(yucatan) hope for a shiny day ✸ isaiah

my mind is a place that I can't escape your ghost

@Isaiah Turnbull

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Sa peau s’habitue à la chaleur tapante de la région, se hâle naturellement sous les rayons plutôt brûlants de l’astre au-dessus de leurs têtes. Sa chevelure noire vagabonde par-delà les échappées de certaines mèches depuis le lien qui l’a retenu depuis la matinée. L’Amazone gravit les quelques mètres qui la séparent du camp de fortune, revient sur ses pas, alors que son discours s’abandonne tout juste. Sa promesse avait été tenu, celle de revenir sur ces terres afin de participer à un meilleur pour ces pauvres gens. Les cartels n’ont eu de cesse que de prendre d’assaut des villages entiers, contraindre les habitants à répondre à des ordres veillant à les inculper directement dans ce trafic qu’ils n’avaient pas demandé. Le pouvoir de force est injuste dans cette partie du monde. Et ici, tous méritent une main tendue, un allié grâce auquel l’Espoir est à même d’être retrouvé. Les locaux s’activent dans les besognes attribuées, cherchent le meilleur moyen pour survivre, car là est la véritable nature humaine : cet instinct si évocateur, si encourageant, qu’il permet de raviver la flamme qu’elle pensait avoir perdue. L’injustice a disparu depuis qu’ils ont émis un périmètre qu’ils ont jugé sécurisant. Mais malgré les bonnes intentions de tous, la peur, elle, perdure. Insidieuse, perfide, elle se lit dans les regards de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants qui désirent tout simplement vivre dans la paix de croire en un avenir. Les valeurs de la brune l’interpellent à chaque fois qu’elle croise ce regard, tendent à lui insuffler une nouvelle force dans ce désir de croiser un autre message, celui d’un apaisement. Ses attentions demeurent toujours sur le qui-vive, prêtes à agir dans l’éventualité où le mouvement se met à gronder, où les coups de feu percent de leurs sons tonitruants le ciel. Le goût amer s’installe dans sa bouche devant toute cette injustice.

Elle ne tarde pas à tendre son bras tout en marchant, ses doigts se serrent amicalement autour de ceux de cette petite fille dont elle se mêle d’affection depuis son arrivée. Son sourire est un souffle de courage supplémentaire, un élan vers cette cause qu’elle compte tenir et offrir à chacun des protagonistes ici présents. Ici, elle n’est pas une Amazone, elle n’est pas Troia, mais simplement Donna. Une fille parmi tant d’autre, une bénévole aux idéaux justes et honorables qui ne recherche qu’une égalité entre tous. « Aujourd’hui, nous devrions recevoir de la nourriture. Tu sais déjà ce que tu vas offrir à ta petite sœur ? » Son espagnol est impeccable, sans aucun accent pouvant éveiller des soupçons quant à son identité. Et son sourire reflète la même joie de vivre que la petite fille dont les yeux s’émerveillent à l’idée de recevoir un peu de chocolat. Cette même gourmandise qu’elle lui promet offrir à sa petite sœur, mais dont elle émet des réserves quant à la quantité. Les enfants ont cette innocence inspirante, détiennent cette force dont ils ne soupçonnent même pas l’existence, grâce à laquelle, elle désire se battre afin de leur permettre de la préserver. Toutes les deux rient, comme complètement détachées du temps et de l’espace, et cela ravive le cœur de la brune.

Ses onyx croisent la route sur laquelle quelques véhicules traversent les virages à allure constante. La frontière a dû être franchi sans encombre, chose qui est pour la rassurer. Au moins, les habitants pourront recevoir vivres et eaux. « Donna, tu crois qu’y aura des biscuits ? » La petite tire un peu sur sa main, l’oblige à détourner son attention des objets en approche pour revenir sur elle. « Je ne sais pas, tu devras le demander quand ils arriveront. Mais il faudra aussi que tu les partages avec tout le monde. » La triste réalité, le rationnement alors qu’ils pourraient aisément pratiquer l’autosuffisance. Les champs de blé auraient pu pousser allègrement, si seulement, la production de coke n’avait pas rendu ce pays si pauvre. Heureusement, la petite fille n’a pas encore l’âge suffisant pour comprendre, mais tant d’autres l’ont. Son cœur se serre à l’idée d’un tel gâchis. Comment construire un avenir réel et possible dans un tel climat ? Pourquoi le monde ne tirait-t-il pas des leçons des enseignements à peine donnés ? Brainiac n’avait-t-il pas été une menace assez dangereuse pour l’avancer ? Visiblement non… Mais son espoir n’avait pas le droit de se tarir, pas devant la course que débutait la petite fille au moment où les véhicules s’arrêtent.

L’Amazone accompagne de son regard la petite fille, préserve son sourire au moment où la porte latérale coulisse et dévoile de nouveaux visages. « Bienvenue. » avance-t-elle dans un ton accueillant, un ton qui reflète une profonde gratitude. « J’espère que vous avez fait bonne route. » continue-t-elle tout en s’avançant vers l’un des jeunes hommes tout en lui tendant la main. « Je suis Donna, je m’occupe de ce village depuis deux semaines. Merci de votre soutien, vous allez faire plus d’un heureux. » Elle lui offre un sourire chaleureux et détourne son attention pour saluer le deuxième homme, un prêtre. « Mon Père. » le gratifie-t-elle tout en avançant à nouveau sa main. « Votre présence va également être appréciée, cela fait plusieurs semaines qu’ils n’ont pas pu prier. » Parce que d’autres avaient choisi pour eux et qu’ils avaient agi égoïstement. Ainsi, l’Espoir se verra reprendre le visage de la Foi, chose qui ravive les bonnes intentions de la brune. Sans se faire attendre, elle se dirige vers la porte à peine ouverte, lance un clin d’œil à la petite fille. « Est-ce que vous auriez ramené du chocolat ? J’ai une petite fille qui n’attend que ça depuis qu’elle sait que vous devez venir. » Pour cette demande, son anglais prouve qu’elle n’est pas d’ici mais bien d’ailleurs. Elle commence toutefois par ramener un premier carton vers elle et sans aucune difficulté le relève pour le ramener à la tente prévue.

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