The light of freedom is so bright... [Ft. Tim & Cassandra - FLASHBACK]

The light of freedom

is so bright...

Souvent, certains imprévus pouvaient se glisser dans des plans minutieusement faits à l’avance. Réussir à extraire Cassandra de la ligue des Assassins n’avait pas été une mince affaire. Déjà avait-il fallu la convaincre que personne ne lui en voulait, qu’elle n’avait rien à se reprocher et qu’elle avait toujours sa place parmi eux. Ensuite, il y avait ce jeune homme qu’elle voulait emmener, qui avait sûrement subit le même genre d’entraînements qu’elle et Damian. En un sens, si elle lui faisait confiance, le jeune homme ne voyait aucune raison de douter d’elle. De lui, par contre… Ça n’avait rien de personnel, mais ses précédentes expériences avec la guilde n’étaient pas toutes des plus réjouissantes. Le jeune homme se rappelait encore avoir été attaqué par surprise par Damian alors qu’il avait voulu se montrer accueillant envers ce dernier. Que pourrait bien faire celui-ci en pensant que Timothy allait l’éloigner des siens ? Et peut-être même était-il un espion qui cachait bien son jeu. Ce ne serait pas la première fois que Ra’s Al Ghul et ses compères inventaient des moyens tordus d’atteindre Batman et ses alliés les plus proches. Les risques que Black Bat et lui avaient pris étaient on ne peut plus grand pour le jeune homme qui, pourtant, ne semblait pas l’apprécier outre mesure. Tel un serpent qui se mordait la queue, Tim se méfiait d’Aspen qui n’appréciait pas le jeune homme, ce qui ne faisait qu’accentuer sa méfiance à son égard. Autant dire que le trajet risquait d’être long entre ces regards incessants, le stress d’être possiblement poursuivis par de dangereux assassins et les crises de panique de leur nouveau camarade à chaque fois qu’il croisait une voiture. En d’autres circonstances, ça aurait pu le faire rire, mais là… Ils n’avaient pas le temps pour ça.

Et enfin, après de nombreuses péripéties, ils arrivèrent à bon port. L’appartement de la jeune femme était resté tel qu’elle l’avait laissé depuis son départ. Ce n’était pas la première fois qu’il venait ici et il s’assit sur une chaise machinalement pour souffler un peu. En relativisant et une fois au calme, le jeune homme était tout de même heureux de retrouver son amie et il pouvait essayer de s’accommoder du petit nouveau si ce dernier n’essayait pas de le planter pendant son sommeil. Prenant son téléphone portable en main, Tim commanda sur Internet quelques pizza à l’adresse où ils étaient.

« Je prends deux trois trucs à manger. Des Pizza, ça te va ? » Demanda-t-il à Cassandra avant de voir leur camarade s’allonger à même le sol. Connaissant le manque d’humanité dont pouvait faire preuve la ligue avec ses « armes », cela ne l’étonna pas même si, d’un regard assez évoquant à Cassandra, il sous-entendit qu’il faudrait peut-être dire à Aspen qu’il pouvait s’allonger dans quelque chose de plus confortable que sur un sol dur et froid pour une fois dans sa vie.

« Ah et… Bienvenue de nouveau chez toi, Cass’ ! » Dit-il avec un sourire chaleureux non dissimulé. Savoir quelqu’un à qui il tenait entre les mains de ces fanatiques qui avaient essayé de la modeler à leur image depuis sa naissance lui taraudait l’esprit jour et nuit, cherchant un moyen de la retrouver et de la ramener à la raison et lui dire qu’elle pouvait compter sur tous les membres de la batfamily et lui. Il se dit aussi qu’il devrait sûrement prévenir Barbara, Bruce et les autres du retour de la jeune femme, mais que cela pouvait attendre un peu qu’elle se repose.

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Tim ne savait que trop bien qu’il n’avait pas besoin de dire un mot pour que Cassandra comprenne qu’il avait de la retenue envers le nouvel arrivé, et lui-même avait appris à comprendre quand certains personnes ne semblaient guère l’apprécier pour des raisons qu’il ignorait et Aspen en faisait définitivement partie. Enfin, le manque de confiance de Red Robin envers le jeune homme était probablement temporaire. Il préférait tout simplement ne pas offrir sa confiance au premier inconnu venant de la ligue des assassins. Faire confiance à Cassandra qui voulait le sauver était une chose, être sûr qu’il ne trahira pas sa confiance au bout d’un moment en était une autre. En dehors de sa propre sécurité, ce que le jeune homme ne voulait pas voir arriver était que la jeune femme se sente à nouveau trahie par quelqu’un en qui elle avait placé sa confiance. Le sale coup que Lady Shiva lui avait fait l’avait déjà potentiellement rendue fragile, alors il ne la laisserait pas sombrer une nouvelle fois tout simplement parce qu’elle avait décidé de laisser à une chance à Aspen.

En tout cas, l’idée des Pizza semblait convenir à Cassandra qui, après s’être occupée du jeune homme que vous aviez ramené, revint s’asseoir à côté de lui pour dire que tout ça lui avait manqué, Gotham, les autres et lui aussi.

« Alors ne t’avise plus à repartir je ne sais où… » Dit-il avec un léger sourire sur le visage, presque moqueur, preuve qu’il n’avait pas fini sa phrase volontairement.  « Sinon je vais encore devoir venir te chercher et qui sait sur qui on tombera cette fois ! » Après tout, ils avaient beaucoup d’ennemis. Peut-être même que la prochaine fois, c’est elle qui le sauverait d’un endroit où il se serait jeté lui-même. Au fond, il comprenait les raisons de l’action de la jeune femme et savait que ce n’était qu’une conséquence de la honte qu’elle ressentait. Aussi s’était-elle renfermée sur elle-même et la reprise de contact avec elle avait pu être dangereuse. Plus il s’attardait à vouloir la récupérer, plus il avait de chance d’éveiller les soupçons de la ligue des assassins qui ne le laisserait pas s’enfuir avec l’une de leurs membres les plus prometteuse. Preuve en était des multiples coupures plus ou moins légères qu’il avait reçu en en affrontant quelques-uns et qu’il avait pu dissimuler grâce à quelques pansements ou bandages. A force, ce genre de blessures était banal pour lui et pour chacun des membres du groupe de justiciers de Gotham, alors il pensait peut-être à tort que son amie ne remarquerait rien.

« Et toi aussi t’as manqué à tout le monde… Je suis sûr que même Damian devait s’ennuyer sans pouvoir être une tête de nœud avec tout le monde. »

Lui et Damian pouvaient essayer de mettre de l’eau dans leur vin, s’entendre un peu mieux, mais ce n’était toujours pas gagné. Au moins ne se sautaient-ils plus à la gorge à la simple vue de l’autres et pour certains, c’était déjà une grande amélioration dans leurs relations. Alors que tout semblait calme et qu’ils discutaient tranquillement après tous ces événements, quelle ne fut pas la surprise de voir le jeune homme endormi dans le canapé maintenant à côté d’eux en train de les fixer après ne pas avoir fait de bruit. Habitué à ne pas montrer de surprise ou de peur sur son visage face à des criminels et des horreurs de tout type, Tim se contenta de tendre les muscles de ses bras prêt à se défendre et à contre-attaquer avant de remarquer qui était à leurs côtés. Muscles détendus, sourcils levé, il ne put s’empêcher de dire. « Donc c’est ça que ressent ce pauvre Commissaire Gordon à chaque fois ? »

Depuis, le père de Barbara avait vu beaucoup de choses, avait monté en grade, sûrement, mais pour lui et l’enfant qu’il était à l’époque, James Gordon resterait à jamais le « Commissaire Gordon », père de son amie et un des rares hommes qu’il respectait et dont l’intégrité ne faiblissait pas face à la ville gangrénée dont il s’occupait. Tim n’oubliait pas qu’eux étaient des justiciers, ils agissaient en dehors de la loi avec des méthodes plus brutales, mais selon lui, au fond, Gordon était le vrai héros de cette ville, ce à quoi les citoyens devaient vraiment aspirer à devenir.

Dans une voix rauque, peu utilisée de ce qu’il en comprenait, le jeune homme essaya de demander ce qu’était une pizza. Tout cela ramena Red Robin dans le passé, alors que son amie ne savait pas parler, les efforts qu’elle avait dû faire pour articuler, pour aller à l’encontre de ce qu’on lui avait appris. Elle avait eu une détermination incroyable, une envie de vivre comme elle l’entendait comme personne et, même si le jeune homme partait du même point qu’elle, Tim ne pouvait que se demander s’il aurait la même détermination qu’elle à terme. Cependant, il n’allait pas le laisser dans l’ignorance ni l’agresser pour ça. Sa méfiance ne devait pas devenir de l’agression gratuite, tandis qu’Aspen semblait se retenir de pleurer car il n’arrivait pas à communiquer. Un autre problème était de réussir à expliquer avec des mots simples ce qu’était une pizza. Est-ce que le jeune homme avait appris le nom des aliments ? Des légumes ou des différentes viandes ? Il n’en avait aucune idée et, pour ne pas le brusquer, il expliqua simplement en parlant tout en pratiquant le langage des signes pour dire la même chose, pour peu qu’il ait appris ce dernier.

« Une Pizza c’est rond, c’est bon, et les gens adorent en général. »

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Quand son amie lui promis que plus jamais elle ne partirait de Gotham et ne s’enfuirait, cela arracha un léger sourire au jeune homme. « Content de l’apprendre » dit-il avec ce même air affiché au visage. Si elle avait enfin compris qu’elle n’était pas l’objet de ses parents, qu’elle avait le droit d’être qui elle voulait et qu’elle avait des gens sur qui compter, alors il avait définitivement gagné contre la ligue des assassins à ce niveau et l’avait enfin sauvée. Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de voir sur le visage de Cassandra un air un peu renfrogné, plus sérieuse lorsqu’elle parla des blessures qu’il avait subi, l’avisant de ne pas lui mentir.

« C’est pas grand-chose, ça peut attendre… » Commença-t-il alors qu’elle était déjà partie chercher de quoi désinfecter les plaies et qu’elle lui donna pour qu’il se l’applique lui-même. « Merci, mais tu sais, c’est pas grand-chose… ». Peut-être qu’à force il n’était plus vraiment conscient du danger de potentielles petites blessures. C’était souvent Alfred qui les rappelait à l’ordre à ce niveau-là que ce soit, que ce soit lui ou les autres Robin… Même Bruce n’échappait pas à la règle des leçons de morales d’Alfred sur le fait que s’ils voulaient jouer les justiciers, ils devaient prendre soin de chacune de leurs blessures. Il posa les produits sur la table, cependant. Malgré tout, il ne voulait pas se retrouver au dépourvu s’ils venaient à se faire attaquer, s’il montrait ses blessures, peut-être qu’Aspen en profiterait pour l’y attaquer ? Il gesticula machinalement la tête. Même pour lui cela frôlait la paranoïa. Par contre, il se pouvait que voir des blessures ramènes des traumas dans l’esprit du jeune homme et il ne savait pas quel genre de réaction il aurait face à ça. Quand la nouvelle Black Bat renchérit sur son pique envers Damian, il répondit machinalement, sourire moqueur aux lèvres.

« Ouais… S’il pouvait se trouver un hobby qui ne consiste pas à vouloir m’attaquer dans mon sommeil, ce serait bien… Mais j’avoue que je l’imagine mal se mettre à la poterie ou à faire des colliers de nouilles. » Rien que l’image mentale d’imaginer le plus jeune membre de leur bande faire prendre le temps s’enfiler des pâtes une à une sur un fil lui donnait envie de rire, ce qui le lança rapidement au niveau des côtes. Cela lui fit comprendre qu’il avait peut-être sous-estimé certaines de ses blessures, même si aucune n’était mortelle, sinon il l’aurait déjà remarqué.

Et quand il fallut expliquer à Aspen ce qu’était une pizza, les ennuis commencèrent. Tout d’abord, l’explication de Tim semblait désarçonner le garçon qui ne semblait pas, quoiqu’il arrive, pouvoir s’imaginer correctement à quoi ressemblait leur futur plat qui devrait arriver dans quelques minutes. Cassandra essaya quant à elle de lui montrer une image directement avec son téléphone. Tout d’abord, le jeune assassin fut pris par surprise face à la technologie, ce qui n’était pas choquant quand on voyait sa réaction face à une voiture, mais le vrai souci vint de sa méprise entre de la sauce tomate et du sang. Il attrapa alors le téléphone pour le lancer et s’élança vers un couteau qu’il pointait vers eux. Par réflexe, Tim s’était levé d’un bond malgré les blessures qui commençaient à être plus douloureuses suite à la baisse d’adrénaline dû au moment de calme qu’ils venaient de vivre, mettant machinalement son bras entre le jeune homme armé et Cassandra pour la protéger en cas de pépin. Elle savait se protéger toute seule et probablement mieux que lui d’ailleurs, mais l’instinct avait parlé avant tout. Il ne bougea plus, ne fit aucun geste brusque. S’il y avait bien un type de personnes potentiellement dangereuses, c’était les personnes effrayées. Elles étaient bien souvent imprévisibles et avaient des mouvements pour le moins erratiques. Ici, ils avaient de la chance que l’arme entre ses mains soit une arme blanche, car il était impossible d’appuyer malencontreusement sur la gâchette de cette dernière, se disait Red Robin.

« On se calme ! Ce n’est pas du sang, c’est du jus de tomate. Un fruit. Personne ne fera de mal à personne. C’est fini, ça. T'es en sécurité.» Dit-il alors en essayant d’être le plus calme possible. Cependant, il savait que si le jeune homme devenait agressif, il devrait probablement le maîtriser et le désarmer le plus vite possible. Tim se demandait si c’était une bonne idée de laisser son amie s’occuper seul d’un cas aussi problématique aussi vite après son retour à une vie « normale ». Là où ils avaient de la chance, c’est que l’interphone n’avait pas encore sonné, car cela pouvait provoquer une mauvaise réaction chez le jeune assassin qui était maintenant armé. De plus, comme si tout cela n’était pas suffisant, la douleur qu’il avait sentie aux côtes précédemment se fit de nouveau remarquer tandis qu’il sentait un liquide qui commençait à imbiber ses vêtements à cet endroit. La coupure devait avoir été assez net pour ne pas trop s’ouvrir jusque-là mais son mouvement brusque avait probablement légèrement empiré les choses. Cependant, ils avaient de la chance que son haut soit de couleur sombre, le sang ne se voyant pas encore. A cet instant, il se remercia de ne pas vraiment aimer les habits d’une couleur trop clair et voyante qui auraient pu très vite poser problème.

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« Tu penses que ça le ferai… Sourire ? Flippant… » Lâcha Tim en imaginant lui aussi la tête de Bruce face à un collier de nouilles. « Ou alors il dirait à Damian qu’il ne faut pas gâcher la nourriture avant de se prendre un coup de pied dans le tibias… Ouais, c’est plus probable. »

Pourtant, les blagues du jeune homme ne semblaient pas calmer le regard que lui lançait sa comparse tandis qu’elle remarquait son entêtement à ne pas vouloir se soigner malgré les signes clairs que ses blessures n’étaient pas sans conséquence. Elle lui proposa alors des anti-douleurs, ce à quoi il répondit « S’il y’en a, je suis pas contre. », un peu gêné. Tim n’était pas du genre à vouloir se montrer dans un sale état. C’était peut-être de la fierté mal placée, mais le fait de passer après Dick et Jason, d’avoir dû prouver encore et encore qu’il était capable d’être un véritable allié pour Batman, l’avait forcé à moins montrer ses faiblesses pour ne pas être mis à l’écart lorsqu’il était plus jeune. Ce défaut, car c’en était un, était resté et il avait bien du mal à s’en détacher, à vrai dire. Cacher son énervement ou ce qu’il ressentait derrière du sarcasme était un symptôme de tout ça. Il le savait, mais n’arrivait tout simplement plus à s’en dépêtrer.

Et voilà qu’il se retrouvait à raviver ses blessures alors qu’il réagissait aux actions d’Aspen. Le simple fait qu’il réagisse de façon défensive était inconsciemment une preuve qu’il ne voulait pas blesser le jeune homme en face de lui. Il était perdu et déboussolé, ses actions étaient certes disproportionnées pour une pizza mais qui savait ce qu’il avait vécu pour tout de suite penser à des humains qui se nourrissaient du sang de leurs congénères plutôt que de simples fruits rouges ? Pourtant, les efforts conjoints de Tim et Cassandra finirent tant bien que mal par calmer le jeune évadé qui expliqua qu’il n’avait jamais mangé ça, qu’ils n’avaient le droit qu’aux restes, aux miettes et à ce qu’ils trouvaient pour survivre. Bien qu’il n’ait jamais vraiment eu ce problème, et encore moins sur une durée aussi longue que son vis-à-vis, Tim ne pouvait que se douter que cette expérience avait laissé des séquelles. Lors de son entraînement avec Shiva, il ne comptait plus le nombres de jours qu’il avait passé à n’avoir le droit qu’à un simple verre d’eau en entendant les repas des autres élèves dans le réfectoire s’il n’arrivait pas à en vaincre suffisamment selon sa maître de l’époque. Et pourtant, contrairement à ce que vivaient quotidiennement les enfants récupérés par Ra’s Al Ghul, cela ressemblait sérieusement à un club med.

Très vite, Aspen demanda s’il était digne de manger comme eux, s’approchant de Cassandra et lui serrant les poignets. Tim lança un rapide coup d’œil, voyant les poignets blanchir sous la pression. Gardant son calme, il dit simplement, sans être agressif. « Attention, tu vas lui faire mal. » Pas de gestes, cette fois, tendre la main vers lui pouvait être vu comme une provocation, une tentative de l’attaquer après l’avoir « amadoué ». « Et oui, tu vas manger avec nous. Plus besoin d’être digne, tu es libre. »

Il se dirigea alors tranquillement vers la boîte à pharmacie d’où son amie avait pris les bandages et autres désinfectant et y trouva la boîte d’anti-douleurs. Il regarda la date et se dit qu’il faudrait bientôt refaire la cargaison de produits de soins depuis qu’elle n’était pas revenue ici, avant de prendre la dose nécessaire. Il n’avait plus qu’à attendre que le médicament fasse effet. C’est à ce moment-là que l’on sonna à la porte. Vérifiant que le petit nouveau ne fasse pas une nouvelle crise de panique il dit « Ah, enfin l’heure de manger ! » et se dirigeant vers la porte d’entrée, revenant quelques secondes plus tard avec les Pizza qu’il posa sur la table, ouvrant les boîtes pour montrer à Aspen que le jus de tomate était déjà bien à sa place.

« Tu vois ? Pas de sang. A toi l’honneur.»

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Enfin tout était à peu près revenu à la normale et enfin, ils pouvaient manger. Sans se concerter, Tim et Cassandra laissèrent naturellement Aspen s’essayer en premier à la Pizza… Même si c’était là une erreur. Alors qu’il en profitait pour se laver les mains avant de prendre la sienne, Tim ne put que remarquer le pauvre destin de la nourriture, entendant presque au loin le cœur du pizzaiolo qui l’avait faite se briser en mille morceaux. Il fallait avouer que c’était aussi de sa faute. Le jeune homme n’avait aucune connaissance culturelle ni gastronomique à ce niveau et de ce qu’il disait, c’était probablement la seule façon dont il avait connaissance pour se nourrir le plus vite possible des restes qu’on lui donnait.

« Prochaine étape, lui apprendre à se nourrir sans en mettre partout. » Dit-il machinalement. Le chemin était encore long, et rien ne serait facile en apprenant à un enfant presque sauvage à s’habituer à leur monde. Très vite, le jeune homme avec la bouche repeinte de sauce tomate en vint à leur demander qui étaient Damian, Bruce, Alfred ou encore James Gordon. Qui ils étaient… C’était une bonne question à laquelle il ne pouvait pas répondre aussi facilement. Après tout, s’il ne faisait que les décrire, cela n’avancerait en rien Aspen qui ne les connaissait pas. Non, il fallait des termes simples pour qu’il comprenne qui ils étaient réellement.

« Gordon c’est un monsieur à moustache, très sérieux mais gentil. Alfred fait très bien à manger et est très calme, tu pourras lui demander de refaire une pizza, un jour, ou un thé. Bruce… Il sourit rarement mais il est pas méchant. Et Damian… » Les deux Robin avaient beaucoup de mal à s’entendre. Des caractères quelques fois trop similaires, quelques fois trop différents, une jalousie inhérente au petit dernier qui se sentait menacé dans son rang d’héritier par celui dont il reprenait l’ancien alias, mais ils essayaient, malgré tout, de mettre de l’eau dans leur vain. « Evite de trop t’approcher de lui, il est grognon. » Dit-il, sans pour autant forcer le trait et expliquer que ce gremlin, à une époque, passait son temps à vouloir se débarrasser de lui. Il n’avait pas non plus parler du passé du petit, ni de sa filiation avec Ra’s Al Ghul. Non seulement il ne voulait pas faire paniquer le nouvel évadé, mais en plus, malgré leurs chamailleries, Tim ne voulait plus voir en Damian le simple descendant de Ra’s. A force de côtoyer les autres membres du groupe ralliés sous le symbole de la chauve-souris, il était sûr qu’il pourrait enfin devenir quelqu’un de bien… Un jour. Tim se leva alors et se relava les mains avant de se diriger vers la salle de bain avec le kit que lui avait donné Cassandra auparavant pour au moins bander ses blessures avant de revenir. Maintenant que le calme était revenu Il remarqua lui-même que l’adrénaline et les péripéties qu’ils avaient vécu jusque-là commençaient à disparaître de sa mémoire, lui donnant envie d’un peu de repos. Aspen n’avait pas caché sa fatigue auparavant en s’allongeant dans le canapé, et il pouvait voir dans le regard de Cassandra qu’il en était de même pour elle.

« Tu veux que je reste ce soir, au cas où quelque chose se passe ? » Demanda-t-il à la concernée. Il pouvait se satisfaire de peu pour dormir, un plaid et une chaise pour s’installer devant un pc. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait ça, avant d’être réveillé aux aurores par sa sonnerie ou, lorsqu’il agissait ainsi dans la batcave, par Alfred lui amenant le thé et quelques  toasts. Il en profita pour prendre quelques serviettes avant de les donner à Cassandra en lui disant « Je pense qu'il te fera plus confiance à toi si tu t'approches pour lui essuyer la bouche qu'à moi. » lançant un regard à Aspen. Si le jeune homme les avait suivi, c'est bien parce qu'il faisait confiance à celle qui se faisait maintenant appeler Black Bat, et non à lui. Il n'allait pas risquer ses doigts pour savoir ce que les membres de la ligue des assassins avaient pu faire au jeune homme avec un tissu de chloroforme ou autre, et il avait bien remarqué que, même s'il était maladroit, le jeune assassin ne ferait pas du mal intentionnellement à son amie.

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La jeune femme avait on ne peut plus raison. Aspen avait encore beaucoup de choses à apprendre et son insertion dans le monde normal ne se ferait pas sans problèmes. Ce serait à eux tous de l’aider maintenant et sûrement qu’un jour il surmonterait son passé. Ce n’était pas une chose qu’il allait oublier cependant. Il y était resté trop longtemps pour que certains automatismes et certaines façons de penser ne soient trop ancrés en lui pour changer du jour au lendemain. Quand le jeune Robin fit une description minimaliste de chacun de leurs plus précieux alliés, il remarqua le visage concentré du jeune homme qui tentait de tout retenir tandis que la jeune femme nouvellement appelée Black Bat confirmait ses dires en disant qu’il avait fait une bonne description de chacun d’entre eux.
« Oui, j’ai essayé de trouver quelque chose de bien à dire sur chacun d’eux… » Dit-il avec un léger sourire moqueur. Oui, selon lui, réussir à dire tout simplement que Damian était grognon était déjà un grand pas par rapport à toutes les insultes et autres mots que pouvaient s’envoyer les deux garçons quand ils étaient trop longtemps en contact l’un de l’autre. Toujours était-il que chacun termina sa pizza. Dans le cas d’Aspen, c’est plutôt sa pizza qui le termina d’ailleurs vu qu’il avait dû en mettre plus autour de sa bouche qu’à l’intérieur. Chacun à leur tour, ils se lavèrent et, lorsque Tim proposa de rester pour la nuit, son amie lui dit qu’elle voulait bien et qu’elle souhaitait profiter un peu de sa présence. En un sens, peut-être était-ce aussi la raison de la proposition du jeune homme. Depuis qu’elle était retournée dans la ligue des assassins, il n’avait pas arrêté de chercher à savoir où elle se trouvait, à s’inquiéter de si elle devait tuer à nouveau, ce qu’ils feraient si elle refusait, si ils considéraient qu’elle était devenue inutile. Alors maintenant qu’elle était de retour à Gotham et dans le groupe soudé, il comptait bien profiter un peu de ce moment de calme. Cependant, avec un air légèrement charrieur sur le visage il lui dit.

« Ouais… Par contre si c’est pour un entraînement on verra ça demain. Je crois qu’on a eu assez de sensations fortes pour aujourd’hui. »

Entre les blessures qu’il venait de désinfecter et les courbatures dues à la fatigue et aux épisodes mouvementés de la journée, il n’avait vraiment comme seule envie que de dormir un peu. Pourtant, même leurs entraînements en tête à tête lui avait manqué. C’était comme un échange de bon procédé entre eux. Il lui apprenait un peu mieux à utiliser la technologie, l’aider à améliorer sa lecture, son élocution comme le faisait aussi Barbara et elle l’aidait à s’améliorer continuellement au combat. Des petits moments privilégiés auxquels il avait pallié ces derniers temps avec des programmes d’entraînements basés sur les autres robins et son mentor. Pourtant, il préférait toujours s’entraîner avec elle. Cela permettait une excellente cohésion entre eux sur le terrain et de pouvoir comprendre l’autre d’un seul regard. Bien plus utile que de pouvoir réagir à un simple programme, aussi performant soit-il. A l’annonce du terme soirée pyjama, le jeune homme ne put s’empêcher de lâcher un léger rire. Il n’avait jamais été très soirée pyjama, et la plupart des soirées passées avec les titans ou la Young Justice se terminaient plutôt en soirée popcorn devant un film d’horreur ou un gros nanard devant lequel ils s’amusaient un bon coup avant de retourner affronter des menaces plus grosses les unes que les autres. Cassandra lui prépara alors un fauteuil en guise de lit. C’était toujours plus confortable que sa chaise de bureau, se dit, et vu la fatigue qui l’assaillait, il n’allait pas faire le difficile.

Enfin, alors que la jeune femme était partie se préparer et avant qu’elle ne revienne, c’est Aspen qui vint vers lui pour l’attraper par le bras et lui « ordonner » autant qu’il pouvait le faire, de prendre sa place dans le canapé pour dormir. Soufflant du nez et fermant les yeux, Tim répondit tout simplement et avec une certaine fermeté. « Non, c’est ta place. Tu peux dormir dedans. ». Lui, il avait un lit depuis sa naissance, un lit confortable et une chambre calme. Il n’allait pas prendre par égoïsme ou par envie de confort, le premier lit plus ou moins douillet d’un jeune homme qui n’avait probablement jamais dormi dans autre chose que de la poussière sur un sol froid. Sinon, il ne vaudrait tout simplement pas mieux que les pontes de la ligue des assassins. Enfin, lorsque Cassandra sorti de la salle de bain en pyjama, le jeune homme lui demanda machinalement.

« Donc, cette soirée pyjama, tu nous prévois quoi ? Un petit film pour s’endormir ou tu avais déjà une idée ?»

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A son tour, une fois que Cassandra était sortie de la salle de bain, le jeune homme s’y dirigea pour se débarbouiller un peu le visage et les mains. Le lendemain, il partirait sûrement à la première heure pour retourner chez lui et avoir ses vêtements de rechange. Il fallait dire qu’il n’avait pas vraiment pensé à embarquer un pyjama dans son escapade face à la ligue des assassins, mais il avait ce qu’il fallait à son domicile de toute façon. Revenant à son tour, il s’assit avec ses deux compagnons pour la soirée en mettant sa couverture sur lui. Quand Cassandra sortit le DVD qu’elle voulait regarder, il ne put s’empêcher de lâcher un léger rire. Il se rappelait bien que la jeune femme avait souvent fait référence à ce film après une soirée chez Barbara et qu’elle le regardait dès qu’elle pouvait. En soit, peut-être s’était-elle identifiée à ce gamin maltraité et rabaissé, qui découvrait un nouveau monde dont il ne soupçonnait même pas l’existence et auquel il faisait pourtant partie au plus profond de lui ? Ou tout simplement avait-elle été bercée par les musiques du film et son côté enchanteur. En tout cas, lui aussi appréciait le film, tout comme les bouquins qu’il avait lu à leur sortie.

« Si jamais je m’endors pendant le film, bah… Bonne nuit. » Dit-il alors, avant que le film ne commence. Il ne voulait pas ruiner l’expérience d’un premier visionnage avec ses paroles et se sentait déjà partir légèrement malgré lui. Il s’amusait en regardant le film à imaginer ses connaissances à la place des personnages… Comme Alfredbledore et Dramian Malfoy. Et alors qu’il pouffait de rire, la fatigue se faisait sentir de plus en plus fort. Son esprit s’évada bientôt du film, se demandant quand il devrait annoncer le retour de Cassandra et l’arrivée d’Aspen à Bruce et aux autres… Sans oublier le fait qu’il aurait probablement le droit à quelques représailles de la ligue des assassins un de ces quatre. Est-ce qu’il regrettait les ennuis qui se profilaient ? Pas le moins du monde à vrai dire. Le simple fait de pouvoir faire ce genre de soirées avec son amie valait bien se mettre à dos quelques fous dangereux de plus, non ?

Pour ne pas déranger, sentant vraiment le sommeil l’envahir, il se leva doucement pour se placer dans le fauteuil qui lui servirait de lit, disant dans un presque murmure un simple « Désolé, je tiens plus. » Les nuits blanches à préparer son plan d’action et l’adrénaline jusqu’à ce que les pizzas arrivent faisaient que la fatigue devenait presque insoutenable et aussitôt posé dans le fauteuil se laissa-t-il tomber de sommeil sans un bruit, avec une respiration calme. Dans ses différents entraînements, l’un d’entre eux consistait à toujours faire le moins de bruit possible, même en dormant, et de toujours pouvoir se réveiller en peu de temps, l’instinct de survie en éveil au cas où on viendrait l’attaquer. Cela pouvait ressembler à de l paranoïa pour beaucoup de personnes, mais quand on était probablement l’une des personnes les plus détestées par la pègre de Gotham, la « paranoïa » n’était rien de plus que de la sécurité.