I Need You [Feat. Clark]

Les yeux rivés sur l'écran de mon ordinateur, j'essayais tant bien que mal de trouver un nom à cet article que je devais pondre. A vrai dire depuis quelque jours maintenant je n'étais plus dedans, depuis ce retour à la normal pour tout dire. J'ai des brides de souvenirs d'une vie que j'ai vécu et pourtant qui n'est pas mienne. Une incohérence qui a finalement obtenue ses réponses auprès de la Ligue quand j'ai su ce qui était vraiment arrivé. Un réalité alternative causée par le petit-fils de Barry en tentant de sauver les Titans. Tout était clair à présent mais j'étais quand même perplexe, parce que j'ai vu mes parents en chair et en os avec moi, parce que j'ai vu Krypton dans sa splendeur. Un rêve devenu réalité certes mais envolé. Et ça impactait sur mon travail, bien plus sous les lunettes du reporter que sous la cape de l'homme d'acier. « KENT ! » une voix qui me sortait de mes pensées, celle de Perry évidemment. « Je ne te paye pas pour rêvasser mais pour écrire des articles alors au boulot ! » je hochais la tête approuvant regardant Perry « Oui Perry. » dis-je alors qu'il claquait la porte de mon bureau. Enfin de celui de Lois et moi. Et elle n'était pas là cet après-midi, parti avec Jimmy à ce congrès de politiciens à New-York. Là encore je m'égare, trop habitué à sa présence me voilà presque en train de déprimer. Un café. Voilà ce dont j'ai besoin pour me remettre les idées en place et enfin me pencher sur cet article. Je sors donc de mon bureau pour aller à l'espace cuisine et me faire ce café. Tournant la tête je voyais Lana déambuler, elle m'adressait un regard et un sourire, un sourire que je lui rendais. Et à peine reprenais-je l'attention sur mon café en en prenant une gorgée que cette attention se focalisait sur l'écran au mur, le son était presque muet mais mon ouïe en captait chaque fréquence pour que les paroles raisonnent distinctement. « --.. Oui Jack, il y a quelques instants une panne technique est survenue sur les montagnes russes.. plusieurs wagons ont déraillés dû au détachement d'une partie des rails... la structure entière menace de s'eff.. -- » un travail pour Superman. Je reposais donc le café sur la table encore fumant et je commençais à dénouer ma cravate alors que je me dirigeais vers l'ascenseur.

J'avais abandonné la chemise cravate pour le costume de Superman alors que je m'élançais du toit du Planet. Vrombissement dans les airs qui retentissait sous mon passage alors que je volais entre les immeubles de la ville. Il n'y avait pas une minute à perdre. Une membre de La Ligue était déjà sur place, sa voix avait raisonnée dans ma tête lorsqu'elle a lancée ce message d'alerte sur la fréquence d'urgence de la Ligue. Vixen. Mais seule elle n'allait jamais réussir à sauver tout le monde. Mais j'étais là. Arrivé sur les lieux, je pouvais voir les autorités dresser un cordon de sécurité dans le parc au pied des montagnes russes et éloigner ceux qui s'en trouvaient trop proche. Et je voyais Mari secourir des civils prisonniers des wagons en contre-bas. Oui j'avais pris de la hauteur et je voyais toutes ces mains tendues vers le ciel, vers moi pour être secourus. Mais un bruit, celui de l'alliage qui se pliait, se brisant, retentissait dans mon ouïe, je n'avais pas le choix. « Vixen ! Continue à les secourir, je me charge de maintenir la structure et de la solidifier. » et aussitôt parlé me voilà en une fraction de seconde à maintenant les poteaux en acier de la structure, les tenant fermement entre mes mains.

Je levais la tête pour la voir enchaîner les allers-et retours en emmenant ces civils sur la terre ferme mais ça n'allait pas suffire. J'entendais ce bruit infime annoncer une nouvelle catastrophe. « Et merde. » dis-je à moi-même alors que je fixais la jonction entre les deux poteaux d'acier pour la solidifier avec ma vision thermique, un rayon suffisamment puissant pour la souder au reste. Et je reprenais mon envol jusqu'aux wagons où je rejoignais Mari. « L'autre moitié de la structure va lâcher d'ici quelques secondes. Tu n'auras pas le temps de tous les sauver en continuant comme ça. Mais j'ai une idée. Va au premier wagon et agrippe le, je ferai de même au dernier wagon. Ma force maintiendra l'ensemble des wagons pendant que toi tu les ralentira dans la descente. Fais moi confiance.  » lui dis-je ma main sur son épaule alors que je la quittais pour exécuter le plan. Un plan qui s'avéra une franche réussite. Tous les civils étaient sains et saufs, sortant un a un des wagons à présent sur le sol. Et la moitié de la structure s'effondra de l'autre côté. Les civils réunis derrière le cordon de sécurité applaudissaient en masse, comme certains policiers et je souriais, leur faisant un signe de la main avant de jeter un regard à Vixen à côté de moi « C'est toi aussi qu'ils applaudissent. tu l'as mérité. » lui avouais-je souriant, j'avais eu le droit à un faible sourire de sa part avant qu'elle ne s'éloigne et s'envole.

je m’éclipsais donc à mon tour, m'éloignant des policiers et de la foule, marchant quelques pas avant de prendre mon envol. Cape virevoltant au vent. Où pouvait-elle bien être ? Une question qui me trottait dans la tête en même temps que de me rappeler sa réaction lorsque nous avions fini de sauver les civils et que la foule applaudissait, elle n'était pas dans son état normal, quelque chose la tracassait, j'en étais persuadé. Je me concentrais donc, lévitant dans les airs, fermant les yeux pour capter. Capter les battements de son cœur. Et je les entendais, non loin de là, rouvrant les yeux je me dirigeais donc vers l'origine de cette fréquence de battements et je la voyais assise contre ce rebord de toit. « Ce n'est pas ton genre de fuir comme ça.. » dis-je l’interpellant par la même occasion, atterrissant avec légèrement près d'elle. Et je venais m'asseoir à côté d'elle. « Qu'est-ce qui se passe ? » lui demandais-je m'inquiétant pour elle.

Quelque chose clochait chez Mari. Je le ressentais. Elle avait fui la foule qui l'acclamait après ce sauvetage, ce n'était pas dans ses habitudes. A mon tour j'avais pris congé de la foule et des autorités pour aller la retrouver. Et les battements de son cœur au gré de mon ouïe me conduire à elle, assise sur le rebord d'un immeuble non loin du parc d'attraction. Elle levait le visage vers moi alors que je l’interpellais en lui disant que ce n'était pas dans ses habitudes de faire faux bon ainsi. Je voyais en cet instant ses larmes et assis à côté d'elle, je lui demandais ce qu'il se passait. Selon elle un simple coup de fatigue. Puis presque aussitôt comme pour changer de sujet elle venait me remercier d'être venu l'aider. Je souriais « Mais de rien. Même si c'est à toi que revient tout le mérite. C'est toi qui a sauvé toutes ces personnes. » lui dis-je avant d’enchaîner rouvrant les lèvres « C'est le totem pas vrai ? » concluais-je. Je n'étais pas dupe, je savais très bien qu'elle avait menti en me disant que c'était un coup de fatigue qu'elle avait eu. Je savais que c'était le totem, je l'ai aidé à contrôler son pouvoir mais il semblerait qu'elle lutte de nouveau avec.

« Tu sais que je peux savoir quand quelqu'un ment. Je n'ai qu'à écouter ton pouls. Et quand tu m'as dis que ce n'était qu'un simple coup de fatigue, j'ai entendu une petite accélération. » je venais passer mon doigt sur sa joue pour venir essuyer une larme « Mari tu peux tout me dire. Je t'ai aidé avec le collier et si t'as besoin de nouveau de mon aide tu sais que tu peux compter sur moi. » j'étais sincère dans ce que je lui disais. Mari est une amie qui compte beaucoup. Nous avons su au fil des années à se connaitre, se découvrir, elle a été là pour moi quand j'ai eu besoin d'aide au début avec Krypto et j'ai été là pour elle quand elle en a eu besoin avec le pouvoir du totem. « Tu sais quoi. Allons-nous en. » dis-je. Ca allait surement la surprendre, même moi je ne savais pas vraiment pourquoi je venais de lui dire ça mais j'en avais envie. S'éloigner de Metropolis, du quotidien. Je me relevais et lui tendais ma main « Tu me fais confiance ? » je l'espérais en tout cas. J'avais une idée d'où aller.

Oui cela ne ressemblait pas à Mari. Fuir. J'ai déjà vu ça par le passé, et je ne mettais pas de temps à savoir pourquoi, c'était le pouvoir du totem, le collier qu'elle portait autour du cou. Par le passé je l'ai aidé à contrôler son pouvoir, à en garder le contrôle et si j'ai agis ainsi avec elle, c'est que nous ne sommes pas si différents. Elle a le totem et moi mes pouvoirs et tous deux peuvent devenir dévastateurs. J'ai su placé des inhibiteurs mentaux sur moi pour justement garder le contrôle, il y a longtemps de cela, pour une simple et bonne raison, je n'ai aucune idée de la limite de mes pouvoirs. C'est par peur, par sécurité, que j'ai agis ainsi et c'est ce que j'ai expliqué à Mari la première fois que je l'ai aidé. Le totem lui confère des pouvoirs phénoménaux mais comme toute chose mystique, si le pouvoir n'est pas contrôlé, il peut devenir le chaos lui-même. Et bien qu'elle me sourisse pour ne pas m'inquiéter, bien qu'elle tente de me rassurer en me disant que ce n'était qu'un coup de fatigue, je savais au fond que ce n'était qu'un mensonge pour ne pas m'inquiéter. Mais  me mentir à moi était chose impossible ou du moins quasi-impossible, je ne pouvais pas lire dans les pensées non mais je pouvais capter la fréquence des battements d'un cœur et c'est ce que je rappelais à Mari. Elle esquissait un léger sourire alors que je venais essuyer sa larme, je souriais en retour avant de lui rappeler qu'elle pouvait tout me dire. Surtout si ça concerne le totem, l'ayant aidé avec par le passé. Et je pouvais encore l'aider si jamais elle en ressentait le besoin. Et Mari m'avouait avoir peur, comme avant, elle avait peur de perdre le contrôle et de ce que tout cela pourrait impliquer. « Je serai là pour te guider Mari. Tu le sais. » comme je guide l'humanité depuis toutes ces années en arborant ce costume.

Et je venais lui proposer de s'en aller. Sans trop savoir pourquoi. Mais avec les événements récents je pense que c'est une bonne idée, puis si ça peut lui permettre de se détacher de tout ce quotidien alors pourquoi pas. Et elle vient accepter venant saisir ma main pour se relever. Et quand elle me dit qu'elle me fera toujours confiance, je ne peux m'empêcher de sourire « Me voilà soulagé. » dis-je riant légèrement avant de commencer à léviter dans les airs gardant ma main dans la sienne. « Oublie l'invocation du vol de l'aigle pour cette fois.. laisse moi te guider. » lui dis-je m'envolant un peu la tirant vers moi pour la prendre dans mes bras.

Je ne savais pas vraiment pourquoi j'agissais ainsi. Encore moins pourquoi je lui avais proposer de partir. Peut-être parce que nous en avions tous les deux besoin après les événements qui se sont passés, puis que le totem refasse des siennes avec elle, c'est ça je crois qui m'a poussé à lui proposer de partir. Elle a besoin de se vider l'esprit, de s'échapper du quotidien, de tout ça et moi aussi. Moi aussi j'en ai besoin. Je souriais a ses paroles, ça m'allait droit au cœur alors qu'elle saisissait ma main pour se relever. Et comme pour lui montrer sincèrement que j'étais là pour elle, je lui demandais de ne pas faire appel au vol de l'aigle mais de me laisser la guider dans ce périple. Et je la rapprochais alors de moi, l'attirant à moi pour la prendre dans mes bras comme une demoiselle en détresse. C'était ce qu'elle était après tout. Nos visages étaient proches et je pouvais entendre son cœur s'emballer, le mien aussi et je lui souriais avant de détourner mon regard d'elle pour prendre de la hauteur dans le ciel de Metropolis. « Je te laisse admirer la vue. » lui dis-je lâchant un léger rire. la ville de demain disparaissait bientôt alors que je passais au-dessus des nuages jusqu'à voler au-dessus, là où le ciel est bleu, là où je sens les rayons du soleil sur ma peau, la vue vaut le coup d’œil et c'était cette vue là dont je voulais qu'elle profite. « Magnifique pas vrai ? » lui dis-je alors que je reportais mon regard sur elle, sourire aux lèvres. Je ralentissais évidemment pour qu'elle en prenne plein les yeux « Enfouie ta tête contre moi c'est un conseil et fermes les yeux. Je vais accélérer. » la prévenais-je avant de la voir s'exécuter puis mes yeux se reportaient sur l'horizon. Et ce fut bientôt une traînée bleue et rouge visible dans le ciel.

A peine cinq minutes de vol, j'avais maintenu fermement Mari dans mes bras durant le trajet et à présent je me stoppais avant d'amorcer ma descente et de poser pieds à terre. « Tu peux rouvrir les yeux Mari, nous sommes arrivés. » dis-je alors que je venais la déposer au sol. Et un craquement se fit entendre lorsque ses pieds touchèrent le sol. De la neige. « Bienvenue en Arctique. » à présent elle devait pertinemment se douter de la destination. Je lui souriais avant de me décaler pour qu'elle puisse apercevoir cette montagne de glace et de cristal gigantesque. « J'ai pensé que c'était le parfait endroit pour s'isoler. » lui avouais-je « Ne t'en fais pas, à l'intérieur il faut aussi chaud qu'à Metropolis en été. » dis-je posant ma main sur son épaule, la voyant trembler de froid. Après tout c'était l'Arctique. Je me postais face à l'entrée de ma Forteresse de Solitude et je prononçais une phrase dans un dialecte kryptonien. Un vrombissement se fit alors entendre et l'immense porte s'ouvrait. Bienvenue Kal-El. dit une voix une fois la porte ouverte, c'était la même IA que celle dans la Tour de Garde. Bienvenue Mari McCabe. je souriais alors me retournant vers Mari « Allez viens. Et ferme la bouche tu vas attraper une toux. » dis-je la voyant bouche-bée.