« Ouah la vache, ça, ça craint ! » Dans une main, Harley tient sa brosse à dents. Dans l'autre, un tube de dentifrice. « Hmmmm... » Elle fronce les sourcils et pose un regard accusateur sur le dentifrice. Elle lit la liste des ingrédients en faisant la moue, comme si elle s'attendait à lire quelque chose du genre "attention, ce dentifrice à la menthe risque de vous faire halluciner comme si vous veniez d'avaler un space-cake entier". Mais non, non, c'est le dentifrice le plus ordinaire du monde. Du coup, Harley se demande ce qu'elle fiche tout d'un coup dans un quartier franchement lugubre alors qu'une minute plus tôt elle allait se brosser les dents et aller s'emmitoufler sous la couette avec un roman à l'eau de rose. « Déjà que Gotham c'est moche, mais alors ici ça bat tous les records de mocheté ! » Comme pour lui répondre, un coup de tonnerre gronde et après sursauté et couiné comme une souris, Harley adresse un majeur furieux au ciel. Franchement, si toute cette histoire est une nouvelle brillante idée de Waller, elle aurait au moins pu les prévenir ! « Bon, eh bah adieu la soirée cocooning ! » Harley range sa brosse à dents et son dentifrice dans les poches de son pyjama préféré, avec des licornes et des arcs-en-ciel. « Quand faut y aller, faut y aller, hein... » Aller où, bonne question, mais ce n'est pas en restant plantée comme un poteau au milieu d'une rue glauque qu'elle obtiendra des réponses aux questions qui germent dans son esprit. Harley avance en faisant la grimace, c'est sûr, ses pantoufles licornes vont se salir ! Elle croise les bras avec une mine boudeuse en avançant au milieu d'une ruelle sombre et pleine de... Pleine de choses. Des décombres, des morceaux de gens, des véhicules rouillés... Il y a tout et rien, on dirait une décharge. « Euh... Y a quelqu'un ? Coucou ? Hé oh ? » Peut-être que ses appels auraient été plus efficaces si elle n'avait pas murmuré, mais même Harley Quinn possède un instinct de survie. Et il lui dit qu'elle a tout intérêt à se faire toute petite et aussi silencieuse qu'une petite souris. Une résolution qui passe vite à la trappe quand une voix pour le moins dérangeante résonne tout autour d'elle. Un hurlement paniqué lui échappe avant qu'elle ne plaque ses deux mains sur sa bouche pour ne plus faire le moindre son. Elle reste immobile et silencieuse pendant que la voix s'exprime et une fois qu'elle a terminé son monologue pour le moins perturbant, Harley secoue la tête. « D'accord, d'accord... What the frickity frack!? » Bon autant l'avouer tout de suite, Harley n'est vraiment pas faite pour se taire. Elle n'est pas sûre d'avoir compris tout ce que l'autre psychopathe vient d'annoncer, mais elle a l'impression qu'il a cru qu'organiser sa propre version des Hunger Games serait une idée du tonnerre. "May the odds be in your favor" et bla bla bla... Harley disparaît vite derrière la carcasse d'une voiture quand elle croit entendre du mouvement. Elle attrape la première chose qu'elle voit et qui pourrait lui servir à se défendre, une barre de fer qu'elle a bien l'intention d'utiliser comme sa batte. Jamais la Suicide Squad ne lui a autant manqué. Floyd, Rick, Tatsu, June et même cet abruti de Digger. Au moins avec eux, elle n'est pas seule à affronter les bizarreries de l'univers. Doucement, Harley se redresse et regarde à travers les fenêtres brisées du véhicule. D'abord elle ne voit rien, puis une femme apparaît dans son champ de vision. La bonne nouvelle, c'est qu'elle n'est pas seule à avoir atterri dans ce super bordel. La mauvaise, c'est qu'elle n'a aucun moyen de savoir si l'inconnue est de son côté ou de celui des "autres". Une chose est sûre, ce n'est pas en restant planquée comme un lapin dans sa tanière qu'elle trouvera des réponses à ses questions ou ira où que ce soit. Alors doucement, elle sort de sa cachette, serrant fermement la barre de fer entre ses doigts et prête à en faire usage au moindre signe d'agressivité. « Euh... Bonjour ? Pitié, dis-moi que toi aussi tu viens d'atterrir ici et que t'es aussi paumée que moi. » Harley déglutit lentement. La femme est tellement grande qu'elle doit se dévisser le cou pour la regarder dans les yeux et bon sang, elle a la carrure d'une catcheuse professionnelle. Autant dire qu'elle prie pour qu'elle soit dans son camp. Celui de Terre 1, si elle a bien compris le délire. « Moi c'est Harley, Harley Quinn. Par hasard, t'aurais pas croisé une autre rouquine dans le coin ? La peau verte, couverte de plantes, canon mais avec un sacré caractère... Non, ça te dit rien ? »
❝ Then fill up the glasses as quick as you can, and sprinkle the table with buttons and bran. Put cats in the Coffee and mice in the tea and welcome Queen Alice with thirty times three. ❞ Oopsy daisy the world's gone batshit crazy.L'avantage avec ce monde c'était qu'il n'était jamais à cours d'idée pour vous rappeler qu'il était encore capable de vous dérouter. Non pas que ça lui soit d'une aide particulière présentement. Lorsque le décors de son salon s'effaça brutalement, Artemis était assise en tailleur devant ce qui lui servait de table basse, lame dans une main et matériel d'entretien dans l'autre. Autant dire que la sensation désagréable qui la saisie au creux de l'estomac ne la lâcha pas lorsqu'elle tomba à la renverse sur un sol de gravas, divers éléments de son armure dégringolant de ses genoux dans une cacophonie de métal. Quoi encore ?
Se relevant d'un bon, lame de son poignard toujours au creux de sa paume, la guerrière inspecta l'endroit d'un œil méfiant, déjà sur le qui-vive. Où que ce soit, cette ville semblait avoir connu des jours meilleurs. La rue où elle avait atterri était jonché des restes abandonnés de bâtiments en briques, de carcasses de voiture et d'épaves en tout genre. On se serait cru en zone de guerre. Et ce n'était pas peu dire quand on savait que son point de comparaison était Gotham qui ne brillait pas particulièrement par sa capacité à passer pour un lieu de vie agréable. Au loin les rumeurs de la ville, mais il lui sembla que les parages immédiats étaient désertés de toute vie. Ou que le peu qu'il restait se terrait dans l'ombre, mise en fuite telle une proie devant son prédateur. La vitre de ce qui avait autrefois été un commerce, fissurée et recouverte d'une bonne couche de poussière lui renvoya sa silhouette affublée d'un improbable sweat en pilou à oreilles de chat qui avait connu des jours meilleurs. Quand on s'habillait à l'armée du salut on ne pouvait pas exactement se permettre d'être difficile. Le destin avait décidément le sens de l'humour et l'avait débarquée là dans ce qui ne pouvait être qualifié que de pyjama. Aussi embarrassant soit-il, l'heure n'était pas à ce genre de tergiversation et l'Amazone ne se posa même pas la question, ramassant ses protections qui avaient roulé au sol pour se les passer au avant-bras. Tant pis pour le style.
Une voix désincarnée venue du ciel la stoppa net dans ses réflexions sans queue ni tête et l'Amazone leva un regard estomaqué vers son interlocuteur invisible. Comment ça ? Un affrontement ? Elle qui s'était pourtant déjà retrouvée aux prises avec ces histoires de temporalités et de dimensions n'en croyait pas ses oreilles. Un juron sanglant lui échappa alors qu'elle assenait un violent coup de poing sur ce qui restait d'un réverbère. N'avaient-ils donc pas suffisamment donné pour se retrouver les jouets d'une force cachée les déplaçant à volonté comme on le ferait pour des pions ? Et quelles étaient donc ces histoires d'Atlantes et d'Amazones ? Si elle ne l'avait pas déjà remarqué, plus de doute possible, ce nouveau monde était des plus inhospitaliers et dangereux. O joie.
« Maudits soyez-vous tous. » gronda-t-elle
La petite voix qui interrompit son monologue interne lui fit l'effet d'un coup de tonnerre déchirant un ciel clair. Presque par réflexe, elle fit volte-face, armée de son seul poignard, prête à frapper. Mais la silhouette qu'elle entrevit lui arracha une grimace d'incompréhension. Aussi méfiante soit-elle, impossible d'imaginer que la jeune femme blonde drapée dans cet incroyable pyjama à motif de licorne soit à sa place dans ce décor d'apocalypse. Splendide, voilà qu'elles se retrouvaient toutes les deux dans une arène à ciel ouvert, accoutrées comme deux adolescentes se rendant à une soirée pour filles. Le moment n'était pas venu de sauter aux conclusions hâtives. Mais tout de même, se retrouver transportée dans un univers différent avec Harley Quinn pour compagne de galère, ça ressemblait au pitch de départ d'un mauvais épisode de série.
« Tu as de la chance de ne pas te retrouver avec ce poignard en pleine poitrine, gronda-t-elle, j'aurais pu être n'importe qui d'autre. »
N'importe qui d'autre, se baladant dans les rues d'une Londres détruite, en pyjama à oreille de chat, un poignard à la main. Sa rencontre du jour avait soit tenté sa chance, soit fait preuve d'une certain talent pour l'observation. A la voir comme ça, elle aurait plutôt misé sur la chance. Mais des tas de rumeurs s'échangeait sur elle, à tort ou à raison et en dépit de sa personnalité hors norme, elle n'était pas une femme à sous-estimer. Et peu importait son avis personnel pour le moment, elle n'était pas en mesure de refuser un soutien quel qu'il soit. Aussi stupéfiant soit-il.
« Artemis, se présenta-t-elle à contre-coeur, et je viens d'arriver également, je n'ai croisé personne. Manifestement celui qui nous a envoyées là souhaite nous mettre à l'épreuve. Mettons nous à couvert avant de nous faire surprendre par je ne sais quelle menace. »
Comme pour lui répondre, une déflagration retenti non loin, déchirant le silence. Sans mot dire, elle se faufila derrière ce qui avait dû être un kiosque à journaux, jetant des regards soupçonneux vers la rue. Pêchait-elle par excès de paranoïa ? Quelque chose était peut-être sur leurs traces, mais comment savoir ? Il leur aurait fallut trouver un abris sûr mais pour ça il allait falloir tenter sa chance. Elle indiqua les bâtiments en ruine d'un geste.
« Trouvons un abris. »
Une nouvelle déflagration sembla ponctuer sa phrase d'un poil supplémentaire de tension. C'était un peu comme si une catastrophe de plus était sur le point de leur tomber dessus.
Franchement, qu'est-ce que leur planète a d'aussi intéressant pour que tous les détraqués de l'univers essaient d'en prendre le contrôle ? Il doit forcément y avoir mieux que la Terre, même la lune est plus intéressante que la Terre ! Mais non, c'est toujours sur eux que ça tombe et hop, c'est reparti pour un tour ! Et après c'est elle qu'on traite de tarée ? Non mais vraiment... Si elle avait su qu'elle serait balancée dans un film d'horreur, Harley se serait au moins accrochée à sa batte, au lieu de se pointer avec son dentifrice et sa brosse à dents. Mais bon, une fois n'est pas coutume, la chance n'est pas de son côté. Au moins, elle n'est pas seule à avoir été déracinée de sa planète d'origine. Harley fait la moue quand la grande rouquine lui signale qu'elle aurait pu la tuer. « Euh... Le prends pas mal, mais t'as pas l'air hyper menaçante avec tes oreilles de chat... Mais je te juge pas, hein ! J'ai pas l'air plus farouche avec mes licornes. » Elle hausse les épaules avec désinvolture et avec l'air de quelqu'un qui a l'habitude de se retrouver dans des situations sans queue ni tête. Pas de Poison Ivy dans le coin, dommage, la belle plante aurait peut-être pu leur sauver la mise avec ses copines à feuilles et à épines. Mais en attendant de retrouver sa peut-être future bien-aimée, elle va devoir faire équipe avec... Artemis ? « Woah, un prénom de déesse, ça c'est drôlement classe. » Ce qui l'est beaucoup moins, c'est l'explosion qui retentit non loin d'elles. Sans demander son reste, Harley suit la grande rouquine, accrochée à sa barre de fer comme si sa vie en dépendait. Peut-être que c'est le cas, après tout, allez savoir dans ce drôle de monde ! « Un abri ? Ici ? Tu crois que c'est possible ? On dirait que la Troisième Guerre Mondiale a éclaté ici ! » Mais puisque les explosions semblent se rapprocher, elles ont tout intérêt à bouger. Tout en restant aussi discrètes que possible, parce que jusqu'à preuve du contraire, elles sont en territoire ennemi – et inconnu, en plus ! Harley trottine derrière Artemis, qui avance à une allure pour le moins soutenue. « Eh mais, dis-donc... Tu serais pas une Amazone ?! » Harley semble faire un drôle de calcul dans son esprit. Grande, baraquée, apparemment douée avec les armes, pas commode au premier abord, plutôt canon... Elle l'imagine avec une armure à la place d'un pyjama douillet et là, Eurêka ! Dans une bande dessinée, une ampoule se serait allumée au dessus de sa tête. « MAIS OUI T'ES UNE AMAZONE ! » Harley plaque ses mains sur sa bouche en couinant, comme pour s'excuser d'avoir fait du bruit. Du coup, elle se met à chuchoter. « Pardon, désolée, je voulais pas crier ! Mais... J'adore les Amazones, je suis fan ! Un jour, Wonder Woman m'a assommée, c'était génial ! » Elle affiche un sourire un peu trop ravi étant donnée leur situation, mais elle n'y peut rien. Harley adore les Amazones, elle est même devenue présidente du fan-club de Wonder Woman. Et elle en est vraiment super fière ! Alors pour elle, devenir l'acolyte d'une Amazone, même pour un jour, c'est un rêve qui devient réalité. Alors finalement cette Terre-4 n'est peut-être pas aussi nulle que ça. « Dis, tu la connais personnellement, Diana ? C'est ta princesse, non ? T'as tellement de chance ! » Harley soupire, envieuse. Et sans crier gare, elle attrape Artemis par le bras et l'entraîne derrière un tas de débris. Elle a entendu du bruit, des gens qui se rapprochent. Au ras du sol, Harley ose sortir la tête de sa cachette, juste assez pour pouvoir regarder ce qui se passe. Ou plutôt, qui passe. Et là, quelle surprise, d'autres Amazones ! Mais quelque chose retient Harley et l'empêche de leur sauter au cou. Elles n'ont pas l'air... Elles n'ont pas l'air normales. Normales dans le genre "Amazones de Themyscira prêtes à sauver le monde en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire". Elles ont l'air sombres, elles donnent froid dans le dos. Harley glisse vers Artemis sans faire de bruit. « Tu les connais ? C'est des copines à toi ? Elles ont l'air louche, tu trouves pas ? »
❝ Then fill up the glasses as quick as you can, and sprinkle the table with buttons and bran. Put cats in the Coffee and mice in the tea and welcome Queen Alice with thirty times three. ❞ Oopsy daisy the world's gone batshit crazy.Essayer de suivre Harley c'était comme vouloir regarder un film posé sur avance rapide. Les idées sans queue ni tête se succédaient dans son discours et vous n'aviez d'autre choix que de vous laisser porter par le flux sans chercher à nager contre courant. Artemis haussa à peine un sourcil lorsqu'elle fit référence à sa tenue des plus seyante. Que pouvait-elle répondre à ça ? Aussi se contenta-t-elle d'avancer à pas prudents, sa surprenante acolyte sur les talons. Elle n'avait pas tord sur un point, il paraissait illusoire de vouloir trouver un abris sûr parmi ces ruines. Ne restaient que quelques bâtiments épars et impossible de pouvoir s'assurer qu'il n'était pas déjà squattés. Sans compter qu'ils avait l'air tout prêts à leur tomber sur la tête.
« Aussi surprenant que ça puisse paraître, je pense que tu n'es pas loin de la vérité. » marmonna-t-elle en vérifiant pour la énième fois que la voie était libre
Le doute n'était plus permis. Il y avait bien eut une guerre dans cette ville et elle avait laissé de terribles stigmates. Lorsque Harley se lança dans une nouvelle tirade sur les amazones, elle ne pu empêcher le ricanement qui lui vint spontanément. S'il n'était pas rare de voir une partie de la population aduler ceux qu'ils considéraient comme des héros - et parfois même des supers vilains - Diana venait de gagner une fan des plus improbables. Et Artemis nota également que le sens de l'observation de ladite fan n'était pas à sous-estimer puisqu'elle avait très vite fini par comprendre qui elle était. Preuve que sous ses dehors instables et délurés, elle était capable d'un sens du détail et de la déduction qu'il ne fallait pas ignorer.
« C'est compliqué, éluda-t-elle, Diana et moi ne sommes pas beaucoup en contact. »
C'était presque un euphémisme. Toutes deux n'avaient fait que se croiser dans des rencontres qui tenaient plus du coup du sort qu'autre chose. Et si elle se disait confusément qu'il leur faudrait régler tout ça sous peu, le moment ne s'était jamais présenté. Et comme si le fait d'en parler avait suffit à les faire apparaître, un groupe d'amazone surgit au coin de la rue. Armées et vêtues pour le combat, elles étaient manifestement en patrouille dans le coin et pas des plus commodes. Les questions dont Harley l'asséna, elle aurait pu se les poser elle-même. Mais à voir l'aisance avec laquelle celles-ci se déplaçaient, elles étaient manifestement du coin. Le discours de la voix venue du ciel n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde et Artemis était plutôt résolue à faire profil bas. Mais le « non » énergique et silencieux qu'elle eut pour sa compagne de galère ne servit à rien. Avec une rapidité qui tenait presque du sixième sens qu'autre chose, l'une d'entre elles brandit son arme dans leur direction avec autorité.
« Qui va là ? gronda-t-elle, montrez vous ! »
Artemis jura sous cap. Que faire ? Y aller frontalement ? Tenter le tout pour le tout et s'enfuir ? C'était à dix-mille lieux de ses stratégies habituelles mais c'était bien la première fois qu'elle se retrouvait confrontée à ses sœurs amazones de cette manière. Face à elles, son anonymat risquait de voler en éclat en quelques secondes. Si elle se décidait à jouer leur jeu, comme expliquerait-elle la présence d'Harley ?
« Je ne pense pas que se sont des alliées. La voix a dit qu'on allait devoir s'affronter. » protesta-t-elle tout bas
Mais trop tard pour échafauder un autre plan. Elles s'étaient déjà précipité dans leur direction, prêtes à frapper.
J'ai à un moment envisagé d'aller plus loin dans la scène et puis j'ai réalisé que les réactions imprévisibles d'Harley allaient faire des merveilles dans cette situation...Do your worst
Dernière édition par Artemis Grace le Mar 4 Fév - 13:25, édité 1 fois
Elles vont avoir chaud aux fesses. Les Amazones qu'elles aperçoivent n'ont vraiment pas l'air sympathiques, Harley pense qu'elle doivent être du genre à cogner d'abord et à poser les questions ensuite. Quand son mauvais pressentiment se confirme, elle fait la grimace. Si seulement elle avait au moins sa batte avec elle... Mais non, elle porte un pyjama avec des licornes et des pantoufles. Autant dire que si elles en viennent aux poings, elle risque d'avoir du mal à s'en sortir en un seul morceau. « « La voix, la voix... Elle a dit des tas de choses, pff ! Comme si j'avais pas assez de voix dans la tête, en voilà encore une qui se ramène... » » Harley secoue la tête en soupirant – pas le plus discrètement du monde, évidemment. Sortir sans faire d'histoire ? De toute évidence, ces filles là n'ont pas encore entendu parler de la célèbre, l'unique Harley Quinn ! « « Psst, hey ! Je vais sortir et leur faire mon petit numéro habituel, si t'as l'occasion de sauver mes fesses, n'hésite pas... Sinon, tire-toi ! Et dit à Wonder Woman que je suis sa plus grande fan ! » » Quand faut y aller, faut y aller... Harley prend une profonde inspiration et lève les mains en l'air pour se montrer et tâter le terrain. « C'est bon, je sors ! Pas besoin de me transformer en gruyère, je sors ! » Et Harley Quinn, vêtue de son merveilleux pyjama, sort de sa cachette... Pendant un instant qui lui paraît interminable, les Amazones la regardent avec un air incrédule. Eh non, elles ne rêvent pas, elles sont bien face à une blondinette vêtue de licornes pailletées. « Euh... Salut, les filles ? Ah, la vache, elles ont l'air bien aiguisées vos épées... » Les guerrières échangent quelques mots dans une langue que Harley ne comprend pas, mais leur ton est sans équivoque : de toute évidence elles ne la trouvent ni mignonne, ni attendrissante. Les choses démarrent donc mal... « D'où est-ce que tu viens, humaine ? » L'Amazone qui a parlé a un fort accent, mais Harley ne prendra pour une fois pas le risque de faire le moindre commentaire. « D'où je viens ? Euh... Bah techniquement j'étais à Gotham il y a encore une heure, et puis j'ai atterri ici... D'ailleurs c'est où, "ici" ? J'ai un peu de mal à me repérer au milieu de ce, euh... Charmant paysage apocalyptique. Ça a son charme. Pas vrai ? » Les Amazones échangent quelques mots, et puis l'une d'entre elle s'approche pour poser la pointe de son épée sur la gorge de Harley. Effectivement, la lame est bien aiguisée. Super, super... « Gotham ? Et puis quoi encore, tu as traversé l'océan à la nage ? » Indice numéro un : elle se trouve de l'autre côté de l'Atlantique. En Europe, vraisemblablement ? Ce n'est pas très rassurant mais au moins, ça éclaircit un peu le mystère de la situation. « Tu fais partie de la Résistance ? Tu es accompagnée ? Pourquoi portes-tu ces vêtements ridicules ? » « Hé, doucement avec les questions ! Pour votre information, j'avais pas prévu de me retrouver seule en pyjama je ne sais où, et votre "Résistance", ça ne me dit rien du tout ! Hé, aoutch ! Faites un peu attention, ça pique votre truc ! » Et pas qu'un peu ! Harley sent une goutte de sang couler sur son cou, un peu plus et elle peut dire adieu à sa carotide ! Bien sûr, l'Amazone ne bouge pas son épée d'un millimètre pendant que ses semblables s'entretiennent pendant quelques secondes. Elle voudrait bien savoir ce qu'elles se racontent mais dommage, elle n'avait pas pris l'option themyscirien à l'université, elle avait préféré faire comme tout le monde et choisir l'espagnol. « Nous allons te conduire auprès de notre reine, humaine. Tu joues à l'imbécile, mais ton petit manège ne trompe personne. Elle t'interrogera elle-même. Nul ne peut résister au pouvoir de son lasso. » Harley cligne des yeux très vite plusieurs fois. « Lasso ? Comme le lasso de Wonder Woman ? » L'une des Amazones l'attrape par le bras pour la traîner derrière elle sans la moindre délicatesse. « Pour toi, ce sera Sa Majesté Diana de New Themyscira ! » « New Themysci... Attendez un peu, c'est pas censé être paradisiaque, votre coin ? Où sont les plages de sable fin et l'eau turquoise ? Et depuis quand Wonder Woman laisse les Amazones traîner sur le continent pour harceler les gens qui ne demandent rien à personne ?! » Une claque à l'arrière de la nuque manque de la précipiter à terre. « Aoutch ! Non mais, ça va pas ? Qu'est-ce qui ne tourne par rond chez vous ? » « La ferme, vermine ! » « Toi d'abord, Xena ! » Cette fois c'est sûr, elle est dans le pétrin. Pour ne pas dire, carrément dans la merde.
❝ Then fill up the glasses as quick as you can, and sprinkle the table with buttons and bran. Put cats in the Coffee and mice in the tea and welcome Queen Alice with thirty times three. ❞ Oopsy daisy the world's gone batshit crazy.En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, Harley était sortie de sa cachette et occupée à parlementer avec un groupe d'amazone manifestement pas décidées à la laisser partir comme ça. Artemis perdit quelques longues secondes à la regarder faire, totalement interdite. La raison aurait voulu qu'elle en profite pour jouer de l'effet de surprise et les sorte de là mais il fallait avouer que la scène avait un petit côté fascinant. C'était presque comme observer un accident sur le point d'arriver sur l'autoroute. Les quelques informations qu'elle parvint à glaner ne tombèrent pas dans l'oreille d'une sourde. New Themyscira ? Diana ? Il lui semblait parfaitement improbable qu'elles soient en train de parler de la Wonder Woman qu'elle connaissait bien. S'agissait-il d'une double ? Le mystère ne faisait décidément que s'épaissir.
Profitant de la diversion, l'amazone contourna le groupe, louvoyant entre les gravas sans se faire voir. La survie aurait voulu qu'elle parte sans demander son reste, comme le lui avait conseillé la petite blonde. Mais elle avait trop d'honneur pour ça et c'était probablement ce qui la perdrait. A voir la lame menaçante qui se pointait droit sur la poitrine d'Harley, leurs adversaires n'avaient pas l'air de plaisanter. Artemis avait bien conscience de ne pas être dans son propre monde mais même si ces Amazones étaient bien dans un autre camp que le sien, elle rechignait à l'idée de les affronter. L'appel du sang et de la famille. Une forme complètement tordue de solidarité. Etait-il possible que tout ceci ne soit qu'un stupide malentendu ? Elle n'y croyait plus à présent.
Sans autre forme de procès, elle surgit de l'ombre, agrippant au bras l'une de ses assaillante pour la désarmer, lui tordant au passage le bras dans le dos. Celle-ci n'avait pas l'air d'être une meneuse et semblait même un degré plus jeune que les autres. Une nouvelle recrue pas encore suffisamment aguerrie aux arts de la guerre.
Le reste de la patrouille se figea instantanément et quatre paires d'yeux se posèrent sur elle. Quelque chose ne collait manifestement pas dans cette histoire. La chef qui menaçait encore Harley de son arme quelques secondes plus tôt baissa imperceptiblement sa lame tout en s'adressant à elle.
« Artemis ? Son Altesse ne nous avait pas prévenu de ta présence ici ! »
La rousse mis un instant à comprendre qu'elle s'adressait à elle comme si elle semblait la connaître. Etait-il possible que l'un de ses doubles se trouve quelque part dans cet univers ? Tout allait de travers. Artemis se rendait bien compte que sa tenue et son air général ne jouait pas en sa faveur et qu'elle ne ferait pas illusion très longtemps. Ne serait-ce que par son ignorance de la situation. Mais l'Amazone s'était adressée à elle avec une pointe de déférence dans la voix et elle décida de faire confiance à son instinct qui lui dictait de jouer le jeu quelques secondes supplémentaires pour leur permettre de reprendre l'avantage.
« Il me semble que je n'ai pas à te révéler les détails de mes affaires n'est-ce pas ? Cette Mortelle était ma cible. En l'arrêtant vous compromettez une mission pour laquelle sa Majesté m'a personnellement mandatée. Tu ne tiendrais pas à contrarier ses projets n'est-ce pas ? - Mais nous pourrions être d'une quelconque assistance ! Elle doit manifestement être escortée au palais ? »
Pointe de questionnement dans sa voix. La mascarade ne tiendrait pas longtemps. Artemis assomma la jeune recrue avant de la repousser vers le groupe, se saisissant de son arme au passage. La patrouille s'égailla quelque peu et elle en profita pour se mettre hors de portée, détournant l'attention d'Harley en espérant que celle-ci mettrait ces quelques précieuses secondes à profit.
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« Ouah la vache, ça, ça craint ! » Dans une main, Harley tient sa brosse à dents. Dans l'autre, un tube de dentifrice. « Hmmmm... » Elle fronce les sourcils et pose un regard accusateur sur le dentifrice. Elle lit la liste des ingrédients en faisant la moue, comme si elle s'attendait à lire quelque chose du genre "attention, ce dentifrice à la menthe risque de vous faire halluciner comme si vous veniez d'avaler un space-cake entier". Mais non, non, c'est le dentifrice le plus ordinaire du monde. Du coup, Harley se demande ce qu'elle fiche tout d'un coup dans un quartier franchement lugubre alors qu'une minute plus tôt elle allait se brosser les dents et aller s'emmitoufler sous la couette avec un roman à l'eau de rose. « Déjà que Gotham c'est moche, mais alors ici ça bat tous les records de mocheté ! » Comme pour lui répondre, un coup de tonnerre gronde et après sursauté et couiné comme une souris, Harley adresse un majeur furieux au ciel. Franchement, si toute cette histoire est une nouvelle brillante idée de Waller, elle aurait au moins pu les prévenir ! « Bon, eh bah adieu la soirée cocooning ! » Harley range sa brosse à dents et son dentifrice dans les poches de son pyjama préféré, avec des licornes et des arcs-en-ciel. « Quand faut y aller, faut y aller, hein... » Aller où, bonne question, mais ce n'est pas en restant plantée comme un poteau au milieu d'une rue glauque qu'elle obtiendra des réponses aux questions qui germent dans son esprit. Harley avance en faisant la grimace, c'est sûr, ses pantoufles licornes vont se salir ! Elle croise les bras avec une mine boudeuse en avançant au milieu d'une ruelle sombre et pleine de... Pleine de choses. Des décombres, des morceaux de gens, des véhicules rouillés... Il y a tout et rien, on dirait une décharge. « Euh... Y a quelqu'un ? Coucou ? Hé oh ? » Peut-être que ses appels auraient été plus efficaces si elle n'avait pas murmuré, mais même Harley Quinn possède un instinct de survie. Et il lui dit qu'elle a tout intérêt à se faire toute petite et aussi silencieuse qu'une petite souris. Une résolution qui passe vite à la trappe quand une voix pour le moins dérangeante résonne tout autour d'elle. Un hurlement paniqué lui échappe avant qu'elle ne plaque ses deux mains sur sa bouche pour ne plus faire le moindre son. Elle reste immobile et silencieuse pendant que la voix s'exprime et une fois qu'elle a terminé son monologue pour le moins perturbant, Harley secoue la tête. « D'accord, d'accord... What the frickity frack!? » Bon autant l'avouer tout de suite, Harley n'est vraiment pas faite pour se taire. Elle n'est pas sûre d'avoir compris tout ce que l'autre psychopathe vient d'annoncer, mais elle a l'impression qu'il a cru qu'organiser sa propre version des Hunger Games serait une idée du tonnerre. "May the odds be in your favor" et bla bla bla... Harley disparaît vite derrière la carcasse d'une voiture quand elle croit entendre du mouvement. Elle attrape la première chose qu'elle voit et qui pourrait lui servir à se défendre, une barre de fer qu'elle a bien l'intention d'utiliser comme sa batte. Jamais la Suicide Squad ne lui a autant manqué. Floyd, Rick, Tatsu, June et même cet abruti de Digger. Au moins avec eux, elle n'est pas seule à affronter les bizarreries de l'univers. Doucement, Harley se redresse et regarde à travers les fenêtres brisées du véhicule. D'abord elle ne voit rien, puis une femme apparaît dans son champ de vision. La bonne nouvelle, c'est qu'elle n'est pas seule à avoir atterri dans ce super bordel. La mauvaise, c'est qu'elle n'a aucun moyen de savoir si l'inconnue est de son côté ou de celui des "autres". Une chose est sûre, ce n'est pas en restant planquée comme un lapin dans sa tanière qu'elle trouvera des réponses à ses questions ou ira où que ce soit. Alors doucement, elle sort de sa cachette, serrant fermement la barre de fer entre ses doigts et prête à en faire usage au moindre signe d'agressivité. « Euh... Bonjour ? Pitié, dis-moi que toi aussi tu viens d'atterrir ici et que t'es aussi paumée que moi. » Harley déglutit lentement. La femme est tellement grande qu'elle doit se dévisser le cou pour la regarder dans les yeux et bon sang, elle a la carrure d'une catcheuse professionnelle. Autant dire qu'elle prie pour qu'elle soit dans son camp. Celui de Terre 1, si elle a bien compris le délire. « Moi c'est Harley, Harley Quinn. Par hasard, t'aurais pas croisé une autre rouquine dans le coin ? La peau verte, couverte de plantes, canon mais avec un sacré caractère... Non, ça te dit rien ? »
