Painted black [PV Zatanna Zatara]

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Gotham, une ville qui avait tendance à lui coller à la peau, ville du pêché, ville du Batman, ville des fous en tout genre. Elle y as connus le meilleur et le pire, une vieille prime traînait même encore sur sa tête avant que les Titans ne la fasse disparaître, mais plus que tout, c'est là que résidait Zatanna, une femme qui l'avait aidé à retrouver son ami de toujours Obelus. La chaîne magique ne la quittait désormais plus et le lien qui les unissait lui semblait plus fort que jamais, Zeke pourrissait maintenant en tôle et devait sans doute ramasser des savonnettes, un choix dont elle n'était pas toujours sûre qu'il soit le bon, elle avait fait le choix de libérer son âme du poids de la culpabilité de la mort de ses parents, mais elle avait toujours du mal à accepter que leur meurtrier respire encore, mais sans Obelus ce loser ne ferait plus de mal à qui que ce soit et qu'elle devrait ce contenter de ça, de la justice de ce monde, si elle ne voulait pas tâcher ses mains de sang à nouveau, elle avait failli tuer ce jour là, elle avait été proche, très proche. C'était une autre pensée qui troublait son esprit bien plus réceptif à la réflexion depuis que sa consommation de drogues et alcools en tout genre avait baissé drastiquement, un fait dont elle ne tenait personne au courant de toute façon, mais la présence d'Obelus à ses côtés avait le don de l'apaiser bien plus qu'aucune boisson à base d'éthanol ou n'importe quel stupéfiant. Cela ne l'empêchait pas de profiter d'un joint alors qu'elle attendait Zatanna, la fameuse magicienne devait l'aider pour une mission dans un logements sociaux de Wayne Enterprise le long de la côte, apparemment d'étranges activités à base de silhouettes encapuchonnées dans des robes rouges s'y déroulaient et on pouvait suspecter la présence d'un culte de Brother Blood, difficile de savoir ce que ce gros abruti préparait, mais elle mettrait sans soucis son argent sur un truc qui nécessiterait qu'elle détruisent du mobilier. La fumée survolait la rue en contrebas, portée par une brise de bords de mer se disperser, ses jambes se balançaient d'avant en arrière dans le vide, juste au dessus de la marque de son décollage un peu plus tôt.

Elle s'était renseigné sur Brother Blood et son culte, elle savait que des pratiquants des arts magiques se trouvaient habituellement dans ses rangs et elle était donc heureuse d'avoir une experte du calibre de Zatanna avec elle, si la puissance qu'elle avait pensé ressentir la dernière fois se déchaînait sur leurs adversaires, elle n'aurait peut-être même pas à bouger le petit doigt. Obelus enroulé autour de son avant bras, ses maillons réduits à une taille plus raisonnable que sa forme étiré, elle pouvait sentir l'apaisement de son ami, lui aussi avait dut en baver, seul et aux mains de ce sadique, elle le laissait reprendre ses marques avec le monde extérieur, si il obéissait à sa volonté comme il l'avait toujours fait, elle le laissait se comporter comme il le souhaitait le plus clair du temps, après tout il avait dut suivre les ordres d'un véritable sous-individu pendant des années, il avait droit à des vacances, mais comme il ne la quittait désormais plus un seul instant, elle n'avait d'autre choix que de l'emmener en mission, il faudrait qu'il s'y fasse de toute façon, elle avait pris la décision de prendre bien plus au sérieux tout ces trucs de super héros, faire partie d'une équipe avait ses avantages après tout. Elle opérait seule ce soir, mais un autre avait eut les informations, Jaime l'avait également empêché de faire une grosse connerie, Dinah aussi était d'un grand secours, si elle ne les adorait pas tous, elle reconnaissait que c'était pas aussi énervant qu'elle avait put le penser de partager son temps avec eux. A travers les jumelles à vision nocturne, elle pouvait voir les habitants vaquer à leurs occupation, un bruit dans son dos et le sentiment de ses poils se hérissant dans son cou lui signala l'arrivée de Zatanna, la magie avait le don de la mettre un peu à cran, même quand l'utilisateur était de son côté. Elle se tourna et salua Zatanna d'un mouvement de la main dans les airs une fois les jumelles posées sur le bord du bâtiment, elle sentit Obelus se serrer autour de son poignet, l'objet magique devait ressentir mieux qu'elle l'aura magique dégagée par la magicienne, son pouce caressa un des maillons avec délicatesse dans un geste d'apaisement. Elle était heureuse de revoir Zatanna aussi vite, de pouvoir lui montrer sa gratitude d'avoir été réunie avec lui.

-Salut, merci d'être venu filer un coup de main.

Elle lui laissa le temps de répondre avant d'enchaîner.

-Et merci pour Obelus, il est enfin rentré à la maison.

La chaîne sembla étendre ses maillons pour se glisser sous sa manche, elle sentit le métal frotter le long de son bras jusqu'à son cou ou un maillon sortit, comme un animal curieux.

-Ne soit pas mal élevé, dit bonjour.

Elle sentit un tremblement avant que la chaîne ne se décide à sortir et à se diriger tranquillement vers Zatanna quelques maillons enroulés autour du doigt de Xiomara comme pour ne pas la lâcher totalement, il sembla tourner autour de la magicienne quelque seconde avant de reprendre sa place sur le poignet de son amie de toujours.

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Zee honorait une promesse en venant retrouver Crush cette nuit. Quelque temps plus tôt, la jeune femme était venue la trouver un problème et Zatanna, même au plus bas de sa forme, avait fait de son mieux pour l’aider, et surtout, avait souhaité sincèrement que la jeune Titan trouve des réponses à ses questions et des solutions à ses problèmes – autres que la drogue, l’alcool et la violence qui courait sous sa peau de façon évidente. Cela dit, dans leur partie, la violence était un peu une nécessité – et l’alcool et la drogue des corollaires classiques. Bref, Crush était partie de chez elle très énervée et Zatanna s’était sentie un peu mal face à cette situation mais se rappelait très bien avoir lâchement décidé de laisser la jeune femme se débrouiller seule, en partie parce que justement, elle n’était pas censée être seule. Elle avait toute une équipe avec elle et la magicienne avait espéré que ses amis la soutiendraient. Elle avait donc été soulagée d’avoir des nouvelles de Crush, qui était donc en vie, et qui avait même l’air plutôt en forme. Tellement en forme qu’elle l’avait appelée pour qu’elle lui donne un coup de main à nouveau. Zee aurait pu prétendre ne pas avoir le temps ni même l’envie, mais la jeune femme avait lâché le mot magique – Brother Blood. Okay, ça faisait deux mots. Deux mots infâmes qui faisaient toujours retrousser le nez à Zee quand elle les prononçait.

Qu’est-ce que cette sale fouine de Sebastian était encore allé inventer ? La seule idée de savoir Crush seule en sa présence avait suffit à faire se dresser les cheveux de Zee sur sa tête. Elle volait dans la nuit de Gotham, sombre, brumeuse et humide, le vent venu des flots de face, ce qui suffisait presque à rendre l’air respirable dans cette ville étouffante. La dernière fois qu’elle avait croisé Sebastian… Elle frissonna encore, puis laissa échapper un cri d’horreur aigu qui fit relever la tête à quelques silhouettes nocturnes sans qu’elles ne repèrent la magicienne. Par Hécate, elle le haïssait de chaque fibre de son corps, ce sale petit rat ! Elle se posa sur un toit le temps de reprendre ses esprits, puis s’envola à nouveau, son regard pâle scannant la pénombre à la recherche de Crush, qu’elle finit par repérer à l’endroit qu’elle lui avait indiqué. Zee se posa sur le toit et rendit son salut à la jeune femme. Oui, elle avait l’air d’aller bien. En tout cas, elle avait ses deux bras et ses deux jambes et pour le moment, ça lui suffirait, à Zatanna. Elle sentit avant même de la voir la présence de la chaîne, aussi, ce qui éclaira sensiblement son humeur. « Oh, je suis ravie que vous vous soyez retrouvés. Il est… incroyable. » Elle observait Obelus qui s’enroula furtivement autour d’elle avant de retrouver sa place autour du poignet de Crush, avant aussi que Zee ait pu tendre une main pour le caresser parce que oui, ça avait été son premier réflexe. Elle reconnaissait la signature magique de l’artefact, pour l’avoir sentie dans le salon de son manoir le jour où Crush était venue lui demander son aide et qu’elle les avait en quelque sorte remis en communication tous les deux. Et en d’autres circonstances, elle aurait eu mille questions à poser sur cette chaîne extraordinaire. « J’en déduis que tu as réglé ton problème. C’est bien. Ne vous quittez plus, tous les deux, d’accord ? » Elle s’était un peu penchée comme pour s’adresser à la chaîne, ce qui était bizarre.

Elle porta son regard sur les immeubles qui leur faisaient face et qui appartenaient à Wayne Enterprise. Cela lui serra le cœur et pour éviter sa réaction habituelle dès qu’elle pensait à Bruce, elle se concentra sur l’ordure Brother Blood, que Zee avait croisé littéralement dans la salle d’attente de sa psy la dernière fois qu’elle l’avait vu, tout ça était une longue histoire mais le seule souvenir de Sebastian ayant envoûté sa thérapeute pour lui faire dire tout ce que Zee lui avait confié du temps où elle pédalait dans le plat de semoule la faisait trembler de rage, bordel. Cela remontait à des années mais la magicienne ne s’en était toujours pas remise. Bref. Voilà la dernière infamie en date commise par l’odieux sorcier, pour elle, et elle était ravie d’avoir une occasion de ruiner ses plans, quels qu’ils soient. « Alors, dis m’en un peu plus sur ce qu’il se passe ici. Et comment est-ce que tu connais Brother Blood ? Tu as déjà eu affaire à lui ? » Elle savait que les Titans relevaient leurs manches plus que de raison et n’étaient pas les derniers à affronter l’ennemi. Les regards étaient plus volontiers tournés vers la Justice League, mais de nombreuses autres équipes abattaient un travail de titan – ah ah – et subissait, en silence, des pertes lourdes, aussi. Que Crush soit ici toute seule, sans son équipe, lui disait qu’il y avait peut-être quelque chose de personnel là-dessous.

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Incroyable, c'était un mot adéquat pour qualifier le miracle qu'était à ses yeux Obelus, elle ne savait pas exactement depuis combien de temps la chaîne la protégeait, mais cela datait au moins d'avant son arrivée sur terre, c'était lui qui avait le premier senti que ses parents pouvaient s'occuper d'elle malgré les circonstances complètement surréalistes. Il pouvait ressentir les choses, ce n'était ni ouvert au débat, ni à prouver. Elle pouvait sentir à quel point leurs essences étaient mêlées, sans doute plus qu'auparavant, Obelus avait choisi de lui faire confiance, il avait choisi de la suivre. Zatanna était en tout cas particulièrement intriguée ce qui la rendait fière, la magicienne avait dut voir pas mal de choses dans sa vie, la voir ne serait-ce qu’intéressée par son ami était quelque chose qui flattait son ego. Elle eut un petit rire quand la magicienne mentionna le fait de ne plus se quitter, Obelus avait refusé de la quitter de manière obstinée, même sous la douche, comme si la moindre distance entre eux lui était inconfortable, elle ne se plaignait pas, surtout pas, elle était ravie au contraire, le manque de sa présence s'était trop longtemps fait sentir et elle voulait profiter de chaque seconde.

-Plus jamais.

Elle pouvait sentir la pression de la chaîne s'intensifier sur son bras à ses mots, une réponse silencieuse, mais chargée d'affection. Zatanna semblait en tout cas heureuse, différente de la dernière fois, plus lumineuse et moins effrayante, son aura presque menaçante de la dernière fois semblait chaleureuse cette fois-ci, solaire. Même si la mention de Brother Blood avait suffit à faire changer son expression pour quelque chose de sérieux, peut-être avait-elle un passif avec, Xiomara n'avait jamais vu l'homme en personne, mais il avait sa petite réputation de trouble-paix notable, cultes en tout genre, sacrifices et autres trucs bizarres. De son côté elle avait surtout tapé ses hommes pour le moment, ils aimaient porter des robes de sorcier comme des geeks en convention et se pensaient invincibles.

-Pas vraiment, je sait que c'est un genre de vampire, par ce que apparemment y'en as plusieurs, il devrait pas être là ce soir. J'ai surtout tapé sur ce qui lui sert d'homme de main, des "humains de base", on est ici pour essayer de savoir ce qu'ils trafiquent ici, le big boss sera pas là, mais ils ont un genre de salle informatique.

Elle fit un large sourire, presque un sourire de cruauté.

-On va se servir.

Elle s'était un peu renseigné et son observation préliminaire des lieux était positive, aucun des gros bras de Blood en visuel, ils devaient être peu nombreux et pas très bien équipés, après tout l'influence du "vampire" était nouvelle ici, les lieux qu'il phagocytait depuis plus longtemps étaient plein de serviteurs dévoués et fanatiques. Xiomara fit signe à Zatanna de regarder sur un des côté du logement social avant de lui indiquer le toit.

-J'avais pensé à une entrée par le local poubelle ou par les toits. C'est à l'étage intermédiaire qu'on doit aller donc au final ça as pas grande importance, mais si Blood ne sait pas qu'on l'a frappé avant de voir qu'on as tout ses disques durs, c'est mieux.

Bien sûr, si elle savait que Zatanna possédait de grand pouvoir, elle ne pouvait pas se douter de ce qu'elle pouvait faire avec sa magie, l'idée la frappa de constater qu'elle avait envisagé cette mission sous l'angle de ses seules capacités, elle n'avait pas l'habitude de mener des missions ou les gens en savait moins qu'elle. Elle mit son sac marin destiné à recevoir sa précieuse cargaison informatique sur l'épaule et s'éclaircit légérement voix avec gêne.

-Enfin... je veux dire... sauf si vous avec un meilleur plan.

Elle parlait à quelqu'un qui avait fait partie de la Justice League, si ça se trouvait elle avait mieux à proposer.

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Zee fut quelque peu soulagée d’apprendre qu’entre Brother Blood et Crush, ce n’était pas personnel. Franchement, la magicienne était un peu fatiguée par le concept d’ennemi personnel, et pourtant, elle-même en avait quelques-uns au compteur. Ils en avaient tous, puisque tous, à un moment ou à un autre, ils avaient brisé les rêves d’un quelconque criminel qui s’était alors mis à les haïr de toutes ses forces à défaut de pouvoir faire autre chose. Mais il y avait des types qu’elle n’aurait souhaité à personne d’avoir comme Némésis et Sebastian en faisait partie. On pouvait difficilement faire plus fourbe, plus sournois, plus menteur, le genre d’ennemi qui vous forçait à constamment marcher en vérifiant vos arrières à partir du moment où il vous avait dans le viseur. Elle esquissa un sourire en entendant Crush le qualifier de « vampire », eh bien, ce n’était pas tout à fait faux puisque techniquement, Brother Blood était immortel, si ce n’était qu’il finirait par se faire tuer, lui comme les autres. Ça aurait pu être une bonne nouvelle, sauf que c’était ainsi que chaque génération était créée : l’ordure destinée à tuer le sorcier deviendrait à son tour Brother Blood. Cela rendait le concept du prête-vampire-sorcier-zombie immortel, oui, à défaut de rendre ses incarnations effectivement immortelles.

Elle observa le bâtiment qui leur faisait face et hocha la tête. Si en plus Brother Blood n’était pas là, ce n’en était que mieux. Elle n’avait pas particulièrement envie de repasser sur son radar, pas en ce moment. Se dépatouiller de quelques cultistes humains, ça oui, elle en était capable, ce serait facile, ça la changerait. Elle balaya les interrogations de Crush d’un geste de la main. « Tous les plans sont bons tant qu’on ne les a pas mis en action, alors c’est un bon plan, ne t’en fais pas. » Et si ça partait en su cette… quand… ça partirait en sucette, il serait toujours temps d’aviser. Elle avait appris ce fatalisme bien spécifique en côtoyant les autres de la JLD. Au début, elle passait des heures à essayer de les faire tenir assis dans une pièce pour mettre un plan au point, tout ça pour le voir absolument pas mis en œuvre à la seconde où les choses sérieuses commençaient, alors elle avait abandonné. « Une entrée par le toit, ça me semble parfait. C’est un classique. Je crois savoir que tu n’as pas besoin de moi pour ça, n’est-ce pas ? » Elle s’envola et alla silencieusement se poser sur le toit d’en face, attendant que la jeune femme la rejoigne, curieuse, enfin, de voir ses capacités. Elle savait déjà que la Titan était dotée de dons particuliers, mais en vérité, ne l’avait que rarement vue en action. Et puis, il y avait Obelus maintenant. Elle attendit donc que Crush l’ait rejointe, puis se baissa et dessina un petit symbole invisible sur le sol.

Ce dernier devint transparent sous leurs pieds, comme une tache de verre qui se déplaça ici et là et qui leur permis de voir à travers le sol, et dans le couloir du dernier étage, juste sous elle. Il ne semblait y avoir personne, en tout cas pour le moment. La magicienne se releva. « Il faut quand même que je te prévienne : les ordinateurs, ce n’est pas mon truc, je ne te serai pas très utile à ce niveau ! » Puis elle murmura une formule à base de substance, de béton et de laisser passer les deux justicières du soir, et le sol devint intangible. Zee se laissa tomber à l’intérieur, laissant Crush décider si elle voulait la suivre ou entrer par ses propres moyens, vérifiant bien qu’elle n’était pas entre ces deux solutions avant de rendre sa matière au toit. Elle savait qu’elles pouvaient toujours rester silencieuses et discrètes le plus longtemps possible, à un moment donné, elles se feraient repérer. Mais si Zee était une adepte du silence et de la discrétion, et elle se doutait que ce n’était pas là le style de Crush. Ou bien elle aurait probablement choisi un autre pseudonyme. Une pensée qui la fit sourire malgré elle. La jeunesse était déjà là, et elle était prête à prendre toute la place, et Zee n’avait rien contre – tant que la jeunesse en question n’était pas trop jeune.

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Xiomara qui n'était pas habituée à réfléchir à un quelconque plan était pourtant assez fière à la base de sa stratégie initiale, on lui avait suffisamment fait la leçon sur la cohésion de groupe, les actions concertées et tous ça pour que la réponse de Zatanna la jette dans une légère confusion, elle qui avait voulu bien faire se sentait un peu stupide. Elle s'envola ensuite avec des mots on ne peut plus vrai, elle observa d'abord la magicienne s'envoler avec grâce quelques secondes pendant qu'elle reculait pour prendre son élan. Position de départ, les mains sur le sol, appui sur l'avant des pieds, elle n'a pas la vitesse incroyable d'un speedster, ni les capacités de vol de Starfire, mais une distance comme celle-là ne lui posera aucun problème, elle s'élance en avant, sa détente musculaire la propulsant à une bonne vitesse pour les 10 premiers pas avant d'atteindre le rebord du bâtiment ou elle saute de toute sa puissance, craquelant le béton du toit à son point de départ, elle s'élève dans les airs. Obelus se détends d'un seul coup alors qu'elle approche du bâtiment d'en face ou Zatanna l'attends déjà, il s'accroche au muret en plantant son extrémité et amorti l'élan de Xiomara pour la faire se poser en douceur, il retourne ensuite à sa place autour du poignet de Crush. Voilà qui réduira le bruit, si d'habitude elle ne s’embarrasse pas de détails, elle veut éviter à Obelus trop d'action pour l'instant, le pauvre doit encore se réhabituer à une vie normale auprès d'elle, d'habitude elle serait passée par la porte de devant sans renfort d'aucune sorte et aurait cassé des mâchoires jusqu'à trouver ce qu'elle cherchait.

Mais quand elle voyait ce que Zatanna était capable de faire, elle commençait à se poser des questions sur sa manière de faire les choses et d'opérer. En quelques mots étranges, la surface du béton était devenu comme un voile transparent, elle sentait Obelus comme intrigué par l'énergie dégagée par le sort, comme il avait été intrigué par la magicienne plus tôt, cette dernière traversant immédiatement toute substance au mépris des lois de la physique. Xiomara tendit la main par pure curiosité et sentit l'espèce de différence dans l'air au niveau de la surface effacée par Zatanna, c'était plus efficace que d'enfoncer sans aucune forme de ménagement la porte du toit elle devait le reconnaître, elle prit appui sur le bord tangible du toit et le traversa dans sa partie intangible comme si de rien n'était, elle observa quelques secondes le ciel nocturne de l'autre côté avant de le voir s'effacer comme un effet phosotshop, elle eut un petit rire.

-J'ai pas l'impression qu'un ordinateur soit utile à un mage, j'ai pas d'appli sur mon portable pour ça.

Elle consulta le plan qu'elle avait enregistré dessus ceci dit, chaque étage de l'immeuble avait son plan dans son dossier photo, le détail qui la frappa en premier était que la pièce ou ils se trouvaient avait un agencement différent de ce qu'elle devrait avoir, Xiomara procéda à l'extraction d'une maglite de son sac marin et éclair les environs pour réveler l'explication à cela.

Difficile de voir dans la pénombre de la pièce, mais ce qui était auparavant un sympathique T3 avait été transformé en QG de cultiste, ce qui avait sans doute put passer pour des décos tribales au premier abord portait les symboles conasacrés de Brother Blood, ses armoiries pour ainsi dire, un des murs donnant sur une chambre avait été abbattu pour installer un genre d'autel sacrificiel, ça avait le mérite d'être parfaitement immonde.Son nez se retroussa alors qu'elle approchait et qu'une puissante odeur de Javel couvrant à peine celui du sang séché agressait ses narines. Elle balaya la pièce quelques secondes de plus avant de tomber sur une dague ouvragée tenue par une main, le faisceau se leva immédiatement pour révéler un des cultistes de Brother Blood, l'enfoiré avait été d'une parfaite discrétion avant ça, à peine repéré il se jeta sur elles en hurlant des mots incompréhensibles, Xiomara n'attendit pas une seconde, ses réflexes prenant le relais pour envoyer le plat de son pied chaussé rangers dans son abdomen, coupant son souffle et l'envoyant au sol; et visiblement il avait déjà prévenu ses copains car juste après le duo put entendre des coups contre la porte d'entrée. Ça c'était pas bon, elle sentit la lame du couteau glisser contre sa peau en déchirant son jean et elle se pencha en avant pour coller un coup contre la tempe de leur comité d’accueil initial.

-Je crois que je commence à comprendre ce que vous disiez sur les plans. Votre passe muraille c'est à usage limité?

Elle pouvait sentir Obelus s'agiter, un peu tremblant, ses maillons se resserrant avec appréhension sur le bras de Xiomara.

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La magie n’avait aucune limite, si ce n’étaient celles de celui ou celle qui la maniait. C’était aussi simple que ça. Zatanna connaissait plusieurs magiciens capables, par la magie, de manipuler n’importe quelle technologie ultramoderne, dont les ordinateurs. Parce que science et magie ne s’opposaient pas, tout comme religion et magie, tout comme n’importe quoi d’autre, d’ailleurs. Mais elle, elle n’en était pas capable, alors voilà où se trouvaient ses limites, entre autres limites, d’ailleurs. Et au quotidien, cela ne la dérangeait pas plus que ça, parce qu’il y avait toujours moyen d’obtenir des informations autrement. Mais dans une situation pareille, où il n’y avait pas d’autre façon, en tout cas pas aussi facile et rapide, alors c’était une vraie limite. Cela dit, c’était bien pour cela que Crush était à l’origine de cette idée : elle, elle savait probablement faire n’importe quoi avec des ordinateurs. C’était l’avantage de faire équipe, d’appartenir à un groupe, même : on diversifiait les compétences et on se donnait plus de chances de réussir. Et franchement, pour Zee, hacker un ordinateur était beaucoup plus nébuleux et compliqué que faire perdre sa substance à une surface solide.

Elle observa la pièce où elles avaient atterri et que Crush éclairait d’une lampe-torche. Ça ne ressemblait pas du tout à un appartement social. Elle doutait que c’était ce que Bruce avait eu en tête en signant les papiers entérinant le projet. Elle sentit la tristesse l’envahir, comme à chaque fois, mais la repoussa assez facilement parce que ce qu’elle avait sous les yeux demandait toute son attention. Ce n’était certes pas un appartement, c’était une pièce consacrée au culte de Brother Blood, aussi simple que ça. Puis elle vit apparaître un type dans le halo de la lampe de Crush, type qui se retrouva aussi sec par terre. Elle était réactive, cette petite. Et elle ne faisait pas dans la dentelle, comme prévu. Eh bien, cela faisait d’elles deux personnes complémentaires, ce qui était toujours un plus, en mission. Des coups violents retentirent à la porte et elle soupira. Il semblait que le temps de la discrétion était achevé. Elles avaient été repérées, mais elle n’en était même pas étonnée. Elle se faisait toujours repérer, quand elle était avec les autres. « Bon, eh bien ça aura duré le temps que ça aura duré. » Elle se crispa en voyant la lame effleurer la jambe de Crush, mais celle-ci ne semblait pas vraiment y faire attention. « Dis-moi où aller et je nous y conduirai. » Eh oui, parfois, la magie, c’était quand même bien utile, et ça rendait les choses un peu trop faciles – mais enfin, l’obstacle n’était jamais que des murs, alors…

Elle écouta les directives de Crush, puis fendit l’air devant un mur de l’appartement en marmonnant une formule, et un portail s’ouvrit, reliant leur pièce à celle d’à côté. Une fois qu’elles furent passées, la brèche se referma, et elles purent entendre le bruit étouffé des cultistes pénétrant dans l’appartement voisin. Ils allaient probablement se demander ce que c’était que ce bordel, c’était bon à prendre pour elles. Ils ne pouvaient pas imaginer à qui ils avaient affaire, entre une Titan et sa chaîne sentiente, et une magicienne. Zee leur ouvrit ainsi le passage d’appartement en appartement, descendant les étages, traversant les couloirs et les cages d’escalier, jusqu’à se retrouver dans une salle exiguë qui servait visiblement de stockage pour des fournitures de ménage. Zee posa la main sur le mur puis la retira. « La pièce que tu cherches est juste à côté, mais il y a plusieurs personnes à l’intérieur. Oh, je parie qu’Obelus le sent lui aussi, n’est-ce pas ? » Oui, même à cet instant, Zatanna était intensément curieuse de connaître les capacités de cette incroyable chaîne. Tout ça pour dire : elle pouvait leur ouvrir le passage, mais ensuite, il allait y avoir du grabuge. « On fonce dans le tas au risque de casser de matériel, ou bien on prépare une diversion ? Je peux forcément en attirer plusieurs dans le couloir pendant que tu t’occupes du reste. » Ne sachant pas vraiment ce que Crush comptait faire avec ces ordinateurs, Zee considérait les deux options comme valables. Si la jeune femme n’avait besoin que d’un disque dur, alors il y avait peu de chance que leur arrivée dans la pièce et la bagarre qui s’ensuivrait cause du tort à son plan, après tout.

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Xiomara ne put cacher son soulagement de savoir que Zatanna n'était pas un mage de donjon et dragon avec des utilisations journalières, un soupir apaisé lui échappa quand un portail fendit le mur devant elles en deux, voilà qui était en tout cas fait, elle passèrent sans heurt et le bruit dans la pièce qu'elles venaient de quitter laisser présager un paquet de cultistes probablement très confus sur la disparition de leurs intruses. La demi-Czarnienne donna ensuite les indications et elles purent se rapprocher suffisamment de la salle pendant que leurs poursuivant cherchaient des ennemis insaisissables et commençaient à pénétrer dans des appartements au hasard, des portes s'ouvraient un peu partout, leur détermination était grande, Obelus se contractait à chaque fois qu'ils manquaient de se faire tomber dessus, rendant son débit de voix plus rapide dans ses directives. Une cage d'escalier plus tard elles étaient dans un meuble de rangement, l'espace était étroit et l'objectif de l'autre côté, Xiomara senait l'anticipation de l'instant, la montée d'adrénaline qui la concentrait sur l'objectif, les disque durs, arracher les panneaux latéraux, broyer l'alimentation et arracher les disques durs, elle n'était pas une experte informatique, mais elle avait démonté suffisamment de machines pour se faire un peu d'argent avec les pièces pour savoir s'en sortir. Ses parents adoptifs lui avaient appris quelques compétences utiles pour survivre au monde moderne.

-Oui, Obelus est tendu, il sent l'hostilité ambiante.

Elle leva le bras droit et observa la chaîne enroulée autour, il semblait minuscule vu comme ça, si faible, comme un nouveau né tremblant dans un blizzard, elle passa un doigt de sa main gauche sur les maillons, ils allaient devoir passer à l'action, à dire vrai faire une diversion était sans doute préférable, mais le temps de la mettre en place était un risque qu'elle ne souhaitait pas prendre, Zatanna était venu l'aider, pas risquer sa peau inutilement, elle lui fit un sourire malicieux.

-Je préfère foncer dans le tas, restez derrière et couvrez moi.

Elle posa sa main et senti la matière, du placo, pas besoin de Zatanna pour ce qui allait suivre, prenant le peu d'élan qu'elle avait, elle traversa la parois comme si il s'était s'agit de papier mâché, bousculant plusieurs bureaux et ordinateurs au passage, sans se préoccuper du reste, sa main droite saisit la mâchoire et le cou du premier cultiste qu'elle souleva comme un fétu de paille pour le lancer sur un de ses amis. Ils étaient 7, ça en faisait deux de moins, une batte de baseball frappa sa mâchoire et sa tête tourna, mais il en faudrait plus pour espérer la coucher et sa jambe balaya celles de son adversaire qui parti en salto dans les airs devant elle

-Si c'était une tape amicale.

Ses poing s'abattirent comme des marteaux au dessus de lui pour le propulser au sol, sans doute en lui cassant quelques os au passage.

-T'es pas mon pote... mec.

Elle vit les autres reculer, à l'exception d'un qui leva simplement la main vers elle et prononça un mot bizarre, l'instant d'après, avant même qu'elle ait compris, un éclair fendait les airs et la percutait pour l'envoyer voler de là ou elle venait, son dos percutant le mur avec violence céda et elle se trouva de nouveau dans la cage d'escalier, nez à nez avec un cultiste.

-J'en ais une!!!

Son poing le priva de la voix et sans doute de la possibilité de procréer et elle fonça de nouveau dans les trous qu'elle avait laissé. Zatanna semblait avoir géré la situation avec brio de son côté, car le temps de revenir que plus personne ne pouvait se battre. Xiomara nota alors la fumée qui échappait de son bras et le secoua un peu avant de voir que Obelus était celui fumait, comme si il avait encaissé la charge à sa place et intercepté le coup, elle posa la main sur le torse, aucun trace de brûlure, ça confirmait cette hypothèse.

-Petit cachotier. Bon j'ai du boulot.

Elle se dirigeât sans hésitation vers l'ordinateur au centre de la salle, le serveur principal visiblement à voir les cables qui se branchaient à lui, elle arracha le panneau latéral, puis l'alimentation, avant de se servir en décapitant les vis avec ses ongles avant de prendre le disque dur dans le sac marin à l'intérieur.

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La réponse de Crush ne l’étonna pas outre mesure, compte tenu de son tempérament. Comme ça ne faisait pas grande différence pour Zee, celle-ci esquissa même un sourire. Dans d’autres circonstances, s’il y avait eu des innocents dans le coin, si la jeune Titan n’avait pas été capable d’encaisser à peu près n’importe quoi, la magicienne se serait un peu plus inquiétée et pris la tête avec des histoires de plans impossibles à suivre de toute façon. Mais ce soir, tout se faisait sous le signe de la facilité et de la simplicité, du moins pour le moment, et Zee devait reconnaître que c’était plutôt reposant. Du moins tant que ça fonctionnait. Elle savait qu’à tout moment, il pouvait y avoir un problème, n’importe quoi d’inattendu, mais après tout il suffisait de rester sur leurs gardes. Brother Blood n’était pas dans les murs – Crush le lui avait dit et pour le moment, Zatanna ne ressentait sa signature magique nulle part, de sorte que c’était a priori vrai. Et ce n’était pas quelques humains, cultistes ou pas, qui allaient menacer leur vie. Elle recula d’un pas pour observer Crush dans ses œuvres, qui défonça le mur comme un bulldozer et déboula dans la pièce voisine en mettant hors d’état de nuire deux gorilles encapuchonnés. Ce n’était pas très fin, mais c’était efficace, et c’était tout ce qu’on voulait. Zee franchit le trou dans le mur et se crispa un peu en voyant une batte de baseball s’abattre sur le visage de sa comparse, mais celle-ci sembla plutôt bien le vivre. Zee apprenait à vitesse grand V de quoi la jeune femme était capable, malgré tout elle ne pourrait jamais ne pas serrer les dents en voyant ses alliés se prendre des coups. Même quand Superman se prenait un coup de poing, elle avait mal pour lui, c’était dire.

Puis un des cultistes, un peu plus doué que les autres, envoya une décharge qui propulsa Crush en arrière et la fit disparaître de son champ de vision. La magicienne lutta contre son premier réflexe, celui d’aller la trouver. Sachant ce qu’elle avait vu et imaginant seulement de quoi Obelus était capable, il était probable que la jeune Titan s’en sortirait. En colère, elle stoppa un autre éclair qui cette fois lui était destiné et tendit les mains face à la bande de cultistes restants. « eigaM ud tnev ! » Une lame de vent violente partit en arc de cercle sur eux, les envoyant tous à la fois s’écraser contre le mur derrière eux, qui semblait un peu plus solide que celui que Crush avait défoncé puisqu’il ne céda pas – ou alors, c’était parce qu’ils avaient la tête moins dure qu’elle. Le magicien de la bande se releva aussitôt, mais elle tendit la main vers lui et le vent le plaqua debout contre le mur, exerçant une pression de plus en plus forte, l’empêchant de parler, puis de respirer, jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Alors seulement elle baissa le bras et inspira à fond. Quelque part, cela faisait du bien. Une magie qu’elle contrôlait, des ennemis qu’elle ne considérait pas comme dangereux, cela lui rendait confiance en elle. Elle se tourna au moment où Crush revenait. Visiblement, elle s’était débarrassée sans mal de son opposant, et Obelus, glorieux, fumait doucement, lui aussi avait fait sa part. C’était tellement étrange de le voir ainsi, comme une troisième partie de leur petite bande. Elle s’en rendait compte de plus en plus, ils formaient presque un trio – presque, parce qu’il était trop lié à Crush pour tout à fait se détacher, mais en même temps, définitivement là, en plus. « On dirait que vous allez bien tous les deux. C’est fascinant qu’il ait pu encaisser une décharge, je me demande en quelle matière il est fait. » Elle avait l’air d’un savant fou à le zieuter comme ça mais après tout, une chaîne lambda aurait fait encore plus de dégâts à Crush à cause de l’électricité, et pas l’inverse.

Elle s’attendait un peu à ce que la jeune femme se transforme en hackeuse mais faillit éclater de rire en la voyant tout arracher à mains nus jusqu’aux disques durs qu’elle fourra consciencieusement dans son sac. Bon, cela dit, elle-même n’aurait pas été capable de se saisir d’un disque dur sans l’abîmer, probablement, ne sachant quels fils couper. Elle laissa Crush à sa tâche et alla fouiller le cultiste qui avait fait montre de pouvoirs. Elle remarqua des tatouages sur les paumes de ses mains, qui remontaient à l’intérieur de ses avants bras comme… eh bien comme une chaîne. Ce n’était d’ailleurs pas un tatouage classique mais des scarifications et elle retroussa le nez. Bon sang, elle détestait le fanatisme, et elle détestait Brother Blood et son culte plus spécifiquement. Ils souillaient la magie, la rendaient mauvaise. Ces scarifications étaient la preuve que cet homme s’était volontairement laissé enchaîné à Sebastian… « Tu as tout ce dont tu… » Elle s’interrompit en tournant brutalement la tête vers la porte, derrière laquelle une aura magique puissante venait d’apparaître. Elle leva un bouclier devant elles deux au moment où le battant explosait. Un cultiste était là, enroulé dans une cape d’une couleur différente. Pendant une fraction de seconde elle crut que c’était Blood, mais non. Il était puissant, celui-là, mais pas autant que Sebastian, et surtout, ce n’était pas du tout le style de ce dernier de faire une entrée aussi brutale, non, il était plus sournois. « Celui-là est un peu plus coriace que les autres. » Mais Obelus aussi devait l’avoir remarqué.

Le cultiste marmonna un sort et Zee vit une ligne sombre filer jusque sous ses pieds. Elle allait s’envoler lorsque l’homme dégaina un pistolet et le brandit dans sa direction, ou plutôt, par-dessus son épaule. Tout se passa en même temps – il tira sur Crush, Zee eut le temps de se demander ce que ça, ça lui ferait, à la jeune Titan, et si elle pouvait survivre à ça, elle sentit le sol exploser sous elle et son bouclier se déliter, puis elle-même fut projetée dans les airs, heurta le plafond et retomba par terre sur le sol ravagé en crachant du sang, une douleur sourde dans les côtes. C’est qu’elle avait beau être magicienne, elle n’avait aucun atout physique, était aussi faible et cassante qu’un être humain lambda, et elle s’était fait déconcentrer en beauté. Elle eut peur de se retourner, de voir Crush avec un impact de balle entre les deux yeux, mais déjà le cultiste attaquait de nouveau, avec cette sale magie poisseuse et détournée que Blood pratiquait. Les fils noirs s’enroulèrent autour de ses jambes en formèrent aussitôt comme une toile, idem sur ses poignet, puis sur son cou, la privant de ses forces et surtout de sa voix. Sûr de lui, le type s’avança dans la pièce, et elle vit un sourire sous sa capuche. Il pensait avoir gagné. Bizarre, non ? Zee le laissa approcher, puis le sang qu’elle avait craché par terre gigota à ses pieds et forma un minuscule pentacle, un piège magique qui explosa au moment où le cultiste posa le pied dessus. Ce fut à son tour de s’envoler au plafond, dans un nuage de poussière et de débris. Mais il n’était pas hors d’état de nuire, en tout cas sa magie était toujours active. Zee se tourna vers Crush, la suppliant intérieurement d’être vivante.

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En quelle matière? Xiomara observa Obelus avec un air curieux, c'était vrai que c'était un détail qui ne l'avait jamais intéressé plus que ça, elle termina sa tâche pendant que Zatanna semblait observer avec dégoût des blessures sur le bras d'un des cultistes, il était vrai que Brother Blood avait le don d'attiser le fanatisme aveugle de ses victimes, une version tordue et déformée de l'amour, elle était passé par là, mais pas avec son père, son contrôle mental était violent, brut, celui de Jason était pernicieux, Lobo l'avait juste fait danser comme une marionette, avait usé d'elle comme bon lui semblait. Elle se demandait ce qui était le pire, mais Zatanna se préparait déjà à bouger, elle fut cependant interrompu et fixa la porte, Obelus s'était resserré autour de son poignet et se déployait déjà devant elle, ses maillons fouettant les airs dans un ballet envoûtant, les maillons semblant grandir et rapetisser pendant qu'il s'agitait, Xiomara sentit la protection devant elle sans avoir à la toucher une petite seconde avant que l'enfer ne se déchaîne autour d'elles.

La porte vola en éclat et un homme fit son apparition, Xiomara était déjà prête à lui sauter dessus quand la barrière avait sauté, mais c'est le canon d'une arme à feu qui se matérialisa devant elle, Obelus bloqua la première balle, mais la deuxième lui perça l’œil pour ressortir par la tempe, envoyant une gerbe de sang sur le mur pendant qu'elle tombait au sol. Oblus forma immédiatement un mur défensif, calquant férocement entre elle et le jeteur de sort pour l'empêcher de continuer, un filet d'ombre le plaqua au sol et il entama de secouer violemment ses maillons pour s''échapper. Au sol, Xiomara avait momentanément perdu connaissance le temps que son crâne éclaté se reforme, à côté d'elle, Zatanna était mise au supplice, elle sentait la douleur dans son crâne pendant que la chaire se reformait, Deadshot l'avait épargnée en évitant de viser la tête et elle se protégeait d'habitude, mais elle n'avait pas compté sur le fait qu'un pratiquant de la magie use d'une arme aussi basique.

Plus coriace hein? Elle se releva, le sang coulant encore abondamment de son œil qui se reformait, le valide illuminé d'un éclat rouge inquiétant, son visage déformé par la colère. Ce sale enfoiré allait payer, dans son esprit il était déjà mort, la grimace sur son visage la faisait presque ressembler à son père, l'éclat rouge s'intensifiait jusqu'à devenir presque incandescent, on aurait put croire que tel superman elle allait foudroyer le mage avec une vision laser. Complètement aveugle à elle, il s'approchait de Zatanna avec un air de vainqueur, il allait vite déchanter, elle saisit une des extrémités d'Obelus quand un explosion retentit, la magicienne n'avait pas dit son dernier mot visiblement, elle tourna sa tête vers elle, son œil blessé terminait de se reformait et brillait déjà du même éclat que l'autre.

-Bouges pas, je m'en occupes...

Elle tira d'un coup sec et fit voler en éclat les liens retenant Obelus au sol, après le coup qu'il avait reçu, son sortilège était moins puissant. Xiomara couru droit devant, des cultistes tentèrent d'entrer, mais elle brisa leur formation comme une boule de bowling sur des quilles, fonçant droit devant en ignorant les coups de batte, club de golf et autres armes improvisées, un couteau se brisa sur sa nuque, Obelus de son côté se faufilait entre les jambes, cherchant leur ennemi. Elle sentit qu'il l'avait trouvé et savait qu'aucune seconde n'était à perdre.

-POUSSEZ-VOUS!

Ses mains firent une projection sur un cultiste devant elle et elle les vit s'allonger comme des dominos, révélant leur chef encore blessé sur le sol. Crush lui fit un grand sourire accompagné d'un rire peu engageant, elle pouvait voir la terreur sur son visage, il pensait sans doute l'avoir eut avec sa petite balle, mais elle avait survécu à pire, à des choses que ce minable ne pouvait même pas envisager, en un bond elle tombait sur lui à pieds joints, coupant sa respiration et lui pétant sans doute une cote ou deux, il tenta de se ressaisir de son arme mais  elle saisit son poignet qui craqua d'une simple pression, son autre main venant se plaquer sur sa bouche pour l'empêcher de conjurer le moindre sort, c'était sur la fiche de Zatanna chez les titans, les mots étaient de puissants conducteurs. Elle entendait les cultistes derrière elle qui accourait, ceux qui se relevaient, elle avait peu de temps pour envoyer ce salaud au pays des rêves. Elle serra sa main pour briser sa mâchoire dans un craquement inquiétant et un hurlement s'échappa de lui.

-Obelus... Débarasse moi de ça.

La chaîne s'enroula autour de sa jambe et l'envoya encore hurlant sur ses camarades. Xiomara n'avait pas une seconde à perdre elle revint au pas de course vers Zatanna bousculant les quelques opposants sur son chemin en les bousculant violemment sur le côté, les liens n'étaient plus en effet, mais elle avait pris quelques dégâts dans cet affrontement, et contrairement à elle, ça ne repoussait pas chez la magicienne. Elle s'accroupit pour la saisir entre ses bras et observe le mur devant elle pendant qu'elle la lève, les cultistes n'abandonnent pas, mais leur objectif est acquis, il faut sortir d'ici au plus vite. Elle s'élance en avant et envois son pied faire un coup circulaire dans le mur en face, le fracturant et exposant l'extérieur, vu son état mieux vaut éviter un atterrissage trop brusque, elle doit absolument atterrir plus haut que son point de départ, ses jambes se plient et elle vise l'immeuble d'en face, leur point de départ, avec la rue c'est plus complexe, mais ça devrait le faire, elle s'élance en laissant les hurlements déments des hommes de Blood derrière elles. Le contact de ses rangers avec le toit d'en face se fait dans un dérapage et elle dépose immédiatement Zatanna au sol.

-On est hors de leur portée pour le moment.

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D’abord, Zee crut qu’elle hallucinait, parce que Crush avait littéralement un trou dans la tête, rien que ça. Le cultiste avait bel et bien atteint la jeune femme en lui tirant dessus, de manière inattendue. Mais la jeune Titan était toujours debout, et la seule conséquence visible de cette attaque, désormais, et alors que sa blessure semblait se refermer, c’était qu’elle semblait très énervée. Mais Zee avait encore le cœur battant de cette vision puisque pendant une fraction de seconde, ce qu’elle voyait avait été interprété littéralement par son cerveau : une balle dans l’œil équivalait à la mort. Mais Crush n’était pas morte. Elle était debout, apparemment, se faire tirer dessus, et surtout dans la tête, ne suffisait pas à l’arrêter. Zee oubliait rarement qu’il n’y avait pas que de la magie dans ce monde, qu’il y avait des tas de gens avec des tas de capacités hallucinantes, mais avec Crush, elle s’était tellement concentrée sur Obelus qu’elle en avait un peu oublié le fait que la jeune femme elle-même possédait quelques pouvoirs. Et pas des moindres. Si on avait collé une balle dans la tête de la magicienne, elle en serait morte comme tout le monde, point à la ligne.

Elle la suivit des yeux alors que la Titan fonçait dans le tas de cultistes qui se bousculaient à l’entrée de la pièce. Donc, elle n’était pas comme Superman, imperméable aux blessures, en revanche, son métabolisme était tel que cela ne lui faisait rien – ou du moins rien de définitif. Quand elle disparut à sa vue, ne laissant derrière elle que les bruits d’une grosse bagarre, Zee baissa les yeux sur les liens incrustés dans ses poignets, consciente que sa voix lui manquait toujours. Quelques types qui avaient échappé au passage de Crush se relevaient déjà et la regardaient. Elle passa la langue sur ses lèvres ensanglantées, puis souffla doucement une légère vapeur pourpre. Un peu de son sang suffisait. Les mots EJ SIUS NOSAJ DLOOB se formèrent dans l’air devant son visage et les types se figèrent. À leurs yeux, elle était devenue leur maître. Un simple sort d’illusion, une magie qu’elle avait apprise avant même l’âge de six ans, mais cela lui ferait gagner quelques précieuses secondes, le temps que les types passent outre leur réflexe pavlovien et se forcent à l’attaquer malgré son apparence. Elle entendit un hurlement émaner du couloir, et les cultistes aussi. Puis soudain, elle sentit les liens se défaire, signe que le sorcier était mort ou inconscient. Quand les autres se tournèrent de nouveau vers elle, elle affichait un sourire. « eigaM ud uef. » Les capes des cultistes prirent aussitôt feu, les forçant à sauter sur place, à se jeter par terre ou à tenter de se débarrasser de leur encombrante tenue, stupide au demeurant. Mais déjà, d’autres arrivaient, comme s’ils étaient en nombre infini.

Puis Crush réapparut soudain, Obelus en alerte maximale, du moins c’est ce qu’elle supposa en voyant la chaîne dressée et entourant la jeune femme. En quelques secondes seulement, elle se sentit soulevée du sol, puis Crush fracassa un mur et sauta dans le vide, un petit tour qui n’effraya pas la magicienne mais lui rappela si c’était nécessaire que sa comparse était dotée d’une force impressionnante. Elle n’eut pas le temps de s’inquiéter pour l’atterrissage car déjà, elles étaient sur le toit d’en face et Zee avait retrouvé le contact avec le sol. Elle gratifia Crush d’un sourire. « Merci pour le sauvetage. Ça va aller, pour toi ? » Et elle désigna son propre visage. Elle était encore sous le choc de la vision de tout à l’heure. Mais enfin, si la Titan n’était pas morte tout à l’heure, elle ne mourait pas maintenant, n’est-ce pas ? Elle se tourna vers l’immeuble qu’elles venaient de quitter : des cultistes les observaient depuis le trou dans le mur, comme un reflet d’elles. « Mh, ça m’embête de laisser les choses ainsi. Je n’aime pas mettre le bazar quelque part et partir sans faire un peu de rangement. » Elle se racla la gorge, trop heureusement d’entendre le propre son de sa voix. Les mots jaillirent de ses lèvres et les briques du mur se reformèrent pour refermer le trou que Crush avait fait, arrachant des exclamations surprises aux types à l’intérieur. Mais le phénomène ne s’arrêta pas là et bientôt, chaque fenêtre, chaque porte, chaque grille de ventilation, la moindre ouverture, fut comblée et condamnée, enfermant les cultistes à l’intérieur. Puis Zee se tourna vers Crush – ou plutôt, vers Obelus. « Tu ne sens plus de magie là-dedans, n’est-ce pas, toi non plus ? » Histoire d’être sûre qu’aucun de ces types n’avait la capacité de les libérer. Puis elle s’assit sur le rebord du toit en soupirant. « Eh bien, c’était quelque chose. Tu n’es pas du genre à faire attention à toi pendant un combat, on dirait. Je suppose que ce sorcier ne fera plus parler de lui avant longtemps ? » Elle n’allait pas reprocher à Crush de l’avoir tué, si c’était ce qu’elle avait fait. Elle en avait fini avec ces choses-là et de toute façon, c’était une question de vie ou de mort. « Alors, qui on appelle pour nous débarrasser de ces idiots ? Ce bon vieux GCPD ? Ou bien tu as une connaissance dans ton réseau qui pourra venir ramasser ce tas de crétins ? Il y a toujour Batman, au pire. » Zee regrettait presque de ne pas être là quand Blood reviendrait au bercail pour le découvrir vide. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était déjà quelque chose.

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Xiomara était heureuse de voir que Zatanna n'avait pas trop souffert de l'attaque du sorcier, elle se contenta de hocher la tête rapidement pour confirmer à Zatanna que tout allait bien, il était vrai que ne pas être habitué à son incroyable capacité de régénération pouvait choquer, mais après avoir connu des dizaines de manières de revenir d'entre les morts, elle était moins impressionable, en quelques années, elle avait testé et repoussé les limites de son corps plus d'une fois, un corps qui était sans doute le seul cadeau que lui avait fait son père biologique, ses parents adoptifs lui ayant enseigné à s'en servir pour le bien, même si parfois elle avait du mal à se contenir. Elle ne savait pas si elle était une bonne personne, mais elle voulait faire de son mieux, elle le devait aux Rojas, ses vrais parents, elle le devait à Obelus, son meilleur ami, et elle se le devait à elle-même.

C'est là que les choses devinrent clairement incroyable. Elle avait vu beaucoup de choses en compagnie de son père, mais la magie était toujours un spectacle unique et envoûtant, voir les briques combler la brèche puis d'autres boucher chaque issue du bâtiment du toit au rez-de-chaussée la laissait sans voix. Un tel pouvoir était au delà de la compréhension et Zatanna en usait comme si de rien n'était, elle était vraiment incroyable. Xiomara était heureuse qu'elle soit dans leur camps. Quand elle se tourna vers Obelus, la chaîne sembla faire non avec quelques maillons de son extrémité supérieure pour répondre à la question de la magicienne. Elle comprenait maintenant que c'était sa propre peur qui poussait Obelus à rester près d'elle, ils se comprenaient tellement bien qu'elle avait parfois du mal à se concentrer sur elle-même. Quand Zatanna mentionna le sorcier dans le couloir, elle se frotta l'arrière du crâne. Sa question semblait inclure la possibilité d'une issue fatale, ce qui la mettait profondément mal à l'aise, elle n'avait pas dit à Zatanna qui exactement était son père, la triste réputation de Lobo se chargeait en général du sale boulot, mais elle avait tendance à se montrer très défensive sur la question. L'idée que Zatanna puisse le considérer au même niveau que le tas de purin à qui elle devait la moitié de qui elle était la gênait un peu.

-Il est pas mort, mais il va passer un bon moment à l’hôsto, j'ai déjà cassé la mâchoire d'un autre combattant comme ça, il as passé un sacré moment avec des vis. Mais je... je tue pas.

Elle eut un rire nerveux en repensant à la tronche de ce pauvre gus pendant les mois suivant, les metahumains oubliaient souvent leur propre vulnérabilité, elle aussi. Zatatanna avait sans trop le vouloir touché une corde sensible, forçant Crush à se justifier, mais elle ne perdit pas son calme et observa le bâtiment pendant que Zatanna proposait quoi faire des cultistes.

-Je pense qu'on va devoir appeler le GCPD, j'avait pas prévu de faire prendre de risques aux autorités locales, mais maintenant qu'on a été repérées...

Elle repéra l'application d'alerte sur son portable et entama de transmettre son message aux Titans qui feraient intervenir le GCPD ainsi que quelques unités spéciales. Après tout les flics n'avaient pas à affronter comme ça des cultistes fanatiques, il faudrait sans doute les gazer pour les maîtriser.

-On as le disque dur, c'est le principal, si Brother Blood as un plan à Gotham, on sera au courant.

Tapotant le sac marin pour appuyer ses dires, ignorant totalement le sang les recouvrant, elle fit un grand sourire à la magicienne pendant qu'Obelus avait définitivement quitté son poignet pour flotter tranquillement à côté d'elle.

-Je dirait pas non à un verre, vous connaissez un bar sympa?

Au ton de sa voix, Zatanna pouvait sentir que c'était aussi une invitation.

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« Je tue pas. » Cette simple petite phrase était tellement lourde de sens pour si peu de mots… Mais c’était tout ce dont Zee avait besoin pour se sentir mieux, malgré toutes ses belles promesses. Elle était mal placée désormais pour faire la morale à ceux d’entre ses alliés qui ne faisaient aucun cas de la vie, et pourtant elle ne pouvait pas s’en empêcher. Ce qu’elle avait fait n’avait pas changé celle qu’elle était ; elle ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose, mais le résultat, c’était que même si elle-même s’était rendue coupables de crimes affreux, elle ne pouvait pas accepter qu’on massacre autrui aveuglément, même pour une cause juste. Cela ne facilitait pas son petit travail de déculpabilisation personnel, mais elle ne pouvait pas lutter contre ce trait de caractère, hérité de ses parents, de son éducation, mais aussi de sa sensibilité un peu trop envahissante. Quoiqu’il en soit, Crush n’avait pas tué le sorcier, même s’il semblait qu’il allait en baver pour un moment, ce dont Zee, pour le coup, se fichait. Cela ferait autant de temps pendant lequel il ne ferait pas de mal, à personne. Car elle se faisait peu d’illusions, évidemment : le désavantage évident de ne pas tuer ses ennemis, c’était qu’on leur permettait de recommencer à tuer à leur tour. C’était là la force qu’ils auraient toujours en plus par rapport à elle. Elle hocha la tête cependant, avec un sourire. « Un juste retour des choses », se contenta-t-elle de commenter. Et pour quiconque croyait au karma, rien que de très normal. Pour le reste, c’était entre Crush elle-même et sa conscience, ou la façon dont elle abordait ce genre de choses.

Elle laissa la jeune femme s’occuper de rameuter la cavalerie. Le GCPD avait certes ses défauts, mais il avait quand même l’avantage d’exister, tout simplement, et dans une ville comme Gotham City, c’était déjà un petit exploit. Ici, les flics avaient une espérance de vie tristement raccourcie, sauf à tomber dans la corruption, mais ils ne l’étaient pas tous, corrompus, et même ceux qui l’étaient n’étaient pas forcément de mauvaises personnes. Certes, il y avait plus de pommes pourries ici qu’ailleurs, mais malgré tout, le GCPD était, à l’instar des habitants lambda de la ville, des patients d’Arkham ou des quelques justiciers qui opéraient ici, l’âme et le corps de Gotham City. Les policiers feraient ce qu’ils pourraient, ni plus ni moins, jusqu’à la prochaine fois. Si on refusait de la jouer comme Lex Luthor ou Amanda Waller, alors on acceptait que parfois, on était moyennement efficace dans la lutte contre le crime. Mais cette lutte prenait du temps, et les petites victoires comptaient, comme les disques durs que Crush avait récupérés. « Tu me tiendras au courant de ce que tu as trouvé ? Je ne veux pas marcher sur tes plates-bandes, mais j’aimerais suivre la suite de cette histoire. » Et intervenir le cas échéant.

Elle sourit à la proposition de Crush. Et pourquoi pas, après tout ? Elle regarda sa comparse d'un soir des pieds à la tête, couverte du sang de ses adversaires, puis passa une main dans ses propres cheveux échevelés. « Je connais un endroit parfait. » Elle dessina un ovale à taille humaine dans l’air et ouvrit un portail qui donnait directement dans une réserve remplie de caisses d’alcool jusqu’au plafond. Elle franchit la brèche, attendit que Crush et Obelus aient fait de même puis referma le portail au moment où un type baraqué pénétrait dans la réserve, un torchon sur l’épaule. Il sursauta en les voyant, puis soupira. « Bordel, Zee, tu peux pas rentrer par la porte comme tout le monde ? C’est pas comme si ça se bousculait au portillon… » La magicienne alla déposer un baiser sur sa joue rugueuse et fit signe à Crush de la suivre. Elle grimpa l’escalier jusqu’à une trappe donnant derrière le bar, se saisit de quelques bouteilles et de deux verres au passage, puis passa de l’autre côté du comptoir, dans la salle sombre, à la déco ancienne surchargée et occupée par un seul autre client en tout et pour tout, qui les regarda sans sourciller malgré leur dégaine ensanglantée. Des dizaines de vieilles affiches fanées étaient accrochées aux murs lambrissés, annonçant des spectacles de magie, avec sa tête dessus parfois, plus jeune, évidemment. Il y avait aussi des photos du Golden Gate Bridge pris sous tous les angles, annonçant clairement qu’elles étaient désormais à San Francisco (ça et le fait que la lumière du jour tombant filtrait encore par les fenêtres obstruées), et le reste de la déco était hétéroclite au possible : bougies, plaques d’immatriculation, une roue de vélo fièrement clouée au mur près des toilettes, des mugshots datant de la prohibition, d’autres plus récents, revolvers rouillés datant de la conquête de l'Ouest, fausses têtes d'animaux empaillés, fers à cheval, cibles de fléchettes, etc. Zee se glissa sur un canapé avachi et invita Crush à s’asseoir. « Bienvenue au Dirty Nowhere. C’est l’adresse parfaite pour un peu de tranquillité. Il a connu son heure de gloire dans le temps, mais aujourd’hui, seuls les habitués y viennent. » Du moins ceux qui étaient encore en vie. Elle leur servit deux verres de scotch et se renversa en arrière sur la banquette avec un soupir d'aise. « Alors, tu vas me raconter comment tu as retrouvé Obelus ? »

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Un juste retour des choses? Voilà qui aurait plut à ses deux camés de parents avec toutes leurs histoires sur le karma, Xiomara voyait les choses un peu différemment, il était plus ou moins de sa responsabilité de se servir des pouvoirs qu'elle avait, les gâcher était une erreur que ses parents avaient fait au début de sa vie, avec les plus pures des intentions sans doute, mais une erreur tout de même. Ce qu'ils avaient par contre parfaitement réussis était de la pousser vers le bien, le discours sur la protection des plus faibles, toutes ses bêtises sur le fait que ses parents biologiques étaient des héros et qu'elle serait comme eux, tout ça était profondément gravé en elle au fer rouge. A quel point étaient ils informés sur leur fille adoptive? Pas tant que ça, après tout ils n'avaient eut aucune preuve de sa filiation directe avec Lobo, mais ils avaient fait ce qu'il fallait pour lui faire comprendre qu'elle n'avait qu'à décider d'être une bonne personne et faire de son mieux, le reste viendrait éventuellement. Elle ne regrettait pas sa décision, celle d'honorer la mémoire des Rojas, elle était un Titan aujourd'hui, et contrairement à l'enfoiré qui lui servait de géniteur, elle ne se contentait pas de se ballader en en faisant qu'à sa tête, sa vie avait un sens, un but, il avait tenté de le lui prendre, mais elle s'y accrochait comme si sa vie entière en dépendait. C'était un peu vrai en réalité, elle n'avait rien d'une tueuse, chacune de ses victimes était gravée dans sa mémoire, chacun de leurs cris, chacune de leur suppliques, personne ne mérite ça, le désespoir profond et insurmontable de l'inéluctable approchant pas à pas.

Elle était heureuse d'aller boire quelque chose quoi qu'il en soit et le fait que Zatanna semble au moins un peu emballée par l'idée était pour lui plaire. Au moins elle ne boirait pas seule ce soir, ça avait tendance à mal terminer pour le mobilier urbain. La formation de l'ovale ne manqua pas de lui tirer de grands yeux écarquillés c'était quand même assez incroyable de voir se former un portail donnant autre part, ça devait ceci dit être pratique quand on avait besoin de se cuiter, surtout que là c'était la réserve, le Saint Graal des alcooliques avec plus que ce qu'on pouvait réalistiquement ingurgiter. Elle fit son entrée dans le local avec des yeux clairement envieux des liquides sur les étagères, elle ne s'était pas imaginé une femme de son calibre en voleuse d'alcool, une image qui s'effaça quand le propriétaire fit son entrée et entama la discussion comme un père avec sa fille, en la réprimandant sans grande conviction, c'était assez drôle à voir et au moins il n'avait pas vu sa main s'approchant d'une caisse de bouteilles de whisky qu'elle rangeât immédiatement dans sa poche comme si de rien n'était, si elle connaissait le patron, elle n'allait pas commencer à se servir, cela viendrait assez vite. Zatanna imprimait le mouvement en bonne habituée des lieux, elle n'avait qu'à suivre, observant avec un mélange de curiosité et de crainte les lieux, les photos indiquaient visiblement un bar de San Francisco, soit l'autre côté du pays, ce qui mit quelques secondes à être accepté par son cerveau, c'était même plus captivant que les affiches avec une Zatanna plus jeune d'au moins 10 ans, un sourire stupide s'afficha sur son visage, c'était particulier d'imaginer la puissante et incroyable mage comme une débutante avec sans doute des rêves et des objectifs différents.

-J'adore le nom.

Dirty Nowhere, c'était plutôt sympa en effet, plutôt original pour le coup, ça lui parlait, ça et le verre de scotch qui se remplissait sous ses yeux, Zatanna se recula sur son siège en entamant la conversation.

-Il était toujours là bas, et c'était bien Zeke qui l'avait.

Obelus sembla trembler à la mention du nom, sans doute en réaction à son propre trouble, elle se lança dans une petite baston de regard avec le fond du verre. Elle disait qu'elle ne tuait pas, mais avec lui ce n'était pas passé loin, le meurtrier de ses aprents, elle aurait sans doute aimé prendre sa vie, mais Jaime était intervenu, lui avait rappelé qui l'avait élevée.

-Il avait son petit empire perso et un de ses potes de l'époque lui servait de garde du corps avec d'autres metas.

Elle hésitait à entrer dans les détails.

-Apparemment il s'est servi de Obelus pendant tout ce temps comme d'une arme, il disait qu'il l'avait brisé et au début il m'a donné du fil à retordre.

Elle sentait que la chaîne commençait à scruter les environs, sortant de son bas de t-shirt pour serpenter sur la banquette et faire son curieux en cliquetant, le seul habitué des lieux n'ayant pas été choqué par le sang qui les couvrait à présent, nul doute qu'une chaîne qui bougeait seule comme un serpent ne lui ferait même pas lever le sourcil si il le remarquait.

-Mais sans la protection de mon ami, il ne valait pas grand chose.

Elle s'était sentie tellement puissante quand le lien était revenu, quand Obelus avait serré Zeke entre ses maillons. Le verre de scotch disparu dans sa bouche pour interrompre le fil de ses pensées négatives.

-C'était plus difficile de laisser en vie cet enfoiré que le mage de tout à l'heure.

Sans grand succès.

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C’était donc le fameux Zeke qui avait bien Obelus en sa possession. Pas étonnant, puisque c’était le nom que Crush avait hurlé dans son salon avant de partir comme une tornade, et à cet instant, Zatanna se souvenait bien qu’elle s’était dit que la jeune femme s’en était allée avec le meurtre dans les yeux. Mais elle se souvenait bien aussi avoir pensé que c’étaient les affaires de la jeune Titan, et de ses compagnons. Elle s’était forcée à ne plus y penser, à ne pas s’inquiéter, et elle avait eu raison puisque Crush était de retour, en vie, entière – ce qui ne semblait pas trop difficile vu ses capacités – et avec Obelus qui plus est. Quant à ce qui était arrivé à ce fameux Zeke, relié, elle l’avait compris, à l’histoire traumatisante de Crush et de ses parents, elle allait probablement le découvrir assez vite. Très sincèrement, elle aurait détesté être le doigt qui avait pointé une victime de meurtre à son assassin, quel qu’il soit. Elle écouta l’histoire de la jeune femme en buvant son scotch à petites gorgées, son regard attiré à un moment par Obelus qui, comme un serpent, avait le chic pour se glisser ici et là sans qu’on le remarque. Il devait bien savoir qu’on parlait de lui. Et il était bien placé pour savoir ce que le fameux Zeke lui avait demandé de faire. Finalement, la conclusion vint, et Zee sentit un poids tomber de ses épaules. Pas seulement pour elle, mais pour Crush aussi. Le meurtre était toujours un drame, peu importaient les circonstances. Et si parfois on le prétendait inévitable, il fallait toujours le considérer comme une chose horrible, et souffrir d’en être arrivé à une telle extrémité, et porter ce fardeau jusqu’à la fin de sa vie. Sinon, rien n’empêchait qu’on recommence. Sinon, on devenait comme ceux-là même qu’on haïssait – et un sociopathe, aussi.

« Je suis contente que tu l’aies laissé en vie, comme le sorcier de tout à l’heure. Tuer, ça t’enlève une partie de toi. Le jour où il ne reste plus rien, tu n’es plus rien. » Elle haussa les épaules, manière de dire qu’elle n’était pas stupide, mais c’était sa façon de penser. Même après qu’elle ait elle-même, sous l’influence de Nebiros, tué à son tour. Peut-être d’ailleurs que c’était plus pour elle qu’elle émettait ainsi un avis aussi clivant, compte tenu de l’univers dans lequel elles évoluaient toutes les deux, et de ce qu’elles étaient amenées à faire. « Et puis, ça blesse les gens qui nous aiment. Et toi, enfin, vous deux… » Elle haussa les sourcils, le nez dans son verre. « Tes pouvoirs sont extraordinaires. Plus c’est facile de trucider des gens et plus on doit s’astreindre à ce genre de discipline, enfin, c’était la philosophie de mon père, et c’est la mienne aussi. » C'était un peu ironique qu'elle parle ainsi dans ce lieux précis. Elle les resservit toutes les deux et agita la bouteille devant Obelus en se demandant s’il allait y fourrer son nez. Après tout, elle ne savait encore presque rien de lui. Mais elle sentait la magie dont il était empreint, comme une présence amie. Cela la fit sourire, et elle leva les yeux sur Crush. « En tout cas, tu t’en sors bien. À te retenir de tuer tes ennemis, je veux dire. » Même si cela voulait probablement dire que ce Zeke se présenterait de nouveau sur sa route un jour. Mais bon, ça permettrait à Crush de lui retaper dessus, et ça, c’était plutôt cool, non ?

Elle soupira d’aise sur son canapé. « Alors ça n’arrivera plus ? Plus personne ne trouvera le moyen de vous séparer, tous les deux ? » Si Zeke avait réussi, pourquoi pas quelqu’un d’autre ? Elle-même aurait pu essayer, pour voir – enfin, pour la science, pas parce qu’elle en avait envie. Son sourire se ternit un peu. « J’espère que vous êtes prêts pour ce qui nous attend… » C’est-à-dire, Brainiac. En matière de potentiel point final à l’histoire de l’humanité, il se posait là, celui-là. Et elle savait qu’il faudrait qu’elle parle à la Justice League, et aux Titans, et qu’elle prenne des nouvelles de la Young Justice, et des autres, de tous les autres qui comptaient se défendre contre le mégalo de la semaine. Mais elle était déjà contente de savoir que Crush, qui ne manquerait pas de foncer tête baissée dans Brainiac lui-même si elle en avait l’occasion, serait au moins accompagnée de son fidèle Obelus pour ce faire.

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Se faire enlever des parties de soit... C'était ça qu'elle ressentait quand elle repensait aux meurtres qu'elle avait commis quand Lobo la contrôlait? Quand elle revoyait la vie quitter les yeux d'innombrables visages, qu'ils se mêlaient dans son crâne et l'accusait de tout le mal qui avait été fait à eux, la peine qu'elle causait à leurs familles, les cris étaient assourdissants parfois, leurs yeux la foudroyait dans ses cauchemars, leurs mains déchiraient son corps, leurs dents dévoraient sa chaire.

C'était sans doute ça ce qu'elle ressentait en effet, seule Dinah savait pour le moment, même si elle n'était jamais entrée dans le détail avec qui que ce soit, si seulement elle avait eut le contrôle, si seulement elle savait comment le conserver, si ils faisaient partie d'elle, les accès de rage qui la caractérisait, la violence crue qu'elle déployait quand elle combattait, son esprit revanchard, elle se sentait prisonnière de ça parfois, c'était tellement plus facile de se laisser aller, comme avant la mort de ses parents, au moins un des rednecks qui avait tenté de l'agresser devait encore bouffer à la paille. Si c'était si mal que ça, pourquoi c'était aussi bon sur le moment? Elle n'avait pas les réponses, elle ne les aurait peut-être jamais, en attendant elle devait faire de son mieux, non pas qu'il y ais grand monde qui l'aime, il y avait bien Blue Beetle, mais les autres Titans et elle avaient des rapports parfois compliqués, c'était dur parfois de se faire un place parmi eux, même Raven la fuyait comme la peste, comme si Trigon valait mieux que Lobo, un jour elle lui mettrait une beigne qui elle continuait de faire des tronches bizarres en sa présence, empathe ou pas.

Elle ne porta pas attention à Obelus qui suivit le goulot de la bouteille que lui présentait Zatanna comme un cobra devant la flûte d'un charmeur de serpent, risquant même de s'y aventurer en rétrécissant ses maillons avant de ressortir et de tapoter le bras de la magicienne avec son extrémité, comme si il jouait avec elle.

-Merci.

Elle appréciait le compliment de Zatanna sur la maîtrise, mais savait qu'elle avait du mal à contrôler sa force, elle commençait à peine à maîtriser là ou elle frappait. Elle savait que le chemin serait encore long, c'était un des aspects qui lui faisait admirer Superman cette grande maîtrise, cet espèce de force tranquille qu'il dégageait, c'était un sacré morceau l'homme d'acier. Et si elle préférait les membres du sexe féminin, elle devait reconnaître qu'il était beau gosse. La spéculation de Zatanna sur le lien entre elle est Obelus lui tira un rire en même temps qu'elle le voyait serpenter devant elle, frémissant visiblement d'excitation et ravi d'être un centre d'attention.

-Zeke n'a rien brisé, Obelus as juste fait ce pour quoi il est là, me protéger du mieux qu'il pouvait, on est bien plus liés que ce que je pensait, je peux le sentir maintenant, j'était trop jeune avant pour faire attention.

Ce lien que Zatanna avait révélé avec sa magie, elle pouvait ressentir sa tangibilité par moment, Obelus est elle partageaient plus qu'une histoire commune, ils avaient un destin ensemble, elle en avait la certitude absolue.

-Au final c'est vous qui aviez raison.

Le principal concerné sembla de nouveau se concentrer sur la bouteille comme si il s'était agit d'un genre d'objet de curiosité, Xiomara tapota sur la table et l'extrémité se tourna vers elle, ses doigts s'agitèrent en s'approchant et Obelus entama de jouer avec avant de s'enrouler autour de son bras et de présenter ses maillons pour ce qui se voulait une séance de gratouille, comme ça il semblait tenir plus de l'animal de compagnie que de l'ami, mais elle savait qu'il était doté de sa propre intelligence, de sa propre volonté, celle de la protéger contre tout danger.

-Je ne sait pas si on peut être prêts pour Brainiac, il paraît que c'est un gros morceau, les infos qu'on as eut à la tour sont pas réjouissantes, mais je préfère lui faire face que revoir Lobo.

Tout sauf ça, elle n'était pas prête à lui arracher le crâne, pas encore, elle savait que les capacités de son géniteur surpassait les siennes, qu'elle n'était que la moitié de ce qu'il était, mais avec Obelus à ses côtés, elle savait qu'elle finirait par y arriver, qu'elle allait l'envoyer six pieds sous-terre, Zeke avait eut sa pitié en l'honneur de ses parents, mais lui finirait entre des planches de sapin.

-Brainiac n'est qu'un gros ordinateur complétement barj' et je sait comment les démonter, j'ai pas peur d'une machine.

C'était sa manière à elle de rationnaliser le tout.

-Lobo c'est différent, il as...

Elle s'arrêta soudain, consciente qu'elle allait commencer à s'épancher et que comme à chaque fois les mots ne voulaient pas sortir, ça ramenait trop de mauvais souvenirs, ça faisait trop mal. Le contenu de son verre disparu dans son gosier et elle sentit Obelus qui désormais s'enroulait autour de sa taille et de son buste dans un geste de réconfort.

-... oubliez-ça. Sympa les posters, vous avez commencé vos premiers numéros dans ce bar? Ca doit faire bizarre maintenant que vous êtes un genre de superstar.

Elle se saisit de la bouteille et rempli son verre vide après avoir vérifié l'état de celui de la magicienne.

-Ca vous semble pas un peu bizarre d'utiliser vos pouvoirs pour du divertissement quand vous pourriez avoir tout ce que vous voulez?

Non pas qu'elle était en état de juger, elle avait combattu et combattait encore dans des arènes clandestines.

-Et puis c'est pas un peu trop facile pour vous? Moi je sait faire que ça.

Elle passa sa main derrière l'oreille de Zatanna pour le classique coup de la pièce, un tour qu'on lui avait appris un jour, depuis elle avait souvent une pièce à disposition, c'était un tour marrant après tout.

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Crush était la mieux placée pour savoir si ce Zeke pouvait être encore une menace ou pas pour Obelus elle. Zeke ou quelqu’un d’autre, d’ailleurs. Mais cela ne semblait pas l’inquiéter outre mesure, et Zatanna le crut sur parole. Même si la jeune femme semblait encore avoir des tas de choses à apprendre sur la chaîne et sur elle-même, mais là encore, cela n’étonnait pas la magicienne. Elle-même apprenait des trucs tous les jours, sur elle-même ou sur autre chose. Et elle non plus n’avait pas encore fait le tour de ses limites – celles de sa magie, ou les siennes propres. Un an auparavant, elle aurait claironné que jamais elle n’aurait mis en danger le plus grand nombre pour sauver une seule personne. La vie était pleine de surprises, parfois mauvaises, et comme le disait toujours son père – ce qui la mettait hors d’elle quand elle était adolescente –, on était élève toute sa vie. Elle pensait alors que ce n’était qu’un sermon de plus qu’il lui servait sans cesse dès qu’elle faisait quelque chose qui lui déplaisait ; sortir le soir, ne pas se lever à cinq heures du matin pour s’entraîner, ne pas réviser ses sorts, ne pas lire ses millions de vieux bouquins poussiéreux… Maintenant qu’elle n’était plus une ado, bien sûr, elle comprenait le sous-texte. Apprendre, ce n’était pas seulement apprendre quelque chose pour soi, c’était aussi apprendre sur soi-même. Elle avait appris une leçon bien cruelle, mais en étant très optimiste, elle pouvait se dire qu’elle en tirerait quelque chose de bénéfique – un jour, peut-être. En attendant, cela ne l’inquiétait pas outre mesure que Crush semble avoir des hésitations sur certains sujets, surtout les plus intimes. D’une façon ou d’une autre, elle aussi apprendrait.

Sa remarque sur Brainiac la fit sourire, et elle fit tourner le fond d’alcool dans son verre. « J’imagine qu’on préfère tous se coltiner une menace intersidérale globale que faire face à nos propres démons. » Elle-même était passée maître dans l’art de s’occuper des problèmes des autres pour mieux ne pas affronter les siens. Cela dit, en ce qui concernait Brainiac, c’était un trop gros morceau pour elle… du moins c’était ce qu’elle se disait pour le moment. Elle n’était pas sûre d’être prête à affronter une menace pareille, mais si nécessitait faisait loi, s’il fallait qu’elle se batte ou qu’elle laisse des gens mourir… elle savait bien qu’elle choix elle ferait. Sauf qu’elle ne faisait plus confiance à sa capacité à faire des bons choix. Elle n’insista pas cependant sur ce Lobo, vu que Crush elle-même semblait ne pas vouloir en parler. Pas plus qu’elle ne la contredit sur Brainiac. Avant la bataille, les soldats échangeaient ce genre de blagues pour dédramatiser une situation dont ils avaient tous parfaitement conscience. Inutile de donner des leçons à quiconque. Elle suivit le regard de la jeune femme et tomba sur son propre visage, aux couleurs fanées, affiché çà et là… « Mes meilleurs souvenirs se trouvent ici. Pas seulement professionnels. C’était une époque où devenir célèbre ne m’intéressait pas vraiment. Mais c’était une autre vie, littéralement. » Alors, non, cela ne lui faisait pas bizarre. Ici, elle avait vu John pour la toute première de sa vie – et était tombée amoureuse de lui. Ici, Nick avait pris soin d’elle, c’était lui qui aurait voulu la voir devenir célèbre, lui qui gérait sa « carrière » – et tous les autres aspects de sa vie, d’ailleurs. Et c’était ici, et dans les rues de San Francisco, qu’elle avait réellement fait ses premiers pas de justicière. Avant de réaliser à quel point elle s’était fourvoyée.

« Je ne suis pas toute puissante, tu sais. Sinon, cela fait longtemps qu’il n’y aurait plus ni guerre ni famine dans ce monde, sans parler du reste. S’il y a une chose qui est frustrante, c’est plutôt ça. Avoir un grand pouvoir mais être impuissante malgré tout à régler les millions de problèmes quotidiens des gens. » Elle termina son verre et haussa les épaules. « Et qu’est-ce que je pourrais vouloir de plus que faire ce que j’aime ? La magie de scène est ma véritable vocation. Le reste, je le fais parce que je peux le faire, et donc, je dois le faire. » Elle imaginait un Superman, conscient de ses incroyables pouvoirs, mais restant les fesses sur son canapé, sourd aux appels à l’aide du monde… Non, impossible, pas plus que pour elle. Pas vraiment une vocation, donc, mais plutôt un appel impossible à ignorer. Parce qu’ils étaient trop cons. Ou trop bons. C’était un peu pareil. Elle gloussa au petit tour de magie de Crush. Oui, ces petits trucs-là, c’étaient ses préférés. Ce qui la ravissait quand elle était petite et qu’elle n’avait pas encore conscience de ses propres pouvoirs. « Et puis, la magie est dangereuse. Ceux qui s’en servent pour eux-mêmes finissent en enfer. Et je dis ça sans avoir une once de foi de quelque sorte en moi. » Elle rit de nouveau. C’était un raccourci. Ceux qui faisaient n’importe quoi avec la magie finissaient par se faire rattraper par la réalité, tout simplement – ils se détruisaient eux-mêmes ou se faisaient détruire, non sans causer du mal autour d’eux. « Et puis, tu sais faire bien plus que ce genre de petit tour. Toi aussi, tu pourrais obtenir beaucoup de choses par la force ou la menace, mais tu ne le fais pas. Tu te bats pour les autres, parce que… eh bien, je ne sais pas pourquoi tu le fais. » Elle lui jeta un regard intéressé.

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Zatanna avait bien sûr raison, Xiomara se serait jetée sans hésiter sur une centaine de Brainiac, mais son père, elle avait beau dire à qui voulait bien l'entendre qu'elle le dessouderait à vue, elle avait peur à chaque fois qu'elle partait dormir de le voir dans ses plus sombres cauchemars, il hantait chaque moment de sa vie, jamais très loin dans son esprit, quand les gens la regardait, ils voyaient souvent le monstre qu'il était et ça avait le don de la faire sortir de ses gonds. Heureusement la magicienne n'était décidément pas comme les autres, elle faisait preuve de compréhension et d'écoute, des qualités auxquelles la demi-czarnienne était en général étrangère et qu'elle avait tendance à repousser, mais Zatanna l'avait aidée à retrouver Obelus, c'était elle qui avait permis à la jeune fille de se réunir avec son ami.

L'entendre partager une partie de sa vie participait à la mettre en confiance, imaginer la jeune magicienne avide de pratiquer l'art pour l'art avant de devenir une célébrité mondiale, elle n'avait vu aucun de ses spectacles en personne, mais tout le monde connaissait la femme capables de produire des miracles sur scène, elle savait pourquoi maintenant, et avait vu de quoi sérieusement douter de la réalité des choses, mais elle n'avait aucun mal à voir la scène. Une autre vie, comme la sienne quand les Rojas étaient encore de ce monde, le deuil de leur mort était difficile à porter en sachant qu'elle était en partie la cause, que le refus de ses parents de la vendre à Zeke avait mené à leur décès, mais tous avaient leurs démons, comme la magicienne les avaient nommés.

Ce qui l'étonnait était à quel point elle semblait se préoccuper des problèmes à une échelle supérieure à la sienne. Bien sûr elle n'était pas insensible à la souffrance due aux famines et à la misère humaine, elle avait eut plus que des mots avec les gardes frontières des USA en escortant des mexicains fuyant ce qui pourrait s'apparenter à une guerre civile entre les cartels de drogue, mais elle se préoccupait bien plus souvent de ce qu'elle avait sous le nez, des problèmes les plus directs. Elle ne pouvait pas nier aimer se battre, qu'elle aimait le faire pour la bonne cause autant qu'elle aimait simplement se mesurer aux autres, mais plusieurs questions demeuraient : pourquoi mettait-elle ses pouvoirs au service du bien? Est-ce que c'était l'influence du mensonge de ses parents sur ses origines? Est-ce que c'était leur éducation? L'avait-elle choisit?

Blue Beetle avait dit que ses parents avaient raison en disant qu'elle avait le choix de choisir qui elle était, d'agir comme elle le voulait, mais Lobo l'avait déjà contrôlée une fois, qu'est-ce qui pouvait aussi la contrôler? Elle n'aurait peut-être jamais la réponse, mais elle était heureuse de faire de son mieux. Elle ne savait pas si elle finirait en enfer comme les mages dont lui parlait Zatanna, elle ne croyait pas en dieu elle non plus, ses parents étaient des hippies qui s'étaient bien plus évertués à lui apprendre la vie que l'adoration aveugle à une entité invisible. Même si leurs délires quand ils se droguaient avaient parfois une forte connotation religieuse.

-Je ne sait pas moi non plus, mes parents adoptifs me disaient que mes vrais parents étaient des héros partis sauver la galaxie très loin, qu'un jour je serait comme eux moi aussi.

La déception avait été à la hauteur du tas de fumier que son père était en réalité, aucune information sur sa mère par contre, même de la part de l'enfoiré en chef.

-Mais c'était pas vrai et partout ou je vais y'aura toujours un fumier pour me rappeler qui est mon père, que je porte en moi les gènes de celui qui as éliminé son espèce et vient de temps à autres casser quelque chose.

Elle ne savait pas qui elle était vraiment. Un long soupir s'échappa de ses lèvres.

-Je pense pas en avoir vraiment quelque chose à faire des gens que je sauve, je veux pas non plus être célèbre, mais je sait que je suis née pour me battre, que je le veuille ou non j'ai ça en moi, je veux juste que ce soit pour les bonnes raisons.

Elle voulait aussi le pardon, mais c'était encore autre chose, une autre histoire sans doute pour un autre jour. Si Brainiac leur laissait cette chance.

-Tout casser sur mon passage c'est facile, c'est mon truc.

Réparer par contre, ça elle avait du mal, quelque soit le domaine, elle ne s'ouvrait pas facilement et avait un caractère bien trempé qui la desservait souvent.

-Vous par contre vous feriez fortune dans la rénovation avec votre petit tour de tout à l'heure. Si vous avez besoin de quelqu'un pour la partie démolition vous savez ou m'appeler.

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L’explication de Crush, du moins au début, n’avait rien de satisfaisant, pour Zatanna. Elle était bien placée pour savoir que la pression qu’on se mettait pour être à la hauteur de parents aux faits d’arme et à la réputation stratosphériques était bien la pire chose que l’on pouvait s’infliger en temps qu’être vivant sain d’esprit et fonctionnel. Être un héros au nom de ses parents, c’était aux yeux de la magicienne la pire raison qui soit, et ça venait de celle qui avait choisi d’aider les gens justement parce que son père et sa mère l’avaient fait avant elle. Mais justement, elle n’avait pas vraiment choisi. Maintenant qu’elle était assez grande pour ne plus idolâtrer son père, elle avait parfaitement conscience de ce qu’il lui avait fait, en lui faisant croire qui plus est que c’était une bonne chose. Il l’avait façonnée, lui avait inculqué des réflexes dont elle ne pouvait plus se défaire, des angoisses qui la suivraient toute sa vie, des interdits qui limitaient ses pouvoirs. Les entraînements sans fin, le refus de l’envoyer à l’école comme une enfant normal, les formules à l’envers, les milliers de scénarios catastrophes, tout ça « pour son bien »… Et peut-être qu’il pensait réellement faire ça pour son bien. Elle l’avait longtemps cru. Maintenant, elle savait aussi qu’il avait fait tout cela un peu parce qu’il avait peur de qu’elle était capable de faire. De se faire, aussi. Il avait peur qu’elle fasse comme Sindella, sa mère, l’amour de la vie de Giovanni, qui les avait abandonnés tous les deux pour sauver un monde – même pas le leur, pas directement, en tout cas – et qui s’était sacrifiée pour cela. Et surtout, il était terrifié à l’idée que quelqu’un d’autre que lui puisse l’influencer – en cela, il n’avait pas tout à fait tort. Oui, elle était influençable, Zatanna. Mai c’était en partie à cause de son père et de son éducation en vase clos. Bien sûr qu’elle avait suivi sans se retourner le premier sorcier sexy qui lui avait promis monts et merveilles dès qu’elle en avait eu l’occasion – et elle avait atterri ici même, au Dirty Nowhere. Bien sûr qu’elle était tombée amoureuse d’un homme diamétralement opposé à son père. Elle l’aimait, son papà, mais il l’avait sacrément cabossée, en voulant bien faire.

Elle esquissa un sourire cependant, parce que l’histoire de Crush, comme toutes les histoires, était encore différentes. Elle se pencha pour cogner doucement son verre contre le sien. « Vrai ou pas, de toute façon, ça serait une terrible raison de te battre. Nos vies nous appartiennent. » Et leurs parents devaient, un jour ou l’autre, rester en arrière, et disparaître dans le rétroviseur de l’existence, c’était ainsi. Elle laissa échapper un petit rire. « J’avoue que rien que te voir faire, ça me donne envie. Parfois, j’ai tellement envie de tout fracasser… Ça a l’air particulièrement cathartique. » Mais c’était justement dans ces moments-là qu’elle ne pouvait que remercier les réflexes pavloviens que son père lui avait fourré dans le crâne. Si elle se laissait faire la magie, sans plus la contrôler, cette magie qui bouillonnait en permanence en elle comme un volcan jamais endormi, qui savait quels cataclysmes elle déclencherait ? « Malgré tout, tes “bonnes raisons” coïncident pas mal avec ce qu’il est bien de faire, alors je suppose qu’on a tous de la chance de t’avoir dans notre camp. Bon choix ! » Car oui, c’était un choix. Les criminels qui larmoyaient en prétendant que la vie ne leur avait pas fait de cadeaux, elle ne les prenait pas au sérieux. Crush avait choisi de casser les bonnes personnes, si on pouvait dire. « Et au diable les pères envahissants », ajouta-t-elle, le doigt pointé vers la petite tête – enfin, ce qu’elle considérait être sa tête dans un élan d’anthropomorphisme déplacé – d’Obelus.

Elle rit à nouveau à la remarque de la jeune femme. « Eh bien, en vérité, même pas. Tu as bien vu à quoi ressemble mon manoir… J’ai quelqu’un qui s’occupe de le rénover, mais il tombe plus vite en ruine qu’elle ne le répare. Et pour le reste… Tu as peut-être entendu parler de la Justice League Dark. Nous ne sommes pas connus pour être très subtils. J’ai beau ne pas être un fan de violence, dans ma bande, je suis presque la seule. » Et c’était pour ça que quand leur petit squad déboulait sur une scène de combat, certains levaient les yeux au ciel et soupiraient de fatigue. Elle considéra la Titan assise face à elle, et finit par demander : « Est-ce que tu veux bien me dire d’où tu viens ? Est-ce que tu te souviens de l’endroit où tu es née ? » Après tout, Zee elle-même avait emmené la jeune femme à l’endroit où elle-même était née, en quelque sorte, du moins où la magicienne et la femme qu’elle était aujourd’hui était née – même s’il avait d’abord fallu qu’elle meure, métaphoriquement parlant.

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Elle n'aurait pas pensé susciter l'envie chez une super-héroïne aussi installée que Zatanna, le simple fait qu'elle éprouve un quelconque intérêt l'étonnait, après tout elle avait dut voir plus incroyable qu'une demi-alien au cours de son existence. Mais elle ne pouvait pas vraiment se prononcer sur la nature cathartique de la manœuvre, elle mieux que n'importe qui savait que cela devenait facilement un cercle vicieux, difficile de dire si elles pourraient se parler dans des circonstances différentes, Xiomara s'emportait facilement et ses accès de rage pouvaient être plus qu'impressionnants, qui sait ce qu'elle aurait put dire ou faire à Zatanna si elle avait été sur son chemin. Si elle ne se voyait pas lui mettre le petit doigt dessus à présent, elle ne pouvait jurer de ce que les choses auraient été dans d'autres circonstances, elle avait le don de laisser la colère l'aveugler, de laisser son côté paternel prendre le dessus, elle n'aimait pas vraiment ce côté d'elle, mais il était puissant, sentir toute cette puissance, la relâcher sans retenue. Ce n'était pas pour les titans qu'elle entraînait sa force, c'était par ce que dans le fonds elle aimait ça, que se battre faisait partie d'elle tout comme le sang dans ses veines.

La seule chose qui l'attristait était un mot très révélateur dans ce qu'avait dit Zatanna, ils avaient de la chance de l'avoir, la chance qu'elle ne soit pas comme son père, qu'elle ne soit pas un monstre, mais elle savait qu'elle l'était et là était le problème, la magicienne n'avait pas encore suffisamment gagné sa confiance pour qu'elle s'épanche sur ce sujet dont seul Dinah était informée, mais elle ne devait sa présence sur terre aujourd'hui qu'à Impulse, si il n'avait pas dérangé la chronologie, elle serait encore dans l'espace, contrôlées par son père, à satisfaire ses appétits sadiques, perdant peu à peu son humanité et tout espoir. Elle aurait aimé que le sang de ce monstre et le sien ne soit pas le même, elle aurait donné ses pouvoirs sans une hésitation pour avoir été simplement la fille des Rojas, ils n'avaient jamais eut leur propres enfants et ne pouvait qu'espérer ne pas les avoir déçus à la fin, quand elle les as condamnés sans le savoir, quand Zeke leur est tombé dessus, si elle avait été là, elle aurait put lui faire comme aux redneck stupides qui l'avait agressée. Elle leva donc son verre au sages mots de sa compagne de beuverie qu'elle commençait à avoir du mal à revouvoyer de nouveau.

Quand elle mentionna le manoir, elle eut un air de profonde surprise, pour elle cet endroit était juste vieux, mais luxueux, elle imaginait que c'était une question de perception mais quand elle avait eut un toit sur la tête, ses abris avaient plus ressemblés à des squats de camé qu'à des palaces, elle ne se permit donc pas le moindre commentaire à ce sujet, laissant la magicienne continuer et embrayant sur elle et ses compagnons de l'Injustice League Dark, il était vrai qu'ils n'étaient pas très bien vus, mais ils étaient sans doute essentiels si Zatanna était un échantillon moyen, ce dont elle voulait volontiers douter.

-Il faudra que tu me les présente.

Elle devait reconnaître que si elle était contre le meurtre, le calibre classique de ses adversaires ne lui permettait pas de faire dans la demi-mesure, et puis mieux valait qu'un fois l'adversaire couché, il le reste et ne vienne pas vous planter quelque chose dans le dos. La question qi suivit la pris de cours et elle recracha un peu son whisky avant de paraître confuse.

-Pas vraiment, j'était encore bébé quand je suis arrivée ici.

Elle pointa le plafond, ou plutôt le ciel au dessus de tout ça.

-Obelus et moi on est tombé dans le désert de Black Rock...

Si Zatanna était adepte des milieux alternatifs, elle devait savoir ce que celà signifiait, mais elle enchaîna au cas où.

-... en plein festival Burning Man, ils pensaient qu'un trésor venu de l'espace ou une météorite venait de s'écraser, c'était Obelus et moi.

Elle avait entendu cette histoire des centaines de fois, avec son physique, les Rojas avaient dut très vite abandonner l'idée de la faire passer pour leur fille, ils étaient surtout des gens d'une profonde honnêteté malgré leur addiction, ils ne faisaient de mal à personne et n'avaient volés que des dealeurs.

-Il as semblé les accepter, ou les choisir, et ils se sont occupés de moi comme de leur propre fille. Dans un sens je l'ai été, ils ont tout été pour moi pendant des années, ils m'ont protégé du monde extérieur autant qu'ils l'ont put et ça me suffisait, ça aurait peut-être dû. Je suis pas sûr de savoir qui est ma mère, même si comme vous l'avez dit, y'a plusieurs moyens de protéger les gens.

Un bruit de métal lui indiqua qu'Obelus venait de commencer à s'enrouler autour d'elle, sa "tête", comme Zatanna l'avait désignée, venant danser devant ses yeux.

-Qui sait, peut-être qu'elle me l'a donnée avant de m'envoyer ici ou qu'elle a voulu se débarrasser de moi et que je lui ais arraché. Toutes les questions n'ont pas de réponse.

Elle se rendit compte que son verre était vide et elle se resservit, vérifiant l'état de celui de la magicienne qui n'avait pas à rougir de sa descente, cette Justice League Dark pouvait valoir une visite un de ces jours.

-Et c'était qui v... tes parents?

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La seule façon dont une rencontre entre des membres de la JLD et Crush pouvait tourner apparaissait clairement à la magicienne. En pensée, elle visualisait la jeune femme et sa descente stratosphérique trouver des adversaires à sa mesure alcoolique, puisque ce n’était pas auprès de ces idiots qu’il fallait chercher raison et mesure, et probablement que la soirée s’achèverait par une séance de bras de fer à laquelle Etrigan ou Frankenstein se ferait une joie de s’adonner, et comme toujours, cela finirait avec des os cassés, des promesses de vengeance et des familles maudites sur vingt-sept générations. Parfois, ce genre de petites fiestas débouchaient sur la disparition de tel ou tel membre parti bouder, et compte tenu du fais que certains d’entre eux étaient immortels, cela pouvait durer longtemps. Et en attendant, ce serait à elle de soigner les bobos et de jouer les couvreuses de torches pour envoyer tout le monde faire un gros dodo chez lui et profiter de sa monumentale gueule de bois le lendemain. Elle esquissa un petit sourire. Oui, un jour, peut-être. Dans une situation comme celle-ci, et pas en plein combat, pas quand le sort du monde en dépendait, pas quand ils ne faisaient que se croiser, se protéger parfois mais toujours finissaient par s’abandonner les uns les autres, parce que chacun avait une tâche à mener à bien et qu’il en allait toujours de l’avenir de l’humanité. Comment ne pas être épuisé, après tout ça ? Elle reporta son attention sur Crush et l’histoire de son arrivée sur Terre.

Forcément, cela lui rappelait un autre conte d’un autre bébé tombé du ciel et adopté par un couple tout ce qu’il y avait de plus humain, dans tous les sens du terme. Un trésor, oui, probablement, pour ces gens. N’importe qui d’un peu sensible et avec un cœur n’aurait pu que s’extasier devant un tel phénomène. Crush devait s’estimer heureuse qu’elle n’ait pas été ramassée par un hipster fumeur de joints sous acides, elle avait quand même atterri dans un endroit bien plus risqué que ce chanceux de Clark. Voilà à quoi tenait une destinée. La chance, oui. Le hasard. Le destin, si on y croyait, mais ce n’était pas le cas de Zatanna. De nouveau, elle esquissa un sourire en entendant la description que faisait la jeune femme du couple qui les avait recueillis, Obelus et elle. « De vrais parents, tout simplement. Ni plus ni moins. Ce que tu es, et surtout ce que tu n’es pas, c’est aussi à eux que tu le dois. » Aaah, le sujet des parents. C’était toujours casse-gueule, dans leur milieu. N’importe qui ayant quelques dons avait forcément vécu une enfance compliquée, et ça englobait toujours les parents. C’était ainsi, les conséquences normales de quelque chose qui ne l’était pas du tout. L’inné et l’acquis existaient bel et bien de même que le second était la seule chose qui pouvait s’interposer avec le premier. Clark aurait-il été adopté par des klansmen que la face du monde aujourd’hui aurait été bien différente, et rien ni personne n’aurait pu s’y opposer. Parfois, cela tenait à ça : de l’amour dispensé aveuglément et gratuitement, peu importe de qui il émanait.

Zee regarda Obelus osciller alors que Crush évoquait ses origines à lui. « Ce n’est pas facile de ne pas savoir. Je peux comprendre ça. Si tu es satisfaite de ce que tu as aujourd’hui, j’imagine que quoi qu’il se soit passé, c’était pour le meilleur. Ou en tout cas, ça aurait pu être pire. » Même si Crush avait arraché Obelus à sa mère. Même si sa mère s’était débarrassée d’eux. Bien sûr, que les mères qui larguaient leurs mômes, ça existait. Bien sûr, que les parents assassins étaient légion, et que l’amour maternel n’était plus un instinct depuis longtemps mais quelque chose à part entière, dont une mère pouvait totalement se défaire. L’idée de la famille que se faisait Zee, alors même qu’elle avait grandi avec l’amour d’un père, n’avait rien à voir avec le sang, et tout avec les gens dont elle s’était entourée ces dernières années. Sagement, elle reposa son verre, laissant la jeune Titan continuer de boire en solo. « Ma mère était une homo magi venue d’un autre monde, et repartie très tôt chez elle pour y mourir en sauvant son peuple. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs d’elle, mais je sais qu’elle m’a aimée, même si elle a donné sa vie pour d’autres personnes, en m’abandonnant, donc ce n’était pas si inconditionnel que ça. » De toute façon, difficile de regretter ce qu’elle n’avait quasiment pas connu. De sa mère, Zee se rappelait la voix, vaguement le visage, des cheveux blonds et surtout sa voix quand elle lui racontait des histoires, mais elle n’avait rien gardé d’elle en tant que présence à ses côtés. « Mon père était magicien, le descendant d’une longue lignée de magiciens, et c’est lui qui m’a appris les fondements de tout ce que je sais. » Elle tendit la main vers une des affiches sur laquelle elle figurait et l’image de son père apparut à ses côtés, dans son costume de scène old-school, son haut de forme sur ses cheveux gominés, son sourire mystérieux. Jamais ils n’avaient fait de spectacles ensemble à San Francisco. À cette époque, elle avait voulu couper le cordon avec lui, et lui était trop fier pour ne serait-ce que l’appeler alors qu’elle lui avait désobéi et s’était enfuie avec son élève le plus prometteur – et le plus dangereux, après coup. Il avait eu raison, son père, et elle avait eu tort. Mais quelques bonnes choses étaient malgré tout sorties de cette trahison filiale.

« La magie, plus que n’importe quoi, peut être destructrice. Elle m’habite comme une force, pas tout à fait indépendante de ma volonté, mais totalement malléable. Si mon père n’avait pas été l’homme qu’il était, s’il m’avait élevée d’une manière différente, c’est contre moi que tu te battrais, que vous vous battriez tous. » Elle esquissa un sourire en coin dépité. C’était ce que Nebiros avait failli réaliser, comme destin. Parfois, les choses étaient aussi simples que cela, et on pouvait cesser de se prendre la tête avec de grandes questions philosophiques. Ce n’était pas l’arme qui était dangereuse, c’était celui qui la maniait. Et ils étaient ce qu’ils étaient en grande partie à cause de tous les gens qu’ils avaient croisés dans leur existence et particulièrement à l’époque où ils auraient pu devenir n’importe quoi. Zee avait eu la chance de grandir l’ombre de géants comme Giovanni Zatara, Mme Xanadu, Jason Blood ou Kent Nelson. C’était à eux tous qu’elle devait d’être celle qu’elle était aujourd’hui, en tout cas c’était eux qui lui avaient donné les outils pour qu’elle-même se façonne de manière pas trop ratée. Elle froissa l’affiche dans sa main, qui se transforma en une colombe et battit des ailes dans le pub, arrachant un couinement mollasson à un poivrot au comptoir, mais rien d’autre. « Malgré tout, j’aurai toujours peur de ce que je suis. J’imagine que c’est pareil pour toi, n’est-ce pas ? » Quiconque avait un grand pouvoir et était sain d’esprit devait avoir peur de lui-même. Cela luis emblait logique, en tout cas.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Si Zatanna lui prouvait une chose, c'est que si leurs parents étaient d'une essence bien différente, même une "bonne naissance" pouvait mener à une vie misérable, après tout la magicienne avait tout ce que la demi-czarnienne voulait, mais ne semblait pas moins marquée pour autant. Une mère morte pour un autre monde, un père descendant d'une lignée prestigieuse, était elle heureuse pour autant? Quand Xiomara l'observait elle n'était pas vraiment en position de le dire, à vrai dire Zatanna lui ressemblait un peu, elle portait des cicatrices, le poids de quelque chose. C'était comme ça au final, la vie se chargeait de nous faire croire que l'herbe était plus verte ailleurs, mais que tous avaient leurs lots de ratés, il y avait un milliards de manières différentes dont les choses pouvaient foirer, et elles finiraient par le faire. En tout cas c'était ce qu'on pouvait appeler un magicien Old School, il lui faisait penser à Houdini avec sa tenue et sa petite moustache, l'image finit par s'envoler dans la salle comme dans un des spectacles de la magicienne - elle avait fait quelques recherches sur youtube depuis le temps - pour un effet des plus enchanteurs qui la laissa quelques secondes le verre au bord des lèvres, contemplant simplement l'objet qui semblait animé de sa volonté propre, pas étonnant que le pauvre gusse était surpris.

Sa contemplation fut vite interrompue par la suite de son discours, elle n'avait pas à s'imaginer sombrer du mauvais côté et être une méchante, car même si c'était contre son gré elle l'avait été. Elle vida le verre d'une traite et le posa ensuite avec un bruit sonore, elle avait toujours cette peur irrationnelle que tout ce qu'elle avait fait aux ordres de son père se sache bien que jusqu'à maintenant à part quelques chasseurs de prime elle n'avait pas eut à s'inquiéter, les mandats d'arrêt la concernant étaient anciens. Le sang, la lumière qui s'éteint dans des yeux xenos soudain si humains, elle en frissonne un peu, quand la question de Zatanna tombe, elle sent déjà un souffle glacé dans son échine. Personne ne doit savoir, personne ne doit apprendre, c'est par leur ignorance qu'elle peut continuer à faire partie du bon côté de la barrière, sans le lourd secret qu'elle garde, elle sait qu'ils la chasseront et l'enfermeront, personne ne peut comprendre. Elle observe le fond de ce verre si désespérément vide et sent le regard de Zatanna sur elle, elle n'ose pas lui rendre la pareille de peur de trop en réveler, le stress monte, insidieux et sournois, ses doigts tremblent et le verre cède sous sa poigne dans un bruit clair. Un petit juron et elle frotte sa main pour en déloger les minuscules morceaux qui y sont plantés.

-Désolée...

Elle s'éclaircit un peu la voix et fait un petit tas avec les restes du verre tout en continuant. Sa voix a clairement perdu de son punch.

-Oui, ça me terrifie, j'ai son sang dans mes veines, pas le leur. Lobo sait que j'existe maintenant, il... il est déjà venu...

Sa voix s'étouffa à la fin de sa phrase, ses mains tremblaient un peu, elle entendait le cri de sa première victime à Gotham.

-C'est un monstre Zatanna, j'ai vu ce dont il est capable, Brainiac ne me fait pas peur par ce que j'ai un monstre plus terrifiant que ça dans mon placard.

Au sens littéral vu le nombre de photos la narguant dans cet antichambre de la dépression qu'était devenu sa collecte d'informations. Les photos du "main man" et les articles de ses exploits terrestres, elle guettait son retour inlassablement.

-J'était un des larbins de Savage quand Bart as changé le cours du temps, je pense que ça en dit long sur qui je serait sans les Rojas, j'ai hérité de lui je pense, j'ai juste eut la chance d'avoir des parents formidables.

Elle observa la petite pile de verre enfin terminée devant elle avec un sourire pensif.

-Je voulait tuer Zeke pour ce qu'il m'avait fait, j'ai vraiment failli le faire, c'est pas la première fois que mes émotions prennent le dessus, je lui ressemble pas que physiquement, c'est un fait. Mais je suis pas comme lui non plus, il as tué toute son espèce, je pourrait pas faire ça, enfin, je pourrait pas en supporter le poids.

Elle avait déjà du sang sur les mains, elle savait ce que ça faisait d'être le monstre. Lobo devait être un fou furieux pour ne pas s'écrouler sous le poids de sa propre honte.

-Il était comment ton père avec toi?

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

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Tout en écoutant Crush, elle pointa le doigt sur le verre brisé, faisant s’élever les minuscules morceaux en petites spirales scintillantes. Petit à petit, les débris s’agglutinèrent pour former un objet, non pas un verre mais un petit lapin, à la transparence désormais un peu voilée parce que les bris avaient perdu de leur aspect cristallin. « Ce qui a été fait ne peut être défait. Même si tu remontais le temps. Je te dis cela alors que je lutte moi-même pour appliquer ce genre de conseil, mais j’en suis malgré tout intimement persuadée : tu es ce que tu décides d’être. Pas ton père, encore moins ton sang. Les échecs comme les victoires t’appartiennent. C’est ce qui rend les choses difficiles quand on commet des erreurs. » C’était un euphémisme, le mot « erreur », mais il était évident que Crush comprendrait le sous-texte. Elle était clairement du genre à commettre des « erreur » qui avaient comme conséquences la mort et la destruction, ça se posait là. « On aimerait bien pouvoir accuser quelqu’un d’autre quand soudain on devient ce qu’on déteste le plus. » Elle haussa doucement les épaules et leva les yeux sur la jeune femme. De son point de vue, celle-ci s’en sortait plutôt bien. Mais elle savait ce que ça faisait que d’avoir cette créature en soit, en permanence, une facette entière de soi-même qu’on passait son temps à garder enfermée mais qui parfois se tordait, griffait les murs de sa prison et tentait de s’échapper. Elle savait que si cette chose y parvenait alors elle ferait d’elle une tout autre personne, quelqu’un qu’elle n’était pas, qu’elle ne voulait pas être et qui pourtant était là. En ce qui la concernait, elle, c’était sa magie, et rien d’autre. Mais Crush était confrontée à la répétition de l’histoire et l’inéluctabilité du destin, deux choses contre lesquelles, en théorie, il était impossible de lutter. C’était comme si, pour elle, tout était déjà écrit. Un jour, elle cèderait à l’appel de son propre sang.

Mais Zee ne croyait pas au destin, ni à la religion, ni à la transmission du mal par le sang, toutes ces choses auxquelles les Américains, d’ailleurs, étaient si attachés. Pour elle, il n’y avait qu’une seule chose : la responsabilité individuelle. Et quand on merdait, on était seul face à soi-même. Mais l’avantage d’une telle vision, c’était aussi qu’elle seule décidait de ce qu’elle était et de ce qu’elle faisait – le meilleur comme le pire. Bien sûr, l’influence de ses parents, puis de ses expériences, et des gens auxquels elle s’était attachée, comptait. Mais au final, elle seule avait dit oui à Nebiros, et elle seule devait en assumer la responsabilité. Jamais son père n’aurait fait une chose pareille. C’était bien la preuve que bon sang pouvait mentir. « C’est vrai que tu as eu de la chance. Mais ne sous-estime pas ton rôle dans l’affaire. Chaque seconde qui passe, tu pourrais décider de rejoindre ton père et d’imiter son œuvre, mais tu ne le fais pas. Et là, tout de suite, je ne vois pas qui t’en empêche, à part toi-même. » Elle jeta un bref coup d’œil à la main de la jeune femme, mais bien sûr, elle n’était pas blessée. Une dure à cuire, mais cette peau que rien ne pouvait blesser empêchait également toutes les blessures intérieures de se libérer. « C’est le combat d’une vie. Et malheureusement, tu es seule pour le mener. Enfin, presque seule. » Elle sourit. Crush avait su trouver une équipe. Mais encore fallait-il qu’elle leur fasse confiance. Si un jour, elle perdait les pédales, compterait-elle sur eux pour la ramener à la raison ? Voilà le genre de terreur avec lesquelles elle devait vivre, et Zee avait de la peine pour elle. Tous, ils avaient leurs peurs, celles qu’ils osaient à peine regarder en face, mais celle de Crush était d’autant plus cruelle que la jeune Titan ne pouvait s’en défaire. Ce lien du sang, elle l’emmenait avec elle partout où elle allait.

Et puis, commettre le pire était à la portée de tous et arrivait probablement à tout le monde. Ce qui différenciait les monstres des gens bien, c’était la façon dont ils vivaient après ça. Sur cette échelle de valeur, Zee avait l’impression que Crush s’en sortait plutôt pas mal. Le plaisir de s’imposer une culpabilité sans fond, la primeur des gens bien, puisque même les gens bien faisaient des conneries. « Mon père était dur, mais juste. Cela dit, il n'était pas parfait, loin de là. La mort de ma mère l’a beaucoup changé, et il a tout fait pour que je ne devienne jamais une menace pour ce monde. Il m’aimait, il me le disait souvent. Il avait peur, aussi, pas de ce que j’étais mais de ce que j’aurais pu devenir. Malgré tous ses enseignements, je ne crois pas lui ressembler beaucoup. Lui aussi s’est sacrifié, mais il l’a fait pour moi. Aujourd’hui, il serait un de ces super-héros à la morale ultra rigide et aux secrets bien gardés comme il n’en existe plus. Ce que je ne suis pas du tout. On est ce qu’on décide d’être, au final. » Elle haussa doucement les épaules. Pendant des années, elle avait tenté d’être comme lui, d’être à la hauteur de ce qu’il attendait d’elle, alors même qu’il était mort, autant dire une mission impossible, qui avait fini par lui faire perdre la raison, ou presque. C’était trop difficile, comme grand écart, entre celle qu’elle pensait devoir être et celle qu’elle voulait être. Eh bien, elle y travaillait, merde. Elle éclata d’un rire bref et amusé. Les daddy issues, le moteur de tout combattant de la justice. « Ton père peut aller rôtir en enfer. Le mien y est déjà. Nous, on mènera nos vies comme on l’entend, enfin on essaiera. Promis ? » Et pour commencer, Crush allait se battre contre Brainiac, quelque chose que son père, de toute évidence, ne ferait jamais.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Zatanna avait raison, il était impossible de revenir en arrière, de prendre d'autres décisions, ce qui était fait était là pour rester, on ne pouvait pas échapper éternellement aux conséquences de ses actes, on finirait par être tenu pour responsable de toutes nos actions. Elle observa le lapin de verre créé par la magicienne avec un air pensif, malgré tous les fantastiques pouvoirs transmis par son géniteur, elle était incapable d'être ce que ses parents avaient vus en elle, elle n'était pas encore exactement la personne qu'ils avaient envisagés, peut-être qu'elle ne le serait jamais. Elle prit l'objet entre ses doigts avec un luxe de précaution et le tourna devant elle, se perdant quelques secondes dans son observation pendant qu'elle digérait ce que les mots de Zatanna signifiaient pour elle. On avait beau croire qu'elle n'écoutait personne, elle était en réalité très à l'écoute, elle préférait juste bazarder habituellement l'avis des autres à la poubelle, mais il y avait beaucoup de choses qu'elle avait besoin d'entendre dans ce que disait la magicienne ce soir. Elle n'essayait pas de lu dire que ce serait facile, qu'il suffisait de le vouloir, Xiomara savait qu'elle allait devoir livrer un combat acharné, se battre bec et ongle pour rester du bon côté de la barrière, que si elle lâchait la bête elle pouvait bien tuer la prochaine personne qui croisait sa route, mais elle était résolue à ne pas devenir comme Lobo, à ne jamais être le monstre sans âme qu'il était devenu, dire qu'ils n'étaient que deux, c'était comme un genre de blague cosmique sur l'équilibre des forces, le yin et le yang, tout ces trucs qui avaient influencé le mode de pensée alternatif de ses parents. Difficile de se détacher d'eux.

Elle avait du mal à imaginer une éducation aussi rigoureuse, ses parents avaient toujours été d'une grande douceur avec elle, d'une grande gentillesse, elle avait toujours porté ce qu'elle voulait, fait ce qu'elle voulait tant qu'elle ne se faisait pas repérer et était prudente, était sans cesse plongée dans cette ambiance zen. Elle aussi avait toujours pris soin de ses parents, quelque soit leur état de sobriété ou ce qu'ils avaient dans le sang, ils n'avaient jamais été méchants de toute façon, juste très drôles pour la gamine et un peu bizarre pour la préado qu'elle avait été. Beaucoup de gens penseraient que les Rojas étaient des parents indignes, mais en vérité elle n'avait jamais manqué de rien. Elle imaginait que de savoir que son père l'aimait lui suffisait, mais pour elle qui avait été dans un cocon d'amour, elle avait du mal à imaginer ses parents se comporter comme des instructeurs militaires, l'idée aurait même été plutôt drôle, son père avait un des timbres de voix les plus calme qui soit et celui de sa mère sonnait encore aujourd'hui dans sa mémoire comme du miel. Ca lui manquait d'avoir une famille, il y avait son petit groupe et père la défonce, les titans, mais c'était pas vraiment ça, il lui manquait quelque chose, un sentiment de confiance aveugle qu'elle n'avait pas eut depuis longtemps, la certitude que la personne sera là quoi qu'il puisse arriver. La vie dans la rue lui avait appris à se méfier, et même là, ce soir, alors que Zatanna et elles se rapprochaient autour de quelques verres, elle n'arrivait pas à avouer, à dire ce qui la rongeait. Dinah lui avait presque arraché cette confession, mais leur rapports restaient distants et si elle sentait sa compassion, leurs rapports restaient complexes malgré ses efforts.

Pour ce qui était d'imaginer le mystérieux personnages sur les affiches en train de lancer des sorts sur des criminels tout en lâchant quelques blagues bien senties, elle n'avait aucun mal et la pensée lui tira un petit sourire un peu moqueur. Ca devait être quelque chose à voir en action ce Zatanna senior, elle avait toujours aimé la magie... enfin... la prestidigitation, un ami lui avait appris le truc de la pièce un jour, mais la ce qu'elle avait vu ce soir était tout aussi excitant, même si la première fois elle devait reconnaître que ça l'avait fait un peu flipper. Il y avait aussi le fait que Zatanna avait suffisamment de charisme naturel et de science de la scène pour l'emporter avec elle dans son élan.

-Promis.

Elle offrit un sourire confiant à Zatanna qui, ayant arrêté de boire, ne risquait pas de retoucher à la bouteille qu'elle rapprocha après avoir posé le lapin à côté.