once upon a nightmare (TRACY & FAITH)

"once upon a nightmare"

Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante... - Faith

     Il n’y avait rien d’autre qu’un silence que me semblait insoutenable, mon regard balayant depuis le toit le paysage noyé dans l’obscurité, mon ouïe à l’affût du moindre son. Cet arc en main, je ne m’en séparais plus depuis qu’Andrew me l’avait récupéré quatre mois auparavant. Je n’avais manqué de rien depuis qu’il m’était permis de chasser avec cet instrument ces gibiers de fortune qui erraient quelquefois entre ces ruines malfamées. Des gibiers dont la viande me nourrissait et dont la peau pouvait devenir une bonne monnaie d’échange lors d’un troque. Le troque était la solution à tous nos problèmes, même à obtenir quelques rares ressources médicales sur le marché noir, dont l’équipement qui pouvait me permettre de prélever une bonne quantité de mon sang, afin de prévenir la faim d’Andrew. Je n’étais pas totalement fan de l’idée qu’il s’en prenne à une Amazone pour se nourrir, les représailles pouvaient être dangereux, pas seulement pour lui, mais pour moi aussi.
     Andrew a beau être puissant, mais que pourrait-il faire si ces femmes étaient préparées à son arrivé, si elles finissaient par lui tendre un piège. Je n’avais pas de doute sur le fait qu’elles étaient assez redoutables et ingénieuses pour réussir cette épreuve. Et si je venais à perdre la seule chose qui m’empêchait là, immédiatement, de sombrer dans la folie, lui, mon pilier, ma raison, autant me donner à la mort sans attendre qu’elle récolte mon âme. La perte du bébé et maintenant lui, je ne pourrais pas continuer. Une guerre s’annonçait, j’étais restée à la planque, car je n’étais pas une combattante… Même si Andrew s’était donné du mal pour m’apprendre à utiliser la machette de la manière la plus efficace et impardonnable qu’il soit. Ce n’est pas comme si j’avais la force ou l’endurance pour combattre durant cette bataille. Surtout que les adversaires sont divinement forts.

      J’attendais depuis ce toit, lui, mon pilier, ma raison… Je sais que je ne devrais pas m’inquiéter pour lui, il était immortel, mais c’était plus fort que moi. Et c’est parce que je le savais difficile à atteindre, que je m’abstenais de partir à sa recherche. Au son de pas dans la pénombre, je me levais aussitôt, braquant mon arc en direction de la source, prête à décocher cette flèche sans la moindre hésitation. Silencieuse et dissimulée par l’obscurité mon alliée, j’attendais. Mon coeur se remit à battre normalement lorsque je le reconnus, abaissant mon arc, je m’empressai d’aller le rejoindre. Descendant du toit, seule la porte de notre abri nous séparait. Quand je l’ouvris et traversai avec précipitation son seuil, il n’était plus là et en face de moi, le paysage était différent. Me retournant, la planque avait elle aussi disparue. Je m’étais alors par réflexe accroupi derrière une colonne effondre lorsque du coin de l’œil, j’aperçus une ou plusieurs silhouettes.
     « Merde ! » Crachais-je en chuchotant ces mots… Était-ce la fameuse situation à laquelle on devait s’attendre. Alors quoiqu’il arrive, nous étions donc forcés de combattre. J’ignorais combien de temps était passé, alors que je ne bougeais pas de ma position. Elle était arrivée vers moi sans trop m’approcher, celle qui se présentait comme étant mon alliée de te Terre-I. Lorsqu’elle termina, j’eusse trouvé que ces mots pour le prouver que j’étais aussi de Terre-I. « Ouais, bah… Je n’ai pas voté pour Amélia. » Dis-je avec toute cette indifférence qui habitait mon coeur. Je n'ai voté pour personne en fait, je ne suis pas trop politique. Cela dit, si Rob Zombie postulait à la présidence, je ferais peut-être un effort. Je pris une bonne respiration en l'écoutant. « C’est bon t’inquiètes, on n'a de tout façon pas trop le temps pour s’interroger mutuellement. » Dis-je entendant l’autre folle nous cherchait, elle était bizarre et elle ne me rassurait pas celle-là. Quand elle me parla de la nature méta de son clone… Putain, quoi ? Elle a un clone ?! Fixant discrètement l’autre blonde depuis ma position, on jurait effectivement que c’était sa jumelle. C’était sacrément malsain comme rencontre du troisième type.

      « J’ai un arc et une quinzaine de flèches, ainsi qu’une machette que je ne suis pas certaine de maîtriser dans une confrontation aussi directe. C’est quoi ton plan ? » Sachant, que chaque flèche que je tirerai, sera une flèche irrécupérable durant le combat.
 

"once upon a nightmare"

Quand les corbeaux chantent, c'est votre ombre que la mort hante... - Faith

     J’étais dans une position oppressante et étouffante, soumise à une situation qui cherchait à me forcer à jouer un sinistre jeu pour le plaisir d’un mégalomane. Mais la vérité, malgré cette confrontation inévitable, malgré que je sois armée pour défendre ma vie, je n’avais pas l’esprit d’une combattante à l’heure actuelle, encore moins celle d’une personne prête à commettre un meurtre, que ce soit par légitime défense ou non. Les tuer était donc loin de m’enchanter aussi, voire loin d’être au niveau de mes capacités. Tuer un humain quel qu’il soit, ce n’était pas aussi simple que d’abattre une pauvre bête pour se nourrir. Là, on devait tuer la personne, peu importe ses origines, ses croyances, ses troubles… Peu importe que ce fut une personne bien ou mal, on devait les tuer pour aider un psychopathe à prendre sa décision sur quel monde devra périr ou survivre. C’était n’importe quoi, un véritable délire et on devait se rendre complice de son jeu, en participant à cette mascarade. Non. Je ne voulais pas être tueuse.

J’écoutais cette inconnue alliée dérouler son plan, et intérieurement, j’étais angoissée à l’idée de véritablement agir. Et je doutais sincèrement de ma capacité à faire ce qu’il faudra le moment venue et pourtant, je ne tenais absolument pas à laisser cette femme seul contre deux ennemies. Pour autant, même si je comprenais l’idée de neutraliser en premier son double, car potentielle une méta-humaine, je ne voyais pas comment cette dernière allait lui laisser le temps de mettre son plan en place, surtout si celle qu’elle nommait le Joker va épauler son double en même temps. Aussi chiant que cela puisse être, c’est beaucoup trop risquer de la laisser affronter deux adversaires en même temps. Certes, je ne connais pas ses capacités au combat, mais l’on devait partir du principe que ces deux femmes étaient tout aussi redoutables. Cette femme semblait en avoir conscience alors pourquoi tenter de neutraliser cet autre elle qu’elle a appelé Tracy.

Je comprends avec stupéfaction que la demoiselle était farouchement équipée en matérielle militaire. Elle devait être habituée et entraînée à ce genre de situation et si c’était le cas, c’était d’autant plus évident qu’elle était plus à même d’utiliser ce genre d’arme que moi. Je lui tandis la machette avant de lui annoncer. « Prends-le, il te sera plus utile qu’à moi et aussi, tu ferais mieux de garder tes armes pour toi, je ne sais pas les utiliser de toute façon, je ne veux pas te débarrasser d’un outil en plus pouvant t’aider. » Je pris par contre l’espèce de Talkie-walkie. « Je serais bien plus alaise avec mon arc. » Ajoutais-je tout en rangeant le communicateur à un endroit stratégique où je pourrais le prendre sans trop de soucis. « Mais il est hors de question de laisser ces deux femmes t’attaquer en même temps, quand tu attaqueras ton double, je tenterais d’attirer sur moi l’autre cinglée, du moins, je tenterais de lui faire croire que je serais à un endroit précis dans le seul but que ‘’nous’’ soyons à deux contre un. » Je préfère que les chances soient de notre côté, plus tôt que du leur.