Not so different [Feat. Xiomara]

Assise dans la posture du papillon, tu fermais les yeux, incroyablement concentrée. Rien ni personne n'aurait pu te perturber ou t'arracher à tes pensées à cette instant précis. Comme chaque jour depuis que tu avais découvert le danger que tu représentais, tu passais plusieurs heures à méditer. Un moyen de canaliser tes émotions, de te retrouver seule, loin de tout et de tout le monde. Tu étais connue pour être une grande solitaire Rachel Roth mais les gens n'imaginaient pas à quel point. A quel point tu t'imposais cela, jusqu'à croire que finalement tu y trouvais un certain plaisir. Mais être seule... toujours seule... te tuait à petit feu, toi et ton humanité. Là résidait un nouveau danger que tu allais devoir contourner. Trouver l'équilibre parfait entre ton humanité et le contrôle de tes émotions. Tu savais être en mesure de le faire mais tu savais aussi qu'un simple dérapage, une seule poussière dans l'objectif, et tout deviendrait flou, tout s'effondrerait. C'était cette peur que tu devais apprendre à maitriser pour ne pas qu'elle te dévore de l'intérieur. Non... Personne ne savait quel véritable combat tu devais mener chaque jour pour être digne de ton rang tout en préservant le monde du mal que tu pourrais lui infliger. Pour beaucoup, tu étais juste la bizarre, la mystérieuse, l'anti-sociale du groupe. Si seulement ils savaient, si seulement ils savaient tous les sacrifices que tu faisais pour eux. Jamais tu ne connaitrais une vie ordinaire, jamais tu ne t'autoriserais de vivre comme les jeunes femmes de ton âge. Tu l'avais accepté, tel était ton fardeau, chacun devait porter sa croix, mais au plus profond de toi, tu en souffrais tout de même. Parfois même, tu enviais ceux et celles que tu raillais allègrement ou que tu accablais de reproches sans modérer tes propos. Il t'était impossible d'admettre que tu rêvais parfois d'être à leur place, de jouir de leur insouciance et de leur liberté. Alors, tu avais dressé une sorte de mur entre eux et toi, te persuadant qu'ils étaient ridicules, que leurs vies n'en valaient pas la peine. Ça te donnait parfois, souvent même, un air arrogant qui n'inspirait pas vraiment la sympathie, mais tu t'en fichais, c'était exactement ce que tu cherchais. T'entourer de remparts, éviter les relations avec autres, jouer à cache-cache avec les émotions.

Les yeux fermés, tu laissais alors errer ton esprit loin de tout ce qui pouvait l'atteindre. Avec les années et la pratique, tu parvenais à atteindre un tel niveau de vacuité et de paix intérieure, que rares étaient ceux et celles à pouvoir se vanter d'en faire autant. Dans ces instants précis, tu étais la plus sereine au monde. Il se dessinait même alors sur ton visage un air paisible, presque béat, que personne ne te connaissait. Car ces séances de méditation, tu les pratiquais toujours seuls, t'assurant que rien ni personne ne pouvait t'y surprendre. Une fois ta séance terminée, tu t'étirais tel un chat. Ton visage se refermant lentement pour retrouver sa neutralité habituelle. Plus aucune émotion ne semblant vouloir s'y glisser. Tu levais les yeux au ciel. Il était tard, mais impossible de dormir pour un oiseau de nuit comme toi. Peu importait, cela t'arrangeait finalement car cette nuit, comme c'était le cas depuis plusieurs nuits, tu attendais que la Tour des Titans devienne silencieuse et inoccupée pour t'adonner à une nouvelle lubie. Tandis que certains s'endormaient profondément pour reprendre des forces, que d'autres enfilaient leurs masques de justiciers pour arpenter les rues malfamées de la villes, et que d'autres enfilaient leurs plus beaux habits pour sortir faire la fête. Toi, tu prenais discrètement possession de l'une de vos nombreuses salles d'entrainement. La plus reculée, la plus isolée bien sûr. La plus petite, celles que tout le monde dédaignait et ne choisissait que par défaut lorsqu'il n'y avait plus de place ailleurs. Vêtue d'un débardeur et d'un simple legging noir, tu étais venue t'entrainer... à quoi? Et bien au combat. Certains se demanderont alors pourquoi Raven, une magicienne de ton acabit, possédant des pouvoirs à littéralement se damner, se cassait la tête avec des choses aussi banales et inutiles. Ceux là avaient tort car justement tu avais besoin de ces choses banales et inutiles pour te sentir humaine, pour savoir que tu pouvais être quelqu'un sans ta magie, sans ton héritage. Et cela, cela n'avait pas de prix. Oui avec tes pouvoirs tu pouvais te passer des bons vieux au corps à corps et terrasser tes ennemis sans même lever le petit doigt...

Mais était-ce vraiment cela que tu voulais? Non. Parce que tu n'étais pas du genre à te prendre pour Dieu, parce que tu n'étais pas du genre à te reposer sur tes acquis et parce que tu savais parfaitement que tu étais loin, très loin, d'être capable d'affronter tous les criminels de la Terre et d'ailleurs. Malgré ce que beaucoup pouvaient penser, tu n'étais ni présomptueuse ni arrogante. Tu ne te prenais pas pour une super héroïne, invulnérable et à l'abri de tout. Certes, tu connaissais tes points forts mais tu connaissais aussi et surtout tes faiblesses. Paradoxalement, ta magie, tes pouvoirs, étaient les deux à la fois. Oui tu t'en servais, oui tu continuerais à t'en servir mais tu devais aussi apprendre à les modérer, à ne pas les sur-exploiter lorsque cela n'était pas nécessaire. Car tu le sais Raven, mieux que personne, la magie a toujours un prix. Tu dois sans cesse contenir et contrôler la tienne pour ne pas partir à la dérive. Tu dois encore et toujours rester sur tes gardes sans jamais de répit. Voilà pourquoi tu voulais savoir te battre de manière plus... humaine. Mais voilà, tu n'étais vraiment pas douée dans ce domaine comme tu n'étais pas douée dans l'art de demander de l'aide. Tu avais pensé à Tim pour t'entrainer mais ces derniers temps, vous n'aviez pas vraiment eu l'occasion de vous voir et tu ne voulais pas l'ennuyer avec ce genre de futilité. Il devait avoir bien plus important à faire. Tu t'étais donc lancée seule dans un entrainement plutôt bancale après avoir discrètement observé les meilleurs combattants de l'équipe à l'entrainement. Tu reproduisait les mêmes gestes qu'eux mais tu étais, disons le... pitoyable. Heureusement que personne n'était là pour voir ça.

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Not so different

Le Bordel du peuple l'avait bien secouée, enfin, pour les autres, pour elle ça n'avait bien entendu rien changé. Peu de personnes se baladaient avec sa tronche, son style et sa dégaine générale il fallait dire, elle était la fille de Lobo, rien ne pourrait le lui retirer, elle était la fille de ce monstre incroyablement complexe dont elle désirait la mort. Certains masques avaient été douloureux à voir tomber et tout le monde y allait de sa stratégie. Le plus difficile était de se retenir de descendre botter le cul des manifestants anti-métas qui exigeaient que soit démontée la tour et ses résidents empalés, impossible d'aller se boire une bière tranquille sur le toit et de profiter de l'air de cette altitude avec leur jérémiades, ce machin n'avait pas été reconstruit après la démo de bottage de fesses de Tim contre Deathtroke pour qu'elle risque de tuer un crétin en balançant son cadavre en contrebas. Elle regrettait parfois son appart pommé dans un quartier quasi vide de toute vie. En plus ils avaient peu chômés avant que tout ça ne leur tombe dessus, Brainiac ça remontait à quelques mois seulement, le monde pansait encore ses plaies après son attaque et la perte de Coast City, les criminels habituels avaient repris très vite leurs petites habitudes ce qui voulait dire beaucoup de boulot les supers organisés qu'ils étaient, toute la bande passait une partie de son temps en opération extérieure avant que tout ça n'arrives, là c'était le chaos et tous le monde y allait de sa sauce perso, de sa petite méthode customisée. Mais il semblait clair que personne ne contrôlait rien, que la vie civile de pas mal d'entre eux allait devenir bien naze, dans un sens, c'était sans doute une des crises les plus importantes de leur petit bulle super-héroïque, combien de héros à travers le monde verraient les méchants frapper à leur porte et s'en prendre à leur famille? Pour elle c'était différent, le méchant c'était son père, ses parents adoptifs étaient morts et les gens auxquels elle tenait désormais faisaient tous partie de ce monde étrange ou régnaient les super-pouvoirs.

Dans la tour, la nouvelle avait eut son effet, certains avaient décidés d'évacuer vers la tour, d'autres l'avait quittée pour régler leurs soucis personnels, Xiomara avait bien sûr décidé de rester, mais c'était surtout par ce que c'était ici sa maison désormais, elle n'avait pas tardé à prendre ses marques dans les lieux chargés d'histoire, une histoire dont elle se sentait toujours aussi distante, la salle des trophées contenait certains des exploits auxquels elle avait participé, mais elle n'avait pas l'impression que tout ça était réel, elle ne manquait pas d'amis, mais dans le fonds à part Conner chez la Young Justice, elle avait du mal à se connecter avec eux parfois, il y avait de tel héritiers ici aussi. Des gens destinés à la lumière, des gens qui avaient tous les attributs de leurs illustres prédécesseurs, de leurs peuples. Mais ce n'était pas qui elle était, ce n'était pas son identité à elle, elle avait pour père un monstre, un monstre horrible, elle vivrait avec ce poids jusqu'à la fin de ses jours, quelques verres pouvait détourner son attention, quelques clopes pouvait détendre ses nerfs et un joint pouvait faire s'évader son esprit, mais tout cela n'étaient que des distractions temporaires, la douleur ne partait jamais vraiment et elle avait fini par comprendre que tout ça ne servait à rien, que détourner le regard ne l'aidait pas. Dinah, Floyd, Nathaniel et Clark, dire que d'habitude elle refusait d'écouter les autres, et puis il y avait eut Metropolis aussi, elle ne s'en rendait pas vraiment compte, mais petit à petit elle changeait. Alors ce soir elle ne lézardait pas, non, ce soir elle partait s'entraîner.

Ce n'était pas dans ses habitudes de faire un spectacle de ses sessions, si sa force, sa résistance et ses capacités de régénération faisaient d'elle un adversaire redoutable largement capable de mettre en difficulté des adversaires de tout type, si Obelus avait augmenté l'étendue de ses possibilités également, le compagnon magique prenant actuellement un repos bien mérité dans sa chambre, elle savait qu'elle devait encore progresser. Les plus martiaux du groupe n'avaient aucun mal à se débarrasser d'elle une fois arrivés au corps à corps, elle le savait, elle se battait sans maîtrise aucune, laissait sa propre force l'emporter, misait trop sur le momentum et sur l'effet bulldozer. Bref. Elle avait des failles. Elle poussa la porte de la salle sans faire attention et manqua de s'étouffer en voyant qui était déjà là.

Raven... évidement.

Ses rapports avec l'oiseau de nuit étaient tendus, elle dépréciait au plus haut point les pouvoirs magiques de la demoiselle, sentir quelqu'un d'autre dans son esprit elle avait donné et ça ne ravivait jamais rien de bon. Mais par dessus tout, elles semblaient toujours se croiser au pire moment et s'éviter de manière gênée, surtout elle à vrai dire. Mais là voir comme ça effectuer un coup digne d'un enfant imitant Bruce Lee dans la cours d'école, sans son costume de mage noir niveau 100 et visiblement concentrée à fond, elle sentit quelque chose se déconnecter dans son esprit et elle resta plantée là quelque seconde dans un silence gênant. Habituellement elle aurait grommelé quelque chose et claqué la porte en partant, elle aurait donné une excuse ou un truc, mais là elle sentait que ce ne serait pas aussi simple. Elle passa donc le seuil, évitant de regarder dans les yeux l'autre Titan, ses pupilles rouges vissées sur le sol alors qu'elle se dirigeait vers un coin de la salle sans un mot pour y déballer ses affaires. Elle sentait la chappe de plomb, la gêne, sans se retourner, elle se décida à mettre les choses au point.

-Tu peux continuer Je vais me mettre là bas.

Elle indiqua vaguement un autre coin de la pièce du bras, toujours sans se retourner. Espérant éviter la confrontation.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

"Se battre"... Sens premier, lutter, se donner des coups. Sens second, combattre contre un adversaire, se battre avec ou contre quelqu'un. Mais se battre se résumait-il réellement à cela. De la violence? De la hargne? De la vengeance? C'était en tout cas ce que ces deux définitions humaines et simplistes t'inspiraient et tu n'aimais pas cela. Pour toi, se battre... se battre c'était faire preuve de bravoure, être honorable, protéger et servir, défendre les faibles et les opprimés. C'était tout aussi simpliste et cliché mais c'était ce que tu ressentais le plus au fond de toi. Bien sûr, ce n'était pas le genre de chose que tu criais sur les toits. Non pas parce que tu avais honte, bien au contraire, ton honneur et ton intégrité étaient tes meilleures armes. Mais c'était tout simplement parce que tu ne voulais pas que l'on s'attache à toi, à tes valeurs. Encore et toujours cette volonté forcée d'être à l'écart, d'être seule, de ne développer aucun sentiment, aucune émotion. Ta pire faiblesse. Tu préférais donc passer pour la bizarroïde du groupe, la prétentieuse, l'hautaine Raven qui sait tout sur tout et n'a besoin de personne. Souvent ça rebutait, tes pouvoirs et ton géniteur pouvaient effrayer aussi, mais parfois, de rares personnes tentaient de briser cette carapace parce qu'il voyait clair dans ton jeu. Ils voyaient cette lueur de détresse au plus profond de ton regard. Ils comprenaient que cette vie de solitude et de sacrifice, tu ne l'avais pas délibérément choisi, elle t'avait été tout bonnement imposé et tu avais accepté. Pour le bien de tous. Tous? Vraiment? Et toi dans toute cette histoire? Qu'en était-il de toi? Tu n'y réfléchissais pas car peu t'importait ta petite personne. Ta seule raison d'exister était de protéger tous les mondes, tous les peuples, toutes les dimension de ton horrible géniteur. Et si pour cela tu devait vivre une vie d’ermite, une vie sombre et tristement solitaire... alors tu le ferais sans hésiter, une seule seconde.

Mais revenons en à notre sujet principal... se battre... Quelque chose que tu n'avais pas l'habitude de faire malgré ton statut de super héroïne. Statut que tu ne cautionnais absolument pas, statut que tu ne revendiquais pas. Tu avais pour habitude d'utiliser tes pouvoirs et uniquement tes pouvoirs. Mais à force d'observer tes collègues et les dégâts, les dommages collatéraux que pouvaient provoquer ta magie, tu avais décidé que cela devait changer. Tu faisais désormais parti du peuple des humains, tu devais donc apprendre à te battre comme un humain. Cela aurait de nombreux bénéfices, pour toi, mais aussi pour les autres. Déjà, modérer ta magie éloignait considérablement Trigon de toi. Ça éloignait également tout risque de dérapages involontaires et donc tout risque de blesser un innocent. Oui, apprendre à ne plus te reposer sur tes pouvoirs, sur tes acquis, c'était de cela dont tu avais besoin. Mais comment apprendre? Tu observais, discrètement. Tu te renseignais, tu regardais des tutos sur cette merveilleuse plateforme que tu affectionnais particulièrement, Youtube. Mais rien ne valait un véritable entrainement avec un confrère, tu le savais. A qui demander? Tim? Il était très occupé. Beast? Sa présence se faisait de plus en plus rare? La Justice League? Ils se méfiaient beaucoup trop de toi pour que tu aies envie de leur demander leur aide. C'était bête, ce n'était qu'une question de fierté mal placée mais tu étais comme ça. Voilà comment tu t'étais retrouvée dans cette salle d’entrainement à tenter d'imiter tes acolytes qui, eux, pour la plupart, savaient se battre à la perfection sur le terrain. Mais tu étais loin, très loin d'être à leur niveau. Puis soudain, une présence, une aura, t'avais stoppé une demi seconde. Tu savais avant même qu'elle ait franchi la porte... Cette âme noire et tourmentée, cette âme que tu comprenais bien plus qu'elle ou même toi n'oseraient l'admettre. Xiomara... Tu savais son aversion pour toi et surtout pour tes pouvoirs, ton empathie pour être plus exacte. Tu comprenais et respectais cela, tu n'avais d'ailleurs jamais tenté de te rapprocher d'elle ou de lui faire changer d'avis à ton sujet. Elle restait dans son coin, tu restais dans le tien et tout se passait très bien.

Par respect pour la jeune femme, tu t'efforcer de contenir tes pouvoirs, tu avais appris à le faire avec le temps. Sinon... comment pourrais-tu survivre dans ce monde rempli d'âmes en détresse? Mais parfois, les blessures, les cassures étaient tellement fortes que c'était plus fort que toi, tu les ressentais. C'était exactement ce que cela te faisait avec Xiomara alors tu redoublais d'effort pour ne pas t’immiscer dans son esprit, dans son âme. Tu n'aurais pas apprécié qu'on le fasse sur toi... et on n'inflige jamais aux autres ce que l'on n'aimerait pas que l'on nous inflige n'est-ce pas? Sauf quand cela peut sauver des innocents ou contre-carrer les sales plans d'un enfoiré de première. Mais ce n'était pas le cas à cet instant précis. Xiomara, à ta connaissance, n'était pas une menace. Tu connaissais bien sûr l'existence de son père. Vos histoires, vos angoisses, étaient d'ailleurs assez similaires. Vous n'aviez pas eu le choix d'être autre chose que ce que vous étiez et pourtant vous aviez toutes deux décidé de rester sur le droit chemin en rejoignant les Titans. Tu ne connaissais pas Xiomara, mais rien que pour cela, tu la respectais. Bien sûr, encore une fois, tu ne le montrais pas. Elle t'autorisait à continuer ton minable entrainement, elle se trouverait un petit coin pour elle. Ouh... elle te tendait une perche bien trop tentante là...

« Première nouvelle... Je ne savais pas que j'avais besoin de l'autorisation de la grande Xiomara pour continuer à m'entrainer.» Répondais-tu tout simplement sans même la regarder avant de cogner de toutes tes forces sur un pauvre sac de frappes.

AVENGEDINCHAINS

Not so different

Si proche est encore si loin, elle avait vraiment voulu éviter le conflit, se montrer gentille et raisonnable. Bon ok sa manière de la formuler avait laissé à désirer, mais c'était pas elle l'empathe de la pièce, la personne capable de triturer les méninges ou autre sorcellerie à la con, cette personne était celle qui faisait le choix de la surenchère, le choix qui la mettait immédiatement sur les nerfs Xiomara n'est pas idiote bien sur, la bonne solution dans cette situation est d'une évidence crasse, elle n'a qu'à se tirer ou exprimer avec tact son mécontentement. Mais elle n'est pas comme ça, elle ne l'a jamais été et ne le sera sans doute jamais, sa colère, sa facilité à la violence et au conflit, Rachel lui donne juste l'occasion d'exploser, ce qu'elle fait quasi immédiatement, ses yeux virent au rouge écarlate, incandescents, les yeux de son père, sa mâchoire se crispe ainsi que les muscles de son cou et son poing se referme sur un de ses poids d'entraînement, il ne faut pas longtemps au métal pour grincer de supplice sous la force appliquée, imprimant lentement mais surement la poigne de sa propriétaire. Un grognement sourd s'échappe de ses dents serrés, se rapellant toutes les raisons pour lesquelles elle détestait Raven, son espèce de calme bizarre permanent, ses pouvoirs à la con, le fait qu'elle soit capable de faire preuve de gentillesse envers presque tous le monde sauf elle, qu'elles s'évitaient comme la peste, elle avait déjà parlé à Jaime de tout ça, mais sa gentillesse naturelle le rendait aveugle à la réalité des tensions entre elles, il lui avait conseillé de faire un truc entre fille, resserrer les liens tout ça. Mais elle avait du mal à imaginer la toute calme et pleine de jugement Miss Raven sur son arbre perché tâter du moshpit, et peu importait ce qui passionnait vraiment cette nana, sans doute des trucs chiants et soporifiques genre la divination, voir le scrapbooking, pour une vieille avant l'heure c'était idéal. Elle se retint de rire de sa propre blague avant de répondre avec une agressivité notable.

-Callate* Birdie. J'essayait d'être cool.

Elle veut un spectacle son et lumière l'oiseau de nuit? Elle va pas être déçue car comme toujours, Xiomara as envie de défouler ses nerfs sur le premier venu, une réflexe d'une grande maturité évidement et pas du tout caractéristique de ses tendances dysfonctionnelles. Elle se lève lentement avant de se retourner pour foudroyer Raven du regard, non elle ne l'aime pas, définitivement pas, mais c'est pas grave, elle va le lui faire comprendre, ou plutôt sentir. Ses pas commencent à l'amener vers l'objectif, ses yeux toujours emprunts de leur éclat carmin, elle sait qu'il en faudra bien plus pour intimider Raven, mais ce n'est pas comme si elle le contrôlait ce truc.

-Tu te penses meilleure que moi et ça me gave. En fait tu te crois meilleure que tous le monde, mais spécialement de moi, donc ce soir tu déguste.

Un sourire cruel s'affiches sur son visage alors qu'elle termine de clore la distance, c'est qu'on dirait pas comme ça, mais elle sont grandes ces salles d'entraînements, il y en as tellement qu'on pourrait croire qu'ils avaient prévu d'ouvrir une académie ici. Son sourire s'élargit quand son cerveau trouve enfin une bonne idée.

-Tour des titans, protocole de confinement dans cette salle, ça va devenir moche ici.

Les murs et la porte se retrouvent soudainement renforcés de doubles en métal, Raven connaît ce protocole, Slade l'avait utilisé pour séparer les Titans et les éliminer avant le Bartpoint, ça et d'autres surprises de la tour qu'il avait finit par faire s'écrouler en grande partie à grands renforts d'explosifs. Elle n'était pas là à ce moment, enlevée par son père en train de tuer des gens pour son bon plaisir, mais elle connaissait toute l'histoire, comme tous le monde ici.

-Je vais te montrer que t'es rien de plus qu'un microbe, là tu pourra m'appeler "la grande Xiomara" si tu veux.

Son cou craque en même temps que les jointures de ses mains et elle se met en position de combat.

-Fait de ton pire Gilipollas**!

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Tu n'avais pas été très amicale et encore moins chaleureuse Rachel Roth... Mais étais-tu réputée pour ces deux qualités? Certainement pas! Au contraire tu cultivais ton arrogance et ton mépris comme ton bouclier le plus précieux. Ton but sur cette Terre n'était pas d'être appréciée, populaire ou aimée... Tu ne savais même pas ce qu'était l'amour. Non, ton but sur cette Terre était de la protéger, point. Tu n'étais pas là pour te faire des amis, tu n'étais pas là pour échanger des banalités ou jouer les bonnes copines. Certes tu n'étais pas obligée non plus de jouer la carte de la bizarroïde gothique qui reste à l'écart de tout et de tout le monde parce qu'elle se sent supérieure. Chose qui était, au passage, complètement fausse. Au contraire tu te sentais inférieure et ce à bien des niveaux... mais cela tu ne le montrais pas, en tout cas tu essayais. Mais le plus important dans tout cela c'était que ton plan fonctionnait. Rares étaient ceux et celles à persévérer face à toi. Soit on te fuyait comme la peste, soit on t'esquiver pour ne pas croiser le regard de la fille de celui dont on ne devait pas prononcer le nom... soit on te détester tout simplement pour ta prétendue vanité et vantardise. Ce n'était pas très glorieux... mais au moins, ça marchait, tu ne t'attachais à personne, personne ne s'attachait à toi, ou très peu, et tu gardais le contrôle. C'était exactement la dynamique qui existait entre Xiomara et toi. Vous vous détestiez poliment, plus ou moins. De ton côté, c'était forcé, car au fond, tu n'avais rien contre elle, au contraire, tu la comprenais certainement mieux que quiconque... Mais de son côté à elle, tu sentais une véritable animosité. C'était bien mais tu devais tout de même faire attention à ne pas trop attiser le feu... Car à jouer avec le feu, on se brûle.

Tu n'y avais pas été de main morte avec Xiomara, bien que tu sois restée drôlement soft et sereine. Une sérénité qui semblait toujours l'agacer au plus haut point et tu devais l'avouer, cela t'amuser. Tu faisais tout alors cet instant pour que ton pouvoir d'empathie ne s'active pas, mais tu ne le contrôler pas toujours, et tu sentais une profonde haine émaner de Xio... Avais-tu été trop loin? Avait-elle passé une sale journée. Tu savais qu'elle n'aimait pas ton pouvoir, qu'elle n'aimait pas que tu la sondes, comme la plupart des gens. Ce qui, au fond, était tout à fait normal et compréhensible. Mais tu ne contrôlais pas tout, c'était entièrement contre ta volonté. Toi, tu voulais respecter son jardin secret mais c'était beaucoup, beaucoup, plus compliqué que cela. Les yeux de ta collègue virèrent au rouge et tu savais que cela n'était pas bon, tu restais cependant de marbre. Elle ne te faisait pas peur, peut être à tort, mais tu ne sourcillais même pas. Tu te contentais de la fixer comme tu le faisais toujours. Sans arrogance ni prétention comme elle semblait le penser. Finalement, Xio calmait le jeu, préférant éviter, pour une fois le conflit, ce qui t'allait très bien. Elle te disait simplement de t'abstenir de répondre car elle essayait d'être cool. Cool... Un bien grand mot dont tu ne saisissais pas encore toutes les subtilités. Les twinkies, tu trouvais ça cool. Friends, tu trouvais ça cool. Les petits chats tout mignon, tu trouvais ça cool. Mais Xiomara, tu étais loin de la trouver cool. Tu ne répondais pas, tu te contentais encore et toujours de la fixer avec un calme et une froideur olympiques.

Puis soudain, alors que tu ne t'y attendais pas du tout, la jeune femme s'approchait de toi, lentement mais surement. Tu te tenais prête, tu connaissais le caractère fougueux et impulsif de la dame. Tu ne voulais pas utiliser tes pouvoirs, tu ne voulais pas utiliser la violence ou te montrer plus désagréable que tu ne l'avais déjà été mais... s'il le fallait, tu te défendrais. Xio te reprochait alors de te croire supérieure à tout le monde et spécialement à elle. Tu ne pouvais pas lui en vouloir, c'était l'image que tu cherchais à véhiculer pour que l'on te foute la paix. Mais au fond, tu n'étais pas du tout comme cela. Si seulement Xiomara savait que ce que tu pensais véritablement d'elle... elle changerait certainement son fusil d'épaule mais il ne fallait pas, tu entrais donc dans son jeu en restant silencieuse, sans même chercher à nier ses allégations. Xiomara lançait soudainement un protocole de confinement. Tu levais les yeux au ciel. C'était plutôt immature de se la jouer ainsi, mais pouvais-tu vraiment lui en vouloir après l'accueil glacial que tu lui avais réservé et l'animosité qui existait entre vous depuis déjà un certain temps? Elle voulait te montrer que tu n'étais rien de plus qu'un microbe? Ouh... là c'était elle qui se la jouait prétentieuse et, au contraire de toi, elle ne jouait pas un jeu. Tu plongeais ton regard dans le sien, il n'y avait pas de rapport de force entre vous. Elle ne te dominait pas, tu ne la dominais pas. Tu ne lui faisais pas peur, elle ne te faisait pas peur. Néanmoins, tu utiliser ta magie pour te revêtir de ta tenue de travail, ton costume de Raven. Elle voulait du grand spectacle la Xio, elle allait en avoir. Après tout c'était bel et bien ce qu'elle semblait chercher. Tu esquissais un mince et presque imperceptible sourire. Tu n'étais pas du tout du genre à montrer tes émotions. Encore moins sous ta forme de Raven.

« Après tout ce temps passé parmi les humains, tu pourrais au moins faire l'effort de parler un langage correct Xiomara. Et pas besoin de tant de cinéma pour régler tes comptes. Moi non plus je ne t'aime pas, est-ce que cela mérite vraiment un combat? » Tu te téléportais en une fraction de secondes derrière elle. « Je ne crois pas. » Tu te téléportais à nouveau pour te retrouver à quelques mètres d'elle. « Que cherche tu vraiment au fond à prouver Xiomara? »

AVENGEDINCHAINS

Not so different

L'adrénaline qui monte, le rythme cardiaque qui accélère et fait battre le sang aux oreilles, l'anticipation du combat, c'est presque inné chez elle, c'est dans son ADN, elle déteste ce sentiment autant qu'elle l'adore, il la fait se sentir invincible, il la fait se sentir minable. Et surtout les mots de son père alors qu'elle massacrait des gens avec une brutalité sans nom : "Allez gamine, avoue que tu adores ça!". Des mots qui étaient là pour lui rappeler la pente glissante sur laquelle elle se trouvait, des mots qui étaient là pour lui rappeler qui elle pouvait devenir, qui elle avait peur de devenir. La personne qu'elle ne pouvait pas se permettre d'être, car elle savait que derrière la satisfaction, derrière le déchaînement primaire et jouissif des premières secondes, c'était souvent la culpabilité et la honte qui suivaient, ça la rendait tout aussi agressive. Elle détestait qu'on la reprenne sur le terrain, elle ne voulait jamais admettre l'échec ou la moindre erreur. Elle était une vraie tête de mule et elle manquait encore de discipline, elle le savait, elle l'avait entendu des milliers de fois de la part de Dinah, de Clark, de tous le monde.

Alors les petits mots de Rachel étaient comme toujours pile à mettre le doigt là ou ça faisait mal, ça la rendait barjo, tout ce qu'elle pouvait percevoir, c'était le visage de cette petite prétentieuse de merde s'animer de tous les sentiments dont voulait bien l'affubler l'imagination dépourvue de tout recul et de toute clarté de Xiomara. Là, tout de suite, c'était évidement la condescendance, il était fort probable que Raven soit vraiment la personne raisonnable de la pièce, car si elle utilisait des mots qu'il fallait, tentant de dénouer la situation en cherchant à en savoir plus, son vis-à-vis avait déjà tous les moteurs en surrégime et n'attendait que le signal du départ pour se défouler. Le coup de la téléportation faisait toujours son petit effet, mais Rachel avait bien fait de se replier, car une poigne capable de broyer le métal comme du papier avant fouillé immédiatement la zone, tentant d'agripper quelque chose de la Titan pour l'envoyer déguster le sol. Mais elle avait déjà échappé à sa poigne, elle était rapide, un avantage que Xiomara n'avait pas.

-Que tu es une trouillarde qui se cache derrière sa capuche.

Elle croisa les bras, se penchant légèrement vers l'arrière avec un air suffisant, Birdie voulait jouer les langue de vipère?

-Tu me fait rire Rachel, t'es un foutu membre fondateur, t'a déjà gagné contre ton paternel, tout le monde te considère comme une star et tu penses que ça te donne le droit de juger les autres du haut de ta petite tour emogothique. T'es une plaisanterie ma grande.

Bien évidement, difficile de ne pas savoir pour Trigon, le paternel peu reluisant qu'elle se traînait désormais avec elle en permanence. Mais difficile aussi de ne pas imaginer les milliards de contre mesure que les Titans et la Ligue avaient mis en place juste au cas où, même si après tout ce temps, peu de chance qu'il se passe grand chose. Enfin, c'était sa lecture de la situation. un de ses bras se dégageât pour faire signe du doigt à Rachel de s'approcher.

-Arrête de fuir le combat et viens te battre.

Elle se pencha soudain vers l'avant et se mit à brutalement accélérer d'une impulsion qui provoqua un petit tremblement localisé.

-Ou pas. J'en ais rien à faire.

Sa main se tendit immédiatement en direction de sa gorge, prête à la saisir pour l'emporter de tout son poids et la mettre à terre.

Codage par Libella sur Graphiorum réarrangé pour usage personnel

Xiomara avait la langue bien pendue ce soir, à l'instar de toi Rachel. Il était plutôt rare que tu dépasses ce temps de conversation avec les autres. Pour les protéger de toi, pour te protéger de toi même, tu t'étais imposé cet isolement que certains tentaient parfois, plus ou moins, maladroitement, de briser. Ce n'était clairement pas dans les intentions de Xiomara. Oh non, la jeune femme avait surtout envie et besoin de se défouler, tu étais le punching-ball idéal. Elle n'avait jamais pu t'encadrer, tu le savais bien et cela ne t'avait jamais dérangé. Mais ce soir, elle voulait en venir aux mains et ça... ça tu appréciais déjà beaucoup moins. Non pas que tu ressentes une quelconque peur malgré tes lacunes au corps à corps. Mais justement, tu savais que pour te défendre, tu devrais utiliser ta magie et tu ne voulais pas que toutes ces bêtises se terminent mal. Xiomara te faisait l'honneur de t'affubler du nom de trouillarde derrière ta capuche. C'était bien bas, même venant de sa part. Mais c'était la jeunesse et la fougue qui parlaient. Elle ne savait pas quoi dire d'autre. Xiomara ne semblait connaître que le langage châtié et la violence comme formes de communication. Pouvais-tu l'en blâmer? Non... Qui étais-tu pour la juger? Tu ne connaissais rien de sa vie comme elle ne connaissait rien de la tienne, à part ce que tout le monde savait déjà bien sûr. Tu ne savais pas pourquoi elle avait choisi cette carapace plutôt qu'une autre, comme elle ne savait pas pourquoi tu avais choisi la tienne. C'était ironique finalement, comique même. Deux personnes avec tant de points communs, deux personnes qui pourraient se soutenir et peut être même se donner un peu de baume au coeur dans les instants les plus noirs qui les guettaient... Et elles étaient là à jouer les pestes qu'elle n'était pas, dans un rôle qui n'était pas pas le leur.

Tandis que Xiomara déversait son flot d'âneries, tu ne montrais aucun signe d'émotion, tu étais totalement et imperturbablement indifférente. « Tu as raison Xiomara, je suis une trouillarde, c'est bien connu. Finalement je devrais peut être retourner dans mon petit trou de souris pour te laisser briller comme la star que tu veux être. Je te laisse volontiers la place. » Si seulement elle savait justement à quel point tu avais horreur d'avoir les projecteurs braqués sur toi, horreur qu'on te rabâche cette prétendue victoire contre ton géniteur... Elle se trompait lourdement la petite, mais cela signifiait que tu avais bien joué le jeu, tu avais bien fait le travail. « Et pour être franche, celle qui juge dans cette pièce, ce n'est pas moi. Mais tu es jeune Xiomara, je laisserai donc couler pour cette fois. Et si je peux être une source d'amusement pour toi, alors tu m'en envoies ravie. Je sers au moins à quelque chose. » La jeune femme te faisait alors signe de la rejoindre. Où se croyait-elle? Dans le Bronx, à Gotham ou dans l'un des quartiers les plus malfamés de Star City. Tu avais presque envie de rire mais bien évidemment tu te retenais et encore une fois, tu ne manifestais aucune émotion. Elle t'accusait ensuite de fuir le combat, quelle hérésie. « Pour fuir un combat, faut-il encore qu'il y en est un. Cette stupide algarade est loin d'être un combat à mes yeux, je n'ai juste pas envie de perdre mon temps. » Xiomara te faisait alors une petite démonstration de force qui ne te faisait même pas sourciller une seule seconde. Avec le temps et l'entrainement, tu étais presque devenue hermétique à tout. Elle tendait la mains vers ta gorge et tu la laissais faire. Tu ne cherchais même pas à te défendre ou à esquiver. Pourtant tu aurais pu le faire de mille et une manière. Mais tu étais venue ici ce soir justement pour apprendre une autre manière de te défendre. Xiomara était peut être celle qui, paradoxalement, t'aiderait dans cette démarche. « Vas-y, qu'est-ce que tu attends? » Lui demandais-tu en la fixant droit dans les yeux. « Je n'utiliserai pas ma magie, je n'étais pas venue pour là ce soir, alors vas-y, apprends moi... »

AVENGEDINCHAINS