at the crossroads (karen)

at the crossroads

"At the crossroads"

La puissance s'accompagne d'un sentiment d'impuissance... - Kara

        Est-ce qu’un jour leurs épreuves auront une fin heureuse, ou peut-être même une fin atroce ? Peu importe en fait... Est-ce que tout ceci pourrait juste prendre fin sans qu’il y ait de suite tout simplement ? Serait-ce trop demandé, serait-ce indigne de nos gueuses âmes que d’être épargné de ses querelles sans fins ? Des questions que Karen se posait alors que la violence à l’encontre des méta-humaines prenait une bien nouvelle et triste dimension. Elle avait passé des semaines à combattre pour ce monde et pourtant, on se montrait encore avec tant d’ingratitude, tant de cruauté. Sans doute rien d’étonnant, qu’y avait-il à attendre de l’humanité ? Elle s’était toujours montrée ingrate et hypocrite, elle pleure pour sa survie, mais condamne les autres par pur égoïsme. Cela finissait par en rendre mentalement malade la kryptonienne qui songeait de nouveau à tous ceux qui s’étaient sacrifiés pour ces gens-là. Il y avait une belle injustice, mais sans doute une bonne moralité à en tirer. Ces gens ne désiraient peut-être pas d'être sauvé.  
          Karen admirait son cousin pour continuer à se battre pour le peuple, que ce soit dans son monde ou celui-ci, il était le même. Mais plus le temps passait et plus elle avait du mal à se rapprocher de ce à quoi il aspirait, comment pouvait-on avoir la force de tendre le bras à une personne qui continuait à vous cracher rageusement au visage à cause de votre différence. Ce que je voyais par-dessus ma fenêtre, ou bien à travers l’écran de ma tv, ce que j’entendais à la radio, toujours les mêmes saletés... Il y avait des morts qui n’étaient cités que comme de malheureux accidents et disparitions inexpliquées. Mais Karen en était persuadée, il y avait un mouvement qui semblait se coordonner intelligemment pour s’en prendre au méta-humain et uniquement eux. Était-ce elle qui devenait paranoïaque et qui ne faisait que voir le mal partout ou bien y avait-il réellement une étrange machination qui avait lieu ? Qui croirait à la théorie du complot, d’une vulgaire méta-humaine quand voudrait voir volontiers brûler avec les décombres de Coast City ?

             Ses yeux se reposaient à nouveau avec lassitude sur sa valise à ses pieds... Elle n’en pouvait plus, elle sentait au fond d’elle qu’elle n’était pas loin de partir, et ce, loin de toute chose pour retrouver l’espoir de regagner une paix intérieure. Et cela voulait dire dans son cas, s’évader de cette planète qui n’était rien de plus qu’un nid de désolation et de corruption. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de fixer sa tenue kryptonienne, vestige de sa passion à protéger l’humanité et la soutenir de son cœur en dépit de leurs défauts. Il y avait encore un peu de ce sentiment au fond d’elle, cette croyance envers l’humanité. C’est pour cela qu'elle referma la valise avec sa tenue à l’intérieur et quitta son appartement, billet d’avion dans une main, valise dans l'autre. Elle siffla un taxi qui ne tarda pas s’arrêter devant elle, après avoir slalomé entre les quelques trottoirs et rues encore en chantier.  « J’vous dépose quelque part ma p’tite dame. Même si, j’peux vous dire qu’il y a plus grand-chose à visiter dans l’coin, m’dame. »  
            Avait alors annoncé un petit homme rabougri, ayant une barbe aussi grise que sa chevelure. Karen lui sourit, mais d’un sourire effacé, presque fuyant. « L’aéroport, je vous prie. » L’homme pencha légèrement son chapeau en guise de courtoisie afin d’accepter la demande de Karen sans plus de mots, il avait compris que la kryptonienne était d’une humeur guère propice à la conversation. Le voyage ne dura de toute façon pas plus de dix bonnes minutes. Arrivée, le vieil homme prit les deux billets que lui donna la blonde, ces derniers avaient l’air deux vieux chiffons. Cependant, quand il les déplia, ses yeux semblaient comme vouloir sortir de ses orbites. « M’dame, la course ne f'sait que 11 dollars... » Tenta-t-il de la retenir, mais elle s’était déjà volatilisée. Karen n’était pas riche, mais là où elle se rendait, elle n’aurait certainement guère besoin de ses économies, sans doute la raison pour laquelle elle avait offert deux billets de 100 dollars au vieil homme. Ou peut-être bien, était-ce pour soulager les vieux jours d’un homme qui continuait à gagner sa croûte comme il pouvait.  

           Elle regardait son billet et l’heure de son vol en direction du Caire, ce dernier allait arriver vers 22h. Il n’était que 20h heures quand elle arriva. C’était sans doute un peu tôt, mais la blonde connaissait ce genre de voyage pour comprendre qu’il valait mieux être en avance qu’en retard. Pour sûr, elle resta assise un moment, jouant à League of Legends depuis son téléphone, attendant son vol. Quelques heures, plus tard, elle était assise cette fois à son siège à l’intérieur de l’avion, côté hublot. Elle ferma les yeux et se laissa sombrer dans un sommeil paisible. Le vol durerait sans doute sept bonnes heures, c’était amplement suffisant pour la kryptonienne. Le vol était si calme, si peu peuplé que rien n’avait pu perturber son sommeil et pourtant, un rien pouvait la sortir de ses songes. D'ailleurs, ce fut le choc de l’atterrissage et le son insupportable des pneus de 120 kilos contre le sol qui avait arraché Karen à ses songes d’un sursaut. L'espace d’un instant, elle avait cru qu’elle était à nouveau enchevêtrée dans la crasse Central City, réveillé brusquement par un tir ennemi. Ces saletés de machines qui ne laissaient de repos à personne.
            Mais la luminosité et la chaleur de l’avion lui rappela qu’il n’était rien, que la combat, les machines, tout cela, c’était déjà loin derrière elle désormais. Inspirant tout de même pour reprendre ses esprits, elle jeta un œil à l’extérieur à partir du Hublot. Il faisait encore noir, il n’était même pas encore six heures du matin après tout. Sortant de l’avion, elle attendant une bonne quinze de minutes avant que sa valise se manifeste enfin, son regard était toujours aussi las. Quand elle récupéra enfin ses biens, la première idée qui lui vint à l'esprit et sans doute la seule chose, c’était se procurer un café bien chaud. Oui, tout ce qui avait connaissance des pouvoirs de la malheureuse, ne comprendrait certainement pas les raisons qui l’auraient poussée à se déplacer de la sorte, alors qu’il lui aurait fallu quelques minutes pour arriver à destination. Sans doute, avait-elle envie d’oublier les tracas d’une vie héroïque, de se laisser bercer par la monotonie d’une vie des plus lambdas.

             « C’est combien pour atteindre le Kahndaq ? » Annonça alors Karen dans la langue locale, elle fut un moment dévisagée. Elle ne savait pas trop si c’était parce qu’une Américaine daignait parler autre chose que sa langue, ou bien la destination de son voyage. Elle lui indiqua le prix, ainsi que le bus à prendre. Lui conseillant d’acheter de quoi manger, car le voyage serait péniblement long le ventre vide. Mais Karen n’avait en réalité ni besoin de boire, ni de manger, elle pouvait même se passait de l’oxygène du moment que le soleil lui octroyait ses facultés. Si elle mangeait, c’était sans doute parce que Loïs, celle de son monde lui avait donné plaisir au goût. Bien que le café, elle ne l’explique pas, elle aime simplement en prendre après un bon réveil. Le bus était parti vers 6h30 du matin, il arriva à la frontière du Kahndaq vers dix heures. La chaleur avait été épouvantable pour l’ensemble des voyageurs, hormis pour la kryptonienne qui s’était à nouveau endormie pendant le voyage, le seul moyen de tuer l’ennuie pour le moment.  
            Arrivée à la frontière, chacun présentait son passeport ou son titre de séjour, mais Karen fut bien la seule à avoir été placé en attente. Cette fois, elle aurait bien aimé faire une autre partie de LOL, mais sans son forfait et son réseau, c’était peine perdue. Puis son escorte indiqua de la suivre enfin et elle le vit, le roi de ce pays. En le voyant, Karen s’interrogea intérieurement. En était-elle vraiment au point où pour s’évader, il n’y avait à ses yeux rien d’autre à faire que de venir ici. Pourquoi n’avait-elle pas tout simplement fait le choix de rejoindre Superman ? Elle ne le savait pas au fond... Sans doute parce qu’elle n’avait peut-être plus l’envie de l’entendre psalmodier de sages paroles sans prendre en compte la faiblesse de ses émotions. Peut-être qu’elle voulait sans doute se rapprocher d’une personne qui n’attendait pas d’elle qu’elle soit à l'image de qui que ce soit. Elle n’en savait rien. Peut-être que le choix de cacher son existence à Superman, venait de la peur d’avoir à nouveau le poids de son ombre et de sa réputation sur les épaules.  

            Elle se rendit compte qu’elle fixait Adam comme une connaissance de longue date, il n’y avait plus aucune animosité dans son regard à son encontre... Après ses dernières semaines à Central City, où elle était venue pour garder un œil sur ses agissements... Karen avait, dans l’effort et la crasse, fini par le considérer comme camarade au même titre que Flash, Iris, Analia, Shazam et Rosalia. Face à l’adversité, les gens avaient tendance à se rapprocher, elle le constatait, subissant ses doutes. « Je ne souhaitais pas donner d’éléments critiquables à ceux qui crachent sur nous dès qu’ils le peuvent, c’est pourquoi j’ai fait le choix de respecter chaque frontière que je traversais. » Répondit-il quand Adam lui fit comprendre qu’il avait apprécié qu’elle soit venue par une si ordinaire. Quand Adam lui demanda dans sa dernière phrase ce qu’elle venait faire ici, il y eut un blanc dans son esprit... Elle ne le savait pas. Était-elle ici pour respirer un moment ? Changer d’air ? Ou bien autre chose...  
              Elle se contenta de s’écarter de la valise qu’elle camouflait pour la réveler à l'homme. « Disons... Que j’ai besoin de repos. » Dit-elle simplement, le timbre et l’hésitation de sa voix indiquait qu’elle n’était pas certaine de ce qu’elle avançait. Attrapant sa valise, elle se mit enfin à s’élever dans les airs, prête à le suivre. « Si ça ne dérange pas le roi, évidemment. »

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"At the crossroads"

La puissance s'accompagne d'un sentiment d'impuissance... - Kara

        Tenant fermement sa valise, Karen s’élança dans les airs. Elle avait l’impression que ça faisait une éternité qu’elle n’avait pas sentie son corps se libérer de l’attraction terrestre. Au point, qu’elle aurait pas été très étonnée, si elle avait oublié comment faire. Mais après tout, c’était comme le vélo, une fois qu’on savait comment en faire, c’était difficile d’en oublier ses marques. Karen ferma ses paupières un moment afin de sentir le vent balayer sa chevelure d’or et caresser délicatement sa peau. Quand elle ouvrit de nouveau les yeux s’était désormais pour contempler le paysage qui s’étendait sous ses yeux d’un peu plus haut. La kryptonienne se contenta de rester silencieuse quand finalement, l’homme à ses côtés annonça qu’il n’avait pas de raison de lui tourner le dos. Elle n’a jamais considéré le fait qu’il pouvait être son ennemi, mais jamais elle aurait cru pouvoir le considérer comme un allié. Et désormais, elle était celle qui demandait asile sur sa Terre natale. Aux yeux de Karen, l’homme avait toutes les raisons de lui tourner le dos.
           En volant à travers le désert, Karen avait l’impression de survoler un royaume qui se trouvait en dehors des régions connues sur les cartes. C’était en tout cas l’effet que lui procurait tous ces campements de nomade, ces villages un peu éparpillés et finalement assez isolés l’une de l’autre. C’était comme si finalement, en franchissant la frontière, elle venait de remonter plusieurs siècles en arrière. Par conséquent, la vie devait y être plus compliquée dans ce genre d’environnement. C’était en tout cas ce que pensais la kryptonienne contenue de la manière dont elle avait appris elle-même à vivre sur Terre. Elle était persuadée que ce n’était pas une vie pour une New-Yorkaise par exemple. Évidemment, pour Karen ce genre d’environnement ne représentait rien, elle ne craignait ni la chaleur, ni le froid et n’avait pas à se préoccuper de la faim, ainsi que de la fatigue. Mais elle comprenait toutefois que cela puisse être une région éprouvante pour n’importe quel Américain.

           Il devina assez bien ce qui pouvait amener Karen ici, il n’était pas quelqu’un de stupide. Il était évident qu’au vu des conditions dans lesquelles il a rencontré la blonde la première fois, il savait qu’elle avait cessé de jouer la carte de l’héroïsme et qu'il fut l'un des seuls à la convaincre d'enfiler la cape au moins pour défendre Central City. Elle était sans doute invincible physiquement, mais mentalement elle n’avait pas la force de son cousin, celle de pouvoir supporter les assauts répétés de ceux pour qui elle se battait. Et elle trouvait manifestement que la vie était extrêmement ingrate, car parce que l’on possédait le pouvoir, il fallait accepter de sauver ceux, qui de toutes façons, leur vouaient une haine parfois sanguine. Elle trouvait au début que Kal-L avait un grand cœur pour cette humanité, mais le temps avait hélas passé et de plus en plus, Kara Zor-L voyait une barbarie bien terrible, existante dans le cœur même de cette humanité. Certain avait la sensibilité d’en ignorer les traits, même si elle restait éventuellement présente en eux, mais d’autre l’épousait même parmi ceux que les héros défendaient de toute leur âme et qu'ils nommaient ironiquement ''innocents''.
          Et si l’homme avait su si bien deviner la raison de sa présence, c’était parce que d’autre avait bien avant elle décidée de suivre ce mouvement et de fuir vers cette région, bien que la vie était sans doute plus difficile ici. « J’ai appris une chose des Terriens… La reconnaissance n’existe que dans l’immédiat, que lorsque la mort frappe à leur porte. Ensuite, une fois cela passé, l’arrogance leur rappelle ce sentiment de n'être finalement rien et en cela, ils s’en prennent alors volontiers à ceux qui leurs rappellent leur banalité. Il est donc pour eux plus simple, de faire de nous la raison de leur propre faiblesse en nous haïssons, plutôt qu'en se reprochant leur propre défaut ou passivité face au danger. » Bien que ses mots étaient difficiles, il n’y avait aucune forme de colère ou de haine qui transparaissait dans la voix de la blonde. Au contraire, sa voix était calme et douce comme si le sujet de conversation n’avait rien de si grave, rien de si alarmant. Après tout, c’était un fait qu’elle exposait selon elle. Elle n’avait pour le moment plus la force de convaincre une espèce qui jubilait de sa propre violence, tout en prétendant avoir de véritables arguments moraux qui expliqueraient leur violence et leur débordement. Hypocrites !

          « Encore une fois, je ne suis pas Superman… Ce n’est pas mon devoir ou même ma passion de porter le monde sur mes épaules en dépit de ses travers. Mon cœur n’est pas aussi imperméable que ma peau, c’est pourquoi effectivement, je ne suis pas contre la solitude du désert… Au moins, la haine est beaucoup moins contagieuse ici. » Parce que c’était principalement ce que craignait Kara, l’idée qu’elle finisse par agir avec répulsion, colère et haine. L’injustice qui avait lieu à Metropolis l’accablait au point qu'elle en maudisse quelquefois ceux qui en étaient responsables. C’est sans doute complètement humain de critique avec colère ce qui va à l’encontre de nos idéologies. Mais pour Karen, c’était différent. Elle n’avait pas le luxe de s’investir mentalement sur un sujet aussi sensible, car forcément, cela pourrait la faire balancer sur une voie de la haine et de la colère avec ce qui se passait actuellement, et il n’était guère bon d’avoir dans la nature une Kryptonienne emplie à sa tour de violence à l’égard de l’espèce qu’elle était censée protéger.    
        « Vous n’avez pas de difficulté à accueillir les réfugier ? » Demanda Kara, curieuse de la situation du pays depuis cette immigration soudaine.