No Russian [PV Wyatt Jones]

"No Russian"

Si la loi devient crime, alors le crime n'est plus... - Juge

     
          Je fixais la ville de Metropolis du haut de cette foutue sphère, l’emblème du Daily Planet. Bien content de retrouver cette ville d’en j’ai pourtant rien à foutre avec ces héros à la con qui me passent par le cul. J’étais revenue de Corée du Nord, il y a peu grâce à l’intervention tardive de Waller qui, apparement, avait d’autre chat à fouetter. Putain, elle n’était même pas foutue de trouver une excuse pour éviter d’offenser davantage mon égo, cette garce qui pète plus haut que ses larges fesses de tyran. Elle me donnait envie de lui refaire un joli dessin sur la porte de son bureau, avec écrit cette fois : ‘’Waller vient de se découvrir un poil de barbe, laissez-lui un moment. » Connasse. Oui. Parce la Corée du Nord ne rigole pas avec les étrangers. J’ai eu la malchance de revenir de Terre-4 en pleine base militaire coréenne. Autant vous dire que les mecs qui étaient piégés dans le temps, se retrouvant soudainement avec une petite blonde à leur réveil, ça les avait rendu bien nerveux les salauds. Pour ma chevelure, oui, j'ai dû enlever ma teinture sur Terre-4, du coup j’étais redevenu blond.
     Bref, les mecs m’ont accusé d’avoir fomenté un coup contre leur nation, je vous jure… Il a fallu que la crise mondiale soit rendu officiel pour qu’il arrête de trop me casser les couilles avec leurs accusations moisies. Mais ça ne les avait pas empêcher de me foutre au trou et de m’interroger, en plongeant quelquefois ma tête dans la cuvette des chiottes. Chouette mentalité là-bas. Non parce que d’après eux, j’étais toujours susceptible d’être… attention, tenez-vous bien : UNE ESPIONNE ! Et ces putains de gros connards en étaient convaincus jusqu’au bout malgré que je jouais la comédie et que je suppliais pour ma vie en Russe. Je n’avais que cette solution, car si je leur montrais que j’étais genre bien trop endurci pour craquer à leur torture, ça aurait été une forme de preuve que j’étais formée pour justement être confrontée à ce genre de situation comme une espionne, je préférais éviter qu’il m’associe à ARGUS et aux Etats-Unis, histoire qu’ils ne pensent pas que les Américains cherchaient à déclencher une nouvelle guerre froide.

      Je n’ai pas pu m’échapper, car je n’étais pas équipé pour réaliser cette action, j'avais juste de quoi envoyer un message de détresse à ARGUS. En plus de la fatigue accumuler sur l’autre terre, lorsque Brainiac nous a déplacé dans notre monde, c’était assez soudain. J’étais encore dans ma tenue d’Amazone, c'est vous dire… Oui, rappelez-vous, j’avais volé l'armure et les armes d'une Amazone afin d’infiltrer leur camp sous ma forme féminine, c’est aussi la raison pour laquelle j’ai du enlevé ma teinture au cheveux. Je devais aux mieux paraître comme elles. Mais bon, pour les Nord-Coréens, une jeune femme à peine sortie de l’adolescence, en armure, portant une épée et un arc… Ce n’est pas une cosplayeuse, non... C’EST UNE ESPIONNE, LOGIQUE PUTAIN. Ils m’auront bien fait chier jusqu’à mon exfiltration ceux-là. Retour à la maison, je m’étais teinté de nouveau les cheveux en bleu, et j’avais remplacé mon armure volé par mes bons vieux fringues, mes chevalières, bracelets, colliers, tous le matos quoi. Mais retrouver mon quotidien sur ce monde, c’était peut-être un peu plus compliqué. En effet, Waller avait bien d’autre chat à fouetter, car tout partait vers un chaos certain à cause de la crise mondiale.
     Mais surtout, ce qui me travaillait vraiment et c’était d’ailleurs plus fort que moi, c’était la disparition de Sheppard.  J’étais la dernière personne à lui avoir parlé d’après Waller avant que je sois transporté avec une bonne partie de la Terre vers l’autre monde. A-t-il été transporté ? A-t-il survécu là-bas ? Si c’est le cas, pourquoi n’a-t-il pas donné de nouvelle à son retour ? Même moi, j’ai pu utiliser ce que j’avais sous la main pour signaler subtilement ma position à ARGUS sans éveiller les soupçons de mes geôliers. Et même si je le haïssais pour m’avoir abandonné quand j’avais besoin de lui, il y avait au fond de moi un sentiment qui continuait à persister. Celui qui m’empêchait de dormir en réalisant que peut-être quelque chose de grave était arrivé à ce connard. J’avais grimpé sur cette foutue sphère en espérant que le vertige m’aide à me changer les idées. Mais au final, mon regard s’était perdu sur le paysage urbain de Metropolis et mes pensées, centrées sur l’homme que je m’efforçais de détester.      

      Un simple coup fil suffit à me sortir de mes lamentations intérieures. Apache Cry reprend du service pour la première fois depuis le ‘’retour’’ à la normale. C’est au pied du bâtiment que le véhicule me récupère et c’est à l’intérieur que j’enfile ma tenue, gilets pare-balles, arme de service, etc. Je suis sous ma forme féminine, depuis Terre-4 je me suis réhabitué à combattre avec ce corps et j’ai dû voir qu’il y avait des avantages sur lesquels je ne pouvais pas trop fermer les yeux… Comme la réserve d’énergie de ‘’l’Alchimiste’’ qui me permet de me téléporter bien plus souvent que lorsque je suis sous ma forme masculine, et ce n’est pas rien. Et si voulez savoir pourquoi je n’ai pas fait usage de ce pouvoir en Corée du Nord, simplement parce que je n’avais pas envie de donner une preuve visuelle de ce que j’étais à ces enfoirées. Je serais pour eux, rien de plus que l’espionne de leur imagination.  
     C’est donc Aazi qui récapitule la mission, la raison pour laquelle Waller nous envoie. Il était possible que les braqueurs étaient liés à un méta-humain qu’ARGUS poursuit depuis un petit moment. « Et mon frère, pourquoi il n’est pas là ? Il y a une raison à son absence ? » Demandais-je un peu intrigué, car avant que je me décide à entreprendre ma petite balade à Metropolis, je l’avais aperçus. « Il a été envoyé sur une autre mission, un peu avant qu’on apprenne ce qui se passe à Hell’s Gate. » Répondit Tao, je me contentais d’acquiescer avant de vérifier mes armes, mes poignards et autre instrument de combat. Comme à notre habitude, une fois arrivée sur place, c’était par les toits que nous décidions de passer. Pendant tout le long de nos déplacements, c’était le silence, la communication ne passant que par de simples gestes techniques et longuement apprise à l’entraînement tactique.

       La première chose que nous devions avoir, c’était un visuel sur les otages, puis ensuite sur les cibles ennemies afin de connaître leur nombre et leur déplacement. Une fois cela fait, la situation aller davantage s’éclaircir. Et pour une fois, l’ennemi n’était pas accompagné de chien qui pouvait renifler notre présence. Sérieusement, c’est étrangement ultra triste de devoir tuer un chien. J’étais alors rapidement passé entre les colonnes du bâtiment et quand je vis que l’attention de celui que je ciblais, semblait se concentrer sur un gosse, j’y vis là une occasion. Indiquant mon action à mes coéquipiers de ce même geste tactique, Tao et Aazi se mirent en position, chacun d’eux ciblant aussi un braqueur différent. Je suis alors le premier à attraper furtivement l’un des braqueurs et l’endormir à jamais d’un coup de poignard dans la jugulaire, ma main gauche sur sa bouche pour empêcher tout son d’en sortir. Ceci, avant de le coucher doucement sur le sol pour ne pas signaler ma présence.
     Tao et Aazi avaient alors agi de la même manière que moi et au même moment que moi, pour rendre notre action synchro et efficace. Je détache à la suite le gamin en face de moi en l’invitant à rester silencieux et en espérant ne pas l’avoir traumatisé en tuant ce type devant lui. Aazi et Tao avaient traîné les corps loin des regards, j’en fis de même avec l’homme que j’avais neutralisé. Une fois le corps dissimulé, je montrais au gamin mon insigne d’ARGUS pour le rassurer.

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          Je mentirais si je disais que retrouver cette ambiance ne m’avait pas manqué, l’infiltration, la coopération et l’assaut commando tactique signé Apache Cry… Oh oui, j’étais de retour dans mon élément, un bonheur sans doute grotesque pour ceux incapables de comprendre nos mentalités. Mais voilà, j’avais grandi dans ce genre d’environnement, donc après Terre-4 et la Corée du Nord, c’était bien la seule chose qui me semblait normale de retrouver. Ce quotidien, cette chasse au méta-humain pour laquelle j’ai été formé, dressé par cette vache de Waller pour n’être rien de plus qu’un combattant chevronné, à défaut de ne pas pouvoir être une arme comme mon frère, ou N°4. Compensant cette faible dans mon style de combat unique. Cette faculté que j’ai de lire les mouvements de mes adversaires. Oui. Avec toutes mes bêtises et mon talent pour faire chier le monde, on en oubliait qu’au corps-à-corps, j'étais celui qui surpassait ordinairement ma bande de super-frangins et ma frangine.
     C’est bien la seule chose qui m’offre un avantage si on prend en compte la téléportation qui me rend imprévisible. En vrai, même si je suis le moins puissant de la fratrie, je suis assurément le plus cool et le plus beau aussi. Soyons honnêtes, quand mon frère devient l’Abomination, vous savez, l’espèce d’horreur qui se fritte contre Hulk… Bah, on peut clairement dire qu'en échange de sa puissance, il devient aussi joli que cette chose. Okey, je m’égare, en effet. Du coup, où en étais-je ? Oui ! Cela faisait du bien de revenir à ce quotidien particulièrement violent, mais qui était le mien, celui que j’avais toujours connu, c’était là mon univers et je le connaissais jusqu’à bout de mes doigts pieds. Et tuer, enlever une vie sans sourciller n’a jamais été aussi facile qu’auparavant. Sans doute, Terre-4 avait endurci mon cœur plus que je l’imaginais. Non pas qu’avant ce voyage fatidique, j'hésitais à exécuter une personne, mais disant que j’étais plus ouvert aux possibilités de neutraliser sans tuer.

       Mais très franchement, à l’heure actuelle, je n’avais pas envie de risquer ma vie et celle des civils pour faire preuve de bon cœur, alors qu’eux n’hésiteraient pas à faire des trous dans ma belle peau. Je préfère quand mon sang reste caché à l’intérieur de mon corps, il est bien plus efficace quand il circule dans mes veines, vous savez, pour tenir son rôle de me maintenir en vie. Je neutralisai donc un de ces connards silencieusement, tandis que mes coéquipiers en firent de même de leur côté. Après avoir dissimulé le corps, Aazi et Tao nous rejoignirent. Le gamin annonça qu’il y avait une bombe, je me grattais la tête un peu nerveusement à l’entente de cette information pas mal embêtante. « N°2, tu gères la bombe. » Annonce naturellement Aazi d’un ton sec, je fis claquer ma langue de frustration, même si elle avait raison de me laisser cette mission. Je pouvais simplement me téléporter avec la bombe dans ma dimension de poche et l’y jeter là-bas avant de revenir, encore fallait-il que je sois capable de l'approcher.
       « Il faut que j’aie un visuel sur l’endroit où se trouve la bombe pour pouvoir me téléporter jusqu’à elle. Aussi, il va falloir créer une diversion pour ne pas que les mecs fassent exploser l’engin dès qu’ils m’apercevront. Quant au gosse ? » Aazi et Tao le fixèrent, selon eux, ça aurait été idéale si je l’exfiltrais en le téléportant à l’extérieur. C’était l’idée que j’avais eue de base aussi, mais s’il y avait une bombe à évacuer en priorité, je devais économiser l’énergie de l’Alchimiste pour justement déplacer la bombe en toute sécurité. En effet, pour téléporter le gamin, il faudrait compter un saut pour le sortir et un deuxième pour revenir à l’intérieur du bâtiment. Je suis sans doute plus endurante en femme vu que je n’utilise pas l’Alchimiste pour maintenir une forme masculine… Cependant, mieux valait éviter de titiller le diable. « Gamin, tu sais où se trouve la bombe ? » Demandais-je… Oui, je l’ai appelé gamin, j’ai 20 ans maintenant, j’ai clairement des années de plus que lui. Et pour une fois que ce n’est pas moi qu’on appelle gamin ! Fuck Yeah !

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          Une bombe, c’était vachement chiant, très chiant si en plus je n’avais aucun moyen d’accéder au bordel visuellement. D’après le gamin, ils s’étaient barricadés avec l’engin ? Pour éviter de potentiels snipers ? Où bien, ces mecs étaient tout simplement paranoïaque. Mais plus étrange encore, étaient-ils donc près à mourir avec leurs otages en cas de problème, s’ils se sont barricadés avec la bombe, c'était l'idée qui en ressortait. Je fixais Aazi et Tao avec un sourcil levé, bien que je restais silencieux. Je balayais du regard la pièce, c’était comme si les événements s’empilaient en fonction de nos réactions. Pourquoi un groupe serait-il prêt à mourir avec leurs otages si à la base, les membres n’étaient rien d’autre que des voleurs visant un convoyeur de fond. Cette bombe est une épine dans le pied, mais si en plus elle est cachée à la vue de tous, ça devenait une étrange coïncidence. C’est comme si les hommes en question s’étaient préparés pour ne pas me laisser d’ouverture. Déjà, il y avait le fait qu’il y ait une bombe, ce qui nous empêcher de progresser de la même manière qu’au début, ensuite maintenant que le gamin avait connaissait de ma capacité et de son fonctionnent, la bombe était barricadé…

C’est peut-être encore une fois que mon intuition qui, à nouveau, créait de mon esprit beaucoup trop de scénario… Cependant, et même s’il disait peut-être la vérité, cela faisait beaucoup de coïncidence qui me faisait penser que ce dernier faisait en sorte de gagner du temps… À commencer par le fait de nous informer au compte goutte. Je n’avais pas le pouvoir de mes frères et de ma sœur, mais j’étais pourvue de ma capacité à analyser une situation et ses probabilités, c’était justement ce qui me rendait efficace sur le terrain. Et à l’heure actuelle, tout en moi commençait à me crier de me méfier de ce gosse. Sa dernière phrase n’allant pas à sa faveur. Je posais toutefois une main sur son épaule, délicate, presque maternelle, presque… « Si on peut neutraliser sans les tuer, on essayera. » C’est une vérité en soit, une vérité qui en cachait une autre. Le fait que si le risque est grand, on ne se fatiguera pas à jouer cette carte.

Mais c’était la vérité que je voulais qu’il entende, afin de manipuler sa réaction dans le simple but de le cerner à ma manière. « Tao, j’ai vu qu’il avait des caméras, essaye de trouver le poste d’observation et voir s’il y a un potentiel visuel sur la bombe… » Il y avait des chances que la caméra ait été détruite, uniquement dans le cas où il y en avait une, mais autant vérifié quand même. « Aazi. » Je lui fis des signes de main discret dans l’ongle mort du gamin, dans un langage codé propre à notre unité afin de dire à cette dernière de garder un œil constant sur le gamin en question. « Il va falloir revoir nos plans pour la bombe. Le temps presse et ils ne vont pas tarder à constater l’absence de leur camarade. » Annonçais-je, tandis qu’elle commença à fouiller les poches de sa tenue pour sortir quelques outils d’espionnage. « Rapprochons-nous de la pièce et voyons ce qu’on peut faire là-bas. » J’acquiesçais, en inventant le gamin à reste avec nous, plus particulièrement à marcher à côté de moi tandis qu'Aazi fermait la marche.

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        C’était sans doute étrange de suspecter un gamin, mais pas une erreur en soit. Quand on faisait un métier comme le mien, il fallait être prêt à envisager les situations les plus incongrues. Regardez-moi, on me prendrait facilement pour un lycéen, d'une moins, une lycéenne à l'heure actuelle et guère une arme envoyée par ARGUS. Je ferais jamais la bêtise de sous-estimer une personne à cause de son apparence. On ne m’avait pas non plus éduqué à ressentir une quelconque forme de pitié pour mon prochain. Mon cœur était de toute façon bien trop petit pour ça, si petit que présentement, il n’acceptait en son sein que les Jones, ni plus, ni moins. On aurait pu évacuer le gamin dès lors qu’on l’avait trouvé, mais mon instinct me dictait de le garder à porter de main. Et le garder à l’œil me semblait la plus sage des décisions, tant que l’on n’avait pas en notre possession toutes les clés pour comprendre cette situation. Les situations s’enchaînaient de manière bien trop étrange.
        Des situations qui échappaient à notre contrôle n’était pas nouveau, mais ce cas de figure me semblait insensé. Cela me rappelait d’ailleurs vaguement l’un des sujets qu’ARGUS semblait avoir du mal à coincer. Le sujet serait un être capable d’attirer la malchance ou qu’elle aille, elle s’en servirait comme une capacité bien à elle. J’avoue que ça me ferait ultra chier de tomber sur une pareille chieuse, je n’aime pas les combats inégaux. Mais étais-je tombé dans une situation qui allait nous la mettre à l’envers à chaque fois que l’on faisait l’effort de trouver une solution pour éviter les victimes innocentes ? J’avais encore la patience de trouver une solution pour mener cette mission sans faire de dommages collatéraux, mais il était possible que je finisse par perdre patience. Notre priorité n’était au final aucunement de sauver le cul des civils, mais de coincer le méta-humain derrière ce braquage. Sa capture ou sa mort était ce que voulait Waller, pour le reste, elle n’avait rien dit. Sauver ses gens, c'était pour nous du bénévolat, autrement dit.

         La tête levée vers le ciel, les yeux fermés, j’inspirais péniblement sous le sentiment de frustration qui me gagnait davantage lorsque les coups de feu se firent entendre. Par réflexe, j’avais attrapé mon arme à feu, en vérifiant mes munitions. Un échange de regard silencieux avec Aazzi, il n’était plus question de prendre davantage de pincette. Le fracas de la porte dans mon dos et le son si distinct du choc contre un bras, ne laissait aucun doute quant au fait qu’une agitation soudaine venait d’avoir lieu sans que je ne décèle l’action à temps. Me retournant sous les gémissements de l’homme disparue de nouveau derrière la porte. Mon regard se posa immédiatement sur l’arme au sol. J’aurais sans doute été très mal si le gamin n’avait pas vu arriver l’homme. J’écarte l’arme du pied avant d’ouvrir la porte, ce en coordonnant mon action avec celui d'Aazzi dont l’arme était braqué en direction de la pièce quand j’ouvris cette dernière.
      Seulement avant même d’entreprendre toute action, nous fûmes obligés de nous mettre à couvert. Il n’était évidemment pas seul dans cette pièce. Tirant le gamin vers un coin afin que les balles, qui perçaient furieusement les murs et la porte, ne finissent pas dans son corps. Au vu du nombre de sonorités différentes des coups de feu, ainsi que les sons de rechargements aux variations diverses, j’avais pu déterminer combien d’arme était à l’usage et quel type d’arme aussi. De ce fait, je pouvais visualiser mentalement combien de tireurs, il y avait potentiellement de l’autre côté de la pièce. J’en informe Aazzi en faisait quelques signes de la main, tout en lui indiquant les marges d’erreur possible. Bombe flash entre les mains, je laisse roule dans l’ouverture de la porte que les sons des coups se chargeaient d’en dissimuler le roulement sur le sol. Dès lors que le flash s’était manifesté, comme une vague profitant de la moindre faille chez l’ennemi, Aazzi et moi déferlions à notre tour.

       Il avait fallu d’un rapide coup d’œil pour repérer les ennemis dans notre champ de vision. Certains, les yeux couverts de leur bras sous la douleur, continuaient à tirer à l’aveugle en espérant faire mouche. Les plus malins s’étaient mis à couvert le temps de regagner leur vision, mais j’avais eu le temps de les repérer. Une téléportation plus tard et j’étais à leur niveau, j’assommais celui qui tirait à l’aveugle à coup de crosse du revolver. Ce avant de combiner mon action avec Aazzi pour neutraliser ceux qui s’étaient mis à couvert ou qui tentaient de fuir. Pas de victime cette fois, les assommer était amplement suffisant et surtout, économiser des munitions, semblait être la meilleure chose à faire aussi. Une fois terminée, je me téléporte immédiatement à l’endroit où j’avais laissé le gamin, principalement pour ne pas qu’il en profite pour fuir maintenant qu’il n’avait plus aucun risque de se prendre une balle perdue. « On y va, il va en arriver d’autre. » Alors que je l’aide à se relever, je lui glisse alors ceci. « Merci pour tout à l’heure. » Il comprendra certainement très bien pourquoi je faisais preuve de gratitude, pas besoin d’en dire davantage.
       Je sens la fatigue me gagnait subitement, le contrecoup de deux téléportations d’affiler. Merde. Ce pouvoir était vraiment inutile par moments.

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        Deux téléportations… Seulement deux, et mon corps me semblait terriblement lourd. Mes jambes luttaient contre le poids de mon corps et au moment d'aider le gamin à se relever, si le mur troué de balles ne se trouvait pas à mes côtés pour me retenir soudainement, j'aurais certainement perdu l’équilibre. Je tentais tant bien que de mal à ne rien laisser paraître, mais cela s’avérait être une tâche tout aussi éprouvante que de garder un œil sur ce gosse. Mais ce moment de faiblesse n'avait guère pu échapper à Aazi dont le regard s’endurcit dans ma direction. Il suffisait d'un rien pour qu'une mission tourne au drame de notre côté, en comptait plus le nombre des effectifs QU’A.R.G.U.S avait perdu. La liste était et Aazi n’hésitait pas à rappeler ce que nous avions à perdre. Assurément, elle n’était guère enjouée en constatant que j'arrivais à bout de mes limites, car ayant beaucoup trop abusé des sauts dimensionnels.
        Mais finalement, elle s’était abstenue de tout commentaire pour mon plus grand bonheur, ce n’était de toute évidence pas le moment, ni le lieu pour parler de ce genre de chose. Toujours est-il qu’elle devait savoir que dans mon état, je sentais à même le poids de mes armes et de mon gilet pare-balles. On ne pouvait pas se permettre de s’éterniser davantage dans cette mission, où je risquais fortement de devenir un point mort. Finalement, Tao revint de sa mission, qui ne donna rien ayant essuyer une attaque de son côté, et ce, alors qu’on décida de progresser en direction de l’endroit où se trouvait la bombe, passant par un couloir sensiblement étroit qui ne laissait que peu de couverture en cas d’attaque. Par conséquent, Aazi et Tao étaient en tête, ayant moi-même que peu confiance en mes réflexes dans mon état actuel. Je voulais que ce gamin marche devant moi, surtout pour ferme la marche.

          Un son distinct d’une vitre se brisant, signala à la fois notre présence à l’ennemi et inversement. Les coups de feu furent bien le seul type de son qui envahit peu après l’espace, je me plaque comme je pouvais derrière un mur, tirant à la moindre occasion dès que l’opportunité se présente. Puis soudainement, le fracas si du mur souffler sous le choc brutal et puissant d’un objet lourd se fait entendre plus que les coups de feu. Par réflexe, Aazi, Tao et moi-même nous interrompîmes nos actions simultanément, juste temps de percevoir un éclair rouge passé devant nous. C’est d’ailleurs à ce moment-là que je remarquais l’absence de ce gosse. « Bordel ? Sérieusement gamin ?! » Fuck, au diable, je ne suis pas sa mère. Il avait intérêt à n’avoir aucun lien avec ces connards de terroriste. Reportant mon attention sur la situation actuelle, j’avais hésité à demander qui était le petit nouveau qui s’était invité à la fête.    
       « C’est un membre de la Justice Ligue, Shazam, je crois. » En le fixant, je le reconnus… L’un des héros du même calibre de Superman. Je me laissais alors tomber au sol contre le mur. Si un type comme lui était apparu, notre mission s’allégeait soudainement de plusieurs poids. « Numéro 2… Notre mission n’est pas terminée, on y va. » Cracha Aazi, dur, imperturbable. Je me relevais non sans soupirer. Arriver au niveau de Shazam, après que ce dernier s’était pris une rafale de balle comme si de rien n’était. « Du coup… T’es un kryptonien aussi, c'est ça ? » Demandais-je, en m’adressant à ce Shazam. J’avoue que je ne connaissais rien de lui, mais assurément, il avait des capacités similaires à Superman. « Bref, le méta-humain est à nous… Mais si vous voulez le menotter ça nous facilitera la tâche, m’sieur pare-balles. » Tao sourit, tandis qu'Aazi retint une folle envie de me commenter à nouveau sa désapprobation.