroulent les uns après les autres. Il se moque bien qu'il s'agisse de gens innocents, de pères et mères de famille. Non. Tout ce qu'il voit ce sont leurs regards courroucés de voir des intrus errer dans les couloirs sans comprendre qu'en réalité ce sont eux les intrus : les Hommes détruisent la planète, ils ne peuvent plus être les bienvenus. Ils ne sont plus chez eux. A chaque corps qui s’effondre, Gareth trace une rune. Il lie les corps les uns aux autres, créant une immense toile d'énergie à mesure qu'ils avancent. Lorsqu'ils arrivent dans ce qui semble être une salle de contrôle Gareth dit : « Si on détruit tout, il faut tout de même prendre garde aux cuves, elles doivent rester fermées ». Après tout, l'idée n'est pas de polluer encore plus, n'est-ce pas. Gareth tire de sa poche une poignée de graines qu'il lance dans un évier présent non loin. Au contact de l'eau et sous l'influence d'un sort, les plantes se mettent à pousser. Si vite. Des lianes. Du lierre. Et toutes ces nouvelles poussent gagnent du terrain, grâce à la magie qui est la sienne pour venir empêcher les hommes présent de les mettre dehors ou de s'enfuir. Les voilà tous pris au piège d'une immense toile végétale. Un à un Gareth les marque, ajoutant ces nouvelles personnes à la toile qu'il est en train de tisser. Pour le moment, il n'a pas touché leur énergie non. Mais elle est là, à disposition, il la sent. Prête à être libérée, restituée à des courants plus importants. Gareth regarde Tefé.
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Tefé Holland
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Messages : 2726 Date d'inscription : 29/05/2019 Face Identity : Taylor Momsen Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign) Age du personnage : 24 ans Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine. Compétences/Capacités :
+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
Elle s’en rendait compte alors qu’il se tenait à ses côtés comme une partie d’elle – non, pas d’elle, une partie de la nature, tout simplement. Il était l’un des seuls, sur cette planète, qui la soutenait. En silence, sans un jugement, sans un regret. Elle avait fini par accepter que des gens dans sa vie tenaient à elle plus qu’à eux-mêmes, mais tous l’auraient probablement encouragée à ne pas faire ce qu’elle s’apprêtait à faire, à part peut-être Layla, aux côtés de qui elle s’était déjà livrée à ce genre de chose, mille années auparavant. Mais, chaque fois qu’elle avait emprunté ce chemin, il y avait eu quelqu’un pour l’en dévier. Et chaque fois, elle s’était laissée faire, parce qu’inconsciemment ou non, elle savait que c’était mal, en quelque sorte. Oui, objectivement, c’était mal de tuer. Sauf qu’elle n’était pas objective, elle ne l’avait jamais été et l’était encore moins après Terre-IV, plus maintenant. Et avoir Gareth à ses côtés comme une absolution muette était exactement ce qu’elle cherchait depuis si longtemps. Pas forcément la bonne réponse, ni même celle dont elle avait besoin. Juste celle qu’elle avait envie d’entendre. Voilà, la réponse qui lui faisait ignorer toutes les autres, tous les « c’est mal » et les « tu es humaine toi aussi » et l’hypocrisie dont elle faisait preuve. Avec lui, plus de questions sans fin. Avec lui, elle se sentait telle qu’elle devait être, non plus déchirée mais nettement divisée en deux et qui plus est, capable d’abandonner derrière elle, au moins pour un temps, sa part humaine. Parce que lui ne voulait pas de sa part humaine. Et elle, qui cherchait toujours comment s’en débarrasser, avait besoin qu’il n’en ait pas besoin. Qu’il reconnaisse son existence végétale, non-humaine, comme bien réelle, à part entière, pas seulement une moitié dépendante de l’autre. Elle se sentait libre, voilà. Plus tard, les conséquences, les questionnements. Maintenant, ici, elle était libre. Et elle sentait le druide comme une vague végétale qui la soulevait, qui la portait en avant, à ses côtés.
Et bien sûr, elle le vit sourire d’un air mauvais, mais loin d’être rebutée, elle se laissa absorber par cette expression. Il n’y avait rien qu’elle pourrait faire qui le rebuterait, qui le dégoûterait, qui l’effraierait. Alors, oui, qu’est-ce qu’ils attendaient ? Elle lui emboîta le pas alors qu’il prenait la tête de leur duo, et neutralisait facilement les deux gardes restés en place devant la porte. En le dépassant et en franchissant les grilles, elle jeta un regard entendu à la caméra de surveillance, sourire en coin. Il n’y avait rien qui pourrait les arrêter. En tout cas, pas dans son esprit, pas dans l’avenir immédiat qu’elle imaginait. Et dans les bâtiments, ils s’en donnent à cœur joie. Elle le vit user de sa serpe avec une précision chirurgicale, pendant que de son côté, elle neutralisait les hommes armés, faisait jaillir des racines acérées du sol, qui transperçait le béton comme si c’était du coton et empalait quiconque levait un fusil sur le druide ou sur elle. Elle enrobait les costards-cravates pleins aux as de feuilles et de lianes qui s’engouffraient dans les narines, dans les bouches, dans les yeux. Mais oui, ils ne pouvaient pas tout se permettre. Elle se promena dans la salle de contrôle en effleurant les ordinateurs, les boutons, les cadrans, pendant que Gareth faisait son œuvre. De l’autre côté de larges vitres, la petite raffinerie où le pétrole pompé dans la mer était transformé : seulement trois cuves, mais énormes. Si elle pouvait, elle le leur ferait boire, à tous ces monstres à visage d’homme. Mais ensuite, leurs corps seraient spoliés, et la terre avait besoin de se nourrir.
Les lieux étaient beaucoup plus accueillants maintenant que Gareth avait refait la déco. « Là d’où il vient, il devrait retourner. » Sous la terre, sous les nappes phréatiques, sous la roche, profond, si profond, là d’où il n’aurait jamais dû sortir, si seulement les humains ne s’étaient pas industrialisés à tout-va. Elle sentait que le pétrole, à la base minéral, organique, avait été dévoyé à l’aide de produits chimiques pour en faire le précieux carburant qui polluait tout. Elle regrettait de ne pas être connectée au Melt. Elle aurait pu séparer la chimie du naturel et rendre à la terre son composé minéral. Son père lui avait raconté qu’à l’origine, le Green contrôlait aussi la roche et les minerais, mais c’était bien avant l’apparition des hommes sur la Terre. Le feu pouvait tout nettoyer, mais pour quelle pollution là encore ? C’était insoluble, ils se lançaient dans des entreprises aux conséquences impossibles à gérer. Si ce n’était pas le temps. Ce qui était fait, était fait. Et dans l’absolu, la nature pouvait tout réparer. Elle savait que des bactéries végétales pouvaient dégrader les hydrocarbures, et que les humains qui nettoyaient régulièrement les marées noires dans des biotopes très fragiles, comme les marais, choisissaient souvent de laisser faire la nature, tout simplement. « Cet endroit doit être condamné. Plus aucun humain ne devra y faire du business. Pour les cent prochaines années, ce sera un temple, et le Green y fera son œuvre. » Cent ans pour le gazole, cent mille ans pour les déchets nucléaires…. Tefé s’en fichait, du temps que ça prendrait. Gareth avait déjà entamé le travail. Elle s’empara du Green, puisa dans les énergies environnantes, foisonnantes, et le sol se mit à trembler tandis que d’autres grosses racines s’arrachaient du sol, couvertes de la boue du marais, pour s’enrouler lentement autour des cuves, formant un cocon protecteur dur et végétal. Le séisme devint plus fort alors que partout dans le complexe, d’énormes racines émergeaient du sol pour prendre possession des lieux, détruisant les infrastructures, forçant les survivants à fuir, nouant des nœuds complexes. Sous la cathédrale végétale créée par Gareth, elle baissa les bras, épaules voûtées. « C’est un sanctuaire désormais. » Oh, elle ne foutait pas que les humains débouleraient avec des bulldozers. Mais bon courage. Et en attendant, que faisait-on des les sanctuaires sinon y adorer les forces de son choix ? Elle adressa un sourire presque enfantin à Gareth. La vie prenait vie, paradoxalement, quand il était dans le coin.
Tefé n'a pas tout à fait tort lorsqu'elle lui dit qu'il devrait retourner d'où il vient en parlant du pétrole. Il est vrai qu'à l'origine, c'est un composé naturel. Mais Gareth ne connaît pas assez la chimie pour réussir à séparer les composants, même à l'aide de sortilèges. Il ne peut pas le faire. Alors lorsqu'elle reprend la parole pour évoquer un temple, bien sûr, Gareth ne peut que l'encourager. Et la voilà qui fait pousser des grosses racines. Gareth les sent, ici, autour de lui, mais partout ailleurs dans le complexe. Alors il utilise la toile d'êtres humains qu'il a lié les uns aux autres depuis leur arrivée pour enrichir l'énergie des racines qu'elle fait pousser et les aider à pousser plus vite encore. Yeux clos, projeté dans l'énergie des plantes, il sent chaque humain approché par les racines, les poussent à s'enrouler autour d'eux pour prendre leurs énergies. Un part un, tous les employés du complexe qui ont le malheur de croiser la multitude de plantes qui se développent à la vitesse de la lumière se retrouve à faire partie intégrante de ce temple végétal, le renforçant. Mais certains arrivent tout de même à fuir. Gareth ne doute pas qu'ils raconteront ce qui s'est passé ici, et dans le fond, c'est tant mieux. Témoignez, humains. Témoignez de la force de la nature qui se réveille, qui se rebelle. Le monde tel que vous le connaissiez s'achève. Une nouvelle ère débute, et cette ère appartient à toutes les forces de la nature qui en ont assez d'être bafouées, jour après jour. Finalement, la croissance exponentielle des plantes s'achève. De solides racines, de solides lianes, d'épais troncs habitent désormais la structure et les cuves sont désormais nichées dans des cocons naturels. Gareth s'approche de chacun d'eux et les marque de plusieurs sortilèges de protection. Des sortilèges naturels, liés à la nature, qui puisent leurs forces dans la nature, qui est directement protégée. Un cercle de protection auto alimenté sans fin qui rendra toute tentative pour entamer cette barrière protectrice vaine et inutile. Il n'y a plus rien pour les hommes ici.
Le sourire de Tefé, joyeux et innocent, le ramène à un état de conscience un peu plus neutre. Gareth lui répond : « Personne ne pourra plus utiliser ces lieux pour polluer. Et pour tous les êtres vivants menacés aux alentours, cela sera un havre de sécurité ». Il pense essentiellement aux diverses espèces menacées qui vivent dans les marais de la Nouvelle-Orléans. Le Red trouvera au milieu de ce morceau de Green un havre de paix. Le blue, non loin, pourra aussi alimenter cet endroit et le renforcer. Mais il ne s'arrête pas là. De ses poches, Gareth sort plusieurs petites pierres polies. Il les dispose en formant une rune spécifique de protection. Et d'un sort, il en trace une avec l'air ambiant. Ainsi, il lie également à cet endroit le White et le Melt. Le Divided, représentant les formes microscopiques de vie est déjà là, autour d'eux, dans le sang qui va sécher, dans les plantes autour d'eux, dans l'eau qui se déverse du robinet ouvert. Quant au Metal, il est aussi présent tout autour d'eux dans les différents éléments de construction présent, mais aussi dans le sol tout autour d'eux. Le Black ne restera probablement pas lié à cet endroit, mais il l'a imprégné, grâce à eux. Il ne reste que le feu, mais là, Gareth ne se contente que d'un sort basique, simplement pour y ajouter son énergie et compléter la protection du sanctuaire. « La nature est ici seule maîtresse. Sous toutes ses formes ». L'harmonie est complète. Gareth le sent, et il sait que Tefé peut le sentir également. Il y a ici, toutes les formes de la nature, et chaque Parlement pourra renforcer cet endroit et le protéger. Même s'ils ne sont pas d'accord avec les méthodes utilisées, et qu'ils ne s'entendent pas tous toujours à merveille, le résultat n'en est pas moins un endroit sacré à présent. Une zone de paix, éloignée de toute rivalité et de tout enjeu de pouvoir.
Gareth entoure sa rune de pierre d'un petit dôme de végétation pour le protéger et se tourne vers Tefé. Son énergie n'a jamais été aussi pure qu'en cet instant. Libérée de toute question, de tout doute. Animée par la volonté de protéger ce qu'elle représente, ce qu'elle est. Elle n'a jamais été aussi belle. « Nous savons à présent, jusqu'où la folie des hommes peut les entraîner. Mais cela n'arrivera pas sur notre Terre ». C'est un serment. Une promesse. Gareth ne peut guider des Hommes qui ne veulent pas entendre parler de leur mère à tous. Quant aux Amazones et aux Atlantes, il semble que sur Terre-IV, la nature n'ait pas été leur principale occupation. Non, bien au contraire, cela n'était que le pouvoir et l'orgueil. Ils ne sont finalement pas si différents des Hommes. Alors Gareth n'aura de pitié pour aucun d'eux. Le point de non-retour n'est pas encore passé, alors il peut encore agir. Ils peuvent encore agir. Non loin d'eux, un morceau de plafond s’effondre, mais la structure tiendra, il le sait. Il y aura encore quelques morceaux de bétons qui se disloqueront, mais cela ne servira qu'à laisser entrer la pluie qui nourrira toutes ces plantes. Et créera des bassins artificiels alimentés par chaque nouvelle averse. Des réseaux intérieurs qui s'assécheront en été, et seront prolifiques aux printemps et en automne.
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Tefé Holland
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+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
Même la nature avait ses limites. Si ce n’était pas le cas, cela fait longtemps qu’elle se serait débarrassée des humain, pas consciemment, mais simplement par instinct de survie. Si elle ne l’avait pas fait, c’était que dans l’absolu, la végétation pouvait être aussi luxuriante qu’elle le voulait, un humain pouvait toujours la détruire. Et les cocons qui protégeaient désormais les cuves et les étoufferaient à termes à un jour n’échappaient pas à cette règle. Quand Tefé clamait que cet endroit devait être un sanctuaire, c’était plus une profession de foi qu’un ordre ou quelque vérité absolue. Car qui pourrait empêcher les hommes de venir avec des lance-flammes pour récupérer leur dû ? Mais là où la nature avait ses limites, elle pouvait les dépasser avec un peu d’aide. Là encore, cela n’aurait pas dû exister. Les humains multipliaient les effets de la médecine, de la science, de la technologie, mais la nature… qui s’y intéressait ? Ils s’en fichaient. Sauf Gareth. Là où Tefé atteignait une limite frustrante mais familière, elle se rendait compte que le druide, lui, pouvait les contourner, ces limites, les tordre, les briser, même. Elle regardait, ravie, le résultat de leur petit duo. C’était tout simplement magnifique. Et tellement évident… Tellement naturel… Il lui semblait que tout ici était tel que ça devait être.
Mais le druide n’en avait pas fini. Et Tefé, comme toujours, le regardait faire avec un mélange de fascination, d’incompréhension et de confiance. Elle le sentait au carrefour des différents royaumes de la nature, tissant une toile invisible, effleurant sans jamais les déranger chaque parcelle de la nature. Elle-même connectée au Green et au Red, elle ne put que deviner ensuite ce qu’il faisait, le sentait s’approcher de forces qui elles-mêmes n’avaient pas conscience de leur existence à eux, grains de sable, de métal ou bactérie, selon qui se rendait compte soudain qu’ils étaient là, à jouer avec leurs frontières sans jamais les franchir. Elle frémit, en comprenant enfin ce qu’il fabriquait. C’était tellement risqué… À n’importe quel moment, un représentant d’un des autres royaumes pouvait s’ébrouer, sortir de sa léthargie et décider que le petit être qui jouait avec lui ne méritait pas de vivre. Avec la froideur parfois choquante de la nature, les conséquences pour approcher d’un peu trop près ces forces gigantesques pouvaient être terribles. Mais rien ne se passa, si ce n’était que cet endroit désormais était comme un drôle de carrefour au sein duquel elle-même se sentait bienvenue, à l’image de n’importe quel autre composant de la nature. Ce sanctuaire durerait-il ? Nul ne le savait, mais c’était là une création unique en son genre. Elle se tourna vers Gareth, qui à son tour clamait la pureté retrouvée de cet endroit. « C’est merveilleux ! Je n’ai jamais vu d’endroit pareil, nulle part sur cette Terre ! » Elle tourna sur elle-même, le visage levé vers la cathédrale végétale qui les protégeait désormais. Elle se serait presque crue dans le Green. Et cela lui rappelait aussi le petit paradis que Gareth et elle s’étaient bâti à Londres, sur Terre-IV.
Elle tendit les mains vers lui et fit fleurir des bourgeons dans ses cheveux emmêlés, fit s’enrouler des lianes autour de ses poignets, entre ses doigts, sans même le faire exprès, juste parce qu’elle irradiait d’énergie en ces lieux désormais. Ni l’un ni l’autre, ils n’avaient jamais paru aussi peu humains, chacun à leur façon. « Non, ça n’arrivera pas ici. Jamais. Plutôt mourir. » Plutôt tous les tuer. Elle se calma pour considérer le druide avec curiosité. « Tu sais, mon double sur Terre-IV était l’avatar du Green. Je l’ai rencontré. Tu l’as senti, là-bas, toi, aussi, non ? Elle était malade, et folle, et à l’agonie. Et si c’est ce qui attend l’avatar de notre Terre… » Elle n’en pouvait plus d’imaginer son père empoisonné, étouffé, desséché, sa chair gangrénée par la pollution. « … c’est aussi ce qui m’attend, probablement. Rien qu’être ici, ça me rendait malade. » Mais maintenant, ça allait vachement mieux. « On va attirer l’attention avec ça. Tu es au courant, hein ? Les humains ont des tas d’organisations bizarres qui traquent les gens comme nous. » Les prétendues menaces. Elle ne doutait pas que par ses actes, Gareth avait déjà dû parfois se mettre certaines forces de police à dos. Mais là, c’était passer à la vitesse supérieure. C’était prendre le risque d’avoir aux trousses des types en costumes et lunettes de soleil, des mercenaires avec des bombes dans la tête et ce genre de ménagerie. « C’est un peu tard pour te dire ça mais… tu n’es pas forcé de mener ce combat avec moi. Je ne suis pas sûre que tu en tireras quoi que ce soit si ce n’est des ennuis, de tous les côtés, pas seulement de la part des humains. »
Même s'il sait à quel point cela peut être dangereux d'amener toutes les facettes de la nature dans un même lieu et de les lier ensemble, Gareth ne peut que ressentir la force qui pulse à présent en ces lieux. Il sait que chacun finira par trouver sa place, que tous pourront s'accorder. Il se fiche bien du nombre d'humains qui devront périr pour être assuré que la nature survivra et ne sera pas réduit à ce qu'il a découvert sur Terre-IV. Il la regarde tourner sur elle-même alors qu'elle lui dit qu'elle n'a jamais vu d'endroit pareil et lui assure : « Nous en créerons d'autres ». Ils feront les choses comme il faut. Pas besoin de ne faire que des massacres. Ils peuvent élever d'autres temples comme celui-ci sur des points de convergence tellurique sans pour autant sacrifier autant de gens. Il sait qu'ils peuvent le faire. Mais il sait aussi qu'il a envie que les Hommes retiennent la leçon.
Elle fait fleurir des bourgeons dans ses cheveux, comme elle le fait souvent lorsqu'ils sont ensemble, et de petites lianes s'enroulent autour de ses poignets et de ses doigts. Il sourit amusé alors qu'elles continuent à progresser un peu, guidées par une volonté et une énergie propres jusqu'à finalement s'arrêter. Elle reprend la parole. Elle parle de son alter-ego sur Terre-IV. « Elle était malade et à l'agonie, mais elle n'était pas folle, Tefé ». Il la regarde. Il lui offre un léger sourire et dit : « Elle tentait de survivre, et de se défendre ». Peut-être qu'elle s'était un peu perdue, noyée dans la souffrance, dans la peur de disparaître, mais Gareth ne l'a pas trouvée si folle que cela. Ou alors cela voudrait probablement dire que lui aussi l'est, fou. Mais ce qu'il a perçu de la Tefé de Terre-IV, il l'a beaucoup appréciée. Une Tefé plus sauvage, plus proche de son identité naturelle, plus loin de son humanité. Et la Tefé qui lui fait face en cet instant est à mi-chemin entre celle qu'il a rencontrée ici, sur leur Terre le soir où elle l'a suivie, et celle qu'il a rencontrée sur Terre-IV. Peut-être peut-elle d'elle-même trouvé le meilleur équilibre entre ses deux parties. « Tu ne deviendras pas folle. Nous ferons ce qu'il faut pour cela ». Oh ça. Gareth est prêt à beaucoup de chose pour la protéger. Cette déesse qui représente la nature, cette nature à laquelle il est fondamentalement lié. Quant à attirer l'attention, il dit : « Ne t'inquiète pas, je pense qu'ils ont déjà un oeil sur moi depuis un moment ». Cela serait mentir que de dire le contraire. Il se doute bien que les organisations qui traquent les méta-humains et autres personnes ayant des pouvoirs ont sûrement repéré ses petits sacrifices, même si jusqu'à présent la plupart des polices internationales n'ont pas réussi à le faire de façon précise.
Il la regarde alors qu'elle lui dit qu'il n'est pas obligé de mener ce combat. Il penche un peu la tête songeur. C'est vrai qu'il ne risque pas forcément de se faire beaucoup d'amis. Il sourit un peu et dit : « Les humains ne savent pas faire autre chose que prendre... Prendre et faire souffrir... ». Il hausse les épaules et dit : « Je continuerais à faire ce qu'il faut pour rendre à la Nature ce qui est à elle. Si cela ne plaît pas aux différentes instances, alors c'est bien dommage ». Que le Green continue à lui envoyer ses tueurs s'il le souhaite, il est tout de même bien content de pouvoir profiter de ces forces supplémentaires et de ces templs qui le renforcent. Gareth regarde Tefé et dit : « Je ne m'arrêterais pas ». Il n'a pas grand chose d'autres à faire de son existence. Il protège la Nature des Hommes, car les Hommes ont oublié qu'elle était la mère de toute vie. De leur vie.
Il lui dit : « Il y a des tas d'endroits comme celui-là à travers le monde ». Il grimace et dit : « Et d'autres endroits où les Hommes pillent et détruisent la Nature... Cela doit cesser ». Il grimace un peu. Il reste toujours la question de Brainiac, mais il sait aussi qu'il y a des tas de gens bien plus compétents que lui pour s'occuper de ça. La ligue de Justice, et d'autres héros qui vouent leur temps et leurs forces à protéger la Terre, en oubliant parfois un peu trop que certaines menaces sont ici, parmi eux. Il regarde Tefé et dit : « Je n'ai pas peur ». Il ne s'arrêtera pas. Chacun sa tâche. Et la sienne est là. Il s'approche d'un point de convergence d'énergie, créé par ses sacrifices et d'un sort trace un planisphère de la Terre, avec les zones les plus endommagées en terme d'énergie. De nombreuses zones qui au lieu d'apparaître en lignes vertes comme la plupart des zones matérialisées sont oranges ou rouges. Il y a beaucoup de rouge. Gareth et dit : « Il y a trop de choses à faire, trop de zones naturelles à régénérer pour envisager de se ranger... ». Il gronde un peu, mécontent. Il sait que c'est un travail de titan. Mais il a une volonté sans limite.
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Tefé Holland
independent soul
Messages : 2726 Date d'inscription : 29/05/2019 Face Identity : Taylor Momsen Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign) Age du personnage : 24 ans Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine. Compétences/Capacités :
+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
En silence, elle le remerciait de ne pas être aussi vindicatif qu’elle concernant son double malade de Terre IV. Tefé avait eu pitié d’elle évidemment, de l’avatar difforme, sans forme et sans espoir, uniquement rempli de colère, qu’elle était, mais pas trop, et pas trop longtemps. Parce que sinon, ça aurait trop dur, de penser à elle, d’imaginer sa souffrance. Trop dur et trop effrayant, parce que c’était, peut-être, le destin qui attendant son père ici, et le destin qui l’attendait, elle. Alors elle avait préféré la barrer de son esprit et se dire qu’elle était faible et folle, puisque c’était aussi le cas. Mais elle était contente que Gareth ait en lui la compassion que personne sur Terre IV n’avait accordé à l’avatar du Green – ou au Green et à la nature eux-mêmes, pour ce que ça valait. Elle était contente que quelqu’un, quelque part parmi les milliers de mondes, ait une pensée pour cette Tefé-là, même si elle était morte en même temps que tout le reste, hommes, atlantes, amazones, Green, Red et le reste. Des souvenirs qui, s’ils n’étaient pas déjà oublié, le seraient bientôt. Bientôt, il n’y aurait plus personne pour se rappeler Terre IV et ses martyrs. Fidèle à lui-même, Gareth semblait sûr de lui, sûr de la victoire, quelle que soit la forme qu’elle prenne, et sûr aussi qu’il saurait éviter les dangers sur la route. Elle savait qu’il avait souffert. Sa sensibilité pour certaines choses, et surtout la nature, et pas pour d’autres, ne venait pas uniquement de son statut de druide. Elle savait qu’il y avait des histoires dans ses yeux paisibles. Peut-être qu’il se fichait de mourir. Peut-être qu’il n’avait pas peur de mourir. Elle, en tout cas, à présent, vivait avec cette inquiétude-là – pas de mourir, elle, mais qu’il meure, lui. C’était ça, de s’attacher à des gens, c’était pour ça qu’elle n’aimait pas ça, mais de toute évidence, il n’y avait rien qu’elle puisse y faire.
Parmi toutes les forces qui la poussaient, qu’elle le veuille ou non, dans la vie, il était la seule qui était comme un vent contraire. Que les humains lui courent après, elle s’enfichait bien. Elle ne l’imaginait pas se faire tuer par des hommes, et elle les tuerait avant qu’ils puissent même essayer, si elle le pouvait. Mais elle savait que le Parlement des arbres l’avait à l’œil. Depuis qu’elle avait refusé d’obéir à son ordre de tuer Gareth, il ne s’était pas manifesté. Elle se doutait qu’il avait autre chose à faire. Pendant six mois, les humains avaient été aux abonnés absents, et la nature n’avait jamais été aussi belle, aussi sauvage et aussi luxuriante. Et déjà, les hommes, revenus à eux, avaient sorti haches, bulldozers et tronçonneuses pour récupérer ce qui, à leurs yeux, leur appartenait : la terre, le sol, l’espace. Et puis Brainiac était là, quelque part. Et les autres Parlements semblaient remuer aussi. Bref, il était probable qu’un druide solitaire ne soit pas leur priorité numéro un. Mais il y avait aussi son père, Swamp Thing, et ça, c’était une autre histoire. Elle ne voulait même pas penser à ce qu’il se passerait si ces deux-là se croisaient. Mais Gareth, lui, semblait totalement en paix avec tout ça. Il n’avait pas peur. Cela la fit sourire. « Tu parles comme quelqu’un qui n’a plus rien à perdre. Mais pour moi, ta vie compte plus que celle de la plupart des gens. » Un jour, il lui raconterait sa vie, avant qu’ils se rencontrent. Il y avait encore tellement de choses qu’elle ne comprenait pas à son sujet…
Elle observa la carte du monde qu’il venait de faire apparaître, bouche bée, comme s'il avait fait un tour de magie, ce qui était peut-être le cas, pour ce qu'elle en savait. « Comment est-ce que tu fais ça ? Je sais que l’énergie de la nature court partout, je la sens, mais toi tu la vois… » Comme des lignes, imitant les pipelines humains. Elle l’avait déjà entendu parler de ces lignes magiques dont il se servait, tirait dessus où empruntait le pouvoir… Comme elle avait l’air misérable, leur Terre, vue comme ça. Comme elle avait l’air amochée. Son regard se déplaça jusqu’à l’Alaska et elle pointa le doigt dessus. « C’est là que je suis réapparue, après Terre IV. Si tu avais vu ça… C’est déjà sauvage parce que les hommes ne s’aventurent pas dans les terres tant qu’ils peuvent raffiner leur pétrole sur les côtes, mais après si mois de tranquillité, la forêt était incroyable. Mais j’ai été attaquée par un agent du Grey. » Elle fit la moue. Elle savait qu’elle devait aller parler à son père à ce sujet, exiger des réponses de sa part. C’était pour ça qu’elle gagnait du temps ici : elle ne voulait pas aller voir ses parents. Elle jeta un coup d’œil à Gareth. « C’est normal que la nature s’autodévore, c’est dans l’ordre des choses. Le vent creuse la pierre, les vagues grignotent la terre, la mousse attaque les bois, l’herbe brise les pierres… Mais là, c’était différent. C’est peut-être un cas isolé, mais si ce n’est pas le cas, on va probablement assister à des choses bizarres. » Elle ne savait pas ce qu’il savait de toutes ces histoires. Elle-même en savait si peu… Mais, à la pensée soudain que les différents Parlements puissent se taper dessus, elle songea que le druide était capable d’aller tous les tirer par l’oreille pour les calmer. Et si au contraire ils s’unissaient tous pour s’en prendre aux hommes, alors là, ce serait un spectacle à ne pas manquer… si seulement la nature avait une chance de gagner.
Au milieu d'un temple nouvellement érigé, ils se tiennent là, à discuter. Elle tente de l'alerter sur les risques qu'il encourt. Et alors que lui ne semble pas réellement se soucier des hommes et des puissances naturelles qui pourraient s'en prendre à lui en raison de ce qu'il fait, Tefé elle semble beaucoup plus attentive à sa vie. Il sourit un peu, à la fois amusé et touché. Cela faisait longtemps que personne n'avait pu lui dire quelque chose comme ça. Enfin, pas de la faute des autres, plutôt de la sienne à se tenir à distance de tous les gens. « La mort fait partie de la vie ». Enfin, de certaines vies. De certains cycles. Cela ne la concerne sans doute pas tout à fait de la même façon que lui qui est mortel et qui s'éteindra de façon naturelle d'ici une soixantaine d'années ou avant si quelqu'un l'aide un peu. Mais a déjà vu la mort de près, et il n'en a pas peur. Si elle veut tenter à nouveau sa chance, ils verront lequel des deux l'emportera cette fois. Gareth a de bonnes ressources. « Mais... Merci, je suppose ». Il n'est plus tellement habitué à ça. Il la regarde un moment, guettant sur son visage une information qu'il ne trouve pas. Il esquisse un léger sourire avant de retrouver sa neutralité.
Il trace un planisphère énergétique d'un sort et les voilà à contempler l'état du monde. Les zones luxuriantes et les zones sinistrées. C'est tellement rageant de voir ça. Elle lui pose une question et il réfléchit un instant avant de dire : « Je ne saurais pas trop comment le définir... C'est un peu comme des lignes, parfois, elles semblent teintées de couleurs, parfois elles sont transparentes, mais tout de même perceptible grâce à une vibration... ». Il sourit un peu et dit : « Cela a toujours été comme ça, je la ressens, c'est instinctif ». Ce lien avec la nature, il a toujours été présent, même s'il n'a mis des mots dessus qu'en grandissant. C'est difficile à expliquer. Mais grâce à cette énergie, il peut façonner beaucoup de choses. Des sortilèges simples, liés à la nature, à l'énergie elle-même directement.
La suite est liée à sa réapparition. L'Alaska. Il s'y rend parfois pour quelques sacrifices. C'est aisé, facile. Les zones sont désertiques et il peut y faire tout ce qu'il veut n'importe comment, sans attirer l'attention. Sauf peut-être des meutes de loups qui viennent nettoyer certaines carcasses offertes. Mais il ne s'y est pas rendu depuis leur retour, alors il ne peut qu'imaginer les changements. Cela doit être encore plus beau. Mais l'attaque des agents du Grey l'intrigue. Il penche un peu la tête, sourcils légèrement froncés. Elle poursuit dans l'idée qu'il est normal que la nature se régule par certains comportements. Oui, il y a toujours des proies et des prédateurs. Et les différents éléments se régulent. C'est normal. Mais elle semble penser que cette attaque est différente. Il réfléchit un instant avant de demander : « Ils se sont peut-être simplement défendus ? Nous étions tous un peu déboussolés... ». Lui-même a mis un peu de temps à remettre les morceaux dans le bon ordre. Avant de s'attaquer aux points énergétiques. Il fait quelques pas dans le sanctuaire, regardant l'ensemble des parlements qui vont bientôt croître et cohabiter. « Pourquoi s'en être pris à toi ? Est-ce que tu penses que c'était ciblé et volontaire ? Ou est-ce qu'ils s'en seraient pris à n'importe qui qui se serait trouvé là ? ». La question est plutôt légitime, vu qu'elle est un avatar du Green. Elle n'est pas n'importe qui. Cela ressemble-t-il à une déclaration de guerre ? Il soupire et dit : « Ce n'est pas le moment de s'affronter. Les parlements devraient plutôt être soudés... ». Il marque une pause et demande : « Ils chercheront qui fait ça, n'est-ce pas ? Si nous continuons. Cela pourrait être l'occasion de les rassembler tous au même endroit pour discuter peut-être... ». S'il n'envisage plus réellement de discuter avec les Hommes, il envisage de discuter avec les parlements. C'est important de pouvoir le faire. La Nature doit rester unie. Même s'il y aura toujours des griefs et des rivalités. Les frontières entre les parlements sont parfois floues, et les susceptibilités de chacun peuvent être parfois difficiles à harmoniser. C'est normal, c'est le cours des choses.
Il fait un tour du temple pour observer les différentes essences. Il les observe, il les détaille, il les apprivoise, les sent ronronner à son passage. Il sourit un peu, signe d'une certaine tendresse puis se tourne vers elle et demande : « Tu imagines... Tu les imagines tous ensembles pour s'imposer face aux Hommes ? ». Cela serait vraiment génial. Il le sait. Et cela lui plairait beaucoup. Marcher à leurs côtés, tous unis comme une grande armée naturelle, presque inarrêtables. Il se tourne et s'approche d'elle, lui tournant autour, et rajoute : « Tu imagines quelles forces, on aurait ? ». Oh bien sûr, cela pourrait être difficile dans la mesure où ils ont encore du mal à assumer la volonté de vouloir s'en prendre aux hommes. Ils se contentent de se défendre et encore, pas tout le temps. Quel dommage. Enfin, lui, il est là pour ça, n'est-ce pas ?
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Tefé Holland
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Messages : 2726 Date d'inscription : 29/05/2019 Face Identity : Taylor Momsen Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign) Age du personnage : 24 ans Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine. Compétences/Capacités :
+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
Tefé n’avait jamais été une bonne élève, ni dans sa vie humaine, ni dans son existence d’élémentaire. Feignante, pas concernée, persuadée de n’avoir besoin de rien d’autre qu’elle-même pour tracer sa route, elle avait pourtant fini par se rendre compte qu’elle avait besoin de savoir, besoin d’apprendre. Qui elle était, en premier lieu. Et à quoi elle était censée servir. Cela l’enrageait depuis des années à présent, ce besoin de trouver une place quelque part dans un univers gigantesque et qui pourtant ne semblait pas vouloir d’elle. Mais elle n’y mettait pas du sien, aussi. Alors, elle avait soif d’apprendre des trucs nouveaux. Pas les vieilles rengaines de son père, pas les sermons de sa mère, pas les promesses fanées du Parlement des arbres… Quelque chose qui pourrait lui convenir, puisqu’elle avait rejeté tout le reste. Bien sûr, la vraie solution, ça aurait été qu’elle trouve par elle-même ce qui était bon pour elle. Mais elle ne savait pas comment faire ni où chercher alors, quand elle tombait sur quelque chose d’inhabituel, comme un nouvel avatar du Clear, ou comme le premier druide qu’elle rencontrait de sa vie, elle voulait tout savoir. Et pourquoi pas imiter. Plagier. Cela lui semblait plus facile, même si c’était vain, évidemment. Ce que faisait Gareth, elle ne pouvait pas le faire, pas plus qu’elle ne pourrait voir le monde comme il le voyait. Malgré tout, ça ne l’empêcherait pas d’essayer de se couler de force dans un moule qui n’était pas à son image, comme une gamine essayant de faire rentrer dans le trou carré un objet triangulaire. Et bien sûr, elle ne visualisait pas ce qu’il voulait dire. Elle pouvait toujours essayer de s’imaginer des lignes de force de la nature, ça ne correspondrait jamais à la réalité du druide. Cela dit, elle pouvait comprendre le côté instinctif de la chose. Elle aussi ressentait des choses qu’elle aurait eu bien du mal à exprimer avec des mots.
Elle le regarda évoluer dans la cathédrale de nature qu’il a bâtie, lui qui en était devenu le maître. Il posait de bonnes questions, et cela la fit sourire. Elle croisa les bras et pencha la tête sur le côté. « Je suis la fille de l’avatar du Green, tu sais ? Ça ne fait pas de moi quelqu’un d’important, même si par nature, je suis aussi une messagère. Je suis juste importante pour mon père, et j’imagine que ça pourrait compter… Mais je ne crois pas que le Grey m’en voulait à moi, personnellement. Je crois qu’il voulait protéger ses terres. C’est comme ça que je l’ai ressenti. Alors que ce ne sont pas ses terres, enfin… la terre, comme partout, est aux hommes. C’est le statu quo débile auxquels sont arrivés tous les Parlements jusqu’à présent. » Cela avait toujours l’air de rendre Swamp Thing fier. Comme si c’était une preuve de sagesse et de bonté de la part de la nature d’abandonner le terrain aux humains. Mais si cela la faisait rager, elle, elle ne pouvait pas aller à l’encontre de la volonté du Green. Le Green était tout. Et il était partout. Et il n’avait de velléités de violence, lui. En tout cas, pas pour le moment. Mais il semblait que le Grey avait décidé, lui, de profiter de ces six mois de paix royale pour revenir sur le devant de la scène. Et si les humains n’avaient pas vraiment été étonnés de voir de l’herbe et des plantes partout en revenant à eux, ce ne serait pas la même chanson quand ce serait des champignons et de la moisissure qui partiraient à l’assaut de leurs villes… Elle se mit à faire les cent pas. Elle savait que son père aurait des réponses, mais elle n’avait pas envie d’aller poser ses questions. « Moi, j’aimerais bien qu’ils s’unissent contre les hommes, mais tel que je le vois venir, ils ne seront pas tous d’accord. Le Grey a déjà commencé à agir alors que le Green a l’air de s’en ficher, et je t’avoue qu’en fait, je ne connais pas grand-chose des autres royaumes. » Mais elle voyait mal le Red se retourner contre les hommes, par exemple. Enfin, pas complètement. Elle haussa les épaules.
Puis elle se dérida en entendant Gareth évoquer exactement ce à quoi elle pensait. Oh, oui, elle l’imaginait. Tous les jours, depuis toujours. Un rêve qui semblait destiné à ne jamais se réaliser. Elle lui jeta un regard attendri. Pourquoi était-ce si difficile pour les humains de ressentir ce qui pour lui semblait si naturel ? « J’aimerais pouvoir te dire que ça arrivera. Mais il y a peu de chance qu’ils se mettent d’accord. Et, tu sais, toi… Je ne sais pas s’ils te ressentiraient comme je te ressens. » C’était un étrange choix de mots, okay, mais elle ne voulait pas dire « connais », parce qu’elle ne le connaissait pas, non, c’était vraiment une histoire de sensations. « Ceux qui détestent les humain te détesteraient aussi, ou ne te feraient pas confiance. Et ceux qui les aiment ne voudraient pas t’écouter parler d’une guerre contre l’humanité. Et à mon avis, ils auraient tous peur de toi et de ce que tu peux faire. » Là, il y avait carrément de la satisfaction dans sa voix. Ce n’était pas une bonne nouvelle pour Gareth, évidemment, mais n’empêche. Le Parlement des arbres l’avait envoyée, à la base, assassiner le druide, parce qu’il n’appréciait pas de voir un humain réaliser des merveilles qu’il ne pensait promis qu’aux habitants du Green. « Mais oui, je peux imaginer… Partout sur la planète, la nature enfin délivrée et libre de se déployer. Un peu comme ce qu’on a fait sur Terre IV. Mais… je ne sais pas si j’aurais envie de faire ça sur un tapis de cadavres. » Et voilà, elle y revenait toujours. Elle avait beau enfouir, repousser sa part humaine le plus possible, il y avait toujours cette petite chose en elle qui retenait sa main et son esprit, qui l’empêchait de faire autre chose qu’imaginer seulement la vie sans les humains. Et bien, c’était d’abord et avant tout parce qu’il y en avait quelques-uns d’entre eux qu’elle appréciait beaucoup. Dont lui, pour commencer.
Gareth pose un peu plus de questions à Tefé pour avoir des détails sur l'attaque dont elle a été victime. Il convient d'en savoir plus avant de prendre une décision sur la façon de gérer cela, n'est-ce pas ? D'autant plus qu'il n'y a peut-être pas de raison de réagir plus. Il se peut qu'ils aient juste besoin d'être un peu plus vigilant et de laisser le Grey se défendre des intrusions humaines. Gareth se fiche pas mal que des humains meurent. Tefé lui répond. Elle s'explique et commence à parler de tout ça, mais bien vite, il se crispe un peu. Elle n'a pas tort. Ce statu quo le révolte profondément. Les hommes ont oublié que la Terre les abrite et les nourrit. Il soupire et tâche de se détendre un peu, faisant rouler ses muscles. « La Terre n'appartient pas aux Hommes. Les hommes sont nés d'une nature qui existait déjà avant eux et qui pourraient exister après eux s'ils ne la détruisent pas... ». Il roule des yeux et dit : « C'est n'importe quoi. Ils sont tellement arrogants, tellement... ». Il réprime un autre commentaire acerbe, et claque sa langue contre son palais. Le Grey devrait revendiquer ses terres. Tous comme tous les autres parlements. Même s'il doit évidemment reconnaître que les parlements sont parfois intimement entremêlés les uns aux autres. C'est l'ensemble de leurs existences qui tissent la nature dans sa globalité. Enfin, c'est la façon dont il la perçoit en tout cas. Et il apprécie cette broderie. Il ne veut pas qu'elle se divise, et il aimerait la voir plus soudée encore. Suffisamment pour reprendre un peu sa place et sa gloire d'antan.
Elle reprend la parole pour parler à nouveau du Grey. Il ne doute pas qu'elle a envie de les voir tous s'unir. Elle l'a déjà prouvé. Mais pour les autres parlements, il faut encore se renseigner un peu. Elle donne un peu ses éléments et ses infos. Il acquiesce un peu songeur. Il dit : « Les choses vont peut-être évoluer d'ici quelques jours, et les autres parlements se manifester un peu plus ». Mais il pourrait aussi essayer de se rapprocher de leurs représentants respectifs s'il arrive à les localiser. Il pourra s'occuper de ça, un peu, tout en continuant la construction de ses temples.
Ils continuent à discuter de tout ça. Il parle de ce qui pourrait arriver, de les voir tous s'unir. Mais elle nuance rapidement, malheureusement. Il sourit un peu et dit : « Tu as probablement raison. Mais l'occasion est trop belle pour ne pas essayer. Disons qu'il faut simplement choisir le bon endroit, qui pourrait me permettre de m'en aller s'ils avaient trop peur pour me laisser repartir. Je pourrais le comprendre, tu sais. Ce n'est pas rien. Tout ça. Mais il est peut-être temps pour eux de se rappeler qu'ils peuvent avoir une place dans ce monde. Qu'elle est à eux, qu'elle leur revient de droit... ». Il regarde leur temple. Il soupire un peu et dit : « Je suis un peu extrême, j'imagine. Mais les Hommes n'entendent pas la cohabitation comme le Green semble vouloir la mettre en place. Il n'y a rien de pacifique en eux. Ils se contentent de piller... ». Gareth la regarde. Il ne peut pas lui en vouloir. Il ne peut pas lui repprocher d'être plus nuancé qu'il ne l'est. Elle a d'autres influences. Elle a un passé, une histoire. Des gens qui sont liés à elle, probablement humains et très attachants. Mais Gareth a renoncé à ça. C'est trop douloureux. Et les voir tout détruire comme ça... ça le révolte. Se détruire les uns les autres. Détruire leur environnement. Tout cela doit cesser. Même les épreuves qu'ils traversent ne changent rien. Ils n'apprennent pas. « On n'est peut-être pas obligés de tous les tuer tout de suite. Commençons par essayer d'inciter les parlements à s'unir. La Terre doit sortir de son coma et rapidement. Profitons-en, donnons leur un coup de pouce. Pour le reste, on peut faire les choses progressivement ». Il n'est pas totalement convaincu, bien évidemment. Mais jusqu'à présent, il n'a pris que des vies criminelles. Il est toujours sur le fil, près à basculer d'un côté ou de l'autre de la morale... Enfin. Lui pourra continuer ses sacrifices, il n'agira au nom d'aucun parlement. Ils ne seront pas obligés de reconnaître ses actes. Si les Hommes lui demandaient, il assumerait tous ses actes en son nom. Sans impliquer la nature. Gareth sait qu'il a besoin de Tefé comme alliée. Et il n'a pas tellement envie de voir leurs chemins se séparer.
Il la regarde simplement. Il fait quelques pas supplémentaires, se détournant un peu d'elle pour s'imprimer de l'ambiance des lieux, les renforce de son énergie, rayonnant un peu, pour que le sanctuaire puisse s'accroître. Il la regarde et demande : « Tu as des attaches parmi les hommes ? ». Il n'y a ni colère, ni jugement dans sa voix. Une simple curiosité. Il se tourne à nouveau vers elle. Il ne sait pas si elle lui répondra. Elle serait en droit de ne pas le faire, c'est sa vie, son intimité. Elle pourrait craindre une réaction de sa part. Mais il ne tuera pas n'importe qui. Il ne tue pas n'importe qui. Enfin, la plupart du temps. La preuve est ici, au milieu de cette usine. Tous ces gens étaient coupables. Ils méritaient leur sort. Il lui dit : « Qu'est-ce que tu fais quand tu ne fais pas tomber les usines de pétrole ? ». Cela pourrait lui permettre de comprendre à quel point elle est attachée aux hommes, et à quel point cela sera difficile pour lui de la conquérir totalement à sa cause.
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Tefé Holland
independent soul
Messages : 2726 Date d'inscription : 29/05/2019 Face Identity : Taylor Momsen Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign) Age du personnage : 24 ans Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine. Compétences/Capacités :
+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
Le sujet était d'importance, mais Tefé n'en retint pas moins un sourire face à la réaction de Gareth, qui semblait perdre patience face à l'inertie stupide des humains. Oh, elle aussi, ça la mettait en rogne, son existence même était alimentée par cette colère permanente qui l'habitait, mais le druide, jusqu'à présent, en tout cas avec elle, avait toujours gardé sa contenance et avait rarement laissé transparaître ses émotions. C'était la première fois qu'elle voyait son masque de neutralité se fissurer et elle devait reconnaître que ça l'amusait un tout petit peu. Mais après tout c'était bien normal, il avait une vie, des émotions, probablement des trucs et des machins qui déclenchaient chez lui des souvenirs, bons ou mauvais. Elle remarqua aussi, avec un tout petit plus de fatalisme, qu'il lui rappelait son père, des fois. Lui aussi rêvait des parlements unifiés… si ce n'était que dans le cas de Swamp Thing, ça restait un doux rêve, et en plus, dans son utopie permanente, les parlements ne s'unissaient pas contre les humains. Alors que clairement, les rêves de Gareth étaient un peu plus pragmatiques et offensifs. Quoi qu'il en soit, bien sûr, elle aurait aimé partagé ses espoirs, elle l'avait fait un temps. Mais elle savait aussi que les élémentaires pouvaient se montrer aussi pénibles que les humains. Il y avait des histoires d'ego, il y avait des histoires de souveraineté, de passé glorieux, de traditions débiles… et même de nature, tout simplement.
Par nature, le Green ou le Clear étaient des entités plus douces que le Grey, le Rot ou même le Red. Et c'était difficile de lutter contre sa nature. Sans parler du fait que certaines entités n'étaient pas représentées par des parlements, que certains royaumes étaient plus unis que d'autres. Quelque part, elle avait peur pour lui, évidemment. Une part d'elle était ravie qu'il soit aussi va t'en guerre, aussi interventionniste. Elle se retrouvait en lui, elle piochait ce dont elle avait besoin, égoïstement, pour se donner de l'élan, mais au bout du compte elle savait aussi à quel point beaucoup des représentants de la Nature, à commencer par le parlement des arbres, détestaient universellement les humains. Que Gareth puisse les aider ou pas ne ferait peut-être aucune différence. Elle-même avait été un temps l'arme dont les vieilles souches s'étaient servis pour trucider des hommes. On l'avait envoyée tuer Gareth. Et ça la frustrait autant que l'attitude des humains. Elle n'en venait jamais à se demander si finalement, nature et hommes ne feraient pas mieux de s'entre-tuer, parce qu'elle avait de la sève dans le sang, elle ne pouvait pas renier le Green qu'elle aimait tant. Mais si l'entité elle-même était comme un gros oreiller moelleux qui tendait les bras à tous, humains compris, quitte à se faire empoisonner, brûler et ratiboiser, ses représentants étaient bien moins conciliants.
Entre guerre et concessions, violence et attentisme, parfois, elle s'y perdait. Mais la piqûre de rappel de Gareth sur la nature humaine, en revanche, était presque superflue. Oh ça oui, elle le savait. Elle savait qu'ils ne changeraient jamais. Mais depuis que des gens comme Layla ou Mercury ou même Gareth étaient entrés dans sa vie, c'était une position qu'elle avait plus de mal à tenir. Mort aux humains ! Mais pas à tous les humains… à commencer par celui qui se trouvait devant elle. Lui, constata-t-elle, semblait bien se ficher de ce qui pourrait lui arriver. « Fais attention, quoi qu'il en soit. Mais toi, tu peux sentir les changements sur la Terre. Tu n'es pas limité au Green comme moi, non ? Je suis sûre que tu pourrais surveiller un peu les bizarreries qui risquent d'arriver ici et là. » Ce serait déjà pas mal. Elle avait été tentée de retourner en Alaska pourquoi si le Grey avait continué son travail de conquête, et surtout, s'il s'en était pris aveuglément à tous, et pas qu'aux hommes. Elle n'avait pas encore osé, mais peut-être qu'il accepterait de venir avec elle. Elle s'étira en ronronnant, les bras levés vers le ciel. C'était drôle, ça aussi, qu'il se pose les mêmes questions à propos d'elle celles qu'elle se posait à propos de lui. « Oui, j'en ai. Ça m'énerve, mais je n'arrive pas ne pas en aimer quelques-uns. J'ai une amie qui s'appelle Mercury. Et une… je ne sais pas encore trop ce qu'elle est, mais elle est liée au Clear, l'entité des mers et des océans et tout ce qui est mouillé sur la planète, en gros. » Inconsciemment, elle comptait sur ses doigts, un peu pathétiquement vu le nombre restreint d'humains qu'elle aimait. « Ma mère est humaine. Mon père biologique aussi. Il y a Jinny. Oh, et puis il y a toi, évidemment. » Et voilà, ça faisait six. Six sur huit milliards, ça devait faire un chouette pourcentage. Hélas, ces dix-là n'étaient pas que des gens à qui elle tenait vaguement, non. Qu'elle les aime ou les haïsse, elle avait absolument besoin d'eux dans sa vie. « C'est un piège, l'affection », murmura-t-elle.
Elle se secoua et regarda de nouveau Gareth. « Je erre. C'est tout ce que je fais. Parfois, je travaille, quand j'ai besoin d'argent, et sinon, je vais dans des endroits que j'adore, et parfois dans les villes. Je ne sais pas quoi faire de moi. » Et ça, c'était le fil rouge de son existence. Elle croisa les bras, avec un sourire matois. Maintenant, elle avait le droit de lui poser la question qu'elle avait tellement envie de lui poser depuis tout ce temps. « Et toi, alors ? Qui es-tu, finalement ? D'où tu viens, et pourquoi tu es un druide ? Tu es marié, tu as des enfants ? Un travail, une maison, une seconde vie d'humain ordinaire que tu mènes quand le jour se lève ? Tu as le droit, tu sais. » Ben oui, enfin… Elle en serait étonnée, mais il fallait bien, quand même, qu'il ait un passé. Il fallait bien, surtout, que ses dons incroyables viennent de quelque part, qu'il y ait une histoire. Même si elle savait, elle sentait, que cette histoire ne pouvait être que difficile, comme la sienne, comme celle de Layla, comme celle de ses parents, de Mercury, comme celle de tous ceux qui portaient en eux la sensibilité douce et protectrice envers la nature.
Gareth propose de tenter d'entrer en contact avec les différents parlements et de voir. Ils ont de bonnes raisons de s'unir si cela concerne la remise en route de la Terre pour l'aider à aller mieux. Il évoque donc cette possibilité, tout en envisageant ses possibilités de repli au cas où. Effectivement, il sait qu'il dérange un peu. Il sait qu'il attire un peu trop les attentions sur lui. Tefé lui demande de faire attention, et elle lui pose une autre question. Elle suppose qu'il pourrait surveiller les bizarreries qui risquent d'arriver. Elle a raison effectivement, il peut percevoir l'ensemble des parlements et des éléments qui composent la nature. Mais il y a tellement de choses à percevoir en ce moment qu'il doute de trouver ce qu'ils cherchent.« Oui, je devrais pouvoir. Mais comme la situation est critique un peu partout, cela pourrait être difficile de réussir à faire le tri. Cela me prendra du temps, et malheureusement, nous n'en avons pas forcément. Je vais essayer de méditer un peu ces prochains jours, pour mieux percevoir les choses et je vais me concentrer un peu sur l'Alaska voir si je perçois des différences. J'irais peut-être y faire un tour aussi, plus tard... ». C'est risqué, mais Gareth n'a pas peur et il a de quoi se protéger aussi. Il ira voir s'il y a eu d'autres attaques, et voir s'il peut entrer en contact avec les agents du Grey peut-être. Ils risquent d'être assez fermés, mais qui sait ? Qui ne tente rien n'a rien. Prendre le temps de la méditation va lui faire perdre un peu de temps, mais devrait lui permettre de repérer les zones les plus sensibles.
Il lui demande ensuite si elle a des attaches parmi les hommes, et ce qu'elle fait en dehors des moments où elle vient dans les usines punir les pollueurs. Elle s'étire et émet un bruit semblable au ronronnement des félins. Il la regarde simplement et l'écoute quand elle commence à lui répondre. Elle lui explique que oui, elle en a. Elle commence à faire une liste, et dans un coin de son esprit Gareth fait la liste en même temps qu'elle compte sur ses doigts. Il trouve ça attachant de la voir faire ça, comme pour n'oublier personne. Une amie, une femme liée au clear, sa mère et son père, une autre jeune femme et lui. Il penche un peu la tête. Cela ne fait pas tant que ça au final. Mais assez pour lui donner envie d'être indulgente et de faire attention. Elle finit par conclure que l'affection est un piège. Gareth se détourne un peu, songeur. Parfois, il a l'impression que c'était il y a une vie entière. Une vie pourtant pas si lointaine dans laquelle il avait une vie, dans laquelle il était quelqu'un qui était ancré dans un système familial soudé. Il ferme un peu les yeux et mais ne dit rien pour le moment.
Il se tourne à nouveau vers elle car elle répond à sa seconde question. Mais à l'évidence, elle n'a pas forcément de but, de chose qui trace son existence, de chemin à suivre. Sa façon de réponse en dit plutôt long sur elle, et sur l'état dans lequel elle se trouve : « Elle erre ». Et cela, il le comprend bien, c'est à la fois frustrant et décourageant. De ne pas savoir ce que l'on doit faire, de ne pas connaître le rôle que l'on a, de ne pas savoir à quoi l'on sert et de ce que l'on peut faire. Il constate avec surprise : « Tu n'as jamais cherché à trouver une place dans des réserves naturelles de préservation de la flore ? ». Cela lui semble être une voie toute tracée pour elle qui a ce lien si particulier avec le Green. Il peut comprendre qu'elle ne veuille plus être la marionnette du green. D'ailleurs, il ajoute : « Mais en réalité, tu pourrais bien être tout ce que tu veux. Ta nature rend si facile de trouver un rôle auprès de la nature, mais tu es libre de faire autre chose, peut-être même que parfois, cela aide de sortir de ce que l'on attend de nous ». Il réfléchit plus qu'il ne lui parle réellement. Parce qu'elle est la fille de l'avatar du Green, elle le lui a dit plus tôt. Alors il est facile pour lui de se dire qu'on attend d'elle qu'elle fasse partie des projets du Green. D'ailleurs, c'est comme ça qu'elle est venue à lui : le Green l'avait envoyée pour le tuer. Mais maintenant, elle semble vouloir autre chose, sans vraiment savoir ce qu'elle veut à l'évidence. Et cela n'est pas facile. Il demande : « Dans tes errances, tu ne t'es jamais dit que tu pourrais trouver une place quelque part ? ». La question est étrangement posée, car en réalité, il ne s'agit pas seulement que d'un métier. Il s'agit d'un environnement complet.
Et bien sûr, cela semble plutôt normal qu'elle lui retourne la question. Et comme elle a été plutôt honnête, Gareth se rend compte qu'il ne peut pas vraiment lui mentir. Mais pourtant, répondre à sa question le fait replonger dans un passé dans lequel il ne veut pas replonger. Il lutte contre ça, il lutte contre son histoire, il lutte contre son identité, car il lutte contre la douleur qui menace de remonter. Ouvrir la boite de Pandore risque de l'affecter et il pourrait mettre des jours à retrouver une certaine forme d'apaisement. Il se fixe sur Tefé, il la regarde dans les yeux pour ne pas les voir. Il sait qu'elles sont là, elles ne bougeront pas, elles ne diront rien. Mais lorsqu'il est en équilibre non loin de basculer, elles sont là. Pas vraiment là. Ou peut-être que si. Difficile à dire. Cela lui arrive parfois, même s'il doit bien l'avouer, cela faisait longtemps qu'elles n'étaient pas apparues. Peut-être justement, parce qu'il a pris grand soin de ne plus penser à ça, de ne plus penser à son passé. Il répond : « Je suis druide comme ma mère l'était et sa mère avant elle. Je suis le premier garçon de ma lignée. Ma sœur aînée, elle, n'a pas hérité de ce lien avec la magie et la nature, cela a été une très grande surprise pour ma mère ». Il marque une légère pause. Son visage reste neutre, sa voix reste posée, il veille à ne pas laisser transparaître son trouble. Parce qu'il ne veut pas se laisser engloutir. Et que tout cela est derrière lui depuis longtemps. Il rajoute : « Nous sommes originaires d'Irlande, mais je suis né ici aux Etats-Unis ». Il ne précise pas dans quelle ville, cela serait trop facile à pister si quelqu'un voulait trouver des informations sur lui. Même s'il lui fait confiance, on ne sait jamais. Et puis quel intérêt ? Une ville où une autre, dans le fond, cela importe peu. Il dit : « Je n'ai plus de famille. Et depuis que je suis seul, je n'ai eu qu'un seul but, me consacrer à la nature et à sa protection ». Aux Dieux aussi, dans une certaine mesure. À nettoyer cette Terre et à l'aider à aller mieux. « L'attachement expose à la perte. Je n'ai plus besoin de cela ». Gareth a fui. Il a fui son passé, il a fui sa douleur. Il a renié une partie de son héritage. Repoussé l'homme qui était jadis. L'étudiant en médecine profondément bon qui voulait aider les gens et les soigner autant grâce à la science que grâce à la magie. Parce qu'on l'a tué. Même s'il n'est pas réellement mort ce jour-là, une grande partie de lui a été emporté avec le sang et le reste de sa famille. Il n'est plus resté que sa douleur et sa colère. Et une unique certitude : les Hommes ne méritent pas qu'on les aide et qu'on les guide. Ils ne sont pas capables d'écouter. Ils ne sont qu'égoïsme et cruauté.
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Tefé Holland
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Messages : 2726 Date d'inscription : 29/05/2019 Face Identity : Taylor Momsen Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign) Age du personnage : 24 ans Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine. Compétences/Capacités :
+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
C’était étrange, de discuter avec Gareth de cette manière. D’habitude, personne ne lui posait de questions. Il faut dire qu’elle ne parlait quasiment à personne, et ses parents savaient très bien ce qu’elle était et n’avait aucune question à lui poser – seulement des ordres à lui donner. C’était étrange parce que, en essayant de lui dire comment elle se ressentait elle-même, elle était obligée d’y réfléchir, et ça faisait longtemps qu’elle n’y avait plus réfléchi. Longtemps qu’elle était dans une posture de rejet. Rejet de son humanité, rejet du Parlement des arbres, de ses parents, de ce qu’on attendait d’elle, de ce qu’elle était censée faire, de ce qu’elle pouvait faire, et aussi devait faire, et une fois qu’elle s’était débarrassée de tout ça, eh bien il ne lui était rien resté, rien d’autre que l’errance. Et elle persistait à se dire que ça lui convenait, tout comme elle persistait finalement à revenir dans les villes, ou des endroits fréquentés, comme à la recherche d’une compagnie qu’elle détestait par-dessus tout. D’ordinaire, elle n’était pas très à l’aise avec ce genre de conversation, parce que ça la forçait à affronter une réalité qui lui déplaisait pas mal – à savoir qu’elle était un peu pitoyable, quand même, des fois. Mais avec le druide, ça ne la dérangeait pas. Rien ne l’avait jamais dérangé, chez lui, et ce dès le premier jour, elle n’aurait pas su l’expliquer. Peut-être que c’était parce qu’il ne lui avait jamais rien demandé, en fait, ne lui avait jamais dit qu’il fallait qu’elle fasse ceci ou cela. Comme s’il n’attendait rien d’elle, mais dans le bon sens du terme. Elle pouvait être là avec lui, ou ne pas être là, elle sentait qu’il ne la jugerait pas, dans un sens ou dans l’autre, ce qui rendait beaucoup plus facile pour elle de décider – et alors oui, elle décidait qu’elle avait envie d’être là. Il ne moqua pas non plu d’elle parce qu’elle lui avait dit qu’elle avait des amis humains, il n’eut pas l’air dégoûté ou déçu, alors que c’était un peu ce à quoi elle s’attendait. Elle reconnaissait en lui, sans pouvoir l’identifier, cette vibration, cette haine de l’humanité, pas comme la sienne qui débordait par tous les pores de sa peau, qui dévalait ses lèvres dès qu’elle ouvrait la bouche. Celle de Gareth était comme glaciale, une surface noire, lisse et oppressante – pour lui ou pour les autres, elle ne saurait le dire. Il se contrôlait, alors elle ne savait pas jusqu’où allait l’abîme en lui, si seulement il avait un fond.
« Des fois, je le fais. Je me fonds dans le Green, ou dans un arbre, ou dans la terre, et je ne vois plus le temps passer. Mais il y a toujours quelque chose qui m’arrache de ces moments. Je n’arrive pas à savoir si c’est… ça… » Elle fit un geste vague autour de son visage. Elle était humaine, à un certain point. Un corps d’humaine, même s’il était différent, et au final ça la tirait toujours vers les humains. « Ou si c’est la sensation de sentir la nature souffrir partout, tout le temps, dès que je deviens une partie d’elle… C’est tellement insupportable qu’il faut que je me sépare d’elle, sinon je deviendrais folle. » Folle de rage, folle de douleur, folle de tristesse, folle d’impuissance, il pouvait choisir. Elle savait que ce concept-là, la folie, il pouvait le comprendre, dans ce contexte précis. Une place quelque part ? Cette question-là, c’était exactement celle qu’elle se posait en permanence et à laquelle elle n’avait pas de réponse. Elle savait que ce n’était pas auprès de ses parents. Ni auprès des humains. Mais pas non plus auprès du Green. C’était un peu de tout ça, mais aussi rien de tout ça, parfois. Alors elle ne put que le regarder d’un air désolé en haussant les épaules, parce qu’elle n’avait rien à répondre à cela. Tout comme, d’abord, elle crut qu’il n’avait rien à répondre à toutes ses questions à elle. En tout cas, il la fixa en silence, et elle eut l’impression que la surface plane du lac noir était soudain agitée de frissons. Quand enfin il parla, elle écouta attentivement, tout comme la nature tout autour d’eux qui soudain s’était tue.
Elle, bien sûr, ne voyait pas ce qu’il y avait d’étonnant à ce qu’il soit pourvu des dons qui jusque-là était réservés aux femmes de sa famille. Au contraire, c’était même tellement naturel, ce genre de chose, comme si soudain cette dernière avait le hoquet et faisait naître dans ce monde une pousse ou une larve encore jamais observée, issue de la sommes des parties qui l’ont créée, mais pas tout à fait la même. C’était ce qu’on appelait l’adaptation et c’était la spécialité de la nature. Pas la loi du plus fort, non, pas du tout. Mais la loi du mieux adapté. Elle cilla en entendant qu’il était né en Irlande. Son père lui avait plusieurs fois parlé des terres de l’ancien monde. Elle n’y était jamais allée, mais d’après Swamp Thing, la nature là-bas était bien plus présente, bien plus forte. Malmenée, bien sûr, mais là-bas, les hommes avaient pendant des siècles et des siècles vécu en harmonie avec elle, et cela se ressentait encore. Pas comme ici, en Amérique, où le seul rapport des humains à la nature était la destruction – ou la destruction de ceux qui avant eux s’étaient trouvés là et avaient eu un lien avec la nature. La conclusion fut sans appel. Et elle voulait de toutes ses forces être d’accord lui. Mais une partie d’elle-même n’y croyait pas vraiment. Peut-être qu’il était plus fort qu’elle à ce jeu-là. Ou plus cassé. « Peut-être que je penserais comme toi si ma famille disparaissait. On ne s’entend pas bien eux et moi mais ils sont très importants pour moi, ils sont… » Elle aspira une goulée d’air. « … tout ce que j’ai. » Alors, par dépit, bon gré mal gré, ils étaient importants pour elle, sauf que c’était plus que tout cela, elle le savait bien. Et rien que d’imaginer être à la place de Gareth, à dire qu’elle n’avait plus de famille, cela déclenchait une panique aiguë dans son cœur. « Si tu changes d’avis, tu peux compter sur moi. Même si moi aussi je mourrai un jour. Mais je comprends que tu n’aies plus envie d’une famille ou de quoi que ce soit. C’est aussi fragile qu’un brin d’herbe, ces choses-là. » Peut-être que c’était pour ça aussi qu’elle n’aimait pas les humains. Ils mouraient si facilement… Elle releva le nez. « Mon père m’a parlé de l’Irlande. Certains ici disent que mon père est un dieu, mais lui prétend que s’il faut chercher les derniers dieux sur Terre, c’est là-bas. Même si moi, je n’y crois pas. Mais il dit aussi que la nature est différente, en Irlande. Que les racines sont plus profondes et la terre plus humides et le bois plus vieux. Tu n’y es jamais allé ? » Elle pointa le doigt vers lui soudain, parce que cela lui faisait penser à autre chose. « Et si tu vas en Alaska, je viens avec toi. Pas question que tu y ailles seul. » Il ne manquerait plus qu’il se fasse tuer à cause d’elle.
Gareth regarde l'être qui lui fait face. La jeune femme. Mais en réalité, elle n'est pas totalement humaine. Elle l'est, en partie. Et cette partie semble prendre plus de place qu'elle ne le souhaiterait. En même temps, cela ne l'étonne pas plus que cela. D'autant plus qu'elle semble être quelqu'un de bien. Même si c'est une notion très subjective et qu'elle n'est probablement pas parfaite. Après tout, ils viennent de décimer les employés de cette usine de pétrole à deux, c'est forcément qu'elle n'est pas aussi innocente et pure qu'on ne pourrait l'imaginant en parlant de quelqu'un de bien. Mais elle défend des valeurs très juste et profondément en lien avec ce qu'elle est. Il la questionne cependant sur la place qu'elle pourrait vouloir prendre dans ce monde, peut-être même en s'affranchissant de ce qu'elle est, pour découvrir qui elle veut être, indépendamment de toute influence. Elle répond. Elle lui explique que parfois, elle se fond dans le green, ou dans un arbre, mais qu'elle finit toujours par en sortir. Sans savoir si c'est en rapport avec sa part humaine ou si c'est en rapport avec la souffrance qu'elle ressent lorsqu'elle se fond en elle. Il grimace un peu. L'un comme l'autre, c'est une source de souffrance probablement. Gareth le ressent un peu, ce tiraillement. Le fait de ne pas appartenir totalement à une race, mais de ne pas totalement être lié à la nature. Il n'est pas tout à fait humain, mais n'est pas non plus un être comme le Green. Tefé est un peu comme ça, plus que lui d'une certaine manière. Elle est née du Green, mais a une part humaine. Ni l'un, ni l'autre, peut-être un mélange des deux, ou peut-être aucun des deux. Il la regarde simplement. Et à sa question, elle ne peut répondre que par un air désolé et le silence. À l'évidence, elle ne sait pas elle-même ce qu'elle veut, ou ce qu'elle pourrait faire et être. « Je comprends... Cette souffrance, elle est vraiment horrible... ». Il la ressent. Sans doute dans une moindre dimension, puisqu'il ne peut pas se fondre en elle, mais lorsqu'il prend un courant tellurique, il la ressent. Lorsqu'il médite, lorsqu'il lie son énergie à l'énergie de la nature, il ressent la souffrance. C'est aussi pour ça qu'il fait tout ça. Pour essayer d'apaiser la souffrance. Il réprime un léger soupir et dit : « Ce n'est pas si simple comme question en réalité. Trouver sa place. Trouver qui l'on veut être... Certains n'y arrivent jamais... ». Il la regarde simplement, sans pression, sans attente spécifique. Après tout, quelqu'un comme elle ne peut pas trouver les réponses si facilement. Peut-être qu'un jour, les réponses seront évidentes. Ou peut-être pas. Car les humains continueront sans doute à détruire la nature, et de fait, elle ne pourra peut-être jamais être totalement humaine, tout comme elle ne pourra sans doute jamais renoncer à ses liens humains, qui l'empêcheront d'être totalement ralliée à la nature. Il comprend un peu mieux à présent.
C'est à son tour de livrer quelques informations. C'est difficile pour lui de parler de ça. Difficile pour lui d'ouvrir cette petite boite si loin enfermée dans son esprit. Difficile de revoir les images, d'entendre les sons, d'entendre les respirations. De ressentir les pulsations des corps qui s'éteignent. De sentir son sang couler hors de son corps. Non, vraiment. Tout ça, Gareth n'aime pas le revivre. Mais il peut au moins faire ça pour elle, vu qu'elle-même vient de lui parler de choses plutôt intimes elle aussi. Elle commence à répondre à son tour. Livrant à nouveau des choses intimes de l'ordre de l'attachement qu'elle ressent pour sa famille. Ils ne s'entendent pas, ou pas toujours sans doute, mais ils sont tout ce qu'elle a. Il la regarde simplement et répond : « Elles étaient tout ce que j'avais. Et nous étions une famille très unie ». Très soudée. Ils n'avaient pas de secrets les uns pour les autres, et passaient toujours beaucoup de temps ensemble. Il referme la boite, et laisse s'éloigner dans le gouffre de l'oublie les visages de ces femmes qu'il avait tant aimées. L'espace d'un instant, les souvenirs prennent corps dans la réalité, les visages se dessinent autour de Tefé, avant de disparaître à nouveau, lorsqu'il les laisse partir. Il ne s'accroche pas au souvenir pour éviter de les voir trop souvent. Sinon chaque moment difficile est hanté par leur souvenir. Lorsqu'elle reprend la parole, Tefé lui dit quelque chose de plutôt touchant. Il la regarde simplement, sans sourire. Il retient son sourire, et se contrôle, sans doute un peu trop crispé, mais il ne veut pas trop se laisser aller. « Tu es loin d'être une simple brindille. Je serais heureux de marcher à tes côtés ». Cela n'engage à rien. Ils ont tant de travail à accomplir. Gareth n'a pas envie de s'attacher. Il ne veut plus être l'homme fragile, au sol, en train de se vider de son sang, incapable de protéger ceux qu'il aime. Et maintenant qu'il est bien plus fort, il ne se laisse pourtant pas réellement aller, car les hommes sont si destructeurs qu'il pourrait à nouveau échouer à protéger ceux qu'il aime. Tefé a une place particulière dans sa vie. C'est une déesse. Sa déesse. La seule qu'il ait réellement pu approcher, et avec laquelle il partage de nombreux points communs. Mais y'a-t-il autre chose ? Si on lui demandait, il dirait non. Peut-être bien qu'il mentirait, c'est difficile à dire.
Elle parle ensuite de l'Irlande. Gareth n'est jamais rentré en Irlande du vivant de sa mère. Mais après sa mort, parmi tous ses voyages, tous ses sacrifices, il y est allé. Il a découvert son pays, les plaines verdoyantes, les vallées et les collines, les côtes aux vagues acharnées. Gareth a découvert le pays duquel venait sa famille. Et il a beaucoup aimé ce qu'il a vu. Il y retourne souvent, pour méditer, pour profiter des énergies si anciennes, si apaisantes qu'il peut percevoir et partager là-bas. Il lui dit : « C'est vrai que les énergies là-bas sont différentes. C'est quelque chose qu'il faut sentir au moins une fois. C'est magnifique, et il reste de nombreux endroits restés sauvages et intouchés par l'Homme. Mais ici aussi, on trouve de profondes racines, même si elles ont tendance à disparaître... ». Avant d'être une terre colonisée, ce continent était une nature sauvage. Il reste encore des peuplades indiennes qui connaissent les vieilles coutumes, qui communiaient avec la terre comme les Irlandais le faisait et le font encore pour certains. Toutes les forêts n'ont pas été arrachées, tous les lacs n'ont pas été asséchés. Il reste encore quelques endroits de nature sauvage et initiale d'un temps où les colons ne foulaient pas encore ces terres. « Les enseignements des amérindiens sont encore riches et emplis de sagesse, même si eux aussi, ils tendent à disparaître ». Il y a de moins en moins de descendant de ces tribus anciennes, et surtout, ils ne partagent pas leurs savoirs avec n'importe qui. Ces coutumes, ces pratiques restent jalousement gardées, et cela, Gareth le comprend totalement. Quant à l'Alaska, il ajoute : « Alors nous irons ensemble ». Il appuie sa phrase d'un léger signe de tête, scellant leur accord. Il s'approche d'un réseau de branchage et d'un sort, il créé deux petites amulettes jumelles. Puis, il revient vers elle en fabriquant deux cordons de lianes pour les attacher. Il sait que la liane ne se brisera jamais autour du cou de Tefé car elle ne séchera pas. Il lui tend l'une des deux amulettes et dit : « Si tu ne peux pas me percevoir, alors contente toi de faire passer un message par l'amulette, elle communiquera avec sa jumelle ». N'importe qui n'aurait pas pu l'utiliser, car pour transmettre un message à une amulette de plante, il faut savoir lui parler, n'est-ce pas ? Mais Tefé sait parler aux plantes, et si lui ne perçoit pas toutes les nuances de leur communication, il saura et il pourra retrouver Tefé en cas de besoin. N'importe où. Il faudra sans doute un peu de temps, mais en théorie ni l'un ni l'autre ne devrait pouvoir se perdre. Sauf s'il s'isole de la nature, ou se dissimule dans un sortilège. Sauf si elle se fond totalement dans la nature ou s'éloigne trop des courants telluriques. Cela laisse pas mal de possibilités de se perdre, et il en existe sûrement beaucoup d'autres au final.
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Tefé Holland
independent soul
Messages : 2726 Date d'inscription : 29/05/2019 Face Identity : Taylor Momsen Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign) Age du personnage : 24 ans Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine. Compétences/Capacités :
+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
Elle ne pouvait pas imaginer, Tefé, ce que c'était, de perdre les rares seules personnes qui comptaient vraiment pour elle. C'était même pire que ça, elle ne voulait pas imaginer. Rien que d'y penser, elle pourrait devenir folle, comme ça avait failli arriver sur Terre IV, avant que Gareth ne la trouve, quand elle avait compris que l'avatar du Green de ce monde à l'agonie, c'était son double à elle, parce que son père était mort, réduit à l'état de bois sec et tordu dans une clairière tout au fond du dernier vestige du Green de Londres. Dans ce sanctuaire morbide, face aux restes de Swamp Thing, elle avait cru perdre la raison. Pourtant la mort n'était pas quelque chose qui lui faisait peur, puisqu'elle ne l'envisageait pas comme les humains. Ce n'était pas une fin, c'était une étape et en même temps un nouveau départ. C'était encore plus vrai pour les créatures nées du Green, et qui y retournaient une fois leur vie achevée, et qui un jour en jaillissaient de nouveau, sous une autre forme, pour une autre vie, mais peu importait. Elle savait que son père était un être de pure essence végétale. Quand son moment viendrait, s'il viendrait, puisque l'âge ne pouvait pas l'emporter, il retournerait dans la conscience collective de la nature et serait en paix. Elle, avec son corps humain, connaîtrait un destin beaucoup plus humain, elle en était sûre. Elle pourrirait dans la terre et nourrirait la nature, ce qui était bien, mais sa conscience ne pourrait jamais retourner au Green. Mais tout cela effleurait rarement son esprit. Et malgré son pragmatisme, pourtant, elle ne pouvait pas, ne voulait pas imaginer perdre ses proches, pas tant parce qu'ils seraient morts que parce qu'elle serait séparée d'eux. Oui, voilà ce qui était atroce. Pas la mort en elle-même, mais la séparation définitive. Vivre sans son père. Même si elle le voyait rarement, elle le savait sur cette terre. Elle ne pouvait pas imaginer un monde sans sa présence. Et elle ne pouvait pas comprendre ce que ressentait Gareth en cette seconde. Elle pouvait essayer, mais elle en ressentait alors de la peur et de l'angoisse, des sentiments égoïstes qui avaient tout à voir avec elle et pas grand-chose avec lui. Pour lui, elle pouvait avoir de la pitié, mais c'était là une émotion qui lui paraissait ne pas convenir. Parce que lui-même ne semblait pas s'apitoyer sur son sort. Restait alors la souffrance qu'il ressentait encore, même si elle n'était pas visible. Cela, Tefé pouvait y croire. Tout simplement parce qu'elle aussi, à sa place, elle aurait souffert.
Elle les vit, les visages de ces personnes qui lui avaient été arrachées, comme des fantômes invités dans leur sanctuaire secret. Ici, leur mémoire pouvait reposer, cela ne dérangeait pas Tefé. Comment vivre sans elles ? Vivait-il seulement ? Il avait bien fallu trouver autre chose, une autre raison de rester sur cette terre, sinon à quoi bon continuer ? L'élémentaire pouvait s'imaginer se rabattre sur la vengeance, la violence, l'envie de faire souffrir, de punir... Mais pour le moment, elle ne pouvait rien supposer des motivations du druide. Elle aurait bien voulu lui poser plus de questions, mais elle n'osa pas. Elle avait parfaitement conscience d'avoir quelques lacunes en matière de comportement social acceptable ou pas et si d'habitude les notions de vie privée lui passaient très loin au-dessus de la tête, cette fois elle se sentit plus intimidée qu'autre chose. Mais peut-être que plus tard, ils pourraient en parler de nouveau. Tout comme elle pourrait lui demander pourquoi, finalement, il semblait aussi attachée à elle, alors qu'à la base, elle avait été envoyée à lui pour le tuer. Elle représentait ce qui était dangereux pour lui, même si elle-même se fichaient bien des ordres qu'elle avait reçus, mais tout de même... Elle voyait bien aussi qu'il avait vu et visité plus d'endroits qu'elle dans ce monde. Le portrait qu'il esquissait de ce lointain pays était fugace mais suffisamment vivace pour qu'elle ait envie d'aller voir ça de ses propres yeux. C'était ainsi qu'elle avançait dans la vie, en se trouvant un but immédiat, sans penser plus loin que la semaine d'après. « C'est vrai que ce pays n'est pas mal non plus. Même si c'est dommage que la sagesse des hommes meure avec eux, contrairement à celle de la nature. Des fois, j'ai l'impression qu'ils ne pensent qu'à massacrer la nature, et puis je me rappelle qu'ils se massacrent aussi entre eux, alors ça me console un peu. » Sa dernière rencontre avec des Amérindiens datait d'il y avait quelques semaines quand elle s'était retrouvée sur cette terre morte et brûlante sous laquelle reposaient les reste d'une tribu massacrée bien des décennies auparavant. Mais elle n'avait pas été très à l'aise. Elle ne savait pas quoi dire aux morts, pas plus qu'à ceux qui avaient survécu à des proches décédés.
Elle le regarda s'agiter avec curiosité et inspecta son amulette sous toutes les coutures. Personne ne lui faisait jamais de cadeaux, et au-delà de l'aspect pratique, elle était ravie. « Tes pouvoirs sont vraiment géniaux. Le Green est vaste et plein de cadeaux mais ses représentants, le Parlement des arbres, sont des vieilles branches obtuses qui ont peur de leur ombre et qui détesteraient ce genre de chose. La nature et l'humain ainsi reliés ! Même si je ne suis pas vraiment la nature, et si toi, tu es plus qu'un simple humain. » Elle effleura l'amulette, ravie. C'était bien mieux qu'un téléphone portable, parce que ça marcherait partout, tout le temps. « Alors c'est une promesse. Enfin, c'est comme ça que je le prends. On va en Alaska ensemble, ça m'intrigue de savoir ce qui peut bien se tramer là-bas, mon père n'a pas voulu me donner de détails, mais je sais que ça n'était pas amical. Alors promis, on va là-bas à deux pour éviter les mauvaises surprises. » Et voilà, deux nouveaux buts en quelques minutes, l'Irlande et l'Alaska, autant de raisons de rester encore un peu sur cette terre.
Tefé ne pose pas plus de questions. Ni sur sa famille, ni sur lui et ce qui guide sa vie à présent. Lui a posé des questions, et elle a répondu avec franchise. Il comprend les difficultés qui sont les siennes, il sait que c'est difficile de trouver ces réponses. Les choses sont si complexes aujourd'hui, il y a tellement d'enjeux, tellement de pression. Et parfois, il se demande pourquoi. Pourquoi il faudrait trouver une place. Peut-être que certaines personnes n'ont pas de place. Pas de place dans les moules de cette société. Enfin, être en dehors des moules n'était-ce pas déjà un moule ? Il reste songeur quelques instants. Et la sienne ? Quelle est sa place ? Protecteur d'une nature qui ne veut pas être protégée ? Justicier ? Meneur de rituel ? Quelle bataille mène-t-il ? Difficile à dire. Mais il le fait. Jour après jour, parce qu'il faut bien une raison d'avancer, n'est-ce pas ? Renforcer la Terre, lui redonner de l'énergie, réguler les mauvaises actions des hommes. Cela n'aura jamais de fin. Même les épreuves successives n'ont pas appris aux hommes la solidarité et le vivre-ensemble. Ils devraient être plus soudés que jamais, mais là, maintenant, Gareth les sent divisés, effrayés comme des agneaux, s'éparpillant aux quatre vents, sans être prêt à écouter le berger. Il fait quelques pas dans le sanctuaire. Il avance, se tourne, recule, admire l'ensemble de leur œuvre avec une certaine fierté. Si cela doit être tout le reste de sa vie, alors il l'accepte. Elle répond au sujet du pays et des racines anciennes qu'il évoque encore. Il aime ce pays, il n'est pas originaire d'ici, mais c'est ici qu'il a grandi, dans cet endroit. Il se sent chez lui ici. Encore et encore. Il se tourne vers elle pour lui répondre : « C'est pour ça que les hommes ont inventé l'écriture, pour se souvenir. Mais la sagesse n'est pas toujours celle qui l'emporte sur les sentiments qui les guident. Heureusement, certaines personnes luttent encore pour préserver ce qu'il reste de beau ici... ». Des associations, des gens qui espèrent pouvoir préserver ce qu'il reste de l'environnement, pour pouvoir vivre quelques années de plus sur une Terre qui se meurent à petit feu. Jadis, l'homme qu'il était les aurait aidés. Il les aurait guidés, se serait battu pour eux. Mais aujourd'hui, il ne voit que la noirceur des hommes. Et il s'en écarte sauf lorsqu'il peut s'en servir pour une plus noble cause. Il ne se sent plus l'âme d'un berger. Non, aujourd'hui, il s'apparenterait plus au loup. Même s'il ne chasse que pour nourrir la Terre. « Ces marécages sont tellement anciens, emplis de très vieilles énergies, grouillant d'une vie qui se bat pour rester chez elle ». Et il est prêt à faire en sorte que toutes ces petites créatures puissent rester chez elles. Elles étaient là avant les hommes, il ne voit pas pourquoi cela devrait changer.
Il fabrique deux amulettes et les lie, comme il sait si bien le faire. C'est une technique si vieille, il se souvient encore de l'avoir appris avec sa grand-mère. Si loin dans son passé, des souvenirs qu'il ne peut pas entièrement faire disparaître dans des boites, car ils sont les sources de ses connaissances, dans lesquelles il puise encore et encore, pour continuer à pratiquer et pour continuer à apprendre. Elle lui parle de ses pouvoirs, le compliment le touche, et la suite fait forcément un peu de sens pour lui. Il répond : « En même temps... Je le comprends un peu, il faut être fou pour accepter d'être lié aux humains sans résister un peu » il sourit en coin et ajoute : « Heureusement que je ne suis plus tout à fait un druide comme les autres... L'énergie d'un humain mort est une énergie comme les autres... Ils en verront peut-être les bienfaits à la longue... ». Parfois, les êtres vivants ont du mal à comprendre et à accepter ce qui peut être bon pour eux s'ils ne sont pas à l'origine de la décision. Et forcément, cela est difficile. Mais il n'est pas pressé. Même s'il devrait mourir demain, il estimerait qu'il a fait de son mieux. Et tant qu'il sera vivant, il continuera à faire de son mieux. Ils évoquent ensuite l'Alaska et Tefé considère cela comme une promesse. Y aller ensemble et chercher à comprendre ce qui se passe sans affronter de mauvaises surprises. Elle qui cherche encore sa place, elle semble pourtant bien s'en sortir finalement. Elle avance, suivant les opportunités qui apparaissent, et traçant ainsi son chemin, sans ligne directrice. Cela ne pourrait-il pas suffire ? Il passe autour de son cou sa partie de l'amulette, et dit : « Dis moi ... Qu'est-ce qu'on doit emener pour un road trip ? ». Il ne voyage jamais accompagné, passant d'une zone de convergence à l'autre sans vraiment s'encombrer de bagages, ne se souciant ni du froid, ni de la pluie, habitué aux aspects les plus rudes de la nature. S'il n'avait pas déjà été sociabilisé, il aurait tout l'air d'un enfant sauvage. Mais il ne l'est pas. Et il réfléchit chacune de ses actions avec beaucoup de soin, même si ces valeurs ne sont plus tout à fait les mêmes que celles qu'il avait avant.
Il se rend bien compte que tout ça ne va pas plaire à tout le monde. Et il sait que cela va créer encore plus de colère, que d'autres assassins risquent d'être envoyés. Mais il s'en fiche un peu dans le fond. Cet endroit sera en paix à présent. Ceci dit, il dit : « Nous devrions y aller. Ils vont bientôt venir... ». Les autorités. Les envoyés du Green. Peu importe qui est clairement défini par ce "ils", c'est un fait. Et il vaut mieux qu'ils ne soient plus là pour les attendre. Après tout, il ne vaut mieux pas tenter le diable n'est-ce pas ? Il préfère encore en construire d'autres, en continuant à se rebeller contre les ordres établis. Gareth ne se plie plus vraiment aux lois, ni celles des hommes, ni celles du Green. Enfin, pas totalement. Il suit les règles de la nature, au mieux. Il respecte les cycles des vies qui la composent. Parfois, il mêle les énergies, offusquant certains grands esprits, mais il le fait pour le bien de tous. Tous, y compris les hommes, malheureusement. Il est temps de s'en aller. Chacun de son côté, jusqu'à la prochaine fois. Il est temps de partir. Pour d'autres occasions comme celles-ci. Jusqu'au moment d'aller mener l'enquête et de mieux comprendre ce qui se joue en Alaska. Une guerre de territoire ? Une rébellion de la nature ? Des choses à protéger ? Difficile à dire. Il est assez curieux en réalité. Curieux de voir s'il pourra tirer profit de la situation ou s'il faudra juste essayer de faire tiers dans un combat qui ne peut pas être mené. Il n'aime plus tellement faire cela, mais s'il le devait, alors il le ferait. Reculer pour mieux sauter, en quelque sorte.
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Spoiler:
Avec plaisir, partons pour l'Alaska ! Pardon pour l'attente !
Tefé Holland
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Messages : 2726 Date d'inscription : 29/05/2019 Face Identity : Taylor Momsen Crédits : charles vess (sign) (c) underfoot-jessica (sign) Age du personnage : 24 ans Ville : Un peu partout, ses racines sont profondément enfouies à Houma en Louisiane Profession : Glandeuse, mais puisqu'il faut bien survivre, elle bosse ici ou là, jamais plus de quelques mois, et moins elle en fait, mieux elle se porte Affiliation : Daphne sa copine laurier, Mercury son totem humain, Mercury son chien, Swamp Thing des fois, la nature toujours. Elle a été à la botte du Parlement des arbres pendant quelque temps quand elle était petite et refuse de revivre ça. Elle ne reconnaît aucune autorité humaine. Compétences/Capacités :
+ Le Green : manipulation de la végétation, métamorphose, capacité à se rendre dans le Green
+ Le Red : communication, et manipulation des animaux, manipulation de la chair, métamorphose, guérison de la chair
+ Sensibilité à la magie, âme tâchée par une marque démoniaque, sang de démon dans les veines
Que Gareth trouve de la force dans la mort, cela na choquait pas Tefé. La mort n’était pas une fin, dans la nature, et c’était toujours ainsi qu’elle l’avait conçu. Pour les humains, mourir, c’était la fin de tout, c’était le néant, la pensée insupportable de l’absence de leur être dans le monde et leur corps qui pourrissait entre quatre lattes de bois. C’est sûr qu’il y avait de quoi baliser. Mais dans la nature, rien ne mourait vraiment, tout se transformait. Mourir, c’était retourner à la terre de manière littérale, la nourrir et lui permettre de créer autre chose. C’était retourner dans le grand flux du Green, dans le grand cycle de la vie, dans le grand tout. Une perspective rassurante, chaude et familière. Enfin, c’était le cas pour les créatures du Green. Tefé s’était aperçue, sur le tard, à sa grande honte, qu’elle allait probablement finir sa vie comme un humain, à cause de son corps humain, justement, ce stupide sac de viande qu’elle se trimballait partout. En naissant dans ce monde sous une forme physique, d’un père et d’une mère biologiques, alors qu’elle était une pure essence du Green, elle avait été privée de la mort dont elle aurait voulu. Quand le moment serait venu, son corps nourrirait la terre, ce qui était bien, mais son esprit, son essence même, ne retournerait pas dans le Green. Le Green ne pouvait plus l’accueillir. Ce n’était pas sa faute, ni celle de Tefé. C’était un peu celle de ses parents pour l’avoir amenée dans ce monde. Quand elle y pensait, elle avait un peu peur, et elle avait une idée de ce que les humains, du moins les humains saints d’esprit qui ne croyaient pas au paradis, ressentaient face à leur fin. Mais Gareth, lui, tirait son énergie des morts et elle trouvait ça normal. Comme il le disait lui-même, c’était une énergie comme une autre. Une source de chaleur, de nourriture, et d’énergie. Cela n’avait rien de choquant. C’était même faire un usage des morts humains plutôt intelligent et utile, de son avis. Et puis c’était une ressource virtuellement inépuisable…
Elle était en train de jouer avec son amulette quand Gareth lui demanda ce qu’il fallait préparer pour un road trip et elle releva les yeux, perplexe. « Eh ben… Je sais pas trop… Si on y allait en voiture, je dirais, de la bouffe, de la musique et une carte routière. Mais on peut y aller beaucoup plus rapidement que ça. » Enfin, elle pouvait, en ce qui le concernait, elle n’en savait honnêtement rien. Est-ce qu’elle pouvait l’entraîner avec elle à travers les arbres ? Est-ce que ça fonctionnerait pour lui, ou est-ce qu’il resterait coincé dans un tronc, à moitié dans le Green, à moitié dans le monde humain, et alors Tefé le vivrait très mal ? « Il y fait froid, alors habille-toi bien. Et y a des ours. Et surtout, des élémentaires du Grey, et ce sont de vraies saletés. D’ailleurs… Tu sais, le Grey, c’est le royaume des parasites et des champignons. Il coexistait plus ou moins bien avec le Green ces derniers temps mais on dirait que ça va changer. Mon père m’a dit qu’avant, le Grey et le Green étaient tout le temps en guerre. Je ne sais pas comment tes pouvoirs fonctionneront sur lui. » Et qu’est-ce que ça aurait été s’ils avaient eu affaire au Rot, le royaume de la pourriture et de la mort ? Peut-être qu’ils auraient fait bon ménage, finalement… Tout cela démontrait tout de même à Tefé qu’elle ne pouvait pas se précipiter en Alaska tout de suite, il fallait qu’elle se renseigne un minimum. Auprès de son père, d’abord. Et aussi… aaaah, galère… auprès du Parlement des Arbres. Pas question d’entraîner Gareth dans un guet-apens dont elle ne savait rien, et de passer pour une idiote en plus de risquer leurs vies à tous les deux.
Mais en attendant, le druide avait raison, il était temps qu’ils évacuent la place. L’endroit était parfait, et le resterait quelque temps, au moins, jusqu’à ce que les humains trouvent le moyen de le dénaturer, et elle savait qu’ils y arriveraient d’une façon ou d’une autre. Mais l’idée qu’ils pouvaient tous les deux créer ce genre d’endroit n’importe où ils le souhaitaient sur la planète était rassurante. « Je dois aller voir Swamp Thing. Mais je te contacterai bientôt, et on ira en Alaska. Maintenant, je peux le faire de n’importe où. » Elle tapota l’amulette qu’il lui avait donnée comme une gamine avec un jouet qu’elle aurait reçu à Noël. D’ailleurs, c’était bel et bien un des rares cadeaux qu’elle avait reçus dans sa vie. Sa mère avait bien essayé de fêter son anniversaire quand elle était petite pour maintenir des apparences de normalité, mais ça n’avait pas duré plus d’un ou deux, vu que rien, dans leur famille et leur situation, n’était normal. Elle embrassa leur temps des deux bras en adressant un sourire lumineux à Gareth. « Merci pour ça ! On devrait en faire une habitude. Humains à portée de main ou pas, ça me plairait d’élever ce genre de structures partout où on va. » Elle lui adressa un dernier geste et s’enfonça dans la végétation. Il était temps qu’elle aille parler à on père.
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j'avance un peu mon rp au Parlement des Arbres et on se lance, je te mpotterai ! 
Du coup on peut en rester là si tu veux pour celui-là !