Dance on the edge of mystery. [Ft. Caroline Kelley]

Dance on the edge of mystery.

FT. Caroline Kelley

Gotham n’était et ne serait probablement jamais une ville sûre, un lieu où les civils pouvaient se sentir en sécurité. C’était un fait, mais les petites manigances (ou plutôt les grosses catastrophes) de cet extraterrestre ont transformé le semblant de paix qui pouvait exister au sein de la Gothique en de vulgaires grains de poussières : la Ligue des Assassins était affreusement active, le taux de criminalité et de délinquance avait grimpé en flèche et les génies du crime comme Le Joker ou d’autres affreux de ce niveau prenaient un malin plaisir à profiter du chaos environnant. Aspen voulait devenir un héros ? Il ne manquait pas d’occasions pour s’entraîner et en devenir un. Même si c’était au détriment de personnes innocentes. Heureusement, il parvenait à suivre le rythme. Peu de gens se retrouvaient- trop blessés, lorsqu’il intervenait. Il y avait parfois des couacs, bien sûr, mais l’adrénaline aidait beaucoup sur le terrain. Mais même ainsi, les criminels restaient bien plus nombreux et si actifs qu’il était dur de tous les arrêter. Facilement. Tout ceux qui combattaient les actes de déviances étaient très clairement sur les rotules… mais il fallait tenir le coup. Il n’y avait aucun choix possible à faire ; s’ils s’arrêtaient, tous autant qu’ils étaient, la ville plongerait encore un peu plus dans le chaos. Il y aurait de plus en plus de morts innocentes et qui sait quelles conséquences aurait une telle descente aux enfers ?
Ce soir-là, comme à peu près tous les soirs, Aspen enfila son costume et quitta l’appartement où il vivait avec sa sœur Cassandra, pour veiller et agir en cas de besoin… et agir, il le faisait presque toute la nuit durant. C’était éprouvant, mais il tenait le coup. Il y avait parfois une baisse d’activité criminelle, certains jours, que le jeune homme ne saurait expliquer mais qu’il accueillait à bras ouverts. Ce soir-là n’en faisait malheureusement pas partie. Du tout. C’était vraiment dommage car ça faisait plusieurs jours de suite que la délinquance et les violences n’avaient pas cessés ou ralentis. Mais il fallait faire avec alors l’apprenti héros accepta à contrecœur cette information et se concentra sur les bruits environnants, la moindre silhouette suspecte, le moindre cri, la moindre menace… Il se hâta donc à ne pas laisser de voyous ou de dangereux criminels agir ou s’échapper, s’il n’avait pu les empêcher de commettre un délit. Un, deux, trois, quatre- il en perdit le compte : beaucoup trop de personnes qui s’en prenaient à d’autres ou à des enseignes, modestes ou prestigieuses. Beaucoup trop de crimes, de victimes, d’individus à maîtriser tout en essayant de ne pas se laisser happer par la violence et les pulsions les plus primaires qui parasitaient l’esprit du jeune homme. Observer, intervenir, maîtriser, repartir pour observer, intervenir, maîtriser… Jusqu’à qu’il tombe sur une scène de crime qui était bien vide : silencieuse, aucun suspect en vue, un corps, qui aux premiers abords semblait presque impeccable, comme si la victime dormait à poings fermés. Mais bien entendu, Aspen se doutait bien que ce n’était pas le cas. Il s’approcha, aux aguets, prêt à se défendre en cas d’attaque surprise et examina le cadavre. Un empoisonnement ? Ce serait la piste à envisager étant donné l’absence d’hématomes ou de plaies. Est-ce que la victime a ingéré le produit où bien se l’était-elle fait injecter ? Il n’y avait pas de traces de piqûres visibles. Une vengeance ? Peut-être. Un bruit. Le jeune homme se figea quelques instants et attaqua avant de se rendre compte qu’il connaissait ces couleurs : rouge, vert et jaune. C’était un Robin. Non, une Robin. Une rouquine.

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Son casque Marshall sur les oreilles, les jambes pendant dans le vide avec nonchalance autour du buste d'une gargouille et une canette de soda en main, Carrie profitait du test presque réussi de son premier modèle de bat-grappin personnel, bon il avait besoin de finitions esthétiques et sans doute de démarrer moins vite afin de lui éviter de se prendre des obstacles non perçus au sol comme le petit rebord bien traître qu'elle avait failli manger dans le coin de la mâchoire à 6 mètres du sol. Dur dur la vie de justicier masqué, dangereux, d'ailleurs si elle tombait d'ici elle finirait en pizza sur le bitume en contrebas. Savourant son soda de la victoire après avoir frôlé avec une inconscience totale la mort, elle notait sur un carnet les correction de calcul à faire au niveau du microprocesseur bidouillé qui dirigeait cet outil de test désormais complètement vide après un seul tir qu'elle rangeât dans un petit sac dans son dos, là ou elle mettait habituellement ses "sujets de test", ce soir elle n'avait pas pour objectif de faire régner la loi, pas en particulier en tout cas, elle était sur la piste d'un dealer dans son établissement, une petite frappe qui vendait de la coke coupée avec une sacré merde qui avait provoqué deux overdoses, non ce soir elle s'était éloigné de ses territoires habituels pour faire preuve de son génie à la seule personne que ça intéressait vraiment : elle.

Carrie ajusta l'oreillette reliée à son portable connecté à sa radio trafiquée, visiblement on avait un coureur ce soir, le poste du quartier recevait tout un tas de signalement sur un individu suspect et costumé de noir, pas vraiment un gentil normalement, surtout qu'il n'avait pas d'appartenance reconnue à la batfamily, mais il semblait faire son petit bout de chemin ce soir, la ville semblait plus sûre, peut-être un collègue? L'idée semblait bonne, c'est alors qu'elle entendit un signalement étrange, un corps reporté dans une ruelle non loin, une patrouille qui doit aller voir, elle est plus proche, beaucoup plus. Robin fend les airs immédiatement, jetant la canette dans une trajectoire parfaite vers une poubelle en contrebas après l'avoir vidée d'une traite, rangeant prestement son casque pliant dans une de ses poches de ceinture et volant ensuite rapidement au dessus de la ruelle. Un homme est près du corps, le tueur? Costume noir, l'autre? Difficile à dire, ne pas prendre de risque, il faut approcher furtivement Carrie extrait le robin-grappin, oui elle renomme c'est comme ça, et tire un coup sec sur l'embout pour enclencher le système de sécurité et se laisse descendre lentement au dessus de sa cible, ou presque, il lui manque un mètre ou deux mais elle est dans son dos, d'un mouvement simple et leste elle lâche la poignée de son engin improvisé et se laisse tomber au sol avec grâce et se met en garde, frapper en premier et par surprise, comme au self defense. Carrie se jette sur l'individu et reçoit un coup de coude en pleine tempe qui la sonne sévèrement, désormais au sol et avec un mal de crâne carabiné, elle se recule par reflexe et termine de se relever dans une roulade arrière particulièrement agile, position basse pour le tacler à la ceinture si il tente un assaut et le mettre au sol pour prendre l'avantage. Mais il ne bouge pas, il fout quoi là? Carrie se dresse un peu met ses avant bras en protection en se mettant à sautiller sur place comme un boxeur.

-Approches! Robin va te décrocher ta sale tronche de tueur! HYAAAAAAAAAAAAAAH!

Elle s'élance au son de son cri de combat, deux crochets rapides vers son visage et un petit middle kick vers les côtes ça devrait le calmer ça. La rouquine doit profiter de l'avantage que lui donnes son adversaire en ne pressant pas son avantage, si elle ne manquait cependant pas de panache dans son approche ni d'agressivité, son manque d'entraînement les rendait mal assurés et elle se retirait vite pour éviter de se faire agripper dans une quelconque prise, se contentant au final de harceler le pauvre Aspen de petits coups vifs. Enchaînant un série de coups de poings pour tenter de le faire reculer.

-T'a aucune chance!

Bon fini les conneries, Carrie lui envoie un petit "This is Sparta" pour l'éloigner et sort dans un seul mouvement sa fronde et arme une bille de peinture qu'elle décroche en direction de son visage afin de l'aveugler.

-Manges-toi ça!

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Bravo ! Il venait de frapper un- une Robin. Une alliée. De mieux en mieux ces débuts en tant que justicier. Il s’écarta de quelques pas, prenant bien soin de ne pas piétiner le corps de la victime qui ne risquait pas de s’enfuir et observa l’agilité ainsi que la gymnastique de la rouquine qui semblait prête à se défendre. Cette dernière avait l’air attendre qu’il l’attaque et perdant patience, elle se redressa en sautillant sur place. L’ex-assassin haussa un sourcil, curieux et intrigué : que faisait-elle ? Aspen n’eut pas vraiment le temps de le comprendre que déjà, la jeune femme était sur lui, à lui donner une pluie de coups. Et si l’apprenti héros avait eu le temps d’éviter les deux premiers coups, le pied de l’adolescente, lui, ne le rata pas. Pas du tout. Heureusement que la douleur était en option chez lui, car mis à part quelques picotements, son corps semblait aller bien. En tout cas, Aspen l’espérait de tout cœur car il n’avait aucun moyen sûr de le savoir. Heureusement que la gestuelle de la jeune femme avait l’air encore plutôt maladroite, car face à un adversaire en combat rapproché, l’ancien membre de la Ligue des Ombres était une tache. Une véritable tache. Il s’entraînait, certes, mais ce n’était pas encore ça. Alors se trouver devant une pareille "ennemie" lui évitait le possible désagrément de se retrouver alité pendant plusieurs jours. Malgré tout, elle restait redoutable et rapide. Sa maladresse due à un probable manque d’entraînement ne la rendait pas moins dangereuse en tant que combattante. Le jeune homme esquivait les coups, essayant de s’éloigner du corps : s’il l’abîmait, il risquerait de bousiller des preuves ou des indices… pas vrai ? En tout cas, il n’aimait pas l’idée de piétiner quelqu’un, que cette personne soit morte ou vivante. Certains coups l’atteignaient, mais ne ressentant pas grand-chose voire rien du tout, il ne s’en soucia pas plus que cela.

« Stop ! » essaya-t-il de crier, bien vite interrompu par une nouvelle punchline de la rouquine.

Un coup. Rapide. Aspen recula de quelques pas, légèrement sonné, pour vite retrouver son équilibre et ses repères et s’esquiva in extremis, évitant de très peu la bille de peinture que comptait lui offrir avec beaucoup d’amabilité, l’énergique Robin qui lui faisait face. Une attaque ponctuée d’un redoutable « Mange-toi ça ! ». Le jeune homme se glissa rapidement jusqu’à cette dernière et essaya de l’immobiliser afin de pouvoir l’arrêter et la raisonner. Il répéta une nouvelle fois cet unique mot :

« Stop. »

Il n’était pas particulièrement à l’aise avec l’idée de fixer la jeune femme, les yeux dans les yeux, mais peut-être comprendrait-elle ainsi qu’il n’était pas un ennemi. Il n’en était pas particulièrement sûr, de si cette méthode allait fonctionner ; le social n’était pas son fort alors il croisait mentalement les doigts avec une force qui casserait n’importe quelle articulation. Il tenait bon, même s’il se doutait que cette balle rebondissante humaine n’allait pas se laisser faire si le message ne passait pas entre eux. Pitié… Faites qu’elle ait compris qu’il n’était pas un méchant.

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Comme si elle allait le laisser se reposer le malfrat en tenue chelou, c'était un truc de justicier ça normalement les vêtements blindés et déjà que ses coups manquaient de précision à défaut de manquer d'énergie, il ne semblait pas bouger beaucoup quand elle le touchait, comme si il ne sentait rien, c'était un robot ou quoi? Elle lâcha la pression sur sa fronde et la bille partit vers lui mais au dernier moment il fit un mouvement d'approche et le projectile vola derrière lui en frôlant son crâne à sa plus grande frustration, elle éclata contre le mur derrière, répandant un rose fluo flashy sur la surface, il était sur elle avant qu'elle ne pense à activer ses tasers de poing, effectuant un magnifique plaquage qui lui coupa le souffle quand son dos entra en contact avec le sol, son réflexe de mettre la main derrière la tête fut salutaire car elle ne fut pas sonné, par contre sa fronde était désormais hors de sa portée et lui avait désormais l'avantage d'une position dominante, si elle avait été un expert en MMA, elle se serait vite débarassé de cette prise, mais là c'était la panique, et si il avait une arme qu'il allait sortir pour la tuer? Carrie ne se démonta pas et serra les poings au maximum, activant les taser de ses poings dans un crépitement électrique, les pointes métalliques se déployant à travers ses gants. C'est là qu'elle nota un détail troublant, il n'avait pas d'arme sur lui et il ne lui faisait aucun mal alors qu'il avait clairement l'avantage, au vu de l'état de corps un peu plus loin, ça ne devait pas être son oeuvre à ce pauvre mec, elle lui fit alors un grand sourire et lui tendit la main en guise de salut avec un grand sourire, bon aussi pour qu'il l'aide à se relever. Elle se sentait un peu conne d'avoir attaqué, mais bon elle pouvait pas deviner. Elle repartit donc immédiatement en mode pile électrique une fois sur pied avec son débit de voix rapide.

-Salut toi! T'es pas dans mes fiches! Sympa le costume!

Il semblait éviter son regard ce qui était étrange, avec les masques impossibles de se reconnaître sauf si ils se connaissaient très bien, et franchement il ne lui disait rien là comme ça, bizarre mais bon il fallait être un peu fêlé pour choisir cette vie. Elle ne lui demandait rien de personnel mais était presque collée à lui, un grand sourire sur les lèvres comme si le cadavre n'était pas là. Carrie avait fait depuis longtemps le deuil du dégoût naturel envers les cadavres depuis le syndicat du crime et les opérations qu'elle avait du mener pour secourir des civils.

-T'es indé? Ou avec les bats? J'adore la cape!

Elle joignit le geste à la parole et prenant un pan de l'objet pour siffler avec un air admiratif. Elle avait déjà rencontré Black Bat, il était possible que la chance continue de lui sourire, comme quoi pour rencontrer tout ces gens il suffisait de traîner un peu le soir. Ses yeux détaillèrent un peu le jeune homme qui ne portait aucun insigne particulier, sans doute un indépendant, dommage c'était pas ce soir qu'elle rencontrait le grand chef, même si y'avait quelques jours qu'il semblait avoir disparu et que seul Robin, le vrai, patrouillait la ville, lui et les autres, mais aucune trace du grand chef depuis un moment, il devait avoir à faire avec Brainiac qui se rapprochait. La justice était décidément un sacerdoce chronophage.

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Il était de fait que le jeune homme n’avait pas réfléchi aux possibles conséquences d’un plaquage au sol. Si l’adrénaline et l’hyperactivité de son adversaire étaient de très bonnes explications au pourquoi du comment, il était clair que cela n’aurait jamais excusé son acte si, par malheur, le crâne de la rouquine s’était fracassé contre le sol goudronné. Heureusement, ce ne fut pas le cas : cette Robin avait de très bons réflexes et avait instinctivement protégé l’arrière de sa tête de légères ou graves séquelles. Elle était donc sauve et Aspen avait réussi à la maîtriser. Il était à présent temps de la convaincre qu’il n’était pas son ennemi, bien au contraire.
Mais au grand dam de l’apprenti héros, sa "normalement" alliée n’avait pas semblé comprendre son message. Pas tout de suite en tout cas, puisqu’elle fit- quelque chose. Aspen ressentit de très légers picotements, désagréables mais bénins. Pour un hyposensible tel que lui, bien entendu. Une personne ordinaire l’aurait probablement senti passer. Il s’écarta tout de même pour ne plus subir cette vicieuse petite attaque et également pour laisser la jeune femme se relever. Elle n’était pas son ennemie, après tout. Le temps que la rouquine se rende compte qu’il n’était pas une menace pour elle, le jeune homme se demanda comment il allait expliquer ces nouveaux hématomes à sa grande sœur : « Hey, Cassie. Je peux tout t’expliquer ! J’ai attaqué sans faire exprès une Robin qui m’a donc attaqué en retour et voilà le résultat ! »… Un sacré quiproquo qui décrocherait un petit sourire à Cassandra, ça il en était certain. Elle ne rirait peut-être pas, mais cette histoire burlesque l’amuserait certainement.
Lorsque le jeune homme quitta sa petite bulle mentale, il fut agréablement surpris de voir Robin lui adresser un large sourire, amical et chaleureux comme la main que cette dernière lui tendait. Une main qui attendait aussi qu’il l’attrape pour aider sa propriétaire à se redresser… Il fit donc. Une fois sur ses deux pieds, la jeune femme redevint une véritable pile électrique et Aspen dut cligner, en un temps record, une bonne centaine de fois ses paupières afin d’essayer de suivre le rythme endiablé de Carrie. Elle- lui avait dit bonjour, avait dit quelque chose à propos de- fiches ? Et avait complimenté son costume. Ne sachant pas trop s’il avait réussi à capter toutes les informations verbales que lui envoyait la rouquine, l’apprenti héros lui adressa timidement un sourire maladroit et une expression légèrement confuse ; elle parlait tellement vite. Il fuyait son regard, un peu mal à l’aise et eut presque un frisson de crainte en la voyant être si près de lui. Trop près. Elle l’observait ? Il ne dit rien. Elle, si.

« T'es indé ? Ou avec les bats ? J'adore la cape ! » lança-t-elle avant d’attraper un pan de cette partie de son costume et de siffler- d’admiration ? Aspen se sentit encore plus mal à l’aise et creusa sa tête à l’intérieur de ses épaules.

« Black- Bat. Je-… travaille. Avec Black Bat. » répondit-il en continuant d’éviter le contact visuel avec la pile électrique sur pattes qui tripatouillait sa cape. Une cape déchirée au point qu’on pouvait la confondre avec une écharpe… mais cette femme avait l’œil, visiblement.

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Pas causant le mec, mais c'était pas grave, il en fallait pour tout les goûts et puis bon il était peut-être juste timide, il fallait sans doute lui laisser le temps de s'habituer, l'ouvrir gentiment pour qu'il révèle ses secrets et son savoir. En tout cas il disait bosser avec Black Bat, ce qui était décidément en second derrière sa rencontre avec la Black Bat en question dans la liste des trucs les plus cools du mois, il était tout mimi à se renfermer comme ça et si elle ne pouvait que les deviner, les traits de son visage laissez présager pourtant d'un sacré tombeur potentiel. Vu que la justicière était peu causante de son côté aussi, bien que plus que le gringalet face à elle, ça pouvait laisser présager une "coopération" des plus intéressantes entre ces deux-là, si ce n'était déjà fait, elle rêverait de le voir, le couple de justicier le plus adorable de son avis expert. Son sourire s'élargit à cette simple pensée et elle lâcha la cape élimée du jeune homme, en tout cas ça expliquait la tenue, il n'avait pas dégôté ça au détour d'une rue dans le manteau d'un clodo quelconque, c'était sans doute même de meilleure qualité que son pare-balle souple, la mega-classe! Elle gloussa en touchant du bout du doigt une de ses protections de torse pour en éprouver la résistance. Vraiment d beau matériel que se traînaient la batfamily, son grappin faisait pitié à côté de celui que lui avait prêté Black Bat et cette tenue à elle seule aurait nécessité plus d'argent de sa part qu'elle n'aurait put en dépenser un jour. Elle termina par une délicate bourrade dans mon épaule.

-Moi du coup c'est Robin, je sait le vrai sera pas content.

Elle ricana en imaginant l'image burlesque de leur rencontre, sans se douter que le véritable Robin était non seulement une de ses connaissances, mais aussi qu'il allait sans doute lui faire vivre l'enfer si il la croisait. L'ignorance salvatrice de Carrie la protégeait en cet instant de la dure réalité, en plus avec Aspen elle était sûre qu'ils allaient former un duo de choc, il avait l'air bon en arts martiaux, elle était bonne en tir, ils étaient tous les deux pas très connus, y'avait un truc à faire, un début d'idée, le pauvre Aspen ne s'en rendait pas compte, mais derrière sa visière Carrie l'observait avec convoitise, elle qui rêvait de s'associer à d'autres héros. Mieux valaît donc faire ses preuves ce soir, et ça commençait par s'occuper du meurtre, la police ne devrait pas trop tarder à envoyer une patrouille, ils avaient donc peu de temps pour recueilli indices et éléments, comme c'était un meurtre, ils avaient intérêt à la jouer sérieux, elle cessa de rire et sembla soudain très sérieuse, sa main se posa sur son épaule et elle sembla le fixer dans les yeux à travers leurs masque et visière, sa tête un peu inclinée, son débit se fit aussi un peu moins rapide et sa voix plus grave en prononçant ces quelques mots.

-Je craque aussi à fond sur eux, genre vraiment. Mais ça tu le dis à personne ok? Va pas me casser mon coup.

C'était la tenue, y'avait un truc fascinant et puis c'était des vrais héros, elle avait fait gymnastique justement par ce que le premier Robin faisait des figures totalement incroyables, et puis bon avec une tenue comme la sienne, qui pouvait réellement douter de ce sur quoi elle portait son intérêt, si Batman l'avait sauvé et allumé le feu de son engagement héroïque, les robins avaient toujours semblé à ses yeux comme la meilleure partie du duo. Ce qui expliquant son attirance manifeste pour le costume, et ceux qui le portait.

-Bon on se met au boulot, les bleus arrivent.

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Cette fille ne semblait décidément pas se soucier des différents concepts de distance existants, envahissant joyeusement l’intimité du jeune homme qui s’en retrouvait bien intimidé… mais un jeune homme qui ne lui en tenait aucune rigueur, aucune. Il ne pouvait pas vraiment se le permettre de toute façon : après tout, il avait lui-même mis un certain temps avant de comprendre qu’il y avait une certaine distance à respecter lorsqu’on interagissait avec quelqu’un. Ce n’était pas vraiment le genre de chose que l’on enseignait au "club des tueurs sectaires en pyjama". Aspen se contenta donc de rester silencieux, laissant Carrie zyeuter et tâter son costume dans tous les sens, de la tête aux pieds. Tant qu’elle ne devenait pas trop gênante, bien sûr.
Ouf ! L’apprenti héros ne s’attendait absolument pas à ce geste, cette bourrade sur son épaule. Ce fut une telle surprise qu’il faillit se défendre par réflexe… mais Aspen parvint très vite à comprendre que cela n’était pas nécessaire et que c’était quelque chose d’amical. Pas une menace. Ce petit coup n’était pas fait pour blesser. Pas une menace. Non, non, non. D’ailleurs, la petite présentation de son interlocutrice accapara toute son attention et il en oublia la bourrade : elle n’était donc pas une vraie Robin ? Elle portait pourtant le même costume, quoique- il était de fait que deux personnes portant le même alias et la même tenue, ce n’était pas très judicieux ni particulièrement pratique. Il existait bel et bien un autre Robin, brun et un peu teigneux.

« Hm… C’est- surtout… pas très- pra- pratique. Deux- Ro- Robin. » répondit le jeune homme sans se rendre compte que sa phrase était assez vague et pouvait donc, en conclusion, être plutôt mal prise.

Lorsque la jeune femme cessa tout d’un coup de sourire, l’apprenti héros fronça les sourcils : c’était un peu comme si quelqu’un avait appuyé sur un bouton afin de désactiver la fonction "croissant de lune" sur le visage de Carrie- Robin. C’est une main plutôt ferme qui atterrit sur son épaule et un regard dur et sérieux, qu’il soutint avec la même gravité… Elle était prête à prendre au sérieux cette affaire et elle n’allait pas faire semblant. « Je craque aussi à fond sur eux, genre vraiment. Mais ça tu le dis à personne ok? Va pas me casser mon coup. » entendit-il de la bouche de la rouquine. Et il n’était pas vraiment sûr de savoir quoi répondre à cela. Il se contenta donc d’un simple hochement de tête, sans être véritablement certain d’avoir compris ce qu’elle avait voulu dire… Mais s’il était question de garder un secret, il s’était entraîné depuis l’épisode "Numéro 1" afin de ne plus jamais révéler une quelconque information, que ce soit sous la torture ou sous l’emprise d’hallucinations.

« Bon on se met au boulot, les bleus arrivent. » dit-elle comme pour ponctuer avec majesté cet air solennel.

Aspen n’attendit pas vraiment sa nouvelle coéquipière et retourna auprès du corps : le malheureux avait reçu un coup lors de la petite altercation entre les deux justiciers en herbe. C’était un fait indiscutable à constater puisque juste avant que le combat ne débute, il ne portait aucune trace de coups. Mais peu importe. Le jeune homme déshabilla doucement la victime afin de s’assurer que l’empoisonnement ne s’était pas fait par injection et en profita pour observer l’état du cadavre : la mort était assez récente. S’il était arrivé entre trente minutes et une heure plus tôt, cette personne aurait peut-être pu avoir une chance de survie.

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Sa réponse sur les deux Robins lui tira un sourire, c'est qu'il avait de l'esprit mine de rien. Si son phrasé pouvait porter à confusion puisqu'il semblait beaucoup hésiter, Carrie avait à présent parfaitement conscience que c'était un handicap qui n'affectait en rien les capacités de raisonnement d'Aspen, ce n'était pas la première fois qu'elle avait affaire à une personne avec un soucis à l'oral de son type, ces jeunes avaient souvent des soucis d'intégration et de résultat à l'école à cause des moqueries en tout genre, elle avait fait du soutient scolaire pour des élèves de ce type, ils étaient en général très volontaire et avides de faire leurs preuves, elle trouvait pour le coup sa démarche d'autant plus admirable, quand elle pensait aux poseurs qui crânaient en disant que ce que faisait Batman était facile le cul bien vissé dans le fauteuil de la baraque de leur fraternité, une bière light à la main devant un parterre de nunuches impressionnées par leurs muscles 100% gonflette. Aspen avait plus de mérite que 100 de ces loosers et il n'en avait sans doute même pas conscience, en tout cas il était pro car il se mit immédiatement au travail, Carrie n'était plus dégoûtée par les cadavres, Gotham avait été fortement touchée à de nombreuses reprises par des attaques en tout genre et elle avait filé un précieux coup de main lors de la période syndicat du crime en accompagnant des équipes de secours. Aspen faisait preuve d'une grande déférence envers le corps, pour ne pas abîmer les preuves, mais aussi sans doute un peu par respect pur et simple.

Carrie l'accompagna et nota elle aussi l'absence de marque claire, injection ou ingestion, ce serait vite vu, pas de traces dans la bouche quand elle inspecta rapidement, donc si c'était pas ingestion c'était un poison discret, elle inspecta coup, main et pieds dans un premier temps à la recherche d'une trace de piqûre, mais rien, c'est là qu'elle remarqua un léger hématome sur son flanc, rien de sérieux et récent, elle sortit une petit lampe torche de sa ceinture et observa de plus prêt cet étrange impact, elle repéra rapidement un petit trou, comme une légère perforation, d'un gest elle attira l'attention d'Aspen sur la très légère blessure. Ça ressemblait beaucoup aux méthodes du KGB, un agent percutait par "accident" la cible et en profitait pour lui injecter un poison mortel, enfin, quand ils ne pouvaient pas simplement tendre une embuscade et remplir l'ennemi de plomb. Elle avait étudié la guerre froide pour un exposé et s'était un peu renseigné par curiosité, c'était assez proche. Elle espérait qu'Aspen ait une idée de qui avait put faire ça, car sans analyse poussée, ils auraient du mal, elle sortit une seringue qu'elle décallota avant de la planter avec délicatesse dans la plaie pour ne pas créer de fausse analyse par le coroner et en tira du sang, ils fallait trouver un labo, par chance la ville de Gotham en comptait un nombre fort respectable et son portable ne tarda pas à en trouver un proche.

-Si on sait quel poison il utilise, on pourrait se faire une idée du tueur. T'a trouvé autre chose?

Son regard se plantait dans le sien, mieux valait le mettre à l'aise tout de suite, c'est là qu'elle remarqua qu'il n'avait pas donné son nom, sans doute par timidité. Elle espérait qu'il n'était cependant pas du genre secret et mystérieux à outrance, elle se méfiait de ce genre de personne qui cherchait à vous embabouiner. Mais pour l'instant il semblait juste très gêné.

-D'ailleurs c'est quoi ton blaze?

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« Oh… C’est- comme dans- les re- repo-…-tages. Sur- espions. Les espions. » marmonna le jeune homme en fixant son attention sur la discrète blessure que lui montrait la rouquine.

Aspen s’approcha d’un peu plus près pour examiner et observer cette zone qui fut perforée par le responsable de cet assassinat… Pourquoi donc un assassinat ? À vrai dire, c’était une évidence que même le moins futé des hommes pourrait constater : c’était un travail propre, appliqué et presque sans aucun défaut. La conclusion logique était donc que le meurtrier était, avec certitude, un professionnel. Un tueur à gage ? Possible. Fort probable même. À moins que ce ne fut l’œuvre d’un assassin ou d’un mercenaire expérimenté et plutôt âgé ; un jeune apprenti ou un frais tueur ne serait pas capable d’une telle prouesse technique. Même avec toute la volonté du monde.
Si le responsable était un tueur à gage, il y aurait alors une très faible chance (mais une chance quand même) qu’une liste de clients traîne dans les parages… si ledit meurtrier n’était bien sûr pas de ceux qui effacent toute trace de leurs "commandes".

« Tueur à gage. Le- suspect, est possiblement- un tueur à gage. » confia-t-il à sa collègue de travail.

Aspen avait été tellement absorbé par sa collecte d’indices afin de dresser un profil un peu plus précis pour retrouver le tueur qu’il n’avait même pas remarqué que Carrie venait tout juste d’extraire un échantillon de sang et avait encore moins entendu la question de celle-ci ; répondant malgré tout à cette dernière de manière involontaire. Qui plus est, il s’était tourné dans la direction de la jeune femme et- n’importe qui pourrait croire qu’il avait entendu ce que lui avait dit la justicière en herbe… sauf que non. Au contraire. Hésitant à lui demander s’il était possible qu’elle répète ce qu’elle lui avait dit, Aspen se contenta de soutenir son regard. Jusqu’à cette question qui le déstabilisa quelques secondes.

« D'ailleurs c'est quoi ton blaze ? »

« Day- Dayazell ! » répondit-il dans un sursaut.

Dans cette soudaine montée de stress, il posa la question qui voulait tant faire vibrer ses cordes vocales et hocha simplement la tête une fois la phrase de Robin répétée. L’apprenti héros demanda alors si c’était comme dans les séries policières : s’il fallait se rendre au sein d’un laboratoire pour- faire des trucs de scientifiques. Ce genre d’émission n’était pas toujours très clair, encore moins précis. Mais c’était bel et bien ça. Il ne fallait donc pas perdre de temps.
Les deux jeunes justiciers se rendirent donc sans attendre à l’intérieur du laboratoire le plus proche, localisé par notre Robin du jour… ou de la nuit, en l’occurrence. Mais peu importe ! Il y avait assez peu de monde ce soir, mais là n’était pas le problème : un ou deux scientifiques seraient amplement suffisants pour les épauler en cas de besoin. Non, ce n’était pas ça le problème. Le problème était que entrer par effraction parce que la porte d’entrée ne permettait pas l’accès au laboratoire ne passait pas pour la meilleure des premières impressions. Mais un meurtre étant un meurtre et une victime étant une victime… Ils eurent le droit à la coopération des scientifiques présents sur les lieux.

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Dayazell? On aurait dit un nom biblique, il y avait bien un Azrael qui traînait dans Gotham en laissant ses tags traîner un peu partout, un sacré barjot celui-là, du genre croisade à Jerusalem et toutes ces conneries. C'était cool en tout cas, mystérieux, Carrie n'avait jamais voulu créer sa propre légende, si elle savait que Batman et ses alliés n'étaient pas les seuls forces du bien en ville, elle n'avait jamais eut la prétention d'installer sa propre légende ou son propre héritage. Robin, c'était à la fois son amour du costume et sa reconnaissance envers le bat qui étaient ses principales motivation, jamais elle n'aurait imaginé prendre sa propre identité, elle ne faisait qu'honorer, perpétrer elle n'était pas le premier Robin et elle savait qu'elle ne serait pas le dernier. Aurait dut-elle faire comme Dayazell? Diffiicile à dire, mais alors qu'ils courraient côte à côte jusqu'à un laboratoire d'analyse, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir de l'admiration pour ce garçon. En l'entendant parler elle pensait pouvoir présumer qu'il souffrait d'un handicap pour s'exprimer, c'était d'autant plus brave de sa part, alors qu'il aurait put se morfondre sur lui-même, désespérer, de décider d'aider les autres, surtout quand ces derniers ne léveraient sans doute pas le petit doigt pour lui. Elle comprenait qu'être justicier c'était aussi faire partie d'un groupe de personne qui sacrifiaient bien plus que leur santé. C'était une cause qu'ils se devaient d'honorer quelque soient leurs difficultés personnelles.

Entrer par effraction fut la première épreuve, mais Carrie et son pistolet de serrurier ne firent qu'une bouchée de la porte arrière, les deux apprentis justiciers purent pénétrer sans mal dans les lieux, un petit labo sous financé comme tous les autres et qui n'avait ce soir là que deux techniciens épuisés à leur proposer, les pauvres bougres eurent bien du mal à ne pas croire au début à un vol de la part de deux gamins en vadrouille, mais une fois rassurés et sans doute un peu attendris par Aspen avec son bégaiement et Carrie avec sa joie de vivre communicative qui semblait déjà savoir se servir du matériel par dessus le marché, elle leur fila même un petit coup de main pour les remercier de leur aide et du prêt du matériel. La fiole de sang tournait dans la machine à un rythme effréné, se préparant à livrer tout ses secrets. Il ne fallait pas être le plus grand détective du monde pour voir que Dayazell n'était pas du genre sociable, contrairement à elle, elle laissa les scientifiques à leurs relevés trop obscurs pour elle et le rejoignit avec un sourire et un canette de soda achetée au distributeur qu'elle lui tendit avec nonchalance, à peine l'objet avait quitté ses mains qu'elle ouvrait la sienne d'un geste expert.

-Alors Black Bat, tu taff avec depuis longtemps?

Elle avait un très vif souvenir de sa manière extrêmement efficace et personnelle d'avoir géré la situation, si il roulait avec elle il devait savoir des trucs croustillants et elle s'était fait un point d'honneur d'en savoir un max sur Black Bat.

-Elle est vraiment impressionnante, ça doit être incroyable de la voir souvent en action. Tiens regarde ça.

Elle tapota sur son portable et mit une vidéo trouvée sur la dark net et floue au possible d'une forme mettant leur raclée à trois criminels avec des armes à feu, un ballet mortel malgré la résolution minable.

-C'était avant le freeze, elle mettait une tannée aux hommes de l'autre escroc à deux centimes qui se fait appeler le pingouin. Regarde le coup de pied.

La forme fit un saut impressionant et ce qui ressemblait à une jambe envoya valser un des types dans une caisse.

-BAM! Tu sait faire ça toi? Moi non!

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FT. Caroline Kelley

Certes. Il était vrai que s’infiltrer à l’intérieur d’un laboratoire, aussi petit soit-il, n’était pas l’idée du siècle mais- un assassinat étant un assassinat, il était peu probable que la police retrouve le tueur avant belle lurette si le suspect était jeune, bien entendu… mais il y avait bien peu de chance que cela soit le cas lorsque l’on constatait la propreté du travail et le professionnalisme avec lequel la victime avait été éliminée. Plus Aspen y pensait et moins il prêtait attention à ce qui l’entourait, ce qui eut pour effet de le faire bondir au plafond lorsque les deux techniciens tombèrent sur les deux jeunes gens et leur demandèrent des explications, non sans une certaine crainte. Normal ! Qui ne paniquerait pas en voyant deux jeunes gens déguisés comme si c’était Halloween au sein d’un pareil lieu en presque pleine nuit ?
Heureusement que Aspen- et surtout Carrie, réussirent à raisonner et surtout à rassurer les deux employés du laboratoire qui, avouons-le, avaient eu la peur de leur vie : des cambriolages qui partaient rapidement en vrille, c’était fréquent. Surtout à Gotham et ce peu importe l’âge des malfaiteurs. Une fois les explications faites et bien enregistrées dans le cerveau des deux techniciens, ces derniers n’hésitèrent pas une seule seconde et se hâtèrent pour préparer le matériel nécessaire à l’analyse, assisté par la rouquin qui savait visiblement y faire avec ce genre de- trucs. Une fois la fiole de sang à l’intérieur de cette machine, il ne restait plus qu’à attendre pour savoir quel type de poison avait bien pu tuer ce pauvre bougre dans cette triste ruelle.
Enfin… C’était ce qu’avait cru comprendre l’apprenti héros qui s’était mis en retrait à cause du malaise qu’il ressentait parce qu’il ne pouvait effacer l’existence de ces deux inconnus ici présents. Ils étaient là et il ne pouvait pas les oublier, les supprimer de son esprit. Alors il s’était installé dans un coin du laboratoire, observant avec une curiosité enfantine le matériel scientifique et essayant de deviner le nom de certaines grâce aux connaissances qu’il avait acquises- via la télévision.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il reconnut les bruits de pas de l’énergique Robin s’approcher de lui. Aspen se tourna vers cette dernière et fit les yeux ronds en fixant la canette qu’il accepta timidement pour- la regarder sous tous les angles et de finalement comprendre comment l’ouvrir… Pourquoi tout devait être si compliqué dans ce monde "normal" ? Il poussa un soupir et se rendit assez vite compte qu’il serait plus sage de retirer le masque qui recouvrait sa bouche s’il voulait boire le contenu de cette canette.

« Alors Black Bat, tu taff avec depuis longtemps ? » demanda Carrie avec une curiosité et une fascination à peine voilées.

« Depuis- toujours... » éluda le jeune homme avec un très faible sourire que la rouquine pouvait voir grâce à la magie des boissons. Un sourire qui pouvait fournir tant d’informations sur la nature de la relation Dayazell/Black Bat.

Cassandra… Sa grande sœur lui avait appris beaucoup de choses, que ce soit au sein de la Ligue des Assassins ou en dehors : certaines choses pouvaient être bien sûr considérées comme futiles ou acquises là où d’autres seraient considérées comme pratiques et utiles mais à ses yeux, toutes ces leçons qu’elle lui avait enseignées avaient le même niveau d’importance et il essayait au maximum de n’en oublier aucune. Il essayait en tout cas.
Carrie était à présent sur son téléphone portable, elle- faisait quelque chose dessus et mit en route une vidéo qui mettait en scène une forme, se battant avec cette agilité propre à la danseuse de ballet qu’était Cassandra. Les yeux du jeune homme s’écarquillèrent de surprise et celui-ci approcha son visage de l’écran au point de cligner frénétiquement les yeux à cause de la forte luminosité de l’appareil.

« C'était avant le freeze, elle mettait une tannée aux hommes de l'autre escroc à deux centimes qui se fait appeler le pingouin. Regarde le coup de pied. » lança-t-elle avec un enthousiasme communicatif tandis que la forme se mit à danser pour mettre K-O un ennemi. Cassandra était vraiment la meilleure !

« BAM! Tu sait faire ça toi? Moi non ! » fit la rouquine avec un sourire tout aussi virulent que son enthousiasme.

« Non- Pas… encore. Je crois. Dois- m’entraîner. Corps- à-… Tu vois... » répondit la tête en brune en sirotant son soda d’un air- gêné ? Oui. Gêné.

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Depuis toujours hein? Peu importait la durée exacte de ce "toujours", il était porteur de sens pour celui qui prononçait ce mot, Aspen n'avait sans doute pas conscience qu'il vivait littéralement le fantasme de Carrie chaque jour qui passait, celui de fréquenter un héros de haut calibre chaque jour, elle devait reconnaître que si elle avait embrassé cette voie, c'était sans doute pour savoir ce que ça faisait, de savoir ce que pouvait ressentir ces hommes et ces femmes qui sacrifiaient souvent leur santé à cette cause.

Carrie n'était pas stupide ni trop idéaliste, elle connaissait les risques inhérents au fait de se balader en costume dans les rues, les criminels n'étaient pas des enfants de cœur et leurs pistolets ne tiraient pas des bulles de savon. Mais si eux ne faisaient rien, qui prendrait ces risques à leur place? Personne, la rouquine avait conscience de l'incroyable culture de l'égoïsme de son époque, elle faisait après tout partie d'une génération qui se complaisait dans l'admiration de son propre reflet et qui cherchait inlassablement son quart d'heure de gloire promis par Warhol. Souvent elle se sentait déconnecté de tout ça, même si elle savait qu'elle n'avait pas à s'en inquiéter, que ça ne la regardait pas, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir une pointe de tristesse à cette idée. Elle était en tout cas heureuse de voir que si il était timide, il se déridait un peu en voyant la vidéo, Carrie était une passionnée, et comme tout passionné elle veut partager la flamme qui l'anime et convertir de nouvelles personnes. Aspen était adorable, obnubilé par la vidéo de basse qualité comme si c'était quelque chose de totalement incroyable, elle commençait à se demander si il n'y avait pas plus derrière ce manque d'aisance sociale et ce bégaiement.

Elle ne s'était pas attendu à une telle réaction à sa question quoi qu'il en soit, sa mine un peu déconfite n'était pas vraiment le but recherché et elle essayait de comprendre ou elle s'était planté, c'était pas grave après tout, après l'avoir vu une fois en action, elle avait compris que Black Bat était bien au delà du commun des simples mortels comme elle, ce n'était pas grave, ce n'était pas quelque chose dont elle avait honte, mais il était possible que son jeune partenaire du soir soit d'un avis différent, après tout pour certains être le meilleur, prouver quelque chose à quelqu'un, c'était important, elle avait essayé d'attirer l'attention de ses parents en excellant dans un maximum de domaines, mais elle n'avait jamais vraiment réussi à être importante pour eux, elle avait finit par comprendre que c'était elle-même qu'elle devait impressionner avant tout, elle et les gens qui tenaient vraiment à elle.

-S'entraîner encore et toujours, Black Bat doit être un super prof, y'a qu'à voir ce qu'elle sait faire.

La batfamily était composée de combattants impressionnants, ça devait être difficile d'être à la hauteur, mais tant qu'ils faisaient de leur mieux, ça devrait aller non?

-Ça doit être incroyable de vivre avec.

Et elle ne disait pas ça uniquement par ce qu'elle était doté d'un physique renversant et d'un costume qui le soulignait à merveille, mais bien par ce que dans son imaginaire et du peu qu'elle l'avait fréquentée, Cassandra lui avait semblé être une bonne personne, le genre qui prends soin des siens, après tout Aspen, malgré ses handicaps, avait bien cette tenue sur le dos.

-Même si pour toi en vrai... c'est normal en fait.

Elle émit un petit rire amusé à l'idée de Black Bat en Dayazell dans des pyjamas confortables en train de regarder une série sur Netflix, les héros devaient bien avoir une vie aussi, non? Elle aurait aimé le cuisiner un peu plus, mais elle ne voulait pas le bousculer, lui qui semblait avoir du mal à communiquer. Elle se contenta donc de lui montrer des photos de sa collection personnelle d'objets liés aux bats, officiels comme officieux, avec une fierté non dissimulée. Elle fut surprise par l'arrivée d'un des deux employés présents ce soir là lui indiquant que c'était terminé, Carrie sautilla jusqu'à l'imprimante et en tira les résultats d'analyse qu'elle observa quelques secondes avant de tapoter dessus en la tournant vers Aspen.

-Laurier Rose, pas de médicaments pour le cœur sur lui mais j'ai des traces, on avait juste avec la piqûre. Ça me dit quelque chose.

Elle bascula son portable en "mode super héros" d'une pression d'un bouton et tout ses accès se lancèrent au rythme de la 5G de Wayne Enterprise, les meilleurs abonnements de la ville, un petit jingle indiqua que l'accès à distance à son server était bon et elle commença les recherches tout en parlant.

-Y'avait un mec sur le darknet qui proposait ses services, il expliquait que sa méthode était l'injection de poison et il opère sur Gotham uniquement.

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FT. Caroline Kelley

« S'entraîner encore et toujours, Black Bat doit être un super prof, y'a qu'à voir ce qu'elle sait faire. »

Le jeune homme fut bien incapable de cacher la grimace qui défigura son visage le temps d’une seconde, rapidement remplacé par un sourire qui sonnait faux… affreusement faux. Aspen détourna le regard, comme pour éviter de révéler les cicatrices qui étaient ancrées dans sa psyché tant l’éducation de la Ligue avait été la seule chose qu’il avait connue avant que Tim et Cassandra ne le sortent de cet enfer. Il hocha vigoureusement la tête pour seule réponse ; après tout, sa grande sœur était bel et bien l’un des meilleurs professeurs- mais il avait beaucoup appris par lui-même, se confrontant à des adversaires qui, s’il avait le malheur de faire le moindre faux pas, le tueraient sans aucune miséricorde. Il ressentait le besoin de s’entraîner en situation réelle, concrète, face au danger… un danger réel. Palpable. Qui ne laissait place à aucune erreur. Après tout, c’était comme ça que l’on faisait là-bas et Aspen ne parvenait tout simplement pas à faire disparaître cette mauvaise habitude.
Emprisonné derrière les barreaux psychiques de son passée, Dayazell était devenu sourd aux mots de sa camarade. Tout ce qu’il voyait, c’était l’obscurité, le froid… le sang. Ces sols humides et poussiéreux sur lesquels ses compagnons d’infortune et lui dormaient en gardant un œil ouvert, juste au cas où l’un de leurs maîtres aurait eu soudain envie de les réveiller à coup de shurikens ou de lames empoisonnées. Un endroit où seuls les plus forts vivaient assez longtemps pour se transformer en des monstres avides de sang, en des marionnettes obéissant aux ordres de Ra’s Al Ghul. Et s’il était resté là-bas- il- il aurait tué. Des gens qui ne l’auraient probablement mérité et-

« Y'avait un mec sur le darknet qui proposait ses services, il expliquait que sa méthode était l'injection de poison et il opère sur Gotham uniquement. » expliqua la rouquine qui sortit l’apprenti héros de sa prison mentale.

« Heu… Oui ? Pardon ? Qu- quoi ? Darknet. Poison. Heu... » bafouilla l’adolescent, essayant de faire croire qu’il avait tout suivi à ce qui s’était passé à l’extérieur de sa tête.

Mais il était clair que tout le monde avait vu clair, comme si Aspen avait été un livre ouvert : il avait eu une absence, l’esprit piégé à l’intérieur d’une pièce sinistre et terrifiante qu’aucune autre personne ne pouvait voir. Les gens du monde extérieur ne pouvaient peut-être pas entrer à l’intérieur de la prison, mais ils avaient compris que quelque chose n’allait pas. Et si le but de Dayazell était de n’inquiéter personne… et bien. Il avait lamentablement échoué.

« Je- vais bien. Partons- chercher le- suspect. » lança-t-il, déjà prêt à fuir ses propres démons pour chasser un autre monstre.

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Il avait du mal à camoufler son embarras celui-là, Aspen était comme beaucoup des jeunes qu'on disait "renfermés" même si chez lui ça pourrait être confondu avec une forme d'autisme par le commun des mortels, mais elle voyait bien que quelque chose le travaillait, qu'il ne se sentait pas très bien. Elle espérait juste que ce n'était pas sa faute, le pauvre était si gentil qu'elle ne lui voulait pas le moindre mal. Elle faisait comme si de rien n'était bien sûr, il aurait été malpoli de l'interpeller à ce sujet, elle comptait bien sûr en savoir plus en ne pas rester sur une mauvaise impression, après tout il n'avait pas l'ai de lui en vouloir personnellement, c'était ça de gagné, elle se promis donc de lui laisser un peu d'espace sur le sujet pour l'instant, il semblait vraiment désolé de sa petite absence. Carrie ne se serait bien sûr jamais offusquée de quelque chose d'aussi futile, surtout si elle avait connu le passé d'Aspen, mais même sans ça elle n'avait pas vraiment envie de tenir rancœur pour des choses aussi futiles, ça arrivait à tout le monde de perdre sa concentration quelques secondes. Elle répondit à son bafouillage par un sourire radieux et sincère et un clin d'œil complice afin de le rassurer.

-Va pour le mystérieux assassin, je le contact sur le champs, t'a du bol j'ai miné un paquet de bitcoin avec les serveurs de Whole Foods.

Cette collection Batman n'allait pas se remplir seule après tout, et puis cet antre de la gentrification pour bourgeois en mal de bio était une entreprise qu'elle n'avait aucune honte ni aucun remords à flouer, Poison Ivy était plus honnête que ces gens là et elle irait se servir dans un des jardins de la super criminelle avant d'acheter une feuille de salade chez ces crétins. Elle rit de sa petit blague personnelle avant d'arranger un rendez-vous pour le soir même pendant qu'ils évacuaient le labo, Carrie piqua un donut dans une boîte de la salle de repos tout en escortant Aspen.

-Tu sait...

Elle prit une bouchée généreuse de sa victime.

-... che t'aime bien Daya'ell, ch'est cool d'avoir un coéquipier.

Elle lui présenta un autre Donut desfois qu'il ait la dalle, sa bouche continuant de mâcher le sien qui rétrécissait à vue d'œil sous les assauts de son féroce appétit étudiant.

-Ch'est chucré, mais délichieux.

Et puis il fallait bien se faire plaisir dans la vie, ils arrivèrent dans une ruelle et son donuts avait bel et bien disparu, elle prit un peu d'élan et fit un remarquable bond ses jambes accrochant le bas d'une échelle de secours qui s'écroula sous son poids, lui permettant d'atterrir à sa hauteur avec un petit rire avant de se redresser et grimper, mieux valait passer par les toits.

-En avant, brave compagnon.

Arriver en haut ne fut pas bien compliqué, elle aida Dayazell à se hisser sur le toit et ils pouvait désormais voir ce ue Carrie estimait comme le vrai trésor de cette ville, pour beaucoup c'était du béton, elle voyait l'histoire et le travail des architectes qui avait voulu faire de cette ville une grande mégalopole, leur rêve n'était pas mort tant que des gens agissaient pour le bien, elle commença à avancer vers le bâtiment suivant.

-Et du coup t'a un vrai boulot dans le civil? Genre dans un bureau et tout?

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Les donuts : des beignets à la forme ronde, troués en leur milieu et saupoudrés d’une gourmande couche de sucre. C’était ce que la rouquine tendait, en ce moment même, à Dayazell. Une pâtisserie grasse et savoureuse qui était aussi douce que les mots qui lui avaient été adressés. Et comme le compliment que lui avait donné Robin, il accepta la sucrerie avec une maladresse qui lui était propre. Il grignota quelques bouts… avant d’engloutir comme le dernier des gorets ce qu’il tenait entre ses pattes de petit goinfre.

« Ch'est chucré, mais délichieux. »

Aspen pouvait difficilement contredire sa coéquipière étant donné l’absence de donuts entre ses doigts maculés de sucre et de gras. Il aurait aimé en avoir un autre, qu’il aurait probablement avalé tout rond, mais se contenta d’un silence de tombe pour ne pas avoir l’air trop "gamin" : c’était un héros, donc être traité d’enfant était un peu… agaçant. C’était l’une des raisons pour lesquelles il appréciait beaucoup la compagnie de cette Robin. Elle ne le prenait pas pour un enfant. Alors, oui ! C’était toujours rassurant d’avoir quelqu’un qui vous couve et vous protège mais lorsque des gens qui ne vous connaissent pas vous jugent inapte à tout, c’est plutôt frustrant.
Mais passons. La pause était finie. La rigolade terminée. L’enquête n’était dorénavant plus au point mort et un assassin traînait dans les rues de la Grande Gothique, prêt à offrir ses services aux plus offrants. Tuer des gens contre de l’argent… c’était quelque chose que les apprentis de la Ligue n’apprenaient pas et naturellement, Aspen méprisait cette façon de faire. L’argent était synonyme de corruption, quand bien même celui était utile à la société et tuer en échange de quelque chose d’aussi superficiel était un péché- Non ! Aspen secoua vigoureusement la tête : il ne faut pas penser comme ça car tuer, c’est mal peu importe la raison. S’accrocher aux principes de la Bat-Family. S’accrocher à ce que Cassandra lui avait enseigné. S’éloigner des assassins.

« Et du coup t'a un vrai boulot dans le civil? Genre dans un bureau et tout ? »

« Hein ? Heu… Non. Je- cherche. Encore. J’ai- J’arrive pas à- travailler avec des gens. Et le bruit. Et- tout. En fait. » répondit le jeune homme sans vraiment comprendre le pourquoi d’une telle question.

Mais était-ce vraiment le bon moment pour poser de pareilles questions et surtout pour discuter de choses aussi futiles quand on savait que Carrie et lui attendaient que le tueur au poison se montre ? Est-ce qu’elle essayait de détendre l’atmosphère avant que la confrontation ne devienne inévitable ? Aspen avait un peu de mal à comprendre ce que cherchait à faire la jeune femme en discutant ainsi. Est-ce qu’elle voulait juste… sociabiliser ? Devenir son amie ? Est-ce que lui aussi devait poser des questions ou est-ce que ce serait- une mauvaise chose ? Il ne savait pas vraiment quoi faire, alors il se contenta de retourner la question à son envoyeur.

« Et- toi ? »

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L'appétit vorace d'Aspen ne manqua pas de tirer un sourire à son visage, il mangeait avec cœur et voracité, des qualités de son humble opinion, les gens avaient trop souvent tendance à faire preuve de modération et à se limiter en public. Voir le jeune homme se goinfrer avec plaisir tout comme elle c'était le genre de souvenirs qu'elle conserverait de cette nuit, pas le cadavre ni l'arrestation du tueur, encore moins son visage. Elle ne fut pas surprise d'entendre qu'il avait du mal avec les gens et le bruit, c'était ce qu'elle supposait après tout, sa timidité exacerbée et son bégaiement, il osait à peine croiser son regard, elle ne pouvait que lui offrir son soutient, sa sympathie et sa compréhension là dessus. Tout le monde n'avait pas la chance d'être aussi social qu'elle, d'autant vouloir se rapprocher des autres, elle espérait juste qu'elle ne l'embêtait pas trop, mais il se prêtait de bonne grâce à la conversation, donc il ne devait pas détester tant que ça, lui il avait la bonne planque pour ne pas mentir, elle se devait donc d'être honnête, mais protéger qui elle était avait aussi une grande importance, une importance capitale même.

-Je fait des études et j'ai un petit boulot.

Black Bat savait déjà qu'elle était étudiante après tout, Batman était le plus grand détective du monde, si Black Bat lui avait parlé de cette Robin et qu'il voulait la retrouver, il n'aurait aucun mal à le faire. Elle ne souhaitait cependant pas un seul instant faciliter la tâche à qui que ce soit, ce n'était pas pour rien qu'ils se cachaient derrière des alias, ce n'était pas que pour avoir l'air cool, les gens parlaient par volonté ou accident, mieux valait se protéger. A vrai dire elle ne voulait pas le vrai nom de Dayazell, mais elle n'avait rien contre le fait de nouer des liens avec lui, elle l'espérait même un peu, il avait l'air vraiment sympa. Il inspirait la confiance assez étrangement et il avait eut plus d'une occasion de s'en prendre à elle si il l'avait voulu.

-J'ai croisé Black Bat à l'université d'ailleurs, un chauffard alcoolisé, elle as même pas dut te raconter tellement c'était la routine pour elle.

Difficile d'oublier une rencontre aussi rapprochée avec un bat, ils dégageaient une sorte d'aura de pur charisme qui avait le don de l'hypnotiser totalement. Et puis leur manière d'opérer, de bouger, de se battre, qui pouvait rester de marbre face à ça? Bien sûr elle n'avait aucune idée du prix à payer, de ce que leurs ennemis étaient prêts à faire pour les détruire tous, pour continuer de semer la terreur sans les avoir dans les pattes. Mais elle aurait le temps d'apprendre, de souffrir elle aussi, mais ce soir elle voulait profiter de la camaraderie qu'on pouvait ressentir aussi quand on faisait partie de quelque chose qui nous dépasse, une armée avec une cause et pas un pays à défendre. C'était une chance qu'ils avaient.

-J'ai pas commencé y'a longtemps, du coup j'essayes de me limiter à des petits gangs d'habitude, un assassin c'est une première. On gère ça comment du coup? On lui tombe dessus et on le livre direct au flic avec les preuves?

Monter un plan semblait primordial avant de passer à l'action et de son point de vue Dayazell était le mieux placé pour décider de comment faire.

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Cette jeune femme était une véritable passionnée et c’était quelque chose qui se sentait à des kilomètres : elle s’accrochait fermement à la Bat-Family ainsi qu’à leurs principes comme si cette dernière avait besoin de prouver que malgré le chemin qu’elle pouvait encore parcourir, elle en valait la peine, qu’elle était capable d’être l’une des leurs. C’était plutôt étrange car Aspen pensait au départ qu’elle faisait déjà partie de la fameuse famille de justiciers et ce ne fut qu’en discutant avec Robin qu’il avait pu comprendre que l’inscription n’avait pas encore été- officialisée. Mais cette rouquine était une débrouillarde et avait de la suite dans les idées, sans compter son efficacité et ce sont des qualités que partagent grand nombre de Bat-gamins. Qui plus est, si Cassandra avait déjà fait la connaissance de Carrie, ce n’était donc qu’une question de temps avant que l’apprentie héroïne ne devienne une vraie membre de la Bat-Family- enfin… de ce qu’il savait de sa sœur qu’il évitait soigneusement depuis quelques temps à cause de quelques- conflits, d’ordre personnel et qu’il ne partagerait pas avec quelqu’un qu’il ne connaissait pas personnellement. Et puis, ce n’était pas le moment de toute façon.

« J'ai pas commencé y a longtemps, du coup j’essaye de me limiter à des petits gangs d'habitude, un assassin c'est une première. On gère ça comment du coup ? On lui tombe dessus et on le livre direct au flic avec les preuves ? »

« Les assassins- sont des individus sur- surentraînés. Je- ne sais pas qui- l’a f- formé… mais nous ne- pouvons pas… simplement lui tomber dessus. Lorsqu’il- comprendra- il- ne perdra pas de temps. C’est un- empoisonneur. Il est donc p- possible qu’il n’ait pas de not- notion de close combat. Mais restons- vigilants. Même si- c’est une personne âgée- elle sera dangereuse. Il- Il maîtrise son art, expliqua l’ex-assassin en se basant sur son propre vécu en tant qu’ancien apprenti. Il- risque- de ne pas- se montrer tout de- suite. Et si c’est- un bon tireur… Il- risque de nous attaquer- en traître. »

Et justement… En parlant d’attaquer en traître : un sifflement éveilla les sens déjà en alerte de l’apprenti héros qui se précipita en direction de sa partenaire pour la plaquer derrière une carcasse de voiture laissée à l’abandon depuis des lustres. Elle avait manqué de peu d’être touchée par une fléchette empoisonnée qui n’avait pas raté un pauvre rongeur passant par-là et qui n’avait vraiment pas eu de chance de se trouver à ce moment précis à l’endroit exact où se planterait le projectile. L’assassin était donc ici et il les avait probablement observé et écouté depuis un petit moment déjà afin de savoir comment opérer. Il était temps de réfléchir : où se cachait cet individu ? Au vu de la trajectoire de la flèche, il se trouvait en hauteur… et avait probablement tiré depuis une fenêtre. Malin. Mais ce criminel n’allait pas s’en sortir comme ça.

« Fenêtre. La- deuxième, partant de- gauche. Quatrième étage. » marmonna l’ex-assassin qui était prêt à tuer si nécessaire.

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Aspen exposa la situation telle qu'il la voyait, si ils avaient affaire à un professionnel la technique classique de neutralisation consistant à prendre l'individu par surprise ne fonctionnerait pas visiblement. En même temps c'était logique et elle avait été naïve d'imaginer pouvoir surprendre un véritable pro, ces gens avaient des entraînements spéciaux, prenaient de grandes précautions, si ça se trouvait ce n'était pas lui qui viendrait, tout était possible avec ce genre d'individus. On ne devait en effet pas faire long-feu dans cette profession si on prenait des risques inutiles, le secret devait revêtir une grande importance.

Elle n'eut cependant pas le temps de considérer ces nouvelles informations plus loin que la fin de la phrase de Dayazell qui se jeta sur elle pour la sauver, elle avait entendu le sifflement, mais c'était bien Dayazell qui l'avait sauvé, car plongée dans sa réflexion, elle n'aurait put régir à temps. Elle nota l'objet au sol, l'enfoiré devait utiliser une sarbacane, un modèle à air comprimé vu la portée du tir et sa précision, ça ou un genre d'arbalète, mais le projectile semblait vraiment minuscule pour un tel dispositif, à moins qu'il utilise des matériaux récents. On pouvait dire que sur ce coup là elle avait eut chaud aux fesses, heureusement pour elle son ange gardien avait été réactif, elle fit un sourire à Aspen et lui adressa un bref remerciement avant de l'entendre donner la position du tireur, complétement ignare des intentions meurtrière de Aspen, elle était de son côté bien déterminée à mettre une paire de serflex aux mains et pieds du responsable pour le livrer à la police.

Elle sortit son lance-pierre et activa le pointeur laser, sa main prit une bille explosive qu'elle arma avant de se précipiter au dessus du véhicule en faisant une roulade, une fois ses pieds en contact avec le véhicule, elle se propulsa de sa position fœtale dans les airs, un bruit métallique sous elle lui indiqua qu'elle était prise pour cible, heureusement pour elle sa rapidité jouait en sa faveur. Son œil précis localisa la fenêtre et la forme qui s'y agitait dans les ombres, tentant de l'aligner pour un nouveau tir, elle lâcha la pression et la bille fonça vers le rebord de fenêtre, l'explosion souffla la vitre entrouverte et provoqua un flash lumineux, elle se rattrapa de sa main désormais libre à une échelle de sécurité qui l'aida à se propulser un peu plus haut, ses jambes accrochèrent un des barreaux de l'échelle et elle se trouva tête en bas, sa cape pendant vers le bas derrière sa tête, armant une nouvelle bille, métallique cette fois.

-J'te couvre!

Le point rouge balaya la fenêtre et son œil perçu le mouvement, le projectile fendit les airs et sembla percuter leur agresseur qui commença à prendre le fuite, conscient de l'avantage pris par la rouquine qui continua de grimper immédiatement, peu désireuse de finir lardée de fléchette en donnant au tireur un angle trop clair. C'est qu'elle n'avait aucun vrai couvert à l'instant T. Elle entendait déjà Aspen en mouvement, elle n'avait qu'à s'assurer qu'il soit la dernière priorité du mystérieux assassin, ainsi il pourrait le neutraliser sans trop risquer sa peau.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

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FT. Caroline Kelley

Le souffle de l’explosion causée par le lance-pierre de Robin avait permis à l’autre apprenti justicier qui se trouvait sur place de reprendre ses esprits : cet adversaire était peut-être un ennemi dangereux et mortel et oui, il serait bien plus sage de l’éliminer purement et simplement, sans faire plus de chichi mais- ce n’était pas comment ça que se battaient les membres de la Bat-Family. La règle d’or, c’était de ne pas tuer et l’enfreindre, c’était manquer de respect à l’homme qui avait instauré cette fameuse règle. Mais également c’était décevoir et blesser sa grande sœur, Cassandra, qui prenait très à cœur cette consigne.
Pour autant, Aspen savait très bien qu’il ne se sentirait pas coupable si ce meurtrier venait à mourir accidentellement lors de cette confrontation… après tout, cet assassin n’était pas un homme bon, en témoigne son avarice à vendre ses services aux plus offrants afin de gagner sa vie sur le dos des autres. Si cet homme venait à perdre la vie, il n’aurait que tout simplement subi les conséquences de ses actes peu scrupuleux et malhonnêtes. D’ailleurs, il en subissait déjà les conséquences à être poursuivi par deux gamins qui jouaient aux héros… mais qui n’étaient pas à prendre à la légère, loin de là. Rien que cette Robin.
Cette Robin était efficace, allant droit au but et débordant d’énergie. Et même s’il y avait sûrement du chemin à faire, elle en avait déjà parcouru une bonne trotte de par elle-même ; c’était une une personne athlétique, une acrobate avertie et que dire de la jugeote ? C’était une fille débrouillarde et ce n’était pas grave si quelques lacunes répondaient à l’appel, car elle saurait les combler avec de multiples qualités. Ça, Aspen en était persuadé et si c’est Cassandra qui s’occupe de l’entraînement de cette apprentie justicière, alors oui. Elle deviendra quelqu’un d’encore plus extraordinaire qu’elle ne peut déjà l’être aujourd’hui.

« J'te couvre ! » lança cette dernière en appliquant justement les mots qu’elle venait de prononcer sous une forme concrète d’actions.

Ni une ni deux, Dayazell s’élança et se glissa à l’intérieur du bâtiment à l’intérieur duquel se terrait leur ennemi, un étage en dessous de celui-ci : il était logique d’agir de cette façon car peu importe que l’adversaire monte ou descende, il n’avait plus la même agilité que lorsqu’il était plus jeune. Un assassin expérimenté est souvent un assassin de l’ancienne génération et si ce dernier se reposait sur ses lauriers en se contentant d’empoisonner vicieusement ses victimes alors sa capacité à se mouvoir dans l’espace avec une souplesse diabolique était donc quasiment nulle. Il ne pouvait alors compter que sur son poison et sur sa tête. Une tête qui devait se fragiliser avec l’âge et le manque d’entretien physique et psychique. C’était tout cuit, à condition de rester prudent.
L’ex-assassin gravit donc les escaliers le plus discrètement possible avant d’attraper son grappin pour que celui-ci le mène jusqu’à l’étage suivant. Dayazell glissa ses doigts et sorti de sa poche un fumigène qui, une fois arrivé au terminus, termina dans la pièce où se trouvait un vieil idiot qui aurait probablement du continuer de s’entretenir comme tout bon assassin qui se mérite. La fumée causées par l’explosion du projectile de Carrie et celle du fumigène rendaient le décor invisible pour n’importe quel œil humain- mais un assassin restant un assassin, Aspen se méfiait des sens affûtés de cet homme ; affaiblis par le temps et le manque de pratique, peut-être était-ce le cas… mais oui- cet individu restait un mortel ennemi à ne pas sous-estimer.

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Dance on the edge of mystery

Un bruit métallique lui indiqua qu'elle avait eut raison de sauter une seconde avant, l'assassin était un fin tireur et elle avait failli y laisser des plumes, son corps termina de s'arc-bouter et ses pieds rencontrèrent la rambarde du niveau supérieur, elle commençait à manquer d'esquives en réserve, ce qui la rendait plus susceptible de se faire surclasser par celui qui avait au final l'avantage. Elle saisit une grenade fumigène artisanale qu'elle armait son lance-pierre sur la fenêtre ou le tireur prenait appui, aucune chance de l'assommer avec ses billes métalliques à cette distance, mais il ne resterait pas longtemps si de la fumée tentait d'envahir ses poumons. Le projectile fusa et elle entendit un éclat de métal juste devant elle, elle se pencha sur la droite et vit une aiguille finir sa course sur le sol de son étage de l'escalier de secours, la rambarde venait de lui sauver les miches. Elle ne voyait plus Aspen, son équipier du soir devait sans doute se rapprocher, elle devait continuer de le couvrir, prendre l'ennemi à revers, elle afficha un sourire triomphant et sortit son batgrappin DIY qu'elle pointa vers le sommet du bâtiment d'en face. Bouffe cette poussière spatiale enfoiré! Elle a profité de leur pause analyse pour bosser un peu sur le gadget, elle sent la tension et appui sur la gâchette nouveau pour enclencher le rembobinage, si elle as bien calculé son coup elle devrait être là bas en un rien de temps.

-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!

Elle avait immédiatement sentie la pression se transmettre de son poignet à son bras puis au reste du corps, ses pieds perdirent le contact avec le métal et elle se sentit partir en avant, le cri quitta ses poumons sans aucun contrôle de sa part, prise par surprise. Ses mains se tenaient fermement autour de la poignée et elle priait en s'accrochant à son courage comme elle le pouvait. Elle allait trop vite, mais son expérience commençait à payer, c'était un mode de déplacement original, mais elle pourrait y prendre très vite goût. Le vent dans ses cheveux avait quelque chose de grisant, mais elle ne devait pas perdre de vue qu'elle allait rencontrer le bâtiment à haute vitesse. Elle lâcha le gadget quelques mètres avant l'impact, mettant ses bras et ses jambes bien tendus autour d'elle avant de se replier au niveau de la fenêtre et d'atterrir en roulant sur le sol, elle se servit de son inertie pour se relever. Elle était entourée de fumée, un genoux à terre et ses sens en éveil, elle nota un autre fumigène, visiblement elle et Dayazell avaient eut la même idée, ça expliquait qu'il ait quitté aussi vite sa position. Elle scruta à travers sa visière les environs, sortant un filtre à air qu'elle cala sur sa bouche pour ne pas suffoquer et donner sa position. Elle se glissa, proche du sol pour tenter de surprendre l'adversaire, ils n'auraient qu'une chance.

Elle sentait la sueur rendre ses mains moites quand un mouvement dans la fumée la força à bondir en avant, taclant quelqu'un à la ceinture, elle entendit un juron et précipita sa cible au sol, profitant de son centre de gravité plus bas et de sa position accroupie pour pousser et le mettre au sol, sa main se ferme en un poing qui s'abattit contre un visage. Un second juron et quelque chose de métallique la frappait sur le côté, elle grogna et se faisant éjecter de sa position dominante et s'écoula sur le côté, Carrie tenta de se relever mais un second coup la plia en deux. Il frappait encore fort le vieil enfoiré.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Dance on the edge of mystery.

FT. Caroline Kelley

La moindre seconde se manifestait telle des gouttelettes ; elles défilaient à une vitesse folle, complètement ahurissante… une pluie torrentielle qui, si nous prenions le temps d’en capturer les subtilités de cette danse hérétique qu’elle pratiquait, nous révélerait bien des secrets.
Pareil à un film d’action, l’intrigue s’en retrouvait soudainement ralentie par la montée continue d’adrénaline que ressentait le personnage principal, permettant ainsi au spectateur de ressentir le frisson que ce dernier pouvait ressentir. Mis à part que le témoin à qui l’on procurait une telle excitation était lui-même acteur de ce qui était en train de se passer.
Sensation étrange que de se retrouver à la fois interprète et observateur du contenu de cette bande magnétique que nous appelions affectueusement la vie. Une vie qui était en ce moment même mise en péril, menacée par les armes empoisonnés d’un assassin peu scrupuleux et attiré par l’appât du gain.
L’image était plutôt floue, semblable à une eau trouble… et pourtant de manière assez ironique, elle était aussi claire que de l’eau de roche : les décors n’étaient qu’accessoires, seuls les personnages principaux importaient dans cette histoire. Et ces mêmes personnages jouaient le tout pour le tout… ceux qui gagneront ce combat seront ceux qui ressortiront vivants de ce film noir.
Aspen ne craignait point la Grande Faucheuse mais ne se mettrait pas à genoux devant elle ; il n’était pas la seule âme qui avait mis en jeu son existence face à cet adversaire véreux et sans honneur. Robin risquait elle aussi sa vie pour mettre le tueur à gage hors d’état de nuire, et le jeune homme se refusait catégoriquement qui ne lui arrive quoique ce soit par sa faute. Parce que- ce serait sa faute.

⁂

Il était chose incroyable de constater qu’une fois votre vue dépouillée, cette dernière passait le relais à l’ouïe. La perception des sons devenait alors plus aiguë... plus précise en l’absence de celle qui permettait de distinguer l’environnement grâce à vos yeux.
Et quand bien même Dayazell avait pu s’accoutumer à cette manière d’opérer ; s’habituer à voir dans l’obscurité ou dans la brume afin d’être capable d’élaborer des stratégies en les utilisant à son avantage, il restait un être humain somme toute ordinaire, avec des forces ainsi que des faiblesses. Le jeune apprenti héros était en état d’hyper concentration : c’est-à-dire que ses sens, ses pensées n’étaient dirigées que sur un seul et unique point, ne cherchaient à accomplir qu’un seul et unique but… la neutralisation de l’ennemi, mort ou vif.
Robin. Il pouvait l’entendre se battre contre l’ennemi et ce vieil avare n’avait visiblement pas totalement perdu la main ; il fallait donc se dépêcher d’en finir, car une proie se sentant menacée pouvait devenir le pire des prédateurs. Cet homme serait capable des pires tortures si jamais sa partenaire d’un soir et lui échouaient à le mettre hors d’état de nuire. Il ne les tuerait pas tout de suite et l’ex-assassin le savait très bien pour avoir vécu au milieu de pareils tarés.
Aspen s’approcha à pas de loup, s’emparant au passage d’un objet long et fin… probablement une canne. Il accéléra alors la cadence pour rapidement encercler sa proie de la poignée à courbe de son arme de fortune. Un coup sec vers l’arrière pour tirer le tueur dans sa direction et permettre à Carrie de se redresser et de donner le coup de grâce. Avant que Aspen ne soit tenté de s’en charger lui-même.

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Quelle idiote! Elle avait dit qu'elle couvrait Aspen mais n'avait pas résisté à l'envie d'aller jusqu'au bout, d'être un héros elle aussi, impressionner Aspen sans doute aussi, lui qui avait la chance de côtoyer Black Bat, lui qui était si composé derrière sa timidité, qui se concentrait sur la mission. Est-ce qu'elle l'avait déçu? Elle n'en savait rien, mais elle savait par contre que si elle ne réagissait pas très vite elle pouvait très bien mourir ici, non pas que l'idée la pétrifie, ce n'était pas la première fois qu'elle prenait des coups, mais avoir un public de la batfimily apportait un facteur stress important. Cependant, si il y avait bien un truc que Carrie savait transformer en quelque chose de bien, c'était le stress, les exams, les relations sociales souvent complexes entre personnes d'horizons différents, sa recherche d'approbation parentale, elle avait vécue toute sa vie dans le stress tout en souriant et en profitant de la vie, alors c'était plutôt une bonne chose. Elle poussa un petit rire en essuyant avec son avant bras le sang au coin de sa bouche suit à un coup reçu au visage durant leur bref échange. C'était le moment de briller. Car elle n'avait pas douté un seul instant que Aspen finirait par arriver, elle vit dans les ombres au milieu de la fumée la forme de son adversaire basculer soudainement en arrière. Prit par surprise, il n'eut pas le temps de réagir et un bruit sourd indiqua qu'il était désormais au sol. Carrie se leva d'un bon en avant de sa position basse et mit ses mains en avant, s'aidant de ses bras pour terminer de se propulser en hauteur, ses sens de plus en plus affutés avaient repéré l'endroit ou l'assassin avait chu, son corps tournoya dans les airs pour l'aider à retrouver une position jambe vers le bas.

-ON NE BOUGES PLUS!

Une paire de serflex sortit d'une de ses sacoches et elle se réceptionna juste au dessus de la cible son pied droit écrasant son arme au sol, il fallait faire vite, son autre pied se posa sur le coude de l'autre bras et elle termina sa chute accroupie sur lui, l'écrasant de son poids bien trop important pour un homme d'un âge aussi avancé, sans oublier qu'elle ne manquait pas de muscle, elle était en fait bien plus lourde qu'elle ne le semblait. Elle se débattit quelques secondes avec lui, mais son manque d'endurance la jeunesse de l'adversaire empêchèrent l'assassin de tenir bien longtemps. Il se trouva vite sur le ventre, un genoux entre les omoplates et une Carrie à la respiration bruyante qui lui attachait les mains dans le dos, à vrai dire elle essayait de ne pas trop forcer non plus, de peur de lui casser un truc. Elle poussa un soupir satisfait en terminant de serrer les menottes en serflex et en sortit d'autres qu'elle envoya à Aspen pour qu'il se charge des pieds de leur prise du soir.

-Merci pour le coup de main, tu m'a sauvé la vie je crois. Il savait viser là ou ça fait mal notre ami.

Les grognements et protestations de sa part lui tirèrent un rire, il avait vu clair dans leur jeu, mais ils avaient heureusement réussit à lui mettre la main dessus.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Dance on the edge of mystery.

FT. Caroline Kelley

Ce fut un ennemi pour le moins redoutable que les deux jeunes justiciers avaient mis hors d’état de nuire : une bonne nouvelle et surtout, surtout une bonne chose de faite… pour une raison flagrante. Il était évident que si cet homme se retrouvait derrière les barreaux et sous bonne garde, plus aucun mal ne serait fait en échange d’une somme considérable. En tout cas de la main de cet individu expérimenté et, par-dessus tout, extrêmement doué dans son domaine.
C’était un véritable soulagement pour le petit protégé de Black Bat. Car même s’il n’avait plus cette furieuse tendance à sous-estimer ses capacités au combat, Aspen restait un ancien apprenti assassin dont l’éducation ainsi que les vieilles habitudes lui menaient encore la vie dure, menaçant de refaire surface… encore plus si l’adversaire correspondait au portrait de ce vieil homme avare et corrompu par l’appât du gain.
La présence de la jeune femme fut donc une authentique bénédiction aux yeux de Mondamoiseau Carlyle. Robin s’était révélée être une fantastique et incroyable combattante en plus d’avoir été la plume qui avait ce don, un tantinet magique, de faire pencher la balance du bon côté. En toute franchise, si quelqu’un venait à lui poser la question, Aspen serait capable de répondre que sans elle… sans elle, les choses se seraient passées autrement et n’auraient pas conduit à une conclusion aussi positive.

« Merci pour le coup de main, tu m'a sauvé la vie je crois. Il savait viser là ou ça fait mal notre ami. » lança le rouge-gorge en envoyant autre chose à son équipier du soir.

« Je- C’est normal. Tu- n’as pas à me rem- remercier, voyons. » répondit le jeune homme en réceptionnant la passe.

Un échange assez court, mais ponctué d’un magnifique tir de Caroline Kelley ; son partenaire rattrapa les menottes, tout simplement, et se baissa à la hauteur du tueur à gage pour entraver les pieds de ce vil mécréant. Aspen semblait toujours aussi scandalisé à l’idée de savoir qu’un homme entraîné et formé pour tuer au nom de l’honneur- d’une certaine forme d’honneur, avait été capable de s’abaisser à un pareil niveau. D’avoir eu le culot de devenir un vulgaire chasseur de prime, un mercenaire.
À moins, bien entendu, que ce vieil homme ait connu une éducation qui l’avait poussé dans cette direction. Une chose qui n’était pas particulièrement improbable. Mais tout de même : tuer pour de l’argent ? En échange d’une récompense ? C’était répugnant. Tout simplement répugnant.

« On… On a réussi à l’arrêter. Merci. Tu es très forte, tu sais ? »

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Même une fois le méchant sous contrôle, il continuait à faire preuve de réserve, elle urait presque espéré le voir se lâcher un peu, mais son coéquipier était décidément un garçon timide, le genre à squatter le fond de la classe pour ne pas attirer l'attention. Elle n'était pas celle qui le ferait sortir de sa coquille ce soir, même si en quelques heures ils avaient fait de beaux progrès ensemble. Le vieil homme était désormais épuisé et haletant sous elle, elle se leva donc et observa leur travail de la soirée au milieu de la fumée qui commençait à se dissiper en s'échappant des fenêtres brisées par sa petite bombe explosive; son bras essuya un peu de sueur sur son front, encore une fois, c'était passé près, mais ils vivaient pour voir le jour se lever sur Gotham. Carrie sortit son portable et activa sa procédure de signalement par server automatique, si le bruit n'attirait pas la police ici, ça achèverait de le faire. C'était quand même plus pratique qu'une cabine téléphonique quand on avait pas les canaux ultra sécurisés de Batman. Le portable regagna sa poche et elle s'autorisa enfin à respirer un peu, se penchant en arrière, les mains dans le dos en respirant bruyamment, elle était à mille lieux des troubles qui agitaient l'esprit d'Aspen, qui la galvanisa d'un compliment bienvenu. C'était toujours bon de se sentir apprécié et elle lui répondit d'une parodie de salut militaire avec son index et son majeur au niveau du front. Son niveau d'adrénaline était sans doute au maximum, elle se sentait plus puissante que jamais, une fois son souffle bien revenu, elle laissa échapper un petit cri de joie.

-Je fait de mon mieux Dayazell... je fait de mon mieux.

Il semblait garder une certaine distance avec le vieil homme gémissant au sol, mieux valait ne pas rester ici, elle lui fit un sourire confiant et posa sa main sur son épaule avec délicatesse, son regard vissé dans le sien, quoi que soit ce qui le gênait, il n'avait pas à y faire face si il ne le voulait pas.

-Viens, on sort d'ici, le GCPD va traîner son cul en tôle avec les preuves qu'on as.

Une petite pression délicate et emplie de compassion au niveau de l'épaule pour affirmer leur lien sur un plan psychologique, elle voulait qu'il se concentre sur elle, et pas sur les ordures qu'ils venaient de jeter à la poubelle. Il aurait le temps pour ça, pour ruminer ce que tout ça signifiait pour lui, et Black Bat lui avait appris qu'il valait mieux éviter de sentir des regrets ou des remords quand on sauvait des gens, le monde n'est pas parfait et l'ennemi n'est pas toujours aussi immoral qu'on le pense parfois, mais il faut faire de son mieux, chaque soir, à chaque fois qu'on décide d'enfiler le costume, c'était un devoir qu'ils avaient. Elle relâcha le jeune homme et se dirigeât vers les escaliers, surveillant qu'il la suivait de près.

-T'était pas mal non plus, si j'était batman tu serait définitivement mon Robin.

Elle éclata de rire pour appuyer sa plaisanterie avant de se retourner vers lui, son sourire toujours vissé à son visage.

-Viens, on va se prendre une glace pour fêter ça! Je t'invite!

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Spoiler:

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