What does fox say ? [Pv. Felicity]

 
 
Me préparant à sortir, je vérifiais que j'avais tout pris. Téléphone, carte bancaire et espèces - on ne sait jamais -, mon spray au poivre... Il y a quelques temps, je ne serais même pas sortie. La terreur m'avait longtemps gardée enfermée, mais la magie de ma Marraine m'en avait libéré... Partiellement, mais tout de même. Je sais, c'est idiot de croire aux fées... Mais il y avait autant de preuves qu'elle n'existait pas que de preuve qu'elle existait. C'était... C'était franchement perturbant et quelque part, un peu frustrant. J'ignorais si j'étais folle ou si j'avais réellement une femme, une marraine veillant sur moi. Quoi qu'il en soit, grâce à elle j'allais mieux, et je pouvais au moins sortir sans avoir envie de me cacher sous une couette aussitôt un pied dehors. J'avais sérieusement besoin de sortir... Et sortir pour faire autre chose que travailler. Justement, aujourd'hui, je me changeai les idées... J'avais rendez-vous. Enfin, non, pas de cette façon...

C'était un garçon que j'avais rencontré, avant... Avant Mary. Pas mal de temps avant. Je traînais sur le Dark Net et j'avais repéré la trace d'un serveur plutôt particulier, celui de la Tour des Titans. J'avais trouvé ça étrange, je pensais que les héros avaient une assez bonne sécurité informatique... Surtout avec Oracle. Je ne le (ou la ?) connaissais que de nom et de réputation... Mais une chose est sûr, j'aimerais rencontrer ce hackeur de renom qui aidait les héros. Bref, je pars dans tous les sens dans mon récit : la facilité avec laquelle j'avais pu entré dans le serveur était parce qu'un certain résident de la Tour s'était promené de façon imprudente sur le Dark Net. Changelin. J'ai rapidement protégé le serveur et je l'ai contacté, lui demandant de faire attention... Et depuis, on a continué de parler. C'était une petite boule de blague et d'énergie positive et lui parler était très agréable. Cela faisait depuis l'université que je n'avais pas eu d'amis en ligne... Cela m'avait manqué, en quelque sorte. Aujourd'hui, je le rencontrai enfin, et je pensais que ça allait me changer les idées.

Je n'avais pas touché à Internet depuis un moment et quand j'y retournais enfin je voyais que Changelin s'était beaucoup inquiété pour moi. Alors quand il proposa qu'on se rencontra, j'acceptais. J'étais prudente, tout de même, mais il y avait peu de chances que je tombe sur un taré pervers. Je l'avais rencontré sur le serveur des Titans et au vu de son pseudo, c'était certainement ce héros vert métamorphe. Je l'avais vu à la télévision et sur Internet, soit lors de missions, soit leurs de petites fêtes. Quoi qu'il en soit, me voilà, blottie dans mon manteau, avec un petit badge sur lequel figurait un renard vert, comme nous l'avions tous les deux convenus. Je marchai en grelottant légèrement dans le parc, cherchant du regard Changelin. Tout d'un coup, quelque chose surgit du haut d'un arbre. Je reculai subitement en attrapant mon spray au poivre, fixant le renard vert en face de moi. Quand il se mit à parler, m'appelant Foxy, petit surnom qu'il m'avait donné, je reconnus Changelin et je me détendis, rangeant mon moyen de défense tandis qu'il reprenait forme humaine, arborant un fier sourire. Aucun doute, c'était lui.

"Tu m'as fait peur... J'ai failli te rendre aveugle !"

Soufflant doucement pour me calmer, je lui adressais un sourire.

"Salut, Changelin. Il était temps qu'on se rencontre, oui."

Je ne relevais pas en le voyant mettre sa capuche. Il voulait protéger son identité, rien de plus normal. Lui adressant un autre sourire, je fouillais dans mon sac, pour sortir une clé USB. Elle contenait une nouvelle fournée de ce qu'il cherchait en s'aventurant sur le Dark Net. Je lui en avais déjà donné lors de nos discussions sur Internet, mais de nouvelles chansons étaient sorties et je voulais marquer le coup de notre rencontre.

"C'est pour toi. De nouvelles chansons ! Oh, et... Appelle-moi Felicity. Smoak. Enfin, Felicity Smoak c'est mon vrai nom, mais appelle-moi Felicity."

  (c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

 
 
Heureusement, Changelin ne semblait pas mal prendre sa quasi-agression. Il devait en avoir vu d'autres, remarque. Mais se prendre du spray au poivre n'était certainement pas une expérience agréable, bien que je n'en avais jamais fait les frais. J'étais contente d'être moins angoissée et terrifiée qu'avant, car autrement le jeune homme vert aurait fini aveugle. La remarque de mon ami me fit rire.

"Ah, qui sait ! Je suis peut-être une super-criminelle !"

Je tentais un médiocre rire maléfique, vite suivi d'un rire nerveux. Le rire maléfique m'allait pas. Le maléfique tout court ne m'allait pas. Cela me faisait penser à l'université... Quand j'étais brune et surtout quand j'étais à fond dans le style gothique. C'était le temps où je me sentais une héroïne, défendant les droits des plus faibles avec Cooper, en hackant le gouvernement. Si seulement nous n'avions pas fait ça... Cooper serait toujours là. Qui sait, peut-être serions-nous marier... Ou autre chose. J'ignorai où notre couple nous aurait mené. Nous n'avons pas eu l'occasion de le découvrir.

De son côté, Felicity n'avait pas vraiment de doute sur à quoi pouvait ressembler Changelin. Seulement sur les photos il paraissait un peu plus vieux... Sa seule vraie surprise, autre que lorsque Gar lui a presque sauté dessus en renard.

"Vraiment ? Tu pensais que je ressemblais à quoi, dis ?"

Garfield, donc. Gar. C'était mignon, comme nom. C'était un petit rigolo, Gar, et il faut dire que j'aimais bien. Les personnes comme lui étaient de véritables anges gardiens du bonheur de leurs proches, je pense. Je savais déjà qu'il aimait que ses proches soient heureux... Et les blagues, un peu nulles parfois, étaient son moyen de les rendre heureux. Je m'asseyais à ses côtés et on resta silencieux quelques minutes. J'observais, songeuse, le joli parc autour de nous. Il avait bien choisi le lieu de rendez-vous... Rendez-vous amical, hein. Je le rappelle. Je m'enfonce dans mes propres pensées, oh bon sang...
Quand il se mit à parler, je tournai la tête vers lui, pour observer sa mine boudeuse. Oh non, Changelin se sentait mal parce qu'il ne m'avait rien amené ! Je trouvais ça très gentil. Je n'avais pas amené la clé USB en attendant forcément quelque chose en retour. C'était simplement l'occasion pour moi. Lui souriant pour le rassurer, je répondis :

"Oh mais ne t'en fais pas ! Tu sais, ta bonne humeur et tes blagues sont déjà un cadeau pour moi, surtout en ce moment. Mais en tout cas, j'accepte avec plaisir, Gar."

J'avais hâte de découvrir ce café. Je savais que j'allais passé un bon moment avec Garfield. Aucun doute, ses blagues étaient ce qu'il me fallait après ce qu'il s'était passé avec... avec elle. Pour une première rencontre avec un super-héros, ça se passait plutôt bien. Gar était encore très jeune, mais je voyais déjà en lui tout ce qu'il fallait, à mes yeux, pour être un justicier.

 (c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

J'explosai de rire à la blague de mon ami. Il avait raison, j'étais quand même peu crédible. Je me demandais sa réaction s'il apprenait que j'étais techniquement une criminelle dans mes années d'étudiante... Après tout, créer un super-virus informatique était plutôt illégal. Il avait permis en plus de ça à mon ex-petit-ami de faire perdre 3000 dollars à l'Etat en effaçant des dettes d'étudiants. Oui, en y réfléchissant, j'étais techniquement une criminelle. C'était bizarre de se dire ça... Si Cooper n'avait pas pris toute la responsabilité, je serais en train de manger la délicieuse nourriture de la prison, pas en train de discuter avec mon nouvel ami super-héros métamorphe vert. Il s'était sacrifié pour que je vive. Je faisais de mon mieux, mais ce n'était pas toujours facile.

"Tu sais, dans mes années à l'université, j'avais presque un look de méchante. Je te jure !"

Rapidement à sa question, je sentis qu'il était mal à l'aise. Sa réponse était hésitante. Je m'interrogeai quelques secondes sur cette réponse vague. Avant de comprendre. Il pensait qu'il allait me vexer. Je rigolai, un peu amusée. Je n'avais pas eu le luxe de pouvoir l'imaginer car il était déjà connu ; je ne pouvais pas me vexer car à sa place, je suis certaine que je n'aurais pas fait mieux.

"Tu peux me dire. Promis, je te frappe pas. Pas trop fort !" Je riais un peu. "Non vraiment, je me vexerai pas, Changelin."

J'ignorai si je devais trouver son inquiétude mignonne ou si je devais me demander s'il s'était souvent pris des baffes en répondant à une question comme ça. Les deux, peut-être. En tout cas, c'était un garçon très gentil, je pouvais le voir, un garçon qui se souciait des autres. Qui se souciait de moi, pour commencer. Il faut dire que j'avais l'impression de le connaître depuis des années... Notre rencontre, c'était un peu comme si nous étions des vieux amis de lycée se retrouvant des années plus tard. Je trouvais ça sympa, cette façon qu'Internet avait de rapprocher les gens. Cela m'avait permis de rencontrer cette adorable bouille verte.

Gar se moqua un peu de la situation, avant de se lever et de tendre sa main tel un gentleman. Je pouffais de rire et prenais sa main, avant de répondre :

"Oui, on y va, Changelin !"

Je le suivais alors dans les rues, jusqu'à ce petit café. Je l'observais sous toutes ses coutures, tous les petits détails, lorsque Gar s'approcha de la gérante pour lui serrer la main. Je sentais un regard assez insistant sur nous deux. J'avais une tache sur le visage ? Garfield n'en avait pas en tout cas. Il avait donc sauvé cette boutique... Elle sourit à l'histoire de Gar, puis observa le menu, pensive.

"C'est mignon, comme histoire. Du café et un pain au chocolat, s'il te plaît. Et toi, tu prends quoi ?"

(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia

Ah, Raven... Je l'avais vue une ou deux fois à la télévision. Malgré son peu d'apparitions, c'était dur de l'oublier. Je ne pouvais pas le nier, je la trouvais très cool. Autant par son style vestimentaire que... son style tout court en fait. C'est certain que c'était un style totalement différent de Garfield. Des styles qui en fin de compte, se complétaient bien. Honnêtement, mon "look de méchante", je l'aimais bien. Quand je retombais sur des photos de Cooper, Myron et moi, ces cheveux noirs, cette veste en cuir noir et ce collier... J'avais quand même la classe, je ne pouvais pas le nier. Mais mon style actuel me plaisait. Je tenais mes cheveux blonds de ma mère et il faut dire que le blond m'allait bien. Oui, bon, je préférais aussi les lunettes aux lentilles... Et puis, de toute façon, j'avais besoin de me réinventer, et changer de style en faisant partie.

"Je sais, je l'ai vue une ou deux fois... Je veux dire que je ressemblais un peu à un cliché de film, tu vois. Mais j'avais la classe !"

Je suppose qu'en soit, j'étais pas mal cliché... La fille gothique qui se rebelle contre la société et qui milite en faisant des choses illégales et absolument stupides comme créer un super virus informatique ultra dangereux. Ouais, j'étais pas mal stupide... Ah, l'université.
Je le regardais en silence avant de rire. Je comprenais qu'il soit gêné, mais bon, rien de plus normal quand on ne connaît pas le visage de quelqu'un de l'imaginer selon un cliché ressemblant à sa personnalité. Lui ébouriffant les cheveux, je répondais :

"Je comprends, t'en fais pas. Je t'aurais sûrement imaginé avec un cliché si je n'avais pas vu ton visage sur Internet... Et à la télévision, aussi. Et je parle trop aussi, donc on s'est bien trouvés, non ?"

Je restais silencieuse. Soudainement, je me rendais compte que mes mots portaient à confusion. Je me dépêchais d'ajouter.

"Heu, je veux dire, amicalement, enfin pas que tu sois pas mignon mais je veux dire-... 3, 2, 1... Tu veux bien oublier ce que je viens dire, s'il te plaît ?"

Gênée et embarrassée, je détournais le regard en refaisant nerveusement ma queue de cheval. Mes balbutiements et maladresses étaient monnaie courante et heureusement pour ma dignité, je n'avais pas encore fait de phrase à double sens bizarre... Pas encore. Pitié, que ça n'arrive jamais.

Je fixais avec émerveillement et stupéfaction l'énorme gâteau qui se tenait devant moi. Puis, mon regard se détacha de cette montagne de sucrerie et j'attrapai la fourchette, avant de déclarer d'un air sérieux :

"Je l'accepte avec plaisir !"

Sur ces mots, je pouffais de rire et plantai la fourchette dans le plat, avant de manger la première bouchée. C'était... absolument délicieux. Le meilleur dessert que j'ai mangé de toute ma vie. Oubliant presque mon pain au chocolat, je mangeai avec appétit ce plat, en laissant tout de même à Changelin.

"C'est.... Trop bon !"
(c) Codage par Asmareth pour Never Utopia