The Red One and The No One - Ft. Caroline Kelley

Une semaine après ma rencontre quelque peu violente avec Tefé, j'ai pris le sac à dos que j'avais préparé et je suis partie de chez moi. Pour un peu reprendre depuis le début, suite à ma rencontre avec la reine des ronces, je suis rentrée chez moi. Je me suis fait disputée comme pas possible, car je n'étais qu'une gamine irresponsable qui mettait sa propre vie en danger ainsi que celles des autres car je ne suis pas encore capable de contrôler complètement mes pouvoirs électriques. Et bla et bla et bla. J'étais en rage, ignorant leurs remarques pour monter dans ma chambre, et commencer à préparer mes affaires pour mon grand voyage vers l'indépendance.

Il m'aura fallu une semaine pour trouver tout ce dont j'allais réellement avoir besoin pour survivre, ainsi que pour collecter le plus de liquide possible pour pouvoir me payer le nécessaire là où je serais plus tard. Ainsi que de trouver la motivation pour franchir le pas de partir d'ici. Quitter ma vie, me déraciner de tout ce que je connaissais. Je savais que cela allait être dur, plus pour ma famille que pour moi, car je partais pour mon propre bien. Et j'avais un peu fait la paix avec ce choix. Mais c'était quand même dur, de savoir que je n'allais plus les voir, que je n'allais plus les entendre, que je n'allais plus vivre avec eux, manger avec eux... J'allais juste tirer un trait sur tout ça, pour vivre un peu de mon côté et comprendre un peu seule ce que je voulais être et ce que j'aimerais faire de ma vie et de mes pouvoirs.

Une fois mon sac de randonnée bien charger sur le dos, et un autre sac un peu plus petit en bandoulière, je quittais la maison qui m'avait vu grandir et je me dirigeais à pied vers la gare de bus de la ville. Je n'avais pas encore pris de ticket, car je ne savais pas encore où j'allais aller... Et je ne savais pas du tout ce que je voulais réellement... Je m'étais dit que le destin ferait peut-être bien le travail pour moi pour une fois, au lieu de mes parents.

Une fois arrivée à la gare routière, je regardais les panneaux, les yeux perdus dans le vide sidéral de mon existence. Quelqu'un me bouscula et je reprenais un peu conscience. Je repointais mon regard vers les panneaux d'affichage des départs et j'en vois un qui va partir dans 5 minutes, je ne regardais même pas la destination. Plus vite je quittais Freeland, plus vite je commençais ma vie de femme libre et maître de son destin.

A force de regarder le paysage défiler devant mes yeux, je finissais par m'endormir comme un enfant dormant durant un trajet en famille. Mon front collé à la vitre du bus, le bon filet de bave, la bouche ouverte et une petite bosse me réveillait. Je frottais mon visage qui portait encore bien la trace de dodo sur mon front, je regardais dehors et ne reconnaissait absolument pas le paysage. Je regardais mon téléphone, juste pour voir l'heure, et je me suis rendu compte que cela devait bien faire six bonnes heures que je dormais. Et sans trop m'en rendre compte, je m'étais à nouveau endormie. Clairement, pour le coup, j'étais sûre que le stress du départ, ainsi que de la préparation m'avait épuisé à un point que je n'avais pas pensé. Je câlinais fermement mon gros sac quand je me fis réveillée doucement.

Mademoiselle ? Réveillez-vous ! Nous sommes au terminus de ce bus, vous devez descendre !

Hum... maman, laisse moi dormir encore un peu... Hein ?! LE BUS ? Désolé... Où sommes-nous ? Fis-je en me frottant les yeux comme pour chasser le sommeil.

Gotham city, le plus bel endroit sur terre. Dit-il d'un ton sarcastique.

Je prenais mes affaires et descendais du bus, avant que le conducteur ne puisse se décider à me pousser en dehors, je tenais quand même à avoir  d'amour propre. Je posais enfin le pieds dans la ville qui me verra grandir en tant que personne. Juste je n'aurais jamais cru que cela allait être Gotham... Je sentais que cela n'allait pas aller comme je le voulais, et que toute cette histoire allait tourner en eau de boudin.

Je marchais dans la rue, cherchant un endroit tranquille, un bâtiment où je pourrais pourquoi pas habiter durant un petit temps, ou même pourquoi pas un petit motel, un truc dans le genre. J'avais un peu l'impression d'être perdue et dépassée par mes décisions qui pour le coup ne me semblait plus aussi bonnes... Au bout de 30 minutes de errance complète, je finis par tomber sur un petit motel, la zone ne semblait pas trop chaotique, j'y demandais une chambre, m'y installais, prenant l'argent sur moi, laissant le reste là. Je m'étais décidée à me balader un peu, découvrir un peu les alentours. Pourquoi pas même trouver quelque chose qui puisse s'apparenter à un emploi, on ne savait jamais sur quoi on allait tomber dans une nouvelle ville.

Enfin surtout moi, vu que c'était ma première fois dans un territoire autre que Freeland, seule, sans soutien, j'étais sans filet de sécurité. Je n'avais pas droit à de seconde chance si je me plantais car je serais potentiellement morte et cette idée bien que terrifiante, ne me décourageait pas. Bien au contraire, comme l'enjeu était énorme pour moi, j'étais remontée à bloc pour je ne savais absolument pas pourquoi. Mais j'avais l'énergie, j'avais la foudre en moi vrombissante, prête à être utiliser ! J'étais stressée !

Je marchais, quand tout à coup j'entendis un énorme cri. Quelqu'un se faisait agresser, j'en étais sûre ! Je courrais pour aller porter secours à la personne quand je vis dans la ruelle, trois hommes, deux avec un couteau et un armé d'un flingue, face à un jeune couple de lesbiennes. Je roulais des yeux. Évidemment, c'était d'un cliché. Je préparais dans une de mes mains une boule d'énergie, un truc pas trop fort, juste de quoi incapacité quelques secondes une personne pour laisser le temps au couple de s'enfuir.

Hey on se sent fort en attaquant plus petit que soi ? Venez voir quelqu'un de votre taille. Fis-je tout en balançant ma première sphère électrique vers l'un des malfaiteurs qui tombe raide au sol sous l'attaque. Et évidemment je m'étais trompée de cible et c'était un des deux à couteau qui était donc au sol sonné. Génial.

T'es qui ? Sale gosse ! Retourne voir ta mère avant que je m'occupe de toi. Fit-il avant de pointer l'arme à feu vers moi.  Je levais la main chargeant à nouveau l'électricité en moi pour envoyer une vague d'énergie pour déstabiliser les deux derniers agresseurs. Gros manque de chance pour moi, la ruelle est jonchée de divers petits objets, d'un nombre impossible à prévoir pour moi, si bien que la moitié de la ruelle vola dans leur direction. Le couple en avait déjà profité pour fuir dans l'autre direction. Mon attaque s'étant révélé complètement inefficace et l'homme me tira dessus. J'eus juste le temps de me transformer en énergie pour éviter les balles.

En colère, je regardais les balles me traverser, puis relevait la tête vers les deux hommes. Je me retransformais en chair et en os pour prendre une barre au sol et foncer tête baissée dans la mêlée.