Nocturnal animals Comblée et ébouriffée, Selina se redresse sur les coudes lorsque son amant évoque soudain une idée assez sympathique lors de cette conversation. Elle ne peut s'empêcher de gémir, tiraillée par la douleur de ses muscles mais aussi par ces deux belles séances d'affection dont ils ont fait preuve sous la douche et dans le lit. Non pas qu'elle se dégage de son étreinte mais elle avait besoin de le regarder en prenant un peu de hauteur, pour l'admirer dans un moment où il n'est pas complètement à la merci d'une quelconque réflexion sur les prochains criminels qu'il devait traquer. Oh, grand bien vous en garde, il reste sérieux, comme il l'est si souvent, mais il y a une petite différence. Dans ses yeux règne une certaine rêverie et dans ses rictus le bonheur. Il est vraiment heureux. Et Selina se penche, scrute chaque partie de son visage et le frôle par moments à certains endroits de ses lèvres, adoucie par cette vision. Elle s'arrête au front quand soudain un mot vient la faire tiquer. Pas dans un sens négatif, mais dans le fait qu'elle ne s'attendait pas à entendre ça ... pas de sa bouche en tout cas. "Romantique ... ?" L'idée de l'île ne lui déplaît pas, et le voir piloter autre chose qu'une Batwing ou une Batmobile serait appréciable mais ... romantique. Pas de moquerie, pas de rire, pas de choc non, tout ce que Bruce voit en cet instant est une femme désarçonnée venant l'embrasser à nouveau avec beaucoup de tendresse. "Je reviens. Alfred a dû laisser de quoi nous soigner au pas de la porte." Après quelques baisers de plus sur le cou de son amant, Selina se lève et sort un moment du lit si confortable et chaud en leur présence pour récupérer le nécessaire. Lors de sa marche, elle se retourne vers Bruce pour le scruter et apprécier avec beaucoup de fierté et d'amour son regard sur elle. Les effets récupérés dans une petite malle laissée au pas de la porte, elle revient vers lui et commence par lui appliquer quelques poches réfrigérantes. Assise à ses côtés. "Va pour une semaine. Il nous faudra bien le temps de rentrer, et aussi puissantes soient les performances technologiques de Wayne Industries, il nous faudra bien deux jours de plus pour y aller et ensuite rentrer." Vient ensuite le moment de l'application d'une crème anti inflammatoire sur son corps. Bruce en frissonne sous les élans de froids apportés par les doigts agiles de son amante et d'un regard, d'un sourire et d'un baiser, ils repartent tous deux sous les draps. Mais cette fois sans étreinte passionnelle, en restant juste l'un contre l'autre à apprécier silencieusement les nuances de leur corps apportées par leur accrochage de ce soir. Peut-être est-ce aussi le fait qu'elle ait dit dans un moyen détourné son envie de passer plus de temps avec lui. À un moment, Selina s'arrête et le fixe avec de grands yeux, frappée par une révélation. "Je viens de me rendre compte que je n'ai aucun habit à portée de main."
Le lendemain arrive assez rapidement. Dos collé contre le buste de Bruce, son bras entourant sa taille sur lequel Selina a posé sa main, la jeune femme ouvre un oeil et regarde un moment le soleil se lever. Qui aurait cru qu'en l'espace d'une semaine, ils arriveraient à faire ce qui aurait dû être fait pendant ces dix ans. Est-ce par peur de ne plus être là pour l'autre, à force d'années passées et de faiblesses venues avec leur âge, ou bien est-ce parce que leurs nombreuses expériences leur ont enfin appris à être honnête avec leurs envies ? Peut-être est-ce tout à la fois, déconvenues comme bonnes expériences. "Ti amo così tanto." Dit-elle dans un italien parfait. Puis, elle se dégage de cet enlacement pour se redresser, mais cette fois sans faire en sorte d'être discrète. Oui, une île, avec lui. Déserte, où ils pourront enfin souffler. La perspective l'enchante mais elle ne sait pas. Pourra-t-elle être à la hauteur. Ne s'ennuiera-t-il pas, ou elle-même ne ressentira-t-elle pas le besoin de prendre de la distance. Un long soupire fuse d'entre ses lèvres et elle passe une main sur son visage, déboussolée et assommée par ses propres pensées. "Je vais vraiment commencer à détester les artefacts." Quand elle redresse la tête, elle voit sur un plateau de quoi manger, ainsi qu'une malle dont elle soupçonne le contenu. Alfred est encore passé. Discret, méthodique et efficace, mais surtout bienveillant. Vraiment, Bruce n'aurait pas pu avoir mieux à ses côtés. Quand à la valise, elle en est sûre, c'est l'homme dormant ou plutôt faisant semblant de dormir à ses côtés qui en est l'auteur. "J'espère que tu as pensé aux culottes." Elle plaque sa main contre sa bouche et se met à rire. Penser à leur bonheur oui. Penser à ce que sera demain ensemble, en faisant fi des horreurs de Gotham qui se mettront sans doute en travers de leur chemin. Il faut essayer. Il en ont le droit en tant qu'êtres humains.
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