only love will truly save the world (jason)

Les voilà mari et femme. Diana se moque bien des formalités administrative, de ce que cela peut signifier aux yeux de l’État, pour elle ce n'est pas important. Ce qui l'est, c'est d'offrir à Jason tout ce dont il rêve depuis toujours, le rendre aussi heureux qu'il le mérite. Évidemment qu'elle voulait devenir son épouse, associer son nom au sien et porter une alliance. Mais ce mariage, c'est avant tout pour lui, pour qu'il puisse prendre sa revanche sur la vie et prouver à tous ceux qui n'ont pas cru en lui de quoi il était capable. Capable d'aimer, capable de voler le cœur d'une Amazone, capable de faire d'elle la femme la plus heureuse du monde malgré leurs doutes. Mais s'il y en a bien une ici qui n'a jamais douté de lui, c'est Etta. Etta qui le rencontre à peine, mais semble déjà intimement persuadée qu'il comblera son amie de bonheur. Etta n'est pas seulement la secrétaire de Diana en plus d'être son amie, elle est l'une de ses rares confidentes. L'une des rares à savoir à quel point Diana avait abandonné l'idée de fonder un jour sa propre famille, à quel point elle était finalement seule et malheureuse. « Je suis tellement, tellement contente ! Tu vas avoir un bébé ? Vous allez avoir un bébé ? Merveilleux, absolument merveilleux ! » « Nous ne l'avons encore dit à personne... Alors, tu sais, chut. » Ravie d'avoir été mise dans la confidence, Etta acquiesce en souriant, avant de se tourner vers Jason qui la remercie. Ils se connaissent à peine, mais elle est incapable de se retenir de le prendre dans ses bras – l'image est plutôt drôle, étant donné qu'il a au bas mot deux têtes de plus qu'elle. Rien qui ne puisse décourager la jeune femme, cependant. Diana en profite pour enlacer Alfred à son tour, extrêmement reconnaissante de sa présence. Puis Jason vient enfin la retrouver et elle rit doucement. « Avec un peu de chance, l'oracle de Themyscira l'aura un peu préparée à entendre ces nouvelles. » Diana ignore quand elle pourra retourner sur l'île. Tant que la menace du Syndicat planera, elle ne pourra pas prendre le risque de les conduire jusqu'aux Amazones. Elle ne peut qu'espérer que leurs ennemis seront rapidement vaincus, qu'ils ne la privent pas trop longtemps de sa mère, qui lui manque malgré leurs récents différends. « Des photos ? Ne vous en faites pas, j'ai absolument tout prévu ! Même votre voyage de noces ! » Diana écarquille les yeux. « Voyage de... Je ne suis pas certaine de pouvoir disparaître... » « Oh mais bien sûr que si ! Ne t'en fais pas, je ne vous envoie pas à l'autre bout du monde... Et puis, tu es enceinte, tu ne comptes tout de même pas aller te battre contre ces psychopathes venus d'une autre dimension, non ? Et puis, chacun son double ! Et toi, tu n'as pas de double, laisse donc cette Superwoman ou je ne sais quoi à Miss Lane, elle se débrouillera très bien. » Diana n'a rien du tout à répondre à cela. Etta a raison, il n'est pas question pour elle de continuer à se battre à présent qu'elle se sait enceinte, elle est peut-être déjà passée à côté du pire grâce à Kal-El. Ce n'est certainement pas elle qui jouera avec la vie de leur enfant. Son rôle dans la lutte contre le Syndicat ne sera plus actif, pas à moins qu'elle y soit physiquement obligée. « Est-ce que je peux savoir où tu comptes nous envoyer... ? » « Absolument pas ! Vous verrez quand vous y serez. Mais c'est promis, vous aimerez. Allez, maintenant, les photos, votre avion décolle dans deux heures. » Et quand Etta Candy ordonne, même Wonder Woman obéit. Si d'ordinaire elle déteste les flashs, Diana se prête pour une fois bien volontiers à l'exercice, et son amie leur promet un magnifique album à leur retour, avant de les faire monter dans la voiture qui doit les conduire à leur avion – privé, Diana pense, connaissant trop bien Etta pour imaginer autre chose. Elle s'inquiète une minute de n'avoir absolument aucun vêtement de rechange, mais naturellement son amie a tout prévu dans les moindres détails. Quand ils arrivent finalement à leur avion, le pilote les informe que le vol durera quelques heures, mais ne leur donne pas le moindre indice sur leur destination. « A ton avis, où est-ce que nous allons bien pouvoir nous retrouver ? Quelques heures en avion... Hm... Au Canada, peut-être ? » Au final, cela a bien peu d'importance. En plus de faire confiance à son amie, Diana se moque de la destination. Ne compte que celui qui l'accompagne. Elle va d'ailleurs passer ses bras autour de son cou avant de l'embrasser, et ce baiser là est bien moins sage que celui qu'ils ont échangé devant témoins. « Te voilà un homme marié, bientôt père... Il y a encore des étapes, après tout cela ? Prendre la tête d'un empire, peut-être ? » Elle éclate de rire. Elle est heureuse. Tellement heureuse qu'elle le comprend à peine, tant c'est enivrant. Le reste du monde pourra bien attendre, aujourd'hui n'appartient qu'à eux.

Etta a vu les choses en grand, rien que l'avion privé qu'elle leur a réservé lui paraît démesuré, c'est bien, bien plus grand que le nécessaire. Mais la jeune femme est ainsi, toujours à se plier en quatre pour ses amis. C'est une qualité que Diana lui a tout de suite reconnu, et qui continue encore de l'étonner. Ils prennent place à bord de l'appareil, et l'hôtesse leur apporte presque aussitôt deux coupes de champagne – Diana regarde la sienne avec un sourire, sachant qu'elle n'en avalera pas une seule goutte et cela pour la meilleure des raisons. « C'est drôle, depuis ce soir là, je ne t'ai plus vraiment vu abuser de la boisson... Un mauvais souvenir, peut-être ? » Elle rit, faussement moqueuse, mais toujours amusée par le souvenir de cette soirée, tout particulièrement la détermination de Jason à aller jusqu'au bout de ses envies alors qu'il ne tenait plus sur ses pieds, et s'est endormi sur le canapé après une vaine tentative de résistance. Diana hausse un sourcil quand Jason demande quelque chose sans alcool pour elle. Madame... Après des années à subir un mademoiselle idiot et généralement accompagné de sous-entendus déplaisants, elle semble avoir gagné le grand statut féminin du monde moderne en épousant Jason. Mais plutôt que de songer à ces petits détails agaçants, Diana va retrouver les bras de Jason, et attrape son verre de jus de fruit pour trinquer avec lui. « A nous, et à des jours plus heureux. » Qu'ils puissent ne plus jamais souffrir de la solitude et de la sensation d'être incomplets. Elle avale quelques gorgées du breuvage sucré, avant de manquer de s'étouffer à la plaisanterie de Jason. « C'est très sexiste, comme coutume ! Et puis en ce qui me concerne... Eh bien, le petit être qui grandit dans mon ventre te confirmera que c'est raté. » Et quand bien même elle n'aurait connu personne avant lui, ils auraient été incapables d'attendre de se marier pour s'aimer pleinement, chercher à le nier serait parfaitement ridicule. Leur alchimie est telle qu'ils ont trop besoin l'un de l'autre, sur tous les plans, aussi bien émotionnels que charnels. « Hm... Pourquoi pas les deux ? Enlacés près d'un feu après avoir batifolé dans je ne sais quelle source d'eau ? » Diana pourrait facilement laisser son esprit vagabonder et envisager de nombreux scénarios brûlants, mais elle trouve l'idée d'être surprise séduisante. « Peu importe. Où que ce soit, ce sera parfait. D'abord, parce que je connais Etta, elle a forcément réservé quelque chose de magnifique. Et puis, tant que nous sommes ensemble, même l'endroit le plus étrange a des allures de paradis. » Peut-être est-ce cliché, un peu niais, mais c'est la vérité. Diana a compris que chez elle, ce n'était pas dans un quelconque appartement de Metropolis, ni même sur Themyscira. C'est dans ses bras, avec lui. Rien d'autre ni lui est réellement essentiel. « J'aurais volontiers jeté un coup d'œil dans les valises pour me faire une idée, mais Etta est trop maligne, tout est dans la soute... Enfin, à en juger par la direction prise par l'avion, je pense que nous allons au Nord... » Diana n'a pas manqué de raconter à son ami leur petit séjour en Norvège, alors sans doute Etta a-t-elle voulu faire écho à leur premier séjour en les envoyant au Nord du continent. Une attention que la jeune mariée trouve réellement touchante, elle a su leur organiser un mariage de rêve en un temps record, c'est bien plus que ce qu'elle lui demandait et ce à quoi elle s'attendait. « Je commence à pencher en faveur du feu de cheminée... Si rivière il y a, je doute que sa température soit aussi agréable que celle de Themyscira. » Quand bien même ils sont en plein été, certains endroits du globe échappent aux températures étouffantes, ces mêmes températures auxquelles Diana est habituée, et qui font d'elle une femme relativement sensible au froid. Ce qui lui donne un excellent prétexte pour se blottir dans les bras de Jason pour profiter de sa chaleur. « Je suis heureuse d'être devenue ta femme aujourd'hui. » Elle dépose un baiser sur ses lèvres, avant d'enfouir son visage dans le creux de son épaule. « Et plus heureuse encore de porter ton enfant. Mais j'aimerais que la nouvelle reste entre nous, le plus longtemps possible. Je vais devoir en informer la Ligue, pour expliquer mon retrait des combats, mais... Moins de personnes sauront, mieux que ce sera. » Elle ne pourra pas cacher sa grossesse éternellement, quelques semaines tout au plus, mais le plus tard sera le mieux. Ce bébé, bien qu'ardemment désiré et précieux, n'en reste pas moins une cible privilégiée pour le Syndicat, et cela... Diana ne peut le tolérer. « C'est notre petit secret. Littéralement. Je crois qu'à ce stade, le bébé fait tout juste la taille d'un grain de riz. »

Ce bébé est tout ce dont Diana a toujours rêvé. Une maternité presque fantasmée, et à laquelle elle avait renoncé avant que Jason ne la convainque de son droit à connaître le bonheur d'être mère elle aussi. Alors cet enfant, il est à présent tout ce qui compte réellement. La situation est certes peu propice à une grossesse, mais le bébé est là et Diana va tout faire pour le protéger, et tout particulièrement du Syndicat, qui doit très certainement se préparer à frapper. Nul n'est encore parvenu à récolter suffisamment d'informations à leur sujet pour pouvoir anticiper leur attaque. Elle le sait, elle sera au même titre que ces amis une cible privilégiée et ignore sincèrement de quoi sont capables leurs cruelles copies. Une petite part de son être ne peut s'empêcher d'être terrifiée, terrifiée de se savoir enceinte alors que n'importe lequel de ces individus pourrait lui faire perdre leur bébé. Elle a beau ne pas vouloir y songer, vouloir profiter des prochains mois autant que possible, ce sera difficile tant que le Syndicat sera dans la nature, tant que la Ligue ne l'aura pas mis hors d'état de nuire, tant qu'elle ne sera pas certaine que personne ne fera de mal à leur enfant. Le protéger, c'est tout ce à quoi elle va être capable de penser. Cela va commencer par s'assurer que peu de monde sera au courant, et que les autres l'apprendront le plus tard possible. En temps normal, peut-être auraient-ils pu être moins précautionneux, mais ils ne sont pas en temps normal. Et même si cela peine de priver Jason de la joie de l'annoncer à ses rares amis, elle sait qu'il comprendra et approuvera – et cela même s'il pense n'avoir personne à qui le dire. Elle pose sa main sur la sienne et lui sourit, encore elle-même un peu sonnée par la nouvelle, et par cette incroyable journée. « Je me trompe peut-être, mais je suppose que cela se verra assez vite. Pour nous, au moins. » Après tout, Jason passe tellement de temps à parcourir son corps de ses mains qu'aucun changement ne passera inaperçu, et certainement pas un changement de cet importance. La question qu'il lui pose soudain la prend au dépourvu ; s'il sera un bon père ? Diana ouvre la bouche pour lui répondre, mais il poursuit en énonçant à haute voix des doutes qu'elle connaît déjà trop bien. Elle soupire doucement et secoue la tête, prend son visage entre ses doigts. « Jason... Le simple fait que tu te poses la question suffit à y répondre... Tu n'as peut-être pas eu de bons exemples, mais ça ne t'as pas empêché de faire de ton mieux... Et ton mieux, c'est plus qu'assez. » Son père biologique était le parfait cliché de l'homme misogyne, et Jason est devenu tout le contraire, Diana connaît peu d'hommes qui respectent les femmes comme il le fait. Et Bruce n'a jamais été le compagnon idéal, et pourtant Jason la comble de bonheur, elle ne peut rêver mieux. « Toi et moi, nous ferons des erreurs, comme n'importe quels jeunes parents... Avoir un bébé, s'occuper de lui... Ce n'est pas aussi inné que certains le prétendent, cela s'apprend, personne n'est parfait... Mais je ne doute pas une seule seconde de tes capacités à être un bon père. Tu le seras, je t'interdis d'en douter. Je t'en prie, n'en doute pas. Nous ferons des erreurs, c'est certains, mais ce ne sera pas le plus important. Le plus important, c'est que nous aimerons ce bébé de tout notre cœur, et cela quoi qu'il arrive. » C'est déjà le cas, et à partir de ce jour ce le sera toujours. Impossible pour des parents d'être parfaits, de ne faire aucun faux pas, la reine des Amazones en personne n'y a pas échappé. Et pourtant, malgré les erreurs qu'elle a pu commettre, Diana aime sa mère comme personne et lui a pardonné ses mensonges, parce qu'elle l'a tant aimée que le contraire aurait été inhumain. « Si tu aimes cet enfant comme tu m'aimes, alors il sera aussi heureux qu'il est possible de l'être. » Elle ne doute pas le moins du monde de ses capacités à être un bon père, c'est une évidence. Peu importe s'il lui faut le rassurer tous les jours jusqu'à la naissance du bébé, elle le fera jusqu'à ce qu'il soit persuadé de l'être, comme elle l'a fait à chaque fois qu'il a remis en question ses capacités à être un bon petit-ami, ou plus simplement quelqu'un de bien. Elle le connaît, de toute évidence mieux qu'il ne se connaît lui-même. Il faut du temps pour se débarrasser d'une vie entière de d'incertitudes et de haine de soi. « Tout ira bien, tu verras. Fais-moi ce cadeau de mariage, et cesse de douter de toi. S'il te plaît, Jason. »

Diana veut simplement que Jason soit heureux, sans conditions, sans se demander à chaque seconde s'il en fait assez, s'il ne se trompe pas, s'il ne risque pas de finir pas ressembler à ses figures parentales. Qu'il parvienne à vivre sans arrière pensée, sans crainte de faire constamment des erreurs. C'est compliqué pour lui de complètement lâcher prise, elle le sait, voilà pourquoi elle l'encourage encore et encore à avoir foi en ses capacités à être quelqu'un de bien. Il mérite mieux que de devoir réfléchir chacun de ses gestes par peur de l'échec. Elle ne veut plus de cela pour lui. Elle sait très bien qu'il a grandi en se comparant toujours à d'autres, en essayant d'atteindre un idéal qui n'était pas le sien. Diana elle, ne veut qu'une seule chose, qu'il soit lui-même et heureux en tant que tel. « Ton mieux est parfait, Jason. » Elle se répète, parce que c'est important. Parce qu'il doit absolument se mettre en tête qu'il n'a rien à lui prouver, rien du tout. Elle n'est pas Bruce, Talia, Ducra, ni qui que ce soit d'autre lui ayant donné l'impression de ne jamais suffire. Elle est sa femme, elle l'aime pour ce qu'il est et pas pour autre chose, il faut qu'il parvienne à se rentrer cette idée dans le crâne afin que les autres ne lui empoisonnent plus la vie. Elle l'embrasse pour faire disparaître ses derniers doutes et ensuite ils peuvent profiter pleinement du voyage qui les conduit jusqu'à la destination de leur voyage de noces. Une destination qui devient très vite évidente, l'Alaska. Etta a visé juste, encore une fois, c'est un choix parfait. Il fait déjà nuit, une voiture les attend pour les conduire jusqu'à leur résidence pour les prochains jours. « Fais attention, elle pourrait bien s'y habituer... Et maintenant qu'elle t'a officiellement rencontré, je suis prête à parier qu'elle te considère déjà comme un ami. Tiens toi prêt, à présent Etta Candy fait partie de ta vie. » Et c'est bien loin d'être un problème. L'endroit qu'elle a loué pour eux est magnifique, perdu au beau milieu de l'Alaska, entre forêt et montagnes. Ils seront coupés du monde, coupés de tout et de tous. Et c'est parfait, exactement ce dont ils ont besoin pour profiter de leur mariage avant un inévitable retour à la réalité. Diana éclate de rire quand Jason la fait basculer dans ses bras pour l'amener jusqu'à l'entrée du chalet, quand le veut la tradition – à moins que ce ne soit une idée véhiculée par les médias romantiques ? Leur chauffeur disparaît rapidement après avoir déposé leurs valises, et les voilà enfin seuls pour faire le tour du chalet. Chalet qui est pourvu de toute la modernité dont on pourrait rêver – jacuzzi inclus – et une vue imprenable sur les paysages somptueux de l'Alaska. Paysages dont elle se soucie bien peu pour le moment... « Si les animaux pourraient... ? » Elle le regarde, les yeux légèrement écarquillés, avant d'éclater de rire à son tour. « Hm, j'aimerais si possible ne pas avoir à sermonner un ours polaire ou je ne sais quoi... Non, non, personne ne viendra rien regarder ! » Elle secoue la tête et va s'accrocher à son cou une minute, pour lui voler quelques baisers. « Au lieu de dire de telles bêtises... Tu ferais mieux d'aller allumer la cheminée, pendant que je m'occupe de ce jacuzzi. » Elle lui adresse un regard lourd de sous-entendus avant de rejoindre la salle de bain, et ouvre les robinets du bassin pour le remplir d'eau chaude. Elle songe dans un premier temps à retirer sa robe de mariée mais décide finalement  d'attendre Jason pour lui laisser cet honneur, ne pas le priver de cette unique chance... Quand elle entend la cheminée commencer à crépiter, elle sourit, et attend impatiemment qu'il vienne la retrouver. « Tu sais, je commence vraiment à me dire que l'eau est notre élément... » Ce qui n'est pas pour lui déplaire. Leurs étreintes humides ont quelque chose d'à la fois sensuel et romantique, et il lui semble qu'ils sont hors du temps, loin de tout ce qui pourrait d'ordinaire les déranger. « Je vais avoir besoin d'un peu d'aide pour retirer ma robe. S'il te plaît ? »

Dans cet endroit perdu au milieu de nulle part, c'est facile d'oublier le monde. Facile d'oublier que le Syndicat du Crime peut frapper à n'importe quel moment, facile d'oublier leurs dizaines d'ennemis, facile d'oublier les dangers qui planent constamment au dessus d'eux. Encore une fois, c'est une parenthèse dorée au milieu d'un quotidien parfois difficile à supporter. Et plus le temps passe, et plus Diana ose se demander si elle ne devrait pas mettre Wonder Woman de côté pour un temps. Tout s'est enchaîné tellement vite au cours de l'année écoulée, à chaque qu'elle a pu reprendre son souffle, ce n'était que pour mieux replonger l'instant d'après. Avec Jason, c'est facile d'oublier le monde, mais le monde revient toujours les chercher. Un cercle vicieux, de sombres pensées, oubliées dès qu'il pose les mains sur elle. Il défait lentement sa robe pour d'abord dénuder ses épaules qu'il embrasse lentement en même temps qu'il fait glisser le tissu sur sa peau, jusqu'à ce qu'elle soit presque entièrement nue. Et voilà, au revoir robe de mariée... Elle étouffe un soupir quand Jason l'embrasse sans retenue et lui retire son dernier vêtement – à les voir ainsi, on croirait presque que cela fait des semaines qu'ils ne se sont pas touchés. À son tour, elle l'aide à retirer ses vêtements, non sans rire doucement face à son impatience évidente. Si elle a un jour cru qu'il finirait par se lasser, ce n'est plus le cas, chaque regard qu'il pose sur elle est un peu plus fiévreux que le précédent. Ensemble, ils entrent dans l'eau chaude et bouillonnante, et Diana soupire de contentement, réalisant à peine à quel point elle a besoin d'une pause après une journée si agitée. Même pour elle, habituée à l'extraordinaire, c'est une journée hors du commun. Ce n'est pas tous les jours que l'on apprend être enceinte, que l'on se marie et que l'on se retrouve en Alaska pour un voyage de noces organisé dans la foulée. « Même si tu me disais être fatigué, je ne te croirais pas une seule seconde... » Puits de Lazare ou non, Jason semble être de ces hommes que rien n'épuise, il dort encore moins qu'elle et a toujours de l'énergie à revendre. En particulier pour certaines choses... Elle sourit quand il attire contre elle pour recommencer à déposer des baisers sur sa peau, impossible d'ignorer ce à quoi il pense. « Hm, quelque chose me dit que mon époux attend sa nuit de noces avec impatience... » Elle profite de ses baisers encore un instant avant de se retourner, pour glisser une main dans sa nuque et laisser l'autre glisser lentement sur son torse. Diana, jouer avec le jeu ? Avec lui, souvent. « Tu sais, tu ferais sans doute mieux de profiter de moi autant que tu le peux... Tu vas bientôt devoir me partager. » Et certainement avec la seule personne avec laquelle il ait envie de le faire. Un bébé, cela change tout dans une vie, cela demande une réorganisation du quotidien, bouscule les habitudes et demande une attention de tous les instants. Mais rien de tout cela n'angoisse Diana. Bien au contraire, elle a hâte de tenir leur bébé contre elle, hâte d'en prendre soin et de l'aimer. Hâte de devenir mère, tout simplement. Mais pour le moment, il n'y a encore que Jason et elle, et le bébé passe encore inaperçu. Alors tant qu'elle le peut, elle décide de jouer encore un peu avec lui. Un sourire aux lèvres, elle s'écarte de lui et s'assoit dans l'eau, de façon à ce que son corps soit en grande partie immergé. Torture ? Peut-être bien, mais il ne s'en est jamais plaint. Probablement parce qu'il trouve le jeu très à son goût. « Je me demande ce que tu vas bien pouvoir faire de toute cette énergie... » Elle s'adosse à la paroi du bassin, la tête légèrement basculée en arrière – tentation irrésistible, ses longs cheveux noirs flottent autour d'elle et lui donnent une aura un peu mystique, peut-être celle d'une nymphe un peu trop lascive pour être innocente. Avec de faux airs sage, elle laisse sa jambe remonter lentement le long de celle de Jason, et son regard, lui, vagabonde un peu partout. « Des suggestions... ? »

Dangereuse tentation. Délicieuse tentation ? Diana sait parfaitement qu'en jouant avec lui, elle va faire monter la température de quelques degrés encore, jusqu'à ce que ni l'un ni l'autre n'y tiennent plus. Souvent, il cède le premier, les limites de sa patience rapidement atteintes. C'est presque trop facile de le faire succomber, et pourtant elle ne s'en lasse pas. Quelle femme cesserait de jouer avec un homme qui la trouve aussi irrésistible qu'au premier jour, et l'aime à la folie ? Certainement pas Diana. Elle lui sourit avec une innocence feinte quand il se penche au dessus d'elle avec un air qui ne trompe pas. « Toi, cuisiner ? Je serais réellement impressionnée... » Il ne doit y avoir qu'un point sur lequel ils ne s'entendent pas réellement, celui de la nourriture. Mais peu importe, ce n'est pas de cela dont ils ont faim. Elle rit doucement quand, déjà, il la redresse et colle son corps contre le sien. L'avantage à jouer ce jeu là, c'est qu'il n'y a jamais de perdant. Juste deux amants comblés. Leur proximité de plus en plus brûlante ne facilite pas les choses, Diana a déjà des papillons dans le ventre, et ne pas l'embrasser lui demande des efforts considérables. Patience est mère de vertu, dit-on... Sauf que voilà, elle n'a pas la moindre envie d'être vertueuse, pas une seule seconde. « Oh, tu sais... Tu étais plutôt séduisant dans ton attirail de bûcheron, en Norvège... » Ce n'est même pas un mensonge. Qui aurait cru que Diana serait sensible au charme si cliché d'un homme occupé à couper du bois pour le feu ? Pas elle, mais elle est néanmoins tombée dans le piège. Sans doute était-ce trop facile, de même qu'il la trouve irrésistible, elle le trouve complètement ensorcelant. Elle a pourtant bien vérifié, le puits de Lazare n'est pas censé lui avoir donné de tels dons... Sans doute l'amour est-il le seul à blâmer pour ce qu'elle ressent pour lui, ces sentiments si puissants qu'ils en sont parfois perturbants. Mais pas ce soir, ce soir tout est parfait et exaltant. Prise au piège entre le bord du bassin et son corps, elle soupire une première fois en le sentant contre elle, une seconde fois quand il murmure quelques paroles indécentes à son oreille. Elle pose ses mais à plat contre son torse avant de les laisser remonter lentement, elles glissent sur ses épaules, puis l'une sur sa nuque et l'autre sur son visage. Malgré la fièvre du moment et un empressement de moins en moins maîtrisable, Diana prend le temps de caresser sa joue avec tendresse, puis de repousser les quelques mèches de cheveux qui tombent presque devant ses yeux. Même au beau milieu d'une étreinte passionnée, elle aime lui rappeler à quel point elle l'aime à travers des gestes simples mais pleins d'affection. Elle aime plonger son regard dans le sien, attraper ses lèvres pour l'embrasser, le serrer contre elle. Peu importe leurs ardeurs, leurs passions, c'est toujours l'amour qui domine leurs étreintes. Alors elle se presse encore un peu plus contre lui avant de l'embrasser, ses doigts s'accrochent à ses cheveux presque trop fort, comme pour l'empêcher de lui échapper alors qu'elle sait très bien que l'idée ne lui traversera même pas l'esprit. Et en même temps qu'elle l'embrasse, elle sort de l'eau pour s'asseoir sur le rebord du bassin, ses jambes nouées autour de sa taille pour forcer toujours plus de proximité, sans pour autant aller au bout de leur union. Quand elle s'écarte, ce n'est que pour déposer une longue série de baisers fiévreux sur son visage, et mordiller doucement le lobe de son oreille. Dernière provocation avant qu'il ne lui cède. « Tu sais... Ce n'est pas très poli de faire attendre une princesse... »

Est-ce qu'elle le croit, quand il lui dit qu'il est l'homme le plus amoureux de l'univers ? Difficile d'en douter, quand il l'aime avec une telle intensité. Peut-être se fait-elle des idées, aveuglée par ses propres sentiments, mais il lui semble que leurs étreintes sont toutes plus intenses que les précédentes, comme si leur amour continuait d'aller crescendo alors qu'il semble être chaque jour à son apogée. Alors évidemment qu'elle le croit quand il lui dit qu'il l'aime comme aucun autre homme ne peut aimer aucune autre femme. Comment ne pas y croire, quand il lui fait ainsi l'amour ? Elle a besoin d'un instant pour retrouver ses esprits après leur embrassade, et puisque Jason réitère un peu plus sérieusement sa proposition de s'occuper du repas, Diana va s'asseoir près de la cheminée un instant, après avoir revêtu ses sous-vêtements et un pull large – pris dans la valise de Jason – qui lui arrive presque aux genoux. Elle a besoin de quelques minutes pour se remettre de cette journée. Elle est enceinte. La nouvelle est encore fraîche, peut-être un peu trop pour qu'elle puisse déjà l'assimiler totalement. Mais elle est bel et bien enceinte, après des siècles à rêver de maternité, elle porte enfin l'enfant qu'elle a toujours voulu. C'est presque irréel, maintenant qu'elle a quelques minutes de solitude pour y penser. Il y a un petit être qui grandit dans son ventre, un bébé en devenir qu'ils pourront tenir dans leurs bras d'ici quelques mois. Un bébé que Diana considère comme un miracle, et il y a peu de temps encore, l'aurait contemplé comme un cadeau des dieux. Mais elle le sait, à présent, que les dieux n'ont rien à voir là dedans, trop égoïstes pour ce soucier des souhaits de ceux qui les vénèrent. Non, le seul être qu'elle ait à remercier se trouve affairé aux fourneaux, dans un effort insatiable de toujours en faire plus pour lui plaire. Diana se relève et attrape le plaid qui se trouve sur le canapé, et le passe autour de ses épaules pour ensuite le rejoindre dans la cuisine. « Je triche ? Pas du tout, promis, je ne touche à rien. » Elle jette tout juste un petit coup d'œil au four, et sourit en y découvrant le plat. Prévisible ? Peut-être un peu, mais cela n'enlève rien à l'effort. Elle se hisse sur le bout de comptoir qui n'est pas envahi par la nourriture et s'y assoit, toujours le même sourire aux lèvres. « Eh bien écoute, dans le pire des cas, je n'aurai qu'à te manger toi... » Plaisanterie facile ? Sans le moindre doute, mais elle ne pouvait pas passer à côté. Elle se pince les lèvres quand il lui parle de son petit problème avec les framboises, essaie sincèrement de ne pas se moquer, mais c'est plus fort qu'elle, elle se met à pouffer avant d'éclater de rire. C'est bien la première fois que quelqu'un lui sort ce genre de chose et quand elle aperçoit cette pauvre barquette de framboises abandonnée dans un coin du plan de travail, privée de participer à la salade de fruits, son hilarité redouble. « Tu devrais avoir honte ! Pauvres petites framboises... » Elle tend la main et attrape le fruit – littéralement – de la discorde et lui agite sous le nez. « Alors comme ça... Tu les trouves perturbantes ? Ces pauvres petites framboises sans défenses sont victimes de tes préjugés. Ce n'est pas très joli... » Un brin moqueuse, très amusée, elle pioche dans la barquette et croque quelques uns des fruits avant de la reposer pour attirer Jason à elle et l'embrasser. De façon peut-être excessivement langoureuse en même temps qu'elle noue ses jambes autour de sa taille, peut-être pour se faire pardonner de s'être un peu jouée de lui, peut-être parce qu'elle en a tout simplement envie, toujours avide de son contact. « Alors... Elles sont si terribles que ça, ces framboises... ? » Leur baiser a eu un goût sucré, fruité, c'était une façon détournée mais totalement assumée de réparer cette injustice faite à ces petits fruits rouges que Diana apprécie tant. « Maintenant, j'aimerais beaucoup goûter à cette pizza. Tu m'as donné faim. »

Un moment hors du temps. Dans ce coin reculé de l'Alaska, au beau milieu de nulle part, il n'y a qu'eux. Libres de profiter de l'instant présent, libres de rire, libres de s'aimer, libres de profiter des premières heures de leur mariage sans se soucier du reste. Il n'y a plus de Syndicat, plus de Ligue, plus de Joker, plus rien d'autre qu'eux. Diana mentirai en disant que parfois, elle n'aimerait pas absolument tout quitter pour ne plus vivre qu'ainsi. Évidemment que l'idée lui a déjà traversé l'esprit, et le traversera encore. Elle se sait incapable de rester les bras croisés face aux injustices et au malheur, ce n'est pas dans sa nature. Mais ça ne l'est pas non plus de ne pas rêver d'un peu de calme dans un monde perpétuellement bouleversé par les catastrophes. Un sourire aux lèvres, Diana redescend du comptoir pendant que Jason sort leur repas du four, et puisque l'oisiveté est de mise, va s'installer dans le canapé. Si elle a froid ? Elle rit doucement quand Jason essaie de la réchauffer. « J'admets être sensible aux températures fraîches... Il faut dire que sur Themyscira, je n'ai connu aucun hiver en cinq mille ans. » Juste un éternel été, et des journées pour la plupart chaudes et ensoleillées. « Mais c'est parfait, cela te donne l'occasion de me réchauffer. » Non pas qu'il ait jamais eu besoin d'excuse pour cela... Être blottie près de lui au coin d'un feu de cheminée, c'est bien évidemment aussi romantique qu'il est possible de l'être. Peut-être un peu cliché, mais cela n'enlève rien à la perfection du moment. Elle se sent à peine observée quand elle attrape une part de pizza, alors elle fait un peu durer le suspense, se sentait à peine observée. « Eh bien... » Elle fait mine de réfléchir, comme si l'avenir du monde dépendant de la réussite de cette pizza. « Je pense que tu as un avenir dans le monde de la pizza. » Elle éclate de rire, amusée par son expression anxieuse. « Mais ne t'en fais pas, tu feras office de dessert. » Avec lui, il lui est facile d'être légère, de plaisanter, de parler sans réfléchir, sans craindre de voir ses paroles décortiquées dans la presse ou ailleurs. Conquise par leur repas, elle avale sa part rapidement avant d'en reprendre, réalisant tout juste à quel point elle avait faim. Sans doute est-il encore trop tôt pour blâmer sa grossesse, mais elle a réellement envie de manger pour deux ce soir. La salade de fruits, tout particulièrement, ne lui résiste pas. Encore une fois, elle taquine Jason avec les framboises, et lui rappelle que les fraises ont elles tous leurs pépins à l'extérieur, et que c'est tout aussi perturbant. Blottie dans ses bras, elle le laisse choisir le film qu'il veut regarder, doutant de toute façon de réussir à ne pas s'endormir avant la fin. Pas parce qu'elle trouve le cinéma ennuyeux, mai parce qu'elle se sent tellement à l'aise et rassurée qu'elle lâche rapidement prise, et le sommeil la trouve. Ce qui, une fois de plus, ne manque pas. Quand Diana rouvre les yeux, elle est naturellement blottie sous les couvertures du lit, Jason contre elle. Son bras est passé autour de sa taille et elle peut sentir son souffle chaud dans son cou. Elle soupire doucement, il n'y a pas grand chose qu'elle aime davantage que de se réveiller auprès de lui, même au beau milieu de la nuit. Mais ici, c'est différent. Tout est parfaitement silencieux, ce n'est pas comme à Metropolis où il y a toujours ce bruit de trafic étouffé, ces sirènes, ces lumières artificielles. Ce n'est pas sans lui rappeler Themyscira et ses nuits paisibles, loin de toutes les nuisances sonores du monde des hommes. Voilà déjà plusieurs jours que l'île des Amazones est dans ses pensées, certainement parce que tant que le Syndicat rôdera, elle ne pourra pas y retourner sans risquer de mettre sa famille et son peuple en danger. Alors qu'elle meurt d'envie de les retrouver, davantage encore à présent qu'elle est enceinte. Hippolyte lui manque, elle sait combien elle serait ravie d'apprendre que sa fille est à son tour sur le point de devenir mère. Encore une fois, Diana soupire et le plus en douceur possible, elle échappe à l'étreinte de Jason et se lève, prenant le temps de remonter les couvertures sur lui pour qu'il n'ait pas froid. Dans le salon, elle prend l'une des bougies qui se trouvent sur le haut de la cheminée, l'allume, et ouvre la porte vitrée qui donne sur l'immense étendue enneigée, qui semble presque briller sous les rayons de la lune. Diana s'assoit sur le porche en ramenant ses jambes sous elle, et pose la bougie devant elle avant de joindre les mains. Elle ne se souvient pas de la dernière fois où elle a prié les dieux, de la dernière fois où elle en a eu envie. Mais cette nuit, dans le froid de l'Alaska, elle se sent obligée de le faire, c'est à la fois une obligation et un désir impérieux. Alors elle vide son esprit et tend ses pensées vers l'Olympe, et tout particulièrement vers ses occupantes. Pendant quelques minutes, avant qu'elle ne sente la présence de Jason dans son dos. Il ne l'a pas interrompue, il n'en a pas eu besoin. « Nous n'avons pas beaucoup d'enfants sur Themyscira. » Il le sait, il l'a vu de ses propres yeux. « Chaque grossesse, chaque naissance est digne d'une célébration. Alors nous prions les déesses, nous les remercions de nous faire un tel cadeau. » Elle ne cite pas de noms, probablement que la plupart ne lui diraient rien. Hormis celui d'Héra, qui par une ironie du destin est chargée de protéger les épouses et les mères. Elle n'est heureusement pas la seule, et toutes sont loin d'être aussi lunatiques qu'elle. « Nous leur demandons aussi de nous donner des filles. » Elle sourit, même si l'aveu a un petit quelque chose de triste. Des filles, pour éviter de devoir confier leur enfant nouveau-né à Héphaïstos. Une crainte que Diana n'a pas à avoir, mais qui demeure malgré tout ancrée en elle. Des Amazones forcées de devoir abandonner leurs enfants, elle en a connu quelques unes, et les souvenirs de ces adieux déchirants sont encore bien présents dans son esprit. « Tout cela, toutes nos traditions, c'est un peu comme une langue étrangère pour toi, n'est-ce pas ? »

Une prière, adressée à des divinités qui ne méritent plus aucune considération. Mais les traditions sont les traditions, et Diana est bien trop attachée à Themyscira et à ses coutumes pour ne pas le faire. Et puis, s'il n'est pas facile de s'attirer les faveurs des dieux, il l'est de les froisser et c'est une chose qu'elle préfère éviter, ayant bien assez de problèmes et de drames à gérer sans devoir y ajouter un nouveau chaos olympien. Et puis, cette prière lui permet en quelque sorte de se reconnecter à ses racines, à défaut de pouvoir aller fêter la nouvelle de sa grossesse comme il se doit sur Themyscira. Toutes ces choses sont certainement encore un peu étranges pour Jason, et si elle fait de son mieux pour les lui expliquer aussi clairement que possible, Diana se doute qu'il lui faudra plus que quelques mois pour assimiler des siècles de culture et de coutumes. Mais il s'y intéresse et fait de son mieux pour comprendre, et c'est pour Diana le plus important. « Des filles, oui. » Mais à présent que les Amazones ont pu rencontrer leurs fils, peut-être les choses vont-elles changer. Ce que Diana regrette par dessus tout, c'est de ne pas avoir pu rester chez elle pour les négociations concernant la place de ces hommes sur Themyscira. La faute au Syndicat et à sa présence menaçante, une fois de plus. Elle sourit en refermant la couverture sur sa silhouette, non sans s'étonner un peu de l'apparente tolérance au froid de son époux. De toute évidence, son séjour au cœur des montagnes de l'Himalaya l'ont habitué au froid polaire. « Tu sais, je pourrais te parler de Themyscira et d'histoire mythologique pendant des heures si tu me le demandais. » Bien qu'elle ne soit pas certaine de savoir par où commencer. Au commencement, tout simplement, à la création de leur monde, aux Titans ? Ou peut-être aux origines de Themyscira et des Amazones ? Toutes ces informations ancrées dans son esprit sont denses, et ce qui est devenue pure logique avec le temps est en fin de compte bien compliqué à expliquer, tant il y a de récits et de protagonistes. Diana fronce légèrement les sourcils quand Jason lui demande à quelles déesses il doit s'adresser, ne comprenant pas immédiatement ses intentions. « Eh bien, il y a Ilithyie, Léto, Aphrodite... » Héra, qu'elle ne mentionne pas, doutant fort que Jason veuille adresser de quelconques paroles à la déesse. Silencieuse, un sourire aux lèvres, Diana l'écoute s'exprimer, attendrie. Ce n'est probablement pas tout à fait le genre de prières que les déesses ont pour habitude d'entendre, mais pour elle peu importe. La seule chose qui lui importe, c'est l'intention, celle d'adopter sa culture sans rechigner à la tâche, le plus naturellement du monde. Là où beaucoup pensent que Diana et son monde appartiennent à une antiquité dépassée, Jason lui les embrasse avec enthousiasme. Encore une fois, il vient de lui donner une nouvelle raison de l'aimer davantage. « Si avec tout ça nous n'avons pas une fille, les déesses se sont moquées de nous. » Elle lui sourit, touchée par l'attention qu'il porte à son monde, et par extension à ses croyances les plus intimes. « Avec toi, c'est tellement facile de connecter ces deux mondes qui se ressemblent pourtant si peu. » S'il n'est pas le seul à faire des efforts, ce sont les siens qui la touchent le plus. Et sans aucun doute parce qu'ils ont mené des existences diamétralement opposées avant de se trouver, mais ce qui aurait pu être un frein à leur relation n'a en fin de compte pas posé le moindre problème, ni la moindre contrainte. Diana dépose un baiser sur son front avant de se relever, et elle frissonne dans le froid de la nuit. « Maintenant que notre message est envoyé, j'aimerais beaucoup retrouver la chaleur du lit, si tu n'y vois pas d'inconvénient... » Il ne proteste évidemment pas, et bientôt ils sont de retour sous les couvertures, blottis l'un contre l'autre. Pour encore quelque temps, le reste du monde n'existe pas. Il n'y a qu'eux, rien qu'eux, et la perspective d'un avenir moins nuageux que la veille.