Cocktail mortel ft. Jason Todd

Cocktail mortel

@Jason Todd & Joker

Londres était un gigantesque terrain de jeu pour le Joker. Bien sûr, il était semé d’embuche, de piège, et d’armées prêtes à vous lacérer mais c’est justement pour cela qu’il était si heureux dans ce Londres bien sombre de ce monde pour le moins étonnant. Joker savait profiter des bonnes choses quand elles s’offraient à lui. Il devinait que son séjour ici, dans ce monde-ci, ne serait pas éternel. L’univers ne vous offre pas cette chance, jamais. A un moment donné, le voyage s’achèverait, sans nul doute dans la douleur et les larmes. Rien n’était plus savoureux que le sel produit par celles-ci. Et de cela aussi, le Joker savait profiter. Il s’était bien amusé depuis son arrivée malgré quelques couacs. Certes, des atlantes comme des amazones avaient tenté de lui faire la peau, et les résistants le scrutaient d’un regard qui laissait planer une sourde menace, mais il avait pu s’amuser tout son saoul dans ce monde sans loi ni police pour les appliquer. D’autant que les supers s’ils avaient tous suivi ici, étaient bien trop occupés pour se charger de ses petites fesses blanches comme un cul. Mais comme toutes bonnes choses, son règne avait une fin.

En un rien de temps, il avait réussi à recruter des gamins paumés au milieu des batailles rangées, et réussit à vendre aux désespérés une drogue de sa composition. Il avait un sens inné des affaires et toujours su tirer le meilleur profit d’une situation catastrophique. Mais ses petites opérations dérangeaient. Le Joker avait feint d’ignorer la menace, malgré plusieurs messages envoyés, plutôt limpides à comprendre. Dégage tatoué sur le dos d’un de ses dealers. Joker avait un défaut, celui de se sur-estimer. C’est ce qu’il le perdait toujours, pérorer sur son fabuleux plan devant le Batman au lieu de s’enfuir. Et voilà qu’il réitérait. Il avait ignoré les messages, les menaces, jusqu’à ce que ces menaces de morts se réalisent. Il savait qui l’avait perdu, lequel de ses enfants sauvages l’avait planté dans le dos ou plus exactement avait planté cette petite aiguille empoisonné dans ses veines. Il se souvenait de la douleur, légère, et du regard terrifié du gosse. Joker l’avait frappé tellement fort que le gamin n’avait pu lui répondre, la mâchoire fracturée. En questionnant les autres, il avait fini par savoir qui avait mis ce poison qui rongeait ses veines, ce lent virus qui a coup sûr finirait par le tuer. Les symptômes étaient des plus délétères, sa vue se brouillait, ses sens le trompaient, sa cervelle faisait des surchauffes et son cœur avait des ratés.

L’enquête menée à coup de poings américains l’avait mené jusqu’à ce laboratoire. Il savait qu’il fonctionnait en dépit des apparences. Ce lieu semblait abandonné, hanté, livré à lui-même, mais le Joker savait de source sûr que des types l’utilisaient, qu’ils fabriquaient des médicaments pour la résistance et sans doute d’autres choses. Une légende urbaine racontait qu’ils fabriquaient une arme secrète pour reprendre Londres. Joker aurait mis sa main au feu que c’était un virus la fameuse arme secrète. Quoi qu’il en soit, il se retrouvait planté là, devant un vieil immeuble abandonné. Un premier piège l’attendait, l’entrée en apparence facile à forcer possédait une sorte de mécanisme qui faisait descendre à toute vitesse une plaque de métal sensé la renforcer. Joker admit que ça pouvait juste être une défaillance, que la plaque de métal aurait dû tomber bien longtemps avant, que lorsqu’il avait forcé l’entrée, ça avait provoqué sa chute, n’empêche que ses cheveux coupés nets prouvaient qu’il aurait pu y passer. Son beau nez aurait pu être raccourcit ! A présent, il était dans le couloir, et semblait entendre un bruit, suggérant qu’il n’était pas seul. Ses sens l’abusaient, son cerveau semblait frire, et ses réflexes n’étaient plus au top, mais il avait trouvé une barre en métal et comptait s’en servir au moindre moribond menaçant sa vie. Joker leva sa barre en métal prêt à frapper en s’avançant vers la source du bruit.

by Joker

Les premiers symptômes n'ont pas tardé à se manifester. D'abord une toux, que tu as associé à la moiteur des tunnels de métro. Puis plusieurs plaques rouges sur le corps, comme une sorte d'allergie persistante. Et enfin, un trouble des sens et une toux transformée en crachat sanguinolents. C'est là, très clairement, que t'as su que quelque chose n'allait pas. Que quelque chose chose ici t'avait contaminé, et qu'aucun médecin ne pourrait t'aider à lutter contre l'infection. C'est en voyant ton état se détériorer qu'un membre de la résistance est venu te parler, prenant ta température et évaluant tes symptômes. Ne voulant inquiéter personne, tu n'as rien dit, et au fil des jours, t'as préféré délaissé ton rôle parental auprès d'Ophelia pour éviter de la contaminer elle aussi. Dans le doute sur les causes de ta maladie, hors de question de prendre des risques, bien que minces concernant ta fille. Il y a de fortes chances qu'elle ait hérité de l’immunité de sa mère, mais il est encore trop tôt pour déterminer à quel point, et surtout, à un âge aussi peu avancé, rien n'est impossible. L'homme venu t'aider t'a donc annoncé sans détour que les responsables de ta contamination n'était nul autre que la résistance elle-même. D'une façon ou d'une autre, t'as été exposé à l'un de leurs gaz, dangereux et destiné à contaminer les eaux atlantes – officiellement. Une arme redoutable, concoctée par un mystérieux savant, qui régulièrement, leur fournit des produits chimiques en échange d'une immunité et d'un droit de conserver son labo expérimental.

Un terrible goût de guerre dans cette façon de faire. Non sans rappeler le gaz moutarde, et toutes ces expériences inhumaines pratiquées par les Nazis. Est-ce que tout ceci fait parti de leur Histoire, à eux aussi, ou bien est-ce que ces sombres chapitres de l'humanité s'écrivent peu à peu aujourd'hui ? T'aimerais croire qu'il est impossible de reproduire une troisième fois la même erreur, mais les décombres autour de toi ne peuvent que te prouver le contraire. Nouvelle déchéance. Nouvelle perdition. Difficile de déceler une conclusion optimiste à tout cela au milieu d'une ville ravagée par la haine et le pouvoir. Toi, les citoyens de ton monde, vous êtes tous sur la sellette, futurs dommages collatéraux ou chair à canon. Le Collectionneur attend de vous une bataille, et tu sais déjà qu'il n'y renoncera pas. Ce que vous essayez de faire, ce pacte entre les peuples, combien de temps cela va t-il durer ? Combien de jours, combien de semaines, avant que l'un des mondes ne décide de prendre les choses en main ? Après quelques heures d'errance et de profondes réflexions, plan en main, tu atteins enfin la localisation du labo. C'est donc ici, dans cet endroit délabré, qu'un scientifique taré s'adonne en secret à d'étranges expériences. T'es au courant pour les armes chimiques, mais peut-être vas-tu découvrir d'autres joyeusetés au cœur de ces ténèbres. Après une profonde inspiration, tu entres dans le bâtiment. Il n'y a qu'ici que tu trouveras l'antidote, alors il n'y a plus à hésiter.

Boom. Un très lourd bruit métallique raisonne dans tout le couloir. Alors que tu inspectais la pièce à la recherche de pièges sournois – parce que oui, l'endroit en est truffé – tu comprends rapidement que tu n'es plus tout seul. Enfin, tu ne l'as jamais vraiment été, alors disons que quelqu'un a décidé de se manifester. Mais à en juger par le boucan, et le piège enclenché, ce quelqu'un n'est pas un habitué des lieux. Alors qui ? Un égaré ? Un contaminé à la recherche lui aussi d'un antidote ? La capuche de ton sweat rouge est rabaissée sur ta tête, un masque de chirurgien recouvre ta bouche, et flingue serré entre tes doigts, tu décides de percer l'origine du bruit. C'est dangereux, mais tu ne tiens pas à te faire surprendre. Tu te sens déjà bien assez proie en ces lieux. Un...deux...trois ! Tu surgis dans le couloir, face à l'homme lui aussi armé. « Bouge pas ! » Tu hurles en pointant l'inconnu du canon de ton glock, constatant très vite et avec effarement, que ce visage t'est terriblement familier. « Joker ?! » A premières vues, celui de ton monde, mais il est bien trop tôt pour en tirer cette conclusion. Oh qu'il est difficile de contenir ta rage et ta fébrilité face à celui qui t'a jadis assassiné, mais tu fais tous les efforts du monde pour rester concentré. « Lâche ta barre ou j'hésiterai pas une seule seconde à te coller une balle entre les deux yeux. » Une barre de fer, quelle cruelle ironie. Mais l'histoire ne se répétera pas. Même à une seule main, amputé de l'autre, tu peux viser.

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@Jason Todd & Joker

Face à lui se tient bien quelqu’un, en sweat rouge à capuche et masque devant la bouche. Un sourcil s’hausse chez le Joker. L’homme manifestement face à lui n’a pas vraiment su choisir entre le look racaille et le look savant fou, vu les lieux, la seconde option aurait été mieux. Enfin aux goûts du Joker qui a toujours aimé la dramédie. Il observe l’individu en jouant avec sa barre de métal qu’il tapote contre son autre main tandis que l’autre le braque de son petit flingue massif, allemand vraisemblablement, mais Joker n’a jamais été fana des armes à feu, pas au point de les reconnaître de loin. L’autre beugle de pas bouger, et cette voix lui paraît familière. Bouge pas. Un sourire s’élargit sur la face bariolée du clown. « Sinon quoi ? » minaude-t-il comme une promesse. Il a envie de jouer, en dépit de la fièvre, en dépit des plaques rouge lui donnant une folle envie de se gratter jusqu’à arracher sa peau qui le brûle, en dépit de la toux et de son état de faiblesse dramatique, il ne peut s’empêcher de faire le clown. Joker. L’autre l’a reconnu. Et comme il sait que dans ce monde-ci, c’est une femme qui occupe son rôle, celui masqué avec ces grands yeux bleus qui le darde est forcément du sien. « C’est pas très juste je trouve. Toi tu sais qui je suis, et moi je dois jouer aux devinettes ? Très bien, jouons aux devinettes ! » répondit le clown ignorant l’avertissement et la menace. Ce n’était pas une balle qui lui faisait peur. Il n’avait jamais ressenti la peur, jamais plus, plus depuis qu’une nuit un Batman lui avait fait la trouille de sa vie, une trouille l’ayant plongé dans une cuve d’acide. Ça vous guérit de toutes les peurs un truc pareil, pas vrai ?

« Bon, le sweat rouge, ça c’est un indice pas vrai ? Le masque de chirurgien pourrait vouloir dire Hush, le bon chirurgien, mais il n’est pas du genre à vous menacer avec une arme. Hush n’est jamais direct. Qui aime le rouge et aime les armes à feu, hein ? Comme je suis pas encore percé de partout de la dite arme à feu, et que t’as tous tes yeux, ça élimine direct nos assassins. » Non, il était certain qu’un super vilain venant de sa planète ne le menacerait pas ainsi, avec cette pointe aigue dans la voix comme si à tout moment la situation pouvait déraper, comme s’il risquait de perdre le contrôle et que son doigt pourrait glisser sur la détente. Joker plaça la barre en métal sur son épaule comme si c’était une batte de baseball. « Je crois que je sais qui tu es. Franchement, ça me surprend que tu te traines ici… quoi que. Non, en fait ça m’étonne pas. T’as toujours aimé les ténèbres, pas vrai ? Et le danger. Tu te jetais dans la gueule du loup comme personne. Et quoi qu’on en dise, on change pas aussi vite… » Mais il n’eut le temps d’achever sa phrase, une quinte de toux redoutable le plia en deux. Une gerbe de sang arrosa l’individu face à lui. Jason. Bien sûr qu’il l’avait reconnu. Jason Todd. Le Robin dont il avait brisé les ailes et couper le sifflet à coup de barre en métal. Quelle ironie, de le croiser à cet instant, alors que ce mal le rongeait. C’était peut-être ça, le truc qu’on appelait le Karma. Quand il se releva, le Joker tremblait, fiévreux, une nouvelle plaque avait gagné sa nuque et menaçait de dévorer son visage, il ne peut s’empêcher de commencer à se gratter. « Je crois que tu vas pouvoir te venger, Robin. J’suis en train de crever. Quelle chute, hein ? »

by Joker

Des années sont passées depuis, mais la blessure reste la même. Malgré l'assurance regagnée et l'arme que tu tiens dans la main, face à lui, tu te sens comme le gamin trop téméraire et inconscient de jadis. Il t'en a fallu du temps pour accepter cette cruelle et douloureuse défaite. Un traumatisme qui t'a habité pendant beaucoup trop longtemps, et qui aujourd'hui semble se raviver. Joker, c'est ton démon sous le lit. C'est l'ombre dans le coin de ta chambre. Ton croquemitaine. Il aura toujours cet effet là sur toi, car jamais tu ne pourras oublier l'intensité de la douleur sur tes muscles à chaque fois qu'il abattait la barre. Le puits de Lazare a peut-être guéri les blessures en surface, mais celles qui tapissent ton esprit, rien ne le pourra jamais. Bien sûr, tu n'es plus un enfant, et ta maitrise autant que tes capacités se sont considérablement améliorées, mais il y aura toujours ce doute. Cette peur. Toutes ces émotions que tu refuses de lui montrer, alors qu'il joue habilement avec son pied de biche dans les mains. Quelle ironie. Déjà contaminé par un mystérieux virus, te voilà en plus face à ton pire cauchemar. Comme si cette maudite Terre cherchait à te tester. Bien. Profonde respiration. Il faut que tu gardes le contrôle sur la situation. Le clown anarchique va tenter de te déstabiliser, mais tu ne peux pas le laisser faire. « Je ne suis pas venu ici pour jouer, Joker. » Il n'est pas ici par hasard. Lui aussi a été conduit dans cet étrange labo pour une raison bien précise, et peut-être même pour la même que toi. Mais c'est plus fort que lui, même aux portes de la mort, Joker ferait d'absolument tout une vaste comédie.

Il cherche à deviner ton identité. Quelque part, peut-être le sait-il déjà. Bloqué, incapable de bouger, tu n'as pas d'autres choix que de laisser son raisonnement prendre forme. Ce fou ne serait déjà plus de ce monde, s'il n'était pas aussi intelligent. Et tu le sais, ce n'est qu'une question de secondes avant qu'il ne mette à jour qui tu es derrière ton masque improvisé. Que tu le veuilles ou non, lui et toi, vous êtes intimement liés. Parce que fut un temps, tu as été son chef d'oeuvre, et qu'il a été ta renaissance. Il a été le feu qui a permis au phénix de renaitre de ses cendres. Sans lui, pas de Red Hood. Ce nom que tu lui as emprunté et que tu as fait tien. Une ombre que tu t'es toi-même collé aux basques, et qui maintenant revient te hanter. Ça y est, il sait qui tu es. Et tu ressens un certain soulagement de ne pas avoir à dépenser autant d'énergie à cacher ton identité plus longtemps. Vous êtes désormais à armes égales, advienne que pourra pour la suite. Pris d'une violente et sanguinolente quinte de toux, Joker se montre vulnérable devant toi pour la première fois. Plus de doute possible, vous êtes atteints du même mal. « Bravo, belle esprit de déduction. Tu sais maintenant qu'à la moindre bavure j'abrège tes souffrances, Joker. » Il est là, le moment tant attendu, tant espéré. Ta chance de mettre un terme au règne du psychopathe le plus prolifique de Gotham. Alors pourquoi tu ne tires pas ? Peut-être parce que le voir souffrir est une satisfaction dont tu refuses de te priver. Certains appellent ça le karma, toi tu appelles ça la justice.

Son stade est visiblement plus avancé que le tien. Et très franchement, tu n'as aucune envie d'être dans le même état que lui. Alors sans le perdre de vue, l'arme toujours braquée dans sa direction, tu fais le choix de continuer d'avancer pour trouver ce foutu antidote. C'était le but de ta mission, et tu ne laisseras pas ce taré t'en détourner, le temps presse. Plus qu'une bataille contre lui, c'est une bataille contre la montre. « Il semblerait que toi et moi on cherche la même chose. » Comment ça s'appelle quand deux adversaires souffrent du même mal ? L'ironie ? « Qu'est-ce que tu sais sur cet endroit ou celui qui l'habite ? » La Résistance elle-même n'a pas su t'en dire plus, tant le secret et le mystère qui entoure ce labo est grand. Rien de bien rassurant, encore moins en la présence de tous ces pièges,  mais c'est le seul moyen de guérir de cette saloperie qui te condamne chaque seconde un peu plus. « Tu passes devant. » Parce qu'il est pas franchement en bonne position pour espérer mieux de toi. Et tu pourrais peut-être faire d'une pierre deux coups. Eviter un piège, et te débarasser du Joker.

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@Jason Todd & Joker

Peinant à reprendre son souffle, le Joker s’appui contre un mur et observe en coin l’ancien Robin. Non vraiment, la situation ne manque ni de piquant ni d’ironie. Une ironie que le Joker apprécie, il a toujours rit des jeux du destin. Avant ça le faisait pleurer, chialer jusqu’à se sentir vide, mais à présent, il savait que la vie n’était qu’une gigantesque farce et qu’il fallait être stupide pour s’apitoyer sur son sort, qu’il fallait voir chaque rebondissement comme une opportunité de se fendre la poire une nouvelle fois même si bien souvent cela finit avec du sang versé. Tant mieux, même quand c’est le sien, le clown aime les sacrifices fait aux dieux du chaos. Le Red Hood déguisé en chirurgien, il y a là tout les ingrédients à une bonne blague songe-t-il étouffant une quinte de toux qui aurait aimé être un éclat de rire. Peine perdu, sa gorge est douloureuse et le gout métallique de son sang rempli sa bouche. Il ravale le sang, rengorge le poison qui coule dans ses veines. « Vraiment, petit zozio, tu f’rais ça pour tonton Joker ? » plaisante-t-il entre deux quintes de toux étouffées dans son poing ensanglanté. Parce que le truc qui est en train de le tuer pourrait prendre son temps, être douloureux, alors qu’on abrège ses souffrances ce serait pas si con. Après tout, il a survécu à tant de choses. Pourquoi pas s’arrêter maintenant ? Pourquoi pas aller vérifier ce qu’il y a de l’autre côté ? Si autre côté il y a.

Relevant le nez où perle une goutte de son sang vicié, le Joker distingue dans la pénombre sa victime favorite qui le défi avec son arme toujours pointée sur lui. L’oiseau est en meilleur état que lui, le Joker en a conscience. Mais, il semble lui aussi malade. Le Joker l’avait pas vraiment remarqué mais à présent que le Red Hood s’est approché, il peut voir les perles de sueurs sur son front, le sang injecté dans ses prunelles, le teint blafard. « Si ça c’est pas de l’ironie, mon p’ti oiseau, qu’est-ce que c’est hein ? Le clown à moitié crevé et le robin flingué faisant équipe… ça me rappelle une blague… » fait-il en levant les doigts devant ses yeux comme s’il composait un morceau au piano, il agite les doigts, puis se met à rire, étouffant à nouveau une quinte, le sang glicle sur ses doigts, qu’importe. Il n’a jamais voulu prêter attention aux dates de péremption, pas plus la sienne que celle des autres. Il a tendance à gâcher, à jeter avant même d’avoir consommé des vies. « J’en sais qu’il est pas si abandonné que ça. Toi aussi tu le sais, sinon t’serais pas là. Et qu’il semblerait qu’ils aiment fabriquer des poisons. » Le clown s’approche du jeune garçon. Il sait que tout mouvement brusque pourrait provoquer un geste brusque sur la gachette, et à la fois, Joker n’a jamais laissé la peur le dominer, il préfère la répandre. Il glisse donc son bras autour des épaules de Jason conscient que ce simple contact doit lui donner de sérieuses envies de meurtre. « Dis donc, le tueur, t’sais, j’étais chimiste dans le temps. Si on trouve ce poison, je pourrais avec le bon matériel nous fabriquer un antidote. » glisse-t-il au creux de son oreille comme une confidence.

by Joker

T'as essayé, t'as vraiment essayé, pour Bruce. De ne plus prendre de vies. De te contenter de leur casser quelques os et de les livrer ensuite à la police. Mais quand t'es face à des monstres comme celui qui se trouve devant toi aujourd'hui, tu réalises combien il te sera impossible de t'en tenir à son code d'honneur. Ces criminels rongés par la folie, le gain ou le pouvoir, et qui chaque nuit, terrassent ta ville de leurs sombres vices. Pourquoi les mettre dans une prison dont ils sortiront, alors que tu pourrais simplement les exécuter, juge et bourreau improvisé. Une façon de faire qui t'a longtemps opposé à Bruce et les autres, incapables de comprendre que c'était là l'unique moyen d'obtenir un résultat concret. C'est ta chance, maintenant, de mettre fin au règne du Joker. Après tout, si vous mourrez ici, impossible de ressusciter miraculeusement en rentrant sur votre monde à vous, non ? Vous êtes seuls, sans témoin, tu pourrais rapidement tirer une balle dans la tête de ce psychopathe et Gotham serait libéré pour de bon de sa destruction. Alors pourquoi tu le fais pas ? Pourquoi tu fais trainer une occasion qui pourrait vite se retourner contre toi ? Oui, il peut te servir pour obtenir cet antidote, et oui, tu aimes réellement le voir souffrir, mais t'es pas certain de faire le bon choix. Il est fourbe. Non, pire, il est intelligent. Votre intérêt est commun, espérons que ce simple constat suffira à obtenir gain de cause sans dommages collatéraux. « Dis-moi quelque chose que je ne sais pas encore. » Même au bord de la mort, ce clown n'a de cesse de te taper sur le système. Tu es las de ses provocations, las de sa perfidie, et chacune de ses quintes de toux te provoque une envie de rire toi aussi. Même sans avoir à appuyer sur la gâchette, peut-être que bien que c'est réellement la fin de cet enfoiré. Tu lui accordes un peu de sursit, c'est vrai, mais il sait tout aussi bien que toi qu'au bout du parcours il ne restera que l'un d'entre vous. Tu prends le risque d'attendre, mais ce n'est que retarder l'échéance. Quand vous aurez atteint votre but, que l'antidote sera trouvé, tu obtiendras vengeance.

Et puis, le voilà ce geste de trop. Ce frisson de dégoût qui te parcoure l'échine. Cette sensation horrible de sentir son bras s'enrouler autour de toi, tel un serpent vénéneux prêt à cracher son poison. Il te provoque. Il cherche une réaction. Et malheureusement, tu ne parviens pas lutter contre son souhait. Brutalement, tu te dégages de son emprise, pour ensuite frapper ton arme contre son visage. Il te manque une main, et ceci est beaucoup moins jouissif que tu ne l'aurais espéré. Ta rage, tu ne peux pas la laisser exploser comme tu l'aurais voulu, mais tant pis, tu comptes quand même lui donner une bonne leçon. Une énième leçon dont il ne se souviendra probablement pas, ou alors d'un sourire carnassier aux lèvres. Cet homme ne changera jamais, ni n'apprendra quoi que ce soit de ses multiples passage à tabac. Au contraire, il les savoure, il y prend du plaisir, il aime vous voir sortir de vos gonds. Après avoir rangé ton arme, tu lui assènes un nouveau coup, par pure satisfaction personnelle, avec ton poing cette fois. « Touche-moi encore une fois et tout s'arrête là, t'entends ? » La colère et la répugnance t'animent, doigts fermement accrochés à son col pour le plaquer contre le mur. « T'ENTENDS ? » Oh, tu sais qu'il va en rire. Tu sais que ses foutus éclats vont raisonner dans tout le bâtiment, mais qu'importe. Toi aussi tu tousses. Toi aussi tu sens tes forces peu à peu t'abandonner à mesure que la fièvre grimpe. Vous n'avez plus de temps à perdre. Cette fois, tu l'attrapes et l'obliges à avancer, en quête de la salle qui vous intéresse. « Là, tu descends. » Juste devant vous se trouve un escalier qui mène dans les entrailles du bâtiment. Où il conduit, t'en as aucune idée, mais vu l'odeur qui se dégage de là en bas, t'es prêt à parier que c'est le bon chemin. Tu le pousses dans le dos pour l'obliger à passer en premier. Pièges, soldats, monstres, qu'importe ce qui se cache dans l'ombre, Joker sera celui qui devra y faire face.

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@Jason Todd & Joker

Qu’il était susceptible ce petit oisillon ! Joker prenait un malin plaisir à le provoquer, peu importait s’il finirait la gueule en sang. D’où lui venait cette tendance sadique à aimer être frappé par de beaux hommes costumés ? Un jour il irait voir une psy pour obtenir des réponses à ce sujet… ou pas. La dernière fois qu’il avait été voir une psy elle était tombée raide dingue de lui et lui avait causé un tas de soucis, le plus problématique était qu’il devait bien admettre qu’il ressentait des trucs pour elle. Il détestait cela. L’attachement amoureux. C’était abjecte ! C’était idiot ! C’était bourgeois et inutile ! De la pure faiblesse ! Il l’avait détesté pour cela, lui avait fait vivre l’enfer et à présent qu’elle n’était plus là, son âme se tendait, se rendait nerveuse et malade à l’idée qu’elle puisse en baiser un autre, en aimer un autre ! Il était malade, elle était folle ou alors c’était l’inverse ? Les choses étaient plus facile avec la Bat-family. C’était de la haine pure, et donc de l’amour, c’était des coups et de la violence, des choses plus faciles à traiter que des caresses et des mots d’amour. Il aimait les choses simples. Les choses faciles à comprendre. Ce poing fracassant son crane, cette arme, ce métal entrant en collision avec sa chair, voilà des choses faciles à comprendre, à admettre. Il frissonnait en y songeant. Cette danse à laquelle ils s’adonnaient, Jason et lui, l’oisillon blessé et lui, ça avait donné de si belles chose, qu’il était beau cet ange blessé, cet enfant torturé, cet oiseau aux ailes arrachés, ce démon qu’il avait construit, cette âme déchirée qui n’aimait rien d’autre que la violence, ne s’exprimait autrement que par la violence. Sa plus belle création, et le Batman n’y était quasiment pour rien là dedans, ce qui rendait la chose encore plus agréable. Joker se dit qu’il devait trainer plus souvent avec le Red Hood, histoire de s’assurer qu’il reste dans les rails sanglants qu’il avait dessiné. Oui, le Joker oubliait que sa paternité était à partager en part égale avec Raz’al Ghul et Batman, et oui, il était un chouilla égocentré à son habitude. N’y voyez nul ombrage !

Il hurle, il s’époumone le pauvre petit. Le Joker, la gueule en sang, chancelant, fiévreux, tenant à peine sur ses jambes l’observe, avec un sourire de guingois (quelque chose comme sa mâchoire semblait avoir émit un mauvais craquement lors du premier coup ou du second, qu’importe). « Tu sais, je suis mourant, pas sourd ! » qu’il lâche en s’esclaffant doucement, pas qu’il cherche à être le moins du monde discret. Joker discret, ça serait une première mondiale. Plutôt qu’il n’a plus la force pour rire un bon coup, un de ces rires pénétrant et effrayant dont il avait le secret. Comme s’il arrivait à s’obliger à rire sur commande ou si quelque chose dans sa caboche s’était définitivement brisé en lien avec le rire ou autre chose, allez savoir ! Le petit Jason le fait rire oui, mais il n’a plus la force pour un rire digne de ce nom et ça l’attriste. Alors qu’il tend le bras pour s’accrocher à lui, Jason l’attrape et le propulse devant lui tel un bouclier humain. Le mouvement est trop brusque, le corps du Joker ne répond plus, il manque de s’affaler, il s’accroche à Jason pour s’éviter de tomber manquant de les entrainer tous les deux dans un escalier, tête la première. L’idée le fait sourire. Le Joker se retourne brusquement vers Jason. « Me pousse pas voyons, je vais tomber et alors ça en sera finit de l’effet de surprise ! Enfin, si t’as vraiment envie de survivre à cette nuit. Mais si comme moi t’envisage une fin de programme et que t’as envie qu’elle soit dantesque, fais-moi signe ! J’ai quelques idées pour en finir en beauté ! » En disant cela il crache ses poumons et une gerbe de sang vient éclabousser la gueule de Jason, cela fait rire le Joker, qui crache du sang de plus belle avant de tomber en arrière dans l’escalier.

Roulant boulant jusqu’en bas, le Joker se relève tel un diable dans sa boite. Tout son corps n’est que douleur, il se sait en bout de route, plus grand chose le retient de franchir le Styx si ce n’est l’idée de ne pas empoisonner une dernière fois l’esprit de Batou. Il se promet que s’il doit crever, il emportera le petit oisillon avec lui. Pas question que sa mort soit juste un soulagement, il faut qu’elle hante à jamais le chevalier noir, il faut qu’elle soit un abime sans fond se creusant à l’intérieur de la caboche déjà fêlée du chevalier noir et pourquoi pas, détruire aussi tous ceux tenant à l’oisillon pas assez fêlé pour ne plus avoir aucun amis. Accroché à la rambarde, chancelant, en sang, avec quelques os brisés mais difficile de savoir précisément lesquels, il attend son cavalier, une gerbe de sang tombée sur sa veste y dessinant une fleur. « T’en a mis du temps, mais tu as raison, une dame doit faire se faire attendre. » lance-t-il comme tique, proposant son bras tel un chevalier. Derrière lui, le remue ménage qu’il a produit a réveillé l’attention de ceux qui œuvraient là pour créer une arme biologique. Des hommes armés les attendent, nichés dans l’ombre.

by Joker