gods among us | (w/TETH ADAM)

Kent avait été clair, j'avais un rôle à jouer. En aucun cas je ne devais me mêler de cette guerre, pourtant en ayant vu ces images dans les flammes, j'en mourrai d'envie. Je savais que je pouvais me rendre utile, faire quelque chose pour essayer de changer la donne et bien que Fate le sache, pour lui je ne devais pas m'impliquer. Un tout autre rôle à jouer. Unifier d'autres héros pour combattre le Collectionneur. Je devais les trouver, les rassembler, tel était mon destin, mon but selon Kent. L'avenir de notre Terre en dépendait. Je venais donc de le quitter après notre entrevue, volant dans le ciel de cette Londres déchiquetée. Avec ce fardeau comme toujours reposant sur mes épaules.

Barry, Diana, Bruce, c'était eux que je devais rassembler, les piliers de la Ligue mais sans douter de Fate, c'était plus facile à dire qu'à faire en sachant que je n'avais aucune idée de leur emplacement sur cette Terre. Mais je scrutais, ne pouvant compter que sur ma vision et mon ouïe, tracer cette fréquence qui est propre à chacun, des battements de cœur que je reconnaîtrais entre mille. Et un en particulier tapa au cœur de mes tympans sur-développés. « Adam. » dis-je à haute voix, plus surpris qu'autre chose en captant sa fréquence. Lui aussi était donc ici. Téléporté. Mais de quel côté se trouvait-il cette fois ? J'allais bientôt en avoir le cœur net.


Ni une ni deux je reprenais ma course en vol, me dirigeant vers sa position. Me voilà à survoler le quartier de Brixton, et en scannant les immeubles délabrés je pouvais percevoir toutes ces personnes, hommes, femmes, enfants. Des réfugiés à n'en pas douter et au milieu d'un des camps, je le voyais enfin. Peut-être agissais-je dans le sens contraire de Fate en voulant m'entretenir avec Teth Adam, cela ne faisait surement pas parti de ma destinée -comme le dirait si bien Kent- mais je voulais en avoir le coeur net, savoir quel était son but et pourquoi pas le rallier. Il peut être un allié de taille. J’atterrissais donc au milieu du camp, soulevant de la poussière au passage, et je voyais ces gens presque se cacher automatiquement. Et Teth devant moi, qui me tournait le dos. « Je viens vers toi en paix Teth. Je suis ici pour te parler. » lui disais-je. Il était un ennemi de la Ligue certes dans la plupart de ses agissements mais il était différents des autres. « J'ai besoin de toi. » j'allais droit au but, inutile de tourner autour du pot avec le dirigeant du Khandaq.

Dans la liste des personnes qui ne se seraient pas attendues à voir Black Adam se poser en défenseur du dernier bastion de l’humanité, figuraient sans doute la totalité de ses nombreux adversaires – mais surtout, Black Adam lui-même. Champion rejeté, désavoué à la fois par un Sorcier ingrat qui s’était senti menacé par la puissance de son élu, et par une communauté de méta-humains auto-proclamés héros de ce monde, Adam avait accepté son sort, amèrement, sombrement, mais il l’avait fait. L’humanité de ces temps modernes, il s’était résigné à ne pas la comprendre. Froide, égoïste, cruelle, et à ses yeux, condamnée. Se replier sur le Kahndaq, ne se dévouer qu’à la protection de son peuple, le seul à lui donner encore une raison de se battre, était finalement la meilleure décision qu’il ait pu prendre. Alors se retrouver ici, dans ce monde qui n’était pas le sien, qui constituait un obstacle entre lui et son peuple dont il ignorait le sort, et malgré tout se retrouver érigé en défenseur de ces pauvres hères qui avaient trouvé refuge dans le quartier délabré de Brixton ? Même lui pouvait y voir une certaine ironie, et se demander ce qu’en aurait pensé ce maudit Sorcier qui l’avait si bien accusé de tous les maux, quelques deux mille ans auparavant. Lui, le grand ennemi de l’humanité, maintenant dernière véritable barrière entre les réfugiés et les assauts répétés des Amazones et des Atlantes, pendant que la Résistance menait son propre combat. Oui, l’ironie était décidément plaisante.

Et Adam ne s’attendait pas à ce que cet état de faits passe inaperçu, ni à ce qu’il plaise à tout le monde. Ce n’était qu’une question de temps, songeait-il, avant qu’on ne vienne lui demander des comptes. Aquaman lui avait bien fait comprendre sa méfiance malgré leur trêve, et Wonder Woman était un cas particulier ; alors quand il sentit une présence descendre du ciel et se poser derrière lui, alors que les quelques passants présents reculaient d’un air incertain ou terrifié, il songea que l’heure était peut-être venue de trouver son premier détracteur. Lentement, Black Adam se retourna. « Superman. » se contenta-t-il de le saluer, affrontant sans ciller son regard franc et direct. Deux titans, dont la rencontre sur cette Terre de perdition était, finalement, peut-être inévitable. Les poings serrés et ses yeux sombres plissés de méfiance, l’éclair de son buste crépitant déjà de la foudre du Sorcier, Adam parvint cependant à conserver sa mesure. « La dernière fois que quelqu’un de la Ligue de Justice est venu dans le dessein de me parler, la barrière magique protégeant le Kahndaq a été détruite. » commenta-t-il, sans pour autant que la rancœur ne transparaisse plus que de raison dans ses paroles. Après tout, quelque part, c’avait été de bonne guerre ; et s’il avait de nombreux griefs à l’encontre de Superman et l’institution qu’il représentait, il avait conscience, aussi, qu’il y avait bien plus sous ce sigle kryptonien que ce qu’il n’avait voulu y voir au début.

Son aide ? Voilà une requête à laquelle, il devait bien l’avouer, il ne s’attendait pas. « Eloignons-nous. Inutile d’effrayer tous ces gens. » se contenta-t-il d’intimer à son visiteur, et l’encourageant à le suivre dans les allées tortueuses du campement. Deux titans, deux colosses qui juraient par le paysage de misère qui les entourait, comme si eux-mêmes étaient intouchés par la guerre qui faisait rage, mais n’était-ce pas cette image aussi qui redonnait de l’espoir aux pauvres gens qui posaient les yeux sur eux ? Adam, de son expérience, était persuadé que oui. Que les désespérés avaient besoin d’une image forte et inflexible à laquelle se raccrocher, pour se convaincre que tout espoir de victoire n’était pas perdu. « Regarde-les, Superman. Voilà tout ce qu’il reste de l’humanité sur cette Terre. Terrée dans des tentes et des ruines, à l’agonie, pendant que ses oppresseurs établissent et renforcent leur suprématie. » Voilà, ce que le Kahndaq avait enduré pendant des siècles sans que personne ne lève le petit doigt pour intervenir. Maintenant qu’ils en voyaient tous le résultat à échelle planétaire, peut-être réviseraient-ils leurs opinions bien tranchées à son propos. En jetant un œil par-dessus son épaule pour s’assurer que Superman le suivait toujours, Adam décolla du sol et s’envola en direction d’un toit encore debout. Loin des oreilles indiscrètes, et des yeux curieux. « Les temps doivent être désespérés pour que tu décides de me demander mon aide. N’as-tu donc plus de Ligue vers laquelle te tourner, pour risquer de me rencontrer de la sorte ? »

 

AVENGEDINCHAINS

Je ne m'attendais pas à trouver Teth Adam dans ce qui semblait être un camp de réfugiés. A vrai dire je ne m'attendais tout simplement pas à le voir sur cette Terre mais cela ne me surprenait pas, ce Collectionneur avait sembler juger bon de l'envoyer lui aussi ici. Le trouver ne faisait pas parti de ma destinée comme dirait Fate mais bien que je sois conscience de l'importance de cette quête, il peut être un allié de taille. Diana, Barry et Bruce attendront, je les retrouverai au moment voulu, pour le moment je dois m'entretenir avec le dirigeant du Khandaq. Et alors que je venais atterrir au milieu de ce camp je voyais ces pauvres gens reculer, murmurer entre eux, retourner se cacher, ils me voyaient sans doute comme une menace et ça ne me surprenait pas en voyant les conséquences de cette guerre. Je lui annonçais ma venue, une venue pacifique bien que je n'oubliais pas ce qu'il avait fait sur notre Terre en relâchant les péchés. Le champion déchu se retournait énonçant mon nom sur un ton où la rancoeur et l'amertume pouvaient se faire ressentir. L'éclair sur sa poitrine commençait à crépiter d'arcs électriques alors que son regard noir me fixait, il m'avouait que la dernière fois qu'un membre de la Ligue eu l'audace de lui parler, la barrière magique du Khandaq s'est brisée. Je ne répondis rien, pendant quelques secondes, je distinguais bien sa rage et sa colère, cela se discernait sur son visage et parce que je n'avais pas d'autre choix et aussi pour calmer sa colère, j'allais droit au but en lui disant que j'avais besoin de son aide.

Et visiblement en m'entendant, Teth desserra ses poings, l'éclair de son buste cessa de crépiter et il me proposa de nous éloigner pour parlementer. Il avait raison, ces gens étaient déjà assez effrayés ainsi, nul besoin d'attiser ce sentiment de peur chez eux. « Je te suis. » lui dis-je commençant à marcher derrière lui alors que nous embarquions le pas vers une allée sombre et dévastée du camp. Et tout en le suivant j'écoutais ses dires, mon regard scrutant les bâtiments délabrés, les tentes et surtout ces gens ayant tout perdu, notamment l'espoir. Je ne répondis rien à ses dires, me contentant simplement de l'écouter, j'étais vraiment peiné de voir pareille chose, ça me brisait réellement le cœur et c'est pour ça que je voulais m'interposer dans cette guerre, apporter un brin d'humanité et surtout d'espoir mais Fate avait été clair, le temps jouait contre nous. Le dieu décolla du sol, prenant de la hauteur et je fis de même, le suivant dans les airs jusqu'à atterrir sur le toit d'un immeuble qui tenait encore debout.

Et aussitôt pieds posés à terre sur le toit que Teth venait me dire que je devais être désespéré pour venir quérir son aide. Il avait raison, j'étais désespéré. Et lévitant toujours dans les airs, je prenais la parole « Cesse ton sarcasme Adam. » finalement je venais poser pieds à terre à mon tour. « Si je suis venu vers toi c'est que j'ai besoin de toi. Mettons nos différents de côté et allions nous, soit un allié de la Ligue pour contrer cette guerre.. ce Collectionneur. » je me rapprochais un peu plus de lui « Tu n'as pas choisi ce camp de réfugiés pour rien, tu as décidé de les protéger de cette guerre comme tu le ferai pour le Khandaq. Ils ont tout perdu et ils voient en toi un symbole d'espoir. » venais-je ajouter. J'espérais vraiment qu'il accepte de se joindre à la cause. Bien que les opinions divergent sur lui au sein de la Ligue, je sais qu'il n'est pas foncièrement méchant comme bon nombre de nos ennemis. Il est lui aussi un défenseur de l'humanité et un protecteur. Bien qu'il se limite uniquement au Khandaq. « Fate m'a dit que ma destinée était de nous débarrasser du Collectionneur. Mais tu me connais un minimum Adam, tu sais que je ne peux pas rester insensible à tout ça. Aide moi en les protégeant et en t'impliquant dans cette guerre pour y mettre un terme. » je venais poser une main sur son épaule. Un geste dangereux mais j'espérais par ce geste qu'il prenne conscience ô combien demander son aide m'était indispensable.

Ca n’était pas du sarcasme. Ou alors un peu, mais la question sous-jacente, elle, était réelle. Depuis son arrivée, Adam avait croisé la route d’Aquaman et de Wonder Woman, entendu parler d’un Batman se promenant dans les souterrains de la résistance, et maintenant, il se trouvait face à face avec Superman, mais le reste de la Ligue ? Où étaient Flash, Green Lantern, Hawkman et Hawkgirl, et tous les autres ? Et Billy Batson, s’était-il à nouveau fait discret au point de disparaître même aux yeux d’un de ses nouveaux mentors ? Et Superman avait-il eu la possibilité de réunir ses alliés afin de réellement organiser cette coalition dont leur monde, ou plutôt, leur peuple, semblait avoir besoin, quand bien même ça lui arrachait la langue de l’admettre ? Adam avait beau avoir ses griefs avec la Ligue de Justice, il savait que dans ces temps désespérés, leur présence serait, hélas, nécessaire. Cette situation dépassait sa simple personne, et le Kahndaq. S’il voulait espérer protéger ses compatriotes éparpillés il ne savait où, ou bloqués sur leur Terre sans sa protection, il fallait qu’il se rallie au choix de la raison, que Zehuti, dans toute sa sagesse, lui présentait sous la forme de ses pires ennemis. Et Superman, à cet instant, cristallisait toute la contradiction de cette évidence, en se présentant face à cet ennemi qui leur avait mis tant de bâtons dans les roues, avait bien failli causer la perte de l’humanité telle qu’ils la connaissaient, et aujourd’hui, devait pourtant prendre l’étiquette d’allié pour mettre toutes les chances de leur côté.

Debout sur les toits de Brixton, à se regarder en chiens de faïence, deux des hommes les plus forts du monde se jaugeaient mutuellement, et Superman fut le premier à accepter de faire preuve de bonne foi et de bonne volonté. Mettre leurs différends de côté, s’allier à la Ligue face à celui qui se faisait appeler Collectionneur – Adam ne broncha pas, bras croisés sur son large torse, aussi impérieux qu’imperturbable, mais attentif. Il plissa des yeux, alors que Superman approchait. Ainsi, il savait qu’il protégeait ce campement ? Voilà qui expliquait comment il avait pu gagner suffisamment de points dans l’estime de son interlocuteur pour justifier cette visite et cette proposition aussi rapide. En revanche, s’il y avait bien un nom qu’il ne s’était pas attendu à entendre, c’était celui de Fate. Adam darda un regard inquisiteur sur Superman, qui ne quitta son visage que pour glisser sur sa main, posée sur son épaule. Il en fallait, du courage, pour oser poser la main sur le leader du Kahndaq – mais du courage, il savait que Superman n’en manquait pas, et d’optimisme non plus. Pour cette fois, il acceptait de passer outre ce qu’il estimait un impair diplomatique – il avait beau avoir frappé à la porte du vingt-et-unième siècle, certaines habitudes protocolaires étaient difficiles à secouer.

« Le destin suit des voies bien mystérieuses, Superman. Je connais les prophéties de Dr Fate – mais comme toute prophétie digne de ce nom, je te conseillerais d’être prudent avant de les prendre au pied de la lettre. » répondit-il avec tout le sérieux du monde. Bien sûr que certaines choses étaient figées dans le cours du temps et du monde, mais les chemins pour parvenir à ces étapes nécessaires étaient aussi nombreuses que nébuleuses. A dire la vérité, il était surpris d’apprendre que Nabu se montrait si déterministe, et aussi poussif. Mais peut-être Nabu avait-il changé, depuis tous ces siècles qui les avaient séparés. Sans brusquerie et sans animosité, simplement pour être libre de ses mouvements, Adam retira la main de son interlocuteur de son épaule. « Je savais que si tu avais été amené sur cette Terre aussi, tu ne resterais pas les bras croisés. Nous nous sommes souvent affrontés, toi et moi, mais je ne t’ai jamais perçu comme un couard. » Bien au contraire. Quelque part, peut-être même Adam avait-il attendu sa venue. Ce symbole d’espoir que le monde entier portait aux nues – aujourd’hui, peut-être que c’était au tour de Black Adam d’en faire l’expérience. « Je vais être honnête avec toi. Tu n’es pas le premier de la Ligue de Justice que j’aie croisé depuis notre arrivée ici. » annonça-t-il d’emblée. « Aquaman et moi sommes arrivée en même temps, au même endroit, sensiblement. Quelques temps plus tard, j’ai retrouvé votre champion, Captain Marvel, puis Wonder Woman. Ils sont tous ici, quelque part. » Superman les avait-il croisés ? « Aquaman et moi avons déjà convenu d’une trêve et nous sommes mis d’accord quant à la nécessité de réunir un maximum d’alliés – des gens de notre Terre, peu importe les alliances habituelles. Wonder Woman a confirmé cette suggestion, ainsi que Captain Marvel. Nous sommes disparates, et encore peu nombreux, mais nous pouvons encore renverser la balance. » Après avoir balayé le paysage du regard un bref instant, il porta à nouveau les yeux sur Superman. « Ce Collectionneur reste encore hors d’atteinte pour l’instant. Son message a été clair : c’est eux, ou nous. Je ne te demande pas ce qu’en dit la prophétie de Fate : je veux savoir ce que toi, tu en penses. »

 

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