Even heroes need to be saved. [Nate, Ray et Felicity - Flashback]

Star City, Gotham, Star City again. Tiraillé d’un bout à l’autre du pays pour la bonne cause, Nate Heywood s’estimait heureux que sa physionomie un peu particulière lui épargne, à peu de choses près, les désagréments du jet-lag. Il avait quitté Star City quelques temps plus tôt, après la disparition de Ray et celle de Batman, pour rejoindre Barbara à Gotham, ne se sentant pas capable de rester loin d’elle plus longtemps à l’heure où ils auraient dû se serrer les coudes, plus que jamais. Mais la conséquence, c’était qu’il s’était éloigné de la ville où il avait commencé à construire sa vie, et celle où était restée Felicity, à poursuivre inlassablement ses recherches pour ramener Ray parmi eux. Quelque part, Nate se sentait coupable, de l’avoir laissée ainsi ; mais ils étaient quand même restés en contact, quasi-quotidiennement, à effectuer des recherches chacun de leur côté, à se découvrir, non sans amusement, quelques points communs aussi. Comme quoi, même dans la tragédie, des bourgeons d’amitié pouvaient éclore. Et aujourd’hui, s’ils avaient de la chance, si un miracle voulait bien les gracier alors que de nouvelles menaces se profilaient à l’horizon, alors aujourd’hui serait aussi le jour où l’espoir pourrait reprendre ses droits.

Après un rapide crochet par l’université afin de régler quelques détails administratifs quant à sa prise d’année sabbatique – la seule façon qu’il avait trouvée de prendre du temps dès que possible pour rester à Gotham sans avoir à s’inquiéter de son emploi – Nate avait mis le cap sur le deuxième objectif de son séjour : rejoindre Felicity, et reprendre leurs recherches. Ils étaient proches, si proches ; enfin, Nate avait envie d’y croire, en tout cas. Les semaines, les mois avaient beau défilé, il refusait catégoriquement d’abandonner l’idée qu’il était possible de ramener Ray Palmer parmi eux. Déni, disaient certains. Dévouement, disaient d’autres, en lui adressant un sourire compatissant. Lui, il appelait ça un ras-le-bol. Ras-le-bol de perdre tout le monde. A peine avait-il frappé à la porte de l’appartement que celle-ci s’ouvrit, laissant la place à une blondinette aux traits tirés et aux yeux fatigués, et Nate chassa ces pensées de son esprit pour lui adresser un sourire chaleureux. « On fait aller. Et toi ? » Au moins, elle était toujours sur ses deux jambes, et l’esprit assez combatif pour continuer ses recherches. A ce stade, il n’y avait pas grand-chose d’autre qu’on puisse leur demander. Rapidement, Nate balaya l’appartement en bazar des yeux et eut un sourire : « Tu devrais voir le mien dans les cartons. Un vrai chantier. » Lux n’était visiblement pas là, mais c’était peut-être tant mieux. S’ils échouaient, il ne tenait pas à ce que la petite soit témoin de leur débandade.

« On a droit à un nouveau test aujourd’hui alors ? » demanda-t-il en abandonnant sa veste sur le canapé avant de remonter les manches de sa chemise. Sur le plan de travail de Felicity trônait la ceinture d’Atom, et une blindée de composants et croquis auxquels Nate ne comprenait rien – dans toute cette entreprise, son rôle avait surtout consisté à accéder aux travaux de Ray dans son bureau d’Ivy Town et les faire parvenir à sa complice. C’était elle, le véritable cerveau de toute cette opération désespérée. « Dis-moi tout. Qu’est-ce qu’on tente ? T’as trouvé quelque chose de neuf depuis la dernière fois ? » Il n’y connaissait pas grand-chose en physique, mais juste assez, il l’espérait, pour suivre des explications sommaires et lever les pouces en l’air pendant qu’elle faisait tout le travail. Ca, et mettre ses propres talents à contribution si le besoin s’en faisait sentir. « S’il le faut, je peux servir de conducteur comme la dernière fois. C’est pas super agréable, mais j’ai pas eu d’effet secondaire. C’est quoi, le plan ? »

AVENGEDINCHAINS

Le mal à la poitrine, l’impression que mon cœur allait devenir poussière après cette dernière transformation. Une vie qui n’était pas finie, des choses que je n’avais pas pu dire, faire. Le sentiment d’avoir fait à moitié les choses m’envahissait alors que je me sentais presque partir. Le décor changeait du tout au tout. Ce qui se trouvait être l’appartement de Nate se transformait en un bordel délirant de couleurs. J’avais l’impression de partir si loin, si rapidement, à un point même que je ne reconnaissais plus rien tant je n’avais jamais été aussi loin. Pour finalement arriver dans un endroit pour le moins surprenant.


Je flottais dans les airs, dans un environnement étrange. Je ne ressentais ni chaleur, ni frisson. J’étais comme dans une peinture représentant l’espace. Des spirales violettes de ce côté, ce qui me semblait presque être un nuage bleu de ce côté. Un peu d’Orange aussi. Mon cerveau déjà largué par la scène tantôt n’avait même pas l’envie d’assimiler. J’étais juste là, à regarder sans rien faire. Peut-être que je savais que c’était vain ? Je ne ressentais plus rien, même le temps devenait une valeur que je n’arrivais plus à représenter.

Je supposais que le temps passait, je n’avais rien pour le mesurer, qu’un simple décompte possible à faire dans ma tête, mais l’envie n’était pas présente une nouvelle fois, je continuais à être spectateur. Bientôt obnubilé par ces jets rouges qui apparaissaient avant de retourner dans le néant. Je n’avais rien à manger. Je n’avais pas faim en réalité. Peut-être était-ce… Non impossible.

Le temps semblait passer, du moins le changement dans les formes me laissait supposer que ce dernier s’écoulait. Sans quoi il m’était impossible de jauger quoi que ce soit. Un brin de lucidité venait monter à ma cervelle. Comme un électrochoc. Un courant venait parcourir tout mon corps. Un début de panique venait presque me sortir de mon état presque végétatif. Il fallait que je me bouge pour comprendre et partir. Et vite ! Un regard au niveau de mon équipement. Rien ne pouvait m’aider. Fais marcher tes neurones Palmer ! Peut-être étais-je si petit que je me trouvais quelque part qui n’avait jamais pu être découvert ? Après tout, personne ne possédait ma technologie, et aller dans les confins de l’infiniment plus petit. C’était ça la réponse, j’étais toujours en vie ! Mais quelque part si petit que personne au monde pourrait me trouver ! C’était forcément ça ! Je ne pouvais pas être mort ! Je peux encore réfléchir, je suis encore conscient ! Je suis encore… Soudainement, une frayeur me parcourait. Je n’avais pas essayé de bouger, je m’étais inspecté qu’en bougeant les yeux, mais pas mes bras, vu que je flottais, je n’en avais pas trouvé l’intérêt. Mais à la réticence de ses derniers, immobile, j’étais comme paralysé, aucun moyen de toucher mes deux mains pour sentir le contact, une preuve irréfutable que j’étais bien en vie. Ma seule preuve… Quelque chose qui me semblait impossible à faire. La panique continuait de m’envahir, incapable de prouver que j’étais en vie. L’idée que j’étais mort et que ce ‘rêve’ n’existe pas prenait tellement de place que je n’arrivais plus à le chasser moi-même de mon conscient.

Résigné à ne pas abandonner, mon cerveau fusait, mais je ne trouvais rien, j’essayais de garder un rythme élevé, ne pas retomber dans un état catatonique mais ça devenait presque plus qu’une question de temps avant que ça soit le cas. La peur finissait de m’envahir, quand mon regard venait se planter sur les nuages à nouveau. Sur les fameuses traînées rouges. Elles semblaient si belles, si pures. Presque hypnotisant. Puis une verte. Puis une nouvelle rouge. Mon esprit devenait blanc, plus rien n’y passait, rien en s’y trouvait. Seuls mes yeux contemplaient les couleurs. Violet, Jaune. Vert ?

Un temps qui pouvait être quelques secondes comme des centaines d’années se passait, sans que rien ne vienne me troubler. Quelque part, finir en couleur, j’y trouvais un réconfort plutôt que d’être dans le noir complet.

Mais d’un coup, j’étais tiré, comme si une corde au niveau de mon ventre venait d’être actionnée, emporté par le mouvement, j’assistais sans réagir, sans rien faire. Je regardais juste le paysage changer, retrouver des choses qui me parlaient, avant que petit à petit, une lumière si faible ne s’intensifie. Pour finalement venir m’éblouir. Sans pouvoir réellement m’adapter à la luminosité, je sentais mes jambes se dérober sous un poids. Probablement le mien. Une sensation de frais venait se sentir le long de mes tibias, parallèles au sol froid. Je tombais à genoux, Mes bras longeaient mon corps et touchaient le sol eux aussi. Enfin, ma tête était tombée. J’avais comme perdu la façon de faire fonctionner mes articulations, comme un oublie par le temps. Je n’avais plus l’habitude d’utiliser ma cervelle, alors je mettais que trop de temps à comprendre, j’étais juste là, à genoux, sans bouger, quelque part qui n’était plus le même qu’avant. Mais où se trouvait mes couleurs ?

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR tisOn & Irenegad

Si Barbara le voyait se prêter aussi joyeusement à des expériences aussi incertaines, elle lui tirerait les oreilles sans plus de sommation. Mais elle comprendrait, aussi – forcément, pas vrai ? C’était de Ray Palmer, qui s’agissait. Ray Palmer, disparu depuis des mois, piégé par sa propre technologie, et maintenant que Felicity et lui avaient peut-être un moyen de le ramener parmi eux, évidemment qu’ils allaient sauter dessus et tout tenter pour accomplir l’impossible. Même s’ils avançaient clairement en terrain inconnu, même s’il y avait neuf chances sur dix pour que ça leur saute à la figure, il fallait qu’ils essayent. Ray, lui, n’aurait pas baissé les bras, jusqu’à trouver une solution. Nate était fatigué de voir ses proches tomber un à un sans qu’il ne puisse les retenir. Fatigué de tester les limites de ce qu’il pouvait accomplir et se sentir toujours aussi impuissant quand ça comptait vraiment. S’il fallait qu’il joue les conducteurs vivants et se grille le cerveau pour tirer Ray Palmer du pétrin dans lequel il s’était fourré, alors c’était un sacrifice auquel il concédait volontiers. D’un hochement de tête, Nate signala à Felicity qu’il était prêt… et la jeune femme activa la télécommande, libérant la puissante décharge qui devrait, à travers l’amplification offerte par son corps, suffisamment secouer la ceinture pour produire l’effet escompté.

Nate n’avait pas désactivé son implant sensoriel avant l’expérience, tenant à sentir si son cerveau approchait réellement dangereusement du débranchement complet – alors il se prit la décharge de plein fouet, véritable paratonnerre métallique qui dut serrer les dents pour étouffer le grognement douloureux qui chercha à s’échapper de sa poitrine. Se faire électrocuter n’était agréable pour personne, et si sa constitution était sans doute la seule chose qui lui permettait d’y survivre, ça n’en restait pas moins extrêmement désagréable. Mais il en allait de la vie de Ray – alors Nate endura le choc, aussi longtemps que possible… et relâcha brusquement la ceinture lorsqu’il n’y tint plus, et surtout, quand il sentit une forme se matérialiser juste à côté de lui. Relâcher la ceinture lui fit le même effet qu’un choc statique particulièrement brutal ; et même l’immuable Citizen Steel, sonné, faillit en perdre l’équilibre. « Aouch… » gémit-il en secouant sa main endolorie – et encore, s’il n’y avait que sa main. Son corps tout entier lui donnait l’impression d’être à la fois passé dans une fournaise et sous un bulldozer. Mais très vite, ces considérations disparurent complètement de son esprit. Sitôt que ses yeux se posèrent sur la silhouette inanimée agenouillée au sol, qui n’y était pas encore une seconde auparavant.

« Ray ? » balbutia Nate, avant de se précipiter aux côtés du corps immobile. Oh bon sang. Oh mon dieu. « C’est lui. » souffla-t-il, incrédule, en levant les yeux sur Felicity. Ils avaient réussi ? Mais Ray ne bougeait pas, et pendant un instant, Nate crut le pire, alors rapidement, il se pencha pour prendre le pouls de son ami et écouter sa respiration. Et il se figea, stupéfait. Sans parvenir à y croire tout à fait. « Il est vivant. » Ray est vivant. Après tout ce temps – Ray Palmer est vivant ! Sans perdre un seul instant, et sans trop réfléchir, Nate prit son ami à bras le corps, le souleva avec autant de facilité que s’il avait pesé aussi lourd qu’une feuille tombée à l’automne, et le porta jusqu’à un canapé sur lequel il l’aida précautionneusement à s’asseoir, avant de s’agenouiller à ses côtés. « Ray ? Ray, tu m’entends ? C’est Nate ! » Rapidement, Nate jeta un regard inquiet à Felicity, l’invitant à les rejoindre. Ils avaient récupéré Ray. Ca, ça tenait du miracle. Mais dans quel état ?

AVENGEDINCHAINS

J’étais là, posé sur le sol. Sans réaction. Aucune. Rien autour de moi n’arrivait à me sortir de cet état. J’étais moi-même inconscient de tout ça. Comme si j’étais encore quelque part dans l’infini petit, et que seule ma forme physique était là. Je ne sentais même pas les mouvements, ceux que mon meilleur ami faisait pour venir me placer sur un canapé, bien plus confortable que le sol froid sur lequel je me reposais. Mes sens commençaient petit à petit à revenir. Mais je n’arrivais pas à savoir si tout ça n’était qu’un autre rêve, similaire aux couleurs. Une nouvelle illusion crée par mon cerveau pour éviter la folie. Le son strident qui assourdissait mes oreilles perdait de son intensité, tout comme l’engourdissement qui se trouvait dans mes membres. Petit à petit, je sentais comme des sensations me revenir. Confus, J’essayais de bouger, mes mains tout d’abord, mais je sentais comme une petite résistance. Sans savoir que cette résistance était les mains de la jeune blonde devant moi, ma vue n’était pas encore assez net pour le distinguer. Mais au fil des secondes, tout devenait plus net, mes sens s’aiguisaient. Le son changeait de ton, et j’arrivais à présent à distinguer non pas un, mais deux sons différents. Puis, la sensation de toucher venait donner un choc électrique, comme une impulsion qui venait me ramener à la vie.

La première chose que je voyais était Felicity. Sa bouche bougeait, ses mots ne faisaient pas encore sens. Je n’étais plus habituée à devoir déchiffrer les conversations, mais pour le moment, toute mon attention était focalisé sur elle. Sur son visage, ses yeux. Ils étaient humides, mais alors que je m’apprêtais à lever la main, un second mouvement venait attirer mon regard. Cette fois-ci sur une carrure bien plus imposante. Avec une forme de visage que même après des milliers d’années je saurais reconnaître. J’ouvrais la bouche, et d’une voix rauque, presque déchirée tant elle n’avait pas servie. « Nat-han-iel ? » Avec un espace, une respiration entre chaque syllabe. Ma main, d’un geste faible venait se porter devant lui, flottant, comme cherchant un point d’ancrage. Puis, presque timidement, elle venait se poser sur son épaule. Mes yeux s’écarquillaient. La sensation de toucher quelque chose de réel. Ce n’était pas un rêve, je n’étais pas en train de rêver. C’était bel et bien réel, j’étais bien ici. Avec eux. Mais comment ? Sans hésitation, je tournais ma tête, avant de regarder quelques secondes Felicity, pour finalement laissait tomber ma tête contre la sienne. Je restais quelques secondes avant d’ensuite me laisser tomber sur son épaule, mon front sur le haut de cette dernière. L’odeur de la femme qui m’avait tant manqué emplissait mes narines, tout mes sens étaient de nouveau fonctionnel, et tous m’alertaient que cette scène n’était pas une invention. Mon regard vers le sol, mes yeux devenaient humide. Avant de formuler. « C’est vraiment fini ? » Je venais m’enfoncer un peu plus dans son épaule, comme pour m’ancrer, que rien ne puisse me renvoyer là-bas, que maintenant que j’étais là, j’étais bien trop accroché pour repartir. Ma main qui tenait celle de la blonde serrait un peu plus fortement, malgré le manque de force. Celle qui se trouvait sur Nate ne bougeait pas, savoir sa présence aussi me réconfortait à un point qui m’était difficilement imaginable. Je venais terminer ces petits mouvements avec un mot. « Merci » Alors que ma voix craquait. Je leur étais tant reconnaissant, de ne pas m’avoir oublié, d’avoir continuer à me chercher, d’avoir réussi je ne sais comment à m’avoir ramené auprès d’eux. Si j’étais encore en vie, c’était clairement grâce à ces deux-là. Je venais finalement lâcher une dernière phrase. « Plus jamais » avant de m’agripper un peu plus fortement à eux.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR tisOn & Irenegad