gods among us
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal


Partagez
 

 "Sketches of the Past" (Isaiah)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

Seraphine Magpie


Seraphine Magpie

independent soul

Messages : 590
Date d'inscription : 29/02/2020
Face Identity : Selena Gomez
Crédits : Lovebug / Tumblr et #Moi
wainting for -money- hapiness
Age du personnage : 26 ans
Ville : Gotham
Profession : Antiquaire
Compétences/Capacités : "Sketches of the Past" (Isaiah) A413e4bac195ed69337608bd46d1d245

"Sketches of the Past" (Isaiah) Tumblr_p8mvtzyibm1tv3z6lo3_250

"Sketches of the Past" (Isaiah) 15a0aa7cb8d8ba9b55fc7a73f4480dd2

"Sketches of the Past" (Isaiah) Gpzp

Visions

"Sketches of the Past" (Isaiah) Tumblr_inline_p89oppTIYb1rx9asg_540

Psychométrie : Capacité d'extraire des souvenirs et des émotions d'objets et d'êtres humains
• Plus l'objet est en contact avec son propriétaire, plus elle peut en tirer des informations
• Un contact avec autrui, court, lui permet au mieux de déceler une émotion. Il lui faudra entre 5 et 7 minutes pour remonter jusqu'aux premiers souvenirs
• l'extraction des souvenirs provoque chez elle un flash qu'elle arrive parfois à cacher mais qui lui est difficile de contenir lorsque l'image est pénible à encaisser

Hiro

"Sketches of the Past" (Isaiah) El4CIduU0AEA9TA?format=jpg&name=medium

Situation Maritale : Célibataire









"Sketches of the Past" (Isaiah) Empty
MessageSujet: "Sketches of the Past" (Isaiah)   "Sketches of the Past" (Isaiah) EmptyMer 14 Juil - 23:49

Sketches of the Past  × ft. ISAIAH & SERAPHINE
 



"I'm a prisoner to my addiction
I'm addicted to a life that's so empty and so cold
I'm a prisoner to my decisions
" ♪

Le blanc. Couleur symbolique que Seraphine avait choisit d’arborer jusqu’au bout des ongles. Elle s’engouffra dans la foule à l’entrée du palace, et apparaissait telle un drapeau blanc dans l’obscurité des tenues des autres vendeurs et acheteurs.

Son costume seyant et  immaculé était là pour combattre une éventuelle animosité de la part de ses confrères. Mais, contents ou non il leur faudra supporter sa présence, elle, affichée par le daily planet. En effet, l’organisme avait accepté d’exposer toutes les pièces qu’elle lui avait suggéré. Seraphine était donc l’une des heureuses exposantes de la vente aux enchères annuelle de Metropolis. La foule qui s’était massée en entrant s’était dispersée vers l’exposition, et c’est seule que l’antiquaire débuterait elle aussi son repérage. En fait, elle n’achèterait certainement rien, mais son amour des objets et de l’art lui interdisait de ne pas au moins jeter un œil. Elle réajusta ses gants en dentelle fine avant de croiser son reflet dans la porte tournante du palace. Les yeux habillés d’un maquillage charbonneux, elle pénétra dans l’enceinte même de la soirée avec une certaine appréhension.
Il s’agissait bien là de la dernière soirée du genre où l’on ne venait que peu la saluer : Metropolis, c’était loin de chez elle et de sa notoriété, ville immense où elle pouvait si aisément se perdre, ville aussi noyau de la divulgation de son don parmi tant d’autres. La psychose s’accroissait donc des deux côtés, les visages plus ou moins familiers qui la détaillaient le faisaient avec un pli contrarié entre les sourcils : ils savaient pour la plupart. C’est pourquoi Seraphine traversa sans s’arrêter -mais sans se presser- le hall pour se diriger vers les vitrines d’exposition, gardant ses soupirs pour elle, tous comprimés dans sa cage thoracique. Cela avait toujours été : tomber bas et ne s’en tenir que plus droite. Alerte cependant car le Peuple était partout.

Elle ne ralenti qu’une fois au secteur des arts picturaux, pris le temps de regarder les tableaux. Juchée sur ses escarpins tout aussi blancs, elle arpenta la petite collection de l’aile dédiée. Absente, ses prunelles parcouraient mais ses lèvres nues restaient scellées tandis qu’autour d’elle ça s’agitait, babillait au rythme de la distribution des verres à vin. Comme dans sa bulle, dans son élément, le son lui semblait ouaté. Avec élégance malgré tout, elle atteignit le département croquis. Cette section était plus remplie que lors des ventes de Gotham, alors elle s’y intéressa beaucoup, se penchant sur les présentoirs. Ses longues boucles brunes frôlèrent le verre du caisson vitré alors qu’elle observait calmement.

Puis soudain, un portrait féminin. L’attention de la gitane capté, elle posa le bout de ses doigts gantés sur le bord anguleux de la vitrine. Exposé parmi les autres comme un bijou, la brune l’observait avec attention. Ses longs cils baissés vers le dessin actif, elle se laissa absorber par la contemplation des lignes. La feuille avait été arrachée, ce qui était aussi dommage que frustrant, mais qui piqua aussi la curiosité de la louisianaise.

Une beauté, n’est-ce pas ? s’enquit un vieil homme blond en dévisageant Seraphine. Ce soir pourtant, la jeune femme d’affaire ne jouait pas la carte du charme. Elle était fatiguée de sa situation, du rythme auquel allaient les choses pour les méta-humains. Si elle ne restait pas cloîtrée chez elle, c’était bien parce qu’elle avait besoin d’argent, ne pouvant plus exercer à Gotham, parce qu’elle avait hérité d’une bien belle collection dont “le monde ne pourrait décemment pas se passer” -comme elle aimait à le dire- puis par amour de l’Art.

Aussi, elle releva un menton un brin provocateur vers l’ancêtre. Magpie savait bien pour quel type de fille il la prenait : les cocottes friandes de soirées mondaines qui s’accrochaient au bras des grosses bourses en caquetant. L’antiquaire, main dans la poche de son pantalon à pince, répliqua sans hausser la voix :

Généralement, on ne complimente pas une femme en présence d’une autre, vous le saviez ? C’est plutôt impoli. Elle esquissa tout de même un sourire en ployant le cou pour revoir le dessin, tâchant de ne pas se chicaner : elle était là pour vendre malgré tout. Mais je l’avoue, elle est très jolie. Et ce même si j’admire l’artiste en premier lieu.




code by lizzou × gifs by tumblr
Revenir en haut Aller en bas

Anonymous


Invité

Invité










"Sketches of the Past" (Isaiah) Empty
MessageSujet: Re: "Sketches of the Past" (Isaiah)   "Sketches of the Past" (Isaiah) EmptyLun 26 Juil - 3:41


Sketches of the Past
@Seraphine Magpie ❖Isaiah

De NOIR, le paysage en déborde. Ça dégouline partout, même de l’autre côté de l’asphalte. Jusqu’à ce que les vibrations d’un instrument de vitesse à l’intérieur duquel des chevaux hurlent à cordes cassées ne fendent l’obscurité et son silence. Au volant du véhicule, dont les feux avant éventrent les vapeurs nocturnes, un homme seul avec ses songes. Comme, ailleurs. Comme l’œil aspiré par les lignes tracées sur le bitume. Pendant que, collé entre ses lèvres, un morceau de cigarette se consume lentement, faisant s’échouer un petit amas de cendres sur le siège. Il ne tarde pas pour le balayer du revers de la main. D’autres de ses doigts tâtonnent, trifouillent les boutons de la radio qui capte difficilement mais va en s’améliorant, puisque la ville et ses "lumières" apparaissent au loin. Elles lui arrivent bientôt en pleine poire. Mais ça lui est égal. Son regard se situe aux frontières de l’absence. Quelque part dans ces nappes de bruine mouillant les cieux du soir, qui font couler le maquillage de la lune sur les carreaux de la Cadillac – et qui font rouler son éblouissante pâleur à travers le défilé de couleurs furtives projetées par des néons publicitaires sur le pare-brise – là où sèchent des restes d’intempéries. Le rêveur gare son bolide sous la comète d’un réverbère. Éteint le moteur encore ronronnant et descend. Sous ses paupières inférieures, commencent à se creuser des cernes mauves. Ceux-ci révèlent les sommeils à peine consommés de ses récentes nuits d’insomnies.

Le voilà malgré tout, en train de sillonner les quartiers puant le luxe de Metropolis, à mille lieues de sa contrée, contraint de se mêler au spectacle bourgeois – ce qui ne l’enchante pas, tant il peut se trouver très rapidement mal à l’aise dans ce type d’environnement. Bien loin de sa Louisiane adorée. Ici, tout est vitrines, expositions, Metropolis s’apparente à une gigantesque scène sur laquelle chacun déblatère sa rengaine du moment, où l’on se donne la réplique, où l’on se vole la vedette ; ne transpire des corps et des visages que la nécessité de se montrer à tout prix. C’est pressentant une soirée peu reluisante qu’il file en direction de la prestigieuse résidence dans le but d’assister à la vente aux enchères organisée là-bas. Lui, l’antiquaire de renom, qui, hors de ses terres, se hasarde incognito parmi le brouhaha de la foule, parmi les voix impudentes déversant des flots bouillonnants de paroles afin d’en faire profiter au plus grand nombre et riant à gorges déployées, d’un tel niveau que leurs éclats – de rire – finissent en ricochet d’échos monstrueux sur les murs des maisons mitoyennes. Au sein de la fourmilière citadine, il passe sans bruit, traverse sans faire de vagues, à l’image d’un ange revenu d’entre les morts, traînant simplement son ombre dans son sillage. Et alors touché par une sorte de grâce séraphique, il se voit confier par les rues ventées certains de leurs soupirs parvenus à s’engouffrer sous les ailes dépliées de son long manteau style britannique. Tandis que d’aériens embruns continuent de postillonner et tentent, visiblement, d’effacer les empreintes de deuils inachevés imprimées sur son portrait.

En ce qui le concerne, Isaiah sait que ces traces sont indélébiles et se lisent pareils à une carte dessinée dans les deux cercles teintés d’un bleu délavé lui remuant juste au-dessus du nez. Si bien que quiconque le rencontrerait à l’instant, pourrait prétendre déjà le connaître.

C’est ainsi. L’autre se targue de vous deviner, souvent. Et évidemment, il redoute que vous lui échappiez alors vous déchiffrer, vous apprendre, représente encore un moyen de se persuader que vous lui appartenez, au moins, un peu, qu’il contrôle ; dès lors, il se pense capable de vous élucider. Sauf qu’il ne produit que de l’interprétation. Quant au marchand d’art le plus réputé de Louisiane, conscient que ces comportements se calquent probablement sur le rapport qu’ont certains individus envers les objets, et cette incompréhensible envie de posséder, de chosifier la personne ; il préfère aller à l’encontre de ces procédés, pour s’en remettre à l’ignorance en lieu et place de la curiosité malsaine. Celui-ci privilégiant le souhait de ne rien cacher, d’accepter de se découvrir, ôtant aussitôt à ceux qui l’approchent la possibilité de s’enorgueillir à l’idée de le déceler, de le démasquer. Libre à chacun de consulter ses émotions, toutes là, dépourvus de déguisements, elles s’expriment d’elles-mêmes.

Ça jaillit naturellement, ça s’enfuit de ses entrailles pour remonter à la surface. Cette tristesse inondant sa mine tendre, et la fatigue qui l’accompagne, et les doux espoirs et les marques de morsures de la mélancolie… Autant d’évidences se confondant sur son faciès, autant de palettes de nuances qui émanent de lui comme ces effluves de parfum vanillé en provenance des pores de sa peau. Aussi, il s’imagine miroir où tout le monde pourrait choisir ce qu’il désir y voir, semblable à ces flaques qu’il prend soin d’éviter et dans lesquelles les étoiles se reluquent.

Au pied de l’escalier menant à l’entrée du palace, il stoppe son élan. L’éclairage d’un gyrophare rouge lui lèche la figure, c’est ce qui retient d’abord son attention. Par la suite, un homme les poignets menottés s’agite, plaqué contre une voiture de police par un des officiers présents, il se démène comme un beau diable en criant « Au nom du Peuple ! Au nom du Peuple ! L’imposture méta-humaine touche à sa fin ! » son hystérie se retrouve vite étouffée sur la banquette arrière par un claquement de portière des plus secs. Affichant une étonnante quiétude face à la morosité ambiante ainsi que ses murmures paniqués, Isaiah conserve les mains enfoncées dans ses poches, manipulant son briquet et constatant l’indignation générale, en particulier d’un attroupement de témoins, dont les remarques exagérés – car en plein exercice de leur représentation quotidienne – se rendent à ses oreilles. Elles laissent sous-entendre que les forces de l’ordre viennent tout simplement de déjouer une tentative d’attentat à la bombe.

Le chant des sirènes s’éloigne. N’en subsiste qu’une étrange résonance que la distance asphyxie. Des fragments d’alarmes heurtant le crâne du louisianais qui, pour la première fois, réalise la gravité de la situation étant donné qu’il n’avait, jusqu’alors, eu vent des différents événements liés à cette affaire de Peuple que par l’intermédiaire des médias du pays. Le chaos est peut-être plus proche qu'il ne l'aurait pensé. Renvoyé à sa propre condition de mortel, à ce sentiment d’impuissance qui lui tapote amicalement la conscience, il se contente de gravir les marches, défait, puis se repasse le film en franchissant la porte tambour qui conduit au hall principal. Il déambule, fantôme préoccupé, au milieu des grouillements de l’assemblée. Il esquive les discussions autour de leurs nombrils, issus de ces concertations de groupes dispersés à chaque recoin de la pièce, qui ne s’attarderont pas une seule seconde sur ses œuvres majestueuses qui les domine de toute part. Cependant, lui ne passe guère inaperçu dans les allées. La raison à ce droit d’être dévisager, scruter par l’ensemble des invités ne résulte pas plus de son charisme, ni de l’élégance pouvant le caractériser, que de son attitude qui se rapproche d’une inhabituelle insolence, c'est en tout cas ce qu’on semble lui reprocher. Bien qu’il ne s’agisse, en réalité, que d’un oubli. Un majordome ne manque pas de le rappeler à l’ordre. « Monsieur, il est strictement interdit de fumer dans l’enceinte du bâtiment. » Bon élève, il se dépêche d’écraser son mégot dans la blancheur moutonneuse qui émerge de l’une des coupes de champagne que ce dernier transporte sur un plateau d’argent. « Mons… » Il s’éclipse avant qu’il n’ait le temps de conclure sa phrase.

L'ainé des Turnbull se réfugie tant bien que mal loin de toutes les morales nauséabondes des sommités du commerce de l'art ; dans un de ses endroits fétiches, la galerie des arts picturaux. Une odeur de vernis pénètre ses narines. Il débute son repérage, peiné de savoir que tous ces croquis d'une qualité rare et tous illustrant une sensibilité différente seront regroupés en lots, car ne pèsent que trop peu financièrement parlant lorsqu'ils sont vendus à l'unité. Deux dessins le séduisent juste à côté d'une jeune femme et d'un vieil homme discutant, il se joint à eux à pas feutrés. Et prenant notes des références dans son calepin, il ne peut empêcher des échantillons de leur bavardage accéder à son ouïe aiguisée.

De sa voix calme et grave, il se permet une intervention. « La beauté, on dit qu’elle se trouve dans les yeux de celui qui regarde. » Lorsque la blanche colombe aux boucles brunes se redresse, frôlant son épaule et dévoilant l'illustration qu'elle dissimulait en partie derrière sa silhouette élancée, une vague réminiscence se manifeste à son esprit. Quelque chose lui étreint soudainement son coeur et sa gorge. Il se met à douter de la véracité de cet épisode et l'associe au mirage, à l'illusion, il n'ose y croire, et se demande si c'est lui qui contemple ou si c'est l'objet qui le regarde.


Made by Neon Demon
Revenir en haut Aller en bas

Seraphine Magpie


Seraphine Magpie

independent soul

Messages : 590
Date d'inscription : 29/02/2020
Face Identity : Selena Gomez
Crédits : Lovebug / Tumblr et #Moi
wainting for -money- hapiness
Age du personnage : 26 ans
Ville : Gotham
Profession : Antiquaire
Compétences/Capacités : "Sketches of the Past" (Isaiah) A413e4bac195ed69337608bd46d1d245

"Sketches of the Past" (Isaiah) Tumblr_p8mvtzyibm1tv3z6lo3_250

"Sketches of the Past" (Isaiah) 15a0aa7cb8d8ba9b55fc7a73f4480dd2

"Sketches of the Past" (Isaiah) Gpzp

Visions

"Sketches of the Past" (Isaiah) Tumblr_inline_p89oppTIYb1rx9asg_540

Psychométrie : Capacité d'extraire des souvenirs et des émotions d'objets et d'êtres humains
• Plus l'objet est en contact avec son propriétaire, plus elle peut en tirer des informations
• Un contact avec autrui, court, lui permet au mieux de déceler une émotion. Il lui faudra entre 5 et 7 minutes pour remonter jusqu'aux premiers souvenirs
• l'extraction des souvenirs provoque chez elle un flash qu'elle arrive parfois à cacher mais qui lui est difficile de contenir lorsque l'image est pénible à encaisser

Hiro

"Sketches of the Past" (Isaiah) El4CIduU0AEA9TA?format=jpg&name=medium

Situation Maritale : Célibataire









"Sketches of the Past" (Isaiah) Empty
MessageSujet: Re: "Sketches of the Past" (Isaiah)   "Sketches of the Past" (Isaiah) EmptyLun 26 Juil - 22:47

Sketches of the Past  × ft. ISAIAH & SERAPHINE
 



"I'm a prisoner to my addiction
I'm addicted to a life that's so empty and so cold
I'm a prisoner to my decisions
" ♪

Ce fut d’abord l’odeur du tabac qui lui chatouilla les narines, puis ce son ronronnant qu’ont les voix qui portent sans effort, et enfin le claquement de langue irrité du vieil homme qui s’en fut, qui permirent à Seraphine de remarquer finalement cette présence dans son dos. Absorbée par la feuille vieillie de l’autre côté de la vitre, elle n’avait perçu ni ses pas, ni sa halte derrière elle. La jeune femme reprit une stature droite, plus près qu’elle ne l’aurait crû de cet homme :

Il est vrai, lui concéda-t-elle en prenant le temps de le regarder. La mine maussade, elle douta qu’Atlas eut l’air plus ennuyé en portant sur son dos tout le poids du monde. Une barbe brune fournie, on sentait que l’effort pour se coiffer avait été vain. Bien heureusement, de cette sombre figure deux beaux yeux bleus impassibles transparaissaient, phares dans l'océan tumultueux de minuit. Elle remarqua plutôt rapidement qu’il ne lui prêtait que peu attention. Néanmoins l’expression du bonhomme changea à mesure que son regard s’accrochait au verre impeccable de l’exposition. Et la brune ne put s’empêcher d’esquisser un sourire : en l'occurrence, les prunelles de l’inconnu s’étaient gorgées d’admiration. Ce qu’il était lisible étrangement ce visage :

Tout va bien ? s’enquit Seraphine en se tournant tout à fait. Les escarpins de nacre retentirent à peine sur le parquet tandis que la musique d’ambiance se faisait plus insistante. Difficile de dire si vous avez vu un spectre ou bien si c’est un coup de foudre au contraire. La gitane retirait mentalement ce qu’elle avait pu penser, voyant cette expression a mi-chemin entre l’émerveillement et la terreur, la surprise et la stupéfaction. En tout cas, ce curieux personnage l'amusait beaucoup, et cela ajouté au portrait animé d’une grâce enviable donna envie à Seraphine de rester un peu. Sur un demi-tour léger, elle se mit à contempler encore une fois cette femme et -sans même s’en rendre compte- apposa sa main gantée sur sa poitrine, admirative. Pensive, la louisianaise assuma pour elle-même qu’elle aurait tout donné pour être aimée de la sorte. Car, c’était ce qu’elle voyait, là, couché sur le papier. Plus que chercher à la représenter elle, son opinion demeurait que l’artiste esquissait cette vision idéalisée de cette personne chère à son cœur. Cela restait son avis, humble mais qui découlait de nombreuses années d’expérience de l’image. Seraphine, transie d’amour pour l’art avait aujourd’hui un point de vue différent sur les oeuvres, son don aidant évidemment. Toutes les choses accumulées en boutique, dans cette exposition avaient des émotions que la belle ne se lassait que peu d’explorer.  

Être chérie comme cette femme, devenir œuvre à son tour, c’était certainement ce que quelque part la brune avait un jour cherché. Puis, honteuse, elle pinça les lèvres : Dans le blanc crasseux d’une chambre d’hôpital, attendait un souvenir. Lui aussi, comme couché sur le papier, s’était presque figé dans le temps après lui avoir avoué un amour profond, le même qui n'aurait sans doute jamais de réponse. Qu’avait-elle fait, fille de gens du voyage, à part voleter à droite à gauche, offrant des minutes, puis des heures à tant d’autres ne le méritant pas, s’attendrissant rarement pour être aussitôt abandonnée. Elle ne se remettait que péniblement de cette brève idylle avec un Héros, parti sans se retourner. Mais l’heure n’était pas à l’apitoiement, et envier ce dessin ne servait à rien. Alors, Seraphine soupira avant de tourner la tête vers le brun, ses longues boucles d’oreilles brillantes scintillant à la lumière réconfortante des spots chauds de la galerie :

Je prévois d’enchérir, qu’en pensez-vous ?

Le serveur s’approcha discrètement, puis s’inclina avec son plateau avant qu’elle ne se saisisse de la flûte de champagne, comme pour ponctuer sa phrase. De nouveau femme d’affaire, signe que le costume apprêté n’était pas juste porté pour faire joli, Seraphine reprenait enfin goût à la fête. Arrivée désabusée, ses élans de joueuse et ses petits caprices reponctueraient certainement cette soirée mondaine un poil snobinarde.


code by lizzou × gifs by tumblr


@Isaiah Turnbull
Revenir en haut Aller en bas



Contenu sponsorisé












"Sketches of the Past" (Isaiah) Empty
MessageSujet: Re: "Sketches of the Past" (Isaiah)   "Sketches of the Past" (Isaiah) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
"Sketches of the Past" (Isaiah)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» (yucatan) hope for a shiny day ✸ isaiah
» Past can hurt; we can run from it or learn from it ✘ Diana
» Look in your past if you need to recall how you get back up ~ Feat. Analia
» the past beats inside me like a second heart (jason, flashback)
» Shadows of the Past [Feat. Cain]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
gods among us :: limbo :: archives :: les rps terminés-